Guillaume Soro
Guillaume Kigbafori Soro, nĂ© le Ă KofiplĂ©, sous-prĂ©fecture de Diawala, dans le dĂ©partement de FerkessĂ©dougou, est un homme d'Ătat ivoirien. Il est Premier ministre de 2007 (conformĂ©ment Ă l'accord politique de Ouagadougou) Ă 2012 et prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale ivoirienne de 2012 Ă 2019. Il est candidat Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle d'octobre 2020.
Guillaume Soro | |
Guillaume Soro, Paris en 2020 | |
Fonctions | |
---|---|
Président de l'Assemblée nationale de CÎte d'Ivoire | |
â (6 ans, 10 mois et 27 jours) |
|
Ălection | 12 mars 2012 |
RĂ©Ă©lection | 9 janvier 2017 |
LĂ©gislature | IIe et IIIe |
Prédécesseur | Mamadou Koulibaly |
Successeur | Mamadou Diawara (intérim) Amadou Soumahoro |
Ministre ivoirien de la DĂ©fense | |
â (10 mois et 26 jours) |
|
Président | Alassane Ouattara |
Premier ministre | Lui-mĂȘme |
Gouvernement | Soro III et IV |
Prédécesseur | Alain Dogou |
Successeur | Alassane Ouattara |
Premier ministre de CĂŽte d'Ivoire | |
â (10 mois et 26 jours) |
|
Président | Alassane Ouattara |
Gouvernement | Soro III et IV |
Prédécesseur | Gilbert Marie N'gbo Aké |
Successeur | Jeannot Ahoussou-Kouadio |
â (3 ans, 8 mois et 2 jours) |
|
Président | Laurent Gbagbo |
Gouvernement | Soro I et II |
Prédécesseur | Charles Konan Banny |
Successeur | Gilbert Marie N'gbo Aké |
Ministre d'Ătat, de la Reconstruction et de la RĂ©insertion | |
â (1 an, 3 mois et 7 jours) |
|
Président | Laurent Gbagbo |
Premier ministre | Charles Konan Banny |
Gouvernement | Konan Banny I et II |
Ministre ivoirien de la Communication | |
â (1 an et 4 mois) |
|
Président | Laurent Gbagbo |
Premier ministre | Seydou Diarra |
Gouvernement | Diarra II |
PrĂ©dĂ©cesseur | Lui-mĂȘme |
â (1 an et 3 mois) |
|
Président | Laurent Gbagbo |
Premier ministre | Seydou Diarra |
Gouvernement | Diarra II |
Successeur | Lui-mĂȘme |
Biographie | |
Nom de naissance | Guillaume Kigbafori Soro |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Kofiplé |
Nationalité | ivoirienne |
Parti politique | Indépendant (jusqu'en 2011) RDR (2011-2019) Indépendant (depuis 2019) |
DiplÎmé de | Université d'Abidjan, Université Paris VIII, Université Paris VII |
Religion | Catholicisme |
|
|
Premiers ministres de CÎte d'Ivoire Présidents de l'Assemblée nationale de CÎte d'Ivoire |
|
Biographie
Guillaume Kigbafori Soro est né le à Kofiplé[1]. Guillaume Soro est un Sénoufo de Ferkessédougou[2] (nord de la CÎte d'Ivoire) et est de confession catholique. PÚre de 4 enfants, il partage sa vie avec Sylvie Tagro, une Bétée du sud-ouest[2], depuis ses années de lutte estudiantine.
Son pĂšre militait au Parti dĂ©mocratique de CĂŽte dâIvoire (PDCI)[2].
