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Pâte de plomb (métallurgie)

La pâte de plomb – dans le domaine de la métallurgie et des usages du plomb – désigne un produit industriel pâteux essentiellement constitué de plomb finement broyé.

Plomb
Image illustrative de l’article Pâte de plomb (métallurgie)
Position dans le tableau périodique
Symbole Pb
Nom Plomb
Numéro atomique 82
Groupe 14
Période 6e période
Bloc Bloc p
Famille d'éléments Métal pauvre
Configuration électronique [Xe] 4f14 5d10 6s2 6p2
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 32, 18, 4
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 207,2 ± 0,1 u[1]
Rayon atomique (calc) 180 pm (154 pm)
Rayon de covalence 146 ± 5 pm[2]
Rayon de van der Waals 202 pm
État d’oxydation 4, 2
Électronégativité (Pauling) 2,33
Oxyde Amphotère
Énergies d’ionisation[3]
1re : 7,416 63 eV 2e : 15,032 48 eV
3e : 31,937 3 eV 4e : 42,32 eV
5e : 68,8 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN Période MD Ed PD
MeV
202Pb{syn.}52 500 aα
ε
2,598
0,050
198Hg
202Tl
204Pb1,4 %stable avec 122 neutrons
205Pb{syn.}1,53×107 aε0,051205Tl
206Pb24,1 %stable avec 124 neutrons
207Pb22,1 %stable avec 125 neutrons
208Pb52,4 %stable avec 126 neutrons
210Pb{syn.}22,3 aα
β-
3,792
0,064
206Hg
210Bi
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire solide
Masse volumique 11,35 g·cm-3 (20 °C)[1]
Système cristallin Cubique à faces centrées
Dureté (Mohs) 1,5
Couleur blanc-gris
Point de fusion 327,46 °C[1]
Point d’ébullition 1 749 °C[1]
Énergie de fusion 4,799 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 179,5 kJ·mol-1 (1 atm, 1 749 °C)[1]
Volume molaire 18,26×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur 1,3 mbar (973 °C)[4]
Vitesse du son 1 260 m·s-1 à 20 °C
Chaleur massique 129 J·kg-1·K-1
Conductivité électrique 4,81×106 S·m-1
Conductivité thermique 35,3 W·m-1·K-1
Solubilité sol. dans CH3COOH + H2O2[5],

HCl + Br2,
H2SO4 concentré chaud[6]

Divers
No CAS 7439-92-1
No CE 231-100-4
Précautions
SGH[4]
État pulvérulent :
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H360FD, H362, H373, H410, H302+H332, P201, P273, P308 et P314
SIMDUT[7]
D2A : Matière très toxique ayant d'autres effets toxiques
D2A,
Transport[4]

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Risque de confusion sémantique

Cette expression ne doit pas être confondue avec

  1. le gel de plomb (utilisé dans certains types d'accumulateurs)
  2. la pâte de plomb (pâtisserie) qui désigne une recette ancienne (XIXe siècle au moins) de pâte (pâte à gâteau dit gâteau de plomb), également utilisée pour des fonds de tartes, tartelettes, flan. Cette pâte est à base de farine, beurre, crème, sel et sucre[8]

Éléments de définition

Quand l'expression concerne bien le plomb métallique, la pâte de plomb peut être :

  • une matière industrielle pâteuse à base de plomb métallique, conductrice de l'électricité et facile à mettre en forme. Elle est utilisée pour fabriquer des électrodes (par exemple sous forme de pâte métallique de péroxyde de plomb très poreuse[9]), des accumulateurs[10] ;
  • une pâte « qui provient de la matière active de la batterie » issue du processus du recyclage des batteries au plomb[11] par l’industrie métallurgique de seconde fusion.

Toxicité, écotoxicité et risque industriel et sanitaire

La production et l'utilisation ou le recyclage de pâte de plomb sont des activités à risques (de saturnisme chronique ou aigu ou de contamination de l'environnement).

En effet, tous les types de pâte de plomb sont hautement toxique et écotoxique[12].

Usages

La pâte de plomb est notamment utilisée (ou a autrefois été utilisée) pour

  • la production d'accumulateurs. C'est de loin son premier usage actuel.
  • pour produire des marques/repères ou inscriptions qui seront visibles sur une radiographie[13] (le plomb est opaque aux rayons X et d’autres rayonnements ionisants.
  • un composant de certains Khôls. De la pâte de plomb était (ou l’est encore illégalement) utilisée dans la fabrication des Khôls dits « traditionnels »[14] dans lesquels le plomb tuait sans doute divers microbes ou parasites susceptibles d'affecter l’œil ou le bord de la paupière, mais en intoxiquant parfois gravement ses utilisateurs.
  • un composant d'une recette antique de colorant noir pour cheveux. Cette recette pourrait dater de l'égypte antique qui maitrisait l'usage du minerai de plomb, puis aurait circulé durant l'antiquité gréco-romaine. Elle consistait à enduire les cheveux d'une pâte de plomb produite à partir de la galène de plomb (sulfure de plomb). Le plomb déposé sur les cheveux réagissait avec le soufre contenu dans la kératine en s'y fixant et noircissant[15].

