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Bateau de plaisance

Un bateau de plaisance est un bateau destiné à l'activité nautique pratiquée pour les loisirs (plaisance, ou navigation de plaisance), avec des véhicules nautiques de plaisance (voilier, bateau à moteur, véhicules amphibies, motomarines, aéroglisseurs, hydravions, sous-marin de poche).

Bateau de plaisance sur le canal de la Marne au Rhin
Port Ă  sec Ă  Fremantle Australie.

Typologie

Les « bateaux de plaisance » sont à voile ou à moteur et de tailles variables. Ils sont tous conçus et aménagés exclusivement pour le loisir, par exemple les sorties de courte durée, les croisières ou les régates de détente.

A la différence des bateaux de courses et de certains bateaux à usages professionnels (bateaux de pêche, de commerce…), ils privilégient le confort et la sécurité des passagers à la performance de l'engin. Un usage mixte est représenté par les voiliers dits de course-croisière.

Chaque type de bateau est adapté à une utilisation spécifique[1]. Leurs caractéristiques techniques en dépendent, de même que les matériaux de construction ou encore la taille de l’embarcation.

Historique

La plaisance a commencé à se développer au XIXe siècle en Europe de l'Ouest et aux États-Unis ainsi qu'en Australie et se pratique notamment sur des voiliers.

Le secteur des bateaux à moteur s'est ensuite également développé, dans la seconde moitié du XXe siècle principalement.

Depuis 2000, les catamarans connaissent aussi un essor très important, ceux-ci sont depuis dix ans très présents dans les catalogues des agences de location, leur stabilité à la gîte, les volumes des cabines, et l'espace du carré, permettant un grand confort.

Les bateaux de plaisance étaient d'abord construits en bois, mais à partir de la seconde moitié du XXe siècle, les coques en matière plastique (résine renforcée de fibre de verre) ont dominé le marché. Des bateaux en métal ou en bois (en « contreplaqué marine » généralement) existent aussi.

En France, le Salon nautique de Paris (manifestation annuelle qui se tient Porte de Versailles, au mois de dĂ©cembre avec plus de 300 000 visiteurs) lui est consacrĂ©. La plaisance, liĂ©e au tourisme, a justifiĂ© de coĂ»teux et nombreux agrandissements de ports, qui eurent souvent des impacts environnementaux importants, pour des bateaux qui souvent ne sortent que quelques jours par an.

Problèmes

Parmi les problèmes posés par la plaisance figurent :

  • le manque chronique de place dans les ports qu'il faut rĂ©gulièrement agrandir, pour des bateaux dont un grand nombre sortent peu du port. La construction d'infrastructures portuaires modifie profondĂ©ment la nature de la cĂ´te, avec de gros bouleversements de la biodiversitĂ©. Des ports Ă  sec peuvent rĂ©duire ce problème, tout en amĂ©liorant la conservation des bateaux.
  • la toxicitĂ© et l'Ă©cotoxicitĂ© des antifoulings, des problèmes sanitaires liĂ©s Ă  l'Ă©vacuation des WC (maintenant souvent interdite dans les ports en Europe, d'oĂą l'apparition des cuves Ă  « eaux noires » de sĂ©rie sur les modèles rĂ©cents) ;
  • une motorisation polluante et ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de la possibilitĂ© d'utiliser plus longtemps de l'essence plombĂ©e, ou du fioul peu dĂ©soufrĂ©.
  • un dĂ©mantèlement difficile des bateaux en fin de vie, le recyclage de leurs matĂ©riaux n'ayant de plus pas Ă©tĂ© prĂ©vu par les fabricants, ni par la loi. Les bateaux de plaisance hors d’usage (BPHU) en 2005 correspondraient Ă  environ 5 000 tonnes de dĂ©chets, mais devraient approcher ou dĂ©passer les 20 000 tonnes en 2025, selon la FĂ©dĂ©ration des industries nautiques (FIN) qui Ă©tudie en 2006, la faisabilitĂ© d’une filière de dĂ©construction. La dĂ©construction, dĂ©pollution et recyclage sont techniquement possibles (seul le polyester est actuellement peu valorisable) mais peu mis en Ĺ“uvre en France. Des milliers d'Ă©paves sont ainsi le plus souvent abandonnĂ©s, brĂ»lĂ©s ou coulĂ©s. Une solution pourrait ĂŞtre la responsabilitĂ© Ă©largie des producteurs[2].
  • Selon une Ă©tude faite par IFREMER sur les macrodĂ©chets, les plaisanciers jusque dans les annĂ©es 1990 ont significativement contribuĂ© Ă  polluer les fonds littoraux.