Parcours universitaire
EngagĂ© politiquement (surnommĂ© le Che ou encore Bogotha), il est Ă la tĂȘte de la FĂ©dĂ©ration estudiantine et scolaire de CĂŽte d'Ivoire[3] de 1995 Ă 1998 (FESCI) alors qu'il prĂ©parait une licence d'anglais Ă l'universitĂ© FĂ©lix-HouphouĂ«t-Boigny d'Abidjan. Ă la facultĂ© des lettres, arts et sciences humaines (FLASH), il obtient une licence d'anglais et le C2 (certificat 2) de maĂźtrise sans toutefois soutenir son mĂ©moire. En dĂ©cembre 1998, il quitte la tĂȘte de la FESCI et part l'annĂ©e suivante, en 1999, poursuivre ses Ă©tudes en France oĂč il s'inscrit simultanĂ©ment aux universitĂ©s Paris-VII et Paris-VIII, respectivement pour des cours d'anglais et de sciences politiques.
En 2018, il obtient un MBA de l'Ăcole de commerce de Lyon[4].
DĂ©buts politiques
En novembre 1999, Ă la suite de la grave crise qui secoue la CĂŽte d'Ivoire, avec l'arrestation, la dĂ©tention et la condamnation de la direction du Rassemblement des rĂ©publicains (RDR), il est de retour dans son pays pour participer aux cĂŽtĂ©s de l'opposition aux mobilisations en vue de la libĂ©ration des prisonniers politiques. Il est en CĂŽte d'Ivoire lorsqu'intervient le coup d'Ătat du 24 dĂ©cembre 1999. Il avait auparavant crĂ©Ă© le Forum international des Ă©tudiants francophones (FIEF), se gardant ouvertement de s'allier politiquement au Rassemblement des rĂ©publicains d'Alassane Ouattara
En , on le voit aux cĂŽtĂ©s de Robert GuĂ©ĂŻ aprĂšs son coup d'Ătat rĂ©ussi, mais il s'oppose Ă lui et s'allie Ă Alassane Ouattara lorsque celui-ci est exclu de l'Ă©lection prĂ©sidentielle en 2000.
Responsable de la rébellion
En 2000, Laurent Gbagbo devient prĂ©sident. Avec la bienveillance du prĂ©sident burkinabĂš Blaise CompaorĂ©, il sâinstalle dans une maison modeste de Ouagadougou, oĂč il participe Ă l'organisation d'une rĂ©bellion pour renverser le nouveau chef de l'Ătat[2].
En 2002, les Forces nouvelles tentent un coup d'Ătat Ă Abidjan, mais lâopĂ©ration Ă©choue[2]. Guillaume Soro rĂ©apparaĂźt en septembre 2002, lorsque les Forces nouvelles lancent sans succĂšs une tentative de coup d'Ătat Ă Abidjan[2], en qualitĂ© de porte-parole puis secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la branche politique du Mouvement patriotique de CĂŽte dâIvoire (MPCI), qui deviennent aprĂšs les nĂ©gociations de Linas-Marcoussis, les Forces nouvelles de CĂŽte d'Ivoire, mouvement rebelle. RecherchĂ© par les militaires ivoiriens, Soro quitte le pays dĂ©guisĂ© en femme.
Le poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim des Forces nouvelles est entretemps occupĂ© par le ministre d'Ătat, ministre de la Justice, Mamadou KonĂ©.
Au gouvernement de réconciliation nationale puis de transition
Guillaume Soro participe au gouvernement de rĂ©conciliation nationale de Ă , puis d' Ă , comme ministre de la Communication. Le 28 dĂ©cembre, il est nommĂ© ministre d'Ătat, de la Reconstruction et de la RĂ©insertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny.
La signature de l'accord politique de Ouagadougou offre aux Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les Forces nouvelles désignent leur secrétaire général, Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour exercer cette fonction[5] - [6].
Guillaume Soro entre en fonction le 4 avril et son gouvernement est installé trois jours plus tard. Le gouvernement doit mettre en place notamment deux points clefs de l'accord politique de Ouagadougou : la préparation d'élections devant se tenir dans les dix mois à compter de mars 2007, puis l'unification des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) et des Forces armées nationales de CÎte d'Ivoire (FANCI).