Fabrication

Pour la production de batteries, cette pâte était récemment (ou est encore localement) « préparée manuellement, en déversant dans le malaxeur, la poudre de plomb à laquelle on ajoute une quantité d’eau acidulée. L’étalage de la pâte sur les grilles est fait manuellement à l’aide de raclettes avant l’opération de séchage à l’air libre. Ces plaques enduites et séchées, sont polies avant leur montage par soudure au plomb à l’intérieur du contenant de la batterie. Une fois chargées, ces batteries sont emballées dans l’atelier principal » (ici en Algérie en 2004)[16].

Références

  1. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
  2. (en) Beatriz Cordero, Verónica Gómez, Ana E. Platero-Prats, Marc Revés, Jorge Echeverría, Eduard Cremades, Flavia Barragán et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions, , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
  3. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e éd., p. 10-203
  4. Entrée « Lead, Powder » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 30 juin 2018 (JavaScript nécessaire)
  5. (en) Metals handbook, vol. 10 : Materials characterization, ASM International, , 1310 p. (ISBN 0-87170-007-7), p. 346
  6. (en) Thomas R. Dulski, A manual for the chemical analysis of metals, vol. 25, ASTM International, , 251 p. (ISBN 0803120664, lire en ligne), p. 71
  7. « Plomb » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  8. Gouffé, J. (1873) Le Livre de pâtisserie. Hachette. Voir page 38/39
  9. Brault M & Levrard T.(2006), Le chargeur solaire de batterie (projet tutoré, IUT de Tours, Département Génie Electrique et Informatique Industrielle)
  10. Goullé, J. P., Gehanno, J. F., Mahieu, L., Saunier, F., Saussereau, É., Guerbet, M., & Lacroix, C. (2010). Intérêt de la mesure des isotopes du plomb dans un cas d’intoxication familiale par un plat à tajine. In Annales de Toxicologie Analytique (Vol. 22, No. 3, pp. 153-157). EDP Sciences.
  11. Uzu, G. (2009) Spéciation, transfert vers les végétaux et approche toxicologique des émissions atmosphériques d'une usine de recyclage de plomb, Thèse de Doctorat en Biogéochimie de l'environnement, Univ de Toulouse. Voir p 45/214
  12. Voir p 30 du Rapport annuel 2008 de la DGCCRF, publié le 01/01/2009, l’article intitulé « L’empoisonnement d’un troupeau laitier par des aliments contaminés au plomb » décrivant un cas d’empoisonnement par saturnisme aigu d’un troupeau de 70 têtes, dans le département du Calvados l’été 2008 à la suite du transport de nourriture pour animaux (résidus d’orge brassé provenant du département du Nord) dans un camion ayant précédemment transporté de la pâte de plomb et n’ayant pas été correctement nettoyé
  13. Voir chap « Reconstruction 3D ; La prise d'image » in Wolf, D., Gresson, R., Stinès, J., Daul, C., & Troufléau, P. (2008). Reconstruction 3D des foyers de microcalcifications, consulté 2016-02-18
  14. El Mahdi S.A. & Moussa A (2011) « Étude de la composition chimique du khôl traditionnel en vue de la détection du plomb par voltampérométrie ». Mémoire de Master en Génie chimique, soutenu 09/06/2011PDF, 100 p
  15. Walter P, Welcomme E, Hallegot P, Zaluzec NJ, Deeb C, Casting J, Veyssiere P, Breniaux R, and Leveque JL. (2006) Early use of PbS nanotechnology for an ancient hair dying formula. 10, s.l. : Nano Letters, vol. 6.
  16. J.M.T. Le Journal de la Médecine du Travail n°8 Bulletin Officiel de la Société Algérienne de la Médecine du Travail (SAMT) n°8 – Nouvelle Série, Annaba ; Décembre 2004 ; voir l'article intitulé Intoxication au plomb, conditions de travail dégradées et aptitude, page 37

Voir aussi

Bibliographie

  • L'Histoire secrète du plomb, Jamie Lincoln Kitman, éditions Allia, 2005 (traduction Arnaud Pouillot).
  • ARC, Inorganic and Organic Lead Compounds ; Monographie de l'ARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans ; Volume 87 (2006; 506 pp, 7.4 MB)

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