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SĂ©noufos

Les SĂ©noufo (ou SiĂ©na, nom qu'ils se donnent, ou encore SĂ©nĂ©fo, SĂ©nĂ©, SyĂ©nambĂ©lĂ© ou Bamana), constituent une population d'Afrique de l'Ouest qui comprend une trentaine de sous-groupes, partagĂ©s entre le sud du Mali (principalement dans la rĂ©gion de Sikasso), le Burkina Faso et le nord de la CĂŽte d’Ivoire, oĂč se trouve Korhogo, leur centre principal. Le peuple sĂ©noufo est l'un des plus importants peuples de CĂŽte d’Ivoire dont il reprĂ©sente 9,7 % de la population[4]. Les SĂ©noufo reprĂ©sentent environ 1 500 000 personnes rĂ©parties en plus d’une trentaine de sous-groupes[5]. Chaque sous-groupe Ă  ses propres caractĂ©ristiques mais ils partagent plusieurs traits culturels qui en font l’unitĂ© : la langue, les patronymes, l’organisation sociale et religieuse.

SĂ©noufo
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Femmes sénoufo en CÎte d'Ivoire.
Populations importantes par région
Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso 305 800 (2005)[1]
Drapeau du Mali Mali 2,2 millions (2013)[2]
Drapeau de la CĂŽte d'Ivoire CĂŽte d'Ivoire 2,4 millions (2017)[3]
Autres
Langues Langues sénoufo
Religions Islam, Christianisme, Animisme
Ethnies liĂ©es Minianka, Niarafolos, TchĂ©balas, Tagbanas/Tagouanas, Nanfarans, Fodonons, Palakas, KafibĂ©lĂ©s, KadilĂ© (Tengrela), TĂšninwĂ©rĂȘ (Boundiali), Tagba/Tagban (CĂŽte d'Ivoire/Burkina Faso/Mali),Karaboro (CĂŽte d'Ivoire/Burkina Faso)
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Carte de répartition

La société sénoufo reste dominée par les agriculteurs, qui pratiquent à la fois les cultures vivriÚres (mil, maïs, riz, igname) et commerciales (arachide, coton)[6].

Ethnonyme

Le mot SĂ©noufo, qui dĂ©rive du mot sĂ©nanbĂšle lui-mĂȘme composĂ© des mots sĂ©gi (champ) et nanbĂ©le (hommes) signifie « ceux qui travaillent au champ »[7].

Lexique des noms: Masculin/Féminin par ordre alphabétique

1er Fils / Fille = ZIE / GNELE

2ùme Fils/ Fille = Zana / GNÔH

3ùme Fils/ Fille = N’GOLO / GNIRE

4ùme Fils/ Fille = BÊH / BARA

5ùme Fils/ Fille = DÔH / ZELE

6Ăšme Fils/ Fille = MBAHA / GNAMAN

7Ăšme Fils/ Fille = GNANMAN

8Ăšme Fils/ Fille = SELA[7]

Répartition géographique

En CÎte d'Ivoire, les Sénoufo se trouvent autour des villes de Boundiali, Madinani et Séguélon, Tengréla, Korhogo, Ferkessédougou, Katiola, Dabakala.

Au Mali, l’ethnie se trouve dans les villes de Sikasso, Yorosso, Koutiala ou encore à Kati.

Sous-groupes

Les Sénoufo sont subdivisés en une trentaine de groupes parmi lesquels :

  • les Pongala dans la sous-prĂ©fecture de KassĂ©rĂ© ;
  • les Niarafolo (ou Niarafoplo) essentiellement dans le dĂ©partement de FerkessĂ©dougou ;
  • les TchĂ©bara (ou TchĂ©bala) dans le dĂ©partement de Korhogo ;
  • les Tagouana (ou Tagbana) de TafirĂ© Ă  Katiola ;
  • les Nafanra (ou Nafaga/Nanfaran) dans les sous-prĂ©fectures de Karakoro, Napie, Komborodougou, SinĂ©matiali, etc. ;
  • les Fodonon (qui dansent le boloye appelĂ©e communĂ©ment danse panthĂšre) Ă  Lataha, WaranienĂ©, MorovinĂ©, Plagbo, Breh ;
  • les Gbato Ă  SĂ©guĂ©lon et Madinani, Ganaoni et Dianra ;
  • les KafibĂ©lĂ© Ă  Sirasso, Dagba, Nafoun et Kanoroba ;
  • les Nafana, Kadile, GbandjĂ©, FononbelĂ©, Kagnin, Tiembara, PogabelĂ© dans les dĂ©partements de Boundiali, Kouto et TingrĂ©la ;
  • les Tagbas/Tagbans Ă  NiellĂ©, Pogo (en CĂŽte d'Ivoire) et au sud-ouest du Burkina Faso et au sud-est du Mali ;
  • les Palaka ;
  • les KafibĂ©lĂ© ;
  • les NanerghĂ©, les SĂ©nar et les Kar (Karaboro) dans la rĂ©gion des Cascades au sud du Burkina Faso ;
  • les Minianka ou Mamaala ; ils sont installĂ©s dans les cercles de Koutiala et de San, au Mali, au Burkina Faso et, en CĂŽte d'ivoire dans la rĂ©gion de TingrĂ©la.
  • les Djimini dans le dĂ©partement de Dabakala. Les Djimini sont subdivisĂ©s en plusieurs sous groupes et parlent pour chacun d'eux, un dialecte parfois trĂšs distinct de leurs "cousins". Ainsi ils sont essentiellement regroupĂ©s en fonction de leur proximitĂ© en sous-prĂ©fecture dans le dĂ©partement de Dabakala : Dabakala, Bassawa, BoniĂ©rĂ©dougou, Foumbolo. Ces derniers ont Ă©tĂ© les premiers occupants des rĂ©gions du centre-est de la CĂŽte-d'Ivoire. Et ont subi beaucoup d'influence Ă  la suite de l'arrivĂ©e des vagues migratoires des Diouala dans un premier temps, et des Akan dans un second lieu.
  • les Gouin Ă  Ouangolodougou et FerkessĂ©dougou

