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Cobe de Buffon

Le Cobe (ou Kob) de Buffon (Kobus kob), parfois appelé amraye au Tchad, est une espÚce de mammifÚres de la grande famille des antilopes.

Kobus kob

Caractéristiques

C’est un animal de 125 Ă  180 cm de long (tĂȘte et corps), avec une courte queue de 40 cm tout au plus, pour un poids de 65 Ă  115 kg et une hauteur (au garrot) de 80 Ă  110 cm. Les mĂąles sont gĂ©nĂ©ralement plus grands que les femelles (dimorphisme sexuel marquĂ©). Ces mĂąles portent d'Ă©paisses cornes en lyre, d’environ 40 cm de long. La robe est de couleur variable entre le roux, le brun clair, et le blanc. La gorge et le ventre sont blancs. Le pelage lui est court. Une bande noire distinctive marque l'avant des membres antĂ©rieurs. La queue touffue est blanche en dessous et se termine par une pointe noire[1] - [2].

Reproduction

Le Cobe de Buffon a gĂ©nĂ©ralement un systĂšme d'accouplement polygame. Il utilise le systĂšme des aires de parade pour la reproduction. Alors que les naissances peuvent se produire tout au long de l'annĂ©e, dans certaines zones sujettes Ă  la sĂ©cheresse, on note un pic Ă  la fin de la saison des pluies entre septembre et dĂ©cembre (moment oĂč la ressource alimentaire est non limitante)[1] - [2].

AprÚs une période de gestation d'environ 9 mois, la femelle met au monde un seul petit qui restera caché dans la végétation pendant les 6 premiÚres semaines de sa vie, aprÚs quoi il pourra suivre sa mÚre. Les jeunes sont sevrés vers l'ùge de 6 ou 7 mois. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à 13 mois et les mùles à environ 18 mois. L'espérance de vie de l'espÚce est de 17 ans (maximum enregistré)[1] - [2].

RĂ©partition et habitat

Le Cobe de Buffon Ă©volue dans les savanes humides d'Afrique. On le trouve notamment au BĂ©nin, Burkina Faso, Cameroun, RĂ©publique centrafricaine, Tchad, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, CĂŽte d'Ivoire, Éthiopie, Ghana, GuinĂ©e, GuinĂ©e-Bissau, Mali, Niger, Nigeria, SĂ©nĂ©gal, Soudan, Togo et en Ouganda. L'aire de rĂ©partition des trois sous-espĂšces (parmi les 8, voir ci-aprĂšs) principales est la suivante[1] - [2] :

  • le Cobe de Buffon de l'Ouest (Kobus kob kob) a l'aire de rĂ©partition la plus large, du SĂ©nĂ©gal Ă  la RĂ©publique centrafricaine et la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Il est maintenant Ă©teint en Gambie et en Sierra Leone et probablement dans le sud de la Mauritanie.
  • le Cobe de Buffon d'Ouganda (Kobus kob thomasi) se produit dans le nord-est de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo, au sud-ouest du Soudan et largement en Ouganda. Il vivait aussi au sud-ouest du Kenya et au nord-ouest de la Tanzanie, mais il a aujourd'hui disparu de ces rĂ©gions.
  • le Cobe de Buffon Ă  oreilles blanches (Kobus kob leucotis) a l'aire de rĂ©partition la plus petite des trois sous-espĂšces. On le trouve au Soudan, au sud-ouest de l’Éthiopie et de l'extrĂȘme nord-est de l'Ouganda.

L'habitat typique du Cobe de Buffon se compose de prairies et de plaines inondables riveraines des grands fleuves, les plaines inondables et les prairies proches de l'eau dans les savanes boisĂ©es.  

