CĂŽte d'Ivoire
La CĂŽte d'Ivoire, en forme longue rĂ©publique de CĂŽte d'Ivoire (RCI), est un Ătat situĂ© en Afrique, dans la partie occidentale du golfe de GuinĂ©e. Elle prĂ©sente sensiblement la forme d'un carrĂ© d'environ 560 km de cĂŽtĂ©[7]. Dâune superficie de 322 462 km2, elle est bordĂ©e au nord-ouest par le Mali, au nord-est par le Burkina Faso, Ă l'est par le Ghana, au sud-ouest par le Liberia, Ă l'ouest-nord-ouest par la GuinĂ©e et au sud par lâocĂ©an Atlantique. La population est estimĂ©e Ă 29 389 150 habitants en 2021[8].
RĂ©publique de CĂŽte dâIvoire
Devise | Union, Discipline, Travail |
---|---|
Hymne |
L'Abidjanaise |
FĂȘte nationale | |
· ĂvĂ©nement commĂ©morĂ© |
Indépendance vis-à -vis de la France () |
Forme de l'Ătat | RĂ©publique unitaire prĂ©sidentielle |
---|---|
Président de la République | Alassane Ouattara |
Vice-président de la République | Tiémoko Meyliet Koné |
Premier ministre | Patrick Achi |
Président de l'Assemblée nationale | Adama Bictogo |
Président du Sénat | Jeannot Ahoussou-Kouadio |
Parlement | Parlement |
Chambre haute Chambre basse |
Sénat Assemblée nationale |
Langues officielles | Français |
Capitale |
Yamoussoukro (politique), Abidjan (Ă©conomique) 6° 51âČ N, 5° 18âČ O |
Plus grandes villes | Abidjan, Bouaké, Korhogo, Daloa, San-Pédro, Divo, Yamoussoukro, Odienné |
---|---|
Superficie totale |
322 462 km2 (classé 69e) |
Superficie en eau | 1,04 % |
Fuseau horaire | UTC +0 (WET) |
Entité précédente | |
---|---|
Indépendance | France |
Date | |
PremiĂšre RĂ©publique |
(constitutions de 1959 et de 1960) |
DeuxiĂšme RĂ©publique |
(constitution de 2000) |
TroisiĂšme RĂ©publique |
(constitution de 2016) |
Gentilé | Ivoirien, Ivoirienne |
---|---|
Population totale (2021[1]) |
29 389 150 hab. (classé 53e) |
Densité | 91 hab./km2 |
PIB nominal (2020) | 61,502 milliards de dollars US[2] (73e) |
---|---|
PIB (PPA) (2020) | 144,497 milliards de dollars US[2] (75e) |
Dette publique brute (2015) |
Nominale : 6393,234 milliards de Franc CFA +4,77 %[3] Relative : 34,694 % du PIB -5,31 %[3] |
Monnaie |
Franc CFA (UEMOA) (XOFâ ) |
IDH (2021) | 0,550[4] (moyen ; 159e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,358[4] (135e) |
Coefficient de Gini (2018) | 37,2 %[5] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,613[4] (155e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 32,8[6] (138e) |
Code ISO 3166-1 |
CIV, CIâ |
---|---|
Domaine Internet | .ci |
Indicatif téléphonique | +225 |
Organisations internationales | G24ADPA (observateur)OHADAAPOBADCEDEAOCEN-SADZPCASG33CAMES |
La CÎte d'Ivoire a pour capitale politique et administrative Yamoussoukro mais la quasi-totalité des institutions se trouvent à Abidjan, son principal centre économique. Sa langue officielle est le français, mais quelque 70 langues et dialectes[9] sont parlés au quotidien. Sa monnaie est le franc CFA. Le pays fait partie de la CEDEAO, de l'Union africaine et de l'Organisation de la coopération islamique.
D'abord protectorat français[10] en 1843, puis colonie française le , le pays acquiert son indĂ©pendance le , sous la houlette de FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny, premier prĂ©sident de la RĂ©publique. L'Ă©conomie, essentiellement axĂ©e sur l'agriculture, notamment la production de cafĂ© et de cacao, connaĂźt au cours des deux premiĂšres dĂ©cennies un essor exceptionnel[11]. En 1990, le pays traverse, outre la crise Ă©conomique survenue Ă la fin des annĂ©es 1970, des pĂ©riodes de turbulence sur les plans social et politique. Ces problĂšmes connaissent une exacerbation Ă la mort de FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny en 1993. L'adoption d'une nouvelle constitution[12] et l'organisation de l'Ă©lection prĂ©sidentielle qui, en 2000, porte au pouvoir Laurent Gbagbo, nâapaisent pas les tensions sociales et politiques, qui conduisent au dĂ©clenchement d'une crise politico-militaire le . AprĂšs plusieurs accords de paix, l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2010 voit la victoire d'Alassane Ouattara face Ă son opposant Laurent Gbagbo. RĂ©Ă©lu en 2015, Alassane Ouattara relance la croissance Ă©conomique par une politique libĂ©rale et interventionniste tout en Ă©tant critiquĂ© pour sa gestion de l'armĂ©e et de la justice. En 2016, une nouvelle constitution est adoptĂ©e, marquant l'avĂšnement de la TroisiĂšme RĂ©publique.
La CÎte d'Ivoire est en voie de développement et se place en 159e position selon son indice de développement humain (IDH) en 2021[4].
Ătymologie et toponymie
La dĂ©nomination de « CĂŽte d'Ivoire » est la traduction en français du nom portugais de Costa do Marfim donnĂ© par les commerçants navigateurs en route vers lâInde, qui apparaĂźt sur les portulans portugais Ă la fin du XVIIe siĂšcle.
En octobre 1985, le gouvernement ivoirien a demandĂ© Ă tous les pays d'utiliser comme dĂ©nomination officielle le nom en français de « CĂŽte d'Ivoire » (de maniĂšre similaire aux noms de certains pays qui ne sont pas traduits comme Costa Rica, Sierra Leone, etc.). Ce nom officiel sâĂ©crit sans trait d'union, faisant exception, comme certains autres noms de pays, aux rĂšgles de la typographie française qui prescrivent habituellement, pour la graphie des noms dâunitĂ©s administratives ou politiques, des traits dâunion entre les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments dâun nom composĂ©, et une majuscule Ă tous les Ă©lĂ©ments (sauf articlesâŠ) ce qui donnerait normalement « CĂŽte-d'Ivoire » (voir lâarticle trait d'union#Noms des entitĂ©s politiques et administratives).
Hors des pays francophones, les mĂ©dias et les populations continuant Ă sâexprimer usuellement dans leurs propres langues : ElfenbeinkĂŒste en allemand, Ivory Coast en anglais, Costa do Marfim en portugais, Costa de Marfil en espagnol, Costa d'Avorio en italien, ۳ۧŰÙ Ű§ÙŰčۧۏ en arabe, ĐĐ”ÌŃДг ĐĄĐ»ĐŸĐœĐŸÌĐČĐŸĐč ĐĐŸÌŃŃĐž (BĂ©reg SlonovoĂŻ Kosti) en russe (avec ĐĐŸŃ ĐŽâĐĐČŃĐ°ÌŃ (Kot d'Ivouar) comme transcription phonĂ©tique du nom français), ElefĂĄntcsontpart en hongrois, ou encore è±Ąçæ”·ćČž en chinois (avec aussi ç§çčèżȘçŠ comme transcription du nom français).
Depuis 1985, le pays a donc, dans les pays non-francophones, deux noms : le nom officiel en français sans trait dâunion, et un nom vernaculaire selon la langue et les rĂšgles de chaque pays.
La CĂŽte dâIvoire a aussi communĂ©ment Ă©tĂ© appelĂ©e la « terre d'Ăburnie »[13], qui dĂ©signe la partie forestiĂšre du pays[14]. Ă l'indĂ©pendance, des propositions avaient suggĂ©rĂ© de remplacer le nom de CĂŽte d'Ivoire, considĂ©rĂ© comme trop colonial, par celui d'« Eburnea »[14].
Langues
Le français est la langue officielle de la CĂŽte dâIvoire et plus de 80 % des habitants du pays le comprennent et le parlent[15]. Selon l'OIF en 2009, 99 % des habitants de la plus grande ville du pays, Abidjan, savent lire, Ă©crire et parler français[16]. Aujourdâhui, plus du tiers de la population du pays a le français comme langue maternelle, surtout parmi les jeunes gĂ©nĂ©rations.
En plus du français parlĂ© par la majoritĂ© des Ivoiriens, plus de 70 autres langues sont parlĂ©es au quotidien, principalement dans les zones rurales. Parmi ces langues, les plus parlĂ©es dans le nord sont le sĂ©noufo (2 400 000 locuteurs) et le malinkĂ©, mais on y compte aussi d'autres langues rĂ©gionales, par exemple le mahouka et le koyaka (1 500 000 locuteurs). Plus au centre, le baoulĂ© (7 200 000 locuteurs) et le bĂ©tĂ© (3 000 000 locuteurs) sont les plus parlĂ©es. Le yacouba (118 300 locuteurs), lâagni (400 000 locuteurs), le gouro sont aussi des langues beaucoup parlĂ©es.
Le dioula est la langue la plus parlée au pays du fait de son utilisation universelle dans le commerce. Le dioula appartient au groupe ethnique Mandingue, il est essentiellement utilisé par les commerçants et les artisans du commerce transsaharien dans le but de faciliter les échanges commerciaux entre les grands groupes ethniques du nord de la CÎté d'Ivoire, ainsi qu'avec les pays frontaliers, dont le malinké est la langue officielle ou la plus parlée comme au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.
GĂ©ographie
Topographie
Le territoire de la CĂŽte dâIvoire prĂ©sente l'aspect d'un quadrilatĂšre, dont le sud offre une façade de 520 km sur l'ocĂ©an Atlantique, dans la partie occidentale du golfe de GuinĂ©e.
Le pays est caractĂ©risĂ© par un relief peu Ă©levĂ©. Les terres sont constituĂ©es en majeure partie de plateaux et plaines. Lâouest du pays, rĂ©gion montagneuse, prĂ©sente toutefois quelques reliefs au-delĂ de mille mĂštres (le mont Nimba culmine Ă 1 752 m[17]). Hormis cette rĂ©gion, les altitudes varient gĂ©nĂ©ralement entre 100 et 500 mĂštres, la plupart des plateaux se situant autour de 200 Ă 350 mĂštres. Ceux-ci prĂ©sentent diffĂ©rents aspects. Les plateaux les plus Ă©levĂ©s sont rigides dans leurs formes ainsi que dans leurs matĂ©riaux ; ceux de niveaux intermĂ©diaires ont assez souvent des formes Ă©moussĂ©es ; les plus bas prĂ©sentent quant Ă eux une certaine rigiditĂ©, mais sont constituĂ©s de matĂ©riaux meubles. Des Ă©tendues Ă©normes et verticales rigoureusement tabulaires et horizontales sont parfois prĂ©sentes dans les rĂ©gions de savanes, mais Ă©galement sous les petits accrocs de savanes incluses dans la forĂȘt dense. LâĂ©lĂ©ment dominant de ces plateaux est constituĂ© par une cuirasse ferrugineuse visible en surface sous forme de dalles de teinte rouille, mais parfois voilĂ©es de sables, de gravillons ou produits plus fins[18].
Littoral et fleuves
Les eaux, qui couvrent environ 4 462 km2, soit 1,38 % de la superficie totale du pays, sont constituĂ©es au sud par lâocĂ©an (Atlantique), les lagunes dont les plus cĂ©lĂšbres sont les complexes (d'est en ouest) Aby-Tendo-Ehy, lagune EbriĂ©, Grand-Lahou-lagune Tadio-Makey-lagune Tagba, ainsi que d'eaux mortes.
La grande houle du sud qui vient battre la plage rend l'accĂšs par mer trĂšs difficile[19].
Le bord de mer en CĂŽte-d'Ivoire est une longue suite de plages qui ne s'interrompent qu'aux embouchures de fleuves, quand elles existent (en saison des crues)[19].
De nombreux cours dâeau avec souvent des dĂ©bits extrĂȘmes, drainent tout le territoire. Au nombre de ceux-ci figurent quatre grands fleuves[20] qui sont le Cavally (700 km), le Sassandra (650 km), le Bandama (1 050 km) et la ComoĂ© (1 160 km). D'autres cours dâeau importants sont tributaires de ces derniers ou forment des bassins versants indĂ©pendants en tant que fleuves cĂŽtiers comme le Tabou, le NĂ©ro, le San-Pedro, le Bolo, le Niouniourou, le Boubo, l'AgnĂ©by, la MĂ©, la Bia. Ă cet ensemble s'ajoutent des ruisseaux et plusieurs Ă©tendues marĂ©cageuses[18].
GĂ©ologie
Les sols prĂ©sentent la mĂȘme apparence que ceux que lâon rencontre en grande partie en Afrique de lâOuest . Ils sont souvent meubles, parfois indurĂ©s, dâun matĂ©riau dont la couleur se situe habituellement dans la gamme des rouges, allant de lâocre au rouille sombre. Toutefois, lâempreinte des milieux Ă©quatoriaux sur les sols ivoiriens est proportionnellement plus marquĂ©e que dans la quasi-totalitĂ© des territoires qui se situent au nord du golfe de GuinĂ©e[21].
Tout comme le relief, les sols sont influencĂ©s de maniĂšre souvent dĂ©terminante par la composition des roches. Le soubassement rocheux de la CĂŽte dâIvoire est diversement constituĂ© et presque invisible, Ă lâexception des dĂŽmes cristallins. Il est formĂ© en quasi-totalitĂ© par des roches de socle, cristallines ou phylliteuses, prĂ©sentant divers degrĂ©s de mĂ©tamorphisation. Les formations cristallines occupent environ les deux tiers du pays et sont subdivisĂ©es en cinq grandes familles par les gĂ©ologues : les migmatites et les gneiss (anciennes roches plutoniques, volcaniques ou sĂ©dimentaires mĂ©tamorphosĂ©es), les charnockites (granites Ă hypersthĂšne) et norites, les « granites baoulĂ© » qui elles-mĂȘmes comprennent plusieurs variĂ©tĂ©s de roches, la catĂ©gorie des roches riches en minĂ©raux noirs (diorites ou granodiorites) et les « granites de Bondoukou » (frĂ©quemment granodioritiques mais parfois alcalins Ă©galement). Quant aux roches phylliteuses, elles sont essentiellement composĂ©es de schistes, qui divergent en fonction des caractĂšres des sĂ©diments originels qui les ont formĂ©s et des degrĂ©s de mĂ©tamorphismes quâils ont subis. Mais elles comprennent Ă©galement quelques quartzites et grĂšs-quartzites. Sont assimilĂ©es Ă cette famille les roches communĂ©ment appelĂ©es « roches vertes » en CĂŽte dâIvoire (mĂ©tamorphiques mais dâorigine non sĂ©dimentaire). Le socle ivoirien est bordĂ© par une minuscule couverture sĂ©dimentaire constituĂ©e surtout de sables argileux dâorigine continentale, dâargiles, sables et vase dâorigine marine[22].
Les sols ferralitiques couvrent la majeure partie du territoire ivoirien. Ils sont notamment prĂ©sents dans lâEst, lâOuest, le Sud, les zones forestiĂšre et prĂ©-forestiĂšre, les zones de savanes soudanaises ou sub-soudanaises, les aires septentrionales, etc. Les sols ferrugineux tropicaux qui se rencontrent sur des roches granitoĂŻdes ont leur extension majeure dans le Nord-Est du pays, autour de la localitĂ© de Bouna et dans lâinterfluve entre le haut NâZi et la haute ComoĂ©. Les trois derniĂšres classes citĂ©es sont beaucoup plus Ă©troitement localisĂ©es ; elles sont situĂ©es en topographie accidentĂ©e et se rencontrent dans les rĂ©gions de buttes du YaourĂ© et de Bondoukou, de la haute ComoĂ© et dans les chaĂźnes des localitĂ©s de SifiĂ©, dâOumĂ© Ă FetĂ©kro[23].
Climat
Compris entre 4° et 10° de latitude nord, le territoire de la CĂŽte dâIvoire est distant de l'Ă©quateur d'environ 400 km sur ses marges mĂ©ridionales, et du tropique du Cancer dâenviron 1 400 km sur ses frontiĂšres septentrionales. Le climat, gĂ©nĂ©ralement chaud et humide, constitue dĂšs lors une transition entre lâĂ©quatorial et le tropical[24]. Ăquatorial le long des cĂŽtes, il est semi-aride Ă l'extrĂȘme nord. Le pays connaĂźt en gĂ©nĂ©ral des variations importantes de tempĂ©rature entre le nord et le sud, mais Ă©galement le long de lâannĂ©e en fonction des saisons. Les tempĂ©ratures oscillent autour de 28 °C en moyenne. Deux grandes zones climatiques se cĂŽtoient : le climat Ă©quatorial et le climat tropical de savane, lui-mĂȘme plus ou moins sec.
Le climat subĂ©quatorial est caractĂ©risĂ© par des tempĂ©ratures de faibles amplitudes de (25 °C Ă 30 °C), un fort taux dâhumiditĂ© (de 80 Ă 90 %) et des prĂ©cipitations abondantes, qui atteignent Ă Abidjan 1 766 mm et Ă Tabou 2 129 mm. Cette zone connaĂźt deux saisons sĂšches et deux saisons humides. La grande saison sĂšche, chaude, est entrecoupĂ©e de quelques pluies et sâĂ©tend du mois de dĂ©cembre au mois d'avril. La petite saison sĂšche couvre les mois d'aoĂ»t et de septembre. Quant aux saisons de pluie, elles s'Ă©chelonnent de mai Ă juillet pour la grande et dâoctobre Ă novembre pour la petite[17].
Le climat tropical de savane humide couvre le nord de la zone forestiÚre du sud et le sud de la région des savanes. Les températures, à amplitudes plus importantes, y oscillent entre 14 °C et 33 °C avec une hygrométrie de 60 % à 70 % et des précipitations annuelles de 1 200 mm3 à Bouaké. Cette région climatique connaßt également quatre saisons : deux saisons sÚches, de novembre à mars et de juillet à août et deux saisons pluvieuses, de juin à octobre et de mars à mai[17].
Le climat de savane sec concerne principalement la RĂ©gion des Savanes. Les amplitudes thermiques quotidiennes et annuelles y sont relativement importantes, de lâordre de 20 °C, le taux dâhumiditĂ©, infĂ©rieur Ă celui du sud du pays, varie de 40 % Ă 50 %. La zone considĂ©rĂ©e est caractĂ©risĂ©e par la prĂ©sence intermittente entre les mois de dĂ©cembre et fĂ©vrier dâun vent frais et sec, lâharmattan. On y relĂšve deux saisons : lâune sĂšche, de novembre Ă juin, ponctuĂ©e par quelques pluies au mois d'avril, et lâautre pluvieuse, couvrant la pĂ©riode de juillet Ă octobre. Les prĂ©cipitations moyennes enregistrĂ©es sont de 1 203 mm Ă Korhogo.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 23 | 24 | 21 | 25 | 25 | 24 | 24 | 23 | 22 | 24 | 24 | 24 | 21 |
Température maximale moyenne (°C) | 31 | 32 | 32 | 32 | 31 | 29 | 28 | 27 | 28 | 29 | 31 | 31 | 32 |
Précipitations (mm) | 21 | 49 | 110 | 159 | 319 | 607 | 201 | 32 | 69 | 165 | 149 | 92 | 1 973 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
31 23 21 | 32 24 49 | 32 21 110 | 32 25 159 | 31 25 319 | 29 24 607 | 28 24 201 | 27 23 32 | 28 22 69 | 29 24 165 | 31 24 149 | 31 24 92 |
Moyennes : ⹠Temp. maxi et mini °C ⹠Précipitation mm |
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 20 | 20 | 21 | 21 | 22 | 21 | 20 | 20 | 20 | 20 | 21 | 20 | 20 |
Température maximale moyenne (°C) | 33 | 34 | 34 | 33 | 33 | 31 | 29 | 29 | 30 | 32 | 33 | 33 | 34 |
Précipitations (mm) | 15 | 44 | 90 | 134 | 140 | 141 | 105 | 109 | 199 | 128 | 34 | 20 | 1 159 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
33 20 15 | 34 20 44 | 34 21 90 | 33 21 134 | 33 22 140 | 31 21 141 | 29 20 105 | 29 20 109 | 30 20 199 | 32 20 128 | 33 21 34 | 33 20 20 |
Moyennes : ⹠Temp. maxi et mini °C ⹠Précipitation mm |
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 18 | 18 | 22 | 23 | 22 | 21 | 21 | 21 | 20 | 20 | 18 | 16 | 16 |
Température maximale moyenne (°C) | 34 | 35 | 36 | 35 | 34 | 31 | 30 | 29 | 30 | 31 | 32 | 33 | 36 |
Précipitations (mm) | 8 | 15 | 38 | 82 | 121 | 168 | 293 | 356 | 274 | 155 | 47 | 16 | 1 573 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
34 18 8 | 35 18 15 | 36 22 38 | 35 23 82 | 34 22 121 | 31 21 168 | 30 21 293 | 29 21 356 | 30 20 274 | 31 20 155 | 32 18 47 | 33 16 16 |
Moyennes : ⹠Temp. maxi et mini °C ⹠Précipitation mm |
Ces climats induisent quatre grands types de biomes diffĂ©rents, que le WWF dĂ©signe par Ă©corĂ©gions. La savane soudanienne occidentale, au nord du 8e parallĂšle, recouvre prĂšs du tiers du territoire. Le tiers sud du pays est lui Ă cheval sur deux Ă©corĂ©gions : Ă lâouest lâĂ©corĂ©gion de forĂȘts appelĂ©e « forĂȘt de plaine de lâouest guinĂ©en » ainsi quâau centre sud et au sud-est lâĂ©corĂ©gion de la forĂȘt de lâest guinĂ©en, sĂ©parĂ©e par le Sassandra. Entre ces deux zones, la mosaĂŻque de forĂȘt-savane guinĂ©enne, entrecoupĂ©e de zones ripariennes et de zones humides au centre du pays, prĂ©sente de nombreux points de forĂȘt sĂšche assez dense. En outre, le centre ouest du pays abrite une petite Ă©corĂ©gion de montagne appelĂ©e forĂȘt de montagne ouest-africaine. Ces trois zones sont incluses par la Conservation International dans le point chaud de biodiversitĂ© de lâUpper Guinean forests (littĂ©ralement de l'anglais « forĂȘt haute-guinĂ©enne »). Il existe aussi deux mangroves, de lâĂ©corĂ©gion des mangroves guinĂ©ennes, une Ă lâouest dâAbidjan, Ă lâembouchure de la Bia et lâautre Ă lâouest Ă lâembouchure du Boubo.
Le climat dâOdiennĂ©, une ville du nord-ouest, est lui, influencĂ© par la prĂ©sence des montagnes, la pluviomĂ©trie y est plus Ă©levĂ©e avec 1 491 mm3 et les tempĂ©ratures y sont plus basses[17], que plus Ă lâest. La pluviomĂ©trie de cette zone est mĂȘme de 1 897 mm3 Ă Man.
Faune et flore
Le couvert vĂ©gĂ©tal sâest considĂ©rablement modifiĂ© au cours des annĂ©es. Le paysage de base Ă©tait constituĂ© par les forĂȘts denses, globalement subdivisĂ©es en forĂȘts hygrophiles et forĂȘts mĂ©sophiles, qui occupaient Ă lâorigine un tiers du territoire au sud et Ă lâouest[28]. Il est complĂ©tĂ© par les forĂȘts claires ou savanes arborĂ©es ou boisĂ©es, qui sâĂ©tendent du Centre au Nord, avec toutefois de nombreux points de forĂȘt dense sĂšche. De petites mangroves en outre existent sur la cĂŽte.
Depuis la pĂ©riode coloniale, les surfaces de forĂȘts denses ont connu, par le fait de lâhomme (plantations arbustives, exploitations forestiĂšres), une importante rĂ©duction. Depuis l'indĂ©pendance, la superficie couverte par les forĂȘts est passĂ©e de 16 millions Ă 3 millions aujourd'hui, en raison de la dĂ©forestation massive au profit de la culture du cacao, dont la CĂŽte dâIvoire est le premier producteur mondial[29].
La faune prĂ©sente une richesse particuliĂšre, avec de nombreuses espĂšces animales (vertĂ©brĂ©s, invertĂ©brĂ©s, animaux aquatiques et parasites). Parmi les mammifĂšres, lâanimal le plus emblĂ©matique reste lâĂ©lĂ©phant, dont les dĂ©fenses, constituĂ©es d'ivoire, ont jadis Ă©tĂ© une importante source de revenus. EspĂšce autrefois abondante en forĂȘt comme en savane, lâĂ©lĂ©phant a Ă©tĂ© intensĂ©ment chassĂ© et braconnĂ©. Aussi ne subsiste-t-il que dans les rĂ©serves et parcs et en quelques points des forĂȘts.
La CĂŽte d'Ivoire abrite aussi les deux espĂšces dâhippopotames, celle de savane rĂ©pandue dans toute l'Afrique, et l'espĂšce pygmĂ©e, localisĂ©e aux forĂȘts du pays et du Liberia voisin, lâhylochĂšre ou sanglier gĂ©ant, les antilopes et cĂ©phalophes, des buffles, des singes encore nombreux, des rongeurs, des pangolins et des carnivores, parmi lesquels le lion, la panthĂšre et la mangouste.
Les oiseaux, dont plusieurs centaines dâespĂšces ont Ă©tĂ© identifiĂ©es, embellissent les paysages. On trouve Ă©galement de nombreux reptiles (serpents, lĂ©zards, camĂ©lĂ©ons...), batraciens et poissons d'eau douce, et d'innombrables espĂšces d'invertĂ©brĂ©s comme des mollusques, insectes (papillons, scarabĂ©es, fourmis, termites...), araignĂ©es et scorpions, etc. Certains animaux, cĂ©lĂšbres dans la zone plus humide du Sud, deviennent, Ă lâimage de quelques sous-espĂšces du chimpanzĂ© commun, plus rares. Bien dâautres espĂšces sont en voie de disparition[30].
Aires protégées
Le gouvernement ivoirien a multipliĂ© la crĂ©ation et lâamĂ©nagement d'aires protĂ©gĂ©es pour prĂ©server lâenvironnement, notamment le couvert forestier qui a connu une rĂ©gression exceptionnelle depuis l'indĂ©pendance[31], ainsi que certaines espĂšces animales rares ou en voie de disparition.
Le ministĂšre ivoirien de lâEnvironnement assure la mise en Ćuvre de la politique de gestion de lâenvironnement et des aires protĂ©gĂ©es. De ce ministĂšre dĂ©pend lâOffice ivoirien des parcs et rĂ©serves (OIPR) qui gĂšre la faune et la flore protĂ©gĂ©es du pays. La SociĂ©tĂ© de dĂ©veloppement des forĂȘts (SODEFOR) est une agence dâĂtat dĂ©pendant du ministĂšre des Eaux et ForĂȘts qui s'occupe notamment d'expulser les agriculteurs occupant illĂ©galement des zones protĂ©gĂ©es[32].
