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Séguéla

Séguéla est une ville du Nord ouest de la Côte d'Ivoire. Elle est le chef-lieu de la région du Worodougou et la capitale du district du Woroba, au nord-ouest de la Côte d'Ivoire. Les Séguélais parlent séguélakan (kôyakakan) et le français. En 2021, sa population est estimée à 103 980 habitants[1].

Séguéla
Administration
Pays Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
Région district du Woroba
Maire Lassina Diomandé dit Castro
Démographie
Gentilé Séguélais(e)
Population 103 980 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 7° 57′ 36″ nord, 6° 40′ 22″ ouest
Localisation
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Séguéla
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Séguéla

    Toponymie

    La ville de Séguéla a été bâtie par les descendants de Soundiata Keïta, surtout de la lignée de Massa Woulé (le roi rouge ou roi de teint clair). Arrière-arrière-petit-fils des fondateurs de cette ville de Séguéla qui sont les Keita ou Binaté vous rapportons que ce nom de Séguéla est lié à une position géographique prédite avant le voyage des fondateurs qui devaient s’installer dans une zone bien précise où il y avait des Ségué, arbres bien connus dans le « worodougou ». D’où le nom « Sèguèla » et par déformation « Séguéla ».

    Géographie

    Rose des vents Boundiali Rose des vents
    Biankouma N Mankono
    O Séguéla E
    S
    Daloa

    Géographie de la ville

    Séguéla est composée de divers quartiers qui portent les noms de familles traditionnelles comme :

    • Les Kéita, Fouétai (déformation de Keita) ou Binanté (en fait Binantè qui veut dire que notre présence ne date pas d'aujourd'hui) sont tous de la même famille des fondateurs de la ville de Séguéla.
    • Les Konaté situés vers l'aéroport sont rattachés aux Kéita par ce lien généalogique de « Makan Konfata Konaté » qui a été le père du premier « Keita Sogolon Djata » par conséquent de tous les Keita.
    • Les Diomandé, famille à laquelle les Kéita ont attribué le titre et la fonction perpétuelle de chef de village assorti d'un arbitrage des Keita en cas de litiges dans les choix des prétendants.
    • Les Bakayoko, famille à laquelle les Kéita ont attribué le titre et la fonction perpétuelle de guide religieux assorti d'un arbitrage des Keita en cas de litige dans les choix des prétendants.
    • Les Soumahoro et les Timité de par leur passé de guerriers, de féticheurs, ou de marabouts se sont vus attribuer les rôles d'ambassadeurs et de médiateurs.
    • Les Dosso, les Fofana, les Traoré et autres noms de spécialistes de la chasse, de la forge ou d'autres métiers artisanaux, complétaient de par leurs spécialisations le tableau de l'harmonie de la vie quotidienne de ce village de Séguéla.
    • Au regard de l’histoire de cette période et les agressions pour les diverses raisons d’extension d’influence ou d’assujettissement de peuples entre eux, toutes les entrées géographiques de la ville de Séguéla avaient leur protection assurée dans les composantes comme suit :
      • L’entrée « Nord » de la ville était protégée par la force d’intervention des Soumahoro en garde avancée devenue le village de « Gniangorô » faisant que les 99 % de la composante des habitants de ce village sont des Soumahoro.
      • L’entrée « Sud » de la ville était protégée par la force d’intervention des Timité et Méité en position de garde avancée devenue le village de « Gbalo » qui a pour composante majoritaire de ses habitants les Timité et Méité.
      • L’entrée « Est » de la ville était protégée par la force d’intervention des Keita, des Bakayoko et des Konaté avec pour poste avancée de garde devenue le village de « Fisanikorô » dont les habitants sont composés en majorité de Konaté, Bakayoko et de Binaté (Keita).
      • L’entrée « Ouest » de la ville était protégée par les Diomandé avec pour poste de garde avancée le village de «Gbolô» dont les habitants sont à 99 % des Diomandé.

    Histoire

    Histoire pré-coloniale

    La ville de Séguéla a été fondée par les Keita à la suite de la dislocation de l’empire des Mandingues après le règne de Mansa Oulé (l'empereur rouge, en raison de son teint clair) fils et successeur de Soundiata Keïta de 1255 à 1270.

