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Attié (peuple)

Le peuple Attié (Atyé, Akyé, Akié) est une population de Côte d'Ivoire vivant au sud-est du pays, au nord de la ville d'Abidjan, particulièrement à partir de la commune d'Anyama, dans la région des Lagunes. Il fait partie du groupe Akan. Les Attiés parlent une langue kwa du même nom, l'attié. Les langues kwa sont parlées aussi au Ghana, au Togo et au Bénin[1].

Histoire

Le peuple Attié aurait fait partie d'une des branches armées des Ashantis qu'on surnomma les porcs-épics - [2] - [3]. D'après la tradition orale des Akyé, leurs ancêtres viendraient du Ghana. Mécontents du successeur Opokou Ware, les Akyé se disputèrent avec les Ashanti pour savoir qui garderait le sabre royal. Finalement les Akyé récupérèrent la lame et les Ashanti prirent le manche. Les Ashanti finirent par poursuivre les Akyé. Dans cette course, ils arrivèrent près du fleuve Comoé en crue où se trouvaient également les Baoulé et les Agni. Le devin du groupe annonça que le génie des eaux voulaient qu'ils sacrifient une nouveau-née en échange de son aide. Finalement la reine Abla Pokou se porta volontaire pour sacrifier le sien, le fleuve se retira pour laisse passer les Baoulé, les Agni ainsi que les Attié puis revint aussitôt pour empêcher les Ashanti de passer. Après ce long périple, les Akyé se détachèrent du groupe pour aller s'installer vers l'Ouest et le Sud du Comoé puis créèrent leur premier village nommé Asseudji.

Les Akyé et les Baoulés vivent ensemble comme une même famille au Ghana, les Akye formaient un seul peuple avec les Ashanti d'après Dian Boni. De ce fait, ils partageaient la même vie aussi bien sur le plan social que sur le plan culturel et politique. Ils étaient de ce contexte Akyé Cho Vé alors que les Ashanti étaient San vé. Autrement dit, ils étaient cousins des Ashanti mais du côté féminin. Ils avaient pour oncle maternelle le père des Ashanti tout comme les Baoulé - .

Population

Le peuple Attié se retrouve dans les départements préfectoraux d'Akoupé, Adzopé, Alépé, (kodioussou chef-lieu de commune rurale) Affery, Agou, Assikoi, Bécédi-Brignan, Abié, Yakassemé, puis autour d'Abidjan dans la sous-préfecture d'Anyama.

Le pays akyé est subdivisé en cantons qui sont : le canton Ketté, le canton N’gadié ou N’kadzun, le canton Attobrou, le canton Attié Lepin, le canton Annapun et le canton Tchoya.

En pays Akyé, on parle de trois grands groupes qui sont les Nindins, les Kétins et les Bodins. Les Nindins sont plus concentrés dans la région d´Anyama et Alépé, c'est-à-dire aux alentours d'Abidjan, tandis que les Bodins sont du côté d´Adzopé, Yakassé - Attobrou, kodioussou le village de (Judicael Adon) et les Kétins sont du côté de Akoupé.

Ce peuple fait partie du groupe Akan et compte au moins 350 000 personnes.

Culture

Les attiés sont organisés en trois classes d'âges ou génération. Cette classification en trois classes d'âges leur est spécifique.

Ainsi, chez les attiés, dans ce système, toutes les personnes de sexe masculin font partie d'une des trois générations suivantes :

  • La génération Gnando;
  • La génération Djigbo;
  • La génération M'brechoué[1].

Chez les Attiés, au cours de la fête des générations, la classe d'âge dirigeante passe le flambeau à une autre classe d'âge qui, ayant ainsi atteint l'âge de la maturité, aura à son tour à gérer les affaires du village. Ce passage de flambeau permet de marquer la transition entre l'adolescence et l'âge adulte[4].


Le peuple Attié est reconnu comme festif. Des musiciens et groupes musicaux issus de ce peuple sont reconnus en Côte d'Ivoire et également sur le continent africain comme Abenan Louis et Le Super Disco d'Anyama-Adjamé dans les années 1980 ou encore Anoman Brou Felix dans les années 1960.

  • Masque
    Masque[5]
  • Symbole d'autorité en ivoire
    Symbole d'autorité en ivoire[5]
  • Grand tambour.
    Grand tambour.

Patronyme les plus connus

Les patronymes Attié les plus portés sont les suivants : Kotty, Anouman, Ake, Gbocho, Seka, Yapo, Yapi, Atse, Atsain, N'cho, Asseu, Achi, Abe, Beda, Kossou, Assoh, Ekié, Assi, Ayekoe.