En 2021, on dĂ©nombre huit parcs nationaux et 234 forĂȘts classĂ©es en CĂŽte dâIvoire[33]. Ces forĂȘts sont des terres de lâĂtat mises de cĂŽtĂ© pour la conservation[32], dont quinze rĂ©serves botaniques. Six zones protĂ©gĂ©es sont inscrites Ă la convention de Ramsar, trois le sont au patrimoine mondial et deux sont des rĂ©serves de biosphĂšre.
En juillet 2014, la CĂŽte dâIvoire a adoptĂ© un nouveau code forestier dont les objectifs Ă©taient notamment de restaurer au moins 20 % du territoire du pays Ă la forĂȘt[32].
Des plans de rĂ©introduction dâanimaux, notamment pour le rhinocĂ©ros noir et la girafe qui avaient disparu de certaines zones ont Ă©tĂ© menĂ©s Ă bien, par exemple dans la nouvelle rĂ©serve dâAboukouamĂ©kro. Le gouvernement doit aussi faire face, comme ailleurs, au problĂšme du trafic dâanimaux.
Parcs nationaux
- Le parc national de la ComoĂ© fondĂ© en 1968, couvre 1 150 000 hectares et 500 km de pistes carrossables. Il occupe prĂšs du quart de la zone forestiĂšre du pays et est lâune des plus grandes aires protĂ©gĂ©es dâAfrique. Y ont Ă©tĂ© recensĂ©s notamment 75 000 cobes de Buffon, 14 000 bubales, 3 000 hippotragues, 6 000 buffles, 1 200 Ă©lĂ©phants, 700 hippopotames et environ 250 lions, mais le parc de la ComoĂ© renferme aussi de trĂšs nombreuses autres espĂšces dâantilopes comme le cĂ©phalophe, dont six familles diffĂ©rentes ont Ă©tĂ© identifiĂ©es, des singes, des hyĂšnes, des panthĂšres, des mangoustes, dâinnombrables oiseaux.
- Le parc national de TaĂŻ (350 000 hectares), prolongĂ© au nord par la rĂ©serve de faune du N'Zo (70 000 hectares), est surtout axĂ© sur la prĂ©servation de la forĂȘt primaire (forĂȘt vierge). Un embranchement permet dâatteindre, Ă lâintĂ©rieur de celui-ci, le mont NiĂ©nokouĂ© qui le domine, ainsi que les derniers gĂ©ants vĂ©gĂ©taux.
- Le parc national de la MarahouĂ© sâĂ©tend sur 100 000 hectares[34].
- Le parc national du Mont PĂ©ko (34 000 hectares) est surtout rĂ©putĂ© pour sa vĂ©gĂ©tation : flore de montagne et forĂȘt primaire.
- Le parc national d'Azagny est situĂ© au bord de lâocĂ©an Ă lâembouchure du Bandama, sur 30 000 hectares essentiellement constituĂ©s de savane marĂ©cageuse avec des palmiers, oĂč lâon peut apercevoir des troupeaux dâĂ©lĂ©phants et de buffles. La rĂ©serve de faune du Haut-Bandama (123 000 hectares) couvre une zone de savane et abrite des Ă©lĂ©phants, des buffles et antilopes.
- Le parc national du Mont SangbĂ©, dâune superficie de 95 000 hectares est entiĂšrement situĂ© en zone montagneuse (14 sommets de plus de 1 000 m dans les monts du Toura) ; il est giboyeux et abrite une flore particuliĂšre.
- Le parc de Kossou, né de la nécessité de reloger les animaux menacés de la noyade par la montée des eaux du barrage de Kossou, s'étend sur 5 000 hectares.
- Le parc national du Banco (3 000 hectares), situĂ© aux portes dâAbidjan, est un exemple de forĂȘt primaire avec des acajous, framirĂ©s, avodirĂ©s, niangons, espĂšces devenues trĂšs rares.
- Le parc national des Ăźles EhotilĂ©, un parc marin crĂ©Ă© en 1974 et situĂ© sur la lagune Aby Ă lâEst dâAbidjan, prĂ©sente un intĂ©rĂȘt particulier pour les recherches historiques et archĂ©ologiques.
DĂ©mographie
Composition ethnique[36] - Akan - Peuples voltaïques et Gur - Mandé du Nord - Krous - Mandé du Sud - Autres | 38 % 22 % 22% 9,1% 8,6 % 0,3% |
Religions[37] - Islam - Christianisme - Croyances africaines - Aucune | 42,5 % 39,8 % 2,2% 12,6 % |
Composition linguistique
- 63 ethnies locales |
|
La population ivoirienne, comme dans la quasi-totalité des pays africains, connaßt une croissance rapide. Au cours des derniers recensements effectués en 1975, 1988 et 1998, elle s'élÚve à 6 709 600, 10 815 694 puis 15 366 672 habitants. Elle est estimée à 24 294 750 habitants en 2017[38]. La population de la CÎte d'Ivoire est estimée à 29 389 150 d'habitants en 2021 dont 6 435 835 d'étrangers selon le recensement général de la population et de l'habitat (RGPH). La population compte 52.4 % d'hommes et 47.8 % de femmes[8].
Le taux d'accroissement naturel est de 2,6 % en 2014 selon l'Institut national de statistique (INS)[39]. Cet accroissement rapide est en partie imputable Ă lâimmigration continue de populations Ă©trangĂšres venus en partie des pays limitrophes comme le Mali et le Burkina Faso.
En effet, durant les trente premiĂšres annĂ©es de son existence, la CĂŽte dâIvoire avait produit un vĂ©ritable creuset en accueillant environ 26 % dâĂ©trangers des pays limitrophes. Le recensement gĂ©nĂ©ral effectuĂ© en 1998 rĂ©vĂšle ainsi un taux dâĂ©trangers de 26 %, soit plus du quart de la population totale. Ces immigrĂ©s, en quĂȘte de mieux-ĂȘtre, sont attirĂ©s par le dĂ©veloppement Ă©conomique rapide et la stabilitĂ© sociale et politique que connaissait le pays avant le dĂ©but des crises sociopolitiques et militaires. Ils proviennent majoritairement des pays voisins membres de la CommunautĂ© Ă©conomique des Ătats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). MalgrĂ© la crise politico-militaire de 2002, le pays compte encore en 2008 de nombreux Ă©trangers originaires de la CEDEAO dont des BurkinabĂ©s, de loin les plus nombreux (environ deux millions), des Maliens, des GuinĂ©ens, des SĂ©nĂ©galais, des LibĂ©riens, des GhanĂ©ens, des NigĂ©riens.
Ă ceux-ci sâajoutent les Libanais essentiellement commerçants, quelquefois industriels. Les Libanais seraient 60 000, soit la plus grosse communautĂ© libanaise en Afrique[40]. Le pourcentage d'Ă©trangers naturalisĂ©s est de 0,6 %.
La population ivoirienne autochtone est en outre multiethnique. Cinq grands groupes ethniques, comprenant environ une soixantaine d'ethnies, constituent les nationaux d'origine[36] :
- au nord, le groupe voltaïque (gur) ou sénoufos (22 %) ;
- au nord-ouest, le groupe mandé du Nord ou malinké (22 %) ;
- Ă lâouest, le groupe mandĂ© du Sud (8,6 % de la population) ;
- au sud-ouest et au centre-ouest, le groupe krous (9,1%) ;
- au centre et Ă l'est, le groupe akans (38%)
ComposĂ©e d'une forte proportion de jeunes (en 1998 les jeunes de moins de 15 ans reprĂ©sentaient 43 % de la population totale, contre 4 % pour les personnes ĂągĂ©es), la population ivoirienne est inĂ©galement rĂ©partie sur le territoire national. Les variations s'observent d'une rĂ©gion Ă l'autre, mais Ă©galement entre zones rurales et zones urbaines[41]. Au dĂ©triment de la zone du nord, le sud, lâouest et lâest sont en effet, en plus des Ă©trangers, fortement peuplĂ©s dâallogĂšnes dont le dĂ©placement est dictĂ© par la recherche de terres arables ou propices au dĂ©veloppement des cultures de rente comme le cafĂ© et le cacao. Le taux de peuplement est Ă©galement Ă©levĂ© dans les zones urbanisĂ©es, compte tenu de lâexode des populations rurales constituĂ©es en majoritĂ© de jeunes en quĂȘte dâemploi. La crise dĂ©clenchĂ©e en septembre 2002 a pour sa part accĂ©lĂ©rĂ© le clivage entre les zones nord et sud. Sur l'ensemble du territoire en 1998, la densitĂ© moyenne est de 48 hab./km2. En zone sud, zone forestiĂšre, elle varie de 53,3 (district du Bas-Sassandra) Ă 272,7 hab./km2 (rĂ©gion des Lagunes). 57 % de la population vit en milieu rural, les zones urbaines en abritent quant Ă elles 43 %. Le taux de croissance de la population urbaine est Ă©valuĂ© Ă 4,2 % entre 1988 et 1998[41]. En 2010, le taux de croissance annuelle de la population Ă©tait de 2,6 % selon l'Institut National de la Statistique.
Sont considérées comme villes les localités semi-urbaines de 3 000 habitants au moins, agglomérées, dotées d'une fonction politique et administrative et au sein desquelles la population active non agricole est supérieure ou égale à 50 %. Sur cette base, 129 villes sont dénombrées par le dernier recensement général de la population (1998). Abidjan reste le principal centre urbain et économique du pays, avec 2 877 948 habitants en 1998. Yamoussoukro (207 000 habitants), Bouaké (542 000 habitants), Daloa (261 789 habitants), Korhogo (225 547 habitants), Gagnoa (153 935 habitants), Man (172 867 habitants) et San-Pédro (261 616 habitants), sont également de grandes villes[41].
Par ailleurs, le pays abrite environ 26 400 réfugiés et demandeurs d'asile en 2007, dont 24 200 provenant du Liberia et ayant fui la guerre civile qui y a sévi entre 1989 et 2004[42]. En 18 ans, il y a eu une trÚs forte croissance des réfugiés car on estime en 2010 le nombre de réfugiés de plus à 17 458.
Religions
Selon le recensement RGHP 2021, la répartition des différents groupes religieux sont les suivants[36] :
- islam : 42,5 %
- animisme (religions traditionnelles africaines) : 2,2 %
- Christianisme : 39,8 %
- Autres religions : 0,7 %
- Aucune : 12,6 %.
Histoire
Terre de migrations
Ăchelle en centimĂštres. Photo prise au musĂ©e ThĂ©odore-Monod d'Art africain de Dakar, au SĂ©nĂ©gal.
La date de la premiĂšre prĂ©sence humaine en CĂŽte dâIvoire est difficile Ă Ă©valuer, les ossements ne se conservent pas dans le climat humide du pays. Cependant, la prĂ©sence de fragments d'armes et d'outillages trĂšs anciens (haches polies taillĂ©es dans des schistes, dĂ©bris de cuisine et de pĂȘche) dĂ©couverts sur le territoire national est interprĂ©tĂ©e comme la possibilitĂ© de la prĂ©sence dâhommes, en assez grand nombre, au palĂ©olithique supĂ©rieur (45 000 Ă 12 000 ans avant le prĂ©sent)[43] ou au minimum, lâexistence sur ce terroir, dâune culture nĂ©olithique[44]. Les plus anciens habitants connus de la CĂŽte dâIvoire ont toutefois laissĂ© des traces dissĂ©minĂ©es Ă travers tout le territoire. Les populations arrivĂ©es avant le XVIe siĂšcle sont aujourd'hui des groupes minoritaires ayant plus ou moins bien conservĂ© l'essentiel de leurs civilisations. Ce sont les Agoua et EhotilĂ© (Aboisso), Kotrowou (Fresco), ZĂ©hiri (Grand-Lahou) et Ega ou DiĂšs (Divo)[45].
Mais le pays est surtout une terre de refuge et de migration qui reçoit, en provenance de la zone du Sahel, entre le XIe siĂšcle et le XVIe siĂšcle, les MandĂ© forestiers (Dan, Gban et KwĂ©ni) mais Ă©galement aux XIVe siĂšcle et XVe siĂšcle, dâautres groupes venus du nord (Ligbi, Numu et quelques clans MalinkĂ©), ce qui provoque des dĂ©placements limitĂ©s de populations plus anciennement Ă©tablies (Krou sur la cĂŽte avant le XVe siĂšcle et SĂ©noufo). Les XVIe siĂšcle et XVIIe siĂšcle consacrent lâarrivĂ©e au nord de plusieurs clans MalinkĂ©s ou mandĂ©-dioula (KamagatĂ©, Keita, Binate, DiomandĂ©) et SĂ©noufo et au sud-est, des peuples en provenance de la basse vallĂ©e de la Volta (EfiĂ©, Essouma, AbourĂ©, Alladian et Avikam). Lâun de ces groupes akan (Abron) sâinstalle dans la rĂ©gion de Bondoukou Ă lâest du pays[46].
Le XVIIIe siĂšcle consacre les grandes migrations akan (Agni, BaoulĂ©, AtiĂ©, Abbey, ĂbriĂ©s, M'Batto, Abidji) dans le sud-est et le centre du pays ainsi que celle dâautres groupes malinkĂ©s (en provenance des rives de la Volta noire) et du sud des territoires actuels du Mali et du Burkina Faso[47]. Ces migrations sont causes de conflits entre les populations, mais permettent surtout de tisser de nombreuses alliances politiques et matrimoniales ainsi que des parentĂ©s Ă plaisanterie[48].
Premiers contacts avec lâEurope
Ă lâinitiative du prince Henri le Navigateur, les Portugais JoĂŁo de SantarĂ©m et Pedro Escobar dĂ©couvrent le littoral ivoirien en 1470-1471. Ils seront pendant plus d'un siĂšcle les seuls EuropĂ©ens prĂ©sents sur le littoral ivoirien[49], avant d'ĂȘtre rejoints Ă la fin du XVIe siĂšcle par les Hollandais, puis au XVIIe siĂšcle par les Français et les Anglais[50] - [51].
Ătablissement sans lendemain de Français
En 1687, des missionnaires et des commerçants français s'installent sur le site d'Assinie, Ă l'extrĂ©mitĂ© est de l'actuel littoral ivoirien, vers la cĂŽte de l'Or. Bien qu'ils aient construit et occupĂ© le fort Saint-Louis Ă Assinie de 1701 Ă 1704, ils repartent en 1705 car le commerce des esclaves (achetĂ©s contre des cĂ©rĂ©ales) n'est pas assez rentable[52]. Parmi eux, le chevalier d'Amon et l'amiral Jean-Baptiste du Casse, directeur de la Compagnie du SĂ©nĂ©gal, principale sociĂ©tĂ© de la traite nĂ©griĂšre française, dĂ©barquent, intĂ©ressĂ©s par le trafic de l'or, et sont reçus Ă la cour du roi ZĂ©na. Dans le rapport que Jean-Baptiste du Casse remet aux autoritĂ©s françaises, il insiste sur la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er des Ă©tablissements fixes dans la rĂ©gion, et propose trois lieux pour Ă©lever trois forteresses : Assinie, Commendo et Accra[53]. Mais les Français sont plutĂŽt Ă©tablis Ă Ouidah[54], lâun des deux ports qui, avec Lagos, ont concentrĂ© 60 % des deux millions d'embarquements d'esclaves de la baie du BĂ©nin[55].
Ils ramĂšneront en France le jeune « prince » Aniaba et son cousin Banga, lesquels seront prĂ©sentĂ©s au roi de France Louis XIV et se convertiront au catholicisme (Aniaba sera baptisĂ© par Bossuet, Ă©vĂȘque de Meaux). Ils deviendront officiers dans le RĂ©giment du Roi avant de retourner Ă Issiny vers 1700. Aniaba serait devenu en 1704 conseiller du roi de Quita (actuel Togo) sous le nom d'Hannibal.
Traite négriÚre
Ces EuropĂ©ens tentent d'Ă©vangĂ©liser et parfois d'entretenir des contacts politiques avec les populations du littoral ivoirien mais les relations sont surtout commerciales. Lâabondance de lâivoire dans cette partie du territoire africain va lui valoir le nom de « CĂŽte de lâivoire »[56] â mais aussi « CĂŽte des mal gens » en raison des relations difficiles avec les habitants[57] - [58] - [59]. Le commerce porte sur divers produits tropicaux, mais il est surtout dominĂ© par la traite nĂ©griĂšre. Ces esclaves sont des captifs des guerres tribales, les rĂ©sultats dâune mise en gage ou dâune dĂ©cision judiciaire, ou sont tout simplement esclaves de naissance, ayant hĂ©ritĂ© du statut de leurs ascendants[60].
La CĂŽte dâIvoire, qui est jusquâau XIXe siĂšcle, un espace de traite secondaire comparĂ© au BĂ©nin[51] ou au Nigeria, subit toutefois Ă©galement les consĂ©quences nĂ©gatives du phĂ©nomĂšne[61] : nombreux morts, diminution de la natalitĂ©, rapide diffusion dâĂ©pidĂ©mies et de famines qui nâĂ©pargnent ni les sociĂ©tĂ©s lignagĂšres, ni les empires ou royaumes Ă©tablis sur le territoire. La traite nĂ©griĂšre strictement interne perdurera en CĂŽte d'Ivoire jusqu'Ă la fin du XIXe siĂšcle.
Monarchies dans le pays
La zone forestiĂšre dans le sud est par excellence une zone de dĂ©veloppement de sociĂ©tĂ©s oĂč lâautoritĂ© du chef de lignage sâexerce gĂ©nĂ©ralement au niveau dâune tribu. Elle connaĂźt une mutation sociale significative caractĂ©risĂ©e par la multiplication et le dĂ©veloppement de diverses alliances dâoĂč naissent des confĂ©dĂ©rations tribales, claniques ou rĂ©gionales. Cette Ă©volution ne se retrouve pas au nord dans les diffĂ©rentes branches du groupe sĂ©noufo. S'Ă©tant dĂ©veloppĂ© Ă lâorigine selon un schĂ©ma proche de celui des sociĂ©tĂ©s lignagĂšres, le groupe sĂ©noufo se constitue par la suite, peu Ă peu, en chefferies sur le modĂšle du « Kafu » malinkĂ© (un territoire restreint sur lequel s'exerce l'autoritĂ© d'un chef : le Faama) qui se consolident pour faire face notamment Ă lâexpansionnisme de lâempire de Kong. Les autres sociĂ©tĂ©s vivant au nord, mais Ă©galement celles du centre et de lâest, se prĂ©sentent de maniĂšre encore plus hiĂ©rarchisĂ©e avec une organisation confortĂ©e par le renforcement de pouvoirs monarchiques ou lâapparition de nouvelles structures traditionnelles de type Ă©tatique. Câest le cas du royaume Abron de Gyaman dont lâautoritĂ© sâĂ©tend sur de nombreux peuples de lâest du territoire (Koulango de Nassian, Goro, Gbin, Ligbi, Huela, Agni et Dioula de Bondoukou) et qui sâaffranchit du pouvoir Ashanti en 1875. AprĂšs une pĂ©riode dâexpansion, ce royaume est cependant affaibli par des dissensions internes qui le fragilisent face aux conquĂȘtes de Samory TourĂ© et Ă lâimpĂ©rialisme europĂ©en. Le Royaume du Sanwi tire le meilleur parti de ses relations avec lâextĂ©rieur et consolide son pouvoir sur les peuples du littoral du sud-est.
La monarchie baoulĂ© est dominĂ©e par les WarĂ©bo et les FaafouĂ© jusquâĂ la dislocation aprĂšs 1850, lorsque plusieurs groupes se constituent en entitĂ©s indĂ©pendantes ou en nouvelles confĂ©dĂ©rations militaires aux contours plus ou moins prĂ©cis. Dans le nord, les conquĂ©rants se multiplient mais sont tour Ă tour vaincus par Samory TourĂ© qui soumet Ă©galement tous les royaumes (Kong, Bouna, Koulango, Gyaman...)[62]. Ces conquĂȘtes et guerres tribales sont fortement exacerbĂ©es par la traite nĂ©griĂšre qui accentue la dĂ©structuration des systĂšmes politiques et sociaux traditionnels en raison notamment de lâapparition de nouvelles hiĂ©rarchies sociales constituĂ©es par des personnes quâelle enrichit[63].
Le XIXe siĂšcle apporte ainsi de profondes mutations au niveau des organisations sociales traditionnelles et la crĂ©ation de nouvelles valeurs fondĂ©es sur la richesse, qui sâapprĂ©cie Ă la quantitĂ© de produits dĂ©tenus (produits vivriers, cheptel, vĂȘtements, poudre dâor, armes Ă feu) et au nombre dâindividus sur lesquels lâautoritĂ© est exercĂ©e. Ainsi, les femmes, les enfants et les esclaves qui dĂ©pendent dâune mĂȘme personne constituent pour celle-ci non seulement des ouvriers agricoles et des dĂ©fenseurs du lignage, mais Ă©galement une possibilitĂ© dâaccroissement des alliances avec les autres familles par le mariage[64].
Lâabolition de lâesclavage en 1815 au CongrĂšs de Vienne, rĂ©affirmĂ©e en 1885 au CongrĂšs de Berlin[65] - [66], ouvre la voie au dĂ©veloppement de nouvelles relations commerciales entre les populations ivoiriennes et les nouveaux acteurs europĂ©ens qui font leur apparition. En dĂ©pit dâune concurrence anglaise tenace et parfois lâhostilitĂ© des populations locales, des comptoirs français sont installĂ©s Ă Assinie et Grand-Bassam (CĂŽte du Sud-Est) en 1843 et, en 1857, le fort de Dabou est Ă©difiĂ©[67].
Colonisation française
Les causes
AprĂšs avoir rĂ©ussi Ă conquĂ©rir l'AlgĂ©rie et les quelques conquĂȘtes Ă motivations commerciales rĂ©alisĂ©es sous le Second Empire, la France encore convalescente de la guerre de 1870, se lance, Ă l'instigation de LĂ©on Gambetta et de Jules Ferry, dans la colonisation dâune partie majeure de lâAfrique occidentale et Ă©quatoriale et de la pĂ©ninsule indochinoise. Le prĂ©texte affichĂ© est au dĂ©but de « civiliser » ces rĂ©gions, avec bientĂŽt l'espoir que ces colonies offrent un jour des dĂ©bouchĂ©s voire qu'on puisse en tirer des dividendes. Mais, en rĂ©alitĂ©, la motivation est davantage la rivalitĂ© avec les autres puissances coloniales.
L'établissement des négociants marseillais
La France est déjà présente sur les cÎtes d'Afrique occidentale depuis trÚs longtemps et l'installation des négociants marseillais entre le fleuve Sénégal et le delta du Niger remonte aux années 1840[68], motivée par le commerce des arachides, de l'huile de palme et des palmistes[68]. En 1833, les frÚres Victor et Louis Régis sont ainsi le premier négociant marseillais à envoyer l'un de leurs navires explorer les rives du golfe de Guinée, organisant de nombreuses expéditions vers la Gambie, la Guinée ou encore au Gabon[69]. Ces entreprises (rassemblant des comptoirs commerciaux, une flotte et des huileries[68]) connaissent un développement remarquable dépourvu de volonté de coloniser la zone. En effet, pour garantir la sécurité et la prospérité de leurs échanges, les Marseillais préfÚrent s'entendre avec les grands chefs africains qui contrÎlent le littoral. C'est ce que fait Victor Régis en CÎte d'Ivoire (Grand-Bassam) avec le roi Peter[68].
Autour de lâannĂ©e 1840, le gouvernement français incite les nĂ©gociants français Ă implanter des factoreries, c'est-Ă -dire des installations fixes pour rĂ©colter, pendant toute lâannĂ©e, et stocker, les produits livrĂ©s par les Africains, en certains points de la cĂŽte. L'objectif est de renforcer la prĂ©sence pour contrer les Anglais[70] qui sont de plus en plus prĂ©sents dans la zone. En 1842, Edouard BouĂ«t, rĂ©cemment promu gouverneur du SĂ©nĂ©gal, reçoit lâordre de Paris de construire des comptoirs, notamment Ă Grand-Bassam et Ă Assinie, et dây attirer des commerçants français. En 1844 et 1845, seuls les FrĂšres RĂ©gis acceptent d'ouvrir des factoreries, sans enthousiasme, surtout par amitiĂ© pour BouĂ«t[70].
Toutefois, la plus puissante des puissances coloniales du XIXe siÚcle, le Royaume-Uni, agit déjà sur le Niger inférieur. Joindre les possessions françaises du golfe de Guinée à celles du bas Sénégal via ce qu'on appelle à l'époque le « Soudan » (aujourd'hui « Sahel ») paraßt la parade adéquate à l'entreprise anglaise qui s'annonce à partir de l'est.
Mais sur route se trouve un obstacle : l'empire construit par le chef de guerre Samory Touré, le plus grand commerçant d'esclaves de l'Afrique occidentale, et contre lequel les populations assujetties se révoltent à la fin des années 1880. Ces populations animistes refusent l'islam imposé par Samory et finissent par espérer leur libération par les Français.
L'exploration de l'arriĂšre-pays
ParallĂšlement, la mĂ©connaissance de lâarriĂšre-pays ivoirien amĂšne les Français Ădouard BouĂ«t-Willaumez (1837-1839), Paul Fleuriot de Langle, Marcel Treich-LaplĂšne (1887-1890), Louis-Gustave Binger (et, dans une moindre mesure, les Anglais Lonsdale (1882), Freeman (1888) et Lang (1892)) Ă lancer de nombreuses missions dâexploration[71] - [72].
AprĂšs la signature de divers traitĂ©s de protectorat, un dĂ©cret, le , crĂ©e la CĂŽte dâIvoire en tant que colonie française autonome[73]. La France qui y est dĂ©jĂ reprĂ©sentĂ©e par Arthur Verdier (1878) puis Treich-LaplĂšne (1886) en qualitĂ© de RĂ©sidents, dĂ©signe Louis-Gustave Binger comme gouverneur avec rĂ©sidence Ă Grand-Bassam[74].
LâautoritĂ© française commence Ă sâĂ©tablir dans lâensemble du pays au moyen dâun systĂšme de quadrillage hiĂ©rarchisĂ© qui comprend les villages, les cantons, les subdivisions et les cercles. Elle Ă©tablit des liens de subordination Ă travers lâinstauration de lâimpĂŽt de capitation, la prestation gratuite de travail (travail forcĂ©), le service militaire obligatoire, lâapplication dâun code de lâindigĂ©nat et lâexercice dâune justice indigĂšne[75]. Pour sa part, lâadministration française doit procĂ©der Ă la mise en valeur du territoire, Ă la mise en place de services sociaux de base, Ă garantir la libre circulation des personnes et des biens en mettant un terme dĂ©finitif lĂ oĂč elle s'exerce Ă l'esclavage[76] - [77]. La rĂ©sistance locale sâexprime dĂšs la phase dâexploration[78] (guerre de Jacqueville et de Lahou en 1890[79], guerre de Bonoua en 1894 et 1895[80] - [79], guerre en pays adioukrou en 1897 et 1898[80] - [79]). Paris rentre en guerre ouverte avec Samory en 1896, qui est enfin vaincu Ă GuĂ©ouleu (GuĂ©lĂ©mou) en 1898[81].