Histoire

La premiĂšre Ă©tape de la pĂ©nĂ©tration du peuple sĂ©noufo en CĂŽte d’Ivoire se dĂ©roule du Xe au XVe siĂšcle, et la deuxiĂšme au XVIe siĂšcle. Les SĂ©noufos sont les premiers habitants de l'actuelle CĂŽte d'Ivoire. Les SĂ©noufos sont avec le groupe des MandĂ©s et les Krous, habitants les plus anciens de leur rĂ©gion respective, de l’actuelle CĂŽte d’Ivoire.

Ces peuples fonctionnent en chefferies et cela s'explique par :

  • la croissance dĂ©mographique, qui a poussĂ© certains peuples, spĂ©cialement les SĂ©noufo, Ă  se dĂ©placer Ă  la recherche de nouvelles terres ;
  • le dĂ©veloppement du commerce transsaharien qui portait essentiellement sur la cola et l’or ; en particulier, les peuples MandĂ©, Akan et Krou ;
  • l’expansion des grands empires du Soudan a fait fuir certains peuples, soucieux d’échapper aux conquĂȘtes militaires et de garder leur autonomie, leur ordre social et leur ordre religieux. Les SĂ©noufo Ă©tant un peuple Ă©minemment pacifique et travailleur de la terre ont cherchĂ© Ă  Ă©viter tous les types des conflits.

On dĂ©signe par SiĂ©nĂ©fo les premiers occupants du SiĂ©nĂ©, rĂ©gion situĂ©e entre San, Ă  l’est du Mali, et Nouna Ă  la frontiĂšre du Burkina avec le Mali. Les SiĂ©nĂ©fos seraient installĂ©s depuis une Ă©poque trĂšs ancienne au nord-est de la CĂŽte d’Ivoire, dans le Pays du Sel. Ils arrivĂšrent probablement au dĂ©but du deuxiĂšme millĂ©naire, en mĂȘme temps que les Koulango et les Lobi au nord-est de la CĂŽte d’Ivoire.

En fait, les langues de ces trois peuples appartiennent au groupe « Gur »[8], aussi appelĂ©es VoltaĂŻque[9]. Ils partagent aussi les mĂȘmes fonds d’institution et de culture, notamment le systĂšme matrilinĂ©aire[10]. En effet, le rĂŽle principal est jouĂ© par la famille de la mĂšre. Donc, on pourrait penser qu’au dĂ©but ils avaient quelques types de relations entre eux.

Les SiĂ©nĂ©fo furent les premiers Ă  s’installer dans l’espace compris entre le BaoulĂ© (dans l’actuel Mali) et la Volta Noire (dans l’actuel Burkina Faso)[11].

Les ancĂȘtres connus des SĂ©noufo sont les Pallaka (ou Falafala) et les Myoro qui vivaient de la chasse et la cueillette. Ils Ă©taient installĂ©s dans les rĂ©gions septentrionales du pays SĂ©noufo actuel. Il y eut aussi des Ă©lĂ©ments voltaĂŻques descendus Ă  une date reculĂ©e de la rĂ©gion comprise entre Banfora, Bougouni et Sikasso.

Les Pallakas avaient pour habitat originel le village de Ténigréra, dans les environs de la ville historique de Kong. Ils étaient considérés comme les maßtres de la terre. Mais sous la pression des immigrants ultérieurs, notamment les Mandé du nord, ils se disperseront dans la région de Ferkessédougou.

Les Myoros étaient initialement installés sur la rive droite du Comoé. Ils étaient des excellents chasseurs et de grands guérisseurs.

Ce sont sans doute, ces deux groupes qui sont supposés avoir eu les premiers contacts avec les fameux « mandébélé »[12] ou petits hommes aux pieds retournés, dont ils héritent les cérémonies initiatiques tels que le « poro ». Ainsi comme des techniques de chasse dont les « dozo » gardent encore jalousement le secret.

Ces ancĂȘtres des actuels SĂ©noufos menaient une vie quasi-nomade de ramasseurs et de chasseurs. Ils cherchaient un gibier plus abondant et partirent de Koutiala au Mali vers le XIe ou XIIe siĂšcle[13]. Ils Ă©migrĂšrent peu Ă  peu vers le Pays de la Kola, vers le sud[14] jusqu’à ce qu’ils se trouvent bloquĂ©s par les forĂȘts de la zone tropicale.

Cependant, les versions d’origine « maliennes » dont se rĂ©clament les grandes familles sĂ©noufo restent Ă  prouver. En fait, ces versions sont pour la plupart dues Ă  des influences culturelles du monde des MandĂ©, les MalinkĂ©. Les familles maraboutiques mandĂ©, installĂ©es autour des grands chefs sĂ©noufos, ne pouvaient admettre que leurs maĂźtres disent venir d’un autre pays que le leur.

Les SĂ©noufo, pour leur part, grands admirateurs de la culture du monde mandĂ© prĂ©tendaient, jusqu’à une date rĂ©cente, rehausser la grandeur de leurs chefferies en les rattachant aux origines historiques des MandĂ© du Sahel et des savanes soudano-guinĂ©ennes.

