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Guillaume Soro

Guillaume Kigbafori Soro, nĂ© le Ă  KofiplĂ©, sous-prĂ©fecture de Diawala, dans le dĂ©partement de FerkessĂ©dougou, est un homme d'État ivoirien. Il est Premier ministre de 2007 (conformĂ©ment Ă  l'accord politique de Ouagadougou) Ă  2012 et prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale ivoirienne de 2012 Ă  2019. Il est candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle d'octobre 2020.

Guillaume Soro
Illustration.
Guillaume Soro, Paris en 2020
Fonctions
Président de l'Assemblée nationale de CÎte d'Ivoire
–
(6 ans, 10 mois et 27 jours)
Élection 12 mars 2012
RĂ©Ă©lection 9 janvier 2017
LĂ©gislature IIe et IIIe
Prédécesseur Mamadou Koulibaly
Successeur Mamadou Diawara (intérim)
Amadou Soumahoro
Ministre ivoirien de la DĂ©fense
–
(10 mois et 26 jours)
Président Alassane Ouattara
Premier ministre Lui-mĂȘme
Gouvernement Soro III et IV
Prédécesseur Alain Dogou
Successeur Alassane Ouattara
Premier ministre de CĂŽte d'Ivoire
–
(10 mois et 26 jours)
Président Alassane Ouattara
Gouvernement Soro III et IV
Prédécesseur Gilbert Marie N'gbo Aké
Successeur Jeannot Ahoussou-Kouadio
–
(3 ans, 8 mois et 2 jours)
Président Laurent Gbagbo
Gouvernement Soro I et II
Prédécesseur Charles Konan Banny
Successeur Gilbert Marie N'gbo Aké
Ministre d'État, de la Reconstruction et
de la RĂ©insertion
–
(1 an, 3 mois et 7 jours)
Président Laurent Gbagbo
Premier ministre Charles Konan Banny
Gouvernement Konan Banny I et II
Ministre ivoirien de la Communication
–
(1 an et 4 mois)
Président Laurent Gbagbo
Premier ministre Seydou Diarra
Gouvernement Diarra II
PrĂ©dĂ©cesseur Lui-mĂȘme
–
(1 an et 3 mois)
Président Laurent Gbagbo
Premier ministre Seydou Diarra
Gouvernement Diarra II
Successeur Lui-mĂȘme
Biographie
Nom de naissance Guillaume Kigbafori Soro
Date de naissance
Lieu de naissance Kofiplé
Nationalité ivoirienne
Parti politique Indépendant (jusqu'en 2011)
RDR (2011-2019)
Indépendant (depuis 2019)
DiplÎmé de Université d'Abidjan, Université Paris VIII, Université Paris VII
Religion Catholicisme

Guillaume Soro
Premiers ministres de CĂŽte d'Ivoire
Présidents de l'Assemblée nationale de CÎte d'Ivoire

Biographie

Guillaume Soro en 2020.

Guillaume Kigbafori Soro est né le à Kofiplé[1]. Guillaume Soro est un Sénoufo de Ferkessédougou[2] (nord de la CÎte d'Ivoire) et est de confession catholique. PÚre de 4 enfants, il partage sa vie avec Sylvie Tagro, une Bétée du sud-ouest[2], depuis ses années de lutte estudiantine.

Son pĂšre militait au Parti dĂ©mocratique de CĂŽte d’Ivoire (PDCI)[2].

Parcours universitaire

EngagĂ© politiquement (surnommĂ© le Che ou encore Bogotha), il est Ă  la tĂȘte de la FĂ©dĂ©ration estudiantine et scolaire de CĂŽte d'Ivoire[3] de 1995 Ă  1998 (FESCI) alors qu'il prĂ©parait une licence d'anglais Ă  l'universitĂ© FĂ©lix-HouphouĂ«t-Boigny d'Abidjan. À la facultĂ© des lettres, arts et sciences humaines (FLASH), il obtient une licence d'anglais et le C2 (certificat 2) de maĂźtrise sans toutefois soutenir son mĂ©moire. En dĂ©cembre 1998, il quitte la tĂȘte de la FESCI et part l'annĂ©e suivante, en 1999, poursuivre ses Ă©tudes en France oĂč il s'inscrit simultanĂ©ment aux universitĂ©s Paris-VII et Paris-VIII, respectivement pour des cours d'anglais et de sciences politiques.

En 2018, il obtient un MBA de l'École de commerce de Lyon[4].