Coûts portuaires

Ils sont toujours élevés pour les nouveaux ports, car en Europe de l'Ouest, par exemple, tous les abris naturellement protégés des tempêtes et courants sont déjà occupés.

Un nouveau port est rarement rentable, c'est pourquoi il est souvent conçu avec des promoteurs qui lui associent des programmes spéculatifs de type immobiliers, golf ou marina.

Développement des activités de plaisance

France

  • En 1966, environ 30 000 bateaux, de taille le plus souvent modeste, mouillaient - parfois anarchiquement - dans les bassins de ports de pĂŞche et de commerce, et dans les baies abritĂ©es ou les estuaires. Une progression rĂ©gulière de ce nombre, gĂ©nĂ©ralement estimĂ©e Ă  5 % par an, a localement encouragĂ© un dĂ©veloppement anarchique des mouillages individuels.
  • En 1990, environ 250 ports de plaisance offraient en France 150 000 amarrages ou mouillages occupĂ©s en permanence Ă  90 % par des « bateaux-ventouses » (qui ne sortent pas ou peu en mer).
  • En 2003, la croissance du marchĂ© a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  5 % dans l'annĂ©e (Ă  944 millions d’euros).
  • En 2004, la croissance de ce secteur aurait connu une progression de 6 Ă  10 % (21 000 immatriculations nouvelles).
  • En 2005, une croissance de 6 % Ă©tait espĂ©rĂ©e par le marchĂ©
  • En 2007, les promoteurs de la plaisance estiment qu'il faudrait 50 000 places de plus dans les ports français. Selon le ministère des Transports, il y aurait 4,5 millions de plaisanciers en France, propriĂ©taires ou locataires (leasing de 789 000 bateaux dissĂ©minĂ©s dans 370 ports[3].
  • En 2008, ce sont 23 434 nouvelles immatriculations qui ont Ă©tĂ© recensĂ©es, soit une Ă©volution stable par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Le nombre de plaisanciers est estimĂ© Ă  4 millions en France mĂ©tropolitaine.
  • De 2008 Ă  2009, le marchĂ© se rĂ©tracte, avec environ 18 % de nouvelles immatriculations de moins (19 443 nouvelles immatriculations, contre 23 434 de 2007 Ă  2008, selon les chiffres du gouvernement).
  • En 2010, le marchĂ© continue Ă  rĂ©gresser. On comptabilise 19 018 nouvelles immatriculations.
  • En 2011, il n’y a toujours pas de reprise notable pour le marchĂ© de la plaisance.

La France est le second constructeur mondial de bateaux de plaisance, et le premier en Europe. Elle est également au premier rang mondial pour ce qui est de la construction de voiliers. Les deux tiers de cette production sont destinés à l’exportation, pour la majeure partie vers les pays de l’Union Européenne[4].

De nombreux projets de crĂ©ation de ports de plaisance existent en Europe, avec des visĂ©es spĂ©culatives. Leurs promoteurs les justifient par des perspectives d’emplois (estimĂ©es pour la France par une Ă©tude Ă  1,5 emploi direct et 17 Ă  21 emplois indirects gĂ©nĂ©rĂ©s pour 100 postes d'amarrage, chiffres difficiles Ă  confirmer, car le port s'inscrit dans un contexte touristique beaucoup plus large, et parfois en lien avec d'autres opĂ©rations spĂ©culatives de type immobilier, golf, lotissements, etc.).