Tentatives d'assassinat contre Guillaume Soro
Guillaume Soro a Ă©chappĂ© Ă six tentatives d'assassinat. Les deux plus marquantes sont certainement le guet-apens dans lequel il est tombĂ© dans l'enceinte de la Radiodiffusion tĂ©lĂ©vision ivoirienne (RTI) le 27 juin 2003 ainsi que lâattentat du 29 juin 2007 contre le Fokker 100 qui le transporte.
Ă la RTI, sous le prĂ©texte de l'inviter Ă faire une visite des locaux, la Direction gĂ©nĂ©rale d'alors le fait encercler Ă l'infirmerie de la maison de la tĂ©lĂ© par 300 jeunes patriotes armĂ©s, ils sâapprĂȘtaient Ă incendier le bĂątiment avec lui, quand il en est extrait de justesse.
Le vendredi 29 juin 2007, Soro échappe à un attentat à la roquette lors de l'atterrissage de l'avion dans lequel il était lors de sa venue à Bouaké. Quatre membres de son équipage sont tués et plusieurs sont griÚvement blessés[7]. Il se pourrait que les auteurs soient des éléments de son armée rebelle qui lui reprochent de ne pas avoir été consultés avant la signature de l'accord de Ouagadougou[8].
Premier ministre
Le , alors qu'Ă©clate une controverse sur les rĂ©sultats du deuxiĂšme tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle du 28 novembre, Guillaume Soro remet sa dĂ©mission Ă Alassane Ouattara qu'il reconnaĂźt comme vainqueur lĂ©gitime du second tour de l'Ă©lection face Ă Laurent Gbagbo, dont Guillaume Soro Ă©tait le Premier ministre depuis 2007. Ce dernier le reconduit dans ses fonctions de Premier ministre. Soro forme alors son nouveau gouvernement le 6 dĂ©cembre dans lequel il dĂ©tient Ă©galement le portefeuille de la DĂ©fense[9]. Le 8 dĂ©cembre, Soro accuse Laurent Gbagbo d'ĂȘtre un tricheur et de se comporter en dictateur. Il demande Ă la communautĂ© internationale de faire pression pour que Gbagbo quitte le pouvoir[10].
à la suite de la chute de Laurent Gbagbo et de l'arrivée à la présidence de la République d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro forme son quatriÚme gouvernement le , gouvernement qui prend fin le à la suite de sa démission[11] - [12].
Président de l'Assemblée nationale
Le , Guillaume Soro est Ă©lu Ă l'unanimitĂ© prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale[13], ce qui fait de lui le deuxiĂšme personnage de l'Ătat.
Son mandat est marqué par une activité accrue et d'un rÎle renforcé du parlement. Il est par ailleurs amené à effectuer plusieurs voyages diplomatiques, notamment en Europe et en Asie. En mai 2016, lors de la 14e Conférence parlementaire afro-arabe, Guillaume Soro est désigné président de cet organe parlementaire, cadre d'échanges entre les députés africains et leurs homologues du monde arabe[14]. Il est également membre de l'Assemblée des parlementaires francophones.
En tant que président de l'Assemblée nationale, il centre ses actions principalement sur la jeunesse, les questions sociales, mais également sur les questions liées à l'environnement[15]. Il souhaite notamment que la CÎte d'Ivoire recoure davantage aux énergies renouvelables, objectif qu'il réaffirme à quelques semaines de la COP21, en septembre 2015 déclarant que "la question de l'écologie reste une préoccupation majeure"[16].
Il appelle rĂ©guliĂšrement Ă une lutte plus efficace contre les inĂ©galitĂ©s et Ă une croissance plus inclusive en assurant une meilleure rĂ©partition des fruits de la croissance. Lors de son discours de Nouvel An au personnel de lâAssemblĂ©e nationale et aux dĂ©putĂ©s, il invite d'ailleurs ces derniers Ă placer la derniĂšre annĂ©e de la lĂ©gislature sous « le sceau du social et de la solidaritĂ© aux plus vulnĂ©rables »[17]. Il dĂ©clare Ă©galement lâannĂ©e 2016 comme « annĂ©e de la solidaritĂ© »[17].