DĂ©buts politiques

En novembre 1999, Ă  la suite de la grave crise qui secoue la CĂŽte d'Ivoire, avec l'arrestation, la dĂ©tention et la condamnation de la direction du Rassemblement des rĂ©publicains (RDR), il est de retour dans son pays pour participer aux cĂŽtĂ©s de l'opposition aux mobilisations en vue de la libĂ©ration des prisonniers politiques. Il est en CĂŽte d'Ivoire lorsqu'intervient le coup d'État du 24 dĂ©cembre 1999. Il avait auparavant crĂ©Ă© le Forum international des Ă©tudiants francophones (FIEF), se gardant ouvertement de s'allier politiquement au Rassemblement des rĂ©publicains d'Alassane Ouattara

En , on le voit aux cĂŽtĂ©s de Robert GuĂ©ĂŻ aprĂšs son coup d'État rĂ©ussi, mais il s'oppose Ă  lui et s'allie Ă  Alassane Ouattara lorsque celui-ci est exclu de l'Ă©lection prĂ©sidentielle en 2000.

Responsable de la rébellion

En 2000, Laurent Gbagbo devient prĂ©sident. Avec la bienveillance du prĂ©sident burkinabĂš Blaise CompaorĂ©, il s’installe dans une maison modeste de Ouagadougou, oĂč il participe Ă  l'organisation d'une rĂ©bellion pour renverser le nouveau chef de l'État[2].

En 2002, les Forces nouvelles tentent un coup d'État Ă  Abidjan, mais l’opĂ©ration Ă©choue[2]. Guillaume Soro rĂ©apparaĂźt en septembre 2002, lorsque les Forces nouvelles lancent sans succĂšs une tentative de coup d'État Ă  Abidjan[2], en qualitĂ© de porte-parole puis secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la branche politique du Mouvement patriotique de CĂŽte d’Ivoire (MPCI), qui deviennent aprĂšs les nĂ©gociations de Linas-Marcoussis, les Forces nouvelles de CĂŽte d'Ivoire, mouvement rebelle. RecherchĂ© par les militaires ivoiriens, Soro quitte le pays dĂ©guisĂ© en femme.

Le poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim des Forces nouvelles est entretemps occupĂ© par le ministre d'État, ministre de la Justice, Mamadou KonĂ©.

Au gouvernement de réconciliation nationale puis de transition

Guillaume Soro participe au gouvernement de rĂ©conciliation nationale de Ă  , puis d' Ă  , comme ministre de la Communication. Le 28 dĂ©cembre, il est nommĂ© ministre d'État, de la Reconstruction et de la RĂ©insertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny.

La signature de l'accord politique de Ouagadougou offre aux Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les Forces nouvelles désignent leur secrétaire général, Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour exercer cette fonction[5] - [6].

Guillaume Soro entre en fonction le 4 avril et son gouvernement est installé trois jours plus tard. Le gouvernement doit mettre en place notamment deux points clefs de l'accord politique de Ouagadougou : la préparation d'élections devant se tenir dans les dix mois à compter de mars 2007, puis l'unification des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) et des Forces armées nationales de CÎte d'Ivoire (FANCI).

Tentatives d'assassinat contre Guillaume Soro

Guillaume Soro a Ă©chappĂ© Ă  six tentatives d'assassinat. Les deux plus marquantes sont certainement le guet-apens dans lequel il est tombĂ© dans l'enceinte de la Radiodiffusion tĂ©lĂ©vision ivoirienne (RTI) le 27 juin 2003 ainsi que l’attentat du 29 juin 2007 contre le Fokker 100 qui le transporte.

À la RTI, sous le prĂ©texte de l'inviter Ă  faire une visite des locaux, la Direction gĂ©nĂ©rale d'alors le fait encercler Ă  l'infirmerie de la maison de la tĂ©lĂ© par 300 jeunes patriotes armĂ©s, ils s’apprĂȘtaient Ă  incendier le bĂątiment avec lui, quand il en est extrait de justesse.

Le vendredi 29 juin 2007, Soro échappe à un attentat à la roquette lors de l'atterrissage de l'avion dans lequel il était lors de sa venue à Bouaké. Quatre membres de son équipage sont tués et plusieurs sont griÚvement blessés[7]. Il se pourrait que les auteurs soient des éléments de son armée rebelle qui lui reprochent de ne pas avoir été consultés avant la signature de l'accord de Ouagadougou[8].