Les agences de location contribuent Ă©galement Ă  l'explosion de la plaisance en pleine saison. En France, le Permis plaisance en mer n'est pas obligatoire pour naviguer, mĂŞme pour un grand voilier surmotorisĂ©, car la voile constitue le moyen de propulsion principale, ainsi n'importe quel amateur peut louer un voilier. Ces bateaux sont souvent ceux qui passent le plus grand nombre de jours en mer. La conduite des bateaux Ă  moteur d’une puissance supĂ©rieure Ă  6 chevaux nĂ©cessite en revanche un titre de conduite, dont l’obtention est subordonnĂ©e au passage d’un examen (dès 16 ans). L'essor rĂ©cent des plateformes de location de bateaux entre particuliers, comme Samboat, permettent de dĂ©mocratiser et de moderniser la plaisance[5].

Performance environnementale des bateaux de plaisance

Elle pourrait être améliorée de trois manières au moins :

  • l'Ă©coconception des bateaux, de leurs Ă©quipements (accastillage, voiles, etc.) et des Ă©quipements portuaires ;
  • une moindre toxicitĂ© des antifoulings et produits d'entretien ;
  • la mise en place de filières de dĂ©mantèlement et recyclage pour les bateaux et matĂ©riels en fin de vie.

En 2013, la législation européenne a fait l'objet d'un accord provisoire d'actualisation visant à améliorer les impacts environnementaux et la sécurité de la plaisance et des véhicules nautiques à moteur, ainsi qu'à empêcher les dénominations trompeuses de catégories de bateaux. Cet accord a été conclu le 8 mai 2013 entre les eurodéputés et la Présidence (irlandaise) de l'Europe.

Commission du marchĂ© intĂ©rieur et de la protection des consommateurs, mais doit ĂŞtre formellement approuvĂ© (en juin 2013 probablement) par le ComitĂ© des reprĂ©sentants permanents du Conseil et par la commission du marchĂ© intĂ©rieur du Parlement, avant un vote des eurodĂ©putĂ©s, en plĂ©nière annoncĂ© pour septembre 2013[6]. Cette actualisation porte sur la sĂ©curitĂ© et l'Ă©coperformance des bateaux de 2,5 Ă  24 mètres de long tels que les bateaux Ă  moteur, les yachts Ă  voiles et les scooters de mer[6].

LĂ©gislation des bateaux de plaisance

Catégories de conception en vigueur

En Europe, les bateaux de plaisance d'une longueur de coque infĂ©rieure Ă  24 m prĂ©sentent une qualification requise pour sortir en mer (en fonction de la mĂ©tĂ©o depuis le [7]). Le , la rĂ©glementation a Ă©voluĂ©, devenant plus contraignante sur les conditions mĂ©tĂ©orologiques limites et supprimant les termes relatifs aux types de navigation (Haute mer, Large, Zones cĂ´tières, Eaux protĂ©gĂ©es)[7].

Les bateaux de plaisance commercialisés sont classés dans l’une des quatre catégories de conception[7] A à D...

Catégorie

de Conception

Force du vent Vitesse du vent Hauteur de vague
Force maximale

(Échelle de Beaufort)

Vitesse moyenne du vent

(Ă  10 m au-dessus de la mer

sur une période de 10 minutes)

Hauteur significative maximale

(Hauteur du tiers

de la vague la plus haute

entre le creux et la crĂŞte)

Catégorie A Force 9 47 nœuds Supérieure à m
CatĂ©gorie B Force 8 40 nĹ“uds m
Catégorie C Force 6 27 nœuds m
CatĂ©gorie D Force 4 16 nĹ“uds 0,3 m ou 0,5 m

Évolution de la réglementation

Pour comparaison, la réglementation a évolué vers un durcissement des conditions requises[7] :

Catégorie

de Conception

Avant 1996 1996 -2004 2005-2015 2015-2016 Depuis

2016

Expiration réglementaire : 31-12-2004 30-04-15 17-08-16 en vigueur
Limitation

par rapport

Ă  la distance

de navigation :

Pas de

contraintes

liées

à la météo.

