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CĂŽte d'Ivoire

La CĂŽte d'Ivoire, en forme longue rĂ©publique de CĂŽte d'Ivoire (RCI), est un État situĂ© en Afrique, dans la partie occidentale du golfe de GuinĂ©e. Elle prĂ©sente sensiblement la forme d'un carrĂ© d'environ 560 km de cĂŽtĂ©[7]. D’une superficie de 322 462 km2, elle est bordĂ©e au nord-ouest par le Mali, au nord-est par le Burkina Faso, Ă  l'est par le Ghana, au sud-ouest par le Liberia, Ă  l'ouest-nord-ouest par la GuinĂ©e et au sud par l’ocĂ©an Atlantique. La population est estimĂ©e Ă  29 389 150 habitants en 2021[8].

RĂ©publique de CĂŽte d’Ivoire

Devise Union, Discipline, Travail
Hymne L'Abidjanaise
FĂȘte nationale
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Indépendance vis-à-vis de la France ()
Description de l'image CĂŽte d'Ivoire (orthographic projection).svg.
Description de l'image CĂŽte d'Ivoire-carte.png.
GĂ©ographie
Plus grandes villes Abidjan, Bouaké, Korhogo, Daloa, San-Pédro, Divo, Yamoussoukro, Odienné
Superficie totale 322 462 km2
(classé 69e)
Superficie en eau 1,04 %
Fuseau horaire UTC +0 (WET)
DĂ©mographie
Gentilé Ivoirien, Ivoirienne
Population totale (2021[1]) 29 389 150 hab.
(classé 53e)
DensitĂ© 91 hab./km2
Économie
PIB nominal (2020) 61,502 milliards de dollars US[2] (73e)
PIB (PPA) (2020) 144,497 milliards de dollars US[2] (75e)
Dette publique brute (2015) Nominale :
6393,234 milliards de Franc CFA
+4,77 %[3]
Relative :
34,694 % du PIB
-5,31 %[3]
Monnaie Franc CFA (UEMOA) (XOF​)

La CÎte d'Ivoire a pour capitale politique et administrative Yamoussoukro mais la quasi-totalité des institutions se trouvent à Abidjan, son principal centre économique. Sa langue officielle est le français, mais quelque 70 langues et dialectes[9] sont parlés au quotidien. Sa monnaie est le franc CFA. Le pays fait partie de la CEDEAO, de l'Union africaine et de l'Organisation de la coopération islamique.

D'abord protectorat français[10] en 1843, puis colonie française le , le pays acquiert son indĂ©pendance le , sous la houlette de FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny, premier prĂ©sident de la RĂ©publique. L'Ă©conomie, essentiellement axĂ©e sur l'agriculture, notamment la production de cafĂ© et de cacao, connaĂźt au cours des deux premiĂšres dĂ©cennies un essor exceptionnel[11]. En 1990, le pays traverse, outre la crise Ă©conomique survenue Ă  la fin des annĂ©es 1970, des pĂ©riodes de turbulence sur les plans social et politique. Ces problĂšmes connaissent une exacerbation Ă  la mort de FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny en 1993. L'adoption d'une nouvelle constitution[12] et l'organisation de l'Ă©lection prĂ©sidentielle qui, en 2000, porte au pouvoir Laurent Gbagbo, n’apaisent pas les tensions sociales et politiques, qui conduisent au dĂ©clenchement d'une crise politico-militaire le . AprĂšs plusieurs accords de paix, l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2010 voit la victoire d'Alassane Ouattara face Ă  son opposant Laurent Gbagbo. RĂ©Ă©lu en 2015, Alassane Ouattara relance la croissance Ă©conomique par une politique libĂ©rale et interventionniste tout en Ă©tant critiquĂ© pour sa gestion de l'armĂ©e et de la justice. En 2016, une nouvelle constitution est adoptĂ©e, marquant l'avĂšnement de la TroisiĂšme RĂ©publique.

La CÎte d'Ivoire est en voie de développement et se place en 159e position selon son indice de développement humain (IDH) en 2021[4].

Étymologie et toponymie

La dĂ©nomination de « CĂŽte d'Ivoire » est la traduction en français du nom portugais de Costa do Marfim donnĂ© par les commerçants navigateurs en route vers l’Inde, qui apparaĂźt sur les portulans portugais Ă  la fin du XVIIe siĂšcle.

En octobre 1985, le gouvernement ivoirien a demandĂ© Ă  tous les pays d'utiliser comme dĂ©nomination officielle le nom en français de « CĂŽte d'Ivoire » (de maniĂšre similaire aux noms de certains pays qui ne sont pas traduits comme Costa Rica, Sierra Leone, etc.). Ce nom officiel s’écrit sans trait d'union, faisant exception, comme certains autres noms de pays, aux rĂšgles de la typographie française qui prescrivent habituellement, pour la graphie des noms d’unitĂ©s administratives ou politiques, des traits d’union entre les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments d’un nom composĂ©, et une majuscule Ă  tous les Ă©lĂ©ments (sauf articles
) ce qui donnerait normalement « CĂŽte-d'Ivoire » (voir l’article trait d'union#Noms des entitĂ©s politiques et administratives).

Hors des pays francophones, les mĂ©dias et les populations continuant Ă  s’exprimer usuellement dans leurs propres langues : ElfenbeinkĂŒste en allemand, Ivory Coast en anglais, Costa do Marfim en portugais, Costa de Marfil en espagnol, Costa d'Avorio en italien, ŰłŰ§Ű­Ù„ Ű§Ù„Űčۧۏ en arabe, Đ‘Đ”ÌŃ€Đ”Đł ĐĄĐ»ĐŸĐœĐŸÌĐČĐŸĐč ĐšĐŸÌŃŃ‚Đž (BĂ©reg SlonovoĂŻ Kosti) en russe (avec ĐšĐŸŃ‚ Ю’ИĐČŃƒĐ°ÌŃ€ (Kot d'Ivouar) comme transcription phonĂ©tique du nom français), ElefĂĄntcsontpart en hongrois, ou encore è±Ąç‰™æ”·ćČž en chinois (avec aussi 科ç‰čèżȘ瓩 comme transcription du nom français).

Depuis 1985, le pays a donc, dans les pays non-francophones, deux noms : le nom officiel en français sans trait d’union, et un nom vernaculaire selon la langue et les rùgles de chaque pays.

La CĂŽte d’Ivoire a aussi communĂ©ment Ă©tĂ© appelĂ©e la « terre d'Éburnie »[13], qui dĂ©signe la partie forestiĂšre du pays[14]. À l'indĂ©pendance, des propositions avaient suggĂ©rĂ© de remplacer le nom de CĂŽte d'Ivoire, considĂ©rĂ© comme trop colonial, par celui d'« Eburnea »[14].

Langues

Le français est la langue officielle de la CĂŽte d’Ivoire et plus de 80 % des habitants du pays le comprennent et le parlent[15]. Selon l'OIF en 2009, 99 % des habitants de la plus grande ville du pays, Abidjan, savent lire, Ă©crire et parler français[16]. Aujourd’hui, plus du tiers de la population du pays a le français comme langue maternelle, surtout parmi les jeunes gĂ©nĂ©rations.

En plus du français parlĂ© par la majoritĂ© des Ivoiriens, plus de 70 autres langues sont parlĂ©es au quotidien, principalement dans les zones rurales. Parmi ces langues, les plus parlĂ©es dans le nord sont le sĂ©noufo (2 400 000 locuteurs) et le malinkĂ©, mais on y compte aussi d'autres langues rĂ©gionales, par exemple le mahouka et le koyaka (1 500 000 locuteurs). Plus au centre, le baoulĂ© (7 200 000 locuteurs) et le bĂ©tĂ© (3 000 000 locuteurs) sont les plus parlĂ©es. Le yacouba (118 300 locuteurs), l’agni (400 000 locuteurs), le gouro sont aussi des langues beaucoup parlĂ©es.

Le dioula est la langue la plus parlée au pays du fait de son utilisation universelle dans le commerce. Le dioula appartient au groupe ethnique Mandingue, il est essentiellement utilisé par les commerçants et les artisans du commerce transsaharien dans le but de faciliter les échanges commerciaux entre les grands groupes ethniques du nord de la CÎté d'Ivoire, ainsi qu'avec les pays frontaliers, dont le malinké est la langue officielle ou la plus parlée comme au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.

GĂ©ographie

Topographie de la CĂŽte d'Ivoire.

Topographie

Relief et villes principales de la Cîte d’Ivoire.

Le territoire de la CĂŽte d’Ivoire prĂ©sente l'aspect d'un quadrilatĂšre, dont le sud offre une façade de 520 km sur l'ocĂ©an Atlantique, dans la partie occidentale du golfe de GuinĂ©e.

Le pays est caractĂ©risĂ© par un relief peu Ă©levĂ©. Les terres sont constituĂ©es en majeure partie de plateaux et plaines. L’ouest du pays, rĂ©gion montagneuse, prĂ©sente toutefois quelques reliefs au-delĂ  de mille mĂštres (le mont Nimba culmine Ă  1 752 m[17]). Hormis cette rĂ©gion, les altitudes varient gĂ©nĂ©ralement entre 100 et 500 mĂštres, la plupart des plateaux se situant autour de 200 Ă  350 mĂštres. Ceux-ci prĂ©sentent diffĂ©rents aspects. Les plateaux les plus Ă©levĂ©s sont rigides dans leurs formes ainsi que dans leurs matĂ©riaux ; ceux de niveaux intermĂ©diaires ont assez souvent des formes Ă©moussĂ©es ; les plus bas prĂ©sentent quant Ă  eux une certaine rigiditĂ©, mais sont constituĂ©s de matĂ©riaux meubles. Des Ă©tendues Ă©normes et verticales rigoureusement tabulaires et horizontales sont parfois prĂ©sentes dans les rĂ©gions de savanes, mais Ă©galement sous les petits accrocs de savanes incluses dans la forĂȘt dense. L’élĂ©ment dominant de ces plateaux est constituĂ© par une cuirasse ferrugineuse visible en surface sous forme de dalles de teinte rouille, mais parfois voilĂ©es de sables, de gravillons ou produits plus fins[18].

Littoral et fleuves

Les eaux, qui couvrent environ 4 462 km2, soit 1,38 % de la superficie totale du pays, sont constituĂ©es au sud par l’ocĂ©an (Atlantique), les lagunes dont les plus cĂ©lĂšbres sont les complexes (d'est en ouest) Aby-Tendo-Ehy, lagune EbriĂ©, Grand-Lahou-lagune Tadio-Makey-lagune Tagba, ainsi que d'eaux mortes.

La grande houle du sud qui vient battre la plage rend l'accĂšs par mer trĂšs difficile[19].

Le bord de mer en CĂŽte-d'Ivoire est une longue suite de plages qui ne s'interrompent qu'aux embouchures de fleuves, quand elles existent (en saison des crues)[19].

De nombreux cours d’eau avec souvent des dĂ©bits extrĂȘmes, drainent tout le territoire. Au nombre de ceux-ci figurent quatre grands fleuves[20] qui sont le Cavally (700 km), le Sassandra (650 km), le Bandama (1 050 km) et la ComoĂ© (1 160 km). D'autres cours d’eau importants sont tributaires de ces derniers ou forment des bassins versants indĂ©pendants en tant que fleuves cĂŽtiers comme le Tabou, le NĂ©ro, le San-Pedro, le Bolo, le Niouniourou, le Boubo, l'AgnĂ©by, la MĂ©, la Bia. À cet ensemble s'ajoutent des ruisseaux et plusieurs Ă©tendues marĂ©cageuses[18].

GĂ©ologie

Gneiss, roche métamorphique constituant une des grandes familles des formations cristallines.

Les sols prĂ©sentent la mĂȘme apparence que ceux que l’on rencontre en grande partie en Afrique de l’Ouest . Ils sont souvent meubles, parfois indurĂ©s, d’un matĂ©riau dont la couleur se situe habituellement dans la gamme des rouges, allant de l’ocre au rouille sombre. Toutefois, l’empreinte des milieux Ă©quatoriaux sur les sols ivoiriens est proportionnellement plus marquĂ©e que dans la quasi-totalitĂ© des territoires qui se situent au nord du golfe de GuinĂ©e[21].

Tout comme le relief, les sols sont influencĂ©s de maniĂšre souvent dĂ©terminante par la composition des roches. Le soubassement rocheux de la CĂŽte d’Ivoire est diversement constituĂ© et presque invisible, Ă  l’exception des dĂŽmes cristallins. Il est formĂ© en quasi-totalitĂ© par des roches de socle, cristallines ou phylliteuses, prĂ©sentant divers degrĂ©s de mĂ©tamorphisation. Les formations cristallines occupent environ les deux tiers du pays et sont subdivisĂ©es en cinq grandes familles par les gĂ©ologues : les migmatites et les gneiss (anciennes roches plutoniques, volcaniques ou sĂ©dimentaires mĂ©tamorphosĂ©es), les charnockites (granites Ă  hypersthĂšne) et norites, les « granites baoulĂ© » qui elles-mĂȘmes comprennent plusieurs variĂ©tĂ©s de roches, la catĂ©gorie des roches riches en minĂ©raux noirs (diorites ou granodiorites) et les « granites de Bondoukou » (frĂ©quemment granodioritiques mais parfois alcalins Ă©galement). Quant aux roches phylliteuses, elles sont essentiellement composĂ©es de schistes, qui divergent en fonction des caractĂšres des sĂ©diments originels qui les ont formĂ©s et des degrĂ©s de mĂ©tamorphismes qu’ils ont subis. Mais elles comprennent Ă©galement quelques quartzites et grĂšs-quartzites. Sont assimilĂ©es Ă  cette famille les roches communĂ©ment appelĂ©es « roches vertes » en CĂŽte d’Ivoire (mĂ©tamorphiques mais d’origine non sĂ©dimentaire). Le socle ivoirien est bordĂ© par une minuscule couverture sĂ©dimentaire constituĂ©e surtout de sables argileux d’origine continentale, d’argiles, sables et vase d’origine marine[22].

Les sols ferralitiques couvrent la majeure partie du territoire ivoirien. Ils sont notamment prĂ©sents dans l’Est, l’Ouest, le Sud, les zones forestiĂšre et prĂ©-forestiĂšre, les zones de savanes soudanaises ou sub-soudanaises, les aires septentrionales, etc. Les sols ferrugineux tropicaux qui se rencontrent sur des roches granitoĂŻdes ont leur extension majeure dans le Nord-Est du pays, autour de la localitĂ© de Bouna et dans l’interfluve entre le haut N’Zi et la haute ComoĂ©. Les trois derniĂšres classes citĂ©es sont beaucoup plus Ă©troitement localisĂ©es ; elles sont situĂ©es en topographie accidentĂ©e et se rencontrent dans les rĂ©gions de buttes du YaourĂ© et de Bondoukou, de la haute ComoĂ© et dans les chaĂźnes des localitĂ©s de SifiĂ©, d’OumĂ© Ă  FetĂ©kro[23].

Climat

Compris entre 4° et 10° de latitude nord, le territoire de la CĂŽte d’Ivoire est distant de l'Ă©quateur d'environ 400 km sur ses marges mĂ©ridionales, et du tropique du Cancer d’environ 1 400 km sur ses frontiĂšres septentrionales. Le climat, gĂ©nĂ©ralement chaud et humide, constitue dĂšs lors une transition entre l’équatorial et le tropical[24]. Équatorial le long des cĂŽtes, il est semi-aride Ă  l'extrĂȘme nord. Le pays connaĂźt en gĂ©nĂ©ral des variations importantes de tempĂ©rature entre le nord et le sud, mais Ă©galement le long de l’annĂ©e en fonction des saisons. Les tempĂ©ratures oscillent autour de 28 °C en moyenne. Deux grandes zones climatiques se cĂŽtoient : le climat Ă©quatorial et le climat tropical de savane, lui-mĂȘme plus ou moins sec.

Le climat subĂ©quatorial est caractĂ©risĂ© par des tempĂ©ratures de faibles amplitudes de (25 °C Ă  30 °C), un fort taux d’humiditĂ© (de 80 Ă  90 %) et des prĂ©cipitations abondantes, qui atteignent Ă  Abidjan 1 766 mm et Ă  Tabou 2 129 mm. Cette zone connaĂźt deux saisons sĂšches et deux saisons humides. La grande saison sĂšche, chaude, est entrecoupĂ©e de quelques pluies et s’étend du mois de dĂ©cembre au mois d'avril. La petite saison sĂšche couvre les mois d'aoĂ»t et de septembre. Quant aux saisons de pluie, elles s'Ă©chelonnent de mai Ă  juillet pour la grande et d’octobre Ă  novembre pour la petite[17].

Le climat tropical de savane humide couvre le nord de la zone forestiĂšre du sud et le sud de la rĂ©gion des savanes. Les tempĂ©ratures, Ă  amplitudes plus importantes, y oscillent entre 14 °C et 33 °C avec une hygromĂ©trie de 60 % Ă  70 % et des prĂ©cipitations annuelles de 1 200 mm3 Ă  BouakĂ©. Cette rĂ©gion climatique connaĂźt Ă©galement quatre saisons : deux saisons sĂšches, de novembre Ă  mars et de juillet Ă  aoĂ»t et deux saisons pluvieuses, de juin Ă  octobre et de mars Ă  mai[17].

Le climat de savane sec concerne principalement la RĂ©gion des Savanes. Les amplitudes thermiques quotidiennes et annuelles y sont relativement importantes, de l’ordre de 20 °C, le taux d’humiditĂ©, infĂ©rieur Ă  celui du sud du pays, varie de 40 % Ă  50 %. La zone considĂ©rĂ©e est caractĂ©risĂ©e par la prĂ©sence intermittente entre les mois de dĂ©cembre et fĂ©vrier d’un vent frais et sec, l’harmattan. On y relĂšve deux saisons : l’une sĂšche, de novembre Ă  juin, ponctuĂ©e par quelques pluies au mois d'avril, et l’autre pluvieuse, couvrant la pĂ©riode de juillet Ă  octobre. Les prĂ©cipitations moyennes enregistrĂ©es sont de 1 203 mm Ă  Korhogo.

RelevĂ© mĂ©tĂ©orologique d’Abidjan (Sud)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 23 24 21 25 25 24 24 23 22 24 24 24 21
Température maximale moyenne (°C) 31 32 32 32 31 29 28 27 28 29 31 31 32
PrĂ©cipitations (mm) 21 49 110 159 319 607 201 32 69 165 149 92 1 973
Source : ANAM[25] et GeographyIQ[26]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
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201
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Moyennes : ‱ Temp. maxi et mini °C ‱ PrĂ©cipitation mm
Relevé météorologique de Bouaké (Centre)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 20 20 21 21 22 21 20 20 20 20 21 20 20
Température maximale moyenne (°C) 33 34 34 33 33 31 29 29 30 32 33 33 34
PrĂ©cipitations (mm) 15 44 90 134 140 141 105 109 199 128 34 20 1 159
Source : ANAM[25] et Météo France[27]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
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20
Moyennes : ‱ Temp. maxi et mini °C ‱ PrĂ©cipitation mm
Odienné (Nord-ouest)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 18 18 22 23 22 21 21 21 20 20 18 16 16
Température maximale moyenne (°C) 34 35 36 35 34 31 30 29 30 31 32 33 36
PrĂ©cipitations (mm) 8 15 38 82 121 168 293 356 274 155 47 16 1 573
Source : ANAM[25]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
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8
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18
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38
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16
Moyennes : ‱ Temp. maxi et mini °C ‱ PrĂ©cipitation mm

Ces climats induisent quatre grands types de biomes diffĂ©rents, que le WWF dĂ©signe par Ă©corĂ©gions. La savane soudanienne occidentale, au nord du 8e parallĂšle, recouvre prĂšs du tiers du territoire. Le tiers sud du pays est lui Ă  cheval sur deux Ă©corĂ©gions : Ă  l’ouest l’écorĂ©gion de forĂȘts appelĂ©e « forĂȘt de plaine de l’ouest guinĂ©en » ainsi qu’au centre sud et au sud-est l’écorĂ©gion de la forĂȘt de l’est guinĂ©en, sĂ©parĂ©e par le Sassandra. Entre ces deux zones, la mosaĂŻque de forĂȘt-savane guinĂ©enne, entrecoupĂ©e de zones ripariennes et de zones humides au centre du pays, prĂ©sente de nombreux points de forĂȘt sĂšche assez dense. En outre, le centre ouest du pays abrite une petite Ă©corĂ©gion de montagne appelĂ©e forĂȘt de montagne ouest-africaine. Ces trois zones sont incluses par la Conservation International dans le point chaud de biodiversitĂ© de l’Upper Guinean forests (littĂ©ralement de l'anglais « forĂȘt haute-guinĂ©enne »). Il existe aussi deux mangroves, de l’écorĂ©gion des mangroves guinĂ©ennes, une Ă  l’ouest d’Abidjan, Ă  l’embouchure de la Bia et l’autre Ă  l’ouest Ă  l’embouchure du Boubo.

Le climat d’OdiennĂ©, une ville du nord-ouest, est lui, influencĂ© par la prĂ©sence des montagnes, la pluviomĂ©trie y est plus Ă©levĂ©e avec 1 491 mm3 et les tempĂ©ratures y sont plus basses[17], que plus Ă  l’est. La pluviomĂ©trie de cette zone est mĂȘme de 1 897 mm3 Ă  Man.

Faune et flore

L'Ă©lĂ©phant, Ă  l’origine du nom du pays.
L'éléphant est fréquemment représenté dans l'artisanat local.