Premier ministre

Le , alors qu'Ă©clate une controverse sur les rĂ©sultats du deuxiĂšme tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle du 28 novembre, Guillaume Soro remet sa dĂ©mission Ă  Alassane Ouattara qu'il reconnaĂźt comme vainqueur lĂ©gitime du second tour de l'Ă©lection face Ă  Laurent Gbagbo, dont Guillaume Soro Ă©tait le Premier ministre depuis 2007. Ce dernier le reconduit dans ses fonctions de Premier ministre. Soro forme alors son nouveau gouvernement le 6 dĂ©cembre dans lequel il dĂ©tient Ă©galement le portefeuille de la DĂ©fense[9]. Le 8 dĂ©cembre, Soro accuse Laurent Gbagbo d'ĂȘtre un tricheur et de se comporter en dictateur. Il demande Ă  la communautĂ© internationale de faire pression pour que Gbagbo quitte le pouvoir[10].

À la suite de la chute de Laurent Gbagbo et de l'arrivĂ©e Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro forme son quatriĂšme gouvernement le , gouvernement qui prend fin le Ă  la suite de sa dĂ©mission[11] - [12].

Président de l'Assemblée nationale

Le , Guillaume Soro est Ă©lu Ă  l'unanimitĂ© prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale[13], ce qui fait de lui le deuxiĂšme personnage de l'État.

Son mandat est marqué par une activité accrue et d'un rÎle renforcé du parlement. Il est par ailleurs amené à effectuer plusieurs voyages diplomatiques, notamment en Europe et en Asie. En mai 2016, lors de la 14e Conférence parlementaire afro-arabe, Guillaume Soro est désigné président de cet organe parlementaire, cadre d'échanges entre les députés africains et leurs homologues du monde arabe[14]. Il est également membre de l'Assemblée des parlementaires francophones.

En tant que président de l'Assemblée nationale, il centre ses actions principalement sur la jeunesse, les questions sociales, mais également sur les questions liées à l'environnement[15]. Il souhaite notamment que la CÎte d'Ivoire recoure davantage aux énergies renouvelables, objectif qu'il réaffirme à quelques semaines de la COP21, en septembre 2015 déclarant que "la question de l'écologie reste une préoccupation majeure"[16].

Il appelle rĂ©guliĂšrement Ă  une lutte plus efficace contre les inĂ©galitĂ©s et Ă  une croissance plus inclusive en assurant une meilleure rĂ©partition des fruits de la croissance. Lors de son discours de Nouvel An au personnel de l’AssemblĂ©e nationale et aux dĂ©putĂ©s, il invite d'ailleurs ces derniers Ă  placer la derniĂšre annĂ©e de la lĂ©gislature sous « le sceau du social et de la solidaritĂ© aux plus vulnĂ©rables »[17]. Il dĂ©clare Ă©galement l’annĂ©e 2016 comme « annĂ©e de la solidaritĂ© »[17].

Au lendemain de l'attentat de Grand-Bassam en 2016, Guillaume Soro fait part de ses propositions de rĂ©formes en matiĂšre sĂ©curitaire[15]. Il propose ainsi de crĂ©er des unitĂ©s antiterroristes ou des forces spĂ©ciales afin de faire face Ă  la menace terroriste grandissante[15]. Selon lui, une rĂ©forme des services de renseignements ivoiriens, afin de donner plus de place au renseignement humain, s’avĂšre nĂ©cessaire, ainsi qu’une meilleure coopĂ©ration entre les services de renseignements rĂ©gionaux. Afin d’apaiser les tensions religieuses susceptibles d’ĂȘtre exploitĂ©es par mouvements terroristes, il se prononce en faveur d’un État laĂŻc et appelle Ă  une pacification des relations entre le Nord musulman et le Sud chrĂ©tien et animiste[15].

Il est réélu président de l'assemblée nationale en 2017[2].

À l'issue des mutineries de janvier et mai 2017, l’ancien chef rebelle est accusĂ© par une partie de l'entourage du prĂ©sident Ouattara d'avoir encouragĂ© voire fomentĂ© ces derniĂšres, la presse internationale se faisant l'Ă©cho de son rĂŽle trouble[2]. Ces accusations se fondent notamment sur la dĂ©couverte d'un important stock d’armes Ă  BouakĂ© dans une maison appartenant Ă  son directeur du protocole Souleymane KamagatĂ© KonĂ© alias « Soul to Soul », et ce bien que Guillaume Soro assure que les armes Ă©taient stockĂ©es lĂ  depuis la crise postĂ©lectorale de 2011[2].