Quelques annĂ©es plus tard, pour asseoir rapidement et dĂ©finitivement lâautoritĂ© de la France sur le territoire, le gouverneur Gabriel Angoulvant opte pour lâaccĂ©lĂ©ration forcĂ©e de la colonisation : « Je dĂ©sire quâil nây ait dĂ©sormais aucune hĂ©sitation sur la ligne politique Ă suivre. Cette ligne de conduite doit ĂȘtre uniforme pour toute la Colonie. Nous avons deux moyens de les mettre en pratique : ou attendre que notre influence et notre exemple agissent sur les populations qui nous sont confiĂ©es ; ou vouloir que la civilisation marche Ă grands pas, au prix dâune action... J'ai choisi le second procĂ©dĂ©[82]. » De fait, la conquĂȘte de ce qui deviendra la CĂŽte d'Ivoire a Ă©tĂ©, de par la rĂ©sistance rencontrĂ©e entre 1893 et la PremiĂšre Guerre mondiale, l'une des plus longues et sanglantes que la colonisation française ait eu Ă affronter en Afrique de l'Ouest, et presque aucune des rĂ©gions de la future colonie n'a Ă©tĂ© acquise « pacifiquement », mĂȘme si les formes d'opposition ont Ă©tĂ© diffĂ©rentes, Ă©chelonnĂ©es dans le temps et rarement coordonnĂ©es entre elles[83].
Les résistances à la colonisation
Des rĂ©sistances apparaissent notamment dans lâouest forestier (siĂšge de Daloa en 1906[79], siĂšge de Man en 1908[79], siĂšge de SĂ©mien en 1911)[79] ou chez les AbĂ©s (attaques des postes dâAgboville et dâAdzopĂ© en 1910)[79]. Elles sont intermittentes mais longues en pays BaoulĂ© (1893-1912)[84] - [79], en pays Gouro, Dida et BĂ©tĂ© du Centre-Ouest (1907-1914)[83] - [84] - [79] et en pays Lobi (1898-1920)[79]. En dĂ©pit de quelques dĂ©faites françaises, toutes les rĂ©sistances sont dĂ©finitivement vaincues en 1920. Les chefs de la rĂ©sistance sont tuĂ©s ou dĂ©portĂ©s et les pertes en vies humaines sont importantes chez les populations locales[79].
La mise en place d'une nouvelle Ă©conomie
Une nouvelle Ă©conomie peut s'installer progressivement. De 1905 Ă 1930, des maisons de commerce dont le siĂšge est en Europe (SCOA, CFAO, CCAF, Peyrissac)[85] sâinstallent et rĂ©alisent la collecte des produits locaux et lâĂ©coulement des produits importĂ©s. De mĂȘme, les EuropĂ©ens encouragĂ©s par la politique française et aidĂ©s par le recrutement pour des travaux forcĂ©s dans les plantations[86], dĂ©veloppent des exploitations agricoles privĂ©es, notamment des plantations de cafĂ© et de cacao Ă partir de 1930. Ces cultures dâexportation supplantent trĂšs rapidement les produits de cueillette (cola, graines de palmes, bois, caoutchouc). ParallĂšlement, des infrastructures et des Ă©quipements sont rĂ©alisĂ©s pour soutenir lâexploitation Ă©conomique. Le rĂ©seau routier s'Ă©toffe et un chemin de fer est construit grĂące au recrutement obligatoire des jeunes. Des Ă©coles et des postes mĂ©dicaux sont Ă©galement ouverts. La CĂŽte dâIvoire apparaĂźt dans les dĂ©buts des annĂ©es 1920 comme lâune des colonies les plus dynamiques de lâAfrique occidentale française. Sa part dans le commerce extĂ©rieur de lâAOF passe de 11 % en 1925 Ă 18 % en 1929[87].
La mise en valeur de la colonie est freinĂ©e de 1930 Ă 1935 par la crise Ă©conomique. MalgrĂ© de rĂ©els efforts du gouverneur pour redresser lâĂ©conomie, la crise laisse des sĂ©quelles[88].
Le dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale accroĂźt les difficultĂ©s Ă©conomiques et financiĂšres locales. Outre lâimpĂŽt de capitation, les prestations obligatoires se multiplient et les populations versent des « dons pour la dĂ©fense de la CĂŽte dâIvoire et de la France ». Mais lâeffort de guerre est surtout militaire avec des milliers de recrues mobilisĂ©es et envoyĂ©es sur les champs de bataille en Europe et en Afrique du Nord. AprĂšs la dĂ©faite de , ce sont de nombreux volontaires ivoiriens qui sâengagent aux cĂŽtĂ©s du gĂ©nĂ©ral Charles de Gaulle dans la RĂ©sistance.
Vers l'Ă©mancipation
Avant la fin de la guerre 1939-1945, les populations encore inorganisĂ©es commencent assez timidement une lutte pour lâĂ©mancipation politique, sociale et Ă©conomique[89]. Mais Ă partir de 1944, en CĂŽte dâIvoire comme dans toutes les colonies françaises dâAfrique, un processus est lancĂ© avec la ConfĂ©rence de Brazzaville suivie deux ans plus tard par les grandes lois d'Ă©mancipation des colonies, vĂ©ritable « nuit du 4 aoĂ»t de l'Afrique noire »[90]. L'Union française supplante l'empire coloniale en 1946.
Les Ivoiriens participent Ă leurs premiĂšres Ă©lections municipales (Abidjan et Grand-Bassam) et lĂ©gislatives, les territoires dâoutre-mer devant dĂ©sormais, par dĂ©cision de lâautoritĂ© coloniale, ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s Ă lâAssemblĂ©e nationale constituante française. En dĂ©pit de lâopposition de lâadministration locale, FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny, qui a impulsĂ© le noyau de la contestation avec le Syndicat agricole africain en 1944, se porte candidat en CĂŽte dâIvoire devant le collĂšge des non-citoyens. Il devance son adversaire de plus de 1 000 voix et, au deuxiĂšme tour le , est Ă©lu dĂ©putĂ© avec 12 980 voix sur 31 081 suffrages exprimĂ©s. Ă la seconde AssemblĂ©e nationale constituante, il est rĂ©Ă©lu plus facilement au Parlement français avec 21 099 voix sur 37 888 suffrages exprimĂ©s[91] - [92]. Plusieurs partis politiques (souvent soutenus par des syndicats) sont crĂ©Ă©s Ă partir de 1946. Ils sont de simples prolongements de la diversitĂ© des formations politiques de France ou la concrĂ©tisation de la libertĂ© d'initiatives locales : Parti dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire (1946), Parti progressiste de CĂŽte dâIvoire (1947), Bloc dĂ©mocratique Ă©burnĂ©en (1949), section ivoirienne de lâInternationale ouvriĂšre (1946), section ivoirienne du Rassemblement du peuple français[93].
La Constitution de la QuatriĂšme RĂ©publique (France) et les lois anticoloniales (suppression du travail forcĂ©, suppression du Code de l'indigĂ©nat ou extension de la citoyennetĂ© française), sans changer vĂ©ritablement le systĂšme colonial local, provoquent Ă la fois la colĂšre des colons et la dĂ©ception des populations colonisĂ©es qui durcissent leur lutte pour lâĂ©mancipation Ă travers des actions de plus en plus violentes conduites par les partis politiques[94].
ParallÚlement, Félix Houphouët-Boigny ne cesse de renforcer sa légitimité, devenant successivement conseiller général de la CÎte d'Ivoire, conseiller territorial de Korhogo, et maire d'Abidjan[90]. Il siÚge également dans les trois Assemblées, constituante, législative et nationale, qui se succÚdent dans le pays[90].
La loi-cadre Deffere de 1956 ouvre de nouvelles perspectives en CĂŽte dâIvoire par lâintroduction de la dĂ©centralisation, lâautonomie interne des colonies et lâextension des pouvoirs des AssemblĂ©es territoriales. Elle instaure Ă©galement un collĂšge unique dâĂ©lecteurs et le suffrage universel. La voie sâouvre ainsi pour lâinstauration, de prime abord, de la CommunautĂ© française aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum du puis, par la suite, pour lâaccession de la CĂŽte dâIvoire Ă la souverainetĂ© internationale le [95].
L'indépendance et le régime de Houphouët-Boigny
Miracle ivoirien
La premiĂšre Ă©lection prĂ©sidentielle en CĂŽte d'Ivoire a lieu quelques mois aprĂšs l'indĂ©pendance. Elle est prĂ©parĂ©e avec soin par FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny qui part grand favori et obtient logiquement 98,7 % des voix Ă l'issue d'une Ă©lection oĂč l'abstention reste faible[90]. Cinq ans plus tard, en 1965, le plĂ©biscite se reproduit dans des proportions similaires.
Félix Houphouët-Boigny n'a jamais caché ses « regrets » de quitter la « grande famille française » pour conquérir l'indépendance et manifeste dÚs 1960 sa volonté de maintenir des liens étroits avec la France[90]. Cette volonté se matérialise notamment par l'appel à de nombreux ressortissants français pour participer à l'économie et à l'administration du pays, qui passent ainsi de 10 000 à 30 000 personnes durant la décennie de 1960[90].
Entre 1960 et 1980, le dĂ©veloppement de lâĂ©conomie ivoirienne est spectaculaire dans tous les domaines, notamment agriculture, industrie, commerce et finances. Il est le rĂ©sultat dâune politique qui fait jouer un rĂŽle Ă©minent Ă lâĂtat, Ă lâinvestissement privĂ© et aux capitaux Ă©trangers. La sociĂ©tĂ© ivoirienne connaĂźt au cours de cette pĂ©riode une profonde mutation provoquĂ©e par la hausse du niveau de vie des habitants, les Ă©quipements sanitaires, Ă©ducatifs et sociaux, mais Ă©galement du fait de l'augmentation de la population avec un taux de croissance annuel moyen de 3,8 %, la faisant passer de 3,7 millions en 1960 Ă 12,2 millions dâhabitants en 1988.
Cependant, depuis le milieu des annĂ©es 1980, lâĂ©conomie stagne, consĂ©quence de la dĂ©gradation des termes de l'Ă©change avec lâextĂ©rieur, de lâaccroissement des dettes de lâĂtat et dâerreurs de gestion.
LâĂąge relativement avancĂ© du prĂ©sident ivoirien suscite des ambitions de plus en plus affichĂ©es que le chef de l'Ătat Ă©teint en reprenant en main le gouvernement. Pour ce faire, il renvoie tous les neuf ministres en 1977, dont des figures de premier plan : Henri Konan BĂ©diĂ© (Ăconomie et finances), Mohamed Diawara (Plan), Abdoulaye Sawadogo (Agriculture) et ArsĂšne Usher Assouan (Affaires Ă©trangĂšres), sous prĂ©texte de la lutte contre la corruption. Cette mesure ne manque pas d'affaiblir l'efficacitĂ© du gouvernement[96].
Philippe Yacé, inamovible secrétaire général du PDCI, et qui avait imprudemment manifesté son désir de succéder à Houphouët-Boigny, tombe aussi en disgrùce[96].
En 1980, le prĂ©sident HouphouĂ«t-Boigny lance une rĂ©forme des sociĂ©tĂ©s dâĂtat radicale. Sept dâentre elles seulement sont maintenues telles quelles tandis que quinze sont dissoutes, onze changent de statut, et trois fusionnent. De plus, les salaires sont alignĂ©s sur ceux de la fonction publique, le cumul de responsabilitĂ© de dĂ©putĂ© et de membre de conseil dâadministration est dĂ©sormais interdit ; les contrĂŽles de tutelle sont renforcĂ©s[96].
Fin de la Guerre froide et libéralisation politique
FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny avait su avec prudence Ă©viter tout conflit ethnique dans un cadre de parti unique et avait mĂȘme permis lâaccĂšs aux postes de lâAdministration publique Ă certains immigrants venus de pays voisins, rĂ©ussissant Ă rĂ©aliser un melting-pot original et Ă©conomiquement efficace. Cet Ă©quilibre reposait aussi sur une division Ă©cologique et sociale du travailâŻ: dans le nord, les Dioula dominent le transport et le commerce, les BurkinabĂš travaillent dans les plantations comme manĆuvres, les propriĂ©taires fonciers coutumiers sont les propriĂ©taires rentiers des plantations[14]. Grosso modo, les nordistes vivent ainsi de lâĂ©conomie informelle tandis que les sudistes se retrouvent dans lâadministration et la gestion du pouvoir[14]. Les nordistes qui avaient acquis une qualification professionnelle suffisante sont envoyĂ©s dans les ambassades ou dans les institutions internationales pour reprĂ©senter le pays ; certains accĂšdent Ă des ministĂšres, mais politiquement marginaux[14].
Toutefois, le passage au multipartisme en 1990 Ă la suite du sommet France-Afrique de la Baule permet aussi lâaffirmation identitaire des communautĂ©s ethniques dans lâespace politique et l'ouverture de dĂ©bats sur la construction nationale[14]. Les tensions entre les gens du nord et du sud, jusque-lĂ cantonnĂ©es au champ Ă©conomique, se transfĂšrent dans le champ politique[14].
LâarrivĂ©e inopinĂ©e dâAlassane Ouattara aux portes du pouvoir ne fait qu'aggraver la situation. Alors que ce nordiste avait Ă©tĂ© nommĂ© Premier ministre pour rĂ©soudre la crise Ă©conomique, celui-ci entend bien se positionner pour accĂ©der au pouvoir, bouleversant les plans d'Henri Konan BĂ©diĂ©, le successeur dĂ©signĂ© du prĂ©sident HouphouĂ«t-Boigny, ainsi que de Laurent Gbagbo, l'opposant historique, qui tous deux pensent leur tour venu[14]. Le pĂ©ril politique constituĂ© par des gens du Nord suscite un sentiment dâautodĂ©fense violent chez les gens du Sud et radicalise leur position contre les communautĂ©s du Nord[14].
Difficile succession
En 1993, le président Houphouët-Boigny décÚde.
En octobre 1995, Henri Konan BĂ©diĂ© remporte Ă une Ă©crasante majoritĂ© (96,16âŻ% contre 3,84âŻ% pour le candidat Francis WodiĂ©)[97] contre une opposition fragmentĂ©e et dĂ©sorganisĂ©e qui avait appelĂ© Ă boycotter cette premiĂšre Ă©lection prĂ©sidentielle organisĂ©e aprĂšs le dĂ©cĂšs de FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny[98]. Il resserre son emprise sur la vie politique, obtient assez rapidement une amĂ©lioration de la situation Ă©conomique, avec une diminution de lâinflation et engage des mesures pour rĂ©duire la dette extĂ©rieure.
Vers la crise
Trois mesures consacrent l'orientation tribaliste de la libéralisation politique entre 1993 et 2003 :
- Le nouveau code foncier , qui oblige les exploitants Ă©trangers (non Ivoiriens) de terres Ă les restituer Ă leur dĂ©cĂšs ou ĂȘtre louĂ©es par leurs descendants, et ce en dĂ©pit dâun titre foncier rural dĂ©finitif (1998)[14]. Les propriĂ©taires coutumiers du Sud Ă©tendent la qualification d'Ă©tranger Ă tous les allogĂšnes (BaoulĂ©, Dioula, Lobi).
- La fin du droit de vote des étrangers et la mise en place d'une carte de séjour stigmatisante[14].
- La Constitution de la DeuxiĂšme RĂ©publique, dont le point nĂ©vralgique est la dĂ©finition des critĂšres dâĂ©ligibilitĂ© du prĂ©sident de la RĂ©publique (article 37) qui accentue davantage la rupture communautaire[14].
Finalement, malgrĂ© leurs profondes inimitiĂ©s ethniques, tous les groupes du Sud, les Krou et les Akan notamment, sâaccordent pour refuser aux migrants ivoiriens d'accĂ©der au pouvoir politique local sur leur territoire (sur lequel se situent Yamoussoukro, Abidjan, San Pedro) et a fortiori briguer la prĂ©sidence de la RĂ©publique[14].
Des problĂšmes de gouvernance sont mis au jour lors de lâexĂ©cution de projets financĂ©s par lâUnion europĂ©enne. En outre, diffĂ©rents faits, notamment lâexacerbation des tensions politiques et sociales par la presse, les actes de dĂ©fiance Ă lâautoritĂ© de lâĂtat posĂ©s par des opposants, lâincarcĂ©ration de plusieurs leaders de lâopposition politique, instaurent un climat dĂ©lĂ©tĂšre qui conduit en dĂ©cembre 1999 au renversement de Henri Konan BĂ©diĂ© par des soldats mĂ©contents. Ceux-ci placent Ă la tĂȘte de leur groupe le gĂ©nĂ©ral Robert GuĂ©ĂŻ qui devient, de ce fait, chef de lâĂtat de CĂŽte dâIvoire. Henri Konan BĂ©diĂ© sâexile en France[99].
Le rĂ©gime issu du putsch[100] est marquĂ© durant son Ă©phĂ©mĂšre pouvoir par des troubles militaires et civils. Le pouvoir militaire rĂ©duit nĂ©anmoins la criminalitĂ© et la corruption en usant de mĂ©thodes parfois expĂ©ditives. Il fait procĂ©der Ă la rĂ©daction dâune nouvelle constitution par les partis politiques et la sociĂ©tĂ© civile et organise, en octobre 2000, lâĂ©lection prĂ©sidentielle. De nombreuses candidatures Ă la prĂ©sidence de la RĂ©publique dont celles de Henri Konan BĂ©diĂ© et de Alassane Dramane Ouattara sont Ă©liminĂ©es par la Cour suprĂȘme. Le gĂ©nĂ©ral Robert GuĂ©ĂŻ qui se proclame vainqueur du scrutin est chassĂ© par des manifestations de rues. De violents affrontements opposent Ă©galement durant quelques jours des militants du FPI Ă ceux du RDR. Ces troubles se soldent officiellement par plus de 200 morts[101]. La Cour suprĂȘme proclame les rĂ©sultats et dĂ©clare vainqueur Laurent Gbagbo. Celui-ci initie un forum de rĂ©conciliation nationale puis nomme un gouvernement d'union nationale.
Crise politico-militaire (2002-2007)
Le , des soldats rebelles tentent de prendre le contrĂŽle des villes dâAbidjan, BouakĂ© et Korhogo. Ils Ă©chouent dans leur tentative en ce qui concerne Abidjan mais sont victorieux dans les deux autres villes, situĂ©es respectivement dans le centre et le nord du pays. Robert GuĂ©ĂŻ est assassinĂ© dans des circonstances non encore Ă©lucidĂ©es. La rĂ©bellion qui se prĂ©sente sous le nom MPCI crĂ©e plus tard le MJP et le MPIGO et forme avec ces derniĂšres composantes le mouvement des Forces nouvelles (FN). Il occupe progressivement plus de la moitiĂ© nord du pays (estimĂ©e Ă 60 % du territoire), scindant ainsi le territoire en deux zones : le sud tenu par les Forces armĂ©es nationales de CĂŽte dâIvoire (FANCI) et le nord tenu par les Forces armĂ©es des forces nouvelles (FAFN).
Les pourparlers entamĂ©s Ă LomĂ© permettent dâobtenir le , un accord de cessez-le-feu qui ouvre la voie Ă des nĂ©gociations sur un accord politique entre le gouvernement et le MPCI sous lâĂ©gide du prĂ©sident du Togo, GnassingbĂ© Eyadema. Ces nĂ©gociations Ă©chouent cependant sur les mesures politiques Ă prendre, en dĂ©pit de rĂ©unions entre les dirigeants de la CEDEAO Ă Kara (Togo), puis Ă Abidjan et Ă Dakar. 10 000 casques bleus de lâONUCI[102] dont 4 600 soldats français de la Licorne sont placĂ©s en interposition entre les belligĂ©rants. Dans une nouvelle initiative, la France abrite Ă Linas-Marcoussis du 15 au 23 janvier 2003, sous la prĂ©sidence de Pierre Mazeaud, prĂ©sident du Conseil constitutionnel français, secondĂ© par le juge sĂ©nĂ©galais KĂ©ba Mbaye, une table ronde avec les forces politiques ivoiriennes[103] et obtient la signature des accords de Linas-Marcoussis. Cet accord prĂ©voit la crĂ©ation dâun gouvernement de rĂ©conciliation nationale[104] dirigĂ© par un premier ministre nommĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique aprĂšs consultation des autres partis politiques, lâĂ©tablissement dâun calendrier pour des Ă©lections nationales crĂ©dibles et transparentes, la restructuration des forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©, lâorganisation du regroupement et du dĂ©sarmement de tous les groupes armĂ©s, le rĂšglement des questions relatives Ă lâĂ©ligibilitĂ© Ă la prĂ©sidence du pays et Ă la condition des Ă©trangers vivant en CĂŽte dâIvoire. Un comitĂ© de suivi de lâapplication de lâaccord, prĂ©sidĂ© par lâONU, est instituĂ©.
AppliquĂ© avec beaucoup de difficultĂ©s, lâaccord de Linas-Marcoussis est suivi par plusieurs autres, conclus en Afrique et mis en Ćuvre par les gouvernements successifs de Seydou Diarra, Charles Konan Banny.
Lâaccord politique de Ouagadougou conclu en 2007 avec Laurent Gbagbo, sous lâĂ©gide du prĂ©sident burkinabĂ© Blaise CompaorĂ©, qui fait office de facilitateur[105] - [106], offre aux Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les Forces nouvelles dĂ©signent leur secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour exercer cette fonction[107] - [108].
Gouvernement Soro
Guillaume Soro entre en fonction le 4 avril et son gouvernement est installé trois jours plus tard. Le gouvernement doit mettre en place notamment deux points clefs de l'accord politique de Ouagadougou : la préparation d'élections devant se tenir dans les dix mois à compter de mars 2007, puis l'unification des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) et des Forces armées nationales de CÎte d'Ivoire (FANCI)
Dans le gouvernement Soro I composĂ© de 33 membres, la formation militaro-politique de celui-ci (les Forces nouvelles de CĂŽte d'Ivoire) et le Front populaire ivoirien (FPI), formation politique dont est issu le prĂ©sident Laurent Gbagbo, disposent chacun de huit portefeuilles (le Premier ministre y compris). Les autres portefeuilles sont rĂ©partis entre divers autres partis politiques. Ainsi, le Parti dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire (PDCI) en dĂ©tient 5, le Rassemblement des rĂ©publicains (RDR) 5, le Mouvement des forces d'Avenir (MFA) un, le Parti ivoirien des travailleurs (PIT) un, lâUnion dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire (UDCI) un et lâUnion pour la dĂ©mocratie et la paix en CĂŽte d'Ivoire (UDPCI) un ; deux autres ministres sont rĂ©putĂ©s proches du prĂ©sident de la RĂ©publique et un ministre est issu de la sociĂ©tĂ© civile.
ConcrĂštement, outre la gestion des affaires relevant de ses compĂ©tences traditionnelles, le gouvernement coordonne la mise en Ćuvre du processus de sortie de crise au moyen de programmes spĂ©cifiques. Il sâagit dâun dispositif technique comprenant notamment le Centre de commandement intĂ©grĂ© (dĂ©sarmement des combattants), le Programme national de rĂ©insertion et de rĂ©habilitation communautaire, le ComitĂ© national de pilotage du redĂ©ploiement de l'Administration (restauration de lâautoritĂ© de lâĂtat sur lâensemble du territoire et reprise du fonctionnement des services publics), lâOffice national d'identification (identification des populations et des Ă©lecteurs) et la Commission Ă©lectorale indĂ©pendante (organisation des Ă©lections).
Ălection prĂ©sidentielle en 2010 et crise
Ă l'issue d'une Ă©lection prĂ©sidentielle sous tension, les deux candidats arrivĂ©s au second tour, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, se dĂ©clarent vainqueurs et prĂȘtent serment comme prĂ©sident du pays[109]. Alassane Ouattara a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© vainqueur par Youssouf Bakayoko, le prĂ©sident de la Commission Ă©lectorale indĂ©pendante, au siĂšge du camp de Ouattara[110] contrairement aux dispositions de ladite CEI, et a reçu le soutien du Premier ministre Guillaume Soro et d'une partie[111] de la CommunautĂ© internationale[109]. Laurent Gbagbo a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© vainqueur par le Conseil constitutionnel et a reçu le soutien du gĂ©nĂ©ral Philippe Mangou, commandant de l'armĂ©e[109]. La CĂŽte d'Ivoire se retrouve alors avec deux prĂ©sidents tentant de s'imposer sur l'ensemble du pays.
Mais Alassane Ouattara bĂ©nĂ©ficie du soutien de la plus grande partie de la communautĂ© internationale, ainsi que celui d'instances Ă©conomiques et financiĂšres tant rĂ©gionales qu'internationales. L'Ă©conomie ivoirienne est paralysĂ©e par les sanctions et les finances de l'Ătat ivoirien assĂ©chĂ©es, notamment les zones encore contrĂŽlĂ©es par Laurent Gbagbo[112].
Les combats Ă©clatent Ă Abidjan Ă la fin du mois de fĂ©vrier 2011 entre le « Commando invisible » hostile Ă Gbagbo et l'armĂ©e rĂ©guliĂšre[113]. Puis, dĂ©but mars, la tension gagne l'ouest du pays, oĂč les Forces nouvelles prennent le contrĂŽle de nouveaux territoires. L'ensemble du front finit par s'embraser Ă la fin mars, et les forces pro-Ouattara, rebaptisĂ©es Forces rĂ©publicaines de CĂŽte d'Ivoire (FRCI), prennent Yamoussoukro, la capitale politique du pays, le 30 mars. Ă partir de ce moment-lĂ , les Ă©vĂ©nements s'accĂ©lĂšrent : le sud du pays est conquis en quelques heures et les troupes pro-Ouattara entrent dans Abidjan sans rencontrer de rĂ©elle rĂ©sistance (mais non sans commettre de nombreuses exactions sur les populations civiles[114]).
Laurent Gbagbo et son Ă©pouse se retranchent Ă la RĂ©sidence prĂ©sidentielle, protĂ©gĂ©s par un dernier carrĂ© de fidĂšles dont la Garde RĂ©publicaine dirigĂ©e par le colonel Dogbo BlĂ© Bruno. La RĂ©sidence est assiĂ©gĂ©e par les forces pro-Ouattara qui ont du mal Ă accĂ©der Ă la RĂ©sidence malgrĂ© plusieurs tentatives. Un assaut final est lancĂ© contre le domicile le 11 avril avec l'appui des forces onusiennes et surtout de l'armĂ©e française (en application de la rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU). Laurent Gbagbo (accompagnĂ© de sa famille) est fait prisonnier, puis placĂ© en Ă©tat d'arrestation Ă l'hĂŽtel du Golf[115]. Il est ensuite transfĂ©rĂ© Ă Korhogo dans le nord du pays, oĂč il est placĂ© en rĂ©sidence surveillĂ©e[116]. Quelques jours plus tard, son Ă©pouse, qui n'a pas Ă©tĂ© autorisĂ©e Ă le suivre, sera placĂ©e quant Ă elle en rĂ©sidence surveillĂ©e Ă OdiennĂ©, une autre localitĂ© du nord ivoirien[117]. Depuis le 30 novembre 2011, Laurent Gbagbo est incarcĂ©rĂ© Ă la Cour pĂ©nale internationale oĂč il est inculpĂ© pour quatre chefs d'accusation de crimes contre l'humanitĂ©. Les forces pro-Ouattara sont soupçonnĂ©es de s'ĂȘtre livrĂ©es Ă des exactions sur des populations supportant Laurent Gbagbo (massacre du camp de Nahibly et DuekouĂ©)[118]. Dans le cas de DuekouĂ©, l'ONU explique que les forces pro-Gbagbo seraient aussi impliquĂ©es[119].