Le couvert vĂ©gĂ©tal s’est considĂ©rablement modifiĂ© au cours des annĂ©es. Le paysage de base Ă©tait constituĂ© par les forĂȘts denses, globalement subdivisĂ©es en forĂȘts hygrophiles et forĂȘts mĂ©sophiles, qui occupaient Ă  l’origine un tiers du territoire au sud et Ă  l’ouest[28]. Il est complĂ©tĂ© par les forĂȘts claires ou savanes arborĂ©es ou boisĂ©es, qui s’étendent du Centre au Nord, avec toutefois de nombreux points de forĂȘt dense sĂšche. De petites mangroves en outre existent sur la cĂŽte.

Depuis la pĂ©riode coloniale, les surfaces de forĂȘts denses ont connu, par le fait de l’homme (plantations arbustives, exploitations forestiĂšres), une importante rĂ©duction. Depuis l'indĂ©pendance, la superficie couverte par les forĂȘts est passĂ©e de 16 millions Ă  3 millions aujourd'hui, en raison de la dĂ©forestation massive au profit de la culture du cacao, dont la CĂŽte d’Ivoire est le premier producteur mondial[29].

La faune prĂ©sente une richesse particuliĂšre, avec de nombreuses espĂšces animales (vertĂ©brĂ©s, invertĂ©brĂ©s, animaux aquatiques et parasites). Parmi les mammifĂšres, l’animal le plus emblĂ©matique reste l’élĂ©phant, dont les dĂ©fenses, constituĂ©es d'ivoire, ont jadis Ă©tĂ© une importante source de revenus. EspĂšce autrefois abondante en forĂȘt comme en savane, l’élĂ©phant a Ă©tĂ© intensĂ©ment chassĂ© et braconnĂ©. Aussi ne subsiste-t-il que dans les rĂ©serves et parcs et en quelques points des forĂȘts.

La CĂŽte d'Ivoire abrite aussi les deux espĂšces d’hippopotames, celle de savane rĂ©pandue dans toute l'Afrique, et l'espĂšce pygmĂ©e, localisĂ©e aux forĂȘts du pays et du Liberia voisin, l’hylochĂšre ou sanglier gĂ©ant, les antilopes et cĂ©phalophes, des buffles, des singes encore nombreux, des rongeurs, des pangolins et des carnivores, parmi lesquels le lion, la panthĂšre et la mangouste.

Les oiseaux, dont plusieurs centaines d’espĂšces ont Ă©tĂ© identifiĂ©es, embellissent les paysages. On trouve Ă©galement de nombreux reptiles (serpents, lĂ©zards, camĂ©lĂ©ons...), batraciens et poissons d'eau douce, et d'innombrables espĂšces d'invertĂ©brĂ©s comme des mollusques, insectes (papillons, scarabĂ©es, fourmis, termites...), araignĂ©es et scorpions, etc. Certains animaux, cĂ©lĂšbres dans la zone plus humide du Sud, deviennent, Ă  l’image de quelques sous-espĂšces du chimpanzĂ© commun, plus rares. Bien d’autres espĂšces sont en voie de disparition[30].

Aires protégées

Implantation des zones protégées en 2008.

Le gouvernement ivoirien a multipliĂ© la crĂ©ation et l’amĂ©nagement d'aires protĂ©gĂ©es pour prĂ©server l’environnement, notamment le couvert forestier qui a connu une rĂ©gression exceptionnelle depuis l'indĂ©pendance[31], ainsi que certaines espĂšces animales rares ou en voie de disparition.

Le ministĂšre ivoirien de l’Environnement assure la mise en Ɠuvre de la politique de gestion de l’environnement et des aires protĂ©gĂ©es. De ce ministĂšre dĂ©pend l’Office ivoirien des parcs et rĂ©serves (OIPR) qui gĂšre la faune et la flore protĂ©gĂ©es du pays. La SociĂ©tĂ© de dĂ©veloppement des forĂȘts (SODEFOR) est une agence d’État dĂ©pendant du ministĂšre des Eaux et ForĂȘts qui s'occupe notamment d'expulser les agriculteurs occupant illĂ©galement des zones protĂ©gĂ©es[32].

En 2021, on dĂ©nombre huit parcs nationaux et 234 forĂȘts classĂ©es en CĂŽte d’Ivoire[33]. Ces forĂȘts sont des terres de l’État mises de cĂŽtĂ© pour la conservation[32], dont quinze rĂ©serves botaniques. Six zones protĂ©gĂ©es sont inscrites Ă  la convention de Ramsar, trois le sont au patrimoine mondial et deux sont des rĂ©serves de biosphĂšre.

En juillet 2014, la CĂŽte d’Ivoire a adoptĂ© un nouveau code forestier dont les objectifs Ă©taient notamment de restaurer au moins 20 % du territoire du pays Ă  la forĂȘt[32].

Des plans de rĂ©introduction d’animaux, notamment pour le rhinocĂ©ros noir et la girafe qui avaient disparu de certaines zones ont Ă©tĂ© menĂ©s Ă  bien, par exemple dans la nouvelle rĂ©serve d’AboukouamĂ©kro. Le gouvernement doit aussi faire face, comme ailleurs, au problĂšme du trafic d’animaux.

Parcs nationaux

  • Le parc national de la ComoĂ© fondĂ© en 1968, couvre 1 150 000 hectares et 500 km de pistes carrossables. Il occupe prĂšs du quart de la zone forestiĂšre du pays et est l’une des plus grandes aires protĂ©gĂ©es d’Afrique. Y ont Ă©tĂ© recensĂ©s notamment 75 000 cobes de Buffon, 14 000 bubales, 3 000 hippotragues, 6 000 buffles, 1 200 Ă©lĂ©phants, 700 hippopotames et environ 250 lions, mais le parc de la ComoĂ© renferme aussi de trĂšs nombreuses autres espĂšces d’antilopes comme le cĂ©phalophe, dont six familles diffĂ©rentes ont Ă©tĂ© identifiĂ©es, des singes, des hyĂšnes, des panthĂšres, des mangoustes, d’innombrables oiseaux.
  • Le parc national de TaĂŻ (350 000 hectares), prolongĂ© au nord par la rĂ©serve de faune du N'Zo (70 000 hectares), est surtout axĂ© sur la prĂ©servation de la forĂȘt primaire (forĂȘt vierge). Un embranchement permet d’atteindre, Ă  l’intĂ©rieur de celui-ci, le mont NiĂ©nokouĂ© qui le domine, ainsi que les derniers gĂ©ants vĂ©gĂ©taux.
  • Le parc national de la MarahouĂ© s’étend sur 100 000 hectares[34].
En 2019, La CÎte d'Ivoire avait un score moyen de l'indice d'intégrité du paysage forestier de 3,64, le classant 143e sur 172 pays[35].
  • Le parc national du Mont PĂ©ko (34 000 hectares) est surtout rĂ©putĂ© pour sa vĂ©gĂ©tation : flore de montagne et forĂȘt primaire.
  • Le parc national d'Azagny est situĂ© au bord de l’ocĂ©an Ă  l’embouchure du Bandama, sur 30 000 hectares essentiellement constituĂ©s de savane marĂ©cageuse avec des palmiers, oĂč l’on peut apercevoir des troupeaux d’élĂ©phants et de buffles. La rĂ©serve de faune du Haut-Bandama (123 000 hectares) couvre une zone de savane et abrite des Ă©lĂ©phants, des buffles et antilopes.
  • Le parc national du Mont SangbĂ©, d’une superficie de 95 000 hectares est entiĂšrement situĂ© en zone montagneuse (14 sommets de plus de 1 000 m dans les monts du Toura) ; il est giboyeux et abrite une flore particuliĂšre.
  • Le parc de Kossou, nĂ© de la nĂ©cessitĂ© de reloger les animaux menacĂ©s de la noyade par la montĂ©e des eaux du barrage de Kossou, s'Ă©tend sur 5 000 hectares.
  • Le parc national du Banco (3 000 hectares), situĂ© aux portes d’Abidjan, est un exemple de forĂȘt primaire avec des acajous, framirĂ©s, avodirĂ©s, niangons, espĂšces devenues trĂšs rares.
  • Le parc national des Ăźles EhotilĂ©, un parc marin crĂ©Ă© en 1974 et situĂ© sur la lagune Aby Ă  l’Est d’Abidjan, prĂ©sente un intĂ©rĂȘt particulier pour les recherches historiques et archĂ©ologiques.

DĂ©mographie

Composition culturelle
et rĂ©ligieuse en CĂŽte d’Ivoire - 2021
Composition ethnique[36]
- Akan
- Peuples voltaĂŻques et Gur
- Mandé du Nord
- Krous
- Mandé du Sud
- Autres

38 %
22 %
22%
9,1%
8,6 %
0,3%
Religions[37]
- Islam
- Christianisme
- Croyances africaines
- Aucune

42,5 %
39,8 %
2,2%
12,6 %
Composition linguistique

- 63 ethnies locales

La population ivoirienne, comme dans la quasi-totalitĂ© des pays africains, connaĂźt une croissance rapide. Au cours des derniers recensements effectuĂ©s en 1975, 1988 et 1998, elle s'Ă©lĂšve Ă  6 709 600, 10 815 694 puis 15 366 672 habitants. Elle est estimĂ©e Ă  24 294 750 habitants en 2017[38]. La population de la CĂŽte d'Ivoire est estimĂ©e Ă  29 389 150 d'habitants en 2021 dont 6 435 835 d'Ă©trangers selon le recensement gĂ©nĂ©ral de la population et de l'habitat (RGPH). La population compte 52.4 % d'hommes et 47.8 % de femmes[8].

Le taux d'accroissement naturel est de 2,6 % en 2014 selon l'Institut national de statistique (INS)[39]. Cet accroissement rapide est en partie imputable Ă  l’immigration continue de populations Ă©trangĂšres venus en partie des pays limitrophes comme le Mali et le Burkina Faso.

En effet, durant les trente premiĂšres annĂ©es de son existence, la CĂŽte d’Ivoire avait produit un vĂ©ritable creuset en accueillant environ 26 % d’étrangers des pays limitrophes. Le recensement gĂ©nĂ©ral effectuĂ© en 1998 rĂ©vĂšle ainsi un taux d’étrangers de 26 %, soit plus du quart de la population totale. Ces immigrĂ©s, en quĂȘte de mieux-ĂȘtre, sont attirĂ©s par le dĂ©veloppement Ă©conomique rapide et la stabilitĂ© sociale et politique que connaissait le pays avant le dĂ©but des crises sociopolitiques et militaires. Ils proviennent majoritairement des pays voisins membres de la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). MalgrĂ© la crise politico-militaire de 2002, le pays compte encore en 2008 de nombreux Ă©trangers originaires de la CEDEAO dont des BurkinabĂ©s, de loin les plus nombreux (environ deux millions), des Maliens, des GuinĂ©ens, des SĂ©nĂ©galais, des LibĂ©riens, des GhanĂ©ens, des NigĂ©riens.

À ceux-ci s’ajoutent les Libanais essentiellement commerçants, quelquefois industriels. Les Libanais seraient 60 000, soit la plus grosse communautĂ© libanaise en Afrique[40]. Le pourcentage d'Ă©trangers naturalisĂ©s est de 0,6 %.

La population ivoirienne autochtone est en outre multiethnique. Cinq grands groupes ethniques, comprenant environ une soixantaine d'ethnies, constituent les nationaux d'origine[36] :

  • au nord, le groupe voltaĂŻque (gur) ou sĂ©noufos (22 %) ;
  • au nord-ouest, le groupe mandĂ© du Nord ou malinkĂ© (22 %) ;
  • Ă  l’ouest, le groupe mandĂ© du Sud (8,6 % de la population) ;
  • au sud-ouest et au centre-ouest, le groupe krous (9,1%) ;
  • au centre et Ă  l'est, le groupe akans (38%)
RĂ©partition de la population vivant en CĂŽte d'Ivoire.

ComposĂ©e d'une forte proportion de jeunes (en 1998 les jeunes de moins de 15 ans reprĂ©sentaient 43 % de la population totale, contre 4 % pour les personnes ĂągĂ©es), la population ivoirienne est inĂ©galement rĂ©partie sur le territoire national. Les variations s'observent d'une rĂ©gion Ă  l'autre, mais Ă©galement entre zones rurales et zones urbaines[41]. Au dĂ©triment de la zone du nord, le sud, l’ouest et l’est sont en effet, en plus des Ă©trangers, fortement peuplĂ©s d’allogĂšnes dont le dĂ©placement est dictĂ© par la recherche de terres arables ou propices au dĂ©veloppement des cultures de rente comme le cafĂ© et le cacao. Le taux de peuplement est Ă©galement Ă©levĂ© dans les zones urbanisĂ©es, compte tenu de l’exode des populations rurales constituĂ©es en majoritĂ© de jeunes en quĂȘte d’emploi. La crise dĂ©clenchĂ©e en septembre 2002 a pour sa part accĂ©lĂ©rĂ© le clivage entre les zones nord et sud. Sur l'ensemble du territoire en 1998, la densitĂ© moyenne est de 48 hab./km2. En zone sud, zone forestiĂšre, elle varie de 53,3 (district du Bas-Sassandra) Ă  272,7 hab./km2 (rĂ©gion des Lagunes). 57 % de la population vit en milieu rural, les zones urbaines en abritent quant Ă  elles 43 %. Le taux de croissance de la population urbaine est Ă©valuĂ© Ă  4,2 % entre 1988 et 1998[41]. En 2010, le taux de croissance annuelle de la population Ă©tait de 2,6 % selon l'Institut National de la Statistique.

Sont considĂ©rĂ©es comme villes les localitĂ©s semi-urbaines de 3 000 habitants au moins, agglomĂ©rĂ©es, dotĂ©es d'une fonction politique et administrative et au sein desquelles la population active non agricole est supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  50 %. Sur cette base, 129 villes sont dĂ©nombrĂ©es par le dernier recensement gĂ©nĂ©ral de la population (1998). Abidjan reste le principal centre urbain et Ă©conomique du pays, avec 2 877 948 habitants en 1998. Yamoussoukro (207 000 habitants), BouakĂ© (542 000 habitants), Daloa (261 789 habitants), Korhogo (225 547 habitants), Gagnoa (153 935 habitants), Man (172 867 habitants) et San-PĂ©dro (261 616 habitants), sont Ă©galement de grandes villes[41].

Par ailleurs, le pays abrite environ 26 400 rĂ©fugiĂ©s et demandeurs d'asile en 2007, dont 24 200 provenant du Liberia et ayant fui la guerre civile qui y a sĂ©vi entre 1989 et 2004[42]. En 18 ans, il y a eu une trĂšs forte croissance des rĂ©fugiĂ©s car on estime en 2010 le nombre de rĂ©fugiĂ©s de plus Ă  17 458.

Religions

Selon le recensement RGHP 2021, la répartition des différents groupes religieux sont les suivants[36] :

Histoire

Terre de migrations

Pierre polie de l'Ăšre prĂ©historique trouvĂ©e au pont de la MarahouĂ© Ă  BouaflĂ© (Centre-Ouest de la CĂŽte d’Ivoire).
Échelle en centimĂštres. Photo prise au musĂ©e ThĂ©odore-Monod d'Art africain de Dakar, au SĂ©nĂ©gal.

La date de la premiĂšre prĂ©sence humaine en CĂŽte d’Ivoire est difficile Ă  Ă©valuer, les ossements ne se conservent pas dans le climat humide du pays. Cependant, la prĂ©sence de fragments d'armes et d'outillages trĂšs anciens (haches polies taillĂ©es dans des schistes, dĂ©bris de cuisine et de pĂȘche) dĂ©couverts sur le territoire national est interprĂ©tĂ©e comme la possibilitĂ© de la prĂ©sence d’hommes, en assez grand nombre, au palĂ©olithique supĂ©rieur (45 000 Ă  12 000 ans avant le prĂ©sent)[43] ou au minimum, l’existence sur ce terroir, d’une culture nĂ©olithique[44]. Les plus anciens habitants connus de la CĂŽte d’Ivoire ont toutefois laissĂ© des traces dissĂ©minĂ©es Ă  travers tout le territoire. Les populations arrivĂ©es avant le XVIe siĂšcle sont aujourd'hui des groupes minoritaires ayant plus ou moins bien conservĂ© l'essentiel de leurs civilisations. Ce sont les Agoua et EhotilĂ© (Aboisso), Kotrowou (Fresco), ZĂ©hiri (Grand-Lahou) et Ega ou DiĂšs (Divo)[45].

Mais le pays est surtout une terre de refuge et de migration qui reçoit, en provenance de la zone du Sahel, entre le XIe siĂšcle et le XVIe siĂšcle, les MandĂ© forestiers (Dan, Gban et KwĂ©ni) mais Ă©galement aux XIVe siĂšcle et XVe siĂšcle, d’autres groupes venus du nord (Ligbi, Numu et quelques clans MalinkĂ©), ce qui provoque des dĂ©placements limitĂ©s de populations plus anciennement Ă©tablies (Krou sur la cĂŽte avant le XVe siĂšcle et SĂ©noufo). Les XVIe siĂšcle et XVIIe siĂšcle consacrent l’arrivĂ©e au nord de plusieurs clans MalinkĂ©s ou mandĂ©-dioula (KamagatĂ©, Keita, Binate, DiomandĂ©) et SĂ©noufo et au sud-est, des peuples en provenance de la basse vallĂ©e de la Volta (EfiĂ©, Essouma, AbourĂ©, Alladian et Avikam). L’un de ces groupes akan (Abron) s’installe dans la rĂ©gion de Bondoukou Ă  l’est du pays[46].

Le XVIIIe siĂšcle consacre les grandes migrations akan (Agni, BaoulĂ©, AtiĂ©, Abbey, ÉbriĂ©s, M'Batto, Abidji) dans le sud-est et le centre du pays ainsi que celle d’autres groupes malinkĂ©s (en provenance des rives de la Volta noire) et du sud des territoires actuels du Mali et du Burkina Faso[47]. Ces migrations sont causes de conflits entre les populations, mais permettent surtout de tisser de nombreuses alliances politiques et matrimoniales ainsi que des parentĂ©s Ă  plaisanterie[48].

Premiers contacts avec l’Europe

Esclaves enchaßnés.

À l’initiative du prince Henri le Navigateur, les Portugais JoĂŁo de SantarĂ©m et Pedro Escobar dĂ©couvrent le littoral ivoirien en 1470-1471. Ils seront pendant plus d'un siĂšcle les seuls EuropĂ©ens prĂ©sents sur le littoral ivoirien[49], avant d'ĂȘtre rejoints Ă  la fin du XVIe siĂšcle par les Hollandais, puis au XVIIe siĂšcle par les Français et les Anglais[50] - [51].

Établissement sans lendemain de Français

En 1687, des missionnaires et des commerçants français s'installent sur le site d'Assinie, Ă  l'extrĂ©mitĂ© est de l'actuel littoral ivoirien, vers la cĂŽte de l'Or. Bien qu'ils aient construit et occupĂ© le fort Saint-Louis Ă  Assinie de 1701 Ă  1704, ils repartent en 1705 car le commerce des esclaves (achetĂ©s contre des cĂ©rĂ©ales) n'est pas assez rentable[52]. Parmi eux, le chevalier d'Amon et l'amiral Jean-Baptiste du Casse, directeur de la Compagnie du SĂ©nĂ©gal, principale sociĂ©tĂ© de la traite nĂ©griĂšre française, dĂ©barquent, intĂ©ressĂ©s par le trafic de l'or, et sont reçus Ă  la cour du roi ZĂ©na. Dans le rapport que Jean-Baptiste du Casse remet aux autoritĂ©s françaises, il insiste sur la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er des Ă©tablissements fixes dans la rĂ©gion, et propose trois lieux pour Ă©lever trois forteresses : Assinie, Commendo et Accra[53]. Mais les Français sont plutĂŽt Ă©tablis Ă  Ouidah[54], l’un des deux ports qui, avec Lagos, ont concentrĂ© 60 % des deux millions d'embarquements d'esclaves de la baie du BĂ©nin[55].

Ils ramĂšneront en France le jeune « prince » Aniaba et son cousin Banga, lesquels seront prĂ©sentĂ©s au roi de France Louis XIV et se convertiront au catholicisme (Aniaba sera baptisĂ© par Bossuet, Ă©vĂȘque de Meaux). Ils deviendront officiers dans le RĂ©giment du Roi avant de retourner Ă  Issiny vers 1700. Aniaba serait devenu en 1704 conseiller du roi de Quita (actuel Togo) sous le nom d'Hannibal.

Traite négriÚre

Ces EuropĂ©ens tentent d'Ă©vangĂ©liser et parfois d'entretenir des contacts politiques avec les populations du littoral ivoirien mais les relations sont surtout commerciales. L’abondance de l’ivoire dans cette partie du territoire africain va lui valoir le nom de « CĂŽte de l’ivoire »[56] — mais aussi « CĂŽte des mal gens » en raison des relations difficiles avec les habitants[57] - [58] - [59]. Le commerce porte sur divers produits tropicaux, mais il est surtout dominĂ© par la traite nĂ©griĂšre. Ces esclaves sont des captifs des guerres tribales, les rĂ©sultats d’une mise en gage Page d'aide sur l'homonymie ou d’une dĂ©cision judiciaire, ou sont tout simplement esclaves de naissance, ayant hĂ©ritĂ© du statut de leurs ascendants[60].

La CĂŽte d’Ivoire, qui est jusqu’au XIXe siĂšcle, un espace de traite secondaire comparĂ© au BĂ©nin[51] ou au Nigeria, subit toutefois Ă©galement les consĂ©quences nĂ©gatives du phĂ©nomĂšne[61] : nombreux morts, diminution de la natalitĂ©, rapide diffusion d’épidĂ©mies et de famines qui n’épargnent ni les sociĂ©tĂ©s lignagĂšres, ni les empires ou royaumes Ă©tablis sur le territoire. La traite nĂ©griĂšre strictement interne perdurera en CĂŽte d'Ivoire jusqu'Ă  la fin du XIXe siĂšcle.