À la suite des vives tensions qui l'opposent au prĂ©sident Ouattara Ă  la suite de cette affaire, le chef de l'État annonce fin janvier que Soro prĂ©sentera sa dĂ©mission du poste de prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale le mois suivant. Soro ne rejoint pas le nouveau parti Rassemblement des houphouĂ«tistes pour la dĂ©mocratie et la paix, dirigĂ© par Ouattara et annonce sa dĂ©mission le 8 fĂ©vrier 2019, au cours d'une session extraordinaire de l'AssemblĂ©e nationale[18] - [19].

Candidature Ă  la prĂ©sidence, mandat d'arrĂȘt international et condamnation Ă  perpĂ©tuitĂ©

En octobre 2019, Soro annonce sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre 2020[20].

Dans la foulĂ©e de l'annonce de sa candidature, Guillaume Soro lance un « mouvement citoyen », GĂ©nĂ©ration et Peuples solidaires, qui vise Ă  rĂ©unir l'ensemble des organisations pro-Soro (ComitĂ© politique, Mouvement pour la promotion des nouvelles valeurs en CĂŽte d’Ivoire - MVCI, Rassemblement pour la CĂŽte d'Ivoire - RACI, Alliance nationale pour le changement - ANC) en vue de l'Ă©lection prĂ©sidentielle[21] - [22].

En octobre, Soro annonce son retour en CĂŽte d'Ivoire pour le 9 novembre aprĂšs six mois Ă  l'Ă©tranger[21].

Le 20 dĂ©cembre 2019, le TrĂ©sor saisit le Procureur de la RĂ©publique d’une plainte contre Guillaume Soro et autres pour des actes de concussion et des faits de dĂ©tournement de deniers publics commis en 2007 alors qu’il occupait les fonctions de Premier ministre[23]. Trois jours plus tard, le Procureur de la RĂ©publique annonce que la Direction de la surveillance du territoire l’a informĂ© que Guillaume Soro, qui sĂ©journait Ă  l’étranger, projetait d’attenter Ă  l’autoritĂ© de l’État et Ă  l’intĂ©gritĂ© du territoire national. Un mandat d'arrĂȘt international est Ă©mis le mĂȘme jour pour « tentative d'atteinte Ă  l'autoritĂ© de l'État et Ă  l'intĂ©gritĂ© du territoire national »[24].

Saisie par Guillaume Soro, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples demande fin avril 2020 la suspension de l'exĂ©cution du mandat d'arrĂȘt international contre Soro et la remise en libertĂ© de 19 de ses proches ou partisans de Soro qui ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s depuis dĂ©cembre 2019[25] - [26]. Cette dĂ©cision pousse la CĂŽte d'Ivoire a retirer la capacitĂ© des personnes privĂ©es de saisir la CADHP

Le 28 avril, s'ouvre Ă  Abidjan un procĂšs contre Soro pour « dĂ©tournements de fonds et blanchiment » : il lui est reprochĂ© l'achat d'une villa dans le quartier rĂ©sidentiel de Marcory en 2007 avec des fonds de l'État. Le procĂšs se dĂ©roule sans Soro, en exil et sans ses avocats qui dĂ©noncent une parodie de procĂšs. AprĂšs un procĂšs de 3 heures, Soro est reconnu coupable de « recel de dĂ©tournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux ». Il est condamnĂ© Ă  20 ans de prison, 4,5 milliards de francs CFA d'amende et Ă  la privation de ses droits civiques pendant cinq ans. Un nouveau mandat d'arrĂȘt est Ă©mis[27] - [28] - [29]. Ce procĂšs est dĂ©crit par beaucoup d'observateurs comme « un rĂšglement de compte politique »[30].

Début mai, une nouvelle plainte est déposée à Paris par l'association suisse Civitas Maxima contre Soro. Il est accusé de « crimes de guerre », « assassinat » et « torture » dans deux événements : des morts causés par ses troupes lors de combats pendant la guerre civile en juin 2004 et l'enlÚvement et la mort d'IB en avril 2011[31] - [32] - [33].

En octobre 2020, le procureur Richard Adou accuse Soro et une vingtaine de ses proches de « complot et atteinte contre la sĂ©curitĂ© de l'État »[34].

