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Guerre du Mali

La guerre du Mali est un conflit armé qui a lieu au Mali depuis 2012, à la suite d'une insurrection de groupes salafistes djihadistes et indépendantistes pro-Azawad.

Guerre du Mali
Description de l'image Northern Mali conflict fr.svg.
Informations générales
Date - en cours
(11 ans, 5 mois et 14 jours)
Lieu Mali
Issue

En cours

Belligérants
Drapeau du Mali Mali
Drapeau de la France France (2013-2022)
Drapeau du Tchad Tchad (depuis 2013)
MISMA (2016)

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni (depuis 2018)
Drapeau de l'Estonie Estonie (depuis 2018)


Drapeau du Mali CM-FPR

GATIA GATIA (depuis 2014)
MAA MAA loyaliste (depuis 2014)
MDP (depuis 2016)


Dan Na Ambassagou


Drapeau des Nations unies MINUSMA (depuis 2013)


EUTM Mali EUTM Mali (depuis 2013)

Drapeau de la Russie Russie (depuis 2022)

Shabab Ansar Dine Ansar Dine (2012-2017)
Shabab AQMI
Shabab MUJAO (2012-2013)
Shabab Les Signataires par le sang (2012-2013)
Al-Mourabitoune (2013-2015)
Shabab Boko Haram (2012-2013)
Shabab Ansarul Islam (depuis 2016)
Shabab Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans (depuis 2017)
Drapeau de l'État islamique État islamique dans le Grand Sahara (depuis 2015)
Drapeau de l'État islamique État islamique en Afrique de l'Ouest (depuis 2019)
MNLA MNLA (depuis 2012)
MIA (2013)
HCUA HCUA (depuis 2013)
MAA MAA (depuis 2012)
CPA CPA (depuis 2014)
CM-FPR2 (depuis 2014)
MSA (depuis 2016)
MPSA MPSA (depuis 2014)
FPA (depuis 2012)
CJA (depuis 2016)
ANSIPRJ (2016-2017)
ASS (depuis 2018)
Commandants
Drapeau du Mali Amadou Toumani TourĂ© †

Drapeau du Mali Amadou Haya Sanogo
Drapeau du Mali Dioncounda Traoré
Drapeau du Mali Ibrahim Boubacar Keïta †
Drapeau du Mali Assimi GoĂŻta
Drapeau du Mali Yamoussa Camara
Drapeau du Mali Soumeylou Boubùye Maïga †
Drapeau du Mali Tiéman Hubert Coulibaly
Drapeau du Mali Didier Dacko
Drapeau du Mali El Hadj Ag Gamou
Drapeau du Mali Mohamed Ould Meydou
Drapeau de la France François Hollande
Drapeau de la France Emmanuel Macron
Drapeau de la France Jean-Yves Le Drian
Drapeau de la France Florence Parly
Drapeau de la France Édouard Guillaud
Drapeau de la France Pierre de Villiers
Drapeau de la France François Lecointre
Drapeau de la France Grégoire de Saint-Quentin
Drapeau de la France Bernard Barrera
Drapeau de la France Marc Foucaud
Drapeau de la France Jean-Pierre Palasset
Drapeau de la France Patrick Brethous
Drapeau de la France Xavier de Woillemont
Drapeau du Nigeria Shehu Abdulkadir
Drapeau du Tchad Idriss DĂ©by †
Drapeau du Tchad Oumar Bikimo


Drapeau du Mali Djibril Diallo
Drapeau du Mali Amadou Diallo †
Drapeau du Mali Ibrahim Dicko
GATIA Fahad Ag Almahmoud
texte= Ahmed Ould Sidi Mohamed
texte= Yoro Ould Daha †


Drapeau des Nations unies Bert Koenders
Drapeau des Nations unies Mongi Hamdi
Drapeau des Nations unies Mahamat Saleh Annadif
Drapeau des Nations unies Jean Bosco Kazura
Drapeau des Nations unies Michael Lollesgaard

Drapeau des Nations unies Jean-Paul Deconinck
Shabab Abdelmalek Droukdel †

Shabab Iyad Ag Ghali
Shabab Nabil Abou Alqama †
Shabab Yahia Djouadi †
Shabab Djamel Okacha †
Shabab Hamada Ould Mohamed Kheirou
Shabab Mokhtar Belmokhtar
Shabab Abou Bakr Al-Nasr †
Shabab Abou Zeïd †
Shabab Mohamed Lemine Ould El-Hassen †
Shabab Abdelkrim al-Targui †
Shabab Omar Ould Hamaha †
Shabab Sedane Ag Hita
Shabab Abderrahmane Talha
Shabab SaĂŻd Abou Moughatil
Shabab Ahmed al-Tilemsi †
Shabab Ba Ag Moussa †
Shabab Bilal Hicham
Shabab El-Hassen Ould Khalill Jouleibib †
Shabab Sultan Ould Bady
Shabab Haroune Ag Saïd †
Shabab Abdelkrim Kojak †
Shabab Ibrahim Ag Inawalen †
Shabab Abou Hassan al-Ansari †
Shabab Abou Iyadh †
Shabab Souleymane KeĂŻta
Shabab Amadou Koufa
Shabab Abou Yehiya
Shabab Ibrahim Malam Dicko †
Shabab Jafar Dicko

Shabab Adnane Abou Walid al-Sahraoui †
texte= Bilal Ag Acherif

MNLA Mahamadou DjĂ©ri MaĂŻga †
MNLA Mohamed Ag Najem
MNLA Bouna Ag Attiyoub †
MNLA Machkanani Ag Balla
MNLA Hassan Ag Fagaga
MNLA Moussa Ag Acharatoumane
MNLA Assalat Ag Habi
HCUA Mohamed Ag Intalla
HCUA Alghabasse Ag Intalla
HCUA Mossa Ag Jikod
HCUA Cheikh Ag Aoussa †
HCUA Achafghi Ag Bohada
texte= Sidi Ibrahim Ould Sidatt †
texte= Housseine Ould Ghoulam
MNLA Ibrahim Ag Mohamed Assaleh
MNLA Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun


‱ Oumar al-Janah
Forces en présence
Drapeau du Mali 22 000[1] - [2]

Drapeau de la France 5 100[3]
Drapeau du Tchad 2 400[4]
MISMA : 6 500[5]


CM-FPR : 1 000 Ă  3 500[6] - [7]
2 000[6]
GATIA 500 Ă  1 000[6] - [8] ---- Drapeau des Nations unies 10 300[9]
EUTM Mali 450


Drapeau de la Russie 300 Ă  800[10] - [11]
Shabab
3 000 Ă  6 500[12] - [13]
MNLA 2 000 Ă  10 000[6] - [14] - [15]
HCUA 400 Ă  600[6]
MAA 500 Ă  1 000[16] - [17] - [6]
CPA 500[6]
CM-FPR2 : 700 Ă  800[6]
MPSA 300[18] ---- ANSIPRJ : 700[19]
Pertes
Drapeau du Mali ~ 2 000 morts[20]
Drapeau du Tchad ~ 150 morts [21] - [22]
Drapeau de la France 59 morts[23] - [24]
Drapeau de la Guinée 17 morts
Drapeau du Burkina Faso 15 morts
Drapeau du Niger 14 morts
Drapeau du Togo 17 morts
Drapeau du Bangladesh 11 morts
Drapeau de la Belgique 8 morts
Drapeau de l'Égypte 7 morts
Drapeau des Pays-Bas 4 morts
Drapeau de la CĂŽte d'Ivoire 4 morts
Drapeau du Sénégal 3 morts
Drapeau de l'Allemagne 2 morts
Drapeau du Sri Lanka 2 morts
Drapeau du Portugal 1 mort
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine 1 mort
Drapeau des États-Unis 1 mort
Drapeau du Libéria 1 mort
Drapeau du Nigeria 1 mort
Drapeau de la Jordanie 1 mort
Drapeau de la Russie 11 morts[25]
texte=
4 000 Ă  5 000 morts[26]
MNLA~ 100 Ă  500 morts
HCUA inconnues
texte=~ 10 Ă  100 morts
Civils :
4 000 morts au moins[27] - [28]
Total :
10 000 morts au moins[27] - [29] - [30] - [28]

Batailles

Intervention militaire au Mali
(Opération Serval, puis Opération Barkhane
MISMA, puis MINUSMA)


CoordonnĂ©es 12° 39â€Č 00″ nord, 8° 00â€Č 00″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Mali
(Voir situation sur carte : Mali)
Guerre du Mali

Ce conflit s'inscrit dans le contexte de la guerre du Sahel et des rĂ©bellions touarĂšgues contre l'État malien. Depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, le nord du Mali est le thĂ©Ăątre de plusieurs insurrections menĂ©es par des rebelles touaregs. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, des djihadistes algĂ©riens viennent Ă©galement se rĂ©fugier clandestinement au Mali aprĂšs leur dĂ©faite lors de la guerre civile algĂ©rienne. En 2011, la guerre civile libyenne rallume indirectement le conflit au Mali. Des arsenaux militaires libyens sont pillĂ©s par des groupes armĂ©s, tandis que des mercenaires touaregs au service de la Jamahiriya arabe libyenne de Kadhafi s'enfuient vers le Sahara et rejoignent des mouvements rebelles avec armes et bagages.

Le , les rebelles touaregs du Mouvement national de libĂ©ration de l'Azawad (MNLA, indĂ©pendantiste) et d'Ansar Dine (salafiste) dĂ©clenchent la cinquiĂšme rĂ©bellion touarĂšgue contre le Mali. BientĂŽt rejoints par les djihadistes d'Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l'unicitĂ© et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), ils prennent Aguel'hoc, MĂ©naka et Tessalit. À la suite de ces dĂ©faites, une partie de l'armĂ©e malienne tente un coup d'État en mars qui provoque des affrontements entre « bĂ©rets verts » et « bĂ©rets rouges » et dĂ©sorganise les opĂ©rations au Nord. Les rebelles en profitent et s'emparent de Kidal, Tombouctou et Gao. Le , le MNLA annonce la fin de son offensive et proclame l'indĂ©pendance de l'Azawad. Les combats ont alors fait des centaines de morts et des centaines de milliers de rĂ©fugiĂ©s.

