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Royaume du Sanwi

Le royaume du Sanwi est une organisation sociale traditionnelle installée sur l'actuel territoire ivoirien vers la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siÚcle.

Royaume du Sanwi
Histoire
Fondation
XVIIe siĂšcle
Dissolution
Cadre
Type
État historique, royaume


Présentation du royaume du Sanwi

Le royaume Sanwi en CĂŽte d'Ivoire

Le royaume du Sanwi est un royaume Agni situĂ© au sud-est de la CĂŽte d’Ivoire, Ă  la frontiĂšre avec le Ghana. Ce royaume a Ă©tĂ© crĂ©Ă© au XVIIIe siĂšcle par les Agnis brafĂ©s, populations akan venues de l’Est de leur site actuel et issues de migrations successives aux XVIIĂš et XVIIIĂš siĂšcle[1].

Le Sanwi couvre une superficie de 6 500 kmÂČ dont 500 kmÂČ sont occupĂ©s par des lagunes. Sans compter le lac artificiel de 17 000 ha crĂ©Ă© par les deux barrages hydroĂ©lectriques de la ville d’AyamĂ©. Il regroupe aujourd’hui les circonscriptions administratives d’Aboisso, d’AyamĂ©, d’Assinie-Mafia, de MafĂ©rĂ©, de Tiapoum, d’AdiakĂ©

Le royaume du Sanwi se présente comme un ensemble de collines et de vallées qui se subdivise en trois zones spécifiques:

  • une zone cĂŽtiĂšre, sablonneuse et faite de mangroves : elle couvre les cantons d’Adjouan, le sud du canton d'Affema;
  • une zone forestiĂšre s’étendant d’est en ouest et au nord[2].

Le royaume du Sanwi enregistre une des pluviomĂ©tries les plus fortes de la CĂŽte d’Ivoire avec des prĂ©cipitations annuelles supĂ©rieures Ă  1 600 mm. Cette donnĂ©e gĂ©ographique a grandement favorisĂ© le dĂ©veloppement exceptionnel des cultures industrielles (hĂ©vĂ©a, cafĂ©, cacao, banane plantain, palmier Ă  l’huile, ananas, etc.) et vivriĂšres (riz, taro, banane, plantain, manioc, etc.)

Du point de vue Ă©conomique, ce sont les activitĂ©s agro-industrielles qui l’emportent de loin. Elle est, en effet, connue pour sa production d’huile de palme (environ 20 % de la production nationale).

Enfin, sur le plan alimentaire, la rĂ©gion se prĂ©sente comme un des plus importants centres d’approvisionnement des diffĂ©rents marchĂ©s d’Abidjan.

Origine du royaume du Sanwi

Les populations constitutives de ce royaume sont venues vers la fin du XVIIe siĂšcle, de l’Aowin, dans l’actuel Ghana oĂč elles Ă©taient sous l'autoritĂ© du roi Amalanman Anoh. Elles ont dĂ» fuir Ă  la suite d'une dĂ©faite consĂ©cutive Ă  une guerre les opposant Ă  la famille du roi Kadjo Etibou. Le roi Amalanman Anoh et ses troupes Ă©tant vaincus, dix-sept familles reprĂ©sentant les 17 rĂ©giments militaires de sa branche armĂ©e fuyant l’adversaire, ont quittĂ© le Ghana pour chercher refuge vers la CĂŽte d’Ivoire voisine.

La carte du royaume Sanwi Ă  la fin du rĂšgne de Amon N'douffou (1884)

Seules quatre familles ont pu arriver sur le sol ivoirien ; les autres ayant pĂ©ri sur le chemin de l’exode, dĂ©cimĂ©es soit par les maladies, soit par la famine soit encore par diverses intempĂ©ries (sĂ©cheresse, tempĂȘtes). Elles se sont donc installĂ©es avec leurs sept chaises qui symbolisent les sept grandes familles royales[3] dans le Sud-Est du territoire d’accueil, la CĂŽte d’Ivoire, alors sous domination coloniale[4].

L'histoire du royaume du Sanwi

Le noyau originel de ce peuple se trouve au Ghana oĂč les conflits entre Opokou Warreh (Ashantis) et eux (les Agnis) ont crĂ©Ă© le motif d’un dĂ©part vers la CĂŽte d’Ivoire.