Le processus de formation des SĂ©noufo, processus historique de fusion de groupes divers comprenant des autochtones et des Ă©migrĂ©s remonte Ă  la protohistoire et s’achĂšve au cours du premier millĂ©naire de notre Ăšre. C’est du mĂ©lange de ces populations que sont issus les SĂ©noufos actuels.

Cette formation a connu deux grandes phases :

  1. la création de villages ;
  2. l’organisation d’un systĂšme de bois sacrĂ©s hiĂ©rarchisĂ©s.

Des SĂ©noufo fondĂšrent Katiola, puis occupĂšrent petit Ă  petit tout l’espace compris entre les localitĂ©s actuelles de Bouna, Prikro, Mankono, SĂ©guĂ©la, Touba et OdiennĂ© en CĂŽte d’Ivoire, espace probablement inhabitĂ© Ă  l’époque.

Les Sénoufos ont fondé aussi Kong[15], Dabakala, Kanangoro et Boundiali.

Du XIIIe au XIVe siÚcle naßt à son tour Korhogo, qui signifie « héritage » en langue locale. Cette ville est la « capitale » actuelle du pays sénoufo.

Par vagues successives, le peuple occupe un espace gĂ©ographique immense dont les limites sont grossiĂšrement marquĂ©es par les localitĂ©s actuelles d’OdiennĂ©, Touba, SĂ©guĂ©la, Mankono, la zone nord du pays BaoulĂ©, Bondoukou et Bouna.

Le peuplement sĂ©noufo, couvrant un espace gĂ©ographique relativement Ă©tendu, sera peu perturbĂ© par l’implantation mandĂ©, qui sera au contraire coupĂ©e en deux par le territoire sĂ©noufo.

Les Mandé se sont implantés autour du XIIIe siÚcle dans les régions de Kong, Korhogo, Boundiali, Odienné, Dabakala, Bondoukou et Bouna.

À l'origine, les immigrants mandĂ©s n’ayant d’autres prĂ©occupations que le commerce sont favorablement accueillis. Ils introduisent dans le pays le tissage et les mĂ©tiers du cuir.

Par ailleurs, ils s’intĂšgrent Ă  leur nouveau milieu, parlent le sĂ©nanri et deviennent mĂȘme Ă  l’origine de quelques-uns des rituels les plus cĂ©lĂšbres du pays sĂ©noufo : le « korobla »[16].

Les emprunts sont rĂ©ciproques. Outre l’initiation au « korobla », les SĂ©noufos s’enrichissent Ă©galement des techniques de quelques autres mĂ©tiers venus du Mali et acquiĂšrent des nouvelles habitudes alimentaires.

Ainsi, se crĂ©e un Ă©quilibre culturel favorisant des rapports de bon voisinage qui seront rompus avec l’avĂšnement des derniers arrivants mandingues (Ligbi, SoninkĂ© et Dioula) de la premiĂšre moitiĂ© du XVIe siĂšcle pour leurs raisons suivantes :

  • Ă©conomiques : importance de certains centres commerciaux tels que Bobo-Dioulasso, dĂ©couverte d’un gisement d’or prĂšs de Begho, commerce avec le Soudan par les Bas-Bandama. Aussi autour de Kong et en pays Djimini et Lobi ;
  • politiques : l’Empire du Mali avait perdu sa puissance, alors quelques chefs guerriers sont venus s’installer dans le territoire habitĂ© par les SĂ©noufo[17] ;
  • religieuses : les MalinkĂ©s voulaient convertir les SĂ©noufos Ă  l'islam par force. Mais aussi en recherchant la noix de cola qui Ă©tait un Ă©lĂ©ment indispensable au moment de donner le nom au nouveau-nĂ©, pendant la cĂ©lĂ©bration d'un mariage ou pour toutes autres cĂ©rĂ©monies prestigieuses.

TantÎt, ils entretiennent leurs hÎtes des principes de la foi musulmane, ou ils se contentaient de mettre à leur disposition leurs connaissances et puissances « spirituelles », leur fabricant des « safy » ou « sÚbÚ » (sorte de talisman pour protéger du mauvais sort).

Quelques fois ils s’adressent au « narigbafolo »[18] pour se donner les garanties d’obtenir plus aisĂ©ment l’adhĂ©sion des autres membres de la communautĂ© s’il parvenait au prĂ©alable Ă  la conversion du chef du village.

Ainsi, les SĂ©noufo vont Ă©migrer dans trois directions principales :

  • vers la rĂ©gion de Bobo-Dioulasso au nord-est. Ces SĂ©noufo sont un mĂ©lange culturel de Samogho, Lobi, Tuka, Toussian et Bobo-Dioula. Leur rayon d’influence s’étend toujours Ă  Sikasso et aussi Ă  Bobo-Dioula ;
  • vers celle de Bondoukou et de Begho Ă  l'est. Pendant le XVIIIe siĂšcle, des commerçants Dioula s’établirent parmi les SĂ©noufo du sud parce qu’ils frĂ©quentaient le grouillant et important marchĂ© de Katiola. Ils arrivĂšrent Ă  appartenir aux classes dominantes sĂ©noufo et Ă  en avoir des dirigeants parmi eux ;
  • vers le sud entre le Bandama et le Nzi jusqu’à la rĂ©gion de BouakĂ©. Ces SĂ©noufo sont un mĂ©lange culturel d’immigrants des alentours d’OdiennĂ© et Fourou qui depuis des siĂšcles s'Ă©taient mariĂ©s avec les groupes du Royaume de KĂ©nĂ©dougou, le « Pays de la LumiĂšre » fit Ă©tablir pendant le IXe siĂšcle Sikasso Ă©tait son capital. Si bien que, l'islam Ă©tait la religion officielle. celle ci fut acceptĂ©e seulement par l’élite du Royaume et les chefs locaux.