Monarchies dans le pays

La zone forestiĂšre dans le sud est par excellence une zone de dĂ©veloppement de sociĂ©tĂ©s oĂč l’autoritĂ© du chef de lignage s’exerce gĂ©nĂ©ralement au niveau d’une tribu. Elle connaĂźt une mutation sociale significative caractĂ©risĂ©e par la multiplication et le dĂ©veloppement de diverses alliances d’oĂč naissent des confĂ©dĂ©rations tribales, claniques ou rĂ©gionales. Cette Ă©volution ne se retrouve pas au nord dans les diffĂ©rentes branches du groupe sĂ©noufo. S'Ă©tant dĂ©veloppĂ© Ă  l’origine selon un schĂ©ma proche de celui des sociĂ©tĂ©s lignagĂšres, le groupe sĂ©noufo se constitue par la suite, peu Ă  peu, en chefferies sur le modĂšle du « Kafu » malinkĂ© (un territoire restreint sur lequel s'exerce l'autoritĂ© d'un chef : le Faama) qui se consolident pour faire face notamment Ă  l’expansionnisme de l’empire de Kong. Les autres sociĂ©tĂ©s vivant au nord, mais Ă©galement celles du centre et de l’est, se prĂ©sentent de maniĂšre encore plus hiĂ©rarchisĂ©e avec une organisation confortĂ©e par le renforcement de pouvoirs monarchiques ou l’apparition de nouvelles structures traditionnelles de type Ă©tatique. C’est le cas du royaume Abron de Gyaman dont l’autoritĂ© s’étend sur de nombreux peuples de l’est du territoire (Koulango de Nassian, Goro, Gbin, Ligbi, Huela, Agni et Dioula de Bondoukou) et qui s’affranchit du pouvoir Ashanti en 1875. AprĂšs une pĂ©riode d’expansion, ce royaume est cependant affaibli par des dissensions internes qui le fragilisent face aux conquĂȘtes de Samory TourĂ© et Ă  l’impĂ©rialisme europĂ©en. Le Royaume du Sanwi tire le meilleur parti de ses relations avec l’extĂ©rieur et consolide son pouvoir sur les peuples du littoral du sud-est.

La monarchie baoulĂ© est dominĂ©e par les WarĂ©bo et les FaafouĂ© jusqu’à la dislocation aprĂšs 1850, lorsque plusieurs groupes se constituent en entitĂ©s indĂ©pendantes ou en nouvelles confĂ©dĂ©rations militaires aux contours plus ou moins prĂ©cis. Dans le nord, les conquĂ©rants se multiplient mais sont tour Ă  tour vaincus par Samory TourĂ© qui soumet Ă©galement tous les royaumes (Kong, Bouna, Koulango, Gyaman...)[62]. Ces conquĂȘtes et guerres tribales sont fortement exacerbĂ©es par la traite nĂ©griĂšre qui accentue la dĂ©structuration des systĂšmes politiques et sociaux traditionnels en raison notamment de l’apparition de nouvelles hiĂ©rarchies sociales constituĂ©es par des personnes qu’elle enrichit[63].

Le XIXe siĂšcle apporte ainsi de profondes mutations au niveau des organisations sociales traditionnelles et la crĂ©ation de nouvelles valeurs fondĂ©es sur la richesse, qui s’apprĂ©cie Ă  la quantitĂ© de produits dĂ©tenus (produits vivriers, cheptel, vĂȘtements, poudre d’or, armes Ă  feu) et au nombre d’individus sur lesquels l’autoritĂ© est exercĂ©e. Ainsi, les femmes, les enfants et les esclaves qui dĂ©pendent d’une mĂȘme personne constituent pour celle-ci non seulement des ouvriers agricoles et des dĂ©fenseurs du lignage, mais Ă©galement une possibilitĂ© d’accroissement des alliances avec les autres familles par le mariage[64].

L’abolition de l’esclavage en 1815 au CongrĂšs de Vienne, rĂ©affirmĂ©e en 1885 au CongrĂšs de Berlin[65] - [66], ouvre la voie au dĂ©veloppement de nouvelles relations commerciales entre les populations ivoiriennes et les nouveaux acteurs europĂ©ens qui font leur apparition. En dĂ©pit d’une concurrence anglaise tenace et parfois l’hostilitĂ© des populations locales, des comptoirs français sont installĂ©s Ă  Assinie et Grand-Bassam (CĂŽte du Sud-Est) en 1843 et, en 1857, le fort de Dabou est Ă©difiĂ©[67].

Colonisation française

Marcel Treich-LaplĂšne.

Les causes

AprĂšs avoir rĂ©ussi Ă  conquĂ©rir l'AlgĂ©rie et les quelques conquĂȘtes Ă  motivations commerciales rĂ©alisĂ©es sous le Second Empire, la France encore convalescente de la guerre de 1870, se lance, Ă  l'instigation de LĂ©on Gambetta et de Jules Ferry, dans la colonisation d’une partie majeure de l’Afrique occidentale et Ă©quatoriale et de la pĂ©ninsule indochinoise. Le prĂ©texte affichĂ© est au dĂ©but de « civiliser » ces rĂ©gions, avec bientĂŽt l'espoir que ces colonies offrent un jour des dĂ©bouchĂ©s voire qu'on puisse en tirer des dividendes. Mais, en rĂ©alitĂ©, la motivation est davantage la rivalitĂ© avec les autres puissances coloniales.

L'établissement des négociants marseillais

La France est déjà présente sur les cÎtes d'Afrique occidentale depuis trÚs longtemps et l'installation des négociants marseillais entre le fleuve Sénégal et le delta du Niger remonte aux années 1840[68], motivée par le commerce des arachides, de l'huile de palme et des palmistes[68]. En 1833, les frÚres Victor et Louis Régis sont ainsi le premier négociant marseillais à envoyer l'un de leurs navires explorer les rives du golfe de Guinée, organisant de nombreuses expéditions vers la Gambie, la Guinée ou encore au Gabon[69]. Ces entreprises (rassemblant des comptoirs commerciaux, une flotte et des huileries[68]) connaissent un développement remarquable dépourvu de volonté de coloniser la zone. En effet, pour garantir la sécurité et la prospérité de leurs échanges, les Marseillais préfÚrent s'entendre avec les grands chefs africains qui contrÎlent le littoral. C'est ce que fait Victor Régis en CÎte d'Ivoire (Grand-Bassam) avec le roi Peter[68].

Autour de l’annĂ©e 1840, le gouvernement français incite les nĂ©gociants français Ă  implanter des factoreries, c'est-Ă -dire des installations fixes pour rĂ©colter, pendant toute l’annĂ©e, et stocker, les produits livrĂ©s par les Africains, en certains points de la cĂŽte. L'objectif est de renforcer la prĂ©sence pour contrer les Anglais[70] qui sont de plus en plus prĂ©sents dans la zone. En 1842, Edouard BouĂ«t, rĂ©cemment promu gouverneur du SĂ©nĂ©gal, reçoit l’ordre de Paris de construire des comptoirs, notamment Ă  Grand-Bassam et Ă  Assinie, et d’y attirer des commerçants français. En 1844 et 1845, seuls les FrĂšres RĂ©gis acceptent d'ouvrir des factoreries, sans enthousiasme, surtout par amitiĂ© pour BouĂ«t[70].

Toutefois, la plus puissante des puissances coloniales du XIXe siÚcle, le Royaume-Uni, agit déjà sur le Niger inférieur. Joindre les possessions françaises du golfe de Guinée à celles du bas Sénégal via ce qu'on appelle à l'époque le « Soudan » (aujourd'hui « Sahel ») paraßt la parade adéquate à l'entreprise anglaise qui s'annonce à partir de l'est.

Mais sur route se trouve un obstacle : l'empire construit par le chef de guerre Samory Touré, le plus grand commerçant d'esclaves de l'Afrique occidentale, et contre lequel les populations assujetties se révoltent à la fin des années 1880. Ces populations animistes refusent l'islam imposé par Samory et finissent par espérer leur libération par les Français.

L'exploration de l'arriĂšre-pays

ParallĂšlement, la mĂ©connaissance de l’arriĂšre-pays ivoirien amĂšne les Français Édouard BouĂ«t-Willaumez (1837-1839), Paul Fleuriot de Langle, Marcel Treich-LaplĂšne (1887-1890), Louis-Gustave Binger (et, dans une moindre mesure, les Anglais Lonsdale (1882), Freeman (1888) et Lang (1892)) Ă  lancer de nombreuses missions d’exploration[71] - [72].

AprĂšs la signature de divers traitĂ©s de protectorat, un dĂ©cret, le , crĂ©e la CĂŽte d’Ivoire en tant que colonie française autonome[73]. La France qui y est dĂ©jĂ  reprĂ©sentĂ©e par Arthur Verdier (1878) puis Treich-LaplĂšne (1886) en qualitĂ© de RĂ©sidents, dĂ©signe Louis-Gustave Binger comme gouverneur avec rĂ©sidence Ă  Grand-Bassam[74].

L’autoritĂ© française commence Ă  s’établir dans l’ensemble du pays au moyen d’un systĂšme de quadrillage hiĂ©rarchisĂ© qui comprend les villages, les cantons, les subdivisions et les cercles. Elle Ă©tablit des liens de subordination Ă  travers l’instauration de l’impĂŽt de capitation, la prestation gratuite de travail (travail forcĂ©), le service militaire obligatoire, l’application d’un code de l’indigĂ©nat et l’exercice d’une justice indigĂšne[75]. Pour sa part, l’administration française doit procĂ©der Ă  la mise en valeur du territoire, Ă  la mise en place de services sociaux de base, Ă  garantir la libre circulation des personnes et des biens en mettant un terme dĂ©finitif lĂ  oĂč elle s'exerce Ă  l'esclavage[76] - [77]. La rĂ©sistance locale s’exprime dĂšs la phase d’exploration[78] (guerre de Jacqueville et de Lahou en 1890[79], guerre de Bonoua en 1894 et 1895[80] - [79], guerre en pays adioukrou en 1897 et 1898[80] - [79]). Paris rentre en guerre ouverte avec Samory en 1896, qui est enfin vaincu Ă  GuĂ©ouleu (GuĂ©lĂ©mou) en 1898[81].

Quelques annĂ©es plus tard, pour asseoir rapidement et dĂ©finitivement l’autoritĂ© de la France sur le territoire, le gouverneur Gabriel Angoulvant opte pour l’accĂ©lĂ©ration forcĂ©e de la colonisation : « Je dĂ©sire qu’il n’y ait dĂ©sormais aucune hĂ©sitation sur la ligne politique Ă  suivre. Cette ligne de conduite doit ĂȘtre uniforme pour toute la Colonie. Nous avons deux moyens de les mettre en pratique : ou attendre que notre influence et notre exemple agissent sur les populations qui nous sont confiĂ©es ; ou vouloir que la civilisation marche Ă  grands pas, au prix d’une action... J'ai choisi le second procĂ©dĂ©[82]. » De fait, la conquĂȘte de ce qui deviendra la CĂŽte d'Ivoire a Ă©tĂ©, de par la rĂ©sistance rencontrĂ©e entre 1893 et la PremiĂšre Guerre mondiale, l'une des plus longues et sanglantes que la colonisation française ait eu Ă  affronter en Afrique de l'Ouest, et presque aucune des rĂ©gions de la future colonie n'a Ă©tĂ© acquise « pacifiquement », mĂȘme si les formes d'opposition ont Ă©tĂ© diffĂ©rentes, Ă©chelonnĂ©es dans le temps et rarement coordonnĂ©es entre elles[83].

Les résistances à la colonisation

Répression d'une révolte en CÎte d'Ivoire par Bouët-Willaumez.

Des rĂ©sistances apparaissent notamment dans l’ouest forestier (siĂšge de Daloa en 1906[79], siĂšge de Man en 1908[79], siĂšge de SĂ©mien en 1911)[79] ou chez les AbĂ©s (attaques des postes d’Agboville et d’AdzopĂ© en 1910)[79]. Elles sont intermittentes mais longues en pays BaoulĂ© (1893-1912)[84] - [79], en pays Gouro, Dida et BĂ©tĂ© du Centre-Ouest (1907-1914)[83] - [84] - [79] et en pays Lobi (1898-1920)[79]. En dĂ©pit de quelques dĂ©faites françaises, toutes les rĂ©sistances sont dĂ©finitivement vaincues en 1920. Les chefs de la rĂ©sistance sont tuĂ©s ou dĂ©portĂ©s et les pertes en vies humaines sont importantes chez les populations locales[79].

La mise en place d'une nouvelle Ă©conomie

Une nouvelle Ă©conomie peut s'installer progressivement. De 1905 Ă  1930, des maisons de commerce dont le siĂšge est en Europe (SCOA, CFAO, CCAF, Peyrissac)[85] s’installent et rĂ©alisent la collecte des produits locaux et l’écoulement des produits importĂ©s. De mĂȘme, les EuropĂ©ens encouragĂ©s par la politique française et aidĂ©s par le recrutement pour des travaux forcĂ©s dans les plantations[86], dĂ©veloppent des exploitations agricoles privĂ©es, notamment des plantations de cafĂ© et de cacao Ă  partir de 1930. Ces cultures d’exportation supplantent trĂšs rapidement les produits de cueillette (cola, graines de palmes, bois, caoutchouc). ParallĂšlement, des infrastructures et des Ă©quipements sont rĂ©alisĂ©s pour soutenir l’exploitation Ă©conomique. Le rĂ©seau routier s'Ă©toffe et un chemin de fer est construit grĂące au recrutement obligatoire des jeunes. Des Ă©coles et des postes mĂ©dicaux sont Ă©galement ouverts. La CĂŽte d’Ivoire apparaĂźt dans les dĂ©buts des annĂ©es 1920 comme l’une des colonies les plus dynamiques de l’Afrique occidentale française. Sa part dans le commerce extĂ©rieur de l’AOF passe de 11 % en 1925 Ă  18 % en 1929[87].

La mise en valeur de la colonie est freinĂ©e de 1930 Ă  1935 par la crise Ă©conomique. MalgrĂ© de rĂ©els efforts du gouverneur pour redresser l’économie, la crise laisse des sĂ©quelles[88].

Le dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale accroĂźt les difficultĂ©s Ă©conomiques et financiĂšres locales. Outre l’impĂŽt de capitation, les prestations obligatoires se multiplient et les populations versent des « dons pour la dĂ©fense de la CĂŽte d’Ivoire et de la France ». Mais l’effort de guerre est surtout militaire avec des milliers de recrues mobilisĂ©es et envoyĂ©es sur les champs de bataille en Europe et en Afrique du Nord. AprĂšs la dĂ©faite de , ce sont de nombreux volontaires ivoiriens qui s’engagent aux cĂŽtĂ©s du gĂ©nĂ©ral Charles de Gaulle dans la RĂ©sistance.

Vers l'Ă©mancipation

Le Parlement français qui a accueilli des députés de CÎte d'Ivoire.

Avant la fin de la guerre 1939-1945, les populations encore inorganisĂ©es commencent assez timidement une lutte pour l’émancipation politique, sociale et Ă©conomique[89]. Mais Ă  partir de 1944, en CĂŽte d’Ivoire comme dans toutes les colonies françaises d’Afrique, un processus est lancĂ© avec la ConfĂ©rence de Brazzaville suivie deux ans plus tard par les grandes lois d'Ă©mancipation des colonies, vĂ©ritable « nuit du 4 aoĂ»t de l'Afrique noire »[90]. L'Union française supplante l'empire coloniale en 1946.

Les Ivoiriens participent Ă  leurs premiĂšres Ă©lections municipales (Abidjan et Grand-Bassam) et lĂ©gislatives, les territoires d’outre-mer devant dĂ©sormais, par dĂ©cision de l’autoritĂ© coloniale, ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e nationale constituante française. En dĂ©pit de l’opposition de l’administration locale, FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny, qui a impulsĂ© le noyau de la contestation avec le Syndicat agricole africain en 1944, se porte candidat en CĂŽte d’Ivoire devant le collĂšge des non-citoyens. Il devance son adversaire de plus de 1 000 voix et, au deuxiĂšme tour le , est Ă©lu dĂ©putĂ© avec 12 980 voix sur 31 081 suffrages exprimĂ©s. À la seconde AssemblĂ©e nationale constituante, il est rĂ©Ă©lu plus facilement au Parlement français avec 21 099 voix sur 37 888 suffrages exprimĂ©s[91] - [92]. Plusieurs partis politiques (souvent soutenus par des syndicats) sont crĂ©Ă©s Ă  partir de 1946. Ils sont de simples prolongements de la diversitĂ© des formations politiques de France ou la concrĂ©tisation de la libertĂ© d'initiatives locales : Parti dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire (1946), Parti progressiste de CĂŽte d’Ivoire (1947), Bloc dĂ©mocratique Ă©burnĂ©en (1949), section ivoirienne de l’Internationale ouvriĂšre (1946), section ivoirienne du Rassemblement du peuple français[93].

La Constitution de la QuatriĂšme RĂ©publique (France) et les lois anticoloniales (suppression du travail forcĂ©, suppression du Code de l'indigĂ©nat ou extension de la citoyennetĂ© française), sans changer vĂ©ritablement le systĂšme colonial local, provoquent Ă  la fois la colĂšre des colons et la dĂ©ception des populations colonisĂ©es qui durcissent leur lutte pour l’émancipation Ă  travers des actions de plus en plus violentes conduites par les partis politiques[94].

ParallÚlement, Félix Houphouët-Boigny ne cesse de renforcer sa légitimité, devenant successivement conseiller général de la CÎte d'Ivoire, conseiller territorial de Korhogo, et maire d'Abidjan[90]. Il siÚge également dans les trois Assemblées, constituante, législative et nationale, qui se succÚdent dans le pays[90].

La loi-cadre Deffere de 1956 ouvre de nouvelles perspectives en CĂŽte d’Ivoire par l’introduction de la dĂ©centralisation, l’autonomie interne des colonies et l’extension des pouvoirs des AssemblĂ©es territoriales. Elle instaure Ă©galement un collĂšge unique d’électeurs et le suffrage universel. La voie s’ouvre ainsi pour l’instauration, de prime abord, de la CommunautĂ© française aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum du puis, par la suite, pour l’accession de la CĂŽte d’Ivoire Ă  la souverainetĂ© internationale le [95].

L'indépendance et le régime de Houphouët-Boigny

Félix Houphouët-Boigny (1962).

Miracle ivoirien

La premiĂšre Ă©lection prĂ©sidentielle en CĂŽte d'Ivoire a lieu quelques mois aprĂšs l'indĂ©pendance. Elle est prĂ©parĂ©e avec soin par FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny qui part grand favori et obtient logiquement 98,7 % des voix Ă  l'issue d'une Ă©lection oĂč l'abstention reste faible[90]. Cinq ans plus tard, en 1965, le plĂ©biscite se reproduit dans des proportions similaires.

FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny n'a jamais cachĂ© ses « regrets » de quitter la « grande famille française » pour conquĂ©rir l'indĂ©pendance et manifeste dĂšs 1960 sa volontĂ© de maintenir des liens Ă©troits avec la France[90]. Cette volontĂ© se matĂ©rialise notamment par l'appel Ă  de nombreux ressortissants français pour participer Ă  l'Ă©conomie et Ă  l'administration du pays, qui passent ainsi de 10 000 Ă  30 000 personnes durant la dĂ©cennie de 1960[90].

Entre 1960 et 1980, le dĂ©veloppement de l’économie ivoirienne est spectaculaire dans tous les domaines, notamment agriculture, industrie, commerce et finances. Il est le rĂ©sultat d’une politique qui fait jouer un rĂŽle Ă©minent Ă  l’État, Ă  l’investissement privĂ© et aux capitaux Ă©trangers. La sociĂ©tĂ© ivoirienne connaĂźt au cours de cette pĂ©riode une profonde mutation provoquĂ©e par la hausse du niveau de vie des habitants, les Ă©quipements sanitaires, Ă©ducatifs et sociaux, mais Ă©galement du fait de l'augmentation de la population avec un taux de croissance annuel moyen de 3,8 %, la faisant passer de 3,7 millions en 1960 Ă  12,2 millions d’habitants en 1988.

Cependant, depuis le milieu des annĂ©es 1980, l’économie stagne, consĂ©quence de la dĂ©gradation des termes de l'Ă©change avec l’extĂ©rieur, de l’accroissement des dettes de l’État et d’erreurs de gestion.

L’ñge relativement avancĂ© du prĂ©sident ivoirien suscite des ambitions de plus en plus affichĂ©es que le chef de l'État Ă©teint en reprenant en main le gouvernement. Pour ce faire, il renvoie tous les neuf ministres en 1977, dont des figures de premier plan : Henri Konan BĂ©diĂ© (Économie et finances), Mohamed Diawara (Plan), Abdoulaye Sawadogo (Agriculture) et ArsĂšne Usher Assouan (Affaires Ă©trangĂšres), sous prĂ©texte de la lutte contre la corruption. Cette mesure ne manque pas d'affaiblir l'efficacitĂ© du gouvernement[96].

Philippe Yacé, inamovible secrétaire général du PDCI, et qui avait imprudemment manifesté son désir de succéder à Houphouët-Boigny, tombe aussi en disgrùce[96].

En 1980, le prĂ©sident HouphouĂ«t-Boigny lance une rĂ©forme des sociĂ©tĂ©s d’État radicale. Sept d’entre elles seulement sont maintenues telles quelles tandis que quinze sont dissoutes, onze changent de statut, et trois fusionnent. De plus, les salaires sont alignĂ©s sur ceux de la fonction publique, le cumul de responsabilitĂ© de dĂ©putĂ© et de membre de conseil d’administration est dĂ©sormais interdit ; les contrĂŽles de tutelle sont renforcĂ©s[96].