Cependant, les divergences idéologiques entre indépendantistes et djihadistes brisent rapidement leur alliance. Entre juin et novembre 2012, les combats tournent au désavantage du MNLA, qui est chassé de Gao, de Tombouctou, de Kidal et de Ménaka. Les djihadistes prennent alors le contrÎle de presque tout le nord malien.

Fin 2012, les négociations échouent et en , les djihadistes lancent une offensive sur Ségou et Mopti, dans le centre du Mali. Cette attaque provoque l'entrée en guerre de la France, avec le lancement de l'opération Serval, et de plusieurs pays africains de la CEDEAO dans le cadre de la MISMA. En quelques jours, les islamistes sont repoussés à Konna et Diabaly, puis Gao et Tombouctou sont reprises. Les forces djihadistes en déroute abandonnent les villes, dont certaines comme Kidal sont reprises par le MNLA, et se retranchent dans l'Adrar Tigharghar, situé dans l'Adrar des Ifoghas. En mars, Tigharghar, la principale base djihadiste au Mali, est conquise au terme d'une offensive franco-tchadienne.

De nombreux combattants islamistes désertent, changent de camp ou fuient à l'étranger, d'autres, en revanche, poursuivent la guérilla, posent des mines et mÚnent des attentats. Des affrontements ponctuels opposent également le gouvernement malien aux indépendantistes, qui refusent la venue de l'armée malienne dans la région de Kidal. Le , aprÚs deux semaines de négociations, le gouvernement de transition malien et les rebelles du MNLA, du HCUA et du MAA signent un accord de cessez-le-feu qui permet le retour des autorités maliennes à Kidal et la tenue de l'élection présidentielle le dans le nord du pays.

De son cÎté, l'ONU prend le relais de la MISMA et met en place la MINUSMA, tandis que l'Union européenne engage la mission de formation de l'Union européenne au Mali.

Les affrontements entre l'armée malienne et les rebelles touaregs et arabes reprennent en . Les Maliens sont vaincus à Kidal et chassés de la ville par les rebelles, qui reprennent le contrÎle de la quasi-totalité de la région de Kidal et de la plus grande partie de la région de Gao. Rassemblées au sein d'une alliance appelée la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d'Alger, des milices loyalistes passent alors à l'offensive contre les rebelles, désormais regroupés au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). AprÚs plusieurs mois de combats, un accord de paix, l'Accord d'Alger, est conclu et signé le 15 mai et le . Cependant, les djihadistes poursuivent leurs attaques, les accords de paix sont violés à de nombreuses reprises et des violences ethniques prennent de plus en plus d'ampleur.

En 2015, certains djihadistes locaux prĂȘtent allĂ©geance Ă  l'État islamique et forment l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Les groupes liĂ©s Ă  al-QaĂŻda se rassemblent quant Ă  eux en 2017 au sein du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans (GSIM). En 2020, les deux organisations djihadistes ennemies entrent en conflit.

En 2020, le prĂ©sident malien Ibrahim Boubacar KeĂŻta est renversĂ© par un coup d'État qui amĂšne au pouvoir une junte militaire dirigĂ©e par le colonel Assimi GoĂŻta. Cette derniĂšre opĂšre alors un changement d'alliance et se rapproche de la Russie. En 2022, des mercenaires russes du Groupe Wagner interviennent au Mali et l'armĂ©e française se retire du pays.

Contexte

Les rébellions touarÚgues

Les Touaregs appartiennent Ă  l'ensemble ethno-linguistique amazigh (BerbĂšres). Leur population gĂ©nĂ©rale est difficile Ă  Ă©valuer et serait aux alentours de 1,5 million, dont 550 000 au Mali, (soit Ă  peine 8,6 % de la population totale) 800 000 au Niger, 50 000 en AlgĂ©rie le reste au Burkina Faso et en Libye[31].

Ce conflit s'inscrit dans une suite d'insurrections gĂ©nĂ©ralement baptisĂ©es « rĂ©bellions touarĂšgues », qui a non seulement opposĂ© certains membres du peuple touareg aux gouvernements du Mali et du Niger, mais aussi les Touaregs entre eux et les Touaregs avec les autres populations (SonghaĂŻ, Peul, Sahraoui, Arabe
).

Depuis 1916, on compte plusieurs conflits principaux :

  • La rĂ©bellion touarĂšgue de 1916-1917 au Niger.
    À partir de 1958, le Mouvement populaire de l'Azawad (MPA), revendique la constitution d'un État touareg[31].
  • La rĂ©bellion touarĂšgue de 1962-1964 au Mali, gĂ©nĂ©ralement appelĂ© "premiĂšre rĂ©bellion touareg", qui fut trĂšs durement rĂ©primĂ©e par l'armĂ©e malienne[31].
    FrappĂ©s Ă©galement par la sĂ©cheresse des annĂ©es 1970, les Touaregs se rĂ©fugient en AlgĂ©rie et en Libye oĂč dans les camps les jeunes sont entraĂźnĂ©s et enrĂŽlĂ©s par l'armĂ©e[31].
    En 1988, le Mouvement populaire de libération de l'Azawad (MPLA) est créé[31].
  • La rĂ©bellion touarĂšgue de 1990-1996 au Mali et au Niger. Elle dĂ©buta en 1990, deux ans aprĂšs la crĂ©ation du Mouvement populaire de libĂ©ration de l'Azawad. Au Mali, une premiĂšre pĂ©riode de conflit (octobre-) aboutit Ă  la signature des Accords de Tamanrasset en 1991 et du Pacte national en 1992[32], mais qui ne marqua pas la fin dĂ©finitive des hostilitĂ©s. Des conflits rĂ©apparurent en 1994-1995 et la paix fut finalement scellĂ©e le Ă  Tombouctou lors de la cĂ©rĂ©monie de la Flamme de la Paix, durant laquelle les rebelles touaregs brĂ»lĂšrent 3 000 armes utilisĂ©es durant la rĂ©bellion.
  • La rĂ©bellion touarĂšgue de 2006 au Mali, aboutissant aux accords d'Alger (signĂ©s le )[31].
  • La rĂ©bellion touarĂšgue de 2007-2009, au Niger et au Mali.

L'implantation djihadiste au Mali

DÚs le milieu des années 1990, au moment de la guerre civile algérienne, des rebelles islamistes algériens nouent des contacts avec des trafiquants du nord du Mali et du Niger afin de bénéficier d'un soutien logistique en carburant, en vivres et en piÚces de rechange[33] - [34]. En 2003, les djihadistes commencent à s'implanter véritablement dans le Sahel, lorsque Mokhtar Belmokhtar, chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) dans le sud de l'Algérie, alors en difficulté contre les troupes de l'armée algérienne, choisit de trouver refuge au Mali[35]. Il noue par un mariage une alliance avec la tribu arabe des Bérabiches, ce qui lui permet de disposer ainsi d'une assise locale, d'une protection de la tribu et de trouver les moyens de blanchir son argent[36]. Par la suite, d'autres chefs djihadistes suivent son exemple, notamment Nabil Abou Alqama[36]. Progressivement, ces derniers commencent à recruter parmi les communautés locales et reçoivent des volontaires depuis les pays voisins[37]. Le gouvernement malien, qui ne tient pas à s'attirer l'hostilité des djihadistes, ne réagit pas[36] - [38].

En fĂ©vrier 2003, les premiĂšres prises d'otages d'occidentaux commencent : 32 touristes, majoritairement Allemands et Autrichiens, sont enlevĂ©s par Abderazak el Para, qui pour Ă©chapper Ă  l'armĂ©e algĂ©rienne choisit de se rĂ©fugier au Mali. Certains otages sont dĂ©livrĂ©s par les militaires algĂ©riens, d'autres sont confiĂ©s Ă  Mokhtar Belmokhtar, qui aprĂšs des nĂ©gociations avec le gouvernement malien — reprĂ©sentĂ© par Iyad Ag Ghali et Baba Ould Cheikh — les relĂąche le en Ă©change d'une rançon de cinq millions d'euros qui enrichit considĂ©rablement les djihadistes et va les pousser Ă  poursuivre ce type d'action[39].

En janvier 2007, le Groupe salafiste pour la prĂ©dication et le combat (GSPC) prĂȘte allĂ©geance Ă  al-QaĂŻda et devient Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI)[40]. Quelques mois plus tard, le chef d'AQMI, Abdelmalek Droukdel, jugeant Belmokhtar trop indĂ©pendant, lui retire la charge d'« Ă©mir du Sahara », qu'il remet Ă  Yahia Djouadi, dit Abou Amar[41] - [42]. Droukdel divise la zone du Sahara en deux ; la premiĂšre, comprenant le sud-ouest de l'AlgĂ©rie et le nord du Mali et de la Mauritanie, va Ă  Belmokhtar ; tandis que la seconde, comprenant le nord-est du Mali, le nord du Niger et l'ouest du Tchad, va Ă  Abou ZeĂŻd[43]. Au cours des annĂ©es 2000, les djihadistes enlĂšvent au Sahel plusieurs otages occidentaux pour en retirer des rançons et mĂšnent des attaques ponctuelles contre les forces armĂ©es locales. En , de violents combats ont lieu entre AQMI et les rebelles touaregs d'Ibrahim Ag Bahanga Ă  Tin Zaouatine, mais par la suite les deux forces cohabitent et Ă©vitent de s'affronter[44].

Jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 2010, le Mali fait preuve de passivitĂ© envers les djihadistes, ce qui lui est fortement reprochĂ© par la Mauritanie, la France et l'AlgĂ©rie[45] - [46] - [44]. En 2010, l'armĂ©e mauritanienne effectue mĂȘme des incursions en territoire malien pour attaquer les djihadistes[47]. Pourtant, le , le prĂ©sident malien Amadou Toumani TourĂ© promet des reprĂ©sailles aprĂšs l'exĂ©cution d'un otage britannique, Edwin Dyer[45] - [48]. En rĂ©ponse, dans la nuit du 10 au , AQMI assassine Ă  Tombouctou le lieutenant-colonel Lamana Ould Bou, un agent des services de renseignements maliens[45] - [48] - [49]. C'est alors la premiĂšre fois que les djihadistes tuent un militaire malien[45] - [49]. L'armĂ©e malienne dĂ©cide de rĂ©pliquer et attaque le un repaire d'AQMI Ă  Garn-Akassa, dans le TimĂ©trine : une vingtaine de djihadistes sont tuĂ©s[45] - [48] - [49] - [50]. AQMI rĂ©plique le en mettant en dĂ©route une patrouille de l'armĂ©e malienne prĂšs d'Araouane, oĂč elle revendique la mort de 28 soldats maliens[51]. Le , les forces maliennes et mauritaniennes attaquent ensemble un repaire d'AQMI dans la forĂȘt de Wagadou, prĂšs de Nara[52] - [53] - [54].

La guerre civile libyenne

Dans les mois suivant la guerre civile libyenne, le Niger et le Mali voient revenir 2 000 Ă  4 000 soldats touaregs ayant servi dans l'armĂ©e de Kadhafi. Certains rejoignent l'armĂ©e malienne mais d'autres contribuent Ă  la formation du MNLA[55]. Natie PlĂ©a, alors ministre malien de la DĂ©fense, prĂ©cise que le risque qu'une organisation comme Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI) se saisisse d'un arsenal pouvant servir Ă  des fins terroristes Ă©tait une « vraie source d'inquiĂ©tude » pour les pays de la rĂ©gion, inquiĂ©tude partagĂ©e par l'envoyĂ© des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest[56] - [57].

Trafics

Le nord du Mali est également un important lieu de transit du trafic de stupéfiants, dans lequel sont impliqués de nombreux membres des divers groupes armés. Des affrontements ont parfois lieu entre ces groupes pour le contrÎle de certains axes de circulation[58] - [59] - [60].

Forces en présence lors du conflit

Les rebelles indépendantistes de l'Azawad

Combattants du MNLA, vers fin 2011, peu avant la rébellion.

Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) est le premier groupe armé indépendantiste créé peu avant le début du conflit. Il se forme le par la fusion du Mouvement national de l'Azawad (MNA) et de l'Alliance Touareg Niger-Mali (ATNM). Des soldats touaregs, déserteurs de l'armée libyenne, rejoignent le mouvement aprÚs la chute de Kadhafi[31]. L'objectif du MNLA est la création d'un état indépendant au nord du Mali, appelé l'Azawad, qui correspond à trois régions administratives maliennes, celles de Tombouctou, de Gao et de Kidal[31] - [61] - [62].

Le MNLA a installĂ© son quartier gĂ©nĂ©ral dans les collines autour de Zakake, au nord de Kidal. En , il revendique un millier d'hommes dont 400 anciens soldats de Kadhafi, six mois plus tard, il revendique 10 000 combattants[14]. Le secrĂ©taire-gĂ©nĂ©ral du mouvement est Bilal Ag Cherif et Mohamed Ag Najem est le chef de la branche militaire[63] - [64] - [55] - [65]. La majoritĂ© des combattants du groupe sont des Touaregs issus de la tribu des Idnanes, des Chamanamasses et d'une partie des Ifoghas[66] - [67]. Le MNLA aurait temporairement soutenu les troupes françaises lors de leurs opĂ©rations visant les groupes djihadistes[68].

En , à la suite de l'opération Serval, un groupe de transfuges d'Ansar Dine fonde le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). Il se démarque des djihadistes, notamment par le fait qu'il désapprouve les actions violentes, et se rapproche du MNLA[68]. Le , le mouvement est dissous et rallie le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), fondé par Mohamed Ag Intalla. Alghabasse Ag Intalla devient par la suite secrétaire-général du mouvement et Cheikh Ag Aoussa, le chef de la branche militaire. La majorité des combattants du HCUA sont issus de la tribu touarÚgue des Ifoghas[66].

Le , des combattants arabes forment le Front de libération nationale de l'Azawad (FNLA), qui change de nom quelques mois plus tard et devient le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). Initialement lié au MNLA, des affrontements opposent cependant les deux groupes au début de l'année 2013. Ils se réconcilient en mai au moment de l'accord de Ouagadougou, mais à l'été 2014, le MAA se sépare en deux tendances, l'une proche des rebelles et l'autre loyaliste, qui se rapproche du gouvernement malien.

À l'Ă©tĂ© 2014, le MNLA, le HCUA et le MAA rebelle forment une alliance baptisĂ©e la « Coordination des mouvements de l'Azawad » (CMA).

Les djihadistes

Combattants d'Ansar Dine, début 2012.
Un djihadiste d'AQMI dans le nord du Mali, en 2012, armé d'un Fusil Type 56.

Plusieurs groupes armĂ©s djihadistes sont actifs pendant la guerre du Mali : Ansar Dine, AQMI, le MUJAO. Le nombre total des djihadistes est estimĂ© Ă  6 500 hommes par l'Union africaine[13] et environ 3 000 par l'Ă©tat-major de l'armĂ©e française[12]. Leur objectif est d'Ă©tablir un État islamique au Mali rĂ©gi par la charia.

Ansar Dine est créé par Iyad ag Ghali, une ancienne figure des rébellions touarÚgues maliennes des années 1990. Abou Mohame, dit « Cheikh Aoussa » et Haroune Ag Saïd dit « Abou Jamal », sont considérés comme faisant partie de ses plus proches lieutenants[69] - [70]. Alghabasse Ag Intalla, fils de l'amenokal des Ifoghas, est le principal responsable diplomatique d'Ansar Dine[71]. Celui-ci rompt cependant avec Ansar Dine, en pour fonder le MIA[72]. Le principal porte-parole du mouvement est Senda Ould Boumama[73]

Les forces d'AQMI au Sahara sont initialement dirigĂ©es par Nabil Abou Alqama, Ă©mir d'AQMI pour le Sahara et le Sahel, cependant ce dernier trouve la mort le dans un accident de voiture dans la rĂ©gion de Gao au Mali[74]. Djamel Okacha, dit Yahia Abou el HoumĂąm lui succĂšde. Celui-ci dispose sous ses ordres d'environ 1 000 hommes[75] rĂ©partis dans quatre Ă  cinq brigades[76] : la katiba Al Ansar, commandĂ©e par Hamada Ag Hama ; la katiba Tarik Ibn Ziyad, commandĂ©e par Abou Zeid ; la katiba Al Fourghan, commandĂ©e initialement par Djamel Okacha, puis par Mohamed Lemine Ould El-Hassen ; la katiba Al-Mouthalimin, commandĂ©e par Mokhtar Belmokhtar, qui rompt cependant avec AQMI en pour former le mouvement indĂ©pendant des Signataires par le sang ; et la katiba Youssef Ibn Tachfin, crĂ©Ă©e plus tardivement en , commandĂ©e par Sedane Ag Hita, dit « Abou Abdel Hakim al-Kidali »[42] - [77].

Le haut commandement du MUJAO n'est pas connu avec prĂ©cision, le fondateur et chef du mouvement est Hamada Ould Mohamed Kheirou, son porte-parole est Adnane Abou Walid Al-Sahraoui[78] et Abdel Hakim est prĂ©sentĂ© comme le chef du MUJAO Ă  Gao[79]. Le mouvement compte de son cĂŽtĂ© environ 500 Ă  1 000 combattants[75] - [80] rĂ©partis dans quatre brigades[81] - [64] - [13] : la katiba Oussama ben Laden, commandĂ©e par Ahmed al-Tilemsi[82] ; la katiba Ousmane Dan Fodio, commandĂ©e par Bilal Hicham, puis remplacĂ© par un BĂ©ninois nommĂ© Abdoullah[83] - [84] ; la katiba Salah Dine, commandĂ©e par Sultan Ould Bady ; et la katiba Ansar Suna, crĂ©Ă©e vers fin .

Le mouvement nigĂ©rian Boko Haram est Ă©galement prĂ©sent Ă  Gao avec 100 Ă  200 combattants[85] - [80]. Par ailleurs des soldats du Front Polisario sont venus servir parmi les jihadistes en tant que mercenaires. Leurs forces sont estimĂ©es ĂȘtre de 300 Ă  700 hommes[80].

Le , le MUJAO et Les Signataires par le sang annoncent leur fusion en un seul mouvement qui prend le nom d'Al-Mourabitoune[86].

Forces armées maliennes

Soldats maliens à l'entrainement à Tombouctou en 2007 lors de l'Opération Enduring Freedom - Trans Sahara.

L'armĂ©e malienne a installĂ© son quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Gao. Le gĂ©nĂ©ral Poudiougou, chef d'État-major gĂ©nĂ©ral des armĂ©es, installĂ© Ă  Bamako coordonne la lutte contre la rĂ©bellion. FidĂšle du prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ©, il connaĂźt bien la rĂ©gion de Kidal pour y avoir Ă©tĂ© en poste. Les gĂ©nĂ©raux Kalifa KeĂŻta, chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e de terre, et Wali Sissoko, adjoint au chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e de l'air sont sur place Ă  Gao, ainsi que les colonels-majors Didier Dacko, El Hadj Ag Gamou, Touareg de la tribu Imghad qui a Ă©tĂ© commandant de la rĂ©gion militaire de Gao et Mohamed Ould Meidou, Maure, ancien commandant de la rĂ©gion militaire de Mopti.