RĂ©Ă©lections d'Alassane Ouattara (depuis 2015)
à la suite de l'élection présidentielle du , le président Ouattara est réélu pour cinq ans. Il souhaite consolider les efforts de réconciliation nationale et rédiger une nouvelle Constitution[120]. Cette nouvelle Constitution, qui entraine la création d'un sénat et d'un poste de vice-président, est approuvée par référendum le [121] - [122]. La troisiÚme République ivoirienne est proclamée le 8 novembre 2016[123].
En novembre 2020, Alassane Ouattara est réélu pour un troisiÚme mandat avec 94,27 % des voix lors d'un scrutin trÚs critiqué puisque l'opposition avait demandé à le boycotter, contestant la constitutionnalité d'un troisiÚme mandat[124]. Finalement, seuls 53,90 % des électeurs se sont rendus aux urnes pour élire le président sortant[125].
Institutions et vie politique
DĂšs son accession Ă lâindĂ©pendance, la CĂŽte dâIvoire, Ătat unitaire, opte pour un rĂ©gime prĂ©sidentiel[126]. Reconduit par la deuxiĂšme rĂ©publique, le rĂ©gime prĂ©sidentiel est caractĂ©risĂ© par la sĂ©paration des pouvoirs au sein de lâĂtat : le pouvoir exĂ©cutif, le pouvoir lĂ©gislatif et le pouvoir judiciaire. Le paysage institutionnel ivoirien se compose des organes exerçant ces trois pouvoirs et dâautres institutions comme le Conseil Ă©conomique et social et le mĂ©diateur de la RĂ©publique[127].
Ă l'indĂ©pendance, FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny avait su avec prudence Ă©viter tout conflit ethnique dans le cadre d'un rĂ©gime de parti unique. Cet Ă©quilibre reposait aussi sur une division Ă©cologique et sociale du travailâŻavec, dans le nord, les Dioula qui dominent le transport et le commerce[14] tandis que les sudistes se retrouvent dans lâadministration et la gestion du pouvoir[14]. Les nordistes qui avaient acquis une qualification professionnelle suffisante sont envoyĂ©s dans les ambassades ou dans les institutions internationales pour reprĂ©senter le pays ; certains accĂšdent Ă des ministĂšres, mais politiquement marginaux[14].
Toutefois, le passage au multipartisme en 1990 permet aussi lâaffirmation identitaire des communautĂ©s ethniques dans lâespace politique et l'ouverture de dĂ©bats sur la construction nationale[14]. Les tensions entre les populations du nord et du sud, jusque-lĂ cantonnĂ©es au champ Ă©conomique, se transfĂšrent dans le champ politique[14].
Pouvoir exécutif
Lâorgane chargĂ© de lâexercice du pouvoir exĂ©cutif, originairement monocĂ©phale, est depuis 1990[128] caractĂ©risĂ© par un bicĂ©phalisme apparent : il a Ă sa tĂȘte le prĂ©sident de la RĂ©publique, chef de lâĂtat, et un premier ministre, chef du gouvernement. Cette caractĂ©ristique, empruntĂ©e au rĂ©gime parlementaire, nâentame en rien le caractĂšre prĂ©sidentiel du rĂ©gime. En 2016, la nouvelle Constitution a prĂ©vu l'Ă©lection par le Parlement d'un vice-prĂ©sident, mais des amendements de mars 2020 sont revenus sur ce point, le vice-prĂ©sident Ă©tant dĂ©sormais nommĂ© par le PrĂ©sident « avec l'accord du Parlement »[129].
Le prĂ©sident de la RĂ©publique est Ă©lu au suffrage universel direct, au scrutin majoritaire Ă deux tours pour un mandat de 5 ans et est rĂ©Ă©ligible une fois[127]. Il est le chef de lâexĂ©cutif et est dĂ©tenteur exclusif du pouvoir exĂ©cutif. Il est garant de l'indĂ©pendance nationale, de l'intĂ©gritĂ© du territoire, du respect des traitĂ©s et accords internationaux. Il est chef suprĂȘme des armĂ©es, veille au respect de la Constitution, assure la continuitĂ© de l'Ătat. En sa qualitĂ© de chef de l'Administration, il nomme aux emplois civils et militaires. Le prĂ©sident de la RĂ©publique dĂ©tient Ă©galement, en pĂ©riode de crise, des pouvoirs exceptionnels. En cas de dĂ©cĂšs, de dĂ©mission ou dâempĂȘchement absolu, lâintĂ©rim du prĂ©sident de la RĂ©publique est assurĂ© par le vice-prĂ©sident, ou, en cas de vacance du poste de vice-prĂ©sident, par le Premier ministre, et ce jusqu'Ă la fin prĂ©vue du mandat[130].
Le Premier ministre est nommĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique devant lequel il est responsable, et qui met fin Ă ses fonctions[127]. Le Premier ministre ne dĂ©tient, au regard de la Constitution, aucun pouvoir exĂ©cutif propre. Il supplĂ©e le prĂ©sident de la RĂ©publique lorsque celui-ci est absent du territoire. Contrairement Ă la pratique prĂ©valant en rĂ©gime parlementaire, le Premier ministre ivoirien nâest pas issu de la majoritĂ© parlementaire. Les membres du gouvernement, placĂ©s sous son autoritĂ©, sont nommĂ©s sur sa proposition par le prĂ©sident de la RĂ©publique. Il dirige et coordonne l'action du gouvernement et peut dĂ©lĂ©guer certaines de ses attributions aux ministres[127].
L'Ă©lection prĂ©sidentielle qui s'Ă©tait tenue le 26 octobre 2000 fut remportĂ©e par Laurent Gbagbo[131], qui resta en fonction pendant 10 ans sans qu'aucune autre consultation Ă©lectorale nâait eu lieu en vue de la dĂ©signation du prĂ©sident de la RĂ©publique. Lâexercice du pouvoir exĂ©cutif Ă©tait, dans ce contexte, influencĂ© par les accords politiques conclus depuis le dĂ©clenchement de la crise politico-militaire en septembre 2002. Dans le cadre de lâexĂ©cution du programme de sortie de crise, des missions spĂ©ciales liĂ©es Ă la rĂ©unification du pays et de lâarmĂ©e, Ă lâidentification des populations et Ă lâorganisation des Ă©lections furent assignĂ©es au premier ministre[132].
Pouvoir législatif
L'organe parlementaire investi du pouvoir lĂ©gislatif est bicamĂ©ral, avec lâAssemblĂ©e nationale[127] et le SĂ©nat (dirigĂ© par Jeannot Ahoussou-Kouadio). L'AssemblĂ©e nationale compte aujourdâhui 225 membres et comprend un bureau, des commissions techniques et des groupes parlementaires. Les dĂ©putĂ©s qui la composent sont Ă©lus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans[127]. L'AssemblĂ©e nationale vote la loi et consent lâimpĂŽt. Elle a Ă©galement, de par la Constitution, un pouvoir de contrĂŽle sur les actions de lâexĂ©cutif[127]. Pour assurer l'indĂ©pendance de l'AssemblĂ©e nationale Ă l'Ă©gard des autres pouvoirs et renforcer la libertĂ© du dĂ©putĂ©, celui-ci bĂ©nĂ©ficie de certains privilĂšges juridiques que sont les immunitĂ©s. Ces immunitĂ©s protĂšgent le dĂ©putĂ© dans l'exercice de son mandat parlementaire en le mettant Ă l'abri des poursuites civiles ou pĂ©nales Ă l'occasion de votes ou opinions Ă©mises par lui dans l'exercice de ses fonctions. En dehors mĂȘme de l'exercice de ses fonctions, les poursuites pĂ©nales engagĂ©es contre le dĂ©putĂ© pour des faits qualifiĂ©s crimes ou dĂ©lits doivent ĂȘtre autorisĂ©es par l'AssemblĂ©e nationale ou le bureau de celle-ci[127]. Les derniĂšres Ă©lections lĂ©gislatives se sont tenues le [133]. L'AssemblĂ©e nationale est depuis 2019 dirigĂ©e par intĂ©rim par Amina Kamara Tounkara.
Le Parlement ivoirien a jouĂ© un rĂŽle actif dans la gestion de la crise politico-militaire en CĂŽte d'Ivoire. En dĂ©pit de la dĂ©sapprobation affichĂ©e par le PrĂ©sident Mamadou Koulibaly vis-Ă -vis des accords de Linas-Marcoussis, l'AssemblĂ©e nationale de CĂŽte dâIvoire a examinĂ©, durant ses sessions ordinaires et parfois lors de sessions extraordinaires convoquĂ©es Ă cet effet, une sĂ©rie de domaines visĂ©s par lâaccord. Au total plus dâune douzaine de projets de lois ont Ă©tĂ© examinĂ©s et votĂ©s par le Parlement ivoirien dans ce cadre. Mais la poursuite de son mandat aprĂšs l'expiration de celui-ci s'est avĂ©rĂ©e problĂ©matique car, selon la Constitution ivoirienne, « les pouvoirs de l'AssemblĂ©e nationale expirent Ă la fin de la deuxiĂšme session ordinaire de la derniĂšre annĂ©e de son mandat. Les Ă©lections ont lieu vingt jours au moins et cinquante jours au plus avant l'expiration des pouvoirs de l'AssemblĂ©e nationale ». Aussi bien la Constitution ivoirienne que le code Ă©lectoral nâayant pas prĂ©vu le cas oĂč les Ă©lections des dĂ©putĂ©s ne se tiendraient pas dans les dĂ©lais prescrits, le pays a dĂ» faire face Ă un vide juridique qui a suscitĂ© une polĂ©mique et des opinions controversĂ©es des acteurs locaux et non nationaux.
Le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies (CSNU) dans sa rĂ©solution 1633 sur la CĂŽte dâIvoire note que le mandat de lâAssemblĂ©e nationale prend fin le et le Groupe de travail international tire la conclusion que ce mandat nâa pas Ă ĂȘtre prolongĂ©. En se prononçant contre la prolongation des mandats parlementaires Ă©chus le , le Groupe de travail international (GTI) a « mis le feu aux poudres » et ouvert un « bras de fer international », selon certains observateurs[134]. Le prĂ©sident de la rĂ©publique de CĂŽte dâIvoire, aprĂšs avoir sollicitĂ© lâavis du Conseil constitutionnel sur le point de savoir si le dĂ©faut dâĂ©lections, dĂ» Ă la situation de crise que connaĂźt son pays, entraĂźnait la dissolution et la fin des pouvoirs de lâAssemblĂ©e nationale, a obtenu lâavis de cette institution selon lequel lâAssemblĂ©e nationale demeurait en fonction et conservait ses pouvoirs[135]. En dĂ©finitive, l'AssemblĂ©e nationale a continuĂ© ses activitĂ©s. Cette disposition est intĂ©grĂ©e pour les deux chambres dans les amendements de mars 2020 visant Ă modifier la Constitution de 2016[136].
Pouvoir judiciaire
Avant lâindĂ©pendance de la CĂŽte dâIvoire, deux ordres de juridictions cohabitent : des juridictions françaises appliquant le droit français et une organisation judiciaire de droit coutumier ou local. Cette dualitĂ© est la rĂ©sultante de la dualitĂ© de lĂ©gislation, qui elle-mĂȘme repose sur une distinction des statuts rĂ©gissant les diffĂ©rentes couches de la population. En effet, la France « offre » aux ressortissants ivoiriens la possibilitĂ© de conserver un statut personnel particulier, par opposition au statut de droit commun reconnu aux Français et assimilĂ©s[137].
Au lendemain de lâindĂ©pendance, il est procĂ©dĂ© Ă une refonte de lâappareil judiciaire hĂ©ritĂ© de lâĂ©poque coloniale. Lâobjectif est de mettre en place une organisation judiciaire moderne et adaptĂ©e aux besoins du pays. La rĂ©organisation concerne le recrutement, la formation de magistrats et auxiliaires de justice (juges, greffiers, officiers ministĂ©riels, avocats, huissiers de justice, notaires, etc.), mais Ă©galement les structures. Trois principes gouvernent cette opĂ©ration de modernisation : la justice est rendue au nom du peuple ; les juges ne sont soumis dans lâexercice de leurs fonctions quâĂ lâautoritĂ© de la loi, leur indĂ©pendance Ă©tant garantie par le prĂ©sident de la RĂ©publique ; lâautoritĂ© judiciaire est gardienne des libertĂ©s individuelles[138].
Les juridictions, ainsi que lâadministration pĂ©nitentiaire, connaissent alors plusieurs Ă©volutions Ă partir de 1960. Toutefois, comme dans bien des domaines, lâorganisation judiciaire ivoirienne reste encore influencĂ©e par le droit français[139] - [140]. Le pouvoir judiciaire est exercĂ© prĂ©sentement par des juridictions de premier et de second degrĂ©s, sous le contrĂŽle de la Cour suprĂȘme. Le Conseil constitutionnel forme, avec la Haute Cour de justice, des juridictions spĂ©ciales[127].
Organes consultatifs et de médiation
Le conseil Ă©conomique et social est un organe consultatif prĂ©vu par la Constitution ivoirienne[127]. Il assure la reprĂ©sentation des principales activitĂ©s Ă©conomiques et sociales, favorise la collaboration des diffĂ©rentes catĂ©gories professionnelles entre elles et contribue Ă lâĂ©laboration de la politique Ă©conomique et sociale du Gouvernement. Les projets de loi de programmes Ă caractĂšre Ă©conomique et social lui sont soumis pour avis[141]. Le prĂ©sident de la RĂ©publique peut consulter cette institution pour tout problĂšme Ă caractĂšre Ă©conomique et social[127]. Le droit de saisine du Conseil Ă©conomique et social appartient au prĂ©sident de la RĂ©publique et au prĂ©sident de lâAssemblĂ©e nationale[141].
Les membres de lâinstitution sont nommĂ©s pour cinq ans par dĂ©cret parmi les personnalitĂ©s qui, par leurs compĂ©tences ou leurs activitĂ©s, concourent au dĂ©veloppement Ă©conomique et social de la RĂ©publique. Le Conseil Ă©conomique et social comprend 125 membres. Sa prĂ©sidence est vacante depuis le dĂ©cĂšs de Charles Koffi Diby en dĂ©cembre 2019[142] - [143].
Le mĂ©diateur de la RĂ©publique est un organe de mĂ©diation crĂ©Ă© en 2000 dans le cadre de Constitution de la IIe RĂ©publique[127]. Ă lâimage du mĂ©diateur français et des ombudsman le mĂ©diateur de la RĂ©publique de CĂŽte dâIvoire est une autoritĂ© administrative indĂ©pendante, chargĂ©e dâune mission de service public, plus prĂ©cisĂ©ment dâassurer la mĂ©diation entre lâadministration et les administrĂ©s, mais Ă©galement entre les administrĂ©s eux-mĂȘmes, en vue dâharmoniser les rapports de ceux-ci. Il ne reçoit dâinstruction dâaucune autoritĂ©[144]. Le mĂ©diateur de la RĂ©publique est nommĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique, aprĂšs avis du prĂ©sident de lâAssemblĂ©e nationale, pour un mandat de six ans non renouvelable. Il ne peut ĂȘtre mis fin Ă ses fonctions, avant l'expiration de ce dĂ©lai, quâen cas d'empĂȘchement constatĂ© par le Conseil constitutionnel saisi par le prĂ©sident de la RĂ©publique. Le mĂ©diateur de la RĂ©publique ne peut ĂȘtre poursuivi, recherchĂ©, arrĂȘtĂ©, dĂ©tenu ou jugĂ© Ă l'occasion des opinions ou des actes Ă©mis par lui dans l'exercice de ses fonctions.
Les fonctions de mĂ©diateur de la RĂ©publique sont incompatibles avec lâexercice de toute fonction politique, de tout autre emploi public ou de toute activitĂ© professionnelle[127]. Mais en pratique, depuis la crĂ©ation de cette institution, Mathieu Ekra est lâactuel mĂ©diateur de la RĂ©publique. Son intĂ©rim est actuellement assurĂ© par Lamine Ouattara, mĂ©diateur de la rĂ©gion du Zanzan[145].
Partis politiques
Peu avant l'indĂ©pendance du pays, pour dĂ©signer l'AssemblĂ©e territoriale et des conseils municipaux en 1956-1957, des Ă©lections pluralistes sont organisĂ©es. Tous les siĂšges sont remportĂ©s par le Parti dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire, section du Rassemblement dĂ©mocratique africain ou PDCI-RDA dans lequel peu de temps aprĂšs, l'ensemble des autres formations politiques dĂ©cide de se fonder sur la base d'un nouveau « consensus national ». Le PDCI-RDA devient l'unique parti du pays. Une assez Ă©phĂ©mĂšre tentative de crĂ©ation d'autres partis politiques est notĂ©e entre 1958-1959 et des crises politiques plus ou moins prĂ©occupantes jalonnent la pĂ©riode de 1960 Ă 1990 (Affaire du Sanwi de 1959 Ă 1966, complot en 1963-1964, affaire du GuĂ©biĂ© en 1970, putsch manquĂ© en 1973), mais la vie politique ivoirienne reste manifestement dominĂ©e durant cette pĂ©riode par le seul PDCI-RDA. La rupture du « consensus national » est formellement constatĂ©e en 1990 aprĂšs des manifestations populaires. Elle ouvre immĂ©diatement la voie du retour au multipartisme avec en particulier, l'Ă©mergence du Front populaire ivoirien (FPI). Ainsi, bien que reconnu par la constitution ivoirienne de 1960, le multipartisme nâest effectif Ă nouveau en CĂŽte dâIvoire quâen 1990[146], annĂ©e au cours de laquelle plusieurs partis politiques sont crĂ©Ă©s[147].
En 2008, plus d'une centaine de formations politiques sont dĂ©clarĂ©es dans le pays mais les partis qui participent Ă la vie politique sont, pour l'essentiel, le Front populaire ivoirien ou FPI, socialiste, dirigĂ© par Pascal Affi N'Guessan ; le Parti dĂ©mocratique de CĂŽte d'Ivoire â Rassemblement dĂ©mocratique africain ou PDCI-RDA, droite libĂ©rale, dirigĂ© par AimĂ© Henri Konan BĂ©diĂ© ; le Rassemblement des rĂ©publicains ou RDR, centre libĂ©ral, dirigĂ© par Alassane Dramane Ouattara ; et, dans une moindre mesure, l'Union pour la dĂ©mocratie et la paix en CĂŽte d'Ivoire ou UDPCI, dirigĂ© par Albert Mabri Toikeusse ; le Parti ivoirien des travailleurs ou PIT, socialiste, dirigĂ© par Francis WodiĂ©, le Mouvement des forces d'avenir ou MFA, dirigĂ© par Innocent Anaky KobĂ©na[148]. Divers groupes de pression animent Ă©galement la vie politique. Le mouvement des Forces nouvelles qui est une composante politique (et militaire) majeure du pays ne s'est pas constituĂ© en parti politique.
Organisation territoriale
Centralisation forte à décentralisation poussée
L'organisation administrative territoriale de la CĂŽte dâIvoire est tributaire de celle mise en place par le gouvernement français pendant la colonisation. Fortement centralisĂ©e et de simple gestion, elle s'articule, en fin de pĂ©riode coloniale, autour de 19 circonscriptions primaires appelĂ©es « cercles » et administrĂ©es par un commandant de cercle, 48 circonscriptions secondaires ou « subdivisions » dirigĂ©es par un chef de subdivision, auprĂšs duquel est placĂ© un conseil des notables, organe quelque peu reprĂ©sentatif des intĂ©rĂȘts des populations locales. L'administration municipale reste Ă©galement rudimentaire avec, en 1959, 17 communes de plein ou moyen exercice.
Pour se rapprocher davantage des populations et ainsi assurer un encadrement efficace de celles-ci, l'administration territoriale de la CĂŽte dâIvoire, qui repose sur les principes de la dĂ©concentration et de la dĂ©centralisation[149] - [150], connaĂźt, au niveau du dĂ©coupage territorial, une Ă©volution constante[151] - [152] - [153].
Les départements, au nombre de quatre en 1959[154], passent progressivement à six, 24, 25, 26, 34, 49, 50 et 55 au cours des années 1963, 1969, 1974, 1975, 1979, 1985, 1987 et 1996, avec un total de 187 sous-préfectures.
En , on dĂ©nombre 19 rĂ©gions, deux districts, 81 dĂ©partements, 390 sous-prĂ©fectures, plus de 8 000 villages et environ 1 000 communes. La CĂŽte d'Ivoire Ă©tant organisĂ©e par rĂ©gions, communes, dĂ©partements, conseils gĂ©nĂ©raux et districts avant la fin de la crise post-Ă©lectorale, ces attributions donnaient lieu Ă des conflits de compĂ©tences. Selon les nouvelles autoritĂ©s ivoiriennes, il Ă©tait impĂ©ratif de mettre fin Ă ces conflits de compĂ©tence entre entitĂ©s administratives. Les raisons du nouveau dĂ©coupage administratif : « De 57 conseils gĂ©nĂ©raux effectifs nous sommes arrivĂ©s Ă un essaimage qui dĂ©fie toute rĂ©flexion mĂ©thodique. Nous sommes passĂ©s du simple pratiquement au double : de 57 nous sommes passĂ©s Ă 95 conseils gĂ©nĂ©raux ! Des offres politiques ont fait que nous nous sommes retrouvĂ©s avec ce nombre plĂ©thorique de conseils gĂ©nĂ©raux de dĂ©partement pour lesquels il faut faire des Ă©lections » a indiquĂ© Bamba Cheik Daniel, directeur de cabinet du MinistĂšre de lâintĂ©rieur. Les Ă©tudes qui ont permis la redĂ©finition du dĂ©coupage administratif de la CĂŽte dâIvoire ont semble-t-il Ă©tĂ© menĂ©es dans la discrĂ©tion et ont Ă©tĂ© le fruit dâune collaboration entre des cartographes, des historiens, des fonctionnaires du ministĂšre de lâintĂ©rieur et mĂȘme des spĂ©cialistes en Ă©conomie.
Par le dĂ©cret no 2011-264 du portant dĂ©termination des circonscriptions Ă©lectorales pour la lĂ©gislature 2011-2016, la CĂŽte dâIvoire comptera trente rĂ©gions, quatorze districts dont deux autonomes[155]. Le nouveau type de rĂ©gion sera dotĂ© dâun conseil rĂ©gional avec Ă sa tĂȘte un prĂ©sident Ă©lu.
Administration territoriale déconcentrée
L'administration territoriale déconcentrée se réalise autour des circonscriptions administratives que sont la région, le département, la sous-préfecture, le village et le quartier[149] - [156].
EntitĂ© administrative de base, le village est composĂ© de quartiers, constituĂ©s eux-mĂȘmes par la rĂ©union des membres d'une ou plusieurs familles et, Ă©ventuellement, de campements qui lui sont rattachĂ©s. Il est dirigĂ© par un chef qui, pour ĂȘtre reconnu par l'Ătat, doit ĂȘtre librement dĂ©signĂ© par les populations villageoises selon des rĂšgles coutumiĂšres, par consensus ou par tout autre moyen. Le chef du village est l'auxiliaire de l'Administration prĂ©fectorale[157]. Il est assistĂ© dans sa mission par un conseil de village[149].
La sous-prĂ©fecture, administrĂ©e par un sous-prĂ©fet, est la circonscription administrative intermĂ©diaire entre le dĂ©partement et le village. Elle est constituĂ©e par plusieurs villages. Tout comme le prĂ©fet sous l'autoritĂ© duquel il est placĂ©, le sous-prĂ©fet reprĂ©sente l'Ătat dans sa circonscription, coordonne et contrĂŽle les activitĂ©s des agents des services administratifs et techniques placĂ©s sur son ressort territorial ; il supervise en outre l'action des chefs de village[149].
Le département, échelon de relais entre la région et la sous-préfecture, comprend en général plusieurs sous-préfectures. Il est administré par un préfet chargé du suivi des actions de développement, de l'exécution des lois et rÚglements, du maintien de l'ordre, de la sécurité, de la tranquillité et de la salubrité publics dans sa circonscription[149].
La rĂ©gion qui regroupe plusieurs dĂ©partements, constitue l'Ă©chelon de conception, de programmation, d'harmonisation, de soutien, de coordination et de contrĂŽle des actions et opĂ©rations de dĂ©veloppement Ă©conomique, social et culturel rĂ©alisĂ©es par l'ensemble des administrations civiles de lâĂtat. Par dĂ©lĂ©gation du ministre chargĂ© de l'IntĂ©rieur, le prĂ©fet de rĂ©gion, comme le prĂ©fet de dĂ©partement, exercent un pouvoir de tutelle et de contrĂŽle Ă l'Ă©gard des collectivitĂ©s dĂ©centralisĂ©es[149].
Abidjan et Yamoussoukro sont des Districts autonomes et regroupent un ensemble de communes et de sous-préfectures. De création relativement récente, ces deux districts autonomes sont dirigés par des gouverneurs nommés par le président de la République, nonobstant le principe de la libre administration des collectivités territoriales. Pour l'exécution de sa mission, le gouverneur du district est assisté par le conseil du district, le bureau du conseil du district et le comité consultatif du district.
La commune est un regroupement de quartiers ou de villages. Ses organes sont constitués par le conseil municipal, le maire et la municipalité[149].
Administration territoriale décentralisée
Les collectivités territoriales, entités administratives dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financiÚre, sont constituées par la région et la commune[158]. Elles ont pour missions, dans la limite des compétences qui leur sont expressément dévolues, d'organiser la vie collective et la participation des populations à la gestion des affaires locales, de promouvoir et réaliser le développement local, de moderniser le monde rural, d'améliorer le cadre de vie, de gérer les terroirs et l'environnement[149].
Commune
En CÎte d'Ivoire, la commune est une division administrative correspondant généralement à un territoire constitué de quartiers ou de villages, et dont la superficie et la population peuvent varier considérablement.
La commune a pour missions, dans la limite des compétences qui lui sont dévolues par la loi, d'organiser la vie collective et la participation des populations à la gestion des affaires locales, de promouvoir et réaliser le développement local, de moderniser le monde rural, d'améliorer le cadre de vie, de gérer les terroirs et l'environnement[149]. Le conseil municipal, le maire et la municipalité constituent les organes de la commune[149].
La politique de communalisation dĂ©marre en CĂŽte d'Ivoire par la crĂ©ation, aux termes de la loi du [159], des trois communes de plein exercice d'Abidjan, de BouakĂ© et de Grand-Bassam. LimitĂ©e au double plan spatial et fonctionnel, la capacitĂ© de telles structures et organes Ă imposer un rythme au dĂ©veloppement local, s'avĂšre trĂšs peu significative et conduit en 1978[160] Ă une rĂ©forme qui voit le jour en 1980. Celle-ci se poursuit en 1985[161] par un accroissement considĂ©rable du nombre de communes autant que de leurs champs de compĂ©tences. En 1995, les pouvoirs publics ivoiriens prennent l'option d'Ă©largir un peu plus l'expĂ©rience de la communalisation par l'Ă©rection de tous les chefs-lieux de sous-prĂ©fectures en communes. La crĂ©ation de communautĂ©s rurales est mĂȘme envisagĂ©e mais elle sera abandonnĂ©e avec l'adoption d'une nouvelle constitution en 2000[162] qui prĂ©serve toutefois le principe de la libre administration des collectivitĂ©s territoriales. En 2006, le territoire national est entiĂšrement subdivisĂ© en circonscriptions communales.