Avec Ă  leur tĂȘte Amalaman Anoh, premier roi du royaume du Sanwi, les Agnis s’installent Ă  Diby dans la rĂ©gion d’Aboisso. Une guerre de leadership Ă©clate sur la nouvelle terre entre les Agnis et les Agouas, premiers occupants du site. Les Agnis gagnent et soumettent les Agouas peu nombreux. AprĂšs leur victoire, les Agnis s’installent dans la rĂ©gion de ‘’Ciman’’ une vallĂ©e surmontĂ©e par des collines. De sorte qu’en temps de guerre, l’ennemi ne puisse pas accĂ©der au nouveau site. Mais, toujours Ă  la recherche de nouvelles terres, Aka Essoin, l’homme de main du roi Amalaman Anoh et puissant notable, chargĂ© de l’expansion du royaume, part en conquĂȘte de nouvelles terres plus propices. C’est dans cette quĂȘte qu'Aka Essoin dĂ©couvre un gros arbre, un cerisier : le Krindjabo situĂ© derriĂšre la riviĂšre Bia. De telle sorte que pour atteindre le site, il fasse d’abord traverser la Bia, Ă  la nage. Se sachant Ă  l’abri des Ă©ventuelles attaques de l’ennemi, le peuple Agni quitte la rĂ©gion de Ciman pour s’installer sous l’arbre Krindja ou “Krindjabo” en langue Agni. Et ce, grĂące Ă  Aka Essoin qui possĂšde des pouvoirs mystiques lui permettant de se transformer en animal fĂ©roce, notamment l’élĂ©phant. Krindjabo, la capitale du royaume Sanwi est ainsi fondĂ©e, avant l’arrivĂ©e de l’homme blanc. Seulement, il est bon de savoir que la grande ville d’Aboisso est le berceau du royaume le plus vieux et le plus puissant de l’histoire de la CĂŽte d’Ivoire : le Sanwi.

La premiĂšre mission Ă  travers le pays Agni s'effectue en deux voyages (la mission Treich-LaplĂšne (1887-1889)) qui se sont traduits par des traitĂ©s avec le Sanwi Ă  Krindjabo (Aboisso)[5] et avec le BettiĂ© et l'IndĂ©niĂ© (Abengourou). Dans le nord, les traitĂ©s ont Ă©galement Ă©tĂ© signĂ©s avec le royaumes de Bondoukou et de Kong en 1888 et de Dabakala avec Binger en 1889. Tous ces traitĂ©s sont recents en comparaison aux traitĂ©s du avec le roi nzima de Grand Bassam, le roi Bley Peter dit roi Peter que ses vassaux appellent Attekebley, le traitĂ© du et du , tous signĂ©s au fort Nemours Ă  Grand Bassam, qui consacrent la fondation de la CĂŽte d'Ivoire. Grand Bassam demeure le berceau de la CĂŽte d'Ivoire. Les royaumes les plus vieux de CĂŽte d'Ivoire sont Ă  voir du cĂŽtĂ© d'Assinie et de Grand Bassam. Les peuples du littoral sont connus depuis 1469 et 1509 par les Portugais Soeiro Da Costa et Duarte Pacheco Pereira. Le commerce prosperait dĂ©jĂ  et les N'zima Ă©taient passĂ©s maitre en la matiĂšre. À cette date, Les BlafĂ© Sanwi Ă©taient encore sous la domination du Denkyra, avant leur fuite Ă  la suite de la victoire de l'Ashanti sur le Denkyra en 1700. ArmĂ©e la plus puissante, il faut relativiser. Les Agni sanwi ayant Ă©tĂ© vaincus par les M'gbatto et les hommes de l'Akapless ( Bonoua), sous la direction de Kadjo Amangoua capturĂ© plus tard par la colonne Monteil.

Les cantons du Sanwi et leurs rĂŽles

Originellement, le royaume du Sanwi s’étendait sur sept cantons. Mais aujourd’hui, avec le dĂ©part du canton de Tiapoum avec les EhotilĂ©, le Sanwi reste constituĂ© de six cantons regroupant les BlafĂȘ ou Agni-Sanwi, les Essouma et Appolonien. Le royaume Sanwi comprend donc les cantons de Krindjabo, d'Assouba, d'AyamĂ©, d'Adjouan, de KouaouKro et d'Assinie.