Fin de la Guerre froide et libéralisation politique

FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny avait su avec prudence Ă©viter tout conflit ethnique dans un cadre de parti unique et avait mĂȘme permis l’accĂšs aux postes de l’Administration publique Ă  certains immigrants venus de pays voisins, rĂ©ussissant Ă  rĂ©aliser un melting-pot original et Ă©conomiquement efficace. Cet Ă©quilibre reposait aussi sur une division Ă©cologique et sociale du travail : dans le nord, les Dioula dominent le transport et le commerce, les BurkinabĂš travaillent dans les plantations comme manƓuvres, les propriĂ©taires fonciers coutumiers sont les propriĂ©taires rentiers des plantations[14]. Grosso modo, les nordistes vivent ainsi de l’économie informelle tandis que les sudistes se retrouvent dans l’administration et la gestion du pouvoir[14]. Les nordistes qui avaient acquis une qualification professionnelle suffisante sont envoyĂ©s dans les ambassades ou dans les institutions internationales pour reprĂ©senter le pays ; certains accĂšdent Ă  des ministĂšres, mais politiquement marginaux[14].

Toutefois, le passage au multipartisme en 1990 Ă  la suite du sommet France-Afrique de la Baule permet aussi l’affirmation identitaire des communautĂ©s ethniques dans l’espace politique et l'ouverture de dĂ©bats sur la construction nationale[14]. Les tensions entre les gens du nord et du sud, jusque-lĂ  cantonnĂ©es au champ Ă©conomique, se transfĂšrent dans le champ politique[14].

L’arrivĂ©e inopinĂ©e d’Alassane Ouattara aux portes du pouvoir ne fait qu'aggraver la situation. Alors que ce nordiste avait Ă©tĂ© nommĂ© Premier ministre pour rĂ©soudre la crise Ă©conomique, celui-ci entend bien se positionner pour accĂ©der au pouvoir, bouleversant les plans d'Henri Konan BĂ©diĂ©, le successeur dĂ©signĂ© du prĂ©sident HouphouĂ«t-Boigny, ainsi que de Laurent Gbagbo, l'opposant historique, qui tous deux pensent leur tour venu[14]. Le pĂ©ril politique constituĂ© par des gens du Nord suscite un sentiment d’autodĂ©fense violent chez les gens du Sud et radicalise leur position contre les communautĂ©s du Nord[14].

Difficile succession

En 1993, le président Houphouët-Boigny décÚde.

En octobre 1995, Henri Konan BĂ©diĂ© remporte Ă  une Ă©crasante majoritĂ© (96,16 % contre 3,84 % pour le candidat Francis WodiĂ©)[97] contre une opposition fragmentĂ©e et dĂ©sorganisĂ©e qui avait appelĂ© Ă  boycotter cette premiĂšre Ă©lection prĂ©sidentielle organisĂ©e aprĂšs le dĂ©cĂšs de FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny[98]. Il resserre son emprise sur la vie politique, obtient assez rapidement une amĂ©lioration de la situation Ă©conomique, avec une diminution de l’inflation et engage des mesures pour rĂ©duire la dette extĂ©rieure.

Vers la crise

Trois mesures consacrent l'orientation tribaliste de la libéralisation politique entre 1993 et 2003 :

  • Le nouveau code foncier , qui oblige les exploitants Ă©trangers (non Ivoiriens) de terres Ă  les restituer Ă  leur dĂ©cĂšs ou ĂȘtre louĂ©es par leurs descendants, et ce en dĂ©pit d’un titre foncier rural dĂ©finitif (1998)[14]. Les propriĂ©taires coutumiers du Sud Ă©tendent la qualification d'Ă©tranger Ă  tous les allogĂšnes (BaoulĂ©, Dioula, Lobi).
  • La fin du droit de vote des Ă©trangers et la mise en place d'une carte de sĂ©jour stigmatisante[14].
  • La Constitution de la DeuxiĂšme RĂ©publique, dont le point nĂ©vralgique est la dĂ©finition des critĂšres d’éligibilitĂ© du prĂ©sident de la RĂ©publique (article 37) qui accentue davantage la rupture communautaire[14].

Finalement, malgrĂ© leurs profondes inimitiĂ©s ethniques, tous les groupes du Sud, les Krou et les Akan notamment, s’accordent pour refuser aux migrants ivoiriens d'accĂ©der au pouvoir politique local sur leur territoire (sur lequel se situent Yamoussoukro, Abidjan, San Pedro) et a fortiori briguer la prĂ©sidence de la RĂ©publique[14].

Des problĂšmes de gouvernance sont mis au jour lors de l’exĂ©cution de projets financĂ©s par l’Union europĂ©enne. En outre, diffĂ©rents faits, notamment l’exacerbation des tensions politiques et sociales par la presse, les actes de dĂ©fiance Ă  l’autoritĂ© de l’État posĂ©s par des opposants, l’incarcĂ©ration de plusieurs leaders de l’opposition politique, instaurent un climat dĂ©lĂ©tĂšre qui conduit en dĂ©cembre 1999 au renversement de Henri Konan BĂ©diĂ© par des soldats mĂ©contents. Ceux-ci placent Ă  la tĂȘte de leur groupe le gĂ©nĂ©ral Robert GuĂ©ĂŻ qui devient, de ce fait, chef de l’État de CĂŽte d’Ivoire. Henri Konan BĂ©diĂ© s’exile en France[99].

Soldats de l'Opération des Nations unies en CÎte d'Ivoire (ONUCI) sécurisant un périmÚtre sensible à Bouaké.

Le rĂ©gime issu du putsch[100] est marquĂ© durant son Ă©phĂ©mĂšre pouvoir par des troubles militaires et civils. Le pouvoir militaire rĂ©duit nĂ©anmoins la criminalitĂ© et la corruption en usant de mĂ©thodes parfois expĂ©ditives. Il fait procĂ©der Ă  la rĂ©daction d’une nouvelle constitution par les partis politiques et la sociĂ©tĂ© civile et organise, en octobre 2000, l’élection prĂ©sidentielle. De nombreuses candidatures Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique dont celles de Henri Konan BĂ©diĂ© et de Alassane Dramane Ouattara sont Ă©liminĂ©es par la Cour suprĂȘme. Le gĂ©nĂ©ral Robert GuĂ©ĂŻ qui se proclame vainqueur du scrutin est chassĂ© par des manifestations de rues. De violents affrontements opposent Ă©galement durant quelques jours des militants du FPI Ă  ceux du RDR. Ces troubles se soldent officiellement par plus de 200 morts[101]. La Cour suprĂȘme proclame les rĂ©sultats et dĂ©clare vainqueur Laurent Gbagbo. Celui-ci initie un forum de rĂ©conciliation nationale puis nomme un gouvernement d'union nationale.

Crise politico-militaire (2002-2007)

Le , des soldats rebelles tentent de prendre le contrĂŽle des villes d’Abidjan, BouakĂ© et Korhogo. Ils Ă©chouent dans leur tentative en ce qui concerne Abidjan mais sont victorieux dans les deux autres villes, situĂ©es respectivement dans le centre et le nord du pays. Robert GuĂ©ĂŻ est assassinĂ© dans des circonstances non encore Ă©lucidĂ©es. La rĂ©bellion qui se prĂ©sente sous le nom MPCI crĂ©e plus tard le MJP et le MPIGO et forme avec ces derniĂšres composantes le mouvement des Forces nouvelles (FN). Il occupe progressivement plus de la moitiĂ© nord du pays (estimĂ©e Ă  60 % du territoire), scindant ainsi le territoire en deux zones : le sud tenu par les Forces armĂ©es nationales de CĂŽte d’Ivoire (FANCI) et le nord tenu par les Forces armĂ©es des forces nouvelles (FAFN).

Les pourparlers entamĂ©s Ă  LomĂ© permettent d’obtenir le , un accord de cessez-le-feu qui ouvre la voie Ă  des nĂ©gociations sur un accord politique entre le gouvernement et le MPCI sous l’égide du prĂ©sident du Togo, GnassingbĂ© Eyadema. Ces nĂ©gociations Ă©chouent cependant sur les mesures politiques Ă  prendre, en dĂ©pit de rĂ©unions entre les dirigeants de la CEDEAO Ă  Kara (Togo), puis Ă  Abidjan et Ă  Dakar. 10 000 casques bleus de l’ONUCI[102] dont 4 600 soldats français de la Licorne sont placĂ©s en interposition entre les belligĂ©rants. Dans une nouvelle initiative, la France abrite Ă  Linas-Marcoussis du 15 au 23 janvier 2003, sous la prĂ©sidence de Pierre Mazeaud, prĂ©sident du Conseil constitutionnel français, secondĂ© par le juge sĂ©nĂ©galais KĂ©ba Mbaye, une table ronde avec les forces politiques ivoiriennes[103] et obtient la signature des accords de Linas-Marcoussis. Cet accord prĂ©voit la crĂ©ation d’un gouvernement de rĂ©conciliation nationale[104] dirigĂ© par un premier ministre nommĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique aprĂšs consultation des autres partis politiques, l’établissement d’un calendrier pour des Ă©lections nationales crĂ©dibles et transparentes, la restructuration des forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©, l’organisation du regroupement et du dĂ©sarmement de tous les groupes armĂ©s, le rĂšglement des questions relatives Ă  l’éligibilitĂ© Ă  la prĂ©sidence du pays et Ă  la condition des Ă©trangers vivant en CĂŽte d’Ivoire. Un comitĂ© de suivi de l’application de l’accord, prĂ©sidĂ© par l’ONU, est instituĂ©.

Chefs d'État africains Ă  la cĂ©rĂ©monie de la flamme de la paix Ă  BouakĂ©.

AppliquĂ© avec beaucoup de difficultĂ©s, l’accord de Linas-Marcoussis est suivi par plusieurs autres, conclus en Afrique et mis en Ɠuvre par les gouvernements successifs de Seydou Diarra, Charles Konan Banny.

L’accord politique de Ouagadougou conclu en 2007 avec Laurent Gbagbo, sous l’égide du prĂ©sident burkinabĂ© Blaise CompaorĂ©, qui fait office de facilitateur[105] - [106], offre aux Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les Forces nouvelles dĂ©signent leur secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour exercer cette fonction[107] - [108].

Gouvernement Soro

Guillaume Soro entre en fonction le 4 avril et son gouvernement est installé trois jours plus tard. Le gouvernement doit mettre en place notamment deux points clefs de l'accord politique de Ouagadougou : la préparation d'élections devant se tenir dans les dix mois à compter de mars 2007, puis l'unification des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) et des Forces armées nationales de CÎte d'Ivoire (FANCI)

Dans le gouvernement Soro I composĂ© de 33 membres, la formation militaro-politique de celui-ci (les Forces nouvelles de CĂŽte d'Ivoire) et le Front populaire ivoirien (FPI), formation politique dont est issu le prĂ©sident Laurent Gbagbo, disposent chacun de huit portefeuilles (le Premier ministre y compris). Les autres portefeuilles sont rĂ©partis entre divers autres partis politiques. Ainsi, le Parti dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire (PDCI) en dĂ©tient 5, le Rassemblement des rĂ©publicains (RDR) 5, le Mouvement des forces d'Avenir (MFA) un, le Parti ivoirien des travailleurs (PIT) un, l’Union dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire (UDCI) un et l’Union pour la dĂ©mocratie et la paix en CĂŽte d'Ivoire (UDPCI) un ; deux autres ministres sont rĂ©putĂ©s proches du prĂ©sident de la RĂ©publique et un ministre est issu de la sociĂ©tĂ© civile.

ConcrĂštement, outre la gestion des affaires relevant de ses compĂ©tences traditionnelles, le gouvernement coordonne la mise en Ɠuvre du processus de sortie de crise au moyen de programmes spĂ©cifiques. Il s’agit d’un dispositif technique comprenant notamment le Centre de commandement intĂ©grĂ© (dĂ©sarmement des combattants), le Programme national de rĂ©insertion et de rĂ©habilitation communautaire, le ComitĂ© national de pilotage du redĂ©ploiement de l'Administration (restauration de l’autoritĂ© de l’État sur l’ensemble du territoire et reprise du fonctionnement des services publics), l’Office national d'identification (identification des populations et des Ă©lecteurs) et la Commission Ă©lectorale indĂ©pendante (organisation des Ă©lections).

Élection prĂ©sidentielle en 2010 et crise

À l'issue d'une Ă©lection prĂ©sidentielle sous tension, les deux candidats arrivĂ©s au second tour, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, se dĂ©clarent vainqueurs et prĂȘtent serment comme prĂ©sident du pays[109]. Alassane Ouattara a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© vainqueur par Youssouf Bakayoko, le prĂ©sident de la Commission Ă©lectorale indĂ©pendante, au siĂšge du camp de Ouattara[110] contrairement aux dispositions de ladite CEI, et a reçu le soutien du Premier ministre Guillaume Soro et d'une partie[111] de la CommunautĂ© internationale[109]. Laurent Gbagbo a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© vainqueur par le Conseil constitutionnel et a reçu le soutien du gĂ©nĂ©ral Philippe Mangou, commandant de l'armĂ©e[109]. La CĂŽte d'Ivoire se retrouve alors avec deux prĂ©sidents tentant de s'imposer sur l'ensemble du pays.

Mais Alassane Ouattara bĂ©nĂ©ficie du soutien de la plus grande partie de la communautĂ© internationale, ainsi que celui d'instances Ă©conomiques et financiĂšres tant rĂ©gionales qu'internationales. L'Ă©conomie ivoirienne est paralysĂ©e par les sanctions et les finances de l'État ivoirien assĂ©chĂ©es, notamment les zones encore contrĂŽlĂ©es par Laurent Gbagbo[112].

Les combats Ă©clatent Ă  Abidjan Ă  la fin du mois de fĂ©vrier 2011 entre le « Commando invisible » hostile Ă  Gbagbo et l'armĂ©e rĂ©guliĂšre[113]. Puis, dĂ©but mars, la tension gagne l'ouest du pays, oĂč les Forces nouvelles prennent le contrĂŽle de nouveaux territoires. L'ensemble du front finit par s'embraser Ă  la fin mars, et les forces pro-Ouattara, rebaptisĂ©es Forces rĂ©publicaines de CĂŽte d'Ivoire (FRCI), prennent Yamoussoukro, la capitale politique du pays, le 30 mars. À partir de ce moment-lĂ , les Ă©vĂ©nements s'accĂ©lĂšrent : le sud du pays est conquis en quelques heures et les troupes pro-Ouattara entrent dans Abidjan sans rencontrer de rĂ©elle rĂ©sistance (mais non sans commettre de nombreuses exactions sur les populations civiles[114]).

Laurent Gbagbo et son Ă©pouse se retranchent Ă  la RĂ©sidence prĂ©sidentielle, protĂ©gĂ©s par un dernier carrĂ© de fidĂšles dont la Garde RĂ©publicaine dirigĂ©e par le colonel Dogbo BlĂ© Bruno. La RĂ©sidence est assiĂ©gĂ©e par les forces pro-Ouattara qui ont du mal Ă  accĂ©der Ă  la RĂ©sidence malgrĂ© plusieurs tentatives. Un assaut final est lancĂ© contre le domicile le 11 avril avec l'appui des forces onusiennes et surtout de l'armĂ©e française (en application de la rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU). Laurent Gbagbo (accompagnĂ© de sa famille) est fait prisonnier, puis placĂ© en Ă©tat d'arrestation Ă  l'hĂŽtel du Golf[115]. Il est ensuite transfĂ©rĂ© Ă  Korhogo dans le nord du pays, oĂč il est placĂ© en rĂ©sidence surveillĂ©e[116]. Quelques jours plus tard, son Ă©pouse, qui n'a pas Ă©tĂ© autorisĂ©e Ă  le suivre, sera placĂ©e quant Ă  elle en rĂ©sidence surveillĂ©e Ă  OdiennĂ©, une autre localitĂ© du nord ivoirien[117]. Depuis le 30 novembre 2011, Laurent Gbagbo est incarcĂ©rĂ© Ă  la Cour pĂ©nale internationale oĂč il est inculpĂ© pour quatre chefs d'accusation de crimes contre l'humanitĂ©. Les forces pro-Ouattara sont soupçonnĂ©es de s'ĂȘtre livrĂ©es Ă  des exactions sur des populations supportant Laurent Gbagbo (massacre du camp de Nahibly et DuekouĂ©)[118]. Dans le cas de DuekouĂ©, l'ONU explique que les forces pro-Gbagbo seraient aussi impliquĂ©es[119].

RĂ©Ă©lections d'Alassane Ouattara (depuis 2015)

À la suite de l'Ă©lection prĂ©sidentielle du , le prĂ©sident Ouattara est rĂ©Ă©lu pour cinq ans. Il souhaite consolider les efforts de rĂ©conciliation nationale et rĂ©diger une nouvelle Constitution[120]. Cette nouvelle Constitution, qui entraine la crĂ©ation d'un sĂ©nat et d'un poste de vice-prĂ©sident, est approuvĂ©e par rĂ©fĂ©rendum le [121] - [122]. La troisiĂšme RĂ©publique ivoirienne est proclamĂ©e le 8 novembre 2016[123].

En novembre 2020, Alassane Ouattara est réélu pour un troisiÚme mandat avec 94,27 % des voix lors d'un scrutin trÚs critiqué puisque l'opposition avait demandé à le boycotter, contestant la constitutionnalité d'un troisiÚme mandat[124]. Finalement, seuls 53,90 % des électeurs se sont rendus aux urnes pour élire le président sortant[125].

Institutions et vie politique

DĂšs son accession Ă  l’indĂ©pendance, la CĂŽte d’Ivoire, État unitaire, opte pour un rĂ©gime prĂ©sidentiel[126]. Reconduit par la deuxiĂšme rĂ©publique, le rĂ©gime prĂ©sidentiel est caractĂ©risĂ© par la sĂ©paration des pouvoirs au sein de l’État : le pouvoir exĂ©cutif, le pouvoir lĂ©gislatif et le pouvoir judiciaire. Le paysage institutionnel ivoirien se compose des organes exerçant ces trois pouvoirs et d’autres institutions comme le Conseil Ă©conomique et social et le mĂ©diateur de la RĂ©publique[127].

À l'indĂ©pendance, FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny avait su avec prudence Ă©viter tout conflit ethnique dans le cadre d'un rĂ©gime de parti unique. Cet Ă©quilibre reposait aussi sur une division Ă©cologique et sociale du travail avec, dans le nord, les Dioula qui dominent le transport et le commerce[14] tandis que les sudistes se retrouvent dans l’administration et la gestion du pouvoir[14]. Les nordistes qui avaient acquis une qualification professionnelle suffisante sont envoyĂ©s dans les ambassades ou dans les institutions internationales pour reprĂ©senter le pays ; certains accĂšdent Ă  des ministĂšres, mais politiquement marginaux[14].

Toutefois, le passage au multipartisme en 1990 permet aussi l’affirmation identitaire des communautĂ©s ethniques dans l’espace politique et l'ouverture de dĂ©bats sur la construction nationale[14]. Les tensions entre les populations du nord et du sud, jusque-lĂ  cantonnĂ©es au champ Ă©conomique, se transfĂšrent dans le champ politique[14].

Pouvoir exécutif

L’organe chargĂ© de l’exercice du pouvoir exĂ©cutif, originairement monocĂ©phale, est depuis 1990[128] caractĂ©risĂ© par un bicĂ©phalisme apparent : il a Ă  sa tĂȘte le prĂ©sident de la RĂ©publique, chef de l’État, et un premier ministre, chef du gouvernement. Cette caractĂ©ristique, empruntĂ©e au rĂ©gime parlementaire, n’entame en rien le caractĂšre prĂ©sidentiel du rĂ©gime. En 2016, la nouvelle Constitution a prĂ©vu l'Ă©lection par le Parlement d'un vice-prĂ©sident, mais des amendements de mars 2020 sont revenus sur ce point, le vice-prĂ©sident Ă©tant dĂ©sormais nommĂ© par le PrĂ©sident « avec l'accord du Parlement »[129].

Le prĂ©sident de la RĂ©publique est Ă©lu au suffrage universel direct, au scrutin majoritaire Ă  deux tours pour un mandat de 5 ans et est rĂ©Ă©ligible une fois[127]. Il est le chef de l’exĂ©cutif et est dĂ©tenteur exclusif du pouvoir exĂ©cutif. Il est garant de l'indĂ©pendance nationale, de l'intĂ©gritĂ© du territoire, du respect des traitĂ©s et accords internationaux. Il est chef suprĂȘme des armĂ©es, veille au respect de la Constitution, assure la continuitĂ© de l'État. En sa qualitĂ© de chef de l'Administration, il nomme aux emplois civils et militaires. Le prĂ©sident de la RĂ©publique dĂ©tient Ă©galement, en pĂ©riode de crise, des pouvoirs exceptionnels. En cas de dĂ©cĂšs, de dĂ©mission ou d’empĂȘchement absolu, l’intĂ©rim du prĂ©sident de la RĂ©publique est assurĂ© par le vice-prĂ©sident, ou, en cas de vacance du poste de vice-prĂ©sident, par le Premier ministre, et ce jusqu'Ă  la fin prĂ©vue du mandat[130].

Le Premier ministre est nommĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique devant lequel il est responsable, et qui met fin Ă  ses fonctions[127]. Le Premier ministre ne dĂ©tient, au regard de la Constitution, aucun pouvoir exĂ©cutif propre. Il supplĂ©e le prĂ©sident de la RĂ©publique lorsque celui-ci est absent du territoire. Contrairement Ă  la pratique prĂ©valant en rĂ©gime parlementaire, le Premier ministre ivoirien n’est pas issu de la majoritĂ© parlementaire. Les membres du gouvernement, placĂ©s sous son autoritĂ©, sont nommĂ©s sur sa proposition par le prĂ©sident de la RĂ©publique. Il dirige et coordonne l'action du gouvernement et peut dĂ©lĂ©guer certaines de ses attributions aux ministres[127].

