Philippe Yacé
Philippe Yacé est un intellectuel, homme politique, instituteur ivoirien, né à Jacqueville le et mort le à Abidjan. Il est une des figures historiques de la classe politique ivoirienne post-indépendance : fondateur de la république de Côte d'Ivoire, instigateur de l'indépendance et collaborateur des présidents Félix Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara.
Nom de naissance | Philippe Grégoire Yacé |
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Alias |
Le « Sage de la Nation » |
Naissance |
Jacqueville, AOF |
Décès |
Abidjan, CĂ´te d'Ivoire |
Nationalité | Ivoirienne |
Profession | |
Autres activités |
Député, maire, sénateur, gouverneur, président de l'assemblée législative, Président de l'Assemblée nationale ivoirienne, président du conseil économique et social, chef spirituel des 3A |
Formation |
Instituteur, École Normale Supérieure Dakar |
Distinctions |
Grande Croix de l'ordre National, Grand Officier de la Légion d'honneur, Grand officier de l’ordre du bélier, Officier du mérite combattant (Rhin et Danube), Médaille de la France libre |
Famille |
9 enfants |
Compléments
marié deux fois ; en premières noces avec Josephine Grahon Bonny civilement et religieusement à Daloa en 1946 ; en secondes noces avec Renee Monnette Maimay civilement en 1961.
Il était considéré comme le chef spirituel des « 3 "A" » (Alladian, Ahizis et Akouri)[1].
Biographie
Né un à Jacqueville durant la période coloniale française, le jeune Philippe Grégoire, après l’école primaire, fait ses armes au Sénégal où il intégrera l’école Normale Supérieure, la même qui a formé le premier instituteur ivoirien à la fin du XIXe siècle. Sorti major, il retourne en Côte d'Ivoire mais est appelé sous les drapeaux, enrôlé dans le bataillon des soldats de l’AOF de la France libre.
Il rentre en Côte d'Ivoire avec les médailles de bravoure et de mérite : officier du Mérite combattant (Rhin et Danube) et médaille de la France libre.
Partisan de la décolonisation, il fonde le Syndicat national des enseignants (SYNE) dans la lignée du Syndicat agricole africain (SAA). Ami et collaborateur de la première heure de Félix Houphouët-Boigny, ils se battent avec Auguste Denise, Jean Delafosse, Arsène Usher Assouan, Germain Coffi Gadeau entre autres pour l’indépendance de la Côte d'Ivoire. Les relations tissées lors de son passage en France, celles du président Auguste Denise et du ministre et député Félix Houphouët-Boigny en font des combattants de première ligne.
Après l’autonomie accordée aux colonies par la loi-cadre Defferre de 1956, la Côte d'Ivoire devient une République le . Philippe Yacé devient en 1959 le premier président de l’assemblée législative de Côte d'Ivoire, assemblée de transition, en attendant l’indépendance. Il fera le second discours du , après celui de l'ancien gouverneur/administrateur des colonies d'Afrique de l'Ouest (AOF).
Félix Houphouët-Boigny devient le premier président de la république de Côte d’Ivoire le , l’Assemblée législative devient nationale, et Philippe Yacé est élu à sa tête le .
Phililppe Yacé est impliqué, à son corps défendant assurera_t-il plus tard, à l'épisode des faux complots contre le président Houphouët-Boigny au sein du PDCI. Philippe Yace fut le procureur de la république chargé de ces procès qui évincèrent le secrétaire général du PDCI-RDA alors Jean-Baptiste Mockey, le ministre Ernest Boka (qui mourut probablement assassiné), les ministres Charles Bauza Donwahi, Germain Coffi Gadeau, Amadou Thiam, Joachim Bony, Jean Konan Banny et 91 autres personnalités de la scène politique ivoirienne. Il avouera plus tard qu'« il n’y avait aucun complot » et se justifiera quant à son implication en indiquant « que c’était soit juger ou être jugé ». Par ailleurs, les juges d’instructions chargés des procès étaient emprisonnés, tout comme les inculpés, dans la prison d’Assabou à Yamoussoukro.
À l'issue de cette purge, Philippe Yacé devient le secrétaire général du PDCI-RDA tout en restant président de l'assemblée nationale. Il détient le record de longévité à ces deux postes (respectivement 15 et 20 ans).
En 1968, il devient président de la Communauté économique européenne et des États africains et malgaches (CEE-EAMA) et devient en 1978 le président de l’association international des parlementaires français.
Cependant, en 1980, la modification de l’âge maximum du président de l’Assemblée nationale, le rend inéligible et le poste de secrétaire général du PDCI-RDA est supprimé par le président de la république Félix Houphouët-Boigny. C'est un choc pour tout le pays et toute la classe politique qui voyaient en lui le dauphin du Père de la nation.
Toujours député et maire de Jacqueville, ce temps est utilisé pour s'occuper de sa famille, sa commune et sa région. Cependant il devra se retirer en France pour des raisons de santé. Durant sa retraite européenne, il occupera un poste honorifique au Conseil économique et social de la CEE, se verra nommé grand officier de la Légion d'honneur et il finira d’exercer ses fonctions de député-maire de Jacqueville, avant de laisser la place à feu Édouard Ette en 1990.
1990, l’heure des problèmes économiques de la Côte d'Ivoire a déjà sonné. Le président Houphouët fait appel à un technocrate Alassane Ouattara comme premier Premier ministre et rappelle son vieil ami Philippe Yacé. Le multipartisme est instauré. Cette nomination ouvre une période d'amitié et collaboration entre Alassane Ouattara, chef du conseil des ministres puis Premier ministre, et le nouveau président du Conseil économique et social, Philippe Yacé.
Celui que l’on appelle désormais le sage de la nation accumulera les titres de Haut Sénateur de la communauté, président de la Haute cour de Justice, membre du Conseil des Sages du PDCI-RDA, président de l’UCESA, président fondateur du Bureau ivoirien du droit d'auteur (BURIDA), Chef Spirituel des 3-A (du nom des trois peuples lagunaires (Alladian, Ahizi et Akouri) ; et les titres de Grand Croix de l’ordre national de la république de Côte d’Ivoire et grand officier de l’ordre du Bélier.
Philippe Yacé fut marié deux fois, à Daloa en 1946, avec Joséphine Bony, puis après son divorce en 1961, civilement avec Renée Monette Maimay. Il rencontra une femme durant ses voyages militaires du milieu du XXe siècle, avec qui il eut une fille, l’aînée de cette grande famille de neuf 9 enfants.
Après le décès de sa femme en 1991, celle de Félix Houphouët-Boigny en 1993 et la prise de pouvoir de Henri Konan Bédié, Philippe Yacé se retire de la vie publique.
Sa passivité lui fut reprochée. Il dira en parlant de la guerre de pouvoir entre Henri Konan Bédié, alors président de l’Assemblée nationale et Alassane Ouattara, Premier ministre : « la maison brûle et vous vous disputez le fauteuil du salon ».
Notes et références
- « Philippe Grégoire Yacé / 20 ans déjà : La grande famille s’en souvient - Abidjan.net News », sur news.abidjan.net, (consulté le )
Articles connexes
Liens externes
- Le Monde Diplomatique
- Site officiel du parlement ivoirien
- Discours Philippe Yace du 7 août 1960
- Faire-part des Familles aux deces du Président Yace et Hommage
- Article de Marc Auge sur la vie et les funérailles du Président Yace
- Historique de la CĂ´te d'Ivoire de 1960 a 1970
- Révélation sur le Complot des Chats Noirs - Commanditaire et inculpés
- « Bureau Ivoirien des Droits d'Auteur »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)