Les Baoulé arrivÚrent vers le milieu du XVIIIe siÚcle. Ils étaient constitués par des groupes Akan différents :

  • les Alanguira, issus des Denkyira et arrivĂ©s vers 1720. Cette migration arrive Ă  l’immense plateau couvert de savane qui Ă©tait occupĂ© par des populations Ă©parses de Gouros et de SĂ©noufos. Donc, ils leur soumettaient et prirent possession du pays ;
  • les Assabou, issus d’Asante et arrivĂ©s en 1765. Cette migration soumet les Alanguira de Sakassou, les SĂ©noufo, les Gouro et les MandĂ©. Ainsi Akoua BonĂŻ instaure le royaume baoulĂ© de Sakassou.

Les SĂ©noufo qui s’étaient installĂ©s Ă  BouakĂ© ont Ă©tĂ© repoussĂ©s pendant le XVIIIe siĂšcle par les BaoulĂ©s, qui se taillent un royaume dans le centre de la CĂŽte d’Ivoire. Donc, ils se sont installĂ©s finalement dans le territoire compris entre les fleuves Bandama et le ComoĂ©.

Les sources sont convergentes pour indiquer que l’émigration sĂ©noufo s'est effectuĂ©e en plusieurs Ă©tapes, probablement clan par clan.

Ces clans Ă©taient remarquablement structurĂ©s sur le plain social mais ils ne s’organisaient pas en royaume. VoilĂ  pourquoi on connaĂźt trĂšs peu de noms propres de l’histoire sĂ©noufo. Il y a environ une trentaine de sous-groupes sĂ©noufo qui conservent fortement leur identitĂ© culturelle.

Les Sénoufo possédaient des armées semblables à ceux du peuple mandingue, principalement composées de fantassins et de cavaliers. Les batailles menées par les royaumes, tara ou les chefferies sénoufos sont de bons exemples.

Tous ces diffĂ©rents sous-groupes sĂ©noufo s’installeront en territoires diffĂ©rents et clairement dĂ©limitĂ©s.

ID MichiGuĂłwĂ ngu

Origines légendaires

Les SĂ©noufos occupent un territoire qui, selon la lĂ©gende, Ă©tait peuplĂ© par les MandĂ©bĂ©lĂ©s. Les MandĂ©bĂ©lĂ©s Ă©taient un peuple itinĂ©rant, qui vivait de la chasse (en particulier, de la chasse Ă  l’élĂ©phant). Au mĂȘme temps, il cultivait du mil lorsqu'ils sĂ©journaient pendant quelque temps au mĂȘme endroit. Ce peuple a eu une influence dĂ©cisive sur les SĂ©noufos pour l’agriculture et le systĂšme Ă©ducatif. En effet, sans abandonner les activitĂ©s de chasse, les SĂ©noufos se seraient mis, comme les MandĂ©bĂ©lĂ©s, Ă  cultiver le mil et auraient fini par se sĂ©dentariser.

Par ailleurs, les MandĂ©bĂ©lĂ©s avaient une langue secrĂšte, le « tiga », qu’ils enseignaient aux enfants. En revanche, ils n’avaient pas accĂšs aux cĂ©rĂ©monies initiatiques jusqu’à l'Ăąge adulte.

Ce secret fut alors dĂ©voilĂ© aux SĂ©noufos. DĂšs lors, les MandĂ©bĂ©lĂ©s ne se sentirent plus en sĂ©curitĂ© d’autant que les SĂ©noufos disposaient d’un Ă©quipement de chasse supĂ©rieur Ă  eux car ils avaient des armes en fer et, ainsi, ils accaparaient tout le gibier. Ainsi, les MandĂ©bĂ©lĂ©s cherchĂšrent refuge dans la brousse et disparurent. Depuis, on dit qu’ils vivent dans les arbres et ont la capacitĂ© de se rendre invisibles. Ils sont devenus les « gĂ©nies de la forĂȘt ».

Les SĂ©noufos profitĂšrent alors de ce vide pour s’emparer des terres vierges. Leurs migrations s’étalĂšrent sur trois siĂšcles. Compte tenu des distances, les groupes se sĂ©parĂšrent rapidement et des diffĂ©rences ne tardĂšrent pas Ă  apparaĂźtre entre eux.

Dans cette dĂ©marche, ils jugĂšrent le principe des rites initiatiques utiles Ă  la sociĂ©tĂ© et instituĂšrent le tchologo, puis le poro qui deviendra obligatoire pour tous les SĂ©noufos au XIVe siĂšcle. Le tchologo est un ensemble d’initiations Ă  la vie en sociĂ©tĂ©.

Aujourd’hui, les MandĂ©bĂ©lĂ©s sont des ĂȘtres mythiques qu’on reprĂ©sente par des statuettes de nains aux pieds retournĂ©s[19]. Les devins se servent de ces statuettes pour faire leurs cĂ©rĂ©monies, ainsi mythologie et histoire se rejoignent.

Chez les SĂ©noufos, il y a des rĂ©cits selon lesquels le premier SĂ©noufo a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par Dieu lui-mĂȘme dans leur habitat actuel pour montrer qu'ils sont des groupes anciens venu de nulle part, autochtones, ils n'ont donc pas de rĂ©cits de conquĂȘte territoriale. Les SĂ©noufos ont plutĂŽt subi au cours de leur histoire des invasions et dĂ©placements forcĂ©s.

Les sous-groupes sénoufos à partir desquels ils se sont constitués demeurent encore inconnus. On peut, néanmoins, les considérer comme les « pré-fohobélé » ou les « proto-fohobélé »[20].