Un millier d'hommes dĂ©ployĂ©s fin dĂ©cembre sont sous leurs ordres. Ils ont le soutien de milices arabes et touarĂšgues ralliĂ©es aux autoritĂ©s maliennes. L'armĂ©e est Ă©quipĂ©e de 4×4, de blindĂ©s de reconnaissance de type BRDM, de vĂ©hicules de transport de troupes de fabrication sud-africaine (RG-31 Nyala) et de blindĂ©s lĂ©gers ainsi que de deux hĂ©licoptĂšres de combat Mil Mi-24, entretenus et pilotĂ©s, pour certains, par des Ukrainiens, et d'avions de reconnaissance. Les États-Unis fournissent un lĂ©ger soutien logistique aux forces armĂ©es et Ă  la population civile. Certains militaires maliens touaregs ont dĂ©sertĂ© et ont rejoint le MNLA, comme le lieutenant-colonel Mbarek Ag Akly, le colonel Ba Ag Moussa ou le colonel Hassan Ag Mehdi, haut fonctionnaire au ministĂšre malien de la DĂ©fense[14].

Au dĂ©but de l'annĂ©e 2012, les effectifs de l'armĂ©e malienne, en incluant les paramilitaires et les milices d'auto-dĂ©fense, sont d'environ 22 000 Ă  26 000 hommes[1] - [87] - [2]. DĂ©but , les effectifs de l'armĂ©e malienne sont estimĂ©s par le ministre des affaires Ă©trangĂšres malien Soumeylou BoubĂšye MaĂŻga Ă  moins de 3 000 militaires opĂ©rationnels sur un effectif thĂ©orique de 14 000 hommes[88].

Au dĂ©but du conflit l'armĂ©e de terre compte 7 000 Ă  7 800 hommes[87] - [2]. Concernant les chars et les blindĂ©s, l'armĂ©e stocke bon nombre de vieux vĂ©hicules inutilisables et hors de service comme des T-34/85, des Type 62, des BTR-40 et des BTR-152. Elle possĂšde 14 chars moyens T-54/T-55, handicapĂ©s cependant par de nombreux problĂšmes techniques, 18 chars lĂ©gers PT-76, 55 automitrailleuses BRDM-2, 44 vĂ©hicules de transport de troupes BTR-60PB, 18 camions Lance-roquettes multiples BM-21, trois ou quatre ZSU-23-4, 800 Ă  1 000 pick-up, dont 192 avec mitrailleuses, 140 camions militaires pour le transport des troupes et peut-ĂȘtre un BTR-152 en Ă©tat de marche[87] - [2]. Pour les piĂšces d'artillerie, elle compte 8 canons tractĂ©s de 122 mm, 60 canons-mitrailleurs bitubes 23 mm sur camionnettes et 92 mortiers[87].

Plusieurs des blindés BRDM-2 et BTR-60 et 11 chars PT-76 sont capturés par la rébellion en 2012[1] - [89].

L'armĂ©e de l'air est forte de 1 000 hommes, en comptant les pilotes, les techniciens, le personnel administratif, une ou deux compagnies de fusiliers commandos de l'air et le groupe de dĂ©fense aĂ©rienne[2]. Sa force principale est ses quatre hĂ©licoptĂšres Mi-24, cependant l'un d'eux sert de stock pour piĂšces de rechanges. Un autre hĂ©licoptĂšre est capturĂ© par les rebelles Ă  Gao en . Fin 2012, seul deux des quatre hĂ©licoptĂšres Mi-24 sont utilisables mais sans pilote depuis le dĂ©part des Ukrainiens qui les pilotaient, dans le contexte du coup d'État du 22 mars 2012[1]. Par la suite des Maliens sont formĂ©s, bien qu'inexpĂ©rimentĂ©s, et les Mi-24 sont Ă  nouveau engagĂ© en .

Pour l'aviation, le Mali possÚde trois chasseurs MiG-21, deux avions SIAI Marchetti SF.260 offerts par la Libye en 2010, mais aucun n'est opérationnel[1] - [2]. L'armée de l'air a également 11 avions légers Tetras, un avion léger Cessna 185 (en) et d'un avion de transport Basler BT-67[87].

Le Mali dispose Ă©galement d'environ 13 500 Ă  14 600 paramilitaires, dont 3 500 Ă  4 600 gendarmes, 3 000 gardes nationaux et 7 000 policiers[2]. Des groupes d'auto-dĂ©fense, comme Ganda Izo, avaient Ă©galement Ă©tĂ© constituĂ©s avant le conflit, ses membres sont estimĂ©s au nombre d'environ 3 000[2].

Lors de l'offensive djihasite de , l'armĂ©e malienne ne possĂšde que 3 000 hommes aptes au combat[90]. Deux ans plus tard, au , l'armĂ©e de terre malienne compte entre 8 000 et 8 200 soldats dont 3 400 ont suivi le programme de la Mission de formation de l'Union europĂ©enne au Mali[91].

Les autoritĂ©s maliennes cherchent alors Ă  moderniser l'armĂ©e et dĂ©bloquent 1 230 milliards de francs CFA — soit 1,9 milliard d'euros — pour la pĂ©riode 2015-2019. DĂ©but 2016, l'armĂ©e malienne compte dĂ©sormais 13 000 soldats et a passĂ© commande de semi-blindĂ©s Renault Trucks Defense, de six hĂ©licoptĂšres Super Puma et de six avions A-29 Super Tucano, pour remplacer ses MiG-21 depuis longtemps inutilisables[92].

Mais cette armĂ©e souffre d'importants dysfonctionnements, qui ont eu une importance majeure dans le dĂ©clenchement de la guerre, et actuellement son incapacitĂ© Ă  l'emporter. Il s'agit de la corruption, des incomprĂ©hensions entre officiers et sous-officiers, de la discipline et de la cohĂ©sion. La corruption brouille la situation sur le terrain, et suscite une sorte d'armĂ©e fantĂŽme. Ainsi, Ă  la bataille d'Aguel'hoc en 2012 ou Ă  celle de Nampala en 2016, des effectifs et des armes qui devaient ĂȘtre sur le terrain n'y Ă©taient pas en rĂ©alitĂ©. Les incomprĂ©hensions entre officiers et les sous-officiers nuisent gravement Ă  la chaĂźne de commandement. La discipline est pratiquement absente ; une dĂ©sertion ne reçoit aucune sanction, il n'y a pas de systĂšme de punition strict. Enfin, la cohĂ©sion entre les forces armĂ©es et elle aussi absente ; les soldats ne connaissent pas ceux qui combattent Ă  leur cĂŽtĂ©, les mutations se font sans logique apparente, les unitĂ©s sont dĂ©faites et refaites, et l'institution n'arrive pas Ă  s'affirmer, empĂȘchant l'Ă©mergence d'esprit de corps. Par rapport Ă  ces problĂšmes, ses alliĂ©s aident cette armĂ©e en travaillant sur deux axes : la gestion des ressources humaines, et l'Ă©laboration d'une doctrine[93].

France

La France intervient militairement Ă  partir de : ses principaux objectifs sont d'empĂȘcher que l'État malien ne tombe entiĂšrement aux mains des djihadistes liĂ©s Ă  al-QaĂŻda, de sĂ©curiser ses 6 000 ressortissants et de protĂ©ger ses intĂ©rĂȘts Ă©conomiques dans la rĂ©gion ; en particulier les mines d'uranium d'Arlit et d'Akokan, au Niger, qui fournissent Ă  elles seules 30 % de l'approvisionnement des centrales nuclĂ©aires françaises[94] - [95] - [96]. La France a en revanche peu d'intĂ©rĂȘts Ă©conomiques au Mali : en 2010, Bamako n'est que le 87e client de Paris, qui lui-mĂȘme n'est que son 165e fournisseur[97].

Du au , la France intervient, dans le cadre de l'opération Serval, sous mandat de l'ONU (résolution 2085 de l'ONU)[98] - [99] - [100] - [101].

L'armĂ©e française engage 1 448 vĂ©hicules, dont plus de 450 blindĂ©s avec notamment : 216 VAB, 36 VBCI, 25 AMX-10 RC, 9 ERC-90 Sagaie, 58 PVP, 127 VBL[87]. Les effectifs en vĂ©hicules non blindĂ©s sont de : 12 PEB, 16 CLD, 22 LOT 7, 9 KERAX, 79 VTRL, 36 TRM 10000, 22 CCP10, 305 GBC 180, 36 TRM 2000, 13 VLRA, 205 P4, 20 SURFELD, 37 VLTT[87]. Pour les piĂšces d'artillerie, 4 CAESAR et 8 MO 120 sont engagĂ©s[87]. Pour les aĂ©ronefs, l'armĂ©e dĂ©ploie 6 hĂ©licoptĂšres Gazelle, 6 hĂ©licoptĂšres Puma, 4 hĂ©licoptĂšres Tigre et 1 Pilatus[87].

Tchad

Le , le Tchad annonce l'envoi d'un rĂ©giment d'infanterie de 1 200 hommes et deux bataillons d'appui, soit environ de 2 000 hommes[102]. Ce contingent est nommĂ© « forces armĂ©es tchadiennes d'intervention au Mali » (FATIM)[103].

Une force tchadienne prĂ©positionnĂ©e au Niger, qui compte 550 hommes le [104], intervient au Mali en ouvrant une route par l'Est vers Gao. Elle a pour commandant en chef le gĂ©nĂ©ral Oumar Bikimo, basĂ© Ă  Bamako, oĂč il assure la coordination avec la MISMA[105]. Elle se compose de l'unitĂ© antiterroriste commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral AbdĂ©rahmane Youssouf MeĂŻry, de la force de la Direction gĂ©nĂ©rale de service de sĂ©curitĂ© des institutions de l'État (DGSSIE) dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Mahamat Idriss DĂ©by Itno, fils du prĂ©sident Idriss DĂ©by, et de la garde prĂ©sidentielle[105]. Cette force, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Oumar Bikimo, est nommĂ©e « forces armĂ©es tchadiennes d'intervention au Mali » (FATIM)[103].

Les forces militaires occupant Kidal le sont composĂ©es, outre des forces françaises, de 1 800 soldats tchadiens, soit la quasi-intĂ©gralitĂ© du contingent fourni par N'Djamena[106]. Partis de Kidal le , ces derniers renforcent le dispositif français Ă  la suite de la prise de Tessalit et participent aux opĂ©rations françaises dans le nord-est du Mali, Ă  proximitĂ© de l'Adrar des Ifoghas[107].