L'Ă©lection prĂ©sidentielle qui s'Ă©tait tenue le 26 octobre 2000 fut remportĂ©e par Laurent Gbagbo[131], qui resta en fonction pendant 10 ans sans qu'aucune autre consultation Ă©lectorale n’ait eu lieu en vue de la dĂ©signation du prĂ©sident de la RĂ©publique. L’exercice du pouvoir exĂ©cutif Ă©tait, dans ce contexte, influencĂ© par les accords politiques conclus depuis le dĂ©clenchement de la crise politico-militaire en septembre 2002. Dans le cadre de l’exĂ©cution du programme de sortie de crise, des missions spĂ©ciales liĂ©es Ă  la rĂ©unification du pays et de l’armĂ©e, Ă  l’identification des populations et Ă  l’organisation des Ă©lections furent assignĂ©es au premier ministre[132].

Pouvoir législatif

L'organe parlementaire investi du pouvoir lĂ©gislatif est bicamĂ©ral, avec l’AssemblĂ©e nationale[127] et le SĂ©nat (dirigĂ© par Jeannot Ahoussou-Kouadio). L'AssemblĂ©e nationale compte aujourd’hui 225 membres et comprend un bureau, des commissions techniques et des groupes parlementaires. Les dĂ©putĂ©s qui la composent sont Ă©lus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans[127]. L'AssemblĂ©e nationale vote la loi et consent l’impĂŽt. Elle a Ă©galement, de par la Constitution, un pouvoir de contrĂŽle sur les actions de l’exĂ©cutif[127]. Pour assurer l'indĂ©pendance de l'AssemblĂ©e nationale Ă  l'Ă©gard des autres pouvoirs et renforcer la libertĂ© du dĂ©putĂ©, celui-ci bĂ©nĂ©ficie de certains privilĂšges juridiques que sont les immunitĂ©s. Ces immunitĂ©s protĂšgent le dĂ©putĂ© dans l'exercice de son mandat parlementaire en le mettant Ă  l'abri des poursuites civiles ou pĂ©nales Ă  l'occasion de votes ou opinions Ă©mises par lui dans l'exercice de ses fonctions. En dehors mĂȘme de l'exercice de ses fonctions, les poursuites pĂ©nales engagĂ©es contre le dĂ©putĂ© pour des faits qualifiĂ©s crimes ou dĂ©lits doivent ĂȘtre autorisĂ©es par l'AssemblĂ©e nationale ou le bureau de celle-ci[127]. Les derniĂšres Ă©lections lĂ©gislatives se sont tenues le [133]. L'AssemblĂ©e nationale est depuis 2019 dirigĂ©e par intĂ©rim par Amina Kamara Tounkara.

Le Parlement ivoirien a jouĂ© un rĂŽle actif dans la gestion de la crise politico-militaire en CĂŽte d'Ivoire. En dĂ©pit de la dĂ©sapprobation affichĂ©e par le PrĂ©sident Mamadou Koulibaly vis-Ă -vis des accords de Linas-Marcoussis, l'AssemblĂ©e nationale de CĂŽte d’Ivoire a examinĂ©, durant ses sessions ordinaires et parfois lors de sessions extraordinaires convoquĂ©es Ă  cet effet, une sĂ©rie de domaines visĂ©s par l’accord. Au total plus d’une douzaine de projets de lois ont Ă©tĂ© examinĂ©s et votĂ©s par le Parlement ivoirien dans ce cadre. Mais la poursuite de son mandat aprĂšs l'expiration de celui-ci s'est avĂ©rĂ©e problĂ©matique car, selon la Constitution ivoirienne, « les pouvoirs de l'AssemblĂ©e nationale expirent Ă  la fin de la deuxiĂšme session ordinaire de la derniĂšre annĂ©e de son mandat. Les Ă©lections ont lieu vingt jours au moins et cinquante jours au plus avant l'expiration des pouvoirs de l'AssemblĂ©e nationale ». Aussi bien la Constitution ivoirienne que le code Ă©lectoral n’ayant pas prĂ©vu le cas oĂč les Ă©lections des dĂ©putĂ©s ne se tiendraient pas dans les dĂ©lais prescrits, le pays a dĂ» faire face Ă  un vide juridique qui a suscitĂ© une polĂ©mique et des opinions controversĂ©es des acteurs locaux et non nationaux.

Le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies (CSNU) dans sa rĂ©solution 1633 sur la CĂŽte d’Ivoire note que le mandat de l’AssemblĂ©e nationale prend fin le et le Groupe de travail international tire la conclusion que ce mandat n’a pas Ă  ĂȘtre prolongĂ©. En se prononçant contre la prolongation des mandats parlementaires Ă©chus le , le Groupe de travail international (GTI) a « mis le feu aux poudres » et ouvert un « bras de fer international », selon certains observateurs[134]. Le prĂ©sident de la rĂ©publique de CĂŽte d’Ivoire, aprĂšs avoir sollicitĂ© l’avis du Conseil constitutionnel sur le point de savoir si le dĂ©faut d’élections, dĂ» Ă  la situation de crise que connaĂźt son pays, entraĂźnait la dissolution et la fin des pouvoirs de l’AssemblĂ©e nationale, a obtenu l’avis de cette institution selon lequel l’AssemblĂ©e nationale demeurait en fonction et conservait ses pouvoirs[135]. En dĂ©finitive, l'AssemblĂ©e nationale a continuĂ© ses activitĂ©s. Cette disposition est intĂ©grĂ©e pour les deux chambres dans les amendements de mars 2020 visant Ă  modifier la Constitution de 2016[136].

Pouvoir judiciaire

Avant l’indĂ©pendance de la CĂŽte d’Ivoire, deux ordres de juridictions cohabitent : des juridictions françaises appliquant le droit français et une organisation judiciaire de droit coutumier ou local. Cette dualitĂ© est la rĂ©sultante de la dualitĂ© de lĂ©gislation, qui elle-mĂȘme repose sur une distinction des statuts rĂ©gissant les diffĂ©rentes couches de la population. En effet, la France « offre » aux ressortissants ivoiriens la possibilitĂ© de conserver un statut personnel particulier, par opposition au statut de droit commun reconnu aux Français et assimilĂ©s[137].

Au lendemain de l’indĂ©pendance, il est procĂ©dĂ© Ă  une refonte de l’appareil judiciaire hĂ©ritĂ© de l’époque coloniale. L’objectif est de mettre en place une organisation judiciaire moderne et adaptĂ©e aux besoins du pays. La rĂ©organisation concerne le recrutement, la formation de magistrats et auxiliaires de justice (juges, greffiers, officiers ministĂ©riels, avocats, huissiers de justice, notaires, etc.), mais Ă©galement les structures. Trois principes gouvernent cette opĂ©ration de modernisation : la justice est rendue au nom du peuple ; les juges ne sont soumis dans l’exercice de leurs fonctions qu’à l’autoritĂ© de la loi, leur indĂ©pendance Ă©tant garantie par le prĂ©sident de la RĂ©publique ; l’autoritĂ© judiciaire est gardienne des libertĂ©s individuelles[138].

Les juridictions, ainsi que l’administration pĂ©nitentiaire, connaissent alors plusieurs Ă©volutions Ă  partir de 1960. Toutefois, comme dans bien des domaines, l’organisation judiciaire ivoirienne reste encore influencĂ©e par le droit français[139] - [140]. Le pouvoir judiciaire est exercĂ© prĂ©sentement par des juridictions de premier et de second degrĂ©s, sous le contrĂŽle de la Cour suprĂȘme. Le Conseil constitutionnel forme, avec la Haute Cour de justice, des juridictions spĂ©ciales[127].

Organes consultatifs et de médiation

Le Conseil Ă©conomique et social.

Le conseil Ă©conomique et social est un organe consultatif prĂ©vu par la Constitution ivoirienne[127]. Il assure la reprĂ©sentation des principales activitĂ©s Ă©conomiques et sociales, favorise la collaboration des diffĂ©rentes catĂ©gories professionnelles entre elles et contribue Ă  l’élaboration de la politique Ă©conomique et sociale du Gouvernement. Les projets de loi de programmes Ă  caractĂšre Ă©conomique et social lui sont soumis pour avis[141]. Le prĂ©sident de la RĂ©publique peut consulter cette institution pour tout problĂšme Ă  caractĂšre Ă©conomique et social[127]. Le droit de saisine du Conseil Ă©conomique et social appartient au prĂ©sident de la RĂ©publique et au prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale[141].

Les membres de l’institution sont nommĂ©s pour cinq ans par dĂ©cret parmi les personnalitĂ©s qui, par leurs compĂ©tences ou leurs activitĂ©s, concourent au dĂ©veloppement Ă©conomique et social de la RĂ©publique. Le Conseil Ă©conomique et social comprend 125 membres. Sa prĂ©sidence est vacante depuis le dĂ©cĂšs de Charles Koffi Diby en dĂ©cembre 2019[142] - [143].

Le mĂ©diateur de la RĂ©publique est un organe de mĂ©diation crĂ©Ă© en 2000 dans le cadre de Constitution de la IIe RĂ©publique[127]. À l’image du mĂ©diateur français et des ombudsman le mĂ©diateur de la RĂ©publique de CĂŽte d’Ivoire est une autoritĂ© administrative indĂ©pendante, chargĂ©e d’une mission de service public, plus prĂ©cisĂ©ment d’assurer la mĂ©diation entre l’administration et les administrĂ©s, mais Ă©galement entre les administrĂ©s eux-mĂȘmes, en vue d’harmoniser les rapports de ceux-ci. Il ne reçoit d’instruction d’aucune autoritĂ©[144]. Le mĂ©diateur de la RĂ©publique est nommĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique, aprĂšs avis du prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale, pour un mandat de six ans non renouvelable. Il ne peut ĂȘtre mis fin Ă  ses fonctions, avant l'expiration de ce dĂ©lai, qu’en cas d'empĂȘchement constatĂ© par le Conseil constitutionnel saisi par le prĂ©sident de la RĂ©publique. Le mĂ©diateur de la RĂ©publique ne peut ĂȘtre poursuivi, recherchĂ©, arrĂȘtĂ©, dĂ©tenu ou jugĂ© Ă  l'occasion des opinions ou des actes Ă©mis par lui dans l'exercice de ses fonctions.

Les fonctions de mĂ©diateur de la RĂ©publique sont incompatibles avec l’exercice de toute fonction politique, de tout autre emploi public ou de toute activitĂ© professionnelle[127]. Mais en pratique, depuis la crĂ©ation de cette institution, Mathieu Ekra est l’actuel mĂ©diateur de la RĂ©publique. Son intĂ©rim est actuellement assurĂ© par Lamine Ouattara, mĂ©diateur de la rĂ©gion du Zanzan[145].

Partis politiques

Peu avant l'indĂ©pendance du pays, pour dĂ©signer l'AssemblĂ©e territoriale et des conseils municipaux en 1956-1957, des Ă©lections pluralistes sont organisĂ©es. Tous les siĂšges sont remportĂ©s par le Parti dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire, section du Rassemblement dĂ©mocratique africain ou PDCI-RDA dans lequel peu de temps aprĂšs, l'ensemble des autres formations politiques dĂ©cide de se fonder sur la base d'un nouveau « consensus national ». Le PDCI-RDA devient l'unique parti du pays. Une assez Ă©phĂ©mĂšre tentative de crĂ©ation d'autres partis politiques est notĂ©e entre 1958-1959 et des crises politiques plus ou moins prĂ©occupantes jalonnent la pĂ©riode de 1960 Ă  1990 (Affaire du Sanwi de 1959 Ă  1966, complot en 1963-1964, affaire du GuĂ©biĂ© en 1970, putsch manquĂ© en 1973), mais la vie politique ivoirienne reste manifestement dominĂ©e durant cette pĂ©riode par le seul PDCI-RDA. La rupture du « consensus national » est formellement constatĂ©e en 1990 aprĂšs des manifestations populaires. Elle ouvre immĂ©diatement la voie du retour au multipartisme avec en particulier, l'Ă©mergence du Front populaire ivoirien (FPI). Ainsi, bien que reconnu par la constitution ivoirienne de 1960, le multipartisme n’est effectif Ă  nouveau en CĂŽte d’Ivoire qu’en 1990[146], annĂ©e au cours de laquelle plusieurs partis politiques sont crĂ©Ă©s[147].

En 2008, plus d'une centaine de formations politiques sont dĂ©clarĂ©es dans le pays mais les partis qui participent Ă  la vie politique sont, pour l'essentiel, le Front populaire ivoirien ou FPI, socialiste, dirigĂ© par Pascal Affi N'Guessan ; le Parti dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire – Rassemblement dĂ©mocratique africain ou PDCI-RDA, droite libĂ©rale, dirigĂ© par AimĂ© Henri Konan BĂ©diĂ© ; le Rassemblement des rĂ©publicains ou RDR, centre libĂ©ral, dirigĂ© par Alassane Dramane Ouattara ; et, dans une moindre mesure, l'Union pour la dĂ©mocratie et la paix en CĂŽte d'Ivoire ou UDPCI, dirigĂ© par Albert Mabri Toikeusse ; le Parti ivoirien des travailleurs ou PIT, socialiste, dirigĂ© par Francis WodiĂ©, le Mouvement des forces d'avenir ou MFA, dirigĂ© par Innocent Anaky KobĂ©na[148]. Divers groupes de pression animent Ă©galement la vie politique. Le mouvement des Forces nouvelles qui est une composante politique (et militaire) majeure du pays ne s'est pas constituĂ© en parti politique.

Organisation territoriale

Centralisation forte à décentralisation poussée

L'organisation administrative territoriale de la CĂŽte d’Ivoire est tributaire de celle mise en place par le gouvernement français pendant la colonisation. Fortement centralisĂ©e et de simple gestion, elle s'articule, en fin de pĂ©riode coloniale, autour de 19 circonscriptions primaires appelĂ©es « cercles » et administrĂ©es par un commandant de cercle, 48 circonscriptions secondaires ou « subdivisions » dirigĂ©es par un chef de subdivision, auprĂšs duquel est placĂ© un conseil des notables, organe quelque peu reprĂ©sentatif des intĂ©rĂȘts des populations locales. L'administration municipale reste Ă©galement rudimentaire avec, en 1959, 17 communes de plein ou moyen exercice.

Pour se rapprocher davantage des populations et ainsi assurer un encadrement efficace de celles-ci, l'administration territoriale de la CĂŽte d’Ivoire, qui repose sur les principes de la dĂ©concentration et de la dĂ©centralisation[149] - [150], connaĂźt, au niveau du dĂ©coupage territorial, une Ă©volution constante[151] - [152] - [153].

Les départements, au nombre de quatre en 1959[154], passent progressivement à six, 24, 25, 26, 34, 49, 50 et 55 au cours des années 1963, 1969, 1974, 1975, 1979, 1985, 1987 et 1996, avec un total de 187 sous-préfectures.

En , on dĂ©nombre 19 rĂ©gions, deux districts, 81 dĂ©partements, 390 sous-prĂ©fectures, plus de 8 000 villages et environ 1 000 communes. La CĂŽte d'Ivoire Ă©tant organisĂ©e par rĂ©gions, communes, dĂ©partements, conseils gĂ©nĂ©raux et districts avant la fin de la crise post-Ă©lectorale, ces attributions donnaient lieu Ă  des conflits de compĂ©tences. Selon les nouvelles autoritĂ©s ivoiriennes, il Ă©tait impĂ©ratif de mettre fin Ă  ces conflits de compĂ©tence entre entitĂ©s administratives. Les raisons du nouveau dĂ©coupage administratif : « De 57 conseils gĂ©nĂ©raux effectifs nous sommes arrivĂ©s Ă  un essaimage qui dĂ©fie toute rĂ©flexion mĂ©thodique. Nous sommes passĂ©s du simple pratiquement au double : de 57 nous sommes passĂ©s Ă  95 conseils gĂ©nĂ©raux ! Des offres politiques ont fait que nous nous sommes retrouvĂ©s avec ce nombre plĂ©thorique de conseils gĂ©nĂ©raux de dĂ©partement pour lesquels il faut faire des Ă©lections » a indiquĂ© Bamba Cheik Daniel, directeur de cabinet du MinistĂšre de l’intĂ©rieur. Les Ă©tudes qui ont permis la redĂ©finition du dĂ©coupage administratif de la CĂŽte d’Ivoire ont semble-t-il Ă©tĂ© menĂ©es dans la discrĂ©tion et ont Ă©tĂ© le fruit d’une collaboration entre des cartographes, des historiens, des fonctionnaires du ministĂšre de l’intĂ©rieur et mĂȘme des spĂ©cialistes en Ă©conomie.

Par le dĂ©cret no 2011-264 du portant dĂ©termination des circonscriptions Ă©lectorales pour la lĂ©gislature 2011-2016, la CĂŽte d’Ivoire comptera trente rĂ©gions, quatorze districts dont deux autonomes[155]. Le nouveau type de rĂ©gion sera dotĂ© d’un conseil rĂ©gional avec Ă  sa tĂȘte un prĂ©sident Ă©lu.

Administration territoriale déconcentrée

Le PrĂ©fet, reprĂ©sentant de l'État.

L'administration territoriale déconcentrée se réalise autour des circonscriptions administratives que sont la région, le département, la sous-préfecture, le village et le quartier[149] - [156].

EntitĂ© administrative de base, le village est composĂ© de quartiers, constituĂ©s eux-mĂȘmes par la rĂ©union des membres d'une ou plusieurs familles et, Ă©ventuellement, de campements qui lui sont rattachĂ©s. Il est dirigĂ© par un chef qui, pour ĂȘtre reconnu par l'État, doit ĂȘtre librement dĂ©signĂ© par les populations villageoises selon des rĂšgles coutumiĂšres, par consensus ou par tout autre moyen. Le chef du village est l'auxiliaire de l'Administration prĂ©fectorale[157]. Il est assistĂ© dans sa mission par un conseil de village[149].

La sous-prĂ©fecture, administrĂ©e par un sous-prĂ©fet, est la circonscription administrative intermĂ©diaire entre le dĂ©partement et le village. Elle est constituĂ©e par plusieurs villages. Tout comme le prĂ©fet sous l'autoritĂ© duquel il est placĂ©, le sous-prĂ©fet reprĂ©sente l'État dans sa circonscription, coordonne et contrĂŽle les activitĂ©s des agents des services administratifs et techniques placĂ©s sur son ressort territorial ; il supervise en outre l'action des chefs de village[149].

Le département, échelon de relais entre la région et la sous-préfecture, comprend en général plusieurs sous-préfectures. Il est administré par un préfet chargé du suivi des actions de développement, de l'exécution des lois et rÚglements, du maintien de l'ordre, de la sécurité, de la tranquillité et de la salubrité publics dans sa circonscription[149].

La rĂ©gion qui regroupe plusieurs dĂ©partements, constitue l'Ă©chelon de conception, de programmation, d'harmonisation, de soutien, de coordination et de contrĂŽle des actions et opĂ©rations de dĂ©veloppement Ă©conomique, social et culturel rĂ©alisĂ©es par l'ensemble des administrations civiles de l’État. Par dĂ©lĂ©gation du ministre chargĂ© de l'IntĂ©rieur, le prĂ©fet de rĂ©gion, comme le prĂ©fet de dĂ©partement, exercent un pouvoir de tutelle et de contrĂŽle Ă  l'Ă©gard des collectivitĂ©s dĂ©centralisĂ©es[149].

Abidjan et Yamoussoukro sont des Districts autonomes et regroupent un ensemble de communes et de sous-préfectures. De création relativement récente, ces deux districts autonomes sont dirigés par des gouverneurs nommés par le président de la République, nonobstant le principe de la libre administration des collectivités territoriales. Pour l'exécution de sa mission, le gouverneur du district est assisté par le conseil du district, le bureau du conseil du district et le comité consultatif du district.

La commune est un regroupement de quartiers ou de villages. Ses organes sont constitués par le conseil municipal, le maire et la municipalité[149].

Administration territoriale décentralisée

HĂŽtel communal de Cocody (Abidjan).

Les collectivités territoriales, entités administratives dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financiÚre, sont constituées par la région et la commune[158]. Elles ont pour missions, dans la limite des compétences qui leur sont expressément dévolues, d'organiser la vie collective et la participation des populations à la gestion des affaires locales, de promouvoir et réaliser le développement local, de moderniser le monde rural, d'améliorer le cadre de vie, de gérer les terroirs et l'environnement[149].

Commune

En CÎte d'Ivoire, la commune est une division administrative correspondant généralement à un territoire constitué de quartiers ou de villages, et dont la superficie et la population peuvent varier considérablement.

La commune a pour missions, dans la limite des compétences qui lui sont dévolues par la loi, d'organiser la vie collective et la participation des populations à la gestion des affaires locales, de promouvoir et réaliser le développement local, de moderniser le monde rural, d'améliorer le cadre de vie, de gérer les terroirs et l'environnement[149]. Le conseil municipal, le maire et la municipalité constituent les organes de la commune[149].

La politique de communalisation dĂ©marre en CĂŽte d'Ivoire par la crĂ©ation, aux termes de la loi du [159], des trois communes de plein exercice d'Abidjan, de BouakĂ© et de Grand-Bassam. LimitĂ©e au double plan spatial et fonctionnel, la capacitĂ© de telles structures et organes Ă  imposer un rythme au dĂ©veloppement local, s'avĂšre trĂšs peu significative et conduit en 1978[160] Ă  une rĂ©forme qui voit le jour en 1980. Celle-ci se poursuit en 1985[161] par un accroissement considĂ©rable du nombre de communes autant que de leurs champs de compĂ©tences. En 1995, les pouvoirs publics ivoiriens prennent l'option d'Ă©largir un peu plus l'expĂ©rience de la communalisation par l'Ă©rection de tous les chefs-lieux de sous-prĂ©fectures en communes. La crĂ©ation de communautĂ©s rurales est mĂȘme envisagĂ©e mais elle sera abandonnĂ©e avec l'adoption d'une nouvelle constitution en 2000[162] qui prĂ©serve toutefois le principe de la libre administration des collectivitĂ©s territoriales. En 2006, le territoire national est entiĂšrement subdivisĂ© en circonscriptions communales.