Adjouan

Il a le rĂŽle d’éducateur et formateur des candidats au trĂŽne du Sanwi. En effet, Adjouan enseigne au futur roi d’abord son rĂŽle au trĂŽne, ses relations avec son peuple, les principales familles composant son peuple, les villages et les limites territoriales de son royaume. Il l’instruit aussi sur les alliances avec les autres peuples. De par sa situation gĂ©ographique (sur une colline qui domine la lagune d'Aby, donnant une large vue sur tout le royaume), ce canton constitue un refuge privilĂ©giĂ© pour les princes hĂ©ritiers en cas d’attaque ou d’invasion du royaume par un ennemi. C’est de lĂ  que partaient les princes hĂ©ritiers pour le trĂŽne Ă  Krindjabo. Adjouan Ă©tait Ă©galement un haut lieu de culture oĂč on cĂ©lĂ©brait les mariages des membres de la famille royale.

Assouba

Traditionnellement, il est appelĂ© le Front. C’est ce canton qui valide et entĂ©rine le choix du roi fait de maniĂšre collĂ©giale par l’ensemble des chefs de canton. Il lĂ©gifĂšre et conduit la cĂ©rĂ©monie d’intronisation du nouveau roi. Assouba a donc les attributions de haute juridiction et joue Ă  la fois les rĂŽles de Cour SuprĂȘme et de Conseil Constitutionnel.

Krindjabo

C’est lĂ  oĂč se trouve le domicile officiel du roi, il est la capitale du royaume. Selon des critiques, sa fonction de «simple» rĂ©sidence du roi semble relĂ©guer son titre de canton ‘‘souverain’’.

Assinie

Lorsque le roi a envie de se reposer, Assinie a pour tĂąche de le recevoir. Ce canton sert de lieu d’accueil au roi pour ses virĂ©es discrĂštes, avec ses maĂźtresses par exemple. Cette vision est trĂšs rĂ©ductrice. Assinie et son royaume demeurent les premiers centres d'Ă©changes avec les Portugais, Anglais et Français avant l'arrivĂ©e des Agni. Ce royaume est plus ancien que celui du Sanwi et ne peut dĂ©pendre de lui. En 1469 Soeiro da costa baptisait la riviĂšre d'Assinie qu'il venait d'explorer du nom de rio Soeiro da costa. En 1687 JB Ducasse et en 1698 Damon parlent invariablement des royaumes de Bassam et d'Assinie. En 1700 le RP Loyer confirme. Le royaume d'Assinie est donc souverain.

Kouakro et Ayamé

AyamĂ© reprĂ©sente l’aile droite du royaume, appelĂ©e originellement le Djandji. Les deux ont pour rĂŽle de dĂ©fendre et protĂ©ger les frontiĂšres du royaume pour ne pas qu’il y ait des d’incursions ennemies. Ils y sont aidĂ©s par Adaou, un village du canton Assouba.


N.B. : Les sept familles royales sont reprĂ©sentĂ©es dans chacun des cantons. Les notables dans le royaume sont les conseillers du roi. Ils font partie de la Cour du roi. AprĂšs eux, viennent les chefs de canton, les chefs de village, les chefs de quartier qui sont aussi appelĂ©s ‘‘chefs de chaise’’.

A Krindjabo, il y a sept quartiers et chaque quartier possùde une ‘‘Chaise’’ ou un tam-tam.

[réf. nécessaire]

Les rois du royaume du Sanwi

Nanan Amon N'douffou V, est depuis 2005, le roi Sanwi

ZĂ©na

Il rĂšgne autour de 1687, et Ă©tablit un contact avec la Compagnie de GuinĂ©e.Nous rectifions et insistons pour dire que les rois Zena ou Kyeana et Akassini ou Aka Ezani ne sont pas des Agni mais des N'zima du royaume d'Assinie. Au temps de leur rĂšgne les BlafĂ© Agni n'Ă©taient pas installĂ©s en CĂŽte d'Ivoire. En suivant Loyer qui mena son enquĂȘte en 1687, c'est en 1670 que le roi Zena ou Kyeana pour les N'zima conduit son peuple les N'zima Atwe sur les terres d'Assinie aprĂšs sa brouille et sa dĂ©faite contre les N'zima Jomoro de Issiny devenue Half Assinie. Apres 30 ans de rĂšgne, le roi Kyeana meurt en 1700. La capitale du royaume d'Assinie Ă©tait AssĂŽkĂŽ et non Krindjabo qui ne fut bĂąti qu'en 1750. Les principales citĂ©s Ă©taient EtakuehuĂ© et Bengazo situĂ©es sur le littoral aujourd'hui disparues.