Le , ce contingent intÚgre la MISMA et obtient une de ses deux vice-présidences[108]

CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest

La Force internationale africaine[109] - [110] - [101] de l'Union africaine[111] et de la CEDEAO, dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), comprend des contigents du Sénégal[99] - [100], du Nigeria[99] - [100], du Niger[112], du Burkina Faso[113] - [114], de Togo[109] - [115] et du Bénin[109] - [115].

Outre son soutien logistique avec l'envoi d'un appareil C-130 au Mali[98] - [116] - [110] - [101], le Royaume-Uni a annoncé l'envoi de 240 soldats pour former l'armée malienne et aider les troupes françaises (Operation Newcombe (en))[117].

Fin , la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest dĂ©cide d'engager plus de 4 000 hommes dans le cadre de la RĂ©solution 2085 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies du pour la crĂ©ation de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA)[118] : avec notamment 1 200 hommes pour le Nigeria[119], 650 pour le BĂ©nin[119], 500 pour le SĂ©nĂ©gal[120], le Niger[121], le Togo[121], le Burkina Faso[121], 144 pour la GuinĂ©e[122], 120 pour le Ghana[122], une section pour le Liberia[123] et une compagnie de maintenance pour la Sierra Leone[124].

Au , les contingents africains atteignent l'effectif de 2 900 hommes dĂ©ployĂ©s au Mali avec notamment plus de 500 NigĂ©riens, prĂšs de 400 Togolais, prĂšs de 200 NigĂ©rians, plus de 150 BurkinabĂ©s, une centaine de BĂ©ninois et une cinquantaine de SĂ©nĂ©galais. La MISMA doit Ă  terme mettre sur pied une force de 4 bataillons de 500 hommes chacun ainsi que les appuis et soutiens associĂ©s.

Le , avec l'intĂ©gration du contingent tchadien de 2 000 hommes, les effectifs sur place se montent Ă  6 300 hommes.

Depuis le , la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine est devenue une force de maintien de la paix des Nations unies[108] sous le nom de Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali.

En , la Mission engage 6 010 personnels (5 201 militaires et 809 policiers) provenant de trente pays. Son budget approuvĂ©, sur la pĂ©riode du 1er juillet au , est de 367 millions de dollars amĂ©ricains[125]

Union européenne

Une mission de formation de l'Union européenne au Mali a été lancée en pour former les militaires maliens. Cette mission est commandée par un général français.

Soutien international

Plusieurs pays ont confirmĂ© leur soutien logistique, d'informations, mĂ©dical et/ou humanitaire. Parmi ceux-ci, les États-Unis[98] - [126] - [127] - [101] ont annoncĂ© qu'ils partageraient leurs informations et participeront aux ravitaillements aĂ©riens des appareils français[128] - [116] - [110]. L'Allemagne[98] - [101] a confirmĂ© son soutien logistique et mĂ©dical. La Belgique a annoncĂ© la mise Ă  disposition de deux avions de transport C-130 Hercules et deux hĂ©licoptĂšres Agusta A109 mĂ©dicalisĂ©s (dont un de rĂ©serve)[129]. Le Canada[101] a annoncĂ© l'envoi d'un avion de transport C-17, et le Danemark[101] et la Tunisie l'envoi d'un avion C-130. Le ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres français affirme que l'AlgĂ©rie a ouvert son espace aĂ©rien aux appareils français[116] - [130] mais selon le journal Jeune Afrique les avions français sont en rĂ©alitĂ© passĂ© par le Maroc et ces dĂ©clarations n'ont eu pour but que de forcer la main aux autoritĂ©s algĂ©riennes[131].

D'autres pays fournissent une aide logistique, comme le Royaume-Uni, le Canada, la CÎte d'Ivoire[132], le Maroc[133], la Turquie[134], l'Espagne[135] - [136] - [137] et la Russie[98] - [138]. La Chine déploie 395 Casques bleus le [139].

Le Conseil de sécurité des Nations unies et Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, ont également soutenu l'action française selon Gérard Araud, ambassadeur de la France auprÚs des Nations unies[140].

DĂ©roulement du conflit

Attaque de MĂ©naka, massacre d'Aguel'hoc et siĂšge de Tessalit

Une colonne de rebelles touaregs en 2012.

L'attaque de Ménaka le marque le début du conflit au Mali. Des combattants du MNLA s'emparent de la ville et de la caserne de l'armée malienne, puis attaquent le camp de la garde nationale. Ils sont sur le point de s'en emparer lorsqu'un hélicoptÚre malien intervient et les force à se replier[141] - [142] - [55] - [143]. Mais fin janvier, Ménaka est sous le contrÎle du MNLA[144].

Le , les forces du MNLA, d'Ansar Dine et d'AQMI attaquent simultanément les villes de Tessalit et Aguel'hoc. Tessalit est rapidement conquise et sa population évacuée, en revanche les djihadistes et les rebelles se heurtent aux 800 soldats retranchés dans le camp militaire d'Amachach, situé prÚs de l'aéroport à une quinzaine de kilomÚtres de la ville. Un long siÚge de deux mois commence alors[145] - [146] - [147] - [148].

De son cĂŽtĂ© Aguel'hoc, dĂ©fendue par une garnison de 200 soldats, tient six jours. Le , le colonel Mohamed Ould Meydou sort de Gao avec une colonne de militaires maliens et de miliciens arabes pour tenter de secourir les assiĂ©gĂ©s. Mais le , les Maliens tombent dans une embuscade au sud d'Aguel'hoc, prĂšs de l'oued d'In Emsal, et battent en retraite aprĂšs avoir perdu environ 10 hommes d'aprĂšs le gouvernement malien, 50 Ă  100 selon les rebelles. Le , Ă  court de munitions, les dĂ©fenseurs d'Aguel'hoc se rendent mais ils sont presque tous exĂ©cutĂ©s, Ă©gorgĂ©s ou tuĂ©s d'une balle Ă  la tĂȘte. Selon l'Association malienne des droits de l'Homme (AMDH) et Human Rights Watch, 153 militaires maliens ont Ă©tĂ© massacrĂ©s. Le , le colonel Ag Gamou arrive depuis Kidal avec plusieurs centaines d'hommes soutenus par des hĂ©licoptĂšres, les djihadistes et les rebelles prĂ©fĂšrent se retirer et les Maliens reprennent provisoirement le contrĂŽle de la ville[149] - [150] - [151] - [152] - [153] - [154] - [155].

Le , le MNLA s'empare de la commune d'AndĂ©ramboukane, situĂ©e sur la frontiĂšre nigĂ©rienne et dĂ©fendue par une quarantaine de soldats maliens qui sont pour la plupart faits prisonniers[156] - [157] - [155]. Le mĂȘme jour, prĂšs de la frontiĂšre mauritanienne, LĂ©rĂ© est Ă©galement prise sans combat par le MNLA[158], qui le , attaque NiafunkĂ©, mais cette fois les Maliens repoussent les assaillants[159] - [160].

Le , le gouvernement malien et l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, lancent depuis Alger un appel urgent au cessez-le-feu. L'offre est rejetée par Bilal Ag Acherif, le secrétaire général du MNLA[161].

Combattants du MNLA avec le drapeau de l'Azawad.

Le , les rebelles attaquent la localité frontaliÚre Tin Zaouatine et s'emparent le lendemain de la ville, abandonnée par les soldats maliens qui s'enfuient en Algérie. La prise de la localité est revendiquée tant par Ansar Dine que par le MNLA[162] - [163] - [164] - [165] - [166].

Le , l'armée malienne reprend sans combattre le contrÎle de Léré[167], mais quatre jours plus tard, les rebelles du MNLA reprennent à leur tour la ville et l'armée malienne se replie en direction de Nampala[168]. En février, les forces du MNLA mÚnent également quelques raids au sud du Mali. Le 18, des combattants du mouvement indépendantiste pillent la gendarmerie de Hombori et sabotant le réseau téléphonique à Youwarou[168]. Le , le MNLA attaque le camp militaire de Goumakoura, prÚs de Ségou. La victoire est revendiquée par les deux camps mais les Maliens conservent leurs positions[169] - [170].

Cependant les principaux combats de fĂ©vrier et mars ont lieu dans les environs de Tessalit. Le , un convoi militaire commandĂ© par le colonel Ag Gamou sort de Kidal et se porte sur Tessalit pour tenter de briser le siĂšge du camp militaire d'Amachach. En chemin, le , les Maliens se heurtent aux forces rebelles Ă  Tinsalane. Une fois encore les bilans sont contradictoires et la victoire est revendiquĂ©e par les deux camps[171] - [172] - [173]. Cependant l'armĂ©e malienne parvient Ă  atteindre la pĂ©riphĂ©rie de Tessalit et le , elle affirme ĂȘtre entrĂ©e dans la ville et avoir ravitaillĂ© le camp d'Amachach, ce que les rebelles dĂ©mentent[174] - . Du au , les combats se poursuivent prĂšs de Tessalit mais les Maliens ne parviennent pas Ă  dĂ©loger les rebelles de la zone[175] - [176] - [177] - [178]. Finalement, le , le camp d'Amachach est abandonnĂ© aux rebelles aprĂšs prĂšs de deux mois de siĂšge. Les 800 soldats de la garnison malienne se replient sur Gao. Les hommes d'Ansar Dine s'emparent d'armes, de munitions, de blindĂ©s et capturent une soixantaine de militaires maliens[146] - [179] - [145].

Par la suite, des escarmouches ont lieu prÚs de la frontiÚre burkinabÚ[180]. Le 15 et le , deux combats opposent le MNLA et la milice loyaliste de Ganda Izo à Soudere, prÚs de Tessit, puis à Tin-Hama, les bilans communiqués par les deux camps sont contradictoires, mais le chef de Ganda Izo est tué au cours du deuxiÚme affrontement[181] - [182] - [183] - [184].