Mythe d'origine du pays sénoufo

Aux temps trÚs anciens, on raconte qu'il y avait un homme, Safazani, qui était un chasseur de serpents. Il tua presque tous les serpents du pays, sauf un énorme boa qui vivait dans la montagne, à cÎté d'une grosse pierre. Ce serpent possédait une guitare qu'on appelait un kolonko. Un jour, Safazani vint jusque chez le serpent pour le tuer. Ce dernier se mit à jouer du kolonko et chanta :

« Safazani, il ne faut pas me tuer ici, dans la brousse.
Mais Safazani dit :
Je vais quand mĂȘme te tuer. »

Et il coupa la tĂȘte du boa. MalgrĂ© cela, le serpent continua quand mĂȘme Ă  chanter. Safazani alla chercher du bois, coupa le serpent en morceaux et le mit Ă  griller. En train de cuire, le serpent chanta de plus belle. Safazani alla chercher un canari pour y cuisiner les morceaux de serpent grillĂ©s. Pendant que les morceaux Ă©taient en train de bouillir dans le canari, ils continuaient leur chant. Une fois complĂštement cuite, la viande chanta dans l'assiette de Safazani, qui pourtant la mangea. Quand il eut fini de manger, Safazani sentit que son ventre commençait Ă  gonfler. Il fut pris d'une soif Ă©norme et se mit Ă  avaler des litres d'eau. Son ventre continua Ă  grossir, et bientĂŽt il devint gros comme une montagne. Safazani se mit alors Ă  uriner, sans s'arrĂȘter. Cette urine forma des marigots, quand il se soulageait, ses crottes formait des montagnes.

C'est ainsi que finit Safazani, celui qui n'avait pas écouté ce que lui disait le dernier serpent du pays. Cette légende marque le début du pays sénoufo.

Société sénoufo

Les villages sénoufos sont gouvernés par un conseil des anciens.

Initiation

La thĂ©ologie sĂ©noufo est basĂ©e sur la croyance en Koulotiolo (ou « kolochĂŽlĂŽ »), dieu puissant, et Katielo, dĂ©esse-mĂšre. Chez le peuple sĂ©noufo, Dieu appelĂ© a crĂ©Ă© l’homme mais ne l'a pas achevĂ©. Le rite initiatique, appelĂ© le Poro[21] - [22], est destinĂ© Ă  parfaire l’adolescent et en faire un adulte en lui donnant la capacitĂ© d'affronter les difficultĂ©s sociales.

Cette initiation joue un rĂŽle dĂ©terminant dans la vie des SĂ©noufos. Elle se fait dans les bois sacrĂ©s (sinzang) Ă  l'extĂ©rieur du village. L’initiation est divisĂ©e en plusieurs Ă©tapes dont le ‘’KafĂŽh’’ qui clĂŽture l'initiation.

La société sénoufo est restée trÚs traditionaliste et n'a pas de frontiÚre marquée entre les différentes institutions sociales, économiques et religieuses. Le sentiment religieux imprÚgne toutes les manifestations sociales. Le Poro, aux mains des vieillards initiés, est une organisation politico-socio-religieuse qui constitue la clé de voûte de toute la vie sociale des Sénoufos.

Les danses traditionnelles, exécutées à chaque cérémonie de la région, sont le N'Goron[23], danse sacrée, et le Boloye, également appelé « danse des hommes panthÚres » car l'habit du danseur imite fidÚlement le pelage de ces félins, et qui est exécuté pour clore les rites initiatiques, particuliÚrement le Poro.

Organisation sociale

Il existe chez les SĂ©noufo, comme dans toutes les autres ethnies voisines, trois grandes classes sociales : les nobles ou hommes libres, les hommes de caste et les anciens esclaves.

Les hommes de castes sont les artisans : les forgerons (fonombĂ©lĂ©) qui travaillent aussi bien le fer que le bois, et exceptionnellement le cuir (leurs femmes font de la poterie), les lorhos, bijoutiers sur cuivre, les musiciens joueurs professionnels, les koulĂ©s, spĂ©cialisĂ©s dans la fabrication des statues et des masques religieux, qui sont redoutĂ©s comme jeteurs de sorts. Les sonons, prĂȘtres des cultes, fabriquent des fĂ©tiches et sont les animateurs des cĂ©rĂ©monies et des danses auxquelles ils participent.

Dans la gestion coutumiĂšre de la terre, le systĂšme foncier sĂ©noufo prĂ©voit que la terre ne peut ĂȘtre ni vendue ni Ă©changĂ©e. La forme d'appropriation de la terre en vigueur est de type communautaire. Chaque patrilignage et matrilignage propriĂ©taire d'une portion de la terre, au sens traditionnel, exerce un droit d'usage inaliĂ©nable. Son accĂšs est accordĂ© par le chef de lignage Ă  tout individu appartenant Ă  la communautĂ©[6].

Patronymes

Nombre de SĂ©noufo ont en effet troquĂ© leur matronyme, fĂ©lĂ©, au profit d’un jamu (nom de clan mandĂ©). Cette substitution dĂ©buta bien avant la colonisation et s’accĂ©lĂ©ra durant la pĂ©riode coloniale. L’exemple le plus connu est celui du « grand chef » des SĂ©noufo de la rĂ©gion de Korhogo, PĂ©lĂ©foro Soro, qui devint Gbon Coulibaly. Ce troc obĂ©issait Ă  un systĂšme en apparence relativement strict d’équivalences entre noms sĂ©noufo et mandĂ©s.