    • Les fondateurs de Séguéla sont des descendants directs de Mansa Oulé qui, s'étant converti à l’islam, suscita plus tard l'abdication de ses propres enfants qui cédèrent le trône à la grande famille Konaté qui tenta d’assurer la survie en pérennisant le nom Keita dans l’appellation des différents rois qui se succédaient.

    À Séguéla aujourd’hui, la plupart se fait appeler « Binaté » qui veut juste dire Bi Na Té soit (Bi = aujourd’hui), (Na = Nan = venue), ( = pas) qui est la réponse des fondateurs aux colons qui leur demandaient leur nom : Bi Nan Té = « Notre venue, ou notre présence, ne date pas d’aujourd’hui ».

    Certains parmi eux sont restés fidèles au nom d’origine, Keita.

    XIXe siècle

    Samory Touré

    À la fin du XIXe siècle, toute la région sera sous la domination de l'Almamy Samory Touré[Note 1], fondateur de l'Empire wassoulou vers 1881, empire qui s'étendait de Kankan à Dabakala et Kong, et résistant à la conquête coloniale jusqu'à sa capture en 1898 et sa déportation au Gabon. Ses troupes, qui auraient été armées de fusils britanniques, l'Angleterre occupant alors la Sierra Leone, massacrèrent les militaires français de la mission du capitaine Charles Ménard en 1892 dans les environs de Séguéla[2].

    Administration

    Une loi de 1978[3] a institué 27 communes de plein exercice sur le territoire du pays.

    Liste des maires successifs
    Date d'électionIdentitéPartiQualitéStatut
    1980Soumahoro GaoussouPDCI-RDAHomme politiqueélu
    1985Traoré MamadouPDCI-RDAHomme politiqueélu
    1990Bakayoko YoussoufPDCI-RDAHomme politiqueélu
    1995Amadou SoumahoroRDRHomme politiqueélu
    2001Amadou Soumahoro[4]RDRHomme politiqueélu
    2013Lassana DiomandéIndépendantHomme politiqueélu

    Après les événements de 2002, la ville, comme toutes les localités du nord du pays, a été placée sous l'administration du MPCI puis des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire[5] et se trouvait de fait sous l'autorité unique d'un « commandant de zone » (« com-zone »). Ce « commandant de zone » est désigné par le secrétaire général des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire, Guillaume Soro, comme pour chacun des 10 secteurs de la zone nord ivoirienne, Séguéla étant désignée depuis 2006 sous le terme de Zone no 4[6]. Depuis le , il s'agit de Issiaka Ouattara, dit Wattao, nommé après le limogeage de Zacharia Koné. Cette autorité existe toujours en 2008 et cohabite avec les fonctionnaires de l'État, préfet et sous-préfet, revenus dans la région.

    Représentation politique

    Députés de Séguéla
    Date d'électionIdentitéPartiQualitéStatut
    2001Bakayoko YoussoufPDCI-RDAHomme politiqueélu

    Le mandat de l’Assemblée nationale élue en 2001 s'achevait le . Mais, en raison de la crise politico-militaire de 2002, les élections législatives n'ont pas eu lieu et l’Assemblée nationale en place est demeurée en fonction et a conservé ses pouvoirs.

    Société

    Démographie

    Évolution démographique
    Rec. 1975Rec. 1988Est. 2010 2021[7]
    12 69229 00363 557 103 980

    Éducation

    Le département compte 533 écoles primaires, 2 établissements secondaires et 2 établissements secondaires techniques.

    Enseignement primaire
    Public

    • École primaire publique

    Enseignement secondaire
    Lycée public

    • Lycée moderne

    Collège public

    • Collège moderne

    C'est à Elima, au sud du pays, que sera créée la première école officielle le avec pour instituteur Fritz-Emile Jeand'heur venu d'Algérie. Elle comptait alors 33 élèves africains qui seront les premiers lecteurs en langue française. Elle fonctionnera pendant trois ans avant d'être transférée en 1890 à Assinie par Marcel Treich-Laplène, le nouveau résident de France. Le , il y avait 896 élèves en Côte d’Ivoire pour une population estimée un peu supérieure à 2 millions d'habitants. Séguéla accueillera l'une des 18 écoles de village créées en 1903. Elle comportait 40 élèves encadrés par un instituteur.