Le , le MNLA prend possession du camp militaire d'Anéfis, abandonné par l'armée malienne qui s'est retirée à Gao[185]et le 25, le colonel de l'armée malienne Malick Ag Acherif et trente de ses hommes désertent pour rejoindre le MNLA[186].

Coup d'État militaire et tentative de contre-coup d'État

Militaires maliens Ă  Bamako en 2012.

Dans la nuit du 21 au , un coup d'État militaire renverse le prĂ©sident malien Amadou Toumani TourĂ©. Le lieutenant Amadou KonarĂ©, porte-parole du ComitĂ© national pour le redressement de la dĂ©mocratie et la restauration de l’État (CNRDR), prĂ©sidĂ© par Amadou Sanogo, annonce la suspension de la constitution et la dissolution des institutions de la RĂ©publique[187]. Il justifie le coup d'État par « l'incapacitĂ© du gouvernement Ă  donner aux forces armĂ©es les moyens nĂ©cessaires de dĂ©fendre l'intĂ©gritĂ© de notre territoire national »[188].

Une médiation, menée sous l'égide de la Cédéao par le Burkina Faso, aboutit à un accord le : le président Amadou Toumani Touré accepte de démissionner et Dioncounda Traoré, président de l'Assemblée nationale, devient président de la République par intérim[189].

Le , les « bĂ©rets rouges », des membres du 33e rĂ©giment des commandos parachutistes, l'ancienne garde prĂ©sidentielle d'Amadou Toumani TourĂ©, tentent un contre-coup d'État Ă  Bamako et Kati. La tentative se solde par un Ă©chec, les affrontements font 14 Ă  30 morts et 83 parachutistes et civils sont arrĂȘtĂ©s par les « bĂ©rets verts » de Sanogo. DĂ©tenus Ă  Kati, les prisonniers sont torturĂ©s, au moins 26 bĂ©rets rouges sont exĂ©cutĂ©s sommairement et enterrĂ©s dans des fosses communes[190] - [191] - [7] - [192] - [193].

Deux mois aprĂšs le coup d'État, les autoritĂ©s de transition peinent Ă  restaurer l'intĂ©gritĂ© territoriale du Mali. Le , le prĂ©sident de transition Dioncounda TraorĂ© est agressĂ© et blessĂ© Ă  Bamako par des manifestants. Il est temporairement conduit Ă  Paris pour des examens mĂ©dicaux.

Prise de contrĂŽle du Nord du pays par les rebelles et les djihadistes

Pick-up d'Ansar Dine à Tombouctou, en août 2012.

Le , les rebelles d'Ansar Dine et du MNLA menés par Iyad Ag Ghali attaquent Kidal tenue par les forces du colonel Gamou. Le , ce dernier abandonne la ville qui est conquise par les rebelles. Encerclé au cours de sa retraite par les hommes du MNLA, Gamou ruse en faisant croire qu'il se rallie au mouvement indépendantiste, puis il se réfugie au Niger avec ses 500 hommes[194] - [195] - [196] - [197].

Le , la junte militaire ordonne Ă  l'armĂ©e malienne de cesser les combats et de laisser Gao « ville ouverte »[198] - [199] - [200]. Sans rencontrer de rĂ©sistance, les groupes rebelles et djihadistes s'emparent de Gao le , puis de Tombouctou le 1er avril[201] - [202] - . Le MNLA fait de Gao sa « capitale » et occupe les bĂątiments officiels et l'aĂ©roport, mais le reste de la ville passe sous le contrĂŽle du MUJAO et de la katiba de Belmokhtar[203]. À Tombouctou, les rebelles touaregs et arabes du MNLA et du FLNA sont les premiers Ă  occuper la ville, mais dĂšs le lendemain les djihadistes d'Ansar Dine et d'AQMI menĂ©s directement par Iyad Ag Ghali[204].

Le , le MNLA annonce mettre fin unilatĂ©ralement aux opĂ©rations militaires Ă  compter du Ă  minuit (TU)[205]. Le 6, par un communiquĂ© publiĂ© sur son site, il dĂ©clare proclamer « irrĂ©vocablement, l'État indĂ©pendant de l'Azawad Ă  compter de ce jour »[206] - [207] - [208].

Application de la charia par les djihadistes

Manifestation à Tombouctou, alors tenue par les djihadistes, dénonçant l'inaction du gouvernement malien au nord du pays.

VĂ©ritables maĂźtres du nord du Mali, les djihadistes mettent en place l'application de la charia. La vente et la consommation d'alcool, de cigarettes ou de drogues est interdite, de mĂȘme que la musique. Le port du voile islamique est rendu obligatoire pour les femmes et des tribunaux islamiques sont instaurĂ©s. Les peines prĂ©vues sont le fouet en cas de consommation d'alcool ou de relations sexuelles hors mariage, l'amputation d'une main ou d'une jambe en cas de vol et la lapidation en cas d'adultĂšre[209].

De à , à Gao, neuf hommes accusés de vols sont condamnés à l'amputation d'une main ou d'une jambe par le MUJAO[210] - [211]. Selon Human Rights Watch, deux hommes sont également exécutés dans cette ville début avril et des djihadistes coupent l'oreille d'une femme pour avoir porté une jupe courte. Une autre personne est amputée de la main droite à Ansongo le [7].

À Tombouctou, une peine d'amputation est prononcĂ©e et en octobre Ansar Dine exĂ©cute par balle un de ses combattants, condamnĂ© Ă  mort pour le meurtre d'un pĂȘcheur[212] - [213]. À Kidal, un homme du MNLA a la main tranchĂ©e par des hommes d'Ansar Dine. Fin , Ă  Aguel'hoc, un couple est mis Ă  mort par lapidation pour avoir conçu plusieurs enfants hors mariage[214] - [215].

Les chrétiens ne font pas l'objet de menaces directes, cependant trois églises, une station de radio chrétienne et une école biblique sont pillées à Tombouctou et Gao au moment de la prise de ces deux villes.

Le , l'UNESCO classe Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial en pĂ©ril Ă  la demande du gouvernement malien[216]. Visiblement en reprĂ©sailles contre cette dĂ©cision, au moins une trentaine de membres armĂ©s d'Ansar Dine et d'AQMI commencent le Ă  dĂ©truire trois mausolĂ©es qu'ils jugent impies, devant une population non armĂ©e dĂ©concertĂ©e. Le 1er juillet, sept des seize mausolĂ©es Ă©rigĂ©s pour certains des 333 saints que compte la ville sont dĂ©jĂ  dĂ©truits[216]. La procureure de la Cour pĂ©nale internationale, Fatou Bensouda qualifie les faits de « crime de guerre »[216]. L'islamologue Roland Marchal commente : « dans un moment de crispation, mettre l'accent sur la prĂ©servation des mausolĂ©es n'Ă©tait peut-ĂȘtre pas la mĂ©thode la plus habile pour protĂ©ger ces sites »[217] - [218] - [216]. Au total, 14 des 16 tombeaux sont dĂ©truits[219].

Conflit entre les djihadistes et le MNLA Ă  partir de juin

Les délégués d'Ansar Dine et du MNLA à Ouagadougou le . (De gauche à droite au premier rang : Alghabass Ag Intalla, fils du chef des Ifoghas, représentant d'Ansar Dine et futur chef du MIA, Djibrill Bassolé, ministre des Affaires étrangÚres du Burkina Faso, Bilal Ag Acherif, secrétaire général du MNLA et Mahamadou Djéri Maïga, vice-président du MNLA.

Le , des rencontres sont organisĂ©es Ă  Tombouctou entre les principaux responsables d'Ansar Dine et d'AQMI. Depuis les montagnes de Kabylie, Abdelmalek Droukdel, le chef d'AQMI conseille Ă  ses combattants, dans un message rendu public, d'imposer « graduellement » la charia pour y « rĂ©ussir la crĂ©ation d'un État islamique »[220].

Le , Ansar Dine et le MNLA annoncent leur fusion dans un « protocole d'accord » signĂ© la veille et transmis Ă  l'AFP. Celui-ci indique que « le mouvement Ansar Dine et le MNLA proclament leur auto-dissolution dans l'Azawad. Les deux mouvements crĂ©ent le Conseil transitoire de l'État islamique de l'Azawad »[220]. Mais 24 heures aprĂšs sa signature, l'accord est rompu par les cadres du MNLA[221].

Le premier incident entre Ansar Dine et le MNLA a lieu dans la nuit du 7 au , à quelques kilomÚtres de Kidal, lorsque des combattants de deux véhicules se fusillent, faisant au moins trois blessés graves[222] - [223]. Puis le , une querelle éclate entre des hommes du MNLA et d'Ansar Dine à un poste de contrÎle de Tombouctou, elle dégénÚre en fusillade et fait au moins deux morts et plusieurs blessés[224].

La situation bascule le Ă  Gao lorsqu'un Ă©lu local et enseignant de la ville est abattu Ă  bout portant par des inconnus Ă  moto. Le lendemain, des centaines de personnes, excĂ©dĂ©es, manifestent en ville. La colĂšre de la population de Gao, majoritairement hostile Ă  l'indĂ©pendance du nord pays, accablĂ©e par les privations rĂ©guliĂšres d'eau et d'Ă©lectricitĂ© et par l'insĂ©curitĂ©, se tourne aussitĂŽt contre le MNLA. Un combattant touareg ouvre le feu pour disperser les Ă©meutiers, il tue une personne et fait plusieurs blessĂ©s[225] - [226] - [227]. Le , les forces du MUJAO et d'AQMI menĂ©es par Mokhtar Belmokhtar attaquent les positions du MNLA Ă  Gao. Au cours d'une violente bataille qui fait des dizaines de morts, les islamistes prennent d'assaut le gouvernorat et chassent les rebelles touaregs de la ville, Ă  la satisfaction des Ă©meutiers pro-Mali qui prennent le parti des djihadistes. Bilal Ag Acherif, le secrĂ©taire-gĂ©nĂ©ral du MNLA, est blessĂ© au cours de la retraite. Le , alors que les combats se poursuivent prĂšs de l'aĂ©roport, Iyad Ag Ghali arrive Ă  la tĂȘte de soixante vĂ©hicules. Le , il rencontre les chefs du MNLA et parvient Ă  conclure un cessez-le-feu[226] - [228] - [229] - [230]. Le MNLA abandonne ses positions Ă  Tombouctou le et se retire Ă©galement de Gao[231].