Économie

Une croissance remarquable depuis la fin de la crise

Etapes de la croissance du PIB ivoirien en volume
Années Taux de croissance Notes
1961-1978 +8,3 % par an Forte croissance tirée par les exportations de matiÚres premiÚres agricoles (cacao, café, etc.) et stabilité politique
1979-1994 -0,1 % par an Effondrement des cours du cacao (-42 % en 1979-1980), crise de la dette, problĂšmes de gouvernance
1995-1998 +6,1 % par an Dévaluation du franc CFA en 1994, amélioration de la compétitivité-prix des exportations ivoiriennes
1999-2011 +0,4 % par an Coup d'État de 1999 et crise politico-militaire
2012-2021 +7,4 % par an Forte croissance à la suite du retour de la paix civile et de la stabilité à partir de la fin de 2011
Sources : Banque mondiale pour la période 1961-1994[163] ; FMI pour la période 1995-2021[164].
Évolution du PIB rĂ©el par habitant de CĂŽte d'Ivoire.
Abidjan, capitale Ă©conomique de la CĂŽte d’Ivoire

Le taux de croissance de sa production intĂ©rieure brute est de 10,2 % entre 1960 et 1965 et de 7,2 % entre 1965 et 1975. Entre 1970 et 1975, alors que ceux de l'Afrique subsaharienne et des pays riches occidentaux sont respectivement de 4 % et 6 % en moyenne, le taux de croissance du PIB en CĂŽte d’Ivoire est de 6,8 % par an[165]. Cette performance particuliĂšre s'explique en partie par la stabilitĂ© politique qui la caractĂ©rise, contrairement Ă  bon nombre d'États africains. L'Ă©conomie prĂ©sente toutefois des symptĂŽmes rĂ©vĂ©lateurs d'une faiblesse structurelle : elle est en effet caractĂ©risĂ©e par une forte dĂ©pendance extĂ©rieure et prĂ©sente des inĂ©galitĂ©s de productivitĂ© dans ses diffĂ©rents secteurs[165] - [166].

La chute des cours des produits agricoles de base constitués par le café et le cacao, principaux produits d'exportation qui dominent l'économie du pays, entraßne une récession économique à la fin des années 1970[167]. La crise économique perdure encore au cours des années 1990, produisant des conséquences sociales néfastes. En , la dévaluation de 50 % du franc CFA ramÚne un taux de croissance positif de 6 % pendant deux années consécutives, grùce notamment aux mesures d'accompagnement adoptées par la communauté financiÚre internationale[168]. Les programmes d'ajustement structurels mis en place par les partenaires extérieurs que sont le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, conduisent à l'adoption de mesures drastiques de restriction budgétaire et de redressement économique par le gouvernement, sans grand succÚs. Les arriérés de paiement des dettes contractées auprÚs de ces institutions, ainsi que les problÚmes de gouvernance liés à l'exécution des projets financés par l'Union européenne, conduisent, à la fin des années 1990, à une rupture du partenariat avec lesdites institutions.

L'impact nĂ©gatif de cette situation de gouvernance sur l'Ă©conomie est aggravĂ© par le coup de force militaire de dĂ©cembre 1999 et l'instabilitĂ© politique qui en rĂ©sulte. Le taux de croissance de l'annĂ©e 2000 est nĂ©gatif : -2,3 %[168]. Le pays va connaĂźtre une dĂ©cennie de guerre civile, puis des affrontements armĂ©s et sanglants aprĂšs l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2010. Depuis 2004, la CĂŽte d’Ivoire enregistre des taux de croissance rĂ©elle positifs (+1,6 % en 2004, +1,8 % en 2005 et 1,2 % en 2006) qui restent toutefois en dessous du taux de croissance de la population, estimĂ© Ă  3,3 %. Le taux d’inflation oscille entre 1,4 % Ă  4,4 %. Le service de la dette rĂ©glĂ©e qui reprĂ©sente 10,68 % des exportations en 2000, est rĂ©duit Ă  5 % des exportations en 2003, 3,3 % en 2004 et 1,45 % en 2005, traduisant ainsi les difficultĂ©s de l’État Ă  tenir ses engagements extĂ©rieurs. Ces difficultĂ©s persistent malgrĂ© la hausse du niveau des exportations, passĂ©es Ă  37,9 % en 2000 et Ă  47,8 % du PIB en 2005[168].

Le nouveau prĂ©sident Alassane Ouattara est un Ă©conomiste international reconnu[169]. Le pays, encouragĂ© par une nouvelle stabilitĂ© politique, peut espĂ©rer retrouver d'abord la confiance en lui-mĂȘme pour mener les nombreuses rĂ©formes nĂ©cessaires puis la confiance des grandes organisations internationales et des autres pays. Parmi les points les plus urgents, la compĂ©titivitĂ© de ses activitĂ©s principales, la crĂ©ation d'un environnement administratif et bancaire propice aux affaires, la rĂ©habilitation et la modernisation des infrastructures (rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique, routes et port, Ă©nergie). Avec le redĂ©marrage des activitĂ©s, la prĂ©vision de croissance du PIB est passĂ©e de 4,5 % Ă  8,6 % en 2012[170] - [171], aprĂšs une baisse de 4,7 % en 2011. L'agriculture vivriĂšre, l’élevage, l’extraction miniĂšre, l’exploitation pĂ©troliĂšre et la compĂ©titivitĂ© des exportations connaissent certes une embellie, mais les performances du secteur productif sont contrariĂ©es par l’accroissement de la dette intĂ©rieure[168]. Cependant en juin 2012, le FMI, la Banque mondiale et le Club de Paris ont approuvĂ© une rĂ©duction de la dette extĂ©rieure de 64,2 % soit 8,18 milliards de dollars.

Par la suite, et sur la pĂ©riode de huit annĂ©es allant de 2012 Ă  2019, pĂ©riode suffisamment longue pour pouvoir Ă©tablir des comparaisons internationales (hors micro-États), la CĂŽte d’Ivoire a rĂ©alisĂ© la plus forte croissance au monde dans la catĂ©gorie des pays ayant un PIB par habitant supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  1 000 dollars, avec une croissance annuelle de 8,2 % en moyenne. Par ailleurs, elle se classe deuxiĂšme toutes catĂ©gories confondues, pays Ă  trĂšs bas revenu inclus, faisant ainsi mieux que 30 des 31 pays au monde qui avaient un PIB par habitant infĂ©rieur Ă  1 000 dollars dĂ©but 2012[172]. La CĂŽte d’Ivoire n’est alors dĂ©passĂ©e que par l’Éthiopie, qui a connu une croissance annuelle de 9,2 % en moyenne (une performance Ă  relativiser car elle rĂ©sulte essentiellement du trĂšs faible niveau de dĂ©veloppement de ce pays d’Afrique de l’Est).

Cette progression a permis Ă  la CĂŽte d'Ivoire de devenir le pays le plus riche de toute l'Afrique de l'Ouest, avec un PIB par habitant de 2 286 dollars fin 2019, devant deux pays particuliĂšrement riches en richesses naturelles que sont le Nigeria (pĂ©trole) et le Ghana (pĂ©trole et or). ParallĂšlement, la CĂŽte d’Ivoire est devenue le premier pays africain au sous-sol pauvre Ă  devancer en richesse un pays d’AmĂ©rique hispanique (hors trĂšs petits pays de moins de 1,5 million d’habitants, majoritairement insulaires)[173].

En 2022, la CÎte d'Ivoire est classée en 109e position pour l'indice mondial de l'innovation[174].

Une économie dominée par l'agriculture

Café (cerises).
Vendeuse de plantes médicinales à Abidjan, CÎte d'Ivoire.

L’économie ivoirienne reste dominĂ©e par l’agriculture. Le secteur agricole reprĂ©sente ainsi en 2018 28 % du PIB, emploie un peu moins de la moitiĂ© des actifs et fait vivre les deux tiers de la population[175].

Il reprĂ©sente aussi 60 % des recettes d'exportations du pays en 2022[176]. Le cacao constitue Ă  lui tout seul 10 % du PIB ivoirien, 40 % des recettes d'exportation[177] et fait vivre 5 Ă  6 millions de personnes dans le pays[178].

Cacao

La CĂŽte d’Ivoire est toujours le premier producteur mondial de cacao, avec 40 % du total, devant le Ghana[179]. La production nationale atteint 1,335 million de tonnes en 2003-2004, la part des exportations Ă©tant de 1,060 million de tonnes pour la mĂȘme pĂ©riode[179]. On surnomme la CĂŽte d'Ivoire la « RĂ©publique du cacao ».

Anacarde

La Cîte d’Ivoire est le 1er producteur mondial de noix de cajou en 2018[175].

Huile de palme

La Cîte d’Ivoire est le 5e producteur mondial d’huile de palme (2e producteur africain) en 2018[175].

Caoutchouc naturel

La Cîte d’Ivoire est le 7e producteur mondial de caoutchouc naturel (1er producteur africain) en 2018[175].

Café

AprĂšs avoir Ă©tĂ© troisiĂšme producteur mondial de cafĂ© pendant prĂšs de trente ans, la production ivoirienne a baissĂ©, de 250 000 tonnes en 1990 Ă  145 000 tonnes en 1994, pour ensuite remonter Ă  250 866 tonnes en 2003-2004[180]. Elle n'Ă©tait plus en 2016 que quatorziĂšme producteur mondial de cafĂ©, malgrĂ© une rĂ©colte cafĂ©icole en hausse d'environ 10 % entre 2011 et 2016, et elle se plaçait en 2016 derriĂšre les cultivateurs de cafĂ© d'AmĂ©rique centrale, pourtant nettement moins peuplĂ©s, comme le Honduras, le Nicaragua et le Costa Rica.

Coton

La CĂŽte d’Ivoire est parmi le quatriĂšme producteur de coton africain en 2018[181]. La filiĂšre coton, comme dans beaucoup de pays producteurs africains, a alignĂ© d'excellentes rĂ©coltes[182], mĂȘme si sur le marchĂ© mondial, le cours de la livre de la fibre Ă©tait en 2015 autour de 0,70 dollar, relativement bas comparĂ© au pic des 2 dollars la livre qu’il avait atteint en 2011[182]. Le pays Ă©tait Ă  la troisiĂšme place du palmarĂšs des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des annĂ©es 2010. Le pays produit Ă©galement de l'hĂ©vĂ©a et a Ă©galement la particularitĂ© d’ĂȘtre le premier producteur mondial de noix de cola avec une production totale de 65 216 tonnes[183].

Bois

La principale ressource naturelle de la CĂŽte d'Ivoire est le bois, d'ailleurs le pays en exporte plus que le BrĂ©sil. Le rythme de la dĂ©forestation, peut ĂȘtre le plus important du monde, risque de poser Ă  court terme des problĂšmes importants, tant Ă©cologiques, qu'en perte de matiĂšre premiĂšre indispensable, qu'en termes de perte de revenus d'exportation. En 2008, environ 10 % seulement des terres sont arables, mais ce chiffre est en constante augmentation depuis l'indĂ©pendance jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 2000. Il l'est mĂȘme d'une façon quasiment linĂ©aire depuis le dĂ©but des annĂ©es 1970 oĂč il n'Ă©tait que de 5 %[184] jusqu'en 2003 et stagne depuis cette date.

Autres ressources

Outre le cacao et le cafĂ©, la canne Ă  sucre, l’ananas, la banane, la noix de cajou et l'huile de palme jouent un rĂŽle important dans les exportations en CĂŽte d’Ivoire, malgrĂ© la remise en cause des quotas par l'Organisation mondiale du commerce. Ils sont exportĂ©s en grande partie vers l’Europe comme le sont les productions fruitiĂšres (mangue, papaye, avocat et agrumes de bouche). La pomme de cajou (anacarde), essentiellement localisĂ©e dans le nord du pays, s’étend depuis quelques annĂ©es au centre et au centre-ouest du pays. En 2006, les productions de noix de cajou sont de 235 000 tonnes et les exportations de 210 000 tonnes[183].

Les cultures vivriĂšres restent un appoint Ă©conomique important pour le pays qui produit notamment dans ce domaine du maĂŻs (608 032 tonnes sur 278 679 hectares), du riz (673 006 tonnes sur 340 856 hectares), de l’igname (4 970 949 tonnes sur 563 432 hectares), du manioc (2 047 064 tonnes sur 269 429 hectares), de la banane plantain (1 519 716 tonnes sur 433 513 hectares)[185]. Les productions de citron, de bergamote et de bigarade sont Ă©galement notĂ©es, mais en quantitĂ© plus faible[186].

Le dĂ©veloppement de l'Ă©levage reste un objectif pour le gouvernement[187], mais des importations sont encore nĂ©cessaires Ă  la satisfaction de la consommation nationale en produits animaliers[188]. MalgrĂ© la fermeture de la chasse, dĂ©cidĂ©e en 1974 pour permettre la reconstitution du potentiel faunique, le gibier occupe toujours une part importante de cette consommation[189]. Pour combler le dĂ©ficit en produits halieutiques, L'État encourage la crĂ©ation de piscines aquacoles, mais doit procĂ©der Ă  des importations de poissons, dont la quantitĂ© s'Ă©lĂšve en 2000 Ă  204 757 tonnes[190].

Industrie

En 2005 l'industrie ivoirienne constitue seulement 23,1 % de la production intĂ©rieure brute (contre 24,5 % en 2000)[191]. Elle affiche un dĂ©sĂ©quilibre structurel caractĂ©risĂ© par la domination numĂ©rique des petites et moyennes entreprises. Toutefois, en dĂ©pit des difficultĂ©s auxquelles elle se trouve confrontĂ©e, elle reste la plus diversifiĂ©e dans la sous-rĂ©gion ouest-africaine et reprĂ©sente 40 % du potentiel industriel de l’UEMOA[192].

La CÎte d'Ivoire encourage la transformation sur place des produits de l'agriculture (café, cacao).

Industrie miniĂšre

En 2011, les intĂ©rĂȘts miniers canadiens en CĂŽte d’Ivoire Ă©taient Ă©valuĂ©s Ă  15 millions de dollars et un accord a Ă©tĂ© signĂ© le 27 septembre entre les deux pays pour fournir une protection accrue aux entreprises canadiennes menant des activitĂ©s en CĂŽte d’Ivoire[193].

En 2020, le secteur minier constitue 5 % du produit intĂ©rieur brut (PIB) de la CĂŽte d'Ivoire, atteignant 850 milliards de FCFA (1,3 milliard d'euros)[194].

Outre l'or et le diamant, on trouve Ă©galement en CĂŽte d'Ivoire du fer, du nickel, du manganĂšse, de la bauxite et du cuivre[194].

Or

La production d'or de la CĂŽte d'Ivoire est passĂ©e de 7 tonnes en 2009 Ă  24,5 t en 2018, puis 32,5 tonnes en 2019[195].

Environ 30 % de la production actuelle viennent de la seule mine de Tongon, propriété du groupe aurifÚre canadien Barrick Gold[194]. Il existe en tout neuf mines[195] :

  • Tongon (Barrick Gold, Canada)
  • Agbaou dans le Centre et Ity dans l'Ouest - la plus ancienne mine d'or du pays) (Endeavour Mining, Canada)
  • SissenguĂ© dans le Nord (Africa Gold, Australie)
  • YaourĂ© dans le Centre-Ouest (Perseus Mining, Australie)[194] - .

ParallÚlement, plus de 22 tonnes auraient été extraites de maniÚre illicite en 2019[196].

Diamants

Il existe en CĂŽte d’Ivoire deux grandes zones diamantifĂšres, SĂ©guĂ©la et Tortiya[197].

Infrastructure

RĂ©seau ferroviaire

Le réseau ferroviaire de la CÎte d'Ivoire est constitué d'une seule ligne, celle reliant Abidjan à Ouagadougou. La ligne est utilisée à 80 % pour le transport de marchandises et est exploitée par Sitarail, une filiale du groupe français Bolloré.

Elle est considĂ©rĂ©e comme l'« une des voies ferrĂ©es les plus vĂ©tustes d’Afrique de l’Ouest »[198]. En juillet 2021, les gouvernements de CĂŽte d'Ivoire et du Burkina Faso ont menacĂ© l'opĂ©rateur BollorĂ© de lui retirer sa concession s'il n'investissait pas 400 millions d'euros dans la rĂ©habilitation et l'entretien de la ligne Abidjan-Ouagadougou, comme il s'y Ă©tait engagĂ©[199].

Six mois plus tard, en janvier 2022, Bolloré a annoncé qu'il vendait ses activités africaines à l'armateur MSC[200], devenu en 2022 la plus grande compagnie maritime de conteneurs au monde.

Éducation

Cycles primaire et secondaire

Le systĂšme Ă©ducatif ivoirien fondĂ© sur le modĂšle hĂ©ritĂ© de la France[201] institue dĂšs les lendemains des indĂ©pendances, une Ă©cole gratuite et obligatoire, afin d’encourager la scolarisation des enfants en Ăąge d'aller Ă  l'Ă©cole. Ce systĂšme intĂšgre aux cycles habituels du primaire, du secondaire et du supĂ©rieur, un niveau prĂ©scolaire couvrant trois sections (petite section, moyenne section et grande section). En 2001-2002, avant la crise politico-militaire, 391 Ă©coles maternelles, aussi bien privĂ©es que publiques, fonctionnent sur toute l’étendue du territoire[202]. En 2005, sur la seule zone contrĂŽlĂ©e par les forces rĂ©publicaines, il est enregistrĂ© 600 Ă©coles maternelles animĂ©es par 2 109 enseignants qui encadrent 41 556 Ă©lĂšves[202].

Le cycle primaire comprend six niveaux (cours prĂ©paratoires 1re et 2e annĂ©e, Cours Ă©lĂ©mentaire 1re annĂ©e, Cours Ă©lĂ©mentaire 2e annĂ©e, cours moyen 1re annĂ©e, cours moyen 2e annĂ©e) ; il est sanctionnĂ© par le Certificat d’études primaires Ă©lĂ©mentaires et un concours d’entrĂ©e en classe de 6e des lycĂ©es et collĂšges. En 2001, le ministĂšre de l’Éducation nationale compte 8 050 Ă©coles primaires publiques tenues par 43 562 enseignants pour 1 872 856 Ă©lĂšves et 925 Ă©coles privĂ©es qui emploient 7 406 enseignants pour la formation de 240 980 Ă©lĂšves[202].

En 2005, l'on dĂ©nombre 6 519 Ă©coles primaires dont 86,8 % sont publiques, avec 38 116 enseignants et 1 661 901 Ă©lĂšves[202].

55 % de la population de 6 Ă  17 ans et 61 % des filles de ce groupe d’ñge sont en dehors de l’école[203]. Le faible taux de scolarisation des filles conduit l’État Ă  dĂ©velopper, dans les annĂ©es 1990, une politique spĂ©cifique pour la scolarisation de la jeune fille. En mars 1993, en collaboration avec le ministĂšre de l’Éducation nationale, la Banque africaine de dĂ©veloppement met en place un projet dit « Projet BAD Ă©ducation IV » pour amĂ©liorer la qualitĂ© de l’enseignement, accroĂźtre le taux de scolarisation en gĂ©nĂ©ral et celui des filles en particulier[203].

En ce qui concerne l’enseignement secondaire subdivisĂ© en deux cycles, il comprend quatre classes pour le premier cycle et trois pour le second. Ce niveau d'enseignement est « caractĂ©risĂ© par une nette domination du privĂ© ». En 2005 en effet, sur les 522 Ă©tablissements secondaires que compte le pays, 370 appartiennent au secteur privĂ©[202]. Le ministĂšre ivoirien de l’Éducation nationale enregistre au total un effectif de 660 152 Ă©lĂšves pour 19 892 enseignants en 2005, secteurs privĂ© et public confondus, contre 682 461 Ă©lĂšves pour 22 536 enseignants en 2001-2002, avant le dĂ©clenchement de la guerre[202]. Le taux de scolarisation au secondaire ivoirien est de 20 %[204]. Les Ă©tudes secondaires sont sanctionnĂ©es pour le premier cycle par le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et pour le second par le baccalaurĂ©at.

Enseignement supérieur, technique et professionnel

Avant 1992, l’enseignement supĂ©rieur est presque entiĂšrement l'affaire de l’État, avec 24 % de taux de scolarisation. Depuis quelques annĂ©es, plusieurs universitĂ©s et grandes Ă©coles de formation technique privĂ©es ont vu le jour. En 1997-1998, l’enseignement supĂ©rieur compte trois universitĂ©s publiques[205], quatre grandes Ă©coles publiques, sept universitĂ©s privĂ©es, 47 Ă©tablissements privĂ©s, et 31 Ă©tablissements supĂ©rieurs de formation post-baccalaurĂ©at rattachĂ©s Ă  des ministĂšres techniques autres que celui de l’enseignement supĂ©rieur[206].

SiÚge du Fonds de développement de la formation professionnelle à Abidjan (Treichville).