Comportement et vie quotidienne

Le Cobe de Buffon est plus actif le matin et le soir. Il forme des troupeaux mixtes composĂ©s de femelles et de jeunes mĂąles de moins de huit mois qui peuvent varier considĂ©rablement en taille sur de courtes pĂ©riodes. Les femelles occupent de vastes plages qui se chevauchent et se dĂ©placent selon la disponibilitĂ© alimentaire. Le mĂąle rĂ©sident ne marque pas physiquement sa zone, mais patrouille ‘fiĂšrement’ sur les frontiĂšres de son domaine en sifflant souvent fort. Le temps qu'un mĂąle arrive Ă  conserver son territoire varie de quelques jours Ă  quelques mois. Les mouvements des mĂąles sont plus restreints, ils restent trĂšs proche des groupes formĂ©s. Des troupeaux de mĂąles non reproducteurs peuvent Ă©galement se former[1] - [2].

Les densitĂ©s de population varient de 8 Ă  124 animaux par kmÂČ en fonction de l'habitat. Dans le sud du Soudan, d'immenses troupeaux se rassemblent le long des cours d'eau pendant la saison sĂšche de novembre Ă  avril, date Ă  laquelle la densitĂ© dĂ©passe souvent 1 000 animaux par kmÂČ. En CĂŽte d’Ivoire, la densitĂ© des troupeaux est la plus faible. On notera que cet animal est parfois sĂ©dentaire d’une zone, parfois un peu migrateur[1] - [2].  

Prédateurs

Les prédateurs sont les grands carnivores de plaine tels que le Lion, le léopard, le guépard, la hyÚne, le lycaon, et les crocodiliens (notamment les crocodiles du Nil)[1] - [2].

Les Cobes de Buffon sont vigilants, et peuvent faire des bonds de 2 mĂštres de haut et courir jusqu'Ă  60 km/h a 70 km/h en cas de danger[1] - [2].

Menaces et conservation

En 1999, Est estimait que le nombre de Cobe de Buffon Ă©tait d'environ 95 000 et que les populations dĂ©clinaient un peu partout Ă  l'exception de quelques zones bien protĂ©gĂ©es. Par exemple, au parc national de la ComoĂ© en CĂŽte d'Ivoire le nombre d'individus a diminuĂ© de plus de 80% en 20 ans. Aujourd'hui, cette antilope vit en plusieurs populations isolĂ©es, dont la plupart ne comportent pas plus de 1 000 animaux. À la fin des annĂ©es 1990, il ne restait plus que deux rĂ©gions d'Afrique de l'Ouest oĂč l'on trouvait encore des populations de plus de 10 000 individus (au SĂ©nĂ©gal et au Cameroun). La nature sĂ©dentaire du Cobe de Buffon et sa tendance Ă  Ă©voluer en populations relativement Ă©levĂ©es le rendent trĂšs vulnĂ©rable Ă  la chasse. Il a Ă©tĂ© Ă©liminĂ© d'une grande partie de son ancienne aire de rĂ©partition Ă  cause du braconnage pour sa viande et, aujourd’hui il survit principalement dans et autour des parcs nationaux. Le braconnage a entraĂźnĂ© le dĂ©clin Ă  grande Ă©chelle des populations clĂ©s dans des rĂ©gions, tels que le Parc national de la ComoĂ© (CĂŽte d'Ivoire) et le Nord et l'Est de la RĂ©publique centrafricaine au cours des annĂ©es 1990[1] - [2] - [3].

La perte progressive de son habitat Ă  cause de l'expansion humaine, le dĂ©veloppement agricole et l'Ă©levage du bĂ©tail sont d’autres causes majeures de son dĂ©clin. Par exemple, le Cobe de Buffon d'Ouganda se retrouvait autrefois dans le sud-ouest du Kenya et le nord-ouest de la Tanzanie dans les prairies au bord du Lac Victoria, mais a Ă©tĂ© exterminĂ© par la propagation de l'Homme sur ces territoires et le dĂ©veloppement agricole[1] - [2] - [3].

Les sécheresses, la perturbation du régime naturel d'inondation par la construction de barrages hydroélectriques (barrage de Maga dans la plaine inondable du Logone, au Cameroun), ainsi que les épidémies de peste bovine ont également été citées comme des causes importantes du déclin de la population de cette espÚce[1] - [2] - [3].

En gĂ©nĂ©ral, le Cobe de Buffon n'est pas considĂ©rĂ© comme une espĂšce menacĂ©e. Il est inscrit dans la catĂ©gorie PrĂ©occupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN[3].  