Patronymes sénoufos des zones de Korhogo, Sinematiali et Ferké (CÎte d'Ivoire)
  • Tuo/Tuho
  • Coulibaly
  • Ouattara
  • Soro
  • KonĂ©/KondĂš
  • Sanogo
  • Sekongo
  • SiluĂ©
  • YĂ©o/YĂ©
Patronymes sénoufos des zones de Boundiali, Kouto, Tingréla (CÎte d'Ivoire)
  • Sitionon
  • Diarrassouba/Diarra
  • Ballo/Barro
  • Gounougo
  • KonatĂ©
  • Keo/Kowo
  • KonĂ©/KondĂš
  • Ziao/Zihao
  • Soro
  • Kamara
  • Fofana
  • Coulibaly
  • DembĂ©lĂ©
  • Ouattara
  • BerthĂ©
  • Dagnogo
  • Bamba
  • CissĂ©
  • Bakayoko
  • Dao/Daho
  • Tienwe
  • Pan/KanatĂ©
  • Sefon
  • Ganon
  • Sofonziolo
Patronymes sénoufos des zones de Kong, Dabakala, Ouangolo, Niéllé et Pogo (CÎte d'Ivoire)
  • TraorĂ©
  • Ouattara
  • Coulibaly
  • Ballo/Barro
  • KonatĂ©
  • Sanogo
  • KonĂ©/KondĂš
  • DiabatĂ©
  • Soro
  • YĂ©o/YĂš
Patronymes sénoufos des zones de Katiola, Niakara et Tafiré (CÎte d'Ivoire)
  • TourĂ©
  • Ouattara
  • Camara
  • Sanogo
  • Tuo/Tuho
  • Horo
  • KonatĂ©
  • Hili
  • Thio
  • Bamba
  • KonĂ©
  • Coulibaly
  • Ikongo
  • Yieh
  • Hala.
Patronymes sénoufos du Mali
  • Bengaly/Bangali
  • BĂ©ridogo
  • TraorĂ©
  • KonĂ©/KondĂš
  • Ballo/Barro
  • KonatĂ©
  • Ouattara
  • Bagayoko
  • DembelĂ©
  • Dagnogo
  • Coulibaly
  • BerthĂ©
  • DiamoutĂ©nĂ©
  • Sagadani
  • DiourtĂ©
  • Sessouma
  • Bougoudogo
Patronymes sénoufos du Burkina Faso
  • Ouattara
  • TraorĂ©
  • Ballo/Barro
  • KonatĂ©
  • Sanogo
  • Coulibaly
  • DembĂ©lĂ©
  • KonĂ©/KondĂš
  • Dao/Daho
  • Sessouma
  • Bayo
  • DiabatĂ©/DiabagatĂ©
  • Bengaly/Bangali
  • Soro

Le calao

Un calao.

Le calao est l’oiseau primordial des SĂ©noufos. il est le protecteur par excellence. On l’appelle « SĂ©gĂšn ». Son ventre bombĂ© fait de lui un symbole de fĂ©conditĂ© et de fertilitĂ©. Il reprĂ©sente et Ă©voque la prospĂ©ritĂ©. Cet oiseau est dans les mythes sĂ©noufos, l’un des cinq premiers animaux apparus sur terre avec le camĂ©lĂ©on, la tortue, le serpent et le crocodile. Il transporte les Ăąmes des morts dans l’autre monde et sert gĂ©nĂ©ralement dans les rites initiatiques du poro. Au-delĂ  de la fĂ©conditĂ©, le calao renferme trois grandes notions qui caractĂ©risent le SĂ©noufo :

  • son dos large signifie qu'il endure beaucoup pour protĂ©ger sa postĂ©ritĂ©, on dira qu’il encaisse beaucoup ;
  • son gros ventre est le symbole de celui qui sait beaucoup mais qui ne dit mot. C’est la connaissance, le savoir qui se couvre, qui ne se dĂ©voile pas Ă  vue d’Ɠil ;
  • son bec long et pointu reprĂ©sente celui qui parle peu. C’est l’expression de celui qui ne parle que pour s’engager et cet engagement est symbole de dĂ©termination.