Au lendemain de l'attentat de Grand-Bassam en 2016, Guillaume Soro fait part de ses propositions de rĂ©formes en matiĂšre sĂ©curitaire[15]. Il propose ainsi de crĂ©er des unitĂ©s antiterroristes ou des forces spĂ©ciales afin de faire face Ă la menace terroriste grandissante[15]. Selon lui, une rĂ©forme des services de renseignements ivoiriens, afin de donner plus de place au renseignement humain, sâavĂšre nĂ©cessaire, ainsi quâune meilleure coopĂ©ration entre les services de renseignements rĂ©gionaux. Afin dâapaiser les tensions religieuses susceptibles dâĂȘtre exploitĂ©es par mouvements terroristes, il se prononce en faveur dâun Ătat laĂŻc et appelle Ă une pacification des relations entre le Nord musulman et le Sud chrĂ©tien et animiste[15].
Il est réélu président de l'assemblée nationale en 2017[2].
Ă l'issue des mutineries de janvier et mai 2017, lâancien chef rebelle est accusĂ© par une partie de l'entourage du prĂ©sident Ouattara d'avoir encouragĂ© voire fomentĂ© ces derniĂšres, la presse internationale se faisant l'Ă©cho de son rĂŽle trouble[2]. Ces accusations se fondent notamment sur la dĂ©couverte d'un important stock dâarmes Ă BouakĂ© dans une maison appartenant Ă son directeur du protocole Souleymane KamagatĂ© KonĂ© alias « Soul to Soul », et ce bien que Guillaume Soro assure que les armes Ă©taient stockĂ©es lĂ depuis la crise postĂ©lectorale de 2011[2].
Ă la suite des vives tensions qui l'opposent au prĂ©sident Ouattara Ă la suite de cette affaire, le chef de l'Ătat annonce fin janvier que Soro prĂ©sentera sa dĂ©mission du poste de prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale le mois suivant. Soro ne rejoint pas le nouveau parti Rassemblement des houphouĂ«tistes pour la dĂ©mocratie et la paix, dirigĂ© par Ouattara et annonce sa dĂ©mission le 8 fĂ©vrier 2019, au cours d'une session extraordinaire de l'AssemblĂ©e nationale[18] - [19].
Candidature Ă la prĂ©sidence, mandat d'arrĂȘt international et condamnation Ă perpĂ©tuitĂ©
En octobre 2019, Soro annonce sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre 2020[20].
Dans la foulĂ©e de l'annonce de sa candidature, Guillaume Soro lance un « mouvement citoyen », GĂ©nĂ©ration et Peuples solidaires, qui vise Ă rĂ©unir l'ensemble des organisations pro-Soro (ComitĂ© politique, Mouvement pour la promotion des nouvelles valeurs en CĂŽte dâIvoire - MVCI, Rassemblement pour la CĂŽte d'Ivoire - RACI, Alliance nationale pour le changement - ANC) en vue de l'Ă©lection prĂ©sidentielle[21] - [22].
En octobre, Soro annonce son retour en CĂŽte d'Ivoire pour le 9 novembre aprĂšs six mois Ă l'Ă©tranger[21].