Meester et Setzer (1971) signalent néanmoins que l'aire de répartition de cette espÚce a fortement diminué, mais que le Cobe de Buffon reste néanmoins commun dans les parcs nationaux. Dans l'écosystÚme de la prairie de Boma, il forme la deuxiÚme plus grande population d'antilopes en Afrique de l'Est[1] - [2] - [3].

Muhlenberg et Roth (1985) listent une sĂ©rie de recommandations de gestion pour maintenir cette espĂšce Ă  leurs niveaux de population actuels[1] - [2] - [3] :  

  • l'habitat prĂšs des riviĂšres doit rester intact et peu dĂ©veloppĂ© au pĂąturage du bĂ©tail et l'accĂšs Ă  l'eau ;
  • la chasse devrait plutĂŽt se concentrer sur des mĂąles cĂ©libataires plutĂŽt que sur des mĂąles territoriaux ;
  • les femelles seules ne doivent pas ĂȘtre chassĂ©es, car elles sont susceptibles d'ĂȘtre en Ɠstrus ou encore en train d'allaiter un jeune.

Systématique

Le nom scientifique complet (avec auteur) de ce taxon est Kobus kob (Erxleben, 1777). L'espÚce a été initialement classée dans le genre Antilope sous le protonyme Antilope kob Erxleben, 1777[4].

Ce taxon porte en français le nom vernaculaire ou normalisé « Cobe de Buffon »[4] - [3] - [5], aussi orthographié « Kob » ou « Cob »[6].

Synonymes

Kobus kob a pour synonymes selon GBIF (18 février 2022)[4] :

  • Adenota kob (Erxleben, 1777)
  • Antilope kob Erxleben, 1777

Selon la Mammal Diversity Database (18 février 2022)[7] :

  • Kobus adenota (C. H. Smith, 1827)
  • Kobus forfex (C. H. Smith, 1827)
  • Kobus adansoni A. Smith, 1840
  • Kobus annulipes (J. E. Gray, 1842)
  • Kobus leucotis (H. Lichtenstein & W. Peters, 1853)
  • Kobus kul (Heuglin, 1863)
  • Kobus wuil (Heuglin, 1863)
  • Kobus buffonii (Fitzinger, 1869)
  • Kobus fraseri (Fitzinger, 1869)
  • Kobus thomasi (P. L. Sclater, 1896)
  • Kobus nigricans (Lydekker, 1899)
  • Kobus nigroscapulatus (Matschie, 1899
  • Kobus loderi (Lydekker, 1900)
  • Kobus pousarguesi (O. Neumann, 1905)
  • Kobus vaughani (Lydekker, 1906)
  • Kobus typicus (R. Ward, 1910)
  • Kobus adolfifriderici (E. Schwarz, 1913)
  • Kobus alurae E. Heller, 1913
  • Kobus bahrkeetae (E. Schwarz, 1913)
  • Kobus neumanni (W. Rothschild, 1913)
  • Kobus notatus (W. Rothschild, 1913)
  • Kobus ubangiensis (E. Schwarz, 1913)
  • Kobus adolfi Lydekker & Blaine, 1914
  • Kobus riparia (E. Schwarz, 1914)

Sous-espĂšces

Selon Mammal Species of the World (version 3, 2005) (18 février 2022)[8], il existe huit sous-espÚces :

  • Kobus kob adolfi Lydekker and Blaine, 1914
  • Kobus kob bahrkeetae (Schwarz, 1913)
  • Kobus kob kob (Erxleben, 1777)
  • Kobus kob leucotis (Lichtenstein and Peters, 1853)
  • Kobus kob pousarguesi (Neumann, 1905)
  • Kobus kob riparia (Schwarz, 1914)
  • Kobus kob thomasi (P. L. Sclater, 1896)
  • Kobus kob ubangiensis (Schwarz, 1913)

Les différentes sous-espÚces se distinguent principalement par la variation de couleurs de leur pelage.

Liens externes

Notes et références

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