Manlan narcisse 1942-1979

Le roi Manlan Narcisse (et non Malan Narcisse) Ă©tait un transporteur bien avant d'ĂȘtre intronisĂ© roi du Sanwi, il a permis la construction du barrage AyamĂ© 1: construit en 1959 ,et AyamĂ© 2: construit en 1965, il Ă©tait roi prospĂšre possĂ©dant d'Ă©normes parcelles de terres et un millier de troupeaux (vaches, bƓufs, et bien d'autres) À sa mort, l'hĂ©ritier du trĂŽne Ă©tait son neveu, le premier fils de sƓur.

Akasini

Successeur de ZĂ©na, rĂšgne vers 1700, lors du retour d'Aniaba Ă  Assinie. Akassini est une dĂ©formation de Aka Ezani. Successeur de Kyeana ou Tchina. Son frĂšre Niamkey fut le pĂšre adoptif d'Aniaba ou Adiamba. Il monta sur le trĂŽne du royaume d'Assinie et rĂ©gna de 1700 Ă  1712.Aka Ezani n'Ă©tait pas Agni. C'est le roi Aka Ezani qui autorisa la construction du 1er fort français Ă  Assinie en 1701. Ce fort prit le nom de fort Saint Louis. Son frĂšre Niamkey et son neveu Amon Ă©taient les principaux personnages du royaume. Aka Ezani avait quatre Ă©pouses: Macou, DalĂȘ,Amoua et Avoulatchi. Reconnaissons Amalanman Anoh comme 1er roi du Sanwi, suit Attokpara oncle de Amon Ndouffou. Aka Essoin n'est pas Ă  Ă©carter non plus.

Amalaman Anoh

AprĂšs la fondation de Krindjabo, Amalaman Anoh a rĂ©gnĂ© sur le trĂŽne pendant longtemps. Il est mort sur le trĂŽne. AprĂšs lui, Amondouffou Kpangni (le grand) l’a remplacĂ©. Puis lui aussi est dĂ©cĂ©dĂ©, laissant la place Ă  Amondouffou Koutoua (le petit) ou Amondouffou II. Dans la constitution du royaume du Sanwi, le roi rĂšgne Ă  vie. Mais en cas de mauvaise gestion, il peut ĂȘtre destituĂ©.

Amon N'douffou II

C’est sous le rĂšgne d’Amondouffou que les premiers EuropĂ©ens sont arrivĂ©s en CĂŽte d’Ivoire. C’est le premier roi qui a signĂ© un traitĂ© avec eux, et a mis en place l’organisation actuelle du royaume du Sanwi. Sous son rĂšgne, la reine mĂšre Malan Alloua a refusĂ© que les blancs s’installent Ă  Krindjabo, parce qu’elle les trouvait pĂąles et ne pouvait accepter de vivre avec eux. Elle va donc leur indiquer un endroit plein de pierres, Ebouesso (sur la pierre). C’est ce qui va donner par dĂ©formation Aboisso.

Les rois Kodja Assi, Kodjo Adou, Amon Koutoua et Koua Malan

Kodja Assi fut le premier des rois destituĂ©s du royaume du Sanwi. Il a Ă©tĂ© destituĂ© pour mauvaise gestion. Son successeur, Kodjo Adou, a rĂ©gnĂ© pendant six ans, avant de connaĂźtre le mĂȘme sort que son prĂ©dĂ©cesseur. Sous le rĂšgne du roi Amon Koutoua, il y a eu Ă©galement un problĂšme de mauvaise gestion obligeant le roi Ă  abdiquer. AprĂšs quoi, le poste est restĂ© vacant dix ans durant. En fait, celui qui avait Ă©tĂ© choisi n’avait pas Ă©tĂ© acceptĂ© par le peuple. Il Ă©tait le fils du prĂ©cĂ©dent et comme il Ă©tait lettrĂ©, il se chargeait avant la destitution de son pĂšre d’interprĂ©ter les messages des blancs en direction des rois et vice versa. Mais, n’ayant pas la maĂźtrise de la langue française, il ne traduisait pas fidĂšlement les messages. Ce qui lui valut un refus catĂ©gorique au trĂŽne, qui lui Ă©tait pourtant promis. AprĂšs ces 10 ans de vide, Koua Malan monta au trĂŽne. Il rĂ©gna pendant sept ans, avant d’ĂȘtre destituĂ© pour mauvaise gestion.