Ăconomie
Une croissance remarquable depuis la fin de la crise
Années | Taux de croissance | Notes |
---|---|---|
1961-1978 | +8,3 % par an | Forte croissance tirée par les exportations de matiÚres premiÚres agricoles (cacao, café, etc.) et stabilité politique |
1979-1994 | -0,1 % par an | Effondrement des cours du cacao (-42 % en 1979-1980), crise de la dette, problĂšmes de gouvernance |
1995-1998 | +6,1 % par an | Dévaluation du franc CFA en 1994, amélioration de la compétitivité-prix des exportations ivoiriennes |
1999-2011 | +0,4 % par an | Coup d'Ătat de 1999 et crise politico-militaire |
2012-2021 | +7,4 % par an | Forte croissance à la suite du retour de la paix civile et de la stabilité à partir de la fin de 2011 |
Sources : Banque mondiale pour la période 1961-1994[163] ; FMI pour la période 1995-2021[164]. |
Le taux de croissance de sa production intĂ©rieure brute est de 10,2 % entre 1960 et 1965 et de 7,2 % entre 1965 et 1975. Entre 1970 et 1975, alors que ceux de l'Afrique subsaharienne et des pays riches occidentaux sont respectivement de 4 % et 6 % en moyenne, le taux de croissance du PIB en CĂŽte dâIvoire est de 6,8 % par an[165]. Cette performance particuliĂšre s'explique en partie par la stabilitĂ© politique qui la caractĂ©rise, contrairement Ă bon nombre d'Ătats africains. L'Ă©conomie prĂ©sente toutefois des symptĂŽmes rĂ©vĂ©lateurs d'une faiblesse structurelle : elle est en effet caractĂ©risĂ©e par une forte dĂ©pendance extĂ©rieure et prĂ©sente des inĂ©galitĂ©s de productivitĂ© dans ses diffĂ©rents secteurs[165] - [166].
La chute des cours des produits agricoles de base constitués par le café et le cacao, principaux produits d'exportation qui dominent l'économie du pays, entraßne une récession économique à la fin des années 1970[167]. La crise économique perdure encore au cours des années 1990, produisant des conséquences sociales néfastes. En , la dévaluation de 50 % du franc CFA ramÚne un taux de croissance positif de 6 % pendant deux années consécutives, grùce notamment aux mesures d'accompagnement adoptées par la communauté financiÚre internationale[168]. Les programmes d'ajustement structurels mis en place par les partenaires extérieurs que sont le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, conduisent à l'adoption de mesures drastiques de restriction budgétaire et de redressement économique par le gouvernement, sans grand succÚs. Les arriérés de paiement des dettes contractées auprÚs de ces institutions, ainsi que les problÚmes de gouvernance liés à l'exécution des projets financés par l'Union européenne, conduisent, à la fin des années 1990, à une rupture du partenariat avec lesdites institutions.
L'impact nĂ©gatif de cette situation de gouvernance sur l'Ă©conomie est aggravĂ© par le coup de force militaire de dĂ©cembre 1999 et l'instabilitĂ© politique qui en rĂ©sulte. Le taux de croissance de l'annĂ©e 2000 est nĂ©gatif : -2,3 %[168]. Le pays va connaĂźtre une dĂ©cennie de guerre civile, puis des affrontements armĂ©s et sanglants aprĂšs l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2010. Depuis 2004, la CĂŽte dâIvoire enregistre des taux de croissance rĂ©elle positifs (+1,6 % en 2004, +1,8 % en 2005 et 1,2 % en 2006) qui restent toutefois en dessous du taux de croissance de la population, estimĂ© Ă 3,3 %. Le taux dâinflation oscille entre 1,4 % Ă 4,4 %. Le service de la dette rĂ©glĂ©e qui reprĂ©sente 10,68 % des exportations en 2000, est rĂ©duit Ă 5 % des exportations en 2003, 3,3 % en 2004 et 1,45 % en 2005, traduisant ainsi les difficultĂ©s de lâĂtat Ă tenir ses engagements extĂ©rieurs. Ces difficultĂ©s persistent malgrĂ© la hausse du niveau des exportations, passĂ©es Ă 37,9 % en 2000 et Ă 47,8 % du PIB en 2005[168].
Le nouveau prĂ©sident Alassane Ouattara est un Ă©conomiste international reconnu[169]. Le pays, encouragĂ© par une nouvelle stabilitĂ© politique, peut espĂ©rer retrouver d'abord la confiance en lui-mĂȘme pour mener les nombreuses rĂ©formes nĂ©cessaires puis la confiance des grandes organisations internationales et des autres pays. Parmi les points les plus urgents, la compĂ©titivitĂ© de ses activitĂ©s principales, la crĂ©ation d'un environnement administratif et bancaire propice aux affaires, la rĂ©habilitation et la modernisation des infrastructures (rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique, routes et port, Ă©nergie). Avec le redĂ©marrage des activitĂ©s, la prĂ©vision de croissance du PIB est passĂ©e de 4,5 % Ă 8,6 % en 2012[170] - [171], aprĂšs une baisse de 4,7 % en 2011. L'agriculture vivriĂšre, lâĂ©levage, lâextraction miniĂšre, lâexploitation pĂ©troliĂšre et la compĂ©titivitĂ© des exportations connaissent certes une embellie, mais les performances du secteur productif sont contrariĂ©es par lâaccroissement de la dette intĂ©rieure[168]. Cependant en juin 2012, le FMI, la Banque mondiale et le Club de Paris ont approuvĂ© une rĂ©duction de la dette extĂ©rieure de 64,2 % soit 8,18 milliards de dollars.
Par la suite, et sur la pĂ©riode de huit annĂ©es allant de 2012 Ă 2019, pĂ©riode suffisamment longue pour pouvoir Ă©tablir des comparaisons internationales (hors micro-Ătats), la CĂŽte dâIvoire a rĂ©alisĂ© la plus forte croissance au monde dans la catĂ©gorie des pays ayant un PIB par habitant supĂ©rieur ou Ă©gal Ă 1 000 dollars, avec une croissance annuelle de 8,2 % en moyenne. Par ailleurs, elle se classe deuxiĂšme toutes catĂ©gories confondues, pays Ă trĂšs bas revenu inclus, faisant ainsi mieux que 30 des 31 pays au monde qui avaient un PIB par habitant infĂ©rieur Ă 1 000 dollars dĂ©but 2012[172]. La CĂŽte dâIvoire nâest alors dĂ©passĂ©e que par lâĂthiopie, qui a connu une croissance annuelle de 9,2 % en moyenne (une performance Ă relativiser car elle rĂ©sulte essentiellement du trĂšs faible niveau de dĂ©veloppement de ce pays dâAfrique de lâEst).
Cette progression a permis Ă la CĂŽte d'Ivoire de devenir le pays le plus riche de toute l'Afrique de l'Ouest, avec un PIB par habitant de 2 286 dollars fin 2019, devant deux pays particuliĂšrement riches en richesses naturelles que sont le Nigeria (pĂ©trole) et le Ghana (pĂ©trole et or). ParallĂšlement, la CĂŽte dâIvoire est devenue le premier pays africain au sous-sol pauvre Ă devancer en richesse un pays dâAmĂ©rique hispanique (hors trĂšs petits pays de moins de 1,5 million dâhabitants, majoritairement insulaires)[173].
En 2022, la CÎte d'Ivoire est classée en 109e position pour l'indice mondial de l'innovation[174].
Une économie dominée par l'agriculture
LâĂ©conomie ivoirienne reste dominĂ©e par lâagriculture. Le secteur agricole reprĂ©sente ainsi en 2018 28 % du PIB, emploie un peu moins de la moitiĂ© des actifs et fait vivre les deux tiers de la population[175].
Il représente aussi 60 % des recettes d'exportations du pays en 2022[176]. Le cacao constitue à lui tout seul 10 % du PIB ivoirien, 40 % des recettes d'exportation[177] et fait vivre 5 à 6 millions de personnes dans le pays[178].
Cacao
La CĂŽte dâIvoire est toujours le premier producteur mondial de cacao, avec 40 % du total, devant le Ghana[179]. La production nationale atteint 1,335 million de tonnes en 2003-2004, la part des exportations Ă©tant de 1,060 million de tonnes pour la mĂȘme pĂ©riode[179]. On surnomme la CĂŽte d'Ivoire la « RĂ©publique du cacao ».
Anacarde
La CĂŽte dâIvoire est le 1er producteur mondial de noix de cajou en 2018[175].
Huile de palme
La CĂŽte dâIvoire est le 5e producteur mondial dâhuile de palme (2e producteur africain) en 2018[175].
Caoutchouc naturel
La CĂŽte dâIvoire est le 7e producteur mondial de caoutchouc naturel (1er producteur africain) en 2018[175].
Café
AprÚs avoir été troisiÚme producteur mondial de café pendant prÚs de trente ans, la production ivoirienne a baissé, de 250 000 tonnes en 1990 à 145 000 tonnes en 1994, pour ensuite remonter à 250 866 tonnes en 2003-2004[180]. Elle n'était plus en 2016 que quatorziÚme producteur mondial de café, malgré une récolte caféicole en hausse d'environ 10 % entre 2011 et 2016, et elle se plaçait en 2016 derriÚre les cultivateurs de café d'Amérique centrale, pourtant nettement moins peuplés, comme le Honduras, le Nicaragua et le Costa Rica.
Coton
La CĂŽte dâIvoire est parmi le quatriĂšme producteur de coton africain en 2018[181]. La filiĂšre coton, comme dans beaucoup de pays producteurs africains, a alignĂ© d'excellentes rĂ©coltes[182], mĂȘme si sur le marchĂ© mondial, le cours de la livre de la fibre Ă©tait en 2015 autour de 0,70 dollar, relativement bas comparĂ© au pic des 2 dollars la livre quâil avait atteint en 2011[182]. Le pays Ă©tait Ă la troisiĂšme place du palmarĂšs des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des annĂ©es 2010. Le pays produit Ă©galement de l'hĂ©vĂ©a et a Ă©galement la particularitĂ© dâĂȘtre le premier producteur mondial de noix de cola avec une production totale de 65 216 tonnes[183].
Bois
La principale ressource naturelle de la CĂŽte d'Ivoire est le bois, d'ailleurs le pays en exporte plus que le BrĂ©sil. Le rythme de la dĂ©forestation, peut ĂȘtre le plus important du monde, risque de poser Ă court terme des problĂšmes importants, tant Ă©cologiques, qu'en perte de matiĂšre premiĂšre indispensable, qu'en termes de perte de revenus d'exportation. En 2008, environ 10 % seulement des terres sont arables, mais ce chiffre est en constante augmentation depuis l'indĂ©pendance jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 2000. Il l'est mĂȘme d'une façon quasiment linĂ©aire depuis le dĂ©but des annĂ©es 1970 oĂč il n'Ă©tait que de 5 %[184] jusqu'en 2003 et stagne depuis cette date.
Autres ressources
Outre le cacao et le cafĂ©, la canne Ă sucre, lâananas, la banane, la noix de cajou et l'huile de palme jouent un rĂŽle important dans les exportations en CĂŽte dâIvoire, malgrĂ© la remise en cause des quotas par l'Organisation mondiale du commerce. Ils sont exportĂ©s en grande partie vers lâEurope comme le sont les productions fruitiĂšres (mangue, papaye, avocat et agrumes de bouche). La pomme de cajou (anacarde), essentiellement localisĂ©e dans le nord du pays, sâĂ©tend depuis quelques annĂ©es au centre et au centre-ouest du pays. En 2006, les productions de noix de cajou sont de 235 000 tonnes et les exportations de 210 000 tonnes[183].
Les cultures vivriĂšres restent un appoint Ă©conomique important pour le pays qui produit notamment dans ce domaine du maĂŻs (608 032 tonnes sur 278 679 hectares), du riz (673 006 tonnes sur 340 856 hectares), de lâigname (4 970 949 tonnes sur 563 432 hectares), du manioc (2 047 064 tonnes sur 269 429 hectares), de la banane plantain (1 519 716 tonnes sur 433 513 hectares)[185]. Les productions de citron, de bergamote et de bigarade sont Ă©galement notĂ©es, mais en quantitĂ© plus faible[186].
Le dĂ©veloppement de l'Ă©levage reste un objectif pour le gouvernement[187], mais des importations sont encore nĂ©cessaires Ă la satisfaction de la consommation nationale en produits animaliers[188]. MalgrĂ© la fermeture de la chasse, dĂ©cidĂ©e en 1974 pour permettre la reconstitution du potentiel faunique, le gibier occupe toujours une part importante de cette consommation[189]. Pour combler le dĂ©ficit en produits halieutiques, L'Ătat encourage la crĂ©ation de piscines aquacoles, mais doit procĂ©der Ă des importations de poissons, dont la quantitĂ© s'Ă©lĂšve en 2000 Ă 204 757 tonnes[190].
Industrie
En 2005 l'industrie ivoirienne constitue seulement 23,1 % de la production intĂ©rieure brute (contre 24,5 % en 2000)[191]. Elle affiche un dĂ©sĂ©quilibre structurel caractĂ©risĂ© par la domination numĂ©rique des petites et moyennes entreprises. Toutefois, en dĂ©pit des difficultĂ©s auxquelles elle se trouve confrontĂ©e, elle reste la plus diversifiĂ©e dans la sous-rĂ©gion ouest-africaine et reprĂ©sente 40 % du potentiel industriel de lâUEMOA[192].
La CÎte d'Ivoire encourage la transformation sur place des produits de l'agriculture (café, cacao).
Industrie miniĂšre
En 2011, les intĂ©rĂȘts miniers canadiens en CĂŽte dâIvoire Ă©taient Ă©valuĂ©s Ă 15 millions de dollars et un accord a Ă©tĂ© signĂ© le 27 septembre entre les deux pays pour fournir une protection accrue aux entreprises canadiennes menant des activitĂ©s en CĂŽte dâIvoire[193].
En 2020, le secteur minier constitue 5 % du produit intérieur brut (PIB) de la CÎte d'Ivoire, atteignant 850 milliards de FCFA (1,3 milliard d'euros)[194].
Outre l'or et le diamant, on trouve Ă©galement en CĂŽte d'Ivoire du fer, du nickel, du manganĂšse, de la bauxite et du cuivre[194].
Or
La production d'or de la CÎte d'Ivoire est passée de 7 tonnes en 2009 à 24,5 t en 2018, puis 32,5 tonnes en 2019[195].
Environ 30 % de la production actuelle viennent de la seule mine de Tongon, propriété du groupe aurifÚre canadien Barrick Gold[194]. Il existe en tout neuf mines[195] :
- Tongon (Barrick Gold, Canada)
- Agbaou dans le Centre et Ity dans l'Ouest - la plus ancienne mine d'or du pays) (Endeavour Mining, Canada)
- Sissengué dans le Nord (Africa Gold, Australie)
- Yaouré dans le Centre-Ouest (Perseus Mining, Australie)[194] - .
ParallÚlement, plus de 22 tonnes auraient été extraites de maniÚre illicite en 2019[196].
Infrastructure
RĂ©seau ferroviaire
Le réseau ferroviaire de la CÎte d'Ivoire est constitué d'une seule ligne, celle reliant Abidjan à Ouagadougou. La ligne est utilisée à 80 % pour le transport de marchandises et est exploitée par Sitarail, une filiale du groupe français Bolloré.
Elle est considĂ©rĂ©e comme l'« une des voies ferrĂ©es les plus vĂ©tustes dâAfrique de lâOuest »[198]. En juillet 2021, les gouvernements de CĂŽte d'Ivoire et du Burkina Faso ont menacĂ© l'opĂ©rateur BollorĂ© de lui retirer sa concession s'il n'investissait pas 400 millions d'euros dans la rĂ©habilitation et l'entretien de la ligne Abidjan-Ouagadougou, comme il s'y Ă©tait engagĂ©[199].
Six mois plus tard, en janvier 2022, Bolloré a annoncé qu'il vendait ses activités africaines à l'armateur MSC[200], devenu en 2022 la plus grande compagnie maritime de conteneurs au monde.
Ăducation
Cycles primaire et secondaire
Le systĂšme Ă©ducatif ivoirien fondĂ© sur le modĂšle hĂ©ritĂ© de la France[201] institue dĂšs les lendemains des indĂ©pendances, une Ă©cole gratuite et obligatoire, afin dâencourager la scolarisation des enfants en Ăąge d'aller Ă l'Ă©cole. Ce systĂšme intĂšgre aux cycles habituels du primaire, du secondaire et du supĂ©rieur, un niveau prĂ©scolaire couvrant trois sections (petite section, moyenne section et grande section). En 2001-2002, avant la crise politico-militaire, 391 Ă©coles maternelles, aussi bien privĂ©es que publiques, fonctionnent sur toute lâĂ©tendue du territoire[202]. En 2005, sur la seule zone contrĂŽlĂ©e par les forces rĂ©publicaines, il est enregistrĂ© 600 Ă©coles maternelles animĂ©es par 2 109 enseignants qui encadrent 41 556 Ă©lĂšves[202].
Le cycle primaire comprend six niveaux (cours prĂ©paratoires 1re et 2e annĂ©e, Cours Ă©lĂ©mentaire 1re annĂ©e, Cours Ă©lĂ©mentaire 2e annĂ©e, cours moyen 1re annĂ©e, cours moyen 2e annĂ©e) ; il est sanctionnĂ© par le Certificat dâĂ©tudes primaires Ă©lĂ©mentaires et un concours dâentrĂ©e en classe de 6e des lycĂ©es et collĂšges. En 2001, le ministĂšre de lâĂducation nationale compte 8 050 Ă©coles primaires publiques tenues par 43 562 enseignants pour 1 872 856 Ă©lĂšves et 925 Ă©coles privĂ©es qui emploient 7 406 enseignants pour la formation de 240 980 Ă©lĂšves[202].
En 2005, l'on dénombre 6 519 écoles primaires dont 86,8 % sont publiques, avec 38 116 enseignants et 1 661 901 élÚves[202].
55 % de la population de 6 Ă 17 ans et 61 % des filles de ce groupe dâĂąge sont en dehors de lâĂ©cole[203]. Le faible taux de scolarisation des filles conduit lâĂtat Ă dĂ©velopper, dans les annĂ©es 1990, une politique spĂ©cifique pour la scolarisation de la jeune fille. En mars 1993, en collaboration avec le ministĂšre de lâĂducation nationale, la Banque africaine de dĂ©veloppement met en place un projet dit « Projet BAD Ă©ducation IV » pour amĂ©liorer la qualitĂ© de lâenseignement, accroĂźtre le taux de scolarisation en gĂ©nĂ©ral et celui des filles en particulier[203].
En ce qui concerne lâenseignement secondaire subdivisĂ© en deux cycles, il comprend quatre classes pour le premier cycle et trois pour le second. Ce niveau d'enseignement est « caractĂ©risĂ© par une nette domination du privĂ© ». En 2005 en effet, sur les 522 Ă©tablissements secondaires que compte le pays, 370 appartiennent au secteur privĂ©[202]. Le ministĂšre ivoirien de lâĂducation nationale enregistre au total un effectif de 660 152 Ă©lĂšves pour 19 892 enseignants en 2005, secteurs privĂ© et public confondus, contre 682 461 Ă©lĂšves pour 22 536 enseignants en 2001-2002, avant le dĂ©clenchement de la guerre[202]. Le taux de scolarisation au secondaire ivoirien est de 20 %[204]. Les Ă©tudes secondaires sont sanctionnĂ©es pour le premier cycle par le Brevet dâĂ©tudes du premier cycle (BEPC) et pour le second par le baccalaurĂ©at.
Enseignement supérieur, technique et professionnel
Avant 1992, lâenseignement supĂ©rieur est presque entiĂšrement l'affaire de lâĂtat, avec 24 % de taux de scolarisation. Depuis quelques annĂ©es, plusieurs universitĂ©s et grandes Ă©coles de formation technique privĂ©es ont vu le jour. En 1997-1998, lâenseignement supĂ©rieur compte trois universitĂ©s publiques[205], quatre grandes Ă©coles publiques, sept universitĂ©s privĂ©es, 47 Ă©tablissements privĂ©s, et 31 Ă©tablissements supĂ©rieurs de formation post-baccalaurĂ©at rattachĂ©s Ă des ministĂšres techniques autres que celui de lâenseignement supĂ©rieur[206].
Au cours des annĂ©es 1960, lâĂtat ivoirien crĂ©e plusieurs Ă©tablissements d'enseignement secondaire et supĂ©rieur technique, pour assurer la formation de cadres spĂ©cialisĂ©s. En 1970, lâouverture de lâInstitut national supĂ©rieur de l'enseignement technique (INSET) et plus tard de lâĂcole nationale supĂ©rieure des travaux publics (ENSTP) Ă Yamoussoukro permet de former sur place des techniciens de niveau supĂ©rieur[207] - [208]. Aujourdâhui, ces Ă©coles sont regroupĂ©es et forment lâInstitut national polytechnique FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny (INPHB). Un grand nombre d'Ă©tablissements dâenseignement technique et professionnel privĂ©s sont implantĂ©s sur l'ensemble du territoire. La question de la compĂ©tence et du niveau de qualification des enseignants chargĂ©s de la formation et de l'encadrement des Ă©lĂšves frĂ©quentant ces Ă©coles privĂ©es s'est maintes fois posĂ©e. Il y a lieu toutefois de relever qu'elles apportent un soutien indispensable Ă lâĂtat, les Ă©quipements publics en matiĂšre d'Ă©ducation Ă©tant Ă l'heure actuelle insuffisants et parfois inadaptĂ©s pour la couverture totale des besoins. Une loi votĂ©e en 1995[209] rĂ©glemente le secteur de l'enseignement supĂ©rieur privĂ© et institue des mesures en vue de renforcer les Ă©tablissements concernĂ©s. Les rĂ©formes touchent certaines structures existantes comme lâInstitut pĂ©dagogique national de lâenseignement technique et professionnel (IPNETP), lâĂcole normale supĂ©rieure (ENS), lâAgence nationale de la formation professionnelle (Agefop) et le Fonds de dĂ©veloppement de la formation professionnelle (FDFP).
En 2004-2005, le nombre dâĂ©tablissements de l'enseignement supĂ©rieur et de la recherche scientifique est de 149 avec 146 490 Ă©tudiants, dont 35 % de filles[205]. Ces Ă©tablissements, dont les installations sont devenues vĂ©tustes, ont toutefois une capacitĂ© d'accueil limitĂ©e, eu Ă©gard au nombre d'Ă©tudiants.
LâĂ©cole ivoirienne connaĂźt des remous rĂ©currents depuis 1990. Les tentatives d'explication des crises qui affectent l'enseignement se rĂ©fĂšrent Ă la vĂ©tustĂ© des infrastructures et Ă©quipements, Ă l'insuffisance de l'effectif des enseignants, mais Ă©galement Ă la formation jugĂ©e inadaptĂ©e au marchĂ© de lâemploi. Le nombre de jeunes sans formation et sans-emploi est Ă©valuĂ© en 2008 Ă plus de 4 millions[210]. Pour rĂ©soudre ce problĂšme crucial de l'emploi des jeunes, plusieurs pistes sont explorĂ©es par les pouvoirs publics : la crĂ©ation d'emplois, ou l'exhortation Ă la libre entreprise. Adapter le systĂšme Ă©ducatif aux contraintes du marchĂ© de lâemploi, mais Ă©galement former des formateurs capables dâassurer la relĂšve du corps enseignant, constituent des objectifs Ă court terme pour la politique de l'Ă©ducation en CĂŽte dâIvoire[208].
Les universités et grandes écoles publiques en CÎte d'Ivoire
Le programme de décentralisation des universités est un programme initié par le gouvernement ivoirien en 2011 dans le but de rénover et d'étendre et de construire au moins une université dans chacune des quatorze districts du pays. Plusieurs nouvelles universités ont vu le jour grùce à ce programme à l'instar des universités suivantes: Korhogo, Man, San-Pédro, l'université virtuelle et de Bondoukou(livraison prévue en octobre 2023).
D'autres universités sont en projet dans les villes d'Abengourou, d'Adiaké, de Dabou, de Daoukro et d'Odienné[211].
Nom | Ville | Année | Site Web |
---|---|---|---|
ENSEA | Abidjan | 1961 | https://ensea.ed.ci/ |
Université Félix-Houphouët-Boigny | Abidjan | 1964 | https://univ-fhb.edu.ci/ |
Université Nangui Abrogoua | Abidjan | 1992 | https://www.univ-na.ci/ |
Université Alassane Ouattara | Bouaké | 1995 | https://univ-ao.edu.ci/ |
Institut national polytechnique FHB | Yamoussoukro | 1996 | https://inphb.ci/ |
Université Jean-Lorougnon-Guédé | Daloa | 1996 | https://ujlog.net/ |
Université Péléforo-Gbon-Coulibaly | Korhogo | 2012 | https://www.univ-pgc.edu.ci/ |
Université de Man | Man | 2015 | https://univ-man.edu.ci/ |
Université virtuelle de CÎte d'Ivoire | 2015 | https://www.uvci.edu.ci/portail/Main/index/fr | |
Université de San-Pédro | San-Pédro | 2021 | https://usp.edu.ci/ |
Université de Bondoukou | Bondoukou | 2023 |
Santé
Personnel et infrastructures
La CĂŽte dâIvoire dispose sur le plan des infrastructures dâune couverture sanitaire relativement importante en comparaison aux pays de la sous-rĂ©gion de l'Afrique de l'Ouest[212]. Toutefois, seules deux rĂ©gions administratives (sur les dix-neuf que compte le pays) possĂšdent des centres hospitaliers universitaires (CHU). Il s'agit des CHU de Cocody, Treichville et de Yopougon Ă Abidjan (RĂ©gion des Lagunes) et du CHU de BouakĂ© (RĂ©gion de la VallĂ©e du Bandama). Les autres rĂ©gions sont dotĂ©es de centres hospitaliers rĂ©gionaux (CHR) tandis que, dans les autres agglomĂ©rations, sont installĂ©s des centres de santĂ© soit urbains, soit ruraux dans les cas des communautĂ©s villageoises[213].
Ă ceux-ci s'ajoutent des formations spĂ©cifiques dont les plus connues sont les hĂŽpitaux militaires de BouakĂ© et dâAbidjan, lâhĂŽpital des fonctionnaires au cĆur du Plateau, les lĂ©proseries de Manikro (BouakĂ©), de Daloa et Man et lâhĂŽpital psychiatrique de Bingerville. Ces formations sanitaires publiques, qui sont appuyĂ©es par un faisceau assez diversifiĂ© d'hĂŽpitaux et de cliniques privĂ©es, sont cependant confrontĂ©es Ă de sĂ©rieux problĂšmes s'agissant du matĂ©riel mĂ©dical, mais Ă©galement des effectifs qui restent encore faibles : un mĂ©decin pour 9 908 habitants, un infirmier pour 2 416 habitants, une sage-femme pour 2 118 femmes en Ăąge de procrĂ©ation[213]. Chaque annĂ©e de nouveaux cadres supĂ©rieurs de la santĂ© formĂ©s dans les universitĂ©s de BouakĂ© et dâAbidjan et de nouveaux agents de santĂ© issus des Instituts de formation des agents de la santĂ© (INFAS) sont mis Ă la disposition des formations sanitaires du pays. Pourtant, la situation sanitaire du pays est jugĂ©e prĂ©occupante et lâaccĂšs aux soins de santĂ© difficile[214].