Nom de quelques villes et villages attiés

Source : Société traditionnelle et économie monétaire en pays Akyé de 1875 à 1946[6]

Personnalités attiés

Artistes

Notes et références

  1. « LE PEUPLE ATTIE »
  2. « Rezo-Ivoire .net | le peuple attie », sur rezoivoire.net (consulté le )
  3. « Statuette d'autel Attié »
  4. « Côte d'Ivoire : le rite de passage entre générations chez les Attiés »
  5. National Museum of African Art
  6. Adjelou Jean Baptise, Société traditionnelle et économie monétaire en pays Akyé de 1875 à 1946

Voir aussi

Bibliographie

  • Firmin Ahoua et Patrice Achie Brouh, Parlons Akye bodin, Paris, L´Harmattan. 2009.
  • Monica Blackmun Visonà, Art and authority among the Akye of the Ivory Coast, University of California, Santa Barbara, 1984, 317 p.
  • « Attié (Akyé) », in Bibliographic surveys of African peoples, vol. 1. Department of Fine Arts, Indiana University, Bloomington, Ind., 1979
  • « Les Attie (Côte d'Ivoire) », in Revue d'ethnographie et des traditions populaires (Paris), 3 (9), 1922, p. 1-10
  • Agnès Aye-Monnet, Chants et chansons en pays Akye : valeur expressive, valeur didactique, Université nationale de Côte d'Ivoire. Faculté des lettres, des arts et sciences humaines, 1985, 342 p. (Thèse de 3e cycle)
  • Raoul Garnier Decosse, Soins corps et "âmes" : l'ordre d'une existence en pays attié, Côte d'Ivoire, Tours, 1990, 3 vol. 1 036 p.
  • Dian Boni, Le pays akyé (Côte d'Ivoire). Étude de l'économie agricole, Annales de l'Université d'Abidjan, 1970, Série G, Tome 2 Fascicule 1.
  • Atsé N'cho Jean-Baptiste, L'akyé : une étude comparative du bodin, du kétin et du naindin, Mémoire de Maîtrise, Université d'Abidjan-Cocody, Département des Sciences du Langage, 2000, 127 p.
  • Kouadio N'guessan Jérémie, Description systématique de l'attié de Memni (langue kwa de Côte d'Ivoire), Thèse de doctorat d'État, Université de Grenoble III, France.
  • Brouh Achie Patrice Georgelin, Étude des phrases complexes de l'akyé bodin, Thèse unique de doctorat, Université Félix Houphouët-Boigny, 2015, 332 p.
  • Gérard Karche, Sociologie du savoir d'une société différente (les Akyé de Côte d'Ivoire), Université de Paris 5, 1976, 2 vol., 283 p. (Thèse de 3e cycle)
  • Georges Niacadié, La musique du "dépri" : tentative d'approche de l'art musical d'un chansonnier d'Attie, Université François Rabelais, Tours, 1983, 95 p. (DESM d'Ethnomusicologie)
  • Denise Paulme, « Première approche des Attié (Côte d'Ivoire) », Cahiers d'Études Africaines, 1966, no 21, volume 6, p. 86-120
  • J. Vincenti, « Coutumes Attié », in Bulletin du Comité d'études historiques et scientifiques de l'Afrique occidentale française, 5 (1) janvier-mars 1922, p. 58-76
  • Isidore Yao Yao, Le fokué : musique et classe d'âge en pays akye (Côte d'Ivoire), Université François Rabelais, Tours, 1982, 98 p. (DESM d'Ethnomusicologie)
  • seka akaffou igor, les déterminants sociopolitiques des conflits de succession dans les chefferies traditionnelles akyé:le cas de grand-akoudzin(s/p Agou), mémoire de DEA, université felix houphouet boigny, institut ethno sociologie, avril 2013.
  • « Coutumes et fétichisme chez les Attié », Revue française de l'étranger et des colonies, 26, 1901, p. 504-515.
  • P. Van Den Wiele, Inventaire général des coutumes civiles et commerciales en matière de droit local près des populations de Côte d'Ivoire, vol. dactyl. (1 et 2 Attié, 1959; 3. Adioukrou, 1958-1959), Ministère de la Justice, Abidjan, 1958-1959.
  • L. Guirandou N'diaye, Le mariage et la dot chez les attiés en Côte d'Ivoire, École Nationale de la France d'outre-mer (Mémoire no 75), Paris, 1958-1959.

Articles connexes

Liens externes

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