    Langues

    Depuis l'indépendance, la langue officielle dans toute la Côte d'Ivoire est le français. La langue véhiculaire, parlée et comprise par la majeure partie de la population, est le dioula, une langue mandingue comme le bambara ou le konianke. Toutefois, la langue locale de la région est le worodugukakan qui est un dialecte du malinké. Le worodugukakan se subdivise en deux dialectes principaux, à savoir le koyakakan et dérivés parlé essentiellement par les Koyaas ou Koyakas dans la sous-préfecture de Mankono et environs jusqu'à Kani et derrière Tieningboué, le seguelakakan dans le Département de Séguéla jusqu'à la limite des frontières linguistiques direction Vavoua et Man.

    Par extension à cause de l’alliance entre sénoufo et le worodougou, on appelle Koyakas, tous les habitants de toute cette zone, alors qu'en fait la langue koyaka prend son origine dans la sous-préfecture de Mankono.

    • Il faut remarquer ces deux grands groupes linguistiques voient leurs intonations plus ou moins tintées par les frontières linguistiques Gouro-Yacouba et le Toura pour le groupe séguélakakan.
    • Par ailleurs toutes les variétés linguistiques du groupe koyakakan (Mankono-Kani-Bouhandougou…) sont influencées par la frontière linguistique avec le groupe sénoufo, baoulé et autres.

    Santé

    Le département compte 1 centre hospitalier régional, 25 centres de santé et 7 officines de pharmacie.

    Sports

    La ville compte un club de football, le Siguilolo FC de Séguéla qui joue actuellement en Championnat de Côte d'Ivoire de Ligue 2.

    A Séguéla, les activités culturelles sont moroses malgré la diversité de danses folkloriques. On peut compter le Guineman, le Djouanigbê de Bingoro et de Wahi, le Dagbê. Certaines danses apparaissent dans les grandes cérémonies[8].

    Économie

    Bien que l'extraction industrielle du diamant soit arrêtée en Côte d'Ivoire, une exploitation artisanale se poursuit à Séguéla et Tortiya, situées dans la zone contrôlée par la rébellion ivoirienne. Les résultats de cette exploitation artisanale restent assez controversés. Jugés maigres, voire dérisoires par certains[9], ces résultats sont évalués par d’autres au chiffre record de 300 000 carats et le revenu annuel du trafic lié à cette activité, estimé à plus de 40 milliards de FCFA[10]. En 2009, la Côte d'Ivoire reste toutefois le seul pays sous embargo de l'ONU pour l'exportation du diamant en raison de la crise que connaît ce pays[11] - [12].

    Personnalités

    Notes et références

    Notes

    1. L'ancien président de Guinée, Ahmed Sékou Touré, se disait descendant de Samory Touré.

    Références

    1. https://plan.gouv.ci/assets/fichier/RGPH2021-RESULTATS-GLOBAUX-VF.pdf
    2. Jean Noël Loucou, Côte d’Ivoire : les résistances à la conquête coloniale, Abidjan, Éditions CERAP, , 150 p. (ISBN 2-915352-31-3).
    3. Loi no 78-07 du 9 janvier 1978.
    4. Amadou Soumahoro est ancien ministre du commerce.
    5. Le site officiel des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire.
    6. Organisation des 10 secteurs du nord ivoirien sous la tutelle du MPCI.
    7. https://www.ins.ci/RGPH2021/RGPH2021-RESULTATS%20GLOBAUX_VF.pdf
    8. fondation atef Omaïs fatom côte d'Ivoire, fatom côte d'Ivoire, fatomcôte d'Ivoire, malika édition, , 367 p., p. 282
    9. [(fr) Côte d’Ivoire : à la recherche du dernier diamant (page consultée le 23 août 2008)].
    10. [(fr) Côte d'Ivoire, les diamants de la guerre des Forces nouvelles (page consultée le 23 août 2008)].
    11. [(fr) Résolution 1643 (2005) Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 5327e séance, le 15 décembre 2005 (page consultée le 23 août 2008)].
    12. [(fr) Diamants de conflit et processus de paix en Côte d'Ivoire (page consultée le 23 août 2008)].
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