En novembre 2020, le président français Emmanuel Macron déclare que la présence de Soro en France « n'est pas souhaitée » aprÚs l'appel de Soro à une insurrection en CÎte d'Ivoire pour protester contre le troisiÚme mandat contesté du président Alassane Ouattara. Selon RFI, la France aurait demandé à Soro de quitter le territoire français[35].

En mai 2021, Guillaume Soro est jugĂ© par contumace pour « atteinte Ă  l’autoritĂ© de l’État », « complot » et « diffusion de fausses informations tendant Ă  jeter le discrĂ©dit sur les institutions et le moral des populations ». Une vingtaine de ses proches sont aussi jugĂ©s dans ce procĂšs[36].

Le 23 juin 2021, il est condamnĂ© Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ© dans l'affaire de la tentative de coup d'État en dĂ©cembre 2019. La justice ivoirienne Ă©met Ă  son encontre un mandat d'arrĂȘt international[37].

En mars 2023, Guillaume Soro saisit la Cour européenne des droits de l'homme. Il s'oppose à la procédure lancée contre lui en France en 2020 : il estime disposer de l'immunité pour les violences dénoncées dans la plainte car elles ont été commises lors de son mandat de Premier ministre[38] - [33].

Polémiques et affaires judiciaires

Guillaume Soro est Ă©claboussĂ© en par une affaire de traite d'ĂȘtres humains impliquant une ancienne compagne de Soro, Kadidia Sy, et deux nourrices burkinabĂ©s, maltraitĂ©es entre 2007 et 2010 en France. Les deux employĂ©es ont l'une aprĂšs l'autre saisi le ComitĂ© contre l'esclavage moderne qui signala le cas Ă  la justice française[39]. L'ex-compagne de Guillaume Soro est finalement condamnĂ©e Ă  un an de prison en [40].

Affaire des écoutes téléphoniques au Burkina Faso

En novembre 2015, une Ă©coute tĂ©lĂ©phonique entre deux voix attribuĂ©es Ă  Soro et Djibrill BassolĂ© est diffusĂ©e. Elle montre l'implication supposĂ©e de Soro dans le coup d'État de septembre 2015 au Burkina Faso, aux cĂŽtĂ©s des putschistes, proches de Blaise CompaorĂ©. La voix avoue aussi ĂȘtre Ă  l'origine des exĂ©cutions des hommes politiques ivoiriens DĂ©sirĂ© Tagro et Ibrahim Coulibaly. Soro nie toutefois l'authenticitĂ© de cette Ă©coute[41]. En janvier 2016, le Burkina Faso Ă©met un mandat d'arrĂȘt international Ă  l'encontre de Soro pour son implication supposĂ©e dans le coup d'État de septembre[42].

En fĂ©vrier 2016, une expertise rĂ©alisĂ©e par Norbert Pheulpin, membre du collĂšge national des experts judiciaires en acoustique, et commandĂ©e par un avocat français, William Bourdon, vient corroborer la thĂšse du montage[43]. On peut effectivement lire dans les conclusions de l'analyse rĂ©digĂ©es par l'expert que « la piĂšce audio concernĂ©e ne peut ĂȘtre prĂ©sentĂ©e comme Ă©tant l'enregistrement intĂšgre d'une interception tĂ©lĂ©phonique classique (...) l'hypothĂšse d'une intervention de type montage peut ĂȘtre objectivement retenue »[43]. La justice militaire burkinabĂš renonce le 6 juin 2016 Ă  son mandat d'arrĂȘt contre Guillaume Soro[44], demandant Ă  la CĂŽte d'Ivoire elle-mĂȘme de poursuivre Guillaume Soro[45].

Rapport de l'ONU sur la violation de l'embargo

En parallĂšle, le 4 avril 2016, l’ONU[46] publie un rapport selon lequel Guillaume Soro aurait constituĂ© illĂ©galement un arsenal militaire en violation de l'embargo international[47] - [48] - [49]. Le gouvernement exprime aussitĂŽt des doutes sur le document qu'il reconnait ne pas encore avoir eu en sa possession pour vĂ©rification[50]. De son cĂŽtĂ©, Guillaume Soro dĂ©clare dans un entretien avec le journal Le Monde que « ce n'est pas sĂ©rieux, ce rapport n'Ă©chappe pas Ă  la rĂšgle des raccourcis et des ragots », prĂ©cisant que de prĂ©cĂ©dentes affirmations avancĂ©es auparavant par le mĂȘme groupe d'experts se sont rĂ©vĂ©lĂ©es fausses[51].