Dans le Centre du pays, Douentza est également abandonnée par le MNLA et briÚvement occupée par les miliciens de Ganda Izo. Mais le 1er septembre les hommes du MUJAO menés par Omar Ould Hamaha viennent occuper la ville. Les miliciens n'opposent aucune résistance et sont désarmés[232] - [233] - [234].

Les affrontements reprennent le , lorsque le MNLA, basé à Ménaka, lance une offensive sur Ansongo tenue par le MUJAO. Les rebelles touaregs remportent d'abord un succÚs lors d'une embuscade à Tagarangabotte, mais le MUJAO contre-attaque et reçoit le renfort de la katiba de Mokhtar Belmokhtar. Le MNLA cÚde du terrain et le , la ville de Ménaka est prise par les djihadistes au terme de combats ayant fait, selon les déclarations, plusieurs dizaines ou plusieurs centaines de morts[235] - [236] - [237] - [238]. Les djihadistes contrÎlent alors l'essentiel du nord du Mali, le MNLA est marginalisé et ne tient plus que des localités mineures, principalement dans le Nord-Est et prÚs des frontiÚres[87] - [239].

Offensive des djihadistes au sud du Mali et début de l'opération Serval

Rafale B 113-HO de l'Escadron 2/92 « Aquitaine » de l'armée de l'air française à la sortie d'un ravitaillement en vol lors d'une opération au Mali le 17 mars 2013.

Le , un communiqué d'Ansar Dine signé par Iyad Ag Ghali annonce la rupture des négociations et déclare suspendre son offre de cessation des hostilités[240]. Depuis le , venus des régions de Gao et de Tombouctou, les djihadistes d'Ansar Dine, du MUJAO, d'AQMI et de Boko Haram se rassemblent à Bambara Maoudé[241] - [242]. Le 7, ils dépassent Douentza[243], le 9 ils franchissent la ligne de démarcation à Dangol-Boré et engagent le combat avec l'armée malienne dans les environs de Konna[244]. Le , Konna est prise par les djihadistes et les soldats maliens se replient sur Sévaré[245] - [246] - [247].

Les djihadistes, forts d'environ 1 200 hommes, menacent alors Mopti et SĂ©varĂ©, dernier verrou avant la capitale, Bamako. Le prĂ©sident malien par intĂ©rim, Dioncounda TraorĂ©, appelle alors le prĂ©sident français, François Hollande, et lui demande une aide immĂ©diate. Le prĂ©sident français dĂ©cide dĂšs le dans l'aprĂšs-midi d'engager l'armĂ©e française : c'est le dĂ©but de l'opĂ©ration Serval. De l'aide logistique venant de plusieurs nations arrive au fil des jours pour appuyer cette mission et le dĂ©ploiement de la mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine.

DÚs le premier jour de l'opération, des commandos des forces spéciales transportés par avions sont déposés à Sévaré[248] - [249] - [250] tandis que quatre hélicoptÚres français Gazelle du 4e régiment d'hélicoptÚres des forces spéciales sont engagés au combat. Les djihadistes se replient sur Konna aprÚs avoir perdu quatre véhicules, un pilote français est cependant mortellement touché[251]. Puis, dans la nuit du 11 au 12, les Mirages 2000D basés à N'Djaména bombardent les jihadistes entre Konna et Léré[252] - [253].

Les moyens aĂ©riens français poursuivent leurs frappes dans les environs de Konna, LĂ©rĂ© et Douentza. Des Rafale venus de France bombardent plusieurs camps islamistes Ă  Gao, oĂč plus d'une soixantaine de rebelles islamistes sont tuĂ©s. Les djihadistes commencent Ă  abandonner Konna le et leurs derniers combattants quittent la ville le 18. Le 19, les soldats maliens et des Français des forces spĂ©ciales reprennent possession de la ville sous les acclamations de la population[254] - [255]. Les combats Ă  Konna ont fait une centaine de morts chez les djihadistes, une douzaine de victimes civiles et officiellement onze tuĂ©s du cĂŽtĂ© des militaires maliens[256].

Cependant plus Ă  l'ouest, le 14 janvier, une autre colonne islamiste contourne les lignes maliennes en passant par la Mauritanie et prend d'assaut la ville de Diabaly, Ă  400 km de Bamako. La riposte est rapide, quelques heures aprĂšs la prise de la ville, les djihadistes subissent les frappes de l'aviation française. Pendant trois jours, leurs positions sont bombardĂ©es par des avions Rafale et Mirage 2000D et des hĂ©licoptĂšres Tigre et Gazelle[257].

Au sol, les forces maliennes se sont repliées à Markala, prÚs de Ségou. Le , un premier sous-groupement tactique interarmes motorisé français de 180 hommes et 18 chars et blindés ERC-90 Sagaie et VAB quitte Bamako et se positionne à Markala[258] - [259] - [260] - [261] - [262] - [263] - [264].

Impuissants contre les frappes aĂ©riennes, les islamistes abandonnent Diabaly le et se replient sur Sokolo. Ils laissent derriĂšre eux une cinquantaine de morts et plusieurs dizaines de leurs vĂ©hicules ont Ă©tĂ© dĂ©truits. AprĂšs quelques missions de reconnaissance, les forces franco-maliennes se mettent en mouvement. Dans la nuit du 19 au 20, une colonne de 30 blindĂ©s avec 200 soldats maliens et français quitte Markala et entre dans Niono. Le 21, les militaires reprennent Diabaly sans rencontrer de rĂ©sistance. Douentza est Ă©galement reconquise le mĂȘme jour. Partout, les soldats maliens et français sont acclamĂ©s par la population[265] - [266] - [267] - [268] - [269].

Progressivement, les forces militaires se dĂ©ploient au Mali. Du cĂŽtĂ© des Français, si les forces spĂ©ciales sont engagĂ©es trĂšs rapidement sur le front, les soldats de la brigade Serval se rassemblent Ă  Bamako transportĂ©s par avions depuis la France ou bien venus par la route depuis la CĂŽte d'Ivoire. Le , 800 soldats français sont dĂ©ployĂ©s au Mali, ils sont 1 400 le 17, 2 000 le 19, 3 500 le 30, dĂ©but fĂ©vrier ils sont prĂšs de 4 000. Le dĂ©ploiement de la MISMA et de l'armĂ©e tchadienne se met Ă©galement en place. Les forces africaines dĂ©cident d'engager 7 700 hommes, ses premiers contingents arrivent au Mali le . Le 1 900 soldats sont dĂ©ployĂ©s, mi-fĂ©vrier 1 800 Tchadiens et 2 300 hommes de la MISMA sont au Mali, dĂ©but mars, les forces africaines ont prĂšs de 6 000 soldats, dont 2 400 Tchadiens[270].

Reprise des villes du nord du Mali en janvier et février

L'offensive jihadiste sur Mopti ayant été repoussée, l'état-major-français pense attendre l'arrivée des renforts et de toute la logistique avant de poursuivre vers le nord. Mais François Hollande, obsédé par le risque d'enlisement, ordonne que Tombouctou et Gao soient reprises avant fin janvier[271]. Les forces franco-maliennes poursuivent donc l'offensive : une colonne part de Douentza en faisant mouvement sur Gao, tandis qu'une autre quitte Diabaly avec en vue Tombouctou.

À l'Est, le colonel Gamou franchit Ă©galement la frontiĂšre nigĂ©rienne avec 500 soldats maliens, 77 pick-up et 8 blindĂ©s BRDM-2, il prend MĂ©naka sans combat le , avant de poursuivre en direction de Gao[272]. Le , les Français et les Maliens reprennent Hombori[273]. Les forces spĂ©ciales françaises arrivent aux abords de Gao le soir du [274]. La nuit suivante, elles s'emparent sans combattre de l'aĂ©roport[275], puis repoussent les djihadistes au pont de Wabaria le [276]. Les quelques hommes du MUJAO encore prĂ©sents prennent alors la fuite et les forces maliennes et françaises entrent dans la ville de Gao le matin du , sous les acclamations de la population[276]. Les djihadistes laissent environ 25 morts[277].

À l'Ouest, l'autre colonne, forte de plusieurs centaines de soldats maliens et de 600 soldats français, quitte Diabaly avec pour objectif Tombouctou. Le , elle rĂ©occupe LĂ©rĂ©[278]. Dans la nuit du 27 au 28, des parachutistes de la LĂ©gion Ă©trangĂšre sautent au nord de Tombouctou. Le 28, les forces franco-maliennes entrent dans la ville, abandonnĂ©e par les djihadistes[279].

Le , les forces tchadiennes et nigériennes prennent le contrÎle des villes d'Andéramboukane et de Ménaka[280]. Ansongo est reprise le 29 janvier par des troupes nigériennes et maliennes venues du Niger[281].

Les djihadistes d'AQMI et d'Ansar Dine reculent sans opposer de rĂ©sistance et se rĂ©fugient dans l'Adrar des Ifoghas. Le , l'aviation française bombarde des positions stratĂ©giques islamistes sur Kidal et sa rĂ©gion, dans l'extrĂȘme Nord-Est du Mali[282]. De son cĂŽtĂ©, le MNLA se met Ă©galement en mouvement et profite de la dĂ©route des islamistes pour prendre le contrĂŽle de plusieurs villes du Nord. Le 28 janvier, le mouvement indĂ©pendantiste dĂ©clare avoir pris sans combat les villes de Tessalit, Tessit, In Khalil, TinzawatĂšne, LĂ©rĂ©, AnĂ©fif, Talataye et Kidal. Il propose son alliance aux Français et aux Tchadiens, mais dĂ©clare qu'il s'opposera par les armes Ă  la venue de l'armĂ©e malienne[283] - [284] - [285].