Impact de la crise
La pauvretĂ© sâest aggravĂ©e depuis 1999 avec le dĂ©but des crises politico-militaires. En CĂŽte d'Ivoire l'indice de pauvretĂ© humaine â la proportion de personnes en dessous du seuil de dĂ©veloppement humain admis â atteint 40,3 % en 2004, classant ainsi le pays au 92e rang sur 108 pays en dĂ©veloppement[215]. Cette situation a un impact nĂ©gatif sur la santĂ© des populations : le nombre de malades sâest accru, passant de 17 242 en 2001 Ă 19 944 en 2005. La situation Ă©pidĂ©miologique est caractĂ©risĂ©e par une prĂ©pondĂ©rance des maladies infectieuses, Ă l'origine dâun taux de morbiditĂ© de plus de 50 Ă 60 % et dâun taux Ă©levĂ© de mortalitĂ© estimĂ© Ă 14,2 pour 1 000 ; ce sont essentiellement lâinfection Ă VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. La premiĂšre cause de consultation chez les adultes et de dĂ©cĂšs chez les enfants de moins de 5 ans demeure le paludisme[216].
Les efforts engagĂ©s par lâĂtat depuis 1996 dans le cadre du programme national sanitaire, visant Ă amĂ©liorer la santĂ© des populations pour lâadĂ©quation entre lâoffre et la demande des services de santĂ©, ont Ă©tĂ© annulĂ©s par la guerre ; et, du fait de la guerre, les ressources de lâĂtat ont diminuĂ©, limitant celles allouĂ©es Ă la santĂ© Ă seulement 7 % du budget national. La couverture vaccinale reste cependant bonne et a permis lâĂ©radication de plusieurs maladies endĂ©miques[216].
La situation reste par contre assez alarmante s'agissant des IST et MST pour lesquelles la frange de la population la plus touchĂ©e est fĂ©minine. Il a Ă©tĂ© observĂ© que 7 % de la population ivoirienne Ă©tait infectĂ©e en 2003, soit 570 000 personnes vivant avec le VIH, pour 47 000 dĂ©cĂšs par an[217] - [218]. Ces chiffres sont en hausse et demeurent une prĂ©occupation pour le MinistĂšre de la lutte contre le SIDA[219], spĂ©cialement crĂ©Ă© pour faire face au flĂ©au. Le coĂ»t des soins de santĂ© et des mĂ©dicaments, l'absence ou la vĂ©tustĂ© du matĂ©riel mĂ©dical et parfois le dĂ©ficit en personnels soignants, conduisent les populations pauvres vers les thĂ©rapies naturelles et la mĂ©decine traditionnelle axĂ©e sur les plantes. Ces mĂȘmes raisons expliquent le phĂ©nomĂšne de plus en plus inquiĂ©tant des « pharmacies de rue », constituĂ©es par des vendeurs ambulants de mĂ©dicaments souvent prohibĂ©s[220] - [221].
Le taux de croissance de la population est estimé en 2008 à 1,96 %, celui des naissances à 34,26 pour 1 000, le taux de décÚs à 14,65 pour 1 000 et l'espérance de vie à 49,18 ans, dont 46,63 ans pour les hommes et 51,82 ans pour les femmes[217].
Société
La forte poussĂ©e dĂ©mographique enregistrĂ©e dans les zones urbaines, lâexode des populations allogĂšnes et Ă©trangĂšres vers des terres propices aux cultures de rente notamment, ainsi que la jeunesse de la population ivoirienne, contribuent Ă lâĂ©mergence ou Ă lâexacerbation des problĂšmes liĂ©s Ă lâemploi, aux conflits fonciers, Ă lâhabitat et Ă lâenvironnement. ConstituĂ©es en vue dâapporter un appui aux pouvoirs publics pour la conduite dâactions de dĂ©veloppement en faveur des populations, les organisations non gouvernementales peinent Ă remplir leurs missions[214].
Religion
La CĂŽte d'Ivoire est un pays membre de l'Organisation de la coopĂ©ration islamique. D'aprĂšs le recensement de 2014, les religions les plus pratiquĂ©es en CĂŽte dâIvoire sont l'islam avec 42,5 % et le christianisme avec 39,8 %. L'animisme (religions traditionnelles), qui maintient une influence assez forte sur toutes les autres croyances, reprĂ©sente 2,2 % de la population. En marge de ces grands courants, 12,6 % des habitants n'ont pas de religion[37]. Les missionnaires catholiques sont arrivĂ©s Ă la fin du XIXe siĂšcle grĂące Ă la SociĂ©tĂ© des missions africaines de Lyon. La prĂ©fecture apostolique de CĂŽte d'Ivoire a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e en 1895. Aujourd'hui le pays est subdivisĂ© en 4 archidiocĂšses (dont le plus important est l'archidiocĂšse d'Abidjan) et en 12 diocĂšses.
Le christianisme et l'islam sont pratiquĂ©s dans une variĂ©tĂ© de formes dans tout le pays. Les missionnaires chrĂ©tiens sont arrivĂ©s sur le littoral ivoirien au XVIIe siĂšcle, mais le catholicisme a commencĂ© Ă s'implanter Ă la fin du XIXe siĂšcle. Les fĂȘtes chrĂ©tiennes et les cĂ©lĂ©brations musulmanes sont librement organisĂ©es par les fidĂšles de ces religions et reconnues par tous. La tolĂ©rance est l'attitude gĂ©nĂ©rale envers la pratique de la religion et les communautĂ©s religieuses coexistent en gĂ©nĂ©ral pacifiquement. Cette tolĂ©rance religieuse fait Ă©galement partie de la pratique des pouvoirs publics. La CĂŽte dâIvoire est certes un Ătat laĂŻc, mais des fonctionnaires sont souvent dĂ©signĂ©s pour reprĂ©senter l'Ătat Ă des cĂ©rĂ©monies religieuses et certaines Ă©coles confessionnelles reçoivent des aides financiĂšres de l'Ătat[222].
Emploi
En 2012, la population active en CĂŽte dâIvoire est estimĂ©e Ă 14 607 741 personnes sur une population de 22 454 692. Le taux d'actif est alors de 65,1 %, soit 9 492 150 personnes[223]. Au cours de cette mĂȘme annĂ©e, il est dĂ©nombrĂ© 285 000 fonctionnaires aprĂšs les mesures de dĂ©graissage de la fonction publique mises en Ćuvre une dĂ©cennie plus tĂŽt, en exĂ©cution de la politique dâajustement structurel prescrite par le Fonds monĂ©taire international (FMI) et la Banque mondiale et ce, pour rĂ©duire lâimpact des salaires sur le budget de lâĂtat. Cet effectif qui a trĂšs peu variĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es laisse une place plus importante au secteur privĂ© qui emploie quant Ă lui 498 906 salariĂ©s en 2002, contre 556 678 en 1998[224], la baisse enregistrĂ©e Ă©tant la consĂ©quence des crises Ă rĂ©pĂ©tition que connaĂźt le pays depuis 1999. De nombreuses entreprises ont fermĂ© ou dĂ©localisĂ© leurs activitĂ©s, notamment dans le gros domaine de lâindustrie touristique, du transit et de la grosse banque.
Les structures publiques ou privĂ©es, pourvoyeuses dâemplois salariĂ©s, ne peuvent toutefois absorber quâune proportion relativement faible de la population en Ăąge de travailler[225]. Or, celle-ci connaĂźt une augmentation en rapport avec la croissance dĂ©mographique et la structure de la population ivoirienne, constituĂ©e dâun fort pourcentage de jeunes. Le nombre de sans-emplois (population en quĂȘte dâun premier emploi) et de chĂŽmeurs gĂ©nĂ©rĂ©s par la crise Ă©conomique reste donc important et la question de lâemploi demeure en CĂŽte dâIvoire, un problĂšme crucial de dĂ©veloppement[226].
L'une des solutions envisagĂ©es pour remĂ©dier au problĂšme du chĂŽmage rĂ©side dans la diversification des emplois, par la crĂ©ation dâactivitĂ©s indĂ©pendantes gĂ©nĂ©ratrices de revenus, en complĂ©ment des emplois salariĂ©s[226]. Il est notĂ© une multiplication des petits mĂ©tiers et emplois prĂ©caires. Le secteur agricole, animĂ© par 3 893 893 personnes avec 7,5 % de salariĂ©s, comprend 52 % de travailleurs indĂ©pendants, 40,2 % de travailleurs familiaux ; 0,3 % est constituĂ© par dâautres intervenants. La population agricole reprĂ©sente 2/3 de la population ivoirienne active, avec 45 % de femmes plus actives dans le domaine maraĂźcher, pour 55 % dâhommes plus prĂ©sents dans lâagriculture dâexploitation[224]. Le secteur informel prĂ©sente Ă©galement un certain dynamisme et concerne tant lâagriculture, les services que l'industrie. Il occupe 4 107 595 personnes en 2002, contre 1 698 300 en 1995, soit une augmentation de 142 % en 7 ans. Cette forte croissance est due Ă la politique dâauto-emploi prĂŽnĂ©e par le gouvernement ivoirien depuis le dĂ©but de la crise Ă©conomique, mais Ă©galement Ă la saturation du marchĂ© du travail salariĂ©. En dĂ©pit de ces Ă©volutions jugĂ©es positives, le taux de chĂŽmage reste Ă©levĂ©. En 2002, il reprĂ©sente 6,2 % de la population active, soit 402 274 chĂŽmeurs sur une population active de 6 502 115[224].
Conflits fonciers, habitat et environnement
La forte poussĂ©e dĂ©mographique dans les zones forestiĂšres, propices au dĂ©veloppement des cultures dâexportation que constituent le cafĂ© et le cacao, nâest pas sans consĂ©quence sur lâĂ©volution des zones dâaccueil. Le couvert forestier et les terres arables connaissent une rĂ©duction rapide et importante, due Ă lâexploitation massive. La pression sâaccroĂźt inĂ©vitablement autour des terres disponibles, entraĂźnant des conflits entre autochtones et allogĂšnes issus dâautres rĂ©gions du pays, mais Ă©galement entre autochtones et Ă©trangers[227]. Plusieurs rĂ©gions du pays sont concernĂ©es par ces conflits, qui mettent souvent Ă mal la cohĂ©sion sociale. Ils font, dans la quasi-totalitĂ© des cas, lâobjet de rĂ©solution pacifique, grĂące Ă lâimplication des autoritĂ©s administratives, politiques et coutumiĂšres[228]. Dans certaines rĂ©gions de la CĂŽte d'Ivoire, la femme n'a pas accĂšs Ă la propriĂ©tĂ© fonciĂšre selon la coutume[229].
Dans ces mĂȘmes zones, la forĂȘt est lâune des principales victimes de la croissance dĂ©mographique du pays. Elle subit des agressions multiples dues Ă la mutation du mode de production agricole Ă©voluant d'une agriculture de subsistance vers des cultures commerciales ou pĂ©rennes, dĂ©voreuses de terres et dâarbres, mais Ă©galement dĂ©favorables Ă la biodiversitĂ©[227]. Le surpeuplement des zones urbaines dĂ» aux migrations de populations depuis les campagnes, affecte Ă©galement lâenvironnement dans les villes. Les actions des autoritĂ©s dĂ©centralisĂ©es se rĂ©vĂšlent inefficaces face aux problĂšmes liĂ©s Ă lâhygiĂšne et la salubritĂ© publique en zone urbaine. Abidjan, capitale Ă©conomique du pays, croule sous le poids des ordures mĂ©nagĂšres et doit faire face Ă une pollution de l'air et des eaux lagunaires. Un ministĂšre chargĂ© de la salubritĂ© et de la ville a Ă©tĂ© spĂ©cialement crĂ©Ă© en avril 2007, pour aider Ă la rĂ©solution de ce problĂšme qui se pose dans un contexte de dĂ©ficit de logements.
Dans les grandes agglomĂ©rations urbaines, lâoffre dâhabitats Ă loyers modĂ©rĂ©s demeure nettement en deçà des besoins exprimĂ©s. La situation prĂ©caire de nombreux immigrĂ©s, la guerre et lâexode des populations fuyant les zones de conflits ont conduit Ă la prolifĂ©ration des bidonvilles, caractĂ©risĂ©s par des habitats insalubres notamment Ă Abidjan et dans sa banlieue[226].
ProblĂšmes sociaux et ONG
Le mouvement associatif, marquĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1990 par un accroissement rapide du nombre des Organisations non gouvernementales (ONG) connaĂźt Ă nouveau une recrudescence depuis le dĂ©clenchement de la crise armĂ©e en septembre 2002[230]. L'action des ONG couvre des domaines variĂ©s de la vie sociale tels la sensibilisation et le soutien aux personnes vivant avec le VIH-SIDA, lâaide aux victimes de la guerre, l'encadrement des orphelins ou des enfants de la rue, l'aide aux femmes battues. Certaines associations mĂšnent plutĂŽt des actions Ă caractĂšre politique, orientant leurs opĂ©rations vers le soutien aux formations politiques, la dĂ©fense des droits de l'homme ou l'animation d'espaces de discussion de rue.
ConsidĂ©rĂ©es par les citoyens comme des recours fiables contre les dysfonctionnements des programmes sociaux et politiques mis en Ćuvre par le gouvernement, ces organisations essaiment l'ensemble du territoire national et semblent traduire une certaine vitalitĂ© de la sociĂ©tĂ© civile ivoirienne. Toutefois, une observation de la vie des associations rĂ©vĂšle, pour certaines d'entre elles, que la perspective de financements et d'appuis matĂ©riels intĂ©rieurs ou extĂ©rieurs, constitue la principale motivation. Des cas dâextorsion de fonds et dâescroquerie ont pu ĂȘtre enregistrĂ©s.
Criminalité
La CĂŽte d'Ivoire, avec 56,9 meurtres pour 100 000 habitants, arrive troisiĂšme au niveau mondial juste derriĂšre le Honduras et le Salvador et en tĂȘte de l'Afrique pour le taux de meurtres. Des donnĂ©es que n'explique pas uniquement la crise post-Ă©lectorale des premiers mois de 2011[231]. Ce nombre d'homicides aurait depuis beaucoup diminuĂ© avec un taux de 10,4 pour 100 000 en 2012[232]. Ce taux est remontĂ© Ă 11,63 en 2015[233].
Culture
La CĂŽte d'Ivoire est membre de l'Organisation internationale de la francophonie. De plus, les villes d'Abidjan, BouakĂ©, Grand-Bassam, Yamoussoukro de mĂȘme que l'Union des Villes et Communes de CĂŽte d'Ivoire sont membres de l'Association internationale des maires francophones[234].
Littérature
La CĂŽte dâIvoire prĂ©sente une littĂ©rature abondante, riche de sa diversitĂ© de style et de ses proverbes, soutenue par des infrastructures Ă©ditoriales relativement solides et des auteurs de diffĂ©rentes notoriĂ©tĂ©s. Les plus cĂ©lĂšbres de ces auteurs sont Bernard DadiĂ©, journaliste, conteur, dramaturge, romancier et poĂšte qui domine la littĂ©rature ivoirienne dĂšs les annĂ©es trente, AkĂ© Loba (Kocoumbo, l'Ă©tudiant noir, 1960) et Ahmadou Kourouma (Les Soleils des indĂ©pendances, 1968) qui a obtenu le Prix du Livre Inter en 1998 pour son ouvrage devenu un grand classique du continent africain En attendant le vote des bĂȘtes sauvages[235]. Ă ceux-ci s'ajoute une deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration d'auteurs de plus en plus lus dont VĂ©ronique Tadjo, Tanella Boni, Isaie Biton Koulibaly, Maurice Bandaman, Camara Nangala...Une troisiĂšme gĂ©nĂ©ration se signale dĂ©jĂ avec des auteurs tels que Sylvain Kean Zoh (La voie de ma rue, 2002) et (Le printemps de la fleur fanĂ©e, 2009) ou JosuĂ© GuĂ©bo (L'or n'a jamais Ă©tĂ© un mĂ©tal, 2009) et (Mon pays, ce soir, 2011).
Bande dessinée
Le neuviĂšme art ivoirien est caractĂ©risĂ© par plusieurs genres : rĂ©aliste, semi-rĂ©aliste, humoristique, science-fiction, etc. L'humour est le plus prisĂ© par les Ivoiriens. Les thĂšmes abordĂ©s par les auteurs ont trait Ă leur vĂ©cu quotidien. Les faits comme le chĂŽmage, le banditisme, la pauvretĂ©, le systĂšme D (dĂ©brouillardise), lâinfidĂ©litĂ© sont traitĂ©s sur un ton lĂ©ger. Les auteurs qui animent cet univers culturel ivoirien sont nombreux : Gilbert G. Groud, Marguerite Abouet (scĂ©nariste), Benjamin Kouadio, Lassane ZohorĂ©, Lacombe, Bertin Amanvi, Hilary Simplice, Kan Souffle, Jess Sah Bi, Atsin DĂ©sirĂ©... Les personnages ivoiriens de bande dessinĂ©e sont Cauphy Gombo, John Koutoukou, Tommy Lapoasse, ZĂ©zĂ©, Dago, Sergent Deutogo, Jo Bleck, Les sorciĂšres, Petit Papou... Le journal satirique Gbich, fondĂ© par le caricaturiste, ZohorĂ© Lassane, est pour beaucoup dans la vulgarisation de ce mĂ©dium qu'est la bande dessinĂ©e en CĂŽte d'Ivoire.
Arts visuels
Arts traditionnels
L'art ivoirien se caractĂ©rise par de nombreux objets usuels ou culturels (ustensiles, statues, masques, etc.) rĂ©alisĂ©s dans diverses matiĂšres et dans diverses parties du pays par chacun des groupes culturels qui tĂ©moigne de son art de vivre par ses rĂ©alisations. Ainsi, des matĂ©riaux tels le bois ou le bronze, le raphia ou le rotin ou encore le bambou permettent la rĂ©alisation de vanneries, sculptures, meubles dâart, statues et masques.
Les masques Dan, BaoulĂ©s, Gouros, GuĂ©rĂ©s et BĂ©tĂ©s sont les plus connus. Lâart du tissage est Ă©galement partagĂ© par les BaoulĂ©s et les SĂ©noufos qui sont en outre reconnus pour leur peinture sur tissu. Des figurines de cuivre servant autrefois Ă peser lâor sont aujourd'hui utilisĂ©es comme ornementation, particuliĂšrement dans l'aire culturelle Akan. Mais la danse, soutenue par une variĂ©tĂ© d'instruments de musique (tam-tams, balafons), reste une pratique largement partagĂ©e par tous les peuples ivoiriens traditionnels. Certaines danses ont acquis une cĂ©lĂ©britĂ© nationale : le Temate de Facobly, la danse des Ă©chassiers de Gouessesso et DananĂ©, le Boloye du pays sĂ©noufo, le Zaouli du pays gouro. Il convient Ă©galement de citer les poteries artistiques fabriquĂ©es notamment par des femmes, et entiĂšrement rĂ©alisĂ©es Ă la main. Les poteries de Katiola sont les plus cĂ©lĂšbres du pays. Ce patrimoine culturel est abondant et disponible. De nombreuses Ćuvres traditionnelles (surtout les sculptures) sont vendues aux touristes de passage dans les villes balnĂ©aires comme Grand-Bassam ou Assinie. D'autres encore sont exposĂ©es dans des galeries d'art ou au musĂ©e des civilisations d'Abidjan.
Peinture
Des peintres tels que Gilbert G. Groud ou Michel Kodjo exposent frĂ©quemment des Ćuvres de notoriĂ©tĂ©.
Cinéma
Le cinéma ivoirien compte des réalisateurs comme Désiré Ecaré, Philippe LacÎte.
Musique
La musique ivoirienne revĂȘt deux aspects : la musique traditionnelle et la musique moderne.
Les grandes villes
Voici la liste des plus grandes villes de CÎte d'Ivoire de plus de 100 000 habitants, selon les données du recensement de 2021 du gouvernement ivoirien. On y denombre 44[236].
Rang | Ville | District | Population (2021)[236] |
---|---|---|---|
1 | Abidjan | Abidjan | 5 616 633 |
2 | Bouaké | Vallée du Bandama | 832 371 |
3 | Korhogo | Savanes | 440 926 |
4 | Daloa | Sassandra-Marahoué | 421 879 |
5 | San-PĂ©dro | Bas-Sassandra | 390 654 |
6 | Anyama | Abidjan | 389 592 |
7 | Yamoussoukro | Yamoussoukro | 340 234 |
8 | Divo | GĂŽh-Djiboua | 294 559 |
9 | Gagnoa | GĂŽh-Djiboua | 277 044 |
10 | Soubré | Bas-Sassandra | 272 773 |
11 | Man | Montagnes | 241 969 |
12 | Duekoué | Montagnes | 220 953 |
13 | Bouaflé | Sassandra-Marahoué | 213 967 |
14 | Bingerville | Abidjan | 204 656 |
15 | Guiglo | Montagnes | 171 454 |
16 | Lakota | GĂŽh-Djiboua | 169 330 |
17 | Abengourou | Comoé | 164 424 |
18 | Ferkéssédougou | Savanes | 160 267 |
19 | Adzopé | Lagunes | 156 488 |
20 | MĂ©agui | Bas-Sassandra | 153 483 |
21 | Bondoukou | Zanzan | 141 568 |
22 | Dabou | Lagunes | 138 083 |
23 | Sinfra | Sassandra-Marahoué | 137 210 |
24 | Agboville | Lagunes | 135 082 |
25 | Vavoua | Sassandra-Marahoué | 132 528 |
26 | Danané | Montagnes | 131 586 |
27 | Grand-BĂ©reby | Bas-Sassandra | 129 340 |
28 | Oumé | GÎh-Djiboua | 127 153 |
29 | Issia | Sassandra-Marahoué | 126 252 |
30 | Grand-Bassam | Comoé | 124 567 |
31 | Bloléquin | Montagnes | 123 133 |
32 | Okrouyo | Bas-Sassandra | 120 053 |
33 | Bonoua | Comoé | 118 388 |
34 | Bonon | Sassandra-Marahoué | 116 871 |
35 | Gabiadji | Bas-Sassandra | 113 369 |
36 | Grand-Zattry | Bas-Sassandra | 112 049 |
37 | Zouan-Hounien | Montagnes | 111 099 |
38 | Seitifla | Sassandra-Marahoué | 109 252 |
39 | Dania | Sassandra-Marahoué | 106 612 |
40 | SĂ©guela | Woroba | 103 980 |
41 | Daoukro | Lacs | 101 136 |
42 | Aboisso | Comoé | 100 903 |
43 | Buyo | Bas-Sassandra | 100 848 |
44 | Saïoua | Sassandra-Marahoué | 100 085 |
Patrimoine architectural
La CĂŽte dâIvoire possĂšde une grande variĂ©tĂ© de monuments historiques. Grand-Bassam, premiĂšre capitale de la CĂŽte dâIvoire, abrite le palais du Gouverneur, siĂšge du premier gouvernement Ă la colonie des Français Ă la rĂ©publique de CĂŽte dâIvoire, prĂ©fabriquĂ© en France, avant d'ĂȘtre reconstruit et amĂ©liorĂ© en CĂŽte dâIvoire en 1893. La ville compte Ă©galement au nombre de ses bĂątiments pittoresques de style colonial, la maison Varlet et la maison Ganamet appartenant Ă l'Ă©poque Ă de riches commerçants et dont l'architecture intĂšgre des matĂ©riaux locaux de construction.
à Abidjan, la cathédrale Saint-Paul présente une architecture trÚs particuliÚre et contient deux pans entiers de vitraux représentant l'arrivée des missionnaires en Afrique. à Yamoussoukro, la basilique Notre-Dame-de-la-Paix de Yamoussoukro inaugurée et consacrée par le pape Jean-Paul II en 1990, est une réplique de la basilique Saint-Pierre de Rome et peut accueillir, dans sa partie centrale 18 000 personnes dont 7 000 assises, 30 000 personnes debout sur son parvis et plus de 150 000 personnes debout dans l'espace compris entre les colonnes de son esplanade. Elle est d'autre part considérée comme l'un des édifices religieux les plus grands et les plus vastes au monde, respectivement en termes de hauteur et de superficie[237] - [238], et a nécessité environ 300 millions de dollars pour sa construction[239]. Mais le bùtiment de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix est également remarquable.
Dans le nord du pays, des édifices religieux musulmans de style soudanais caractérisés par un type d'architecture introduit dans l'Empire du Mali au XIVe siÚcle sont également remarquables. Les plus significatifs sont la mosquée de Kaouara (département de Ouangolodougou), la mosquée de Tengréla, la mosquée de Kouto, la mosquée de Nambira (sous-préfecture de M'Bengué), les deux mosquées de Kong ayant, selon les spécialistes, une triple valeur architecturale, historique et patrimoniale[240].
Sports
De nombreuses disciplines sportives sont pratiquĂ©es dans le pays. Des possibilitĂ©s diverses de pratique de golf existent avec les terrains de golf dâAbidjan, de Yamoussoukro et de San-PĂ©dro qui offrent quatre parcours de 9 Ă 18 trous. Chaque annĂ©e un open international dotĂ© du prix FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny est organisĂ© et enregistre des participants de notoriĂ©tĂ©.
Les plans dâeau lagunaires et la mer offrent aussi de vĂ©ritables possibilitĂ©s sportives dont notamment la pĂȘche sportive, la plongĂ©e et la chasse sous-marine, le surf, la voile, la planche Ă voile, le canoĂ«-kayak ou encore le beach-volley. LâĂ©quitation ainsi que les sports mĂ©caniques (rallye du Bandama, moto-cross) sont Ă©galement pratiquĂ©s dans le pays. Le handball, le basket-ball, le volley-ball, le rugby, l'athlĂ©tisme et le tennis figurent parmi les disciplines sportives Ă©galement pratiquĂ©es en CĂŽte dâIvoire.
Cependant, le football reste le sport roi en CĂŽte dâIvoire. NĂ©anmoins la plupart des clubs professionnels font face Ă des difficultĂ©s financiĂšres[241]. Ce sport populaire jusque dans les contrĂ©es les plus profondes du pays est largement pratiquĂ©. Chaque ville et mĂȘme chaque quartier organise ses propres tournois de maracana (Il faut souligner au passage que la CĂŽte d'Ivoire a une Ă©quipe nationale de Maracana qui a Ă©tĂ© championne Ă la Coupe d'Afrique des Nations de Maracana en 2012 et 2013). La FĂ©dĂ©ration ivoirienne de football organise et encadre la discipline dominĂ©e Ă l'Ă©chelon national par les Ă©quipes de l'Africa Sports National et l'ASEC Mimosas dans le temps. Mais depuis deux ans, le SĂ©wĂ© Sport de San PĂ©dro rĂšgne sur le championnat national. De nombreux footballeurs Ă©voluent hors du pays dans des formations sportives prestigieuses. Ils sont pour la plupart, sĂ©lectionnĂ©s dans l'Ă©quipe nationale â les ĂlĂ©phants â lors des compĂ©titions sportives internationales. Autrefois emmenĂ©s par des joueurs comme Ben Badi, Gadji Celi et Alain GouamĂ©nĂ©, les ĂlĂ©phants connaissent Ă©galement un franc succĂšs avec la gĂ©nĂ©ration Didier Drogba qui a notamment Ă©tĂ© la premiĂšre Ă avoir Ă©tĂ© qualifiĂ©e pour la Coupe du monde de football 2006.