Amon N'douffou III

AprĂšs la sĂ©rie des rois destituĂ©s, vint au trĂŽne Kakou Andoh. Il prit le nom de rĂšgne de Amondouffou III. TrĂšs bon roi, il rĂ©gna pendant longtemps. Selon plusieurs tĂ©moignages, il eut le plus long rĂšgne dans l’histoire du royaume du Sanwi, avec plus de deux dĂ©cennies au trĂŽne.

Amon N'douffou IV

À la mort de Amondouffou III kassi N'zian Paul eut droit au trĂŽne sacrĂ©. Il rĂ©gna de 1985 Ă  2002. Roi longtemps contestĂ©, il avait Ă©tĂ© rejetĂ© par feu le prĂ©sident FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny qui doutait de sa moralitĂ© et de ses origines. C’est plus tard que cet ancien capitaine de l’aviation civile se dĂ©voilera au grand public. On disait de lui qu’il Ă©tait un mauvais roi, puisqu’il acheminait toutes ses richesses au Ghana, d’oĂč il serait originaire. AjoutĂ© Ă  cela, le non-respect des lois qu’il s’était cousu Ă  juste mesure. AprĂšs 17 ans de rĂšgne passĂ©s Ă  se rire du peuple Sanwi, la destitution de Amondouffou IV fut imminente et sans appel. La destitution qui avait Ă©tĂ© prĂ©mĂ©ditĂ©e par deux fois, sans succĂšs, a fini par devenir rĂ©alitĂ©, un soir du mois d’, le roi ayant abdiquĂ©.

Amon N'douffou V, actuel roi du Sanwi

Nanan Amon N'douffou V, Actuel roi du royaume Sanwi

Homme d’affaires rĂ©sident Ă  BouakĂ©, Enan Eboua Koutoua Francis, celui qui est devenu Amondouffou V, est rentrĂ© au village aprĂšs les Ă©vĂšnements de . Dans le royaume du Sanwi, les ayants droit au trĂŽne ne doivent pas ĂȘtre proches du royaume. Alors, sa position ‘’d’enfant prodigue’’ et qui plus est de la lignĂ©e des rois, ont convaincu les gardiens de la tradition sur son choix au trĂŽne sacrĂ©. Ainsi, il a Ă©tĂ© fait roi du Sanwi par une intronisation qui a durĂ© trois jours (les 5, 6 et ) comme l’exige la tradition.

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Les institutions du royaume du Sanwi

Organisation du pouvoir traditionnel dans le Sanwi

Dans l’organisation traditionnelle du royaume du Sanwi, chaque canton, comprenant un ensemble de villages, est dirigĂ© par un chef de canton, placĂ© directement sous l’autoritĂ© du roi du Sanwi ; chaque village est dirigĂ© Ă  son tour par un chef du village, placĂ© directement sous l’autoritĂ© du chef de canton de sa circonscription. Enfin, l’ensemble de la collectivitĂ©, Ă  savoir l’ensemble des chefs de canton et donc des chefs de villages, est placĂ© sous l’autoritĂ© du roi du Sanwi.

Les liens hiĂ©rarchiques formels ne sont ni dĂ©finis ni explicitĂ©s de maniĂšre concrĂšte. Les chefs de canton et les chefs de village jouissent sur le terrain d’une trĂšs large autonomie et font ce qu'ils veulent sans obligation d'en rendre compte Ă  qui que ce soit. Le seul domaine dans lequel ces liens s’expriment est celui du judiciaire, Ă  cause de l’indĂ©pendance dont jouit la justice dans le Sanwi. Et lĂ  encore, seuls les cas de litige ou de contentieux qui sont portĂ©s en appel arrivent Ă  connaissance de l’échelon hiĂ©rarchiques supĂ©rieur.

[réf. nécessaire]

La Justice

La justice est gratuite, mais on dépose obligatoirement une caution, aux nzamandwé. La composition des palabres est en somme une sorte de jury, puisque ce sont les gens du village qui jugent leur pairs[6].

Le systÚme monétaire

Le systĂšme monĂ©taire dont nous parlons est celui du XIXe et du dĂ©but du xxe siĂšcle. Pour les petites sommes, il y avait la manille, ka, monnaie en forme de fer Ă  cheval ou anneau de bronze assez fortement ouvert, alliage de cuivre et d’étain, qui pesait 145 grammes et valait de 22 Ă  23 centimes. La manille serait d’importation anglaise.