Au cours des annĂ©es 1960, l’État ivoirien crĂ©e plusieurs Ă©tablissements d'enseignement secondaire et supĂ©rieur technique, pour assurer la formation de cadres spĂ©cialisĂ©s. En 1970, l’ouverture de l’Institut national supĂ©rieur de l'enseignement technique (INSET) et plus tard de l’École nationale supĂ©rieure des travaux publics (ENSTP) Ă  Yamoussoukro permet de former sur place des techniciens de niveau supĂ©rieur[207] - [208]. Aujourd’hui, ces Ă©coles sont regroupĂ©es et forment l’Institut national polytechnique FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny (INPHB). Un grand nombre d'Ă©tablissements d’enseignement technique et professionnel privĂ©s sont implantĂ©s sur l'ensemble du territoire. La question de la compĂ©tence et du niveau de qualification des enseignants chargĂ©s de la formation et de l'encadrement des Ă©lĂšves frĂ©quentant ces Ă©coles privĂ©es s'est maintes fois posĂ©e. Il y a lieu toutefois de relever qu'elles apportent un soutien indispensable Ă  l’État, les Ă©quipements publics en matiĂšre d'Ă©ducation Ă©tant Ă  l'heure actuelle insuffisants et parfois inadaptĂ©s pour la couverture totale des besoins. Une loi votĂ©e en 1995[209] rĂ©glemente le secteur de l'enseignement supĂ©rieur privĂ© et institue des mesures en vue de renforcer les Ă©tablissements concernĂ©s. Les rĂ©formes touchent certaines structures existantes comme l’Institut pĂ©dagogique national de l’enseignement technique et professionnel (IPNETP), l’École normale supĂ©rieure (ENS), l’Agence nationale de la formation professionnelle (Agefop) et le Fonds de dĂ©veloppement de la formation professionnelle (FDFP).

En 2004-2005, le nombre d’établissements de l'enseignement supĂ©rieur et de la recherche scientifique est de 149 avec 146 490 Ă©tudiants, dont 35 % de filles[205]. Ces Ă©tablissements, dont les installations sont devenues vĂ©tustes, ont toutefois une capacitĂ© d'accueil limitĂ©e, eu Ă©gard au nombre d'Ă©tudiants.

L’école ivoirienne connaĂźt des remous rĂ©currents depuis 1990. Les tentatives d'explication des crises qui affectent l'enseignement se rĂ©fĂšrent Ă  la vĂ©tustĂ© des infrastructures et Ă©quipements, Ă  l'insuffisance de l'effectif des enseignants, mais Ă©galement Ă  la formation jugĂ©e inadaptĂ©e au marchĂ© de l’emploi. Le nombre de jeunes sans formation et sans-emploi est Ă©valuĂ© en 2008 Ă  plus de 4 millions[210]. Pour rĂ©soudre ce problĂšme crucial de l'emploi des jeunes, plusieurs pistes sont explorĂ©es par les pouvoirs publics : la crĂ©ation d'emplois, ou l'exhortation Ă  la libre entreprise. Adapter le systĂšme Ă©ducatif aux contraintes du marchĂ© de l’emploi, mais Ă©galement former des formateurs capables d’assurer la relĂšve du corps enseignant, constituent des objectifs Ă  court terme pour la politique de l'Ă©ducation en CĂŽte d’Ivoire[208].

Les universités et grandes écoles publiques en CÎte d'Ivoire

Le programme de décentralisation des universités est un programme initié par le gouvernement ivoirien en 2011 dans le but de rénover et d'étendre et de construire au moins une université dans chacune des quatorze districts du pays. Plusieurs nouvelles universités ont vu le jour grùce à ce programme à l'instar des universités suivantes: Korhogo, Man, San-Pédro, l'université virtuelle et de Bondoukou(livraison prévue en octobre 2023).

D'autres universités sont en projet dans les villes d'Abengourou, d'Adiaké, de Dabou, de Daoukro et d'Odienné[211].

Santé

Personnel et infrastructures

La CĂŽte d’Ivoire dispose sur le plan des infrastructures d’une couverture sanitaire relativement importante en comparaison aux pays de la sous-rĂ©gion de l'Afrique de l'Ouest[212]. Toutefois, seules deux rĂ©gions administratives (sur les dix-neuf que compte le pays) possĂšdent des centres hospitaliers universitaires (CHU). Il s'agit des CHU de Cocody, Treichville et de Yopougon Ă  Abidjan (RĂ©gion des Lagunes) et du CHU de BouakĂ© (RĂ©gion de la VallĂ©e du Bandama). Les autres rĂ©gions sont dotĂ©es de centres hospitaliers rĂ©gionaux (CHR) tandis que, dans les autres agglomĂ©rations, sont installĂ©s des centres de santĂ© soit urbains, soit ruraux dans les cas des communautĂ©s villageoises[213].

À ceux-ci s'ajoutent des formations spĂ©cifiques dont les plus connues sont les hĂŽpitaux militaires de BouakĂ© et d’Abidjan, l’hĂŽpital des fonctionnaires au cƓur du Plateau, les lĂ©proseries de Manikro (BouakĂ©), de Daloa et Man et l’hĂŽpital psychiatrique de Bingerville. Ces formations sanitaires publiques, qui sont appuyĂ©es par un faisceau assez diversifiĂ© d'hĂŽpitaux et de cliniques privĂ©es, sont cependant confrontĂ©es Ă  de sĂ©rieux problĂšmes s'agissant du matĂ©riel mĂ©dical, mais Ă©galement des effectifs qui restent encore faibles : un mĂ©decin pour 9 908 habitants, un infirmier pour 2 416 habitants, une sage-femme pour 2 118 femmes en Ăąge de procrĂ©ation[213]. Chaque annĂ©e de nouveaux cadres supĂ©rieurs de la santĂ© formĂ©s dans les universitĂ©s de BouakĂ© et d’Abidjan et de nouveaux agents de santĂ© issus des Instituts de formation des agents de la santĂ© (INFAS) sont mis Ă  la disposition des formations sanitaires du pays. Pourtant, la situation sanitaire du pays est jugĂ©e prĂ©occupante et l’accĂšs aux soins de santĂ© difficile[214].

Impact de la crise

Centre de santé urbain dans un quartier de Bouaké.

La pauvretĂ© s’est aggravĂ©e depuis 1999 avec le dĂ©but des crises politico-militaires. En CĂŽte d'Ivoire l'indice de pauvretĂ© humaine – la proportion de personnes en dessous du seuil de dĂ©veloppement humain admis – atteint 40,3 % en 2004, classant ainsi le pays au 92e rang sur 108 pays en dĂ©veloppement[215]. Cette situation a un impact nĂ©gatif sur la santĂ© des populations : le nombre de malades s’est accru, passant de 17 242 en 2001 Ă  19 944 en 2005. La situation Ă©pidĂ©miologique est caractĂ©risĂ©e par une prĂ©pondĂ©rance des maladies infectieuses, Ă  l'origine d’un taux de morbiditĂ© de plus de 50 Ă  60 % et d’un taux Ă©levĂ© de mortalitĂ© estimĂ© Ă  14,2 pour 1 000 ; ce sont essentiellement l’infection Ă  VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. La premiĂšre cause de consultation chez les adultes et de dĂ©cĂšs chez les enfants de moins de 5 ans demeure le paludisme[216].

Les efforts engagĂ©s par l’État depuis 1996 dans le cadre du programme national sanitaire, visant Ă  amĂ©liorer la santĂ© des populations pour l’adĂ©quation entre l’offre et la demande des services de santĂ©, ont Ă©tĂ© annulĂ©s par la guerre ; et, du fait de la guerre, les ressources de l’État ont diminuĂ©, limitant celles allouĂ©es Ă  la santĂ© Ă  seulement 7 % du budget national. La couverture vaccinale reste cependant bonne et a permis l’éradication de plusieurs maladies endĂ©miques[216].

La situation reste par contre assez alarmante s'agissant des IST et MST pour lesquelles la frange de la population la plus touchĂ©e est fĂ©minine. Il a Ă©tĂ© observĂ© que 7 % de la population ivoirienne Ă©tait infectĂ©e en 2003, soit 570 000 personnes vivant avec le VIH, pour 47 000 dĂ©cĂšs par an[217] - [218]. Ces chiffres sont en hausse et demeurent une prĂ©occupation pour le MinistĂšre de la lutte contre le SIDA[219], spĂ©cialement crĂ©Ă© pour faire face au flĂ©au. Le coĂ»t des soins de santĂ© et des mĂ©dicaments, l'absence ou la vĂ©tustĂ© du matĂ©riel mĂ©dical et parfois le dĂ©ficit en personnels soignants, conduisent les populations pauvres vers les thĂ©rapies naturelles et la mĂ©decine traditionnelle axĂ©e sur les plantes. Ces mĂȘmes raisons expliquent le phĂ©nomĂšne de plus en plus inquiĂ©tant des « pharmacies de rue », constituĂ©es par des vendeurs ambulants de mĂ©dicaments souvent prohibĂ©s[220] - [221].

Le taux de croissance de la population est estimĂ© en 2008 Ă  1,96 %, celui des naissances Ă  34,26 pour 1 000, le taux de dĂ©cĂšs Ă  14,65 pour 1 000 et l'espĂ©rance de vie Ă  49,18 ans, dont 46,63 ans pour les hommes et 51,82 ans pour les femmes[217].

Société

La forte poussĂ©e dĂ©mographique enregistrĂ©e dans les zones urbaines, l’exode des populations allogĂšnes et Ă©trangĂšres vers des terres propices aux cultures de rente notamment, ainsi que la jeunesse de la population ivoirienne, contribuent Ă  l’émergence ou Ă  l’exacerbation des problĂšmes liĂ©s Ă  l’emploi, aux conflits fonciers, Ă  l’habitat et Ă  l’environnement. ConstituĂ©es en vue d’apporter un appui aux pouvoirs publics pour la conduite d’actions de dĂ©veloppement en faveur des populations, les organisations non gouvernementales peinent Ă  remplir leurs missions[214].

Religion

Mosquée de Kong (nord de la CÎte d'Ivoire).

La CĂŽte d'Ivoire est un pays membre de l'Organisation de la coopĂ©ration islamique. D'aprĂšs le recensement de 2014, les religions les plus pratiquĂ©es en CĂŽte d’Ivoire sont l'islam avec 42,5 % et le christianisme avec 39,8 %. L'animisme (religions traditionnelles), qui maintient une influence assez forte sur toutes les autres croyances, reprĂ©sente 2,2 % de la population. En marge de ces grands courants, 12,6 % des habitants n'ont pas de religion[37]. Les missionnaires catholiques sont arrivĂ©s Ă  la fin du XIXe siĂšcle grĂące Ă  la SociĂ©tĂ© des missions africaines de Lyon. La prĂ©fecture apostolique de CĂŽte d'Ivoire a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e en 1895. Aujourd'hui le pays est subdivisĂ© en 4 archidiocĂšses (dont le plus important est l'archidiocĂšse d'Abidjan) et en 12 diocĂšses.

Le christianisme et l'islam sont pratiquĂ©s dans une variĂ©tĂ© de formes dans tout le pays. Les missionnaires chrĂ©tiens sont arrivĂ©s sur le littoral ivoirien au XVIIe siĂšcle, mais le catholicisme a commencĂ© Ă  s'implanter Ă  la fin du XIXe siĂšcle. Les fĂȘtes chrĂ©tiennes et les cĂ©lĂ©brations musulmanes sont librement organisĂ©es par les fidĂšles de ces religions et reconnues par tous. La tolĂ©rance est l'attitude gĂ©nĂ©rale envers la pratique de la religion et les communautĂ©s religieuses coexistent en gĂ©nĂ©ral pacifiquement. Cette tolĂ©rance religieuse fait Ă©galement partie de la pratique des pouvoirs publics. La CĂŽte d’Ivoire est certes un État laĂŻc, mais des fonctionnaires sont souvent dĂ©signĂ©s pour reprĂ©senter l'État Ă  des cĂ©rĂ©monies religieuses et certaines Ă©coles confessionnelles reçoivent des aides financiĂšres de l'État[222].

Emploi

Une vue du Port Autonome d’Abidjan (PAA), poumon de l’économie ivoirienne et creuset d’emplois

En 2012, la population active en CĂŽte d’Ivoire est estimĂ©e Ă  14 607 741 personnes sur une population de 22 454 692. Le taux d'actif est alors de 65,1 %, soit 9 492 150 personnes[223]. Au cours de cette mĂȘme annĂ©e, il est dĂ©nombrĂ© 285 000 fonctionnaires aprĂšs les mesures de dĂ©graissage de la fonction publique mises en Ɠuvre une dĂ©cennie plus tĂŽt, en exĂ©cution de la politique d’ajustement structurel prescrite par le Fonds monĂ©taire international (FMI) et la Banque mondiale et ce, pour rĂ©duire l’impact des salaires sur le budget de l’État. Cet effectif qui a trĂšs peu variĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es laisse une place plus importante au secteur privĂ© qui emploie quant Ă  lui 498 906 salariĂ©s en 2002, contre 556 678 en 1998[224], la baisse enregistrĂ©e Ă©tant la consĂ©quence des crises Ă  rĂ©pĂ©tition que connaĂźt le pays depuis 1999. De nombreuses entreprises ont fermĂ© ou dĂ©localisĂ© leurs activitĂ©s, notamment dans le gros domaine de l’industrie touristique, du transit et de la grosse banque.

Les structures publiques ou privĂ©es, pourvoyeuses d’emplois salariĂ©s, ne peuvent toutefois absorber qu’une proportion relativement faible de la population en Ăąge de travailler[225]. Or, celle-ci connaĂźt une augmentation en rapport avec la croissance dĂ©mographique et la structure de la population ivoirienne, constituĂ©e d’un fort pourcentage de jeunes. Le nombre de sans-emplois (population en quĂȘte d’un premier emploi) et de chĂŽmeurs gĂ©nĂ©rĂ©s par la crise Ă©conomique reste donc important et la question de l’emploi demeure en CĂŽte d’Ivoire, un problĂšme crucial de dĂ©veloppement[226].

L'une des solutions envisagĂ©es pour remĂ©dier au problĂšme du chĂŽmage rĂ©side dans la diversification des emplois, par la crĂ©ation d’activitĂ©s indĂ©pendantes gĂ©nĂ©ratrices de revenus, en complĂ©ment des emplois salariĂ©s[226]. Il est notĂ© une multiplication des petits mĂ©tiers et emplois prĂ©caires. Le secteur agricole, animĂ© par 3 893 893 personnes avec 7,5 % de salariĂ©s, comprend 52 % de travailleurs indĂ©pendants, 40,2 % de travailleurs familiaux ; 0,3 % est constituĂ© par d’autres intervenants. La population agricole reprĂ©sente 2/3 de la population ivoirienne active, avec 45 % de femmes plus actives dans le domaine maraĂźcher, pour 55 % d’hommes plus prĂ©sents dans l’agriculture d’exploitation[224]. Le secteur informel prĂ©sente Ă©galement un certain dynamisme et concerne tant l’agriculture, les services que l'industrie. Il occupe 4 107 595 personnes en 2002, contre 1 698 300 en 1995, soit une augmentation de 142 % en 7 ans. Cette forte croissance est due Ă  la politique d’auto-emploi prĂŽnĂ©e par le gouvernement ivoirien depuis le dĂ©but de la crise Ă©conomique, mais Ă©galement Ă  la saturation du marchĂ© du travail salariĂ©. En dĂ©pit de ces Ă©volutions jugĂ©es positives, le taux de chĂŽmage reste Ă©levĂ©. En 2002, il reprĂ©sente 6,2 % de la population active, soit 402 274 chĂŽmeurs sur une population active de 6 502 115[224].

Conflits fonciers, habitat et environnement

Une vue d’un centre de traitement de dĂ©chets Ă  Abidjan

La forte poussĂ©e dĂ©mographique dans les zones forestiĂšres, propices au dĂ©veloppement des cultures d’exportation que constituent le cafĂ© et le cacao, n’est pas sans consĂ©quence sur l’évolution des zones d’accueil. Le couvert forestier et les terres arables connaissent une rĂ©duction rapide et importante, due Ă  l’exploitation massive. La pression s’accroĂźt inĂ©vitablement autour des terres disponibles, entraĂźnant des conflits entre autochtones et allogĂšnes issus d’autres rĂ©gions du pays, mais Ă©galement entre autochtones et Ă©trangers[227]. Plusieurs rĂ©gions du pays sont concernĂ©es par ces conflits, qui mettent souvent Ă  mal la cohĂ©sion sociale. Ils font, dans la quasi-totalitĂ© des cas, l’objet de rĂ©solution pacifique, grĂące Ă  l’implication des autoritĂ©s administratives, politiques et coutumiĂšres[228]. Dans certaines rĂ©gions de la CĂŽte d'Ivoire, la femme n'a pas accĂšs Ă  la propriĂ©tĂ© fonciĂšre selon la coutume[229].

Dans ces mĂȘmes zones, la forĂȘt est l’une des principales victimes de la croissance dĂ©mographique du pays. Elle subit des agressions multiples dues Ă  la mutation du mode de production agricole Ă©voluant d'une agriculture de subsistance vers des cultures commerciales ou pĂ©rennes, dĂ©voreuses de terres et d’arbres, mais Ă©galement dĂ©favorables Ă  la biodiversitĂ©[227]. Le surpeuplement des zones urbaines dĂ» aux migrations de populations depuis les campagnes, affecte Ă©galement l’environnement dans les villes. Les actions des autoritĂ©s dĂ©centralisĂ©es se rĂ©vĂšlent inefficaces face aux problĂšmes liĂ©s Ă  l’hygiĂšne et la salubritĂ© publique en zone urbaine. Abidjan, capitale Ă©conomique du pays, croule sous le poids des ordures mĂ©nagĂšres et doit faire face Ă  une pollution de l'air et des eaux lagunaires. Un ministĂšre chargĂ© de la salubritĂ© et de la ville a Ă©tĂ© spĂ©cialement crĂ©Ă© en avril 2007, pour aider Ă  la rĂ©solution de ce problĂšme qui se pose dans un contexte de dĂ©ficit de logements.

Dans les grandes agglomĂ©rations urbaines, l’offre d’habitats Ă  loyers modĂ©rĂ©s demeure nettement en deçà des besoins exprimĂ©s. La situation prĂ©caire de nombreux immigrĂ©s, la guerre et l’exode des populations fuyant les zones de conflits ont conduit Ă  la prolifĂ©ration des bidonvilles, caractĂ©risĂ©s par des habitats insalubres notamment Ă  Abidjan et dans sa banlieue[226].

ProblĂšmes sociaux et ONG

Le mouvement associatif, marquĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1990 par un accroissement rapide du nombre des Organisations non gouvernementales (ONG) connaĂźt Ă  nouveau une recrudescence depuis le dĂ©clenchement de la crise armĂ©e en septembre 2002[230]. L'action des ONG couvre des domaines variĂ©s de la vie sociale tels la sensibilisation et le soutien aux personnes vivant avec le VIH-SIDA, l’aide aux victimes de la guerre, l'encadrement des orphelins ou des enfants de la rue, l'aide aux femmes battues. Certaines associations mĂšnent plutĂŽt des actions Ă  caractĂšre politique, orientant leurs opĂ©rations vers le soutien aux formations politiques, la dĂ©fense des droits de l'homme ou l'animation d'espaces de discussion de rue.
ConsidĂ©rĂ©es par les citoyens comme des recours fiables contre les dysfonctionnements des programmes sociaux et politiques mis en Ɠuvre par le gouvernement, ces organisations essaiment l'ensemble du territoire national et semblent traduire une certaine vitalitĂ© de la sociĂ©tĂ© civile ivoirienne. Toutefois, une observation de la vie des associations rĂ©vĂšle, pour certaines d'entre elles, que la perspective de financements et d'appuis matĂ©riels intĂ©rieurs ou extĂ©rieurs, constitue la principale motivation. Des cas d’extorsion de fonds et d’escroquerie ont pu ĂȘtre enregistrĂ©s.

Criminalité

La CĂŽte d'Ivoire, avec 56,9 meurtres pour 100 000 habitants, arrive troisiĂšme au niveau mondial juste derriĂšre le Honduras et le Salvador et en tĂȘte de l'Afrique pour le taux de meurtres. Des donnĂ©es que n'explique pas uniquement la crise post-Ă©lectorale des premiers mois de 2011[231]. Ce nombre d'homicides aurait depuis beaucoup diminuĂ© avec un taux de 10,4 pour 100 000 en 2012[232]. Ce taux est remontĂ© Ă  11,63 en 2015[233].

Culture

La CĂŽte d'Ivoire est membre de l'Organisation internationale de la francophonie. De plus, les villes d'Abidjan, BouakĂ©, Grand-Bassam, Yamoussoukro de mĂȘme que l'Union des Villes et Communes de CĂŽte d'Ivoire sont membres de l'Association internationale des maires francophones[234].

Littérature

La CĂŽte d’Ivoire prĂ©sente une littĂ©rature abondante, riche de sa diversitĂ© de style et de ses proverbes, soutenue par des infrastructures Ă©ditoriales relativement solides et des auteurs de diffĂ©rentes notoriĂ©tĂ©s. Les plus cĂ©lĂšbres de ces auteurs sont Bernard DadiĂ©, journaliste, conteur, dramaturge, romancier et poĂšte qui domine la littĂ©rature ivoirienne dĂšs les annĂ©es trente, AkĂ© Loba (Kocoumbo, l'Ă©tudiant noir, 1960) et Ahmadou Kourouma (Les Soleils des indĂ©pendances, 1968) qui a obtenu le Prix du Livre Inter en 1998 pour son ouvrage devenu un grand classique du continent africain En attendant le vote des bĂȘtes sauvages[235]. À ceux-ci s'ajoute une deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration d'auteurs de plus en plus lus dont VĂ©ronique Tadjo, Tanella Boni, Isaie Biton Koulibaly, Maurice Bandaman, Camara Nangala...Une troisiĂšme gĂ©nĂ©ration se signale dĂ©jĂ  avec des auteurs tels que Sylvain Kean Zoh (La voie de ma rue, 2002) et (Le printemps de la fleur fanĂ©e, 2009) ou JosuĂ© GuĂ©bo (L'or n'a jamais Ă©tĂ© un mĂ©tal, 2009) et (Mon pays, ce soir, 2011).