Le paysage mĂ©diatique est animĂ© par les organes audiovisuels, la presse Ă©crite, les organes de rĂ©gulation de la profession, en l'occurrence la Commission nationale de la presse remplacĂ©e en 2004 par le conseil national de la presse (CNP) et le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) et un organe d'autorĂ©gulation : l'Observatoire de la libertĂ© de la presse, l'Ă©thique et de la dĂ©ontologie (OLPED). Depuis 1991, les mĂ©dias en CĂŽte dâIvoire sont rĂ©gis par la loi[242] - [243] - [244]. La Radiodiffusion tĂ©lĂ©vision ivoirienne (RTI) est l'organisme de diffusion radiophonique et audiovisuel de l'Ătat ivoirien. Elle est financĂ©e par la redevance, la publicitĂ© et des subventions. Elle comporte deux chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision et deux stations de radio : La PremiĂšre, gĂ©nĂ©raliste ; TV2, thĂ©matique dĂ©diĂ©e au divertissement en majoritĂ© et Ă©mettant dans un rayon limitĂ© Ă 200 km autour d'Abidjan ; Radio CĂŽte d'Ivoire, gĂ©nĂ©raliste ; FrĂ©quence 2, chaĂźne de divertissement ; Radio Jam, premiĂšre radio privĂ©e du pays ; Africahit Music TV.
Des journaux de diverses audiences paraissent Ă©galement principalement Ă Abidjan. Hormis les journaux du Groupe FraternitĂ© Matin (Presse d'Ătat, 25 000 exemplaires, quotidien), la quinzaine d'autres titres est dĂ©tenue par des entreprises privĂ©es.
Musique
La musique ivoirienne comporte plusieurs courants qui peuvent se rĂ©partir entre les prĂ©curseurs (Ziglibithy, GbĂ©gbĂ©, LĂ©kinĂ©...), ceux de seconde gĂ©nĂ©ration (Zouglou, Meiway, Mapouka, Youssoumba...) et les courants modernes (coupĂ©-dĂ©calĂ©). Elle intĂšgre Ă©galement de nombreuses danses. Les animateurs des courants prĂ©curseurs sont, pour les plus connus : AmĂ©dĂ©e Pierre, roi du DopĂ© (nom bĂ©tĂ© du rossignol), Allah ThĂ©rĂšse, Tima Gbahi, GuĂ©i Jean, Zakry NoĂ«l, n-zi (r&b). Les moins traditionalistes sont Anouman Brou FĂ©lix, Mamadou Doumbia, François Lougah, Ernesto DjĂ©djĂ© et Justin Stanislas. Une vague dâartistes modernes peut ĂȘtre citĂ©e. Il sâagit pour le reggae, de Alpha Blondy, Tiken Jah, IsmaĂ«l Isaac, Serges Kassi, Fadal Dey ; pour le zouglou : Serges BilĂ©, YodĂ© et lâenfant siro, Magic System, Soum Bill, Espoir 2000, pour le Youssoumba, Aboutou Roots ; pour la musique mandingue, de AĂŻcha KonĂ©, Mawa TraorĂ©, Kandet Kantet, Affou KĂ©ĂŻta ; pour la musique des Disc-Jockeys, de Douk Saga, La Jet Set, DJ Arafat, Debordo Leekunfa, DJ Lewis, Don Mike le Gourou, DJ Jacob et bien d'autres ; pour les variĂ©tĂ©s, de Meiway, Les Reines-MĂšres avec Werewere Liking et N'serel Njock, Bailly Spinto, Johnny La Fleur, Luckson Padaud, Betika, Affo Love, Mathey, Tiane, Nigui Saff K-Dance, SothĂ©ka, Alain de Marie, JoĂ«lle-C ; pour le jazz, Luc Sigui, Paco Sery, et Isaac Kemo saxophoniste talentueux, pour la musique religieuse, de SchĂ©kina, OâNel Mala, Pasteur AdjĂ©i, Constance, les frĂšres Coulibaly... et pour la musique sentimentale, de Daouda Frost.
RTI Music Awards récompense les meilleurs artistes ivoiriens et africains de l'année. Ce trophée est décerné par la RTI.
Cinéma, théùtre et télévision
Le genre théùtral est dominé par la troupe panafricaine du centre culturel Ki-Yi Mbock de Werewere Liking et de nombreux humoristes dont Digbeu Cravate, Zoumana, Adjé Daniel, Gbi de Fer, Jimmy Danger, Doh Kanon, Adrienne Koutouan, Marie Louise Asseu, Adama Dahico, Bamba Bakary et le duo Zongo et Tao qui, tous, se produisent à la fois dans les salles de spectacles, à la télévision et dans des films.
Le cinĂ©ma ivoirien, depuis l'avĂšnement du numĂ©rique, a connu, dĂšs 2004, de nouvelles sorties de films comme CoupĂ©-dĂ©calĂ© de Fadiga de Milano, Le Bijou du sergent Digbeu[245] de Alex Kouassi, Signature de Alain Guikou ou Un homme pour deux sĆurs de Marie-Louise Asseu. Actuellement on assiste Ă la sortie d'un film tous les trois mois en moyenne. Ces films connaissent souvent des dĂ©fauts techniques (image ou son), mais leur rythme de production reprĂ©sente, grĂące au numĂ©rique, un nouveau dĂ©part pour le cinĂ©ma ivoirien.
Le MarchĂ© des arts du spectacle africain (MASA) crĂ©Ă© en 1993 par lâOrganisation internationale de la francophonie, est devenu depuis mars 1998 un programme international de dĂ©veloppement des arts vivants africains. C'est un projet artistique panafricain comprenant un marchĂ© de spectacles, un forum de professionnels et un festival qui se dĂ©roule Ă Abidjan tous les deux ans[246].
Faya Flow est le plus grand concours de hip hop de CĂŽte d'Ivoire. Il est organisĂ© depuis 2005 par lâassociation Jeunesse Active de la Culture Hip hop (JACH, lu « jack »). Consacrant lâusage de la parole, du corps, et de la scĂšne ; notamment Ă travers les chants et textes poĂ©tiques, la danse et la chorĂ©graphie, ce concours rĂ©vĂšle le potentiel artistique des talents en herbe qui sont par la suite rĂ©compensĂ©s et encouragĂ©s.
La série télévisée Ma famille a rencontré un large public dans toute la sous-région.
Cuisine
Relations internationales
En Afrique, la diplomatie ivoirienne a privilĂ©giĂ© l'option d'une coopĂ©ration par paliers. Elle forme, en 1959, le Conseil de l'Entente avec le Dahomey (BĂ©nin), la Haute-Volta (Burkina Faso) le Niger et le Togo ; en 1965, lâOrganisation commune africaine et malgache (OCAM) ; en 1972, la CommunautĂ© Ă©conomique de lâAfrique de lâOuest (CEAO) ; et en 1975 la CommunautĂ© Ă©conomique des Ătats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Membre fondateur de lâOrganisation de l'unitĂ© africaine (OUA) en 1963, puis de lâUnion africaine en 2000, la CĂŽte dâIvoire y dĂ©fend le respect de la souverainetĂ© des Ătats ainsi que le renforcement de la coopĂ©ration et de la paix entre les pays africains.
Dans le monde, la diplomatie ivoirienne milite pour des relations Ă©conomiques et commerciales Ă©quitables, notamment la juste rĂ©munĂ©ration des productions agricoles et la promotion de relations pacifiques avec tous les pays. La CĂŽte dâIvoire entretient de ce fait des relations diplomatiques avec de nombreux pays d'Afrique et du monde[247]. Elle a notamment signĂ© la Convention relative au statut des rĂ©fugiĂ©s, son protocole de 1967, et la Convention de 1969 gouvernant les aspects spĂ©cifiques des problĂšmes du rĂ©fugiĂ© en Afrique[42]. Ses reprĂ©sentations diplomatiques Ă l'Ă©tranger sont installĂ©es sur tous les continents et ce pays, membre de l'ONU, entretient des rapports plus ou moins Ă©troits avec plusieurs nations.
Relations avec la Chine
Selon Xavier Aurégan, doctorant à l'Institut français de géopolitique[248], de 1983 à 2013, 174 projets de coopération (aide publique au développement) et investissements chinois ont été réalisés en CÎte d'Ivoire[249]. Sur ces 174 projets, 112 représentent environ 12 milliards d'euros. Le projet le plus coûteux est le pÎle urbain à Abidjan (8,9 milliards d'euros). En outre, les infrastructures constituent 86 % de l'aide publique chinoise. La majorité de cette derniÚre fut accordée durant la crise politique ivoirienne entre 2002 et 2010, soit, 69 % (8,3 milliards d'euros) sous la présidence de Laurent Gbagbo[250].
à Abidjan, les ressortissants chinois sont environ 2 500. Ils exercent principalement dans le commerce, à Adjamé, ou la restauration, à Cocody. Ils ont créé environ 100 entreprises[251].
En 2022, la Chine accorde des bourses pour aider a la scolarisation d'Ă©lĂšves ivoiriens[252].
Afrique du Sud | Algérie | Allemagne | Angola | Arabie saoudite | Autriche |
Belgique | Brésil | Burkina Faso | Cameroun | Canada | Chine |
RĂ©publique du Congo | CorĂ©e du Sud | Danemark | Ăgypte | Espagne | Ătats-Unis |
Ăthiopie | France | Gabon | Ghana | GuinĂ©e | Inde |
Iran | Palestine | Italie | Japon | Liberia | Libye |
Maroc | Mexique | Nations unies | Nigeria | Portugal | Royaume-Uni |
Russie | Sénégal | Suisse | Tchad | Tunisie | |
Turquie | Vatican |
Ordres et décorations
Ordres nationaux (2)[255] :
Ordres ministériels/spécifiques (10)[255] :
- Ordre du Mérite de la Santé publique
- Ordre du MĂ©rite culturel
- Ordre du MĂ©rite de l'Ăducation nationale
- Ordre du MĂ©rite des Travaux publics
- Ordre du MĂ©rite agricole
- Ordre du MĂ©rite sportif
- Ordre du Mérite des Postes et Télécommunications
- Ordre du MĂ©rite des Mines
- Ordre du MĂ©rite maritime
- Ordre du MĂ©rite de la Fonction publique
Codes internationaux utilisés
Code | Norme ou liste |
---|---|
CI | ISO 3166-1 (liste des codes pays) code alpha-2 |
CI | liste des codes internationaux des plaques minéralogiques |
.ci | Domaine de premier niveau |
CIV | ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 |
CIV | liste des codes pays du CIO |
DI | Code OACI des aéroports |
IV | liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 (désuet) |
TU | liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs |
Liste des présidents successifs
Mandat | Identité | Parti Politique | Qualité | Statut |
---|---|---|---|---|
1960-1993 | Félix Houphouët-Boigny | PDCI | Homme politique | élu |
1993-1999 | Henri Konan Bédié | PDCI | Homme politique | élu |
1999-2000 | Robert GuĂ©ĂŻ | UDPCI | Homme politique | Coup d'Ătat |
2000-2011 | Laurent Gbagbo | FPI | Homme politique | Ă©lu |
2011-2015 | Alassane Ouattara | RDR | Homme politique | Ă©lu |
2015-2020 | Alassane Ouattara | RHDP | Homme politique | Ă©lu |
2020-2025 | Alassane Ouattara | RHDP | Homme politique | Ă©lu |
Notes et références
- « CĂŽte d'Ivoire : Recensement 2021, sur une population de 29 millions d'habitants, le pays compte 5,6 millions d'« Ă©trangers », soit un taux de 22 %, avec plus d'hommes que de femmes », Koaci,â (lire en ligne).
- « Report for Selected Countries and Subjects: October 2020 - CÎte d'Ivoire », sur imf.org, IMF (consulté le ).
- « Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne : un changement de cap s'impose » [PDF], sur imf.org, (consulté le ), p. 98.
- Rapport sur le développement humain 2021/2022 : Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation, New York, Programme des Nations unies pour le développement, , 337 p. (ISBN 978-92-1-126452-4, lire en ligne).
- (en) « Gini index », sur Banque mondiale (consulté le ).
- (en) Martin J. Wolf, John W. Emerson, Daniel C. Esty, Alex de Sherbinin, Zachary A. Wendling et al., 2022 Environmental Performance Index, New Haven, Connecticut, Ătats-Unis, Yale Center for Environmental Law & Policy, , 192 p. (lire en ligne [PDF]).
- CÎte d'Ivoire. Service de la statistique générale et de la mécanographie, Inventaire économique et social de la CÎte d'Ivoire, CÎte d'Ivoire, l'Université de Californie, , Page 25
- KOACI, « CÎte d'Ivoire : Recensement 2021, sur une population de 29 millions d'habitants, le pays compte 5.6 millions d'« étrangers », soit un taux de 22%, avec plus d'hommes que de femmes », sur KOACI (consulté le )
- « 2.1.3 Les groupes ethniques(65) » (consulté le ).
- « L'histoire de la CÎte d'Ivoire. », sur www.cosmovisions.com (consulté le ).
- « 15 pays dâAfrique de lâOuest reliĂ©s par autoroutes | AfriqueRenouveau », sur www.un.org (consultĂ© le ).
- Loi no 2000-513 du portant constitution de la république de CÎte d'Ivoire, Journal officiel de la république de CÎte d'Ivoire, no 30, Abidjan, jeudi , p. 529-538.
- Arol Ketchiemen, Dictionnaire de lâorigine des noms et surnoms des pays africains, Favre, , 316 p., p. 117 Ă 1221.
- Ousmane DembĂ©lĂ©, « CĂŽte d'Ivoire : la fracture communautaire », Politique africaine, vol. 1, no 89,â , p. 34-48 (lire en ligne).
- La langue française dans le monde. Ădition 2019, Gallimard - OIF (lire en ligne), p. 42
- OIF 2010 - La langue française dans le monde en 2010 [broché], Nathan. (ISBN 978-2-09-882407-2).
- (La CĂŽte dâIvoire en chiffres, 2007, p. 13).
- (Rougerie, 1978, p. 76).
- Le Loeuff Pierre et Marchal Emile, Environnement et ressources aquatiques de CÎte d'Ivoire : 1. Le milieu marin, Paris, ORSTOM, (ISBN 2-7099-1134-5, lire en ligne), « Géographie littorale »
- (Hauhouot, 2002, p. 30).
- (Rougerie, 1978, p. 75).
- (Rougerie, 1978, p. 94-95).
- (Rougerie, 1978, p. 103-114).
- (Rougerie, 1978, p. 33).
- (Hauhouot, 2002, p. 27).
- « Cote d'Ivoire - Climate (Facts) », sur GeographyIQ.com (consulté le ).
- « Climat du monde : Afrique, CĂŽte dâIvoire, BouakĂ© », MĂ©tĂ©o France (consultĂ© le ).
- (Rougerie, 1978, p. 171).
- « En CĂŽte dâIvoire, face Ă lâurbanisation sauvage, le parc du Banco, « poumon vert » dâAbidjan, se barricade », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (Rougerie, 1978, p. 207-214).
- En 1960, Ă l'indĂ©pendance de la CĂŽte d'Ivoire, plus de 50% du territoire Ă©tait couvert de forĂȘts contre moins de 11%, actuellement.
- « ForĂȘts classĂ©es en CĂŽte-dâIvoire : La SODEFOR accusĂ©e dâexpulsions arbitraires, de violence et dâextorsion (HRW) », sur www.connectionivoirienne.net, (consultĂ© le )
- AFP, « La forĂȘt de la TĂ©nĂ©, ultime rempart contre la dĂ©forestation en CĂŽte d'Ivoire », sur Geo.fr, (consultĂ© le )
- « La réserve naturelle de la Marahoué », sur abidjan.net, Abidjan;net (consulté le ).
- (en) H. S. Grantham, A. Duncan, T. D. Evans, K. R. Jones, H. L. Beyer, R. Schuster, J. Walston, J. C. Ray, J. G. Robinson, M. Callow, T. Clements, H. M. Costa, A. DeGemmis, P. R. Elsen, J. Ervin, P. Franco, E. Goldman, S. Goetz, A. Hansen, E. Hofsvang, P. Jantz, S. Jupiter, A. Kang, P. Langhammer, W. F. Laurance, S. Lieberman, M. Linkie, Y. Malhi, S. Maxwell, M. Mendez, R. Mittermeier, N. J. Murray, H. Possingham, J. Radachowsky, S. Saatchi, C. Samper, J. Silverman, A. Shapiro, B. Strassburg, T. Stevens, E. Stokes, R. Taylor, T. Tear, R. Tizard, O. Venter, P. Visconti, S. Wang et J. E. M. Watson, « Anthropogenic modification of forests means only 40% of remaining forests have high ecosystem integrity - Supplementary material », Nature Communications, vol. 11, no 1,â (ISSN 2041-1723, DOI 10.1038/s41467-020-19493-3)
- « RESULTATS GLOBAUX DEFINITIFS DU RGPH 2021 : LA POPULATION VIVANT HABITUELLEMENT SUR LE TERRITOIRE IVOIRIEN SE CHIFFRE A 29 389 150 HABITANTS », sur GOUV.CI (consulté le )
- « Recensement Général de la Population et de l'Habitat 2014 » [PDF], sur ins.ci, p. 36.
- « Population, total - Cote d'Ivoire », sur banquemondiale.org (consulté le ).
- « INS », sur http://www.ins.ci/, (consulté le ).
- Ghalia Kadiri, « Chez Souad, haut lieu du proxĂ©nĂ©tisme marocain en CĂŽte dâIvoire », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 15).
- (en) « World Refugee Survey »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur USCRI, U.S. Committee for Refugees and Immigrants, (consulté le ).
- François YiodĂ© GuĂ©dĂ©, Contribution Ă l'Ă©tude du palĂ©olithique de la CĂŽte d'Ivoire : Ătat des connaissances, Journal des africanistes, tome 65, fascicule 2, 1995, p. 88 [Conclusion (page consultĂ©e le 18 avril 2008)].
- (Rougerie, 1978, p. 246).
- (Kipré, 1992, p. 15-16).
- (Kipré, 1992, p. 23, 24, 25).
- (Kipré, 1992, p. 25).
- Yacouba Kouadio Kouadio, Actes du colloque international sur « Royautés, chefferies traditionnelles et nouvelles gouvernances : problématique d'une « philosophique » pour l'Afrique politique », 6-13 juillet 2003 à Tiassalé - CÎte d'Ivoire, édition Dagekof, Abidjan, 2004, (ISBN 978-2-9503515-6-2) p. 76-90.
- Plusieurs fleuves et lieux du littoral ivoirien doivent leur nom Ă cette Ă©poque : San Pedro, Sassandra, Fresco
- (Kipré, 1992, p. 46-48).
- (Rougerie, 1978, p. 283).
- an introduction to the history of west africa, page 69
- « Un ivoirien d'Assinie à la cour de Louis XIV », sur Rezo-Ivoire (consulté le ).
- L'or et les esclaves: histoire des forts du Ghana du XVIe au XVIIIe siĂšcle, par Jean-Michel Deveau, page 147
- Olivier Pétré-Grenouilleau, Les Traites négriÚres, essai d'histoire globale, éd. Gallimard, 2004, page 194.
- Jean Sauvy, Initiation à l'économie des pays en voie de développement, « les cahiers de l'Institut international d'Administration publique », Paris, 1968, page 154.
- Arol Ketchiemen, Dictionnaire de l'origine des noms et surnoms des pays africains, Favre, , 316 p., p.117.
- (Kipré, 1992, p. 48).
- (Rougerie, 1978, p. 287).
- Fabio Viti, L'esclavage au Baoulé précolonial, L'Homme. 1999, Vol. 39, N. 152. Esclaves et « sauvages », 1999, p. 57 [Une marchandise pas comme les autres (page consultée le 28 juin 2008)].
- (Kipré, 1992, p. 51-52).
- (Kipré, 1992, p. 60-63).
- (Kipré, 1992, p. 54-56).
- Harris Memel-FotĂȘ, « Ă propos de l'esclavage sur la cĂŽte ivoirienne du XVe au XVIIIe siĂšcle », Journal des africanistes, vol. 55,â , p. 247 (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Jean Pierre Asselain, François Mougel, Pierre Delfaud, Pierre Guillaume, Sylvie Guillaume, Jean Pierre Kinta, Précis d'histoire européenne, XIXe-XXe siÚcle, Armand Colin, Paris, 2000 (2e éd.), (1re éd. 1993), (ISBN 978-2-200-26086-6), page 391.
- (Ekanza, 2005, p. 176).
- (Kipré, 1992, p. 68-69).
- Xavier Daumalin, « RĂ©cessions & attitudes coloniales : lâexemple des maisons de nĂ©goce marseillaises dans lâOuest africain. », Publications de la SociĂ©tĂ© française d'histoire des outre-mers, vol. 2, no 1,â , p. 187â200 (lire en ligne, consultĂ© le )
- Bernard Schnapper, La politique et le commerce français dans le golfe de Guinée de 1838 à 1871, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, .
- Pierre Trichet, « Victor RĂ©gis, l'armateur marseillais qui voulait une mission catholique Ă Ouidah. Pour les 150 ans de l'arrivĂ©e au Dahomey de la SociĂ©tĂ© des Missions Africaines », Histoire et missions chrĂ©tiennes, no 18,â , p. 149-181 (lire en ligne)
- (Rougerie, 1978, p. 283-284).
- (Kipré, 1992, p. 70-71).
- (Boahen, 1989, p. 51).
- (Rougerie, 1978, p. 285-286).
- (Rougerie, 1978, p. 394-395).
- (Kipré, 1992, p. 80).
- (Rougerie, 1978, p. 396).
- (Rougerie, 1978, p. 297-298).
- (Kipré, 1992, p. 73-74).
- (Rougerie, 1978, p. 291).
- (Boahen, 1989, p. 117).
- Angoulvant, lettre circulaire aux Administrateurs de cercle, chefs de services, Bingerville, 26 novembre 1908 (extrait) de Kipré, 1992, p. 72.
- Fabio Viti, « Les massacres de DiapĂ© et de MakoundiĂ© (CĂŽte-d'Ivoire, juin 1910). Entre rĂ©pression coloniale et violences interafricaines », Cahiers dâĂ©tudes africaines, no 225,â , p. 59â88 (ISSN 0008-0055, DOI 10.4000/etudesafricaines.20564, lire en ligne, consultĂ© le )
- (Boahen, 1989, p. 127).
- Jean Sauvy, Initiation à l'économie des pays en voie de développement, « les cahiers de l'Institut international d'Administration publique », Paris, 1968, page 156.
- Guy Blaise Nkamleu, Migration rĂ©gionale en Afrique sub-saharienne, Institut international dâagriculture tropicale, Atelier de la Banque mondiale sur la crĂ©ation dâemplois en Afrique, Eschborn Allemagne, 2006 [lire en ligne (page consultĂ©e le 10 juin 2008)], p. 7.
- Jean-Baptiste Seka, « La gouvernance des crises Ă©conomiques en CĂŽte dâIvoire. Cas de la crise commerciale de 1927-1935 », Cahiers dâĂ©tudes africaines, no 229,â , p. 209â229 (ISSN 0008-0055, DOI 10.4000/etudesafricaines.21888, lire en ligne, consultĂ© le )
- (Rougerie, 1978, p. 301-303).
- (Rougerie, 1978, p. 321-322).
- Thibaut Simonet, « Les composantes du pouvoir de FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny en CĂŽte d'Ivoire (1958-1965) », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 97, no 368,â , p. 403â420 (DOI 10.3406/outre.2010.4512, lire en ligne, consultĂ© le )
- (Rougerie, 1978, p. 324, 326).
- Assemblée nationale, « Biographie de Félix Houphouët-Boigny », .
- (Rougerie, 1978, p. 322-323).
- (Rougerie, 1978, p. 326-328).
- (Wodié, 1996, p. 37-53).
- « Jeunes et aĂźnĂ©s en CĂŽte-dâIvoire : Le VIIe congrĂšs du P.D.C.I-R.D.A. », Politique africaine,â fin septembre-dĂ©but octobre 1980, pp. 102 Ă 119 (source : fraternitĂ©-matin, 3 octobre 1980, p. 12-13) (lire en ligne [PDF]).
- (Wodié, 1996, p. 326).
- (Wodié, 1996, p. 324).
- Siradiou Diallo, Une hérésie : l'ivoirité, Jeune Afrique, hors série no 2, janvier 2000, hors-série CÎte d'Ivoire, p. 82.
- (Ouegui Goba, 2000, p. 54-55).
- Christophe Champin, « Le bilan officiel des violences », sur RFI,
- RĂ©solution 1528 (2004) adoptĂ©e par le Conseil de sĂ©curitĂ© de lâONU Ă sa 4918e sĂ©ance le 27 fĂ©vrier 2004 [lire en ligne (page consultĂ©e le 24 avril 2008)].
- Les forces politiques invitĂ©es Ă Linas-Marcoussis sont : Front populaire ivoirien, Mouvement des forces dâavenir (MFA), Mouvement pour la justice et la paix, Mouvement patriotique de CĂŽte dâIvoire, Mouvement populaire ivoirien du grand ouest, Parti dĂ©mocratique de CĂŽte dâIvoire - section du Rassemblement dĂ©mocratique africain (PDCI-RDA), Parti ivoirien des travailleurs, Rassemblement des rĂ©publicains, Union dĂ©mocratique de CĂŽte dâIvoire (UDCI) et Union pour la dĂ©mocratie et la paix en CĂŽte dâIvoire
- RĂ©solution 1464 (2003) adoptĂ©e par le Conseil de sĂ©curitĂ© de lâONU Ă sa 4700e sĂ©ance le 4 fĂ©vrier 2003 [lire en ligne (page consultĂ©e le 24 avril 2008)].
- Drissa Koné, « Résolution de la crise ivoirienne : Blaise Compaoré reçoit Gbagbo à Bobo », L'opinion no 486 du 31 janvier au 6 février 2007
- « Accord politique de Ouagadougou », (sur Internet Archive).
- Guillaume Soro désigné premier ministre, Fraternité Matin, 26 mars 2007
- « Le Président Gbagbo a signé le décret hier : Soro, nouveau Premier ministre », sur abidjan.net (consulté le ).
- CĂŽte d'Ivoire : Gbagbo et Ouattara ont prĂȘtĂ© serment Le Figaro
- « Présidentielle ivoirienne : la CEI annonce la victoire d'Alassane Ouattara, le Conseil constitutionnel et le camp présidentiel contestent - RFI », sur RFI Afrique (consulté le ).
- Selon la reprĂ©sentante permanente des Ătats-Unis auprĂšs de l'ONU, la Russie a fait obstacle, le 7 dĂ©cembre 2010, Ă l'adoption d'une rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies qui entĂ©rinerait le rĂ©sultat du second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle et aurait Ă©mis des objections Ă ce sujet, au cours d'une rĂ©union Ă huis clos ayant durĂ© cinq heures. Cf. dĂ©pĂȘche « CĂŽte d'Ivoire: Moscou conteste le rĂ©sultat des Ă©lections », 8 dĂ©cembre 2010, Agence RIA Novosti.