Le 20 dĂ©cembre 2019, le TrĂ©sor saisit le Procureur de la RĂ©publique dâune plainte contre Guillaume Soro et autres pour des actes de concussion et des faits de dĂ©tournement de deniers publics commis en 2007 alors quâil occupait les fonctions de Premier ministre[23]. Trois jours plus tard, le Procureur de la RĂ©publique annonce que la Direction de la surveillance du territoire lâa informĂ© que Guillaume Soro, qui sĂ©journait Ă lâĂ©tranger, projetait dâattenter Ă lâautoritĂ© de lâĂtat et Ă lâintĂ©gritĂ© du territoire national. Un mandat d'arrĂȘt international est Ă©mis le mĂȘme jour pour « tentative d'atteinte Ă l'autoritĂ© de l'Ătat et Ă l'intĂ©gritĂ© du territoire national »[24].
Saisie par Guillaume Soro, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples demande fin avril 2020 la suspension de l'exĂ©cution du mandat d'arrĂȘt international contre Soro et la remise en libertĂ© de 19 de ses proches ou partisans de Soro qui ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s depuis dĂ©cembre 2019[25] - [26]. Cette dĂ©cision pousse la CĂŽte d'Ivoire a retirer la capacitĂ© des personnes privĂ©es de saisir la CADHP
Le 28 avril, s'ouvre Ă Abidjan un procĂšs contre Soro pour « dĂ©tournements de fonds et blanchiment » : il lui est reprochĂ© l'achat d'une villa dans le quartier rĂ©sidentiel de Marcory en 2007 avec des fonds de l'Ătat. Le procĂšs se dĂ©roule sans Soro, en exil et sans ses avocats qui dĂ©noncent une parodie de procĂšs. AprĂšs un procĂšs de 3 heures, Soro est reconnu coupable de « recel de dĂ©tournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux ». Il est condamnĂ© Ă 20 ans de prison, 4,5 milliards de francs CFA d'amende et Ă la privation de ses droits civiques pendant cinq ans. Un nouveau mandat d'arrĂȘt est Ă©mis[27] - [28] - [29]. Ce procĂšs est dĂ©crit par beaucoup d'observateurs comme « un rĂšglement de compte politique »[30].
Début mai, une nouvelle plainte est déposée à Paris par l'association suisse Civitas Maxima contre Soro. Il est accusé de « crimes de guerre », « assassinat » et « torture » dans deux événements : des morts causés par ses troupes lors de combats pendant la guerre civile en juin 2004 et l'enlÚvement et la mort d'IB en avril 2011[31] - [32] - [33].
En octobre 2020, le procureur Richard Adou accuse Soro et une vingtaine de ses proches de « complot et atteinte contre la sĂ©curitĂ© de l'Ătat »[34].
En novembre 2020, le président français Emmanuel Macron déclare que la présence de Soro en France « n'est pas souhaitée » aprÚs l'appel de Soro à une insurrection en CÎte d'Ivoire pour protester contre le troisiÚme mandat contesté du président Alassane Ouattara. Selon RFI, la France aurait demandé à Soro de quitter le territoire français[35].
En mai 2021, Guillaume Soro est jugĂ© par contumace pour « atteinte Ă lâautoritĂ© de lâĂtat », « complot » et « diffusion de fausses informations tendant Ă jeter le discrĂ©dit sur les institutions et le moral des populations ». Une vingtaine de ses proches sont aussi jugĂ©s dans ce procĂšs[36].
Le 23 juin 2021, il est condamnĂ© Ă la prison Ă perpĂ©tuitĂ© dans l'affaire de la tentative de coup d'Ătat en dĂ©cembre 2019. La justice ivoirienne Ă©met Ă son encontre un mandat d'arrĂȘt international[37].
En mars 2023, Guillaume Soro saisit la Cour européenne des droits de l'homme. Il s'oppose à la procédure lancée contre lui en France en 2020 : il estime disposer de l'immunité pour les violences dénoncées dans la plainte car elles ont été commises lors de son mandat de Premier ministre[38] - [33].