Organisation politique du royaume du Sanwi

Le roi choisi et Ă©lu est le souverain de tout le pays. Il a sous ses ordres des lieutenants qui descendent, eux aussi, des chefs qui ont accompagnĂ© le premier roi et qui Ă©taient ses capitaines de guerre. Les villages sont groupĂ©s sous l’autoritĂ© d’un chef et demeurent attachĂ©s au lieutenant dont leur fondateur dĂ©pendait au moment de l’exode.

La fĂȘte des ignames

Elle marque l'entrée dans la nouvelle année chez les Agni-Sanwi et est célébrée dans le canton Affema aprÚs celle de Krindjabo, la capitale du royaume du Sanwi

La cĂ©lĂ©bration a lieu aprĂšs une "semaine sainte" dite "BĂȘ goua monson sĂŽ" (invoquons les esprits en langue locale) au cours de laquelle tous les travaux champĂȘtres sont interdits. La nuit qui ouvre cette fĂȘte, aucun bruit ne doit ĂȘtre entendu dans le village, aucune Ăąme vive ne doit se retrouver dehors. Seuls les initiĂ©s, les chefs de famille, les porte-canne, les notables et le "Tounfo hinnin" (premier ministre qui fait office de vice-roi) parcourent le village pour accomplir un rite sacrĂ©.

Moment d'intense communion avec les esprits des ancĂȘtres qui veillent sur le canton et le royaume, la fĂȘte des ignames commence par l'adoration de la Chaise Royale, symbole de la souverainetĂ© du peuple Sanwi. Cette adoration se fait tĂŽt le matin suivie de celle des sept Chaises appartenant aux sept grandes familles qui composent chaque village Agni Sanwi.

AprĂšs les libations dans la cour royale, les Agni-Sanwi vĂȘtus de leurs plus beaux habits, de bazin ou de percal blanc, accompagnent leur roi au marigot pour un bain rituel de purification. Les "Komian" (prĂȘtresses, exorciseuses du mal), toutes de blanc vĂȘtues et badigeonnĂ©es de kaolin, font des libations et purifient le village.

Dans ses habits d’apparat, le roi est portĂ© en triomphe et ramenĂ© au village. Alors, chacun, Ă  son niveau, peut faire des offrandes (moutons, bƓuf, poulet...) Ă  ses fĂ©tiches et consommer l'igname. Les femmes prĂ©parent le "Nvoufou" (foutou de banane plantain ou d'igname avec de l'huile de palme) qui est d'abord servi aux esprits et aux fĂ©tiches avant les humains.

Les ripailles rivalisent avec les nombreuses danses de réjouissance auxquelles se livre la population à l'occasion de la nouvelle année dans la tradition Agni Sanwi.

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Personnalités liées à la région

  • Jesse Jackson fut nommĂ© "prince de Sanwi" lors de son voyage dans la rĂ©gion le [7]
  • Aka AouĂ©lĂ©, actuel PrĂ©sident du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel de la rĂ©publique de CĂŽte d'Ivoire

Voir aussi

Lien externe


Notes et références

  1. Dr. YAO Kouassi Bertin, L’AFFAIRE DU ROYAUME DU SANWI EN CÔTE D’IVOIRE (1959-1981): FONDEMENTS, AFFIRMATION ET ENJEUX D’UNE TENTATIVE DE SECESSION., Abidjan, Rev. hist. archĂ©ol. afr., GODO GODO, N° 20 - 2010 © EDUCI 2010, (lire en ligne), Le royaume du Sanwi... issues de migrations successives aux XVIIĂš et XVIIIĂš siĂšcle (Page 59)
  2. « L'histoire de l'arbre Krindja qui donna le nom du village Krindjabo », sur rezoivoire.net (consulté le )
  3. 7 est un chiffre symbolique dans les traditions royales et mĂȘme Akan en gĂ©nĂ©ral
  4. (fr) « Origine du Royaume Sanwi », sur royaumesanwi.org, (consulté le )
  5. Michel PESCAY, RĂ©gion du Sud-Est Étude socio-Ă©conomique LA SOCIOLOGIE, Paris, , 143 p. (lire en ligne), Treich·LaplĂšne, effectua en 1887 ... royaume du Sanwi (Page 39)
  6. (fr) « La Justice », sur royaumesanwi.org, (consulté le )
  7. Le Monde, « Le royaume du Sanwi réclame son prince Michael Jackson » AccÚs libre, sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
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