- Gbagbo en difficultés financiÚres, l'économie ivoirienne est affectée - Article « RNW » du 5 février 2011
- « CĂŽte d'Ivoire: le "commando invisible" se dĂ©voile », LExpress.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « CĂŽte dâIvoire : Les forces de Ouattara ont tuĂ© et violĂ© des civils pendant leur offensive », sur Human Rights Watch, (consultĂ© le ).
- « actualités & société sur France 2 - replay et vidéos », sur www.france.tv (consulté le ).
- « CÎte-d'Ivoire: incertitude sur le sort de Charles Blé Goudé », sur Libération.fr, (consulté le ).
- « Mise en résidence surveillée - Simone Gbagbo transférée à Odienné », sur abidjan.net, .
- « CĂŽte dâIvoire. Des puits susceptibles de renfermer des charniers doivent ĂȘtre fouillĂ©s », sur www.amnesty.org (consultĂ© le ).
- « La chute de Gbagbo en huit actes », LExpress.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « CÎte d'Ivoire: présentation », Banque mondiale (consulté le ).
- « CĂŽte dâIvoire: jour J pour le rĂ©fĂ©rendum sur la nouvelle Constitution - RFI », RFI (Afrique),â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Nouvelle Constitution en CĂŽte dâIvoire: Ouattara en appelle au peuple », sur Franceinfo, (consultĂ© le ).
- « CĂŽte dâIvoire : la nouvelle Constitution promulguĂ©e par le prĂ©sident Ouattara », sur Abidjan.net (consultĂ© le ).
- « Présidentielle en CÎte d'Ivoire : Alassane Ouattara réélu pour un troisiÚme mandat », sur TV5MONDE, (consulté le )
- « CĂŽte dâIvoire : Alassane Ouattara rĂ©Ă©lu pour un 3e mandat », La Croix,â (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le )
- Loi no 60-356 du , portant Constitution de la république de CÎte d'Ivoire, Journal officiel de la république de CÎte d'Ivoire, no 58, Abidjan, numéro spécial du .
- Loi no 2000-513 du portant Constitution de la république de CÎte d'Ivoire, Journal officiel de la république de CÎte d'Ivoire, no 30, Abidjan, jeudi 3 août 2000
- (Wodié, 1996, p. 101).
- Article 55 nouveau de la Loi constitutionnelle du modifiant la constitution du 8 novembre 2016 de la république de CÎte d'Ivoire, Journal officiel du 20 mars 2020
- Article 62 nouveau de la constitution de la TroisiÚme république ivoirienne, Journal officiel du 20 mars 2020
- « CÎte d'Ivoire, repÚres événementiels », sur etat.sciencespobordeaux.fr (consulté le ).
- « Le processus de paix : Accords et résolutions », sur Site officiel de la Présidence de la république de CÎte d'Ivoire (consulté le ).
- « CÎte d'Ivoire Assemblée nationale : Résultats des élections », sur Site de l'Union interparlementaire (consulté le ).
- Monique Mas, « CÎte d'Ivoire - Bras de fer international », RFI, (consulté le ).
- Avis du Conseil constitutionnel no 2005/013/CC/SG du 15 décembre 2005
- « CĂŽte dâIvoire : le Parlement adopte une rĂ©vision de la Constitution », sur Agence Ecofin (consultĂ© le ).
- (Rougerie, 1978, p. 426).
- (Rougerie, 1978, p. 427-433).
- (Rougerie, 1978, p. 429).
- (René Dégni-Ségui, 2002, p. 41-42).
- « Loi Organique » Conseil Economique et Social », sur ces-ci.org (consulté le ).
- Triangle Technologie, « CĂŽte dâIvoire : Hommage Ă Charles Koffi Diby, un parcours hors du commun », sur www.lafriqueaujourdhui.net (consultĂ© le ).
- « CĂŽte dâIvoire : dĂ©cĂšs de Charles Koffi Diby, prĂ©sident du Conseil Ă©conomique et social », sur JeuneAfrique.com, (consultĂ© le ).
- (René Dégni-Ségui, 2002, p. 142).
- « Liste des membres de lâAOMF (Association des Ombudsmans et MĂ©diateurs de la Francophonie) » [PDF], sur democratie.francophonie.org (consultĂ© le ).
- (Wodié, 1996, p. 78).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 19).
- [CÎte d'Ivoire, Situation institutionnelle lire en ligne (page consultée le 28 juin 2008)].
- Loi no 2001-476 du d'orientation sur l'organisation générale de l'Administration territoriale.
- (René Dégni-Ségui, 2002, p. 49-57).
- Décret (CÎte d'Ivoire) no 2008-96 du portant création des départements de Bettié, Botro, Guéyo, Koro, Kouto, Ouangolodougou, Sinématiali, Tiapoum, Yakassé-Attobrou et Zoukougbeu.
- Décret (CÎte d'Ivoire) no 2008-97 du portant création de cinquante-cinq (55) sous-préfectures.
- Décret no 2008-115 du modifiant et complétant le décret no 2005-314 du portant création de cinq cent vingt (520) communes.
- Loi (CĂŽte d'Ivoire) no 59-4 du 28 .
- http://www.gouv.ci/doc/decret_circonscriptions2011.pdf.
- (René Dégni-Ségui, 2002, p. 56).
- Pierre Kokora Bitty, Actes du colloque international sur « royautés, chefferies traditionnelles et nouvelles gouvernances : problématique d'une "philosophique" pour l'Afrique politique », La chefferie traditionnelle et le processus de décentralisation en CÎte d'Ivoire, 6-13 juillet 2003 à Tiassalé - CÎte d'Ivoire, édition Dagekof, Abidjan, 2004, (ISBN 978-2-9503515-6-2) p. 216-219.
- [doc] « Ordonnance n° 2011-262 du 28 septembre 2011 d'orientation sur l'organisation gĂ©nĂ©rale de l'administration territoriale de lâĂtat. ».
- Loi (France) no 55-1489 du , relative à la réorganisation municipale en AOF, en AEF, au Togo, au Cameroun et à Madagascar
- Loi (CĂŽte d'Ivoire) no 78-07 du , portant institution de communes de plein exercice en CĂŽte d'Ivoire, Journal Officiel, No 9 du , p. 348.
- Loi (CÎte d'Ivoire) no 85-1085 du , portant création de 98 nouvelles communes
- Loi (CĂŽte d'Ivoire) no 95-942 du .
- Banque mondiale, « PIB (en unités de devises locales constantes) - Cote d'Ivoire » (consulté le )
- FMI, « World Economic Outlook Database: April 2022 » (consulté le )
- (Rougerie, 1978, p. 723).
- Ahmed Kouadio, EnquĂȘte : HouphouĂ«t, six ans aprĂšs, Jeune Afrique Ă©conomie, no 352, dĂ©cembre 2003 - janvier 2004, (ISSN 0982-1856) p. 11.
- PNUD, « Rapport national sur le dĂ©veloppement humain en CĂŽte dâIvoire 2004 : CohĂ©sion sociale et reconstruction nationale » [PDF], sur Site du PNUD CĂŽte d'Ivoire, (consultĂ© le ).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 32-35).
- EncyclopÊdia Universalis, « ALASSANE OUATTARA », sur EncyclopÊdia Universalis (consulté le )
- « TRADE Solutions BNPParibas pour vos activités à l'international », sur www.tradesolutions.bnpparibas.com (consulté le ).
- Le Figaro Ă©conomie du 13 octobre 2012
- www.afrik.com, Ilyes Zouari, 15 septembre 2020.
- CERMF, Centre d'étude et de réflexion sur le monde francophone, 21 septembre 2020.
- WIPO, « Indice mondial de l'innovation 2022 », sur Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (consulté le )
- « CÎte d'Ivoire : contexte agricole et relations internationales », sur MinistÚre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, (consulté le )
- « Agriculture : 22% du PIB et 60% des recettes dâexportation de la CĂŽte dâIvoire », sur www.fratmat.info, (consultĂ© le )
- « Info Ă©co - CĂŽte dâIvoire : les nĂ©gociants ivoiriens de cacao mobilisĂ©s contre les multinationales », sur France 24, (consultĂ© le )
- « CÎte d'Ivoire : 250 milliards FCFA pour le cacao et les grandes cultures d'exportation », sur LEFIGARO, (consulté le )
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 73).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 72).
- Killian Kra et Ahmed Kouadio, EnquĂȘte : Coton, la rĂ©volte des planteurs, Jeune Afrique Ă©conomie, no 312, 3 juillet 2000, (ISSN 0982-1856) p. 8.
- « Coton : oĂč se trouvent les principaux producteurs africains ? » par ClĂ©mentine Pawlotsky et StĂ©phane Ballong, dans Jeune Afrique du
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 74-81).
- « Terres arables (% des terres) CÎte-d'Ivoire », sur perspective.usherbrooke.ca.
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 68-69).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 81).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 91).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 93).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 92).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 94-95).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 35).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 98).
- African Press Organisation, (consulté le 20 juin 2008).
- « CÎte d'Ivoire : 9,1 tonnes d'or produites dans la principale mine en 2020, un « record » », sur LEFIGARO, (consulté le )
- Baudelaire Mieu, « Un avenir en or pour lâindustrie extractive ivoirienne â Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consultĂ© le )
- Vincent Duhem, « [SĂ©rie] CĂŽte dâIvoire : la ruĂ©e vers lâor (3/4) â Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consultĂ© le )
- « TORTIYA, QUAND LE DIAMANT FAIT PERDRE LA TĂTE », Rapport du Groupe de Recherche et de Plaidoyer sur les Industries Extractives,â (lire en ligne)
- Youenn Gourlay, « On a embarqué à bord du train Abidjan-Ouagadougou, ligne de vie d'Afrique de l'Ouest », sur Geo.fr, (consulté le )
- « CĂŽte dâIvoire, Burkina, Cameroun : BollorĂ© Railways et ses pairs peuvent-ils se remettre sur les rails ? â Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consultĂ© le )
- (en) « MSC to acquire Bolloré Africa logistics business for $6.4m », sur The East African, (consulté le )
- Paul Désalmand, Histoire de l'éducation en CÎte d'Ivoire : de la Conférence de Brazzaville à 1984, les éditions du Cerap, coll. « Histoire de la CÎte d'Ivoire / Tome 2, Abidjan, 2004, (OCLC 634265836) p. 508.
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 168-169).
- Alice Odounfa, Le défi de l'éducation pour tous en CÎte d'Ivoire, Unesco, 2003 [lire en ligne (page consultée le 30 avril 2008)].
- [CÎte d'Ivoire, ISU Statistiques en bref, Education en CÎte d'Ivoire, Effectifs scolarisés au secondaire lire en ligne (page consultée le 30 avril 2008)].
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 171).
- [Organisation de l'enseignement supérieur lire en ligne (page consultée le 30 avril 2008)].
- Paul Désalmand, Histoire de l'éducation en CÎte d'Ivoire : de la Conférence de Brazzaville à 1984, les éditions du Cerap, coll. « Histoire de la CÎte d'Ivoire / Tome 2, Abidjan, 2004, (OCLC 634265836) p. 516;522.
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 170).
- Loi de 1995 portant sur la réforme du systÚme éducatif
- Cissé Cheick Ely, « CÎte d'Ivoire: Formation et emploi - Tout sur les filiÚres à débouchés », sur allafrica.com, Nord-Sud (Abidjan), (consulté le ).
- « Programme De Décentralisation des Universités », sur pdu.ci (consulté le ).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 172).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 173).
- MinistĂšre d'Ătat, ministĂšre du Plan et du DĂ©veloppement de la rĂ©publique de CĂŽte d'Ivoire, Rapport national sur l'Ătat et le devenir de la population, 2006 : Population et dĂ©veloppement, dĂ©fis et perspectives pour la CĂŽte dâIvoire [lire en ligne (page consultĂ©e le 30 avril 2008)].
- (en) United Nations Development Programme, Human Development Report 2007/2008 : Fighting climate change: Human solidarity in a divided world, UNDP, 2008 [CÎte d'Ivoire The Human Development Index - going beyond income (page consultée le 28 juin 2008)].
- Programme des Nations unies pour le DĂ©veloppement, CĂŽte d'Ivoire, Lutte contre le VIH/SIDA et les autres pandĂ©mies en CĂŽte dâIvoire, PNUD [Contexte et justification (page consultĂ©e le 28 juin 2008)].
- (en) Central intelligence agency, the world factbook, CÎte d'Ivoire, [people CÎte d'Ivoire (page consultée le 30 avril 2008)].
- Coalition des entreprises de CÎte d'Ivoire contre le VIH/SIDA, prévalence du vih-sida en CÎte d'Ivoire, [prévalence du vih-sida en CÎte d'Ivoire (page consultée le 30 avril 2008)].
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 16).
- Santé tropicale, Le guide de la médecine et de la santé en CÎte d'Ivoire : Médicaments de la rue : Les pharmaciens dévoilent les dangers - Le patriote - CÎte d'Ivoire - 29/05/2007 [Médicaments de la rue : Les pharmaciens dévoilent les dangers (page consultée le 28 juin 2008)].
- Yao Raphaël Abauleth : La santé des populations en Afrique, au sud du Sahara, in Santé tropicale, Le guide de la médecine et de la santé en CÎte d'Ivoire, 27 décembre 2004 [La santé des populations en Afrique, au sud du Sahara (page consultée le 28 juin 2008)].
- (en) Countries of the world, [Cote d'Ivoire the role of religion lire en ligne (page consultée le 26 avril 2008)].
- « DONNEES STATISTIQUES SUR L'EMPLOI EN COTE D'IVOIRE : L'AGEPE RESTITUE LES RESULTATS DE L'ENQUETE 2012 », sur GOUV.CI (consulté le ).
- (La CĂŽte d'Ivoire en chiffres, 2007, p. 176-180).
- Direction de l'Observatoire de l'emploi et des métiers de la formation (AGEFOP), Tableau de bord des offres et des demandes d'emploi 1998, document no 10, mai 1999
- MinistĂšre d'Ătat, ministĂšre du Plan et du DĂ©veloppement de la rĂ©publique de CĂŽte d'Ivoire, Rapport national sur l'Ătat et le devenir de la population, 2006 : Population et dĂ©veloppement : dĂ©fis et perspectives pour la CĂŽte dâIvoire, p. 108-111[lire en ligne (page consultĂ©e le 30 avril 2008)].
- Programme des Nations unies pour le Développement, CÎte d'Ivoire, Rapport sur le développement humain en CÎte d'Ivoire, Cohésion sociale et reconstruction nationale, [lire en ligne (page consultée le 30 avril 2008)].
- Agbroffi Diamoi Joachim, Conflits ethniques en CÎte d'Ivoire, [lire en ligne (page consultée le 28 avril 2008)].
- « LâaccĂšs des femmes Ă la propriĂ©tĂ© fonciĂšre au centre dâun atelier Ă Divo », Abidjan.net,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Hichem Hacherouf, « Le mouvement associatif en milieu rural. Le cas de la wilaya de Bejaia », Insaniyat / Ű„Ù۳ۧÙÙۧŰȘ, no 49,â (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.4268, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Sabine Cessou, « Les pays d'Afrique oĂč l'on se tue le plus », sur slateafrique.com, .
- Nabi Doumbia, « Les Homicides en Afrique : premiers rĂ©sultats d'une recherche en CĂŽte d'Ivoire, au Burkina Faso, au Niger et au SĂ©nĂ©gal » [PDF], Centre international de criminologie comparĂ©e, UniversitĂ© de MontrĂ©al, Communication prĂ©sentĂ©e Ă lâUniversitĂ© FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny de Cocody, .
- « Intentional Homicide Victims | dataUNODC », sur dataunodc.un.org (consulté le ).
- aimf.asso.fr
- « Littérature africaine », sur www.bobodioulasso.net (consulté le ).
- https://plan.gouv.ci/assets/fichier/RGPH2021-RESULTATS-GLOBAUX-VF.pdf
- « Villes et villages, La Basilique Notre Dame-de-la-Paix », sur ReseauIvoire (consulté le ).
- « CÎte d'Ivoire, des faits sur de la Basilique Notre Dame de Paix », sur Abidjan.net (consulté le ).
- (en) « Everything Basilique Notre Dame de Paix », sur The Everything Development Company (consulté le ).
- [Mosquées de style soudanais du Nord ivoirien lire en ligne (page consultée le 16 juin 2008)].
- David Garcia, « MisĂšre du football africain : En CĂŽte dâIvoire, la prĂ©caritĂ© ou lâexil », Le Monde diplomatique,â (lire en ligne).
- Loi no 91-1033 du 31 décembre 1991 portant régime juridique de la presse, Journal officiel de la république de CÎte d'Ivoire, no 2 du 9 janvier 1992
- loi no 91-1034 du 31 décembre 1991 portant statut des journalistes professionnels, Journal officiel de la république de CÎte d'Ivoire, no 2 du 9 janvier 1992
- loi no 91-1001 du 27 décembre 1991 fixant le régime de la communication audiovisuelle, Journal officiel de la république de CÎte d'Ivoire, no 2 du 9 janvier 1992
- Marcel Appena, « Actualités-culture, Digbeu Cravate, acteur principal du film Le Bijou du sergent Digbeu : Nous tirons à boulets rouges sur les policiers⊠», sur Le matin d'Abidjan.com, (consulté le ).
- « Présentation du Masa », sur site du Masa (consulté le ).
- (Kipré, 1992, p. 104-105).
- Xavier Aurégan, « www.auregan.pro », sur chine-afriquedelouest.blogspot.com, (consulté le ).
- Xavier AurĂ©gan, La Chine, dâun Ătat honni Ă incontournable en CĂŽte dâIvoire. In : Croisements, no 3, SĂ©oul, 2013, p. 86-111.http://croisements-revue.org/doc/Croisements3Extrait4-6.pdf
- Xavier AurĂ©gan, La Chine en CĂŽte dâIvoire : le double jeu, Diploweb, avril 2011.http://www.diploweb.com/La-Chine-en-Cote-d-Ivoire-le.html
- Xavier AurĂ©gan, ReprĂ©sentations, « intĂ©grations » et organisations : les enjeux des dynamiques migratoires chinoises Ă Abidjan (CĂŽte dâIvoire).http://www.cairn.info/revue-monde-chinois-2013-1-p-55.htm. Xavier AurĂ©gan, Les « communautĂ©s » chinoises en CĂŽte dâIvoire : analyse comparative de lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des acteurs, de leur intĂ©gration et des territoires en Afrique de lâOuest, Working Paper, Institut français de gĂ©opolitique, fĂ©vrier 2012, 26 p. http://geopolitique.hypotheses.org/122
- KOACI, « CÎte d'Ivoire : Coopération Sino-ivoirienne, 133 élÚves bénéficient d'une bourse d'aide à la scolarité, la ministre de l'éducation salue le dynamisme de la coopération », sur KOACI (consulté le )
- « ReprĂ©sentations diplomatiques de la CĂŽte dâIvoire Ă lâĂ©tranger », sur Ahibo.com, actualitĂ©s diplomatiques et internationales (consultĂ© le ).
- « ReprĂ©sentations diplomatiques en CĂŽte dâIvoire », sur Ahibo.com, actualitĂ©s diplomatiques et internationales (consultĂ© le ).
- « Ambaci dakar - Blog actu et nouveautés », sur Ambaci dakar (consulté le ).
Voir aussi
Généralités
- Bertin N'guessan Gbohourou, « La CĂŽte d'Ivoire de A Ă Z : un repertoire de nos vertus », FraternitĂ© Matin, no 1613,â , p. 8.
- Gabriel Rougerie, L'Encyclopédie générale de la CÎte d'Ivoire : le milieu et l'histoire, Abidjan, Paris, Nouvelles éditions africaines, (ISBN 2-7236-0542-6)
- Gabriel Rougerie, L'EncyclopĂ©die gĂ©nĂ©rale de la CĂŽte d'Ivoire : l'Ătat et l'Ă©conomie, Abidjan, Paris, Nouvelles Ă©ditions africaines, (ISBN 2-7236-0542-6)
- Raymond Borremans, Le grand dictionnaire encyclopĂ©dique de la CĂŽte dâIvoire, vol. 6, Abidjan, Nouvelles Ă©ditions africaines, 1986-2004, 2112 p. (ISBN 9782723607339)
- Jean Noël Loucou, Bibliographie de la CÎte d'Ivoire (1960-1980), Université d'Abidjan, département d'histoire, Abidjan, 1982, 134 p
Avant la colonisation
- Gilbert Gonnin et RenĂ© KouamĂ© Allou, CĂŽte dâIvoire : les premiers habitants, Ăditions CERAP, Abidjan, 2006, 122 p. (ISBN 2-915352-30-5)
- Jean Noël Loucou, Histoire de la CÎte d'Ivoire. La formation des peuples, suivi d'un tableau des ethnies ivoiriennes, Abidjan, CEDA, , 188 p.
PĂ©riode coloniale
- Histoire de la CĂŽte d'Ivoire, Abidjan, Ă©ditions AMI, Nathan, (OCLC 33233462)
- Albert Adu Boahen (dir.), Histoire générale de l'Afrique, vol. VII : l'Afrique sous domination coloniale 1880-1935, Paris, Présence africaine, Edicef, Unesco, (ISBN 2-7087-0519-9, 2-850-69513-0 et 92-3-202499-3)
- Simon Pierre Ekanza, LâAfrique au temps des Blancs (1880-1935), Abidjan, Ăditions CERAP, , 188 p. (ISBN 9782915352092)
- Jean NoĂ«l Loucou, CĂŽte dâIvoire : les rĂ©sistances Ă la conquĂȘte coloniale, Abidjan, Ăditions CERAP, , 150 p. (ISBN 2-915352-31-3)
- Gabriel Lisette, Le Combat du Rassemblement démocratique africain pour la décolonisation pacifique de l'Afrique noire, Paris, Présence africaine, , 398 p. (ISBN 2-708-70421-4)
Régime du président Houphouët-Boigny
- Marcel Amondji, CĂŽte dâIvoire : Le PDCI et la vie politique de 1945 Ă 1985, Ăditions L'Harmattan, Paris, 1986, 205 p. (ISBN 2-85802-631-9).
- Laurent Gbagbo, CĂŽte-dâIvoire, pour une alternative dĂ©mocratique, Paris, Ăditions L'Harmattan, , 177 p. (ISBN 2-858-02303-4)
- (en) Robert J. Mundt, « CĂŽte dâIvoire: Continuity and Change in a Semi-Democracy », dans John F. Clark et David E. Gardinier (dir.), Political Reform in Francophone Africa, Boulder, Westview Press, (ISBN 0-8133-2785-7), p. 182-203.
Guerre civile
- ArsĂšne Ouegui Goba, CĂŽte d'Ivoire : Quelle issue pour la transition ?, Paris, Ăditions L'Harmattan, , 142 p. (ISBN 2738494838, lire en ligne)
- Le Toubabou, Le Millefeuille ivoirien - un hĂ©ritage de contraintes, Paris, Ăditions L'Harmattan, , 345 p. (ISBN 2-7475-9866-7)
- Amadou KonĂ©, HouphouĂ«t-Boigny et la crise ivoirienne, Paris, Ăditions Karthala, , 230 p. (ISBN 2-8458-6368-3)
- Ange Ralph Gnahoua, La crise du systĂšme ivoirien, aspects politiques et juridiques, Paris, Ăditions L'Harmattan, , 230 p. (ISBN 2-296-00425-3)
- Mamadou Koulibaly, La guerre de la France contre la CĂŽte d'Ivoire, Paris, Ăditions L'Harmattan, (ISBN 2-7475-5367-1, lire en ligne)
- Jacques Baulin, La Succession d'Houphouët-Boigny, Karthala, Paris, 2000, 180 p. (ISBN 2-84586-091-9).
- Bailly DiĂ©gou, La RĂ©instauration du multipartisme en CĂŽte dâIvoire, ou la double mort dâHouphouĂ«t-Boigny, Ăditions L'Harmattan, Paris, 2000, 283 p. (ISBN 2-73842-349-3)
- Henri Konan BĂ©diĂ©, Les chemins de ma vie : entretiens avec Ăric Laurent, Plon, Paris, 1999, 247 p. (ISBN 2-259-19060-X) (BNF 37039620)
- Henriette Diabaté et Léonard Kodjo, Notre Abidjan : "toujours plus haut", Ivoire Média, Abidjan, 1991, 256 p.
- Anicet Djéhoury, La guerre de CÎte d'Ivoire, l'Harmattan, .
Institutions
- Francis Vangah WodiĂ©, Institutions politiques et droit constitutionnel en CĂŽte dâIvoire, Abidjan, Presses universitaires de CĂŽte dâIvoire, , 625 p. (ISBN 2-7166-0389-8)
- RenĂ© DĂ©gni-SĂ©gui, Droit administratif gĂ©nĂ©ral : l'organisation administrative, Abidjan, Ăditions Ceda, (rĂ©impr. 3e Ă©dition) (ISBN 2-86394-475-4)
- Paul DĂ©salmand, Histoire de l'Ă©ducation en CĂŽte dâIvoire : de la ConfĂ©rence de Brazzaville Ă 1984, t. 2, Abidjan, CERAP, , 590 p. (OCLC 634265836)
- Saliou TourĂ© (dir.), L'ivoiritĂ© ou l'esprit du nouveau contrat social du PrĂ©sident Henri Konan BĂ©diĂ©, Abidjan, Presses universitaires de CĂŽte dâIvoire, , 179 p. (ISBN 2716603928)
Sociétés
- Marie Miran, Islam, histoire et modernitĂ© en CĂŽte dâIvoire, Paris, Ăditions Karthala, , 546 p. (ISBN 2-84586-776-X)
Ăconomie
- Antoine Asseypo Hauhouot, Développement, aménagement, régionalisation en CÎte d'Ivoire, Abidjan, Editions universitaires de CÎte d'Ivoire, (ISBN 2-84515-020-2)
- Jean Sauvy, Initiation à l'économie des pays en voie de développement, Institut international d'Administration publique, Paris, 1968, 281 p.
- Claude Garrier, L'exploitation coloniale des forĂȘts de CĂŽte dâIvoire - une spoliation institutionnalisĂ©e, Paris, Ăditions L'Harmattan, , 256 p. (ISBN 2-7475-9866-7)
- Claude Garrier, ForĂȘt et institutions ivoiriennes - la forĂȘt miroir des politiques, Paris, Ăditions L'Harmattan, , 397 p. (ISBN 978-2-296-02655-1)
- Claude Garrier, CĂŽte dâIvoire et zone OHADA : gestion immobiliĂšre et droit foncier urbain, Paris, Ăditions L'Harmattan, , 288 p. (ISBN 978-2-296-04169-1)
- Antoine Dulin et Jean Merckaert (dir.), Biens mal acquis⊠profitent trop souvent : la fortune des dictateurs et les complaisances occidentales (document de travail), CCFD, , 126 p. (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- CĂŽte d'Ivoire sur OpenStreetMap.
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- (da + en) Kunstindeks Danmark
- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) Comic Vine
- Ressource relative Ă la musique :
- Chronologie événementielle 1960-2006 sur conte.u-bordeaux4.fr.