Bande dessinée

Le neuviĂšme art ivoirien est caractĂ©risĂ© par plusieurs genres : rĂ©aliste, semi-rĂ©aliste, humoristique, science-fiction, etc. L'humour est le plus prisĂ© par les Ivoiriens. Les thĂšmes abordĂ©s par les auteurs ont trait Ă  leur vĂ©cu quotidien. Les faits comme le chĂŽmage, le banditisme, la pauvretĂ©, le systĂšme D (dĂ©brouillardise), l’infidĂ©litĂ© sont traitĂ©s sur un ton lĂ©ger. Les auteurs qui animent cet univers culturel ivoirien sont nombreux : Gilbert G. Groud, Marguerite Abouet (scĂ©nariste), Benjamin Kouadio, Lassane ZohorĂ©, Lacombe, Bertin Amanvi, Hilary Simplice, Kan Souffle, Jess Sah Bi, Atsin DĂ©sirĂ©... Les personnages ivoiriens de bande dessinĂ©e sont Cauphy Gombo, John Koutoukou, Tommy Lapoasse, ZĂ©zĂ©, Dago, Sergent Deutogo, Jo Bleck, Les sorciĂšres, Petit Papou... Le journal satirique Gbich, fondĂ© par le caricaturiste, ZohorĂ© Lassane, est pour beaucoup dans la vulgarisation de ce mĂ©dium qu'est la bande dessinĂ©e en CĂŽte d'Ivoire.

Arts visuels

Arts traditionnels

L'art ivoirien se caractĂ©rise par de nombreux objets usuels ou culturels (ustensiles, statues, masques, etc.) rĂ©alisĂ©s dans diverses matiĂšres et dans diverses parties du pays par chacun des groupes culturels qui tĂ©moigne de son art de vivre par ses rĂ©alisations. Ainsi, des matĂ©riaux tels le bois ou le bronze, le raphia ou le rotin ou encore le bambou permettent la rĂ©alisation de vanneries, sculptures, meubles d’art, statues et masques.

Masque baoulé.

Les masques Dan, BaoulĂ©s, Gouros, GuĂ©rĂ©s et BĂ©tĂ©s sont les plus connus. L’art du tissage est Ă©galement partagĂ© par les BaoulĂ©s et les SĂ©noufos qui sont en outre reconnus pour leur peinture sur tissu. Des figurines de cuivre servant autrefois Ă  peser l’or sont aujourd'hui utilisĂ©es comme ornementation, particuliĂšrement dans l'aire culturelle Akan. Mais la danse, soutenue par une variĂ©tĂ© d'instruments de musique (tam-tams, balafons), reste une pratique largement partagĂ©e par tous les peuples ivoiriens traditionnels. Certaines danses ont acquis une cĂ©lĂ©britĂ© nationale : le Temate de Facobly, la danse des Ă©chassiers de Gouessesso et DananĂ©, le Boloye du pays sĂ©noufo, le Zaouli du pays gouro. Il convient Ă©galement de citer les poteries artistiques fabriquĂ©es notamment par des femmes, et entiĂšrement rĂ©alisĂ©es Ă  la main. Les poteries de Katiola sont les plus cĂ©lĂšbres du pays. Ce patrimoine culturel est abondant et disponible. De nombreuses Ɠuvres traditionnelles (surtout les sculptures) sont vendues aux touristes de passage dans les villes balnĂ©aires comme Grand-Bassam ou Assinie. D'autres encore sont exposĂ©es dans des galeries d'art ou au musĂ©e des civilisations d'Abidjan.

Peinture

Des peintres tels que Gilbert G. Groud ou Michel Kodjo exposent frĂ©quemment des Ɠuvres de notoriĂ©tĂ©.

Cinéma

Le cinéma ivoirien compte des réalisateurs comme Désiré Ecaré, Philippe LacÎte.

Musique

La musique ivoirienne revĂȘt deux aspects : la musique traditionnelle et la musique moderne.

Les grandes villes


Voici la liste des plus grandes villes de CĂŽte d'Ivoire de plus de 100 000 habitants, selon les donnĂ©es du recensement de 2021 du gouvernement ivoirien. On y denombre 44[236].

Rang Ville District Population (2021)[236]
1 Abidjan Abidjan 5 616 633
2 BouakĂ© VallĂ©e du Bandama 832 371
3 Korhogo Savanes 440 926
4 Daloa Sassandra-MarahouĂ© 421 879
5 San-PĂ©dro Bas-Sassandra 390 654
6 Anyama Abidjan 389 592
7 Yamoussoukro Yamoussoukro 340 234
8 Divo GĂŽh-Djiboua 294 559
9 Gagnoa GĂŽh-Djiboua 277 044
10 SoubrĂ© Bas-Sassandra 272 773
11 Man Montagnes 241 969
12 DuekouĂ© Montagnes 220 953
13 BouaflĂ© Sassandra-MarahouĂ© 213 967
14 Bingerville Abidjan 204 656
15 Guiglo Montagnes 171 454
16 Lakota GĂŽh-Djiboua 169 330
17 Abengourou ComoĂ© 164 424
18 FerkĂ©ssĂ©dougou Savanes 160 267
19 AdzopĂ© Lagunes 156 488
20 MĂ©agui Bas-Sassandra 153 483
21 Bondoukou Zanzan 141 568
22 Dabou Lagunes 138 083
23 Sinfra Sassandra-MarahouĂ© 137 210
24 Agboville Lagunes 135 082
25 Vavoua Sassandra-MarahouĂ© 132 528
26 DananĂ© Montagnes 131 586
27 Grand-BĂ©reby Bas-Sassandra 129 340
28 OumĂ© GĂŽh-Djiboua 127 153
29 Issia Sassandra-MarahouĂ© 126 252
30 Grand-Bassam ComoĂ© 124 567
31 BlolĂ©quin Montagnes 123 133
32 Okrouyo Bas-Sassandra 120 053
33 Bonoua ComoĂ© 118 388
34 Bonon Sassandra-MarahouĂ© 116 871
35 Gabiadji Bas-Sassandra 113 369
36 Grand-Zattry Bas-Sassandra 112 049
37 Zouan-Hounien Montagnes 111 099
38 Seitifla Sassandra-MarahouĂ© 109 252
39 Dania Sassandra-MarahouĂ© 106 612
40 SĂ©guela Woroba 103 980
41 Daoukro Lacs 101 136
42 Aboisso ComoĂ© 100 903
43 Buyo Bas-Sassandra 100 848
44 SaĂŻoua Sassandra-MarahouĂ© 100 085

Patrimoine architectural

La CĂŽte d’Ivoire possĂšde une grande variĂ©tĂ© de monuments historiques. Grand-Bassam, premiĂšre capitale de la CĂŽte d’Ivoire, abrite le palais du Gouverneur, siĂšge du premier gouvernement Ă  la colonie des Français Ă  la rĂ©publique de CĂŽte d’Ivoire, prĂ©fabriquĂ© en France, avant d'ĂȘtre reconstruit et amĂ©liorĂ© en CĂŽte d’Ivoire en 1893. La ville compte Ă©galement au nombre de ses bĂątiments pittoresques de style colonial, la maison Varlet et la maison Ganamet appartenant Ă  l'Ă©poque Ă  de riches commerçants et dont l'architecture intĂšgre des matĂ©riaux locaux de construction.

À Abidjan, la cathĂ©drale Saint-Paul prĂ©sente une architecture trĂšs particuliĂšre et contient deux pans entiers de vitraux reprĂ©sentant l'arrivĂ©e des missionnaires en Afrique. À Yamoussoukro, la basilique Notre-Dame-de-la-Paix de Yamoussoukro inaugurĂ©e et consacrĂ©e par le pape Jean-Paul II en 1990, est une rĂ©plique de la basilique Saint-Pierre de Rome et peut accueillir, dans sa partie centrale 18 000 personnes dont 7 000 assises, 30 000 personnes debout sur son parvis et plus de 150 000 personnes debout dans l'espace compris entre les colonnes de son esplanade. Elle est d'autre part considĂ©rĂ©e comme l'un des Ă©difices religieux les plus grands et les plus vastes au monde, respectivement en termes de hauteur et de superficie[237] - [238], et a nĂ©cessitĂ© environ 300 millions de dollars pour sa construction[239]. Mais le bĂątiment de la Fondation FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny pour la recherche de la paix est Ă©galement remarquable.

Dans le nord du pays, des édifices religieux musulmans de style soudanais caractérisés par un type d'architecture introduit dans l'Empire du Mali au XIVe siÚcle sont également remarquables. Les plus significatifs sont la mosquée de Kaouara (département de Ouangolodougou), la mosquée de Tengréla, la mosquée de Kouto, la mosquée de Nambira (sous-préfecture de M'Bengué), les deux mosquées de Kong ayant, selon les spécialistes, une triple valeur architecturale, historique et patrimoniale[240].

Sports

De nombreuses disciplines sportives sont pratiquĂ©es dans le pays. Des possibilitĂ©s diverses de pratique de golf existent avec les terrains de golf d’Abidjan, de Yamoussoukro et de San-PĂ©dro qui offrent quatre parcours de 9 Ă  18 trous. Chaque annĂ©e un open international dotĂ© du prix FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny est organisĂ© et enregistre des participants de notoriĂ©tĂ©.

Les plans d’eau lagunaires et la mer offrent aussi de vĂ©ritables possibilitĂ©s sportives dont notamment la pĂȘche sportive, la plongĂ©e et la chasse sous-marine, le surf, la voile, la planche Ă  voile, le canoĂ«-kayak ou encore le beach-volley. L’équitation ainsi que les sports mĂ©caniques (rallye du Bandama, moto-cross) sont Ă©galement pratiquĂ©s dans le pays. Le handball, le basket-ball, le volley-ball, le rugby, l'athlĂ©tisme et le tennis figurent parmi les disciplines sportives Ă©galement pratiquĂ©es en CĂŽte d’Ivoire.

Cependant, le football reste le sport roi en CĂŽte d’Ivoire. NĂ©anmoins la plupart des clubs professionnels font face Ă  des difficultĂ©s financiĂšres[241]. Ce sport populaire jusque dans les contrĂ©es les plus profondes du pays est largement pratiquĂ©. Chaque ville et mĂȘme chaque quartier organise ses propres tournois de maracana (Il faut souligner au passage que la CĂŽte d'Ivoire a une Ă©quipe nationale de Maracana qui a Ă©tĂ© championne Ă  la Coupe d'Afrique des Nations de Maracana en 2012 et 2013). La FĂ©dĂ©ration ivoirienne de football organise et encadre la discipline dominĂ©e Ă  l'Ă©chelon national par les Ă©quipes de l'Africa Sports National et l'ASEC Mimosas dans le temps. Mais depuis deux ans, le SĂ©wĂ© Sport de San PĂ©dro rĂšgne sur le championnat national. De nombreux footballeurs Ă©voluent hors du pays dans des formations sportives prestigieuses. Ils sont pour la plupart, sĂ©lectionnĂ©s dans l'Ă©quipe nationale – les ÉlĂ©phants – lors des compĂ©titions sportives internationales. Autrefois emmenĂ©s par des joueurs comme Ben Badi, Gadji Celi et Alain GouamĂ©nĂ©, les ÉlĂ©phants connaissent Ă©galement un franc succĂšs avec la gĂ©nĂ©ration Didier Drogba qui a notamment Ă©tĂ© la premiĂšre Ă  avoir Ă©tĂ© qualifiĂ©e pour la Coupe du monde de football 2006.

Masques et statuettes en exposition dans le commerce.

Le paysage mĂ©diatique est animĂ© par les organes audiovisuels, la presse Ă©crite, les organes de rĂ©gulation de la profession, en l'occurrence la Commission nationale de la presse remplacĂ©e en 2004 par le conseil national de la presse (CNP) et le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) et un organe d'autorĂ©gulation : l'Observatoire de la libertĂ© de la presse, l'Ă©thique et de la dĂ©ontologie (OLPED). Depuis 1991, les mĂ©dias en CĂŽte d’Ivoire sont rĂ©gis par la loi[242] - [243] - [244]. La Radiodiffusion tĂ©lĂ©vision ivoirienne (RTI) est l'organisme de diffusion radiophonique et audiovisuel de l'État ivoirien. Elle est financĂ©e par la redevance, la publicitĂ© et des subventions. Elle comporte deux chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision et deux stations de radio : La PremiĂšre, gĂ©nĂ©raliste ; TV2, thĂ©matique dĂ©diĂ©e au divertissement en majoritĂ© et Ă©mettant dans un rayon limitĂ© Ă  200 km autour d'Abidjan ; Radio CĂŽte d'Ivoire, gĂ©nĂ©raliste ; FrĂ©quence 2, chaĂźne de divertissement ; Radio Jam, premiĂšre radio privĂ©e du pays ; Africahit Music TV.

Des journaux de diverses audiences paraissent Ă©galement principalement Ă  Abidjan. Hormis les journaux du Groupe FraternitĂ© Matin (Presse d'État, 25 000 exemplaires, quotidien), la quinzaine d'autres titres est dĂ©tenue par des entreprises privĂ©es.

Musique

Danse de réjouissance, masque Zaouli du pays Gouro, région du Centre ouest de CÎte d'Ivoire.

La musique ivoirienne comporte plusieurs courants qui peuvent se rĂ©partir entre les prĂ©curseurs (Ziglibithy, GbĂ©gbĂ©, LĂ©kinĂ©...), ceux de seconde gĂ©nĂ©ration (Zouglou, Meiway, Mapouka, Youssoumba...) et les courants modernes (coupĂ©-dĂ©calĂ©). Elle intĂšgre Ă©galement de nombreuses danses. Les animateurs des courants prĂ©curseurs sont, pour les plus connus : AmĂ©dĂ©e Pierre, roi du DopĂ© (nom bĂ©tĂ© du rossignol), Allah ThĂ©rĂšse, Tima Gbahi, GuĂ©i Jean, Zakry NoĂ«l, n-zi (r&b). Les moins traditionalistes sont Anouman Brou FĂ©lix, Mamadou Doumbia, François Lougah, Ernesto DjĂ©djĂ© et Justin Stanislas. Une vague d’artistes modernes peut ĂȘtre citĂ©e. Il s’agit pour le reggae, de Alpha Blondy, Tiken Jah, IsmaĂ«l Isaac, Serges Kassi, Fadal Dey ; pour le zouglou : Serges BilĂ©, YodĂ© et l’enfant siro, Magic System, Soum Bill, Espoir 2000, pour le Youssoumba, Aboutou Roots ; pour la musique mandingue, de AĂŻcha KonĂ©, Mawa TraorĂ©, Kandet Kantet, Affou KĂ©ĂŻta ; pour la musique des Disc-Jockeys, de Douk Saga, La Jet Set, DJ Arafat, Debordo Leekunfa, DJ Lewis, Don Mike le Gourou, DJ Jacob et bien d'autres ; pour les variĂ©tĂ©s, de Meiway, Les Reines-MĂšres avec Werewere Liking et N'serel Njock, Bailly Spinto, Johnny La Fleur, Luckson Padaud, Betika, Affo Love, Mathey, Tiane, Nigui Saff K-Dance, SothĂ©ka, Alain de Marie, JoĂ«lle-C ; pour le jazz, Luc Sigui, Paco Sery, et Isaac Kemo saxophoniste talentueux, pour la musique religieuse, de SchĂ©kina, O’Nel Mala, Pasteur AdjĂ©i, Constance, les frĂšres Coulibaly... et pour la musique sentimentale, de Daouda Frost.

RTI Music Awards récompense les meilleurs artistes ivoiriens et africains de l'année. Ce trophée est décerné par la RTI.

Cinéma, théùtre et télévision

Le genre théùtral est dominé par la troupe panafricaine du centre culturel Ki-Yi Mbock de Werewere Liking et de nombreux humoristes dont Digbeu Cravate, Zoumana, Adjé Daniel, Gbi de Fer, Jimmy Danger, Doh Kanon, Adrienne Koutouan, Marie Louise Asseu, Adama Dahico, Bamba Bakary et le duo Zongo et Tao qui, tous, se produisent à la fois dans les salles de spectacles, à la télévision et dans des films.

Le cinĂ©ma ivoirien, depuis l'avĂšnement du numĂ©rique, a connu, dĂšs 2004, de nouvelles sorties de films comme CoupĂ©-dĂ©calĂ© de Fadiga de Milano, Le Bijou du sergent Digbeu[245] de Alex Kouassi, Signature de Alain Guikou ou Un homme pour deux sƓurs de Marie-Louise Asseu. Actuellement on assiste Ă  la sortie d'un film tous les trois mois en moyenne. Ces films connaissent souvent des dĂ©fauts techniques (image ou son), mais leur rythme de production reprĂ©sente, grĂące au numĂ©rique, un nouveau dĂ©part pour le cinĂ©ma ivoirien.

Le MarchĂ© des arts du spectacle africain (MASA) crĂ©Ă© en 1993 par l’Organisation internationale de la francophonie, est devenu depuis mars 1998 un programme international de dĂ©veloppement des arts vivants africains. C'est un projet artistique panafricain comprenant un marchĂ© de spectacles, un forum de professionnels et un festival qui se dĂ©roule Ă  Abidjan tous les deux ans[246].

Faya Flow est le plus grand concours de hip hop de CĂŽte d'Ivoire. Il est organisĂ© depuis 2005 par l’association Jeunesse Active de la Culture Hip hop (JACH, lu « jack »). Consacrant l’usage de la parole, du corps, et de la scĂšne ; notamment Ă  travers les chants et textes poĂ©tiques, la danse et la chorĂ©graphie, ce concours rĂ©vĂšle le potentiel artistique des talents en herbe qui sont par la suite rĂ©compensĂ©s et encouragĂ©s.

La série télévisée Ma famille a rencontré un large public dans toute la sous-région.

Cuisine

Une planche de bande dessinée réalisée par Benjamin Kouadio alias Kbenjamin dénonçant un comportement raciste.

Relations internationales

Le Secrétaire général de l'ONU échangeant avec le ministre ivoirien des Affaires étrangÚres à Abidjan.

En Afrique, la diplomatie ivoirienne a privilĂ©giĂ© l'option d'une coopĂ©ration par paliers. Elle forme, en 1959, le Conseil de l'Entente avec le Dahomey (BĂ©nin), la Haute-Volta (Burkina Faso) le Niger et le Togo ; en 1965, l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) ; en 1972, la CommunautĂ© Ă©conomique de l’Afrique de l’Ouest (CEAO) ; et en 1975 la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Membre fondateur de l’Organisation de l'unitĂ© africaine (OUA) en 1963, puis de l’Union africaine en 2000, la CĂŽte d’Ivoire y dĂ©fend le respect de la souverainetĂ© des États ainsi que le renforcement de la coopĂ©ration et de la paix entre les pays africains.

Dans le monde, la diplomatie ivoirienne milite pour des relations Ă©conomiques et commerciales Ă©quitables, notamment la juste rĂ©munĂ©ration des productions agricoles et la promotion de relations pacifiques avec tous les pays. La CĂŽte d’Ivoire entretient de ce fait des relations diplomatiques avec de nombreux pays d'Afrique et du monde[247]. Elle a notamment signĂ© la Convention relative au statut des rĂ©fugiĂ©s, son protocole de 1967, et la Convention de 1969 gouvernant les aspects spĂ©cifiques des problĂšmes du rĂ©fugiĂ© en Afrique[42]. Ses reprĂ©sentations diplomatiques Ă  l'Ă©tranger sont installĂ©es sur tous les continents et ce pays, membre de l'ONU, entretient des rapports plus ou moins Ă©troits avec plusieurs nations.

Relations avec la Chine

Coopération sino-ivoirienne entre 1983 et 2013.

Selon Xavier AurĂ©gan, doctorant Ă  l'Institut français de gĂ©opolitique[248], de 1983 Ă  2013, 174 projets de coopĂ©ration (aide publique au dĂ©veloppement) et investissements chinois ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s en CĂŽte d'Ivoire[249]. Sur ces 174 projets, 112 reprĂ©sentent environ 12 milliards d'euros. Le projet le plus coĂ»teux est le pĂŽle urbain Ă  Abidjan (8,9 milliards d'euros). En outre, les infrastructures constituent 86 % de l'aide publique chinoise. La majoritĂ© de cette derniĂšre fut accordĂ©e durant la crise politique ivoirienne entre 2002 et 2010, soit, 69 % (8,3 milliards d'euros) sous la prĂ©sidence de Laurent Gbagbo[250].

À Abidjan, les ressortissants chinois sont environ 2 500. Ils exercent principalement dans le commerce, Ă  AdjamĂ©, ou la restauration, Ă  Cocody. Ils ont crĂ©Ă© environ 100 entreprises[251].

En 2022, la Chine accorde des bourses pour aider a la scolarisation d'Ă©lĂšves ivoiriens[252].

Ordres et décorations

Ordres nationaux (2)[255] :

Ordres ministériels/spécifiques (10)[255] :

  • Ordre du MĂ©rite de la SantĂ© publique
  • Ordre du MĂ©rite culturel
  • Ordre du MĂ©rite de l'Éducation nationale
  • Ordre du MĂ©rite des Travaux publics
  • Ordre du MĂ©rite agricole
  • Ordre du MĂ©rite sportif
  • Ordre du MĂ©rite des Postes et TĂ©lĂ©communications
  • Ordre du MĂ©rite des Mines
  • Ordre du MĂ©rite maritime
  • Ordre du MĂ©rite de la Fonction publique

Codes internationaux utilisés

Liste des présidents successifs

Mandat Identité Parti Politique Qualité Statut
1960-1993 Félix Houphouët-Boigny PDCI Homme politique élu
1993-1999 Henri Konan Bédié PDCI Homme politique élu
1999-2000 Robert GuĂ©ĂŻ UDPCI Homme politique Coup d'État
2000-2011 Laurent Gbagbo FPI Homme politique Ă©lu
2011-2015 Alassane Ouattara RDR Homme politique Ă©lu
2015-2020 Alassane Ouattara RHDP Homme politique Ă©lu
2020-2025 Alassane Ouattara RHDP Homme politique Ă©lu

Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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