Polémiques et affaires judiciaires
Guillaume Soro est Ă©claboussĂ© en par une affaire de traite d'ĂȘtres humains impliquant une ancienne compagne de Soro, Kadidia Sy, et deux nourrices burkinabĂ©s, maltraitĂ©es entre 2007 et 2010 en France. Les deux employĂ©es ont l'une aprĂšs l'autre saisi le ComitĂ© contre l'esclavage moderne qui signala le cas Ă la justice française[39]. L'ex-compagne de Guillaume Soro est finalement condamnĂ©e Ă un an de prison en [40].
Affaire des écoutes téléphoniques au Burkina Faso
En novembre 2015, une Ă©coute tĂ©lĂ©phonique entre deux voix attribuĂ©es Ă Soro et Djibrill BassolĂ© est diffusĂ©e. Elle montre l'implication supposĂ©e de Soro dans le coup d'Ătat de septembre 2015 au Burkina Faso, aux cĂŽtĂ©s des putschistes, proches de Blaise CompaorĂ©. La voix avoue aussi ĂȘtre Ă l'origine des exĂ©cutions des hommes politiques ivoiriens DĂ©sirĂ© Tagro et Ibrahim Coulibaly. Soro nie toutefois l'authenticitĂ© de cette Ă©coute[41]. En janvier 2016, le Burkina Faso Ă©met un mandat d'arrĂȘt international Ă l'encontre de Soro pour son implication supposĂ©e dans le coup d'Ătat de septembre[42].
En fĂ©vrier 2016, une expertise rĂ©alisĂ©e par Norbert Pheulpin, membre du collĂšge national des experts judiciaires en acoustique, et commandĂ©e par un avocat français, William Bourdon, vient corroborer la thĂšse du montage[43]. On peut effectivement lire dans les conclusions de l'analyse rĂ©digĂ©es par l'expert que « la piĂšce audio concernĂ©e ne peut ĂȘtre prĂ©sentĂ©e comme Ă©tant l'enregistrement intĂšgre d'une interception tĂ©lĂ©phonique classique (...) l'hypothĂšse d'une intervention de type montage peut ĂȘtre objectivement retenue »[43]. La justice militaire burkinabĂš renonce le 6 juin 2016 Ă son mandat d'arrĂȘt contre Guillaume Soro[44], demandant Ă la CĂŽte d'Ivoire elle-mĂȘme de poursuivre Guillaume Soro[45].
Rapport de l'ONU sur la violation de l'embargo
En parallĂšle, le 4 avril 2016, lâONU[46] publie un rapport selon lequel Guillaume Soro aurait constituĂ© illĂ©galement un arsenal militaire en violation de l'embargo international[47] - [48] - [49]. Le gouvernement exprime aussitĂŽt des doutes sur le document qu'il reconnait ne pas encore avoir eu en sa possession pour vĂ©rification[50]. De son cĂŽtĂ©, Guillaume Soro dĂ©clare dans un entretien avec le journal Le Monde que « ce n'est pas sĂ©rieux, ce rapport n'Ă©chappe pas Ă la rĂšgle des raccourcis et des ragots », prĂ©cisant que de prĂ©cĂ©dentes affirmations avancĂ©es auparavant par le mĂȘme groupe d'experts se sont rĂ©vĂ©lĂ©es fausses[51].
Tentative d'assassinat
Le 4 Juillet 2023, Un juge dâinstruction a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© pour enquĂȘter sur les conditions de la mort, en avril 2011 Ă Abidjan, du chef du « commando invisible », Ibrahim Coulibaly, tombĂ© sous les balles de militaires ivoiriens. Dans cette affaire, lâancien Premier ministre fait lâobjet dâune plainte pour torture et assassinat dĂ©posĂ©e en mai 2020..
Culture
Guillaume Soro est cité dans les paroles de la chanson Premier Gaou du groupe ivoirien Magic System.