Limitation lié

au mode

de navigation

Ă  distance

Catégorie A Cat. 1

> 200 milles

Navigation

hauturière

Force du Vent sans limites Force 9 Force 9 + vitesse vent > 47 nœuds

+ rafale > 61 nœuds

Hauteur de vague sans limites 10 m 10 m
Catégorie B Cat. 2 & 3 :

200 milles

Navigation

au large

Force du Vent Force 8 Force 8 Force 8 + vitesse vent > 40 nœuds

+ rafale > 52 nĹ“uds

Hauteur de vague m m m
Catégorie C Cat. 4 & 5 :

20 milles

Navigation Ă 

proximité des côtes

Force du Vent Force 6 Force 6 Force 6 + vitesse vent > 27 nœuds

+ rafale > 35 nœuds

Hauteur de vague m m m
Catégorie D Cat. 6 :

2 milles

Navigation

en eaux protégés

Force du Vent Force 4 Force 4 Force 4 + vitesse vent > 16 nœuds

+ rafale > 23 nœuds

Hauteur de vague 0,5 m 0,5 m 0,5 m

Catégories de navigation (article 240-2.04)

Des catégories de navigation définit par une distance par rapport à un abri définit[8] :

  • L'Ă©quipement (armement) de sĂ©curitĂ© du bateau
  • Le type de permis plaisance nĂ©cessaire pour les bateaux Ă  moteur d'une puissance supĂ©rieure Ă  4,5 kW (Voilier et bateau Ă  moteur de faible puissance sont concernĂ©s).
Permis plaisance obligatoire

(sur mer)

Permis plaisance obligatoire

(sur lac, canaux, rivieres)

Distance par rapport

Ă  un abri

Equipement de sécurité

obligatoire (tous bateaux)

Article Sources
Option CĂ´tier

(Bateau moteur puissance > 4,5 kW

et longueur coque < 24 m)

Option eaux intérieures

(Bateau moteur puissance > 4,5 kW

et longueur coque < 20 m)

Moins de 2 milles Armement basique 240-2.05 [8]
entre 2 et 6 milles Armement cĂ´tier 240-2.06 [8]
+ extension hauturière

(Bateau moteur puissance > 4,5 kW

et longueur coque < 24 m)

Plus de 6 milles Armement semi-hauturier 240-2.07 [8]
+ Certificat restreint de radiotéléphoniste (CRR) : Tous bateaux Plus de 12 milles
Plus de 60 miles Armement hauturier 240-2.08 [8]

Armement de sécurité

Les bateaux de plaisance doivent de plus posséder un matériel d'armement et de sécurité différent selon leur éloignement d'un abri : basique, côtier ou hauturier.

Des limites plus strictes sur les Ă©missions de gaz d'Ă©chappement ont Ă©tĂ© proposĂ©es par la Commission europĂ©enne et validĂ©e par les dĂ©putĂ©s ; Les industriels ont 3 ans Ă  partir de l'entrĂ©e en vigueur des nouvelles règles pour respecter les nouvelles limites avec une pĂ©riode de transition de 4 ans pouvant ĂŞtre accordĂ©e pour de petits moteurs (Ă©quivalents ou infĂ©rieurs Ă  15 kW) produits par des PME[6] ;

La Commission européenne pourra envisager de réduire de nouveau ces limites d'émissions 4 ans après leur adoption par les États-membres.

Un libellé CE devient obligatoire pour permettre aux consommateurs de disposer sur l'étiquette d'informations sur le respect des exigences minimum de sécurité pour les bateaux, leurs composants et leurs moteurs de propulsion[6] ;

Pour réduire les risques induits par la commande à la barre de moteurs hors-bords, ces derniers pourraient être équipés d'un dispositif d'arrêt d'urgence pouvant être lié au timonier[6].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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