Tentative d'assassinat

Le 4 Juillet 2023, Un juge d’instruction a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© pour enquĂȘter sur les conditions de la mort, en avril 2011 Ă  Abidjan, du chef du « commando invisible », Ibrahim Coulibaly, tombĂ© sous les balles de militaires ivoiriens. Dans cette affaire, l’ancien Premier ministre fait l’objet d’une plainte pour torture et assassinat dĂ©posĂ©e en mai 2020..

Culture

Guillaume Soro est cité dans les paroles de la chanson Premier Gaou du groupe ivoirien Magic System.

Références

  1. « Qui est Soro Guillaume Kigbafori - Abidjan.net Qui est Qui ? », sur business.abidjan.net (consulté le )
  2. Anna Sylvestre-Treiner, « CĂŽte d’Ivoire : l’affaire de trop pour Guillaume Soro ? », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  3. FESCI, syndicat ou mafia?, Jeune Afrique, 8 février 2008
  4. La RĂ©daction, « CĂŽte-d’Ivoire: Soro obtient son MBA en Finances », sur Connectionivoirienne.net, (consultĂ© le )
  5. Guillaume Soro désigné premier ministre, Fraternité Matin, 26 mars 2007
  6. « Le Président Gbagbo a signé le décret hier : Soro, nouveau Premier ministre »
  7. (en) Rockets fired at Ivorian PM plane, BBC News, 29 juin 2007
  8. journal de la radio Africa n°1 (29 juin 2007)
  9. DĂ©pĂȘche AFP, le 6 dĂ©cembre 2010.
  10. « Gbagbo est "un dictateur" et doit partir, déclare Soro », Agence France-Presse, 8 décembre 2010
  11. « CÎte d'Ivoire : le PM démissionne », Le Figaro, 8 mars 2012.
  12. « CÎte d'Ivoire / Législatives : Le Premier ministre a remis sa démission (officiel) », abidjan.net, 8 mars 2012.
  13. « CÎte d'Ivoire : Guillaume Soro élu président de l'Assemblée nationale à l'unanimité », Jeune Afrique, 12 mars 2012.
  14. « Conférence parlementaire afro-arabe/ Guillaume Soro élu président pour 2 ans » (consulté le )
  15. « CĂŽte d'Ivoire - Guillaume Soro : "Le panafricanisme dont je rĂȘve est celui d'une Afrique sans frontiĂšres et sans entraves" » (consultĂ© le )
  16. « L’économie verte en CĂŽte d’Ivoire, une nĂ©cessitĂ© autant qu’une opportunitĂ© ! », sur Green et Vert, (consultĂ© le )
  17. « La mise en route de la nouvelle CÎte d Ivoire par le Président Soro », sur www.conakrytime.com (consulté le )
  18. Cyril Bensimon, « CĂŽte d’Ivoire : Guillaume Soro, chronique d’un divorce annoncĂ© », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  19. « Guillaume Soro ‘dĂ©missionnera en fĂ©vrier’ », BBC,
  20. Ibrahima Bayo Jr., « Présidentielle 2020 : Guillaume Soro, en pole position pour un destin présidentiel », La Tribune,
  21. Cyril Bensimon, « « Ouattara, c’est le passĂ© » : en CĂŽte d’Ivoire, Guillaume Soro vise la premiĂšre marche », Le Monde,
  22. « Pourquoi la candidature de Guillaume Soro à la présidentielle de 2020 en CÎte d'Ivoire n'est pas une surprise », France info,
  23. Koffi Kouame et ElisĂ©e JudicaĂ«l Tiehi, « Le Civexit ou le retrait par la CĂŽte d’Ivoire de sa dĂ©claration d’acceptation de la compĂ©tence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples : un pas en avant, deux pas en arriĂšre », La Revue des droits de l’homme. Revue du Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux, no n°21,‎ (ISSN 2264-119X, DOI 10.4000/revdh.13985, lire en ligne, consultĂ© le )
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  25. AndrĂ© Silver Konan, « Affaire Guillaume Soro : la CADHP « ordonne » Ă  la CĂŽte d’Ivoire de suspendre le mandat d’arrĂȘt », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
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  51. « Guillaume Soro : « Vous ne me prendrez pas Ă  livrer des secrets d’Etat au tĂ©lĂ©phone » », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )

Annexe

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