Références
- « Qui est Soro Guillaume Kigbafori - Abidjan.net Qui est Qui ? », sur business.abidjan.net (consulté le )
- Anna Sylvestre-Treiner, « CĂŽte dâIvoire : lâaffaire de trop pour Guillaume Soro ? », Jeune Afrique,â (lire en ligne)
- FESCI, syndicat ou mafia?, Jeune Afrique, 8 février 2008
- La RĂ©daction, « CĂŽte-dâIvoire: Soro obtient son MBA en Finances », sur Connectionivoirienne.net, (consultĂ© le )
- Guillaume Soro désigné premier ministre, Fraternité Matin, 26 mars 2007
- « Le Président Gbagbo a signé le décret hier : Soro, nouveau Premier ministre »
- (en) Rockets fired at Ivorian PM plane, BBC News, 29 juin 2007
- journal de la radio Africa n°1 (29 juin 2007)
- DĂ©pĂȘche AFP, le 6 dĂ©cembre 2010.
- « Gbagbo est "un dictateur" et doit partir, déclare Soro », Agence France-Presse, 8 décembre 2010
- « CÎte d'Ivoire : le PM démissionne », Le Figaro, 8 mars 2012.
- « CÎte d'Ivoire / Législatives : Le Premier ministre a remis sa démission (officiel) », abidjan.net, 8 mars 2012.
- « CÎte d'Ivoire : Guillaume Soro élu président de l'Assemblée nationale à l'unanimité », Jeune Afrique, 12 mars 2012.
- « Conférence parlementaire afro-arabe/ Guillaume Soro élu président pour 2 ans » (consulté le )
- « CĂŽte d'Ivoire - Guillaume Soro : "Le panafricanisme dont je rĂȘve est celui d'une Afrique sans frontiĂšres et sans entraves" » (consultĂ© le )
- « LâĂ©conomie verte en CĂŽte dâIvoire, une nĂ©cessitĂ© autant quâune opportunitĂ© ! », sur Green et Vert, (consultĂ© le )
- « La mise en route de la nouvelle CÎte d Ivoire par le Président Soro », sur www.conakrytime.com (consulté le )
- Cyril Bensimon, « CĂŽte dâIvoire : Guillaume Soro, chronique dâun divorce annoncĂ© », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Guillaume Soro âdĂ©missionnera en fĂ©vrierâ », BBC,
- Ibrahima Bayo Jr., « Présidentielle 2020 : Guillaume Soro, en pole position pour un destin présidentiel », La Tribune,
- Cyril Bensimon, « « Ouattara, câest le passĂ© » : en CĂŽte dâIvoire, Guillaume Soro vise la premiĂšre marche », Le Monde,
- « Pourquoi la candidature de Guillaume Soro à la présidentielle de 2020 en CÎte d'Ivoire n'est pas une surprise », France info,
- Koffi Kouame et ElisĂ©e JudicaĂ«l Tiehi, « Le Civexit ou le retrait par la CĂŽte dâIvoire de sa dĂ©claration dâacceptation de la compĂ©tence de la Cour africaine des droits de lâhomme et des peuples : un pas en avant, deux pas en arriĂšre », La Revue des droits de lâhomme. Revue du Centre de recherches et dâĂ©tudes sur les droits fondamentaux, no n°21,â (ISSN 2264-119X, DOI 10.4000/revdh.13985, lire en ligne, consultĂ© le )
- Le Point Afrique, « CĂŽte d'Ivoire : Guillaume Soro visĂ© par un mandat d'arrĂȘt international - Le Point », sur Le Point, lepoint.fr, (consultĂ© le ).