Art

Personnalités

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Senufo people » (voir la liste des auteurs).
  1. RĂ©publique du Burkina Faso, CEFAN, 21/12/2015
  2. Mali, CEFAN, 15/02/2018
  3. CĂŽte d'Ivoire, CEFAN, 24/08/2018
  4. Corsair, « Savez-vous comment vivent les SĂ©noufos et les autres peuples du Nord de la CĂŽte d’Ivoire ? », (consultĂ© le )
  5. Farafina, « L'histoire des peuples de la CÎte d'Ivoire : Le peuple sénoufo », sur lebanco.net, (consulté le )
  6. Youssouf Diallo, « Les Peuls, les SĂ©noufo et l'État au nord de la CĂŽte d'Ivoire. ProblĂšmes fonciers et gestion du pastoralisme. », Bulletin de l'APAD, no 10,‎ (ISSN 1950-6929, DOI 10.4000/apad.1131, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. Yannick Lahoua, « Culture : tout savoir sur le peuple Sénoufo », sur ci.opera.news (consulté le ).
  8. Une appellation d’ordre linguistique.
  9. À cause du fleuve Volta dont les trois branches (noire, blanche et rouge) arrosent une grande partie de leur domaine.
  10. Mais les Sénoufos de Boundiali, comme ceux du Mali, sont patrilinéaires, ce que l'on peut attribuer à l'influence Malinké.
  11. Tiona Ferdinand Ouattara soutient l’autochtonie des SĂ©noufo face Ă  une majoritĂ© d’auteurs. Pour lui, la signification des noms des personnes, les contes Ă©tiologiques et les croyances religieuses le prouvent : « Certes, ils ont subi, au cours de leur histoire, quelques soubresauts et quelques dĂ©placements, mais leur autochtonie est certaine. Ils ne sont pas issus d’un seul et mĂȘme ancĂȘtre. Ils se sont constituĂ©s Ă  partir de plusieurs familles. Ils se sont formĂ©s d’abord sur un site prĂ©cis (la rĂ©gion de Kanangonon) avant de se rĂ©pandre et de conquĂ©rir leur pays actuel » (cf. Tiona Ferdinand Ouattara, Histoire des FohobĂ©lĂ© de CĂŽte d’Ivoire. Une population sĂ©noufo inconnue, Paris, Karthala, 1999).
  12. Fort probablement, il s’agissait des PygmĂ©es.
  13. En fait, les SĂ©noufos auraient des habitudes familiales et une variante linguistique semblables Ă  celles des Miniankas du Mali.
  14. Sous la conduite de NiĂškĂšrĂš SiluĂ©, Kolo YĂ©o, Tradia Soro, Sourou Soro, Kagouna Soro, Offien Tuo, Tien Soro et de Ndana Soro. Ils auraient sĂ©journĂ© dans la rĂ©gion de Korhogo et dans la rĂ©gion de la montagne Niangbo et ils auraient peuplĂ©, par vagues successives, les rĂ©gions de Darancolodougou, de Katiola et celles s’étendant jusqu’à TiĂ©bissou et Toumodi, parce qu’ils les auraient trouvĂ©es inhabitĂ©es.
  15. Borogo, Ă©tait originaire de Garango, en Pays Bisa. Il Ă©tait un guerrier fameux prĂ©cĂ©dĂ© d’une rĂ©putation de bravoure. Venant de l’est en compagnie de son fils, GomĂ©lĂ©, il effectue un premier sĂ©jour en Pays Tiembara Ă  Franikan, prĂšs de Korhogo. Puis il fait son apparition dans la zone de Kong entre les XIe et XIIe siĂšcles. En ce temps-lĂ , Kong Ă©tait un village-marchĂ© comme TengrĂ©la et Bondoukou. Lasiri GomĂ©lĂ©, son fils, s’autoproclamera postĂ©rieurement « roi de Kong » mais leur dynastie sera finalement renversĂ©e par SĂ©kou Ouattara, appelĂ© par les KamaghatĂ©s, dans les premiĂšres annĂ©es du XVIIIe siĂšcle. Ainsi, les SĂ©noufos furent repoussĂ©s dans le Nöölu oĂč la frontiĂšre allait se stabiliser jusqu’au XXe siĂšcle.
  16. Association d’hommes masquĂ©s et habillĂ©s d’un costume noir d’une seule piĂšce. Cette association a Ă©tĂ© introduite par les « diĂ©li » et adoptĂ© par les Tiembara.
  17. Au nord-ouest, ils repoussent les SĂ©noufos et s’installent dans les rĂ©gions d’OdiennĂ©, Touba, SĂ©guĂ©la et Mankono. Alors, Vakaba TourĂ© fonde le royaume d’OdiennĂ©. Au nord-est, ils repoussent encore les SĂ©noufos et ils s’installent dans la rĂ©gion de Kong ou SĂ©kou Ouattara fonde le royaume de Kong qui aura un rayon d’expansion jusqu’aux actuels Burkina Faso et Mali.
  18. Le chef de famille et donc, le personnage le plus influent de la communauté.
  19. Auparavant, ces statuettes qui reprĂ©sentaient des hommes, Ă©taient interprĂ©tĂ©es comme des effigies commĂ©moratives d’un chef de groupe sĂ©noufo parce qu’elles portaient un chapeau rouge. Les individus qui accĂ©daient Ă  ce statut s'Ă©taient distinguĂ©s de leur vivant pour leurs mĂ©rites et leurs qualitĂ©s. Ils Ă©taient donc des personnalitĂ©s ayant acquis un haut degrĂ© de distinction dans une sociĂ©tĂ© secrĂšte d'initiation. Mais, aujourd'hui, ces statuettes sont considĂ©rĂ©es comme des gĂ©nies-conseilleurs engagĂ©s dans la science divinatoire. Ils sont des protecteurs et mĂ©diateurs envers le marabout ou le charlatan. Normalement, ils portent une amulette d’origine maraboutique (le gĂ©nie-homme sur la poitrine et la gĂ©nie-femme derriĂšre sa tĂȘte et accrochĂ©e devant). Ces amulettes sont censĂ©es de leur protĂ©ger contre les ennemis invisibles et de leur prĂȘter des pouvoirs surnaturels. Si les gĂ©nies sont assis, cela montre leur divinitĂ©. Le sculpteur doit ĂȘtre un initiĂ© au poro. La statuette est porteuse de la force vitale du dĂ©funt, et de la toute puissance du lignage familiale.
  20. Tiona Ferdinand Ouattara,, Histoire des FohobĂ©lĂ© de CĂŽte d’Ivoire. Une population sĂ©noufo inconnue, Paris, Karthala, , 274 p..
  21. La société du Poro chez les sénoufos.
  22. Marianne Lemaire, 2008. « Le doute et la douleur. Initiations et affects en pays sĂ©noufo (CĂŽte d’Ivoire) », SystĂšmes de pensĂ©e en Afrique noire, 18, p. 193-218.
  23. Les jeunes Ă©taient initiĂ©s par le cercle des anciens « Poro » durant sept ans dans un bois sacrĂ©. À la fin de cette pĂ©riode, les jeunes dansent le N'Goron et l'apprennent aux jeunes filles de leur gĂ©nĂ©ration qui l'utilisent comme une danse d'accueil ou de rĂ©jouissance.
  24. Anna Sylvestre-Treiner, « CĂŽte d’Ivoire : l’affaire de trop pour Guillaume Soro ? », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • LancinĂ© Gon Coulibaly, CĂŽte d'Ivoire. Au cƓur du bois sacrĂ©, Éditions L'Harmattan, 2005, 312 p. (ISBN 9782296387072).
  • Sinali Coulibaly, Le paysan senoufo, Nouvelles Ă©ditions africaines, Abidjan, Dakar, 1978, 245 p. (ISBN 2-7236-0539-6).
  • Maurice Delafosse, Le Peuple siĂ©na ou sĂ©noufo, Paris, P. Geuthner, 1908-1909, 107 p.
  • Bohumil ThĂ©ophile Holas, L'Art sacrĂ© sĂ©noufo : ses diffĂ©rentes expressions dans la vie sociale, Nouvelles Ă©ditions africaines, 1978, 332 p.
  • Bohumil ThĂ©ophile Holas, Les SĂ©noufos (y compris les Miniankas), Presses universitaires de France, 1957 ; rĂ©Ă©d. L'Harmattan, 2006, 184 p. (ISBN 9782296004481)).
  • Jean Jamin, Les Lois du silence. Essai sur la fonction sociale du secret, Paris, François MaspĂ©ro, 1977, 134 p. (ISBN 9782707109200).
  • Jean-Marie Keletigui, Le SĂ©noufo face au cosmos, Abidjan, Nouvelle Ă©ditions africaines, 1978, 102 p. (ISBN 2-7236-0523-X).
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  • Marianne Lemaire, « Portrait du SĂ©noufo en travailleur. Les SĂ©noufo dans l’imaginaire colonial et post-colonial », Ethnologies comparĂ©es, printemps 2001, no 2 (en ligne).
  • Marianne Lemaire, « Le travail de la souffrance. Parcours biographique du cultivateur sĂ©noufo », SystĂšmes de pensĂ©e en Afrique noire, 2005, no 17, pp. 71-90 (en ligne).
  • Marianne Lemaire, « Le doute et la douleur. Initiations et affects en pays sĂ©noufo (CĂŽte d'Ivoire) », SystĂšmes de pensĂ©e en Afrique noire, 2008, no 18, pp. 193-218 (en ligne).
  • Marianne Lemaire, Les sillons de la souffrance. ReprĂ©sentations du travail en pays sĂ©noufo (CĂŽte d'Ivoire), Paris, CNRS Éditions/MSH, 2009, 254 p. (ISBN 9782735115457).
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  • Bakary Sanogo, Le rĂŽle des cultures commerciales dans l'Ă©volution de la sociĂ©tĂ© sĂ©noufo (Sud du Mali), Presses universitaires de Bordeaux, 1989, 278 p. (ISBN 9782905081117).
  • Dubois de Prisque, Le fĂ©tichisme des SĂ©noufo de la RĂ©gion de Korhogo, École nationale de la France d'Outre-mer (MĂ©moire n°15), Paris, 1952-1953.
  • Tiohona Moussa Diarassouba, La statuaire sĂ©noufo dans ses relations avec l'initiation, UniversitĂ© de Paris I, 1978, 193 p.
  • T. Bodiel, « La canne coutumiĂšre sĂ©noufos », Notes africaines, n° 88, 1960, 14 p.
  • Jean Perrigault, L'enfer des noirs. Cannibalisme et fĂ©tichisme dans la brousse (Man, DananĂ©, Korhogo), Paris, NRF, 1932, 214 p.
  • Moussa CissĂ©, Couleurs chez les sĂ©noufos de Boundiali, Documents IFAN, s.l., 1945.
  • F. Delmotte, Coutumes des populations siĂ©manama de Kong, tapuscrit, Abidjan, Archives nationales, 1919.
  • Y. Pierson, Institution coutumiĂšre des subdivisions de Korhogo et Boundiali, Abidjan, IFAN, 1961, 37 p.
  • Fr. Foatelli, Coutumier civil des sĂ©noufo du canton de Kiembara, manuscrit, Archives administratives du Cercle de Korhogo, 1957.
  • R.P.G. Clamens, Dieu d’eau en pays sĂ©noufo, Notes africaines no 60,
  • J.M. Keletigui, Le sĂ©noufo face au cosmos, Nouvelles Ă©ditions africaines,
  • Anita J. Glaze, Art and death in a senufo village, Bloomington, Indiana University Press,

Discographie

  • CĂŽte d'Ivoire, SĂ©noufo. Musiques des funĂ©railles fodonon, enregistrements et texte de Michel de Lannoy, avec la collaboration de SiĂ©lĂ© SiluĂ©, Paris, Le Chant du monde, CNRS/MusĂ©e de l'Homme, 1994, 1 disque compact (68 min 48 s) avec une brochure (52 p.). Enregistrement rĂ©alisĂ©s Ă  Lataha, CĂŽte d'Ivoire, en 1976 et 1981-1982.

Filmographie

  • Les maĂźtres du nyama : la confrĂ©rie des chasseurs sĂ©noufo, film documentaire de Patrick KersalĂ©, Lyon, Éditions musicales Lugdivine, 2006, 1 h 20 min (DVD).
  • Les maĂźtres du balafon. FĂȘtes funĂ©raires : La joie de la jeunesse : le bois et la calebasse : Ami, bonne arrivĂ©e !, film documentaire de Hugo Zemp, Paris, L'Harmattan, 2010, 3 h 40 min (DVD).
  • Les pratiques et expressions culturelles liĂ©es au balafon des communautĂ©s SĂ©noufo du Mali, du Burkina Faso et de CĂŽte d’Ivoire, film documentaire, collection « Fonds UNESCO du Patrimoine culturel immatĂ©riel de l'humanitĂ© », 2012, 17 min 44 s (DVD-Rom).

Articles connexes

Liens externes

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