- AndrĂ© Silver Konan, « Affaire Guillaume Soro : la CADHP « ordonne » Ă la CĂŽte dâIvoire de suspendre le mandat dâarrĂȘt », Jeune Afrique,â (lire en ligne)
- « Mandat d'arrĂȘt suspendu pour Guillaume Soro: les avocats de l'Ătat ivoirien rĂ©agissent », RFI,
- « ProcÚs de Soro Guillaume ce mardi en CÎte d'Ivoire », BBC,
- Vincent Duhem, « CĂŽte dâIvoire : Guillaume Soro condamnĂ© Ă 20 ans de prison ferme », Jeune Afrique,â (lire en ligne)
- Vincent Duhem, « Affaire Guillaume Soro : retour sur la condamnation qui obscurcit lâavenir du candidat Ă la prĂ©sidentielle », Jeune Afrique,â (lire en ligne)
- Cyril Bensimon, « En CĂŽte dâIvoire, la vieille garde ne veut rien lĂącher », Le Monde,â (lire en ligne)
- « CĂŽte dâIvoire : Guillaume Soro visĂ© par une plainte en France pour « crimes de guerre » », Jeune Afrique,â (lire en ligne)
- « Guillaume Soro visé par une plainte en France, pour «assassinat» et «crimes de guerre» », Radio France internationale,
- « CĂŽte dâIvoire: l'ex-Premier ministre Guillaume Soro saisit la Cour europĂ©enne des droits de l'homme », Radio France internationale,
- « CĂŽte dâIvoire : Guillaume Soro accusĂ© de « complot » contre lâĂtat », Jeune Afrique,â (lire en ligne)
- « Guillaume Soro désormais indésirable sur le sol français », Radio France internationale,
- « CĂŽte dâIvoire : avant le procĂšs des pro-Soro, Alain Lobognon se met en retrait de la politique », Jeune Afrique,
- KOACI, « CÎte d'Ivoire: Le Tribunal criminel confirme la prison à vie pour Guillaume Soro, ses deux frÚres ainsi qu'Alain Lobognon et Sékongo Félicien écopent de 17 mois », sur KOACI (consulté le )
- « Cette mystérieuse plainte qui prive Guillaume Soro de son assurance-vie en France », sur Jeune Afrique (consulté le )
- Sia Kambou, « Une compagne de Guillaume Soro poursuivie pour traite dâĂȘtres humains » [web], sur rfi.fr, (consultĂ© le ).
- Sylvain Mouillard, « Un an de prison avec sursis pour l'ex-maßtresse de Guillaume Soro » [web], sur liberation.fr, (consulté le )
- Cyril Bensimon, « Une « Ă©coute » potentiellement explosive pour la CĂŽte dâivoire et le Burkina Faso », Le Monde,
- Benjamin Roger, « CĂŽte dâIvoire : la justice burkinabĂš Ă©met un mandat dâarrĂȘt international contre Guillaume Soro », Jeune Afrique,
- Christophe ChĂątelot, « Doutes sur lâauthenticitĂ© de lâenregistrement qui trouble les relations entre Burkina Faso et CĂŽte dâIvoire », Le Monde.fr,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
- « Burkina Faso: annulation des mandats dâarrĂȘt contre Soro et CompaorĂ© - RFI » (consultĂ© le )
- « Putsch manquĂ© : le Burkina Faso demande Ă la CĂŽte dâIvoire de poursuivre Guillaume Soro », Le Monde.fr,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
- « Document officiel des Nations Unies », sur www.un.org (consulté le )
- Fanny Pigeaud, « Guillaume Soro, n°2 de l'Etat ivoirien, et ses milices sont armés jusqu'aux dents », mediapart.fr, 12 avril 2016.
- « CÎte d'Ivoire : selon des experts de l'ONU, Guillaume Soro et les FN ont violé l'embargo sur les armes - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- « CĂŽte dâIvoire : Guillaume Soro et son arsenal, vu par Polman », Le Monde.fr,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
- « CÎte d'Ivoire: Le Gouvernement doute du rapport de l'ONU accusant Guillaume Soro - Koaci Infos », sur KOACI (consulté le )
- « Guillaume Soro : « Vous ne me prendrez pas Ă livrer des secrets dâEtat au tĂ©lĂ©phone » », Le Monde.fr,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
Annexe
Articles connexes
- Gouvernements Banny I et II
- Liste des présidents d'assemblée parlementaire