La progression se poursuit Ă  l'extrĂȘme nord du Mali. Dans la nuit du 29 au , au cours d'une opĂ©ration aĂ©roportĂ©e, les forces spĂ©ciales françaises prennent position sur l'aĂ©rodrome de Kidal, situĂ© au sud-est de la ville. Les militaires français prennent alors contact avec le MNLA[286] - [287] - [288]. Le 1er fĂ©vrier, une petite colonne du MNLA accompagnĂ©e de forces spĂ©ciales françaises sort de Kidal prend le contrĂŽle de la ville d'Aguel'hoc le [289]. Le mĂȘme jour, l'armĂ©e tchadienne entre Ă  Kidal[290] - [291].

Le 1er février, un hélicoptÚre Tigre des forces spéciales détruit trois pick-up et tue une douzaine de djihadistes prÚs d'Anéfif[292]. Le 9, deux Tigre, un Puma et une patrouille de Mirages attaquent un groupe de quatre véhicules entre Gao et Gourma-Rharous et en détruisent deux[293].

Le , accompagnĂ© du prĂ©sident malien par intĂ©rim Dioncounda TraorĂ©, le prĂ©sident français François Hollande se rend Ă  Tombouctou oĂč il est accueilli en hĂ©ros[294].

Le , les troupes maliennes et françaises à Gao sont renforcées par les forces nigériennes de la MISMA venues de Ménaka. Cependant une quarantaine de combattants du MNLA prennent le contrÎle de Ménaka aprÚs le départ des Nigériens[295] - [296].

Enfin, dans la nuit du 7 au , les forces spéciales françaises s'emparent de l'aéroport de Tessalit. Elles sont renforcées le lendemain par une cinquantaine de chasseurs parachutistes, puis s'assurent du contrÎle de la ville, là encore sans rencontrer de résistance. Dans les heures qui suivent, l'armée tchadienne et un sous-GTIA français formant une colonne de 90 véhicules arrivent ensuite sur les lieux[297] - [298].

Bataille dans l'Adrar des Ifoghas, en février et mars

Tireur de précision français armé d'un FR-F2 pendant la bataille du Tigharghùr.

AprĂšs leur dĂ©faite Ă  Konna et Diabaly, les djihadistes d'AQMI et d'Ansar Dine se replient Ă  l'extrĂȘme nord du Mali, principalement dans l'Adrar TigharghĂąr, un massif de l'Adrar des Ifoghas situĂ© Ă  l'est d'Aguel'hoc, entre Kidal et Tessalit. Cette zone fortifiĂ©e, dĂ©jĂ  utilisĂ©e comme refuge par les rebelles touaregs lors de la rĂ©bellion de 1990-1995, est alors le principal sanctuaire des djihadistes au Mali[271]. Cependant Ansar Dine est affaibli par des dĂ©fections : dĂ©s fin janvier une partie de ses combattants, menĂ©s par Alghabasse Ag Intalla et Cheikh Ag Aoussa, font scission et crĂ©ent le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). Ils se dĂ©tournent des djihadistes et espĂšrent nĂ©gocier une paix avec le gouvernement malien et les Français[299] - [300]. D'autres combattants fuient Ă  l'Ă©tranger, certains gagnent mĂȘme le Soudan[301] - [302].

De la mi-fĂ©vrier Ă  la fin mars, prĂšs de 3 000 soldats français et tchadiens commandĂ©s par les gĂ©nĂ©raux Barrera et Bikimo mĂšnent une grande offensive dans l'Adrar TigharghĂąr, oĂč sont retranchĂ©s environ 500 djihadistes[303] - [304]. Le , 150 soldats français font une premiĂšre incursion Ă  l'ouest de l'Adrar pour reconnaĂźtre les positions adverses[305] - [306]. Des combats ont lieu pendant deux jours, un lĂ©gionnaire et une trentaine de djihadistes sont tuĂ©s, les Français se retirent sur Tessalit le [307] - [308] - [305].

Le , les Tchadiens attaquent à leur tour, cette fois-ci à l'est de l'Adrar Tigharghùr. En fin de matinée, ils se heurtent aux djihadistes retranchés dans les grottes et sur les hauteurs, à l'entrée est de la vallée de l'Amettetaï. Les combats, confus, durent jusqu'à la tombée la nuit. Le bilan est particuliÚrement lourd, les Tchadiens ont 26 tués et environ 70 blessés tandis que les djihadistes laissent au moins 93 morts. Mais l'entrée de la vallée est prise[309] - [310] - [311].

Le , les Français reprennent l'offensive avec cette fois-ci deux GTIA forts de 700 hommes chacun[312]. Le GTIA 3 reprend l'attaque à l'entrée ouest de la vallée de l'Amettetaï, afin de resserrer l'étau et de faire sa jonction avec les Tchadiens qui avancent à l'est. Pendant ce temps, le GTIA 4 se déploie au nord et avance à pied à travers le terrain montagneux pour surprendre les djihadistes[313]. Les combats sont acharnés et se livrent souvent à de courtes distances, parfois jusqu'au fond des grottes. Abou Zeïd, un des principaux chefs d'AQMI, est tué entre le 22 et le dans des circonstances obscures[314] - [315] - [316]. Le , la vallée de l'Amettetaï est prise, les djihadistes commencent à battre en retraite[317] - [318].

Les combats baissent alors en intensitĂ©, tandis que les militaires français et tchadiens fouillent les autres vallĂ©es du TigharghĂąr. Des missions de reconnaissance sont Ă©galement menĂ©es jusqu'Ă  Boghassa, AbeĂŻbara et TinzawatĂšne[319] - [320] - [321]. Les opĂ©rations s'achĂšvent le . Le bilan est de trois morts et 120 blessĂ©s du cĂŽtĂ© des Français[322], tandis que les Tchadiens dĂ©plorent 30 tuĂ©s[323]. Les pertes des djihadistes sont estimĂ©es entre 200 et 300 morts[324] - [325]. 80 tonnes de matĂ©riel militaire ont Ă©tĂ© dĂ©couverts par les Français[326].

Alors que les combats font rage dans le Tigharghùr, les forces spéciales françaises mÚnent également une opération le dans le Timétrine, à l'ouest de la région de Kidal. Une quinzaine de djihadistes sont repérés et se font tuer jusqu'au dernier. Mohamed Lemine Ould El-Hassen, chef de la katiba al-Fourghan d'AQMI, est reconnu parmi les morts[327]

Le , un premier attentat-suicide frappe la ville de Kidal, deux personnes sont blessés. Le , un autre kamikaze se fait exploser avec son véhicule à un poste du MNLA, tuant sept rebelles touaregs et blessant onze autres. Enfin le , quatre soldats tchadiens sont tués et trois blessés par un homme équipé d'une ceinture explosive. Ces trois attentats commis à Kidal sont revendiqués par le MUJAO[328] - [329] - [330].

Guérilla dans la région de Gao, entre février et avril

Soldats français en patrouille à Gao en mars 2013.

AprĂšs la reconquĂȘte des villes du Nord du Mali les combats se poursuivent parallĂšlement sur deux fronts ; l'Adrar des Ifoghas, oĂč se sont repliĂ©s Ansar Dine et AQMI, et la rĂ©gion de Gao, oĂč le MUJAO reste actif et bĂ©nĂ©fice en certains endroits, d'un soutien d'une partie de la population. DĂ©but fĂ©vrier, ce mouvement annonce son intention de crĂ©er une « nouvelle zone de conflit », il promet d'attaquer des convois, de poser des mines, d'envoyer des kamikazes et « d'augmenter les attaques contre la France et ses alliĂ©s »[331]. Le , quatre soldats maliens sont tuĂ©s et cinq autres blessĂ©s par l'explosion d'une mine entre Gossi et Hombori[332]. Le , un vĂ©hicule saute sur une mine entre Douentza et Gao, tuant quatre civils[333] - [334]. Le , un soldat malien est lĂ©gĂšrement blessĂ© par un kamikaze touareg[335].

En février et mars, la ville de Gao est visée par trois attaques du MUJAO, la premiÚre a lieu le , la deuxiÚme le , et la derniÚre le . Parfois précédés par des kamikazes, des commandos de quelques dizaines de combattants tentent de s'infiltrer dans la ville pourtant tenue par plus d'un millier de soldats. Les islamistes sont à chaque fois détruits ou repoussés lors de ces attaques presque suicidaires. Une dizaine de civils, un soldat malien et environ 30 assaillants sont tués lors de ces combats[336] - [337].

La progression des troupes alliées n'est cependant pas entravée. Le , les Maliens et les Français prennent le contrÎle de la ville de Ménaka sans livrer de combats avec le MNLA qui abandonne la ville[296]. Le , des troupes françaises, nigériennes, et maliennes entrent sans combattre à Bourem[338], des patrouilles sont organisées pour réduire les poches de résistance des groupes islamistes dispersés dans la région[339].

Le , les Français et les Maliens lancent l'OpĂ©ration Doro dans la rĂ©gion Ă  l'est de Gao. Leur objectif est de dĂ©truire les forces djihadistes dans cette zone et de trouver leurs caches d'armes. Le , 100 Ă  200 hommes du MUJAO sont attaquĂ©s par 400 soldats français et maliens dans le village d'Imenas. Le combat est acharnĂ© et les djihadistes laissent 52 morts contre un blessĂ© chez les militaires maliens[340] - [341] - [342]. Les forces franco-maliennes affrontent encore les djihadistes Ă  Tin Keraten le , puis Ă  In Zekouan et Teurteli du 12 au , plus d'une trentaine d'islamistes sont tuĂ©s dans ces combats, ainsi qu'un soldat malien et un soldat français[343].

Soldats maliens Ă  Gao, en avril 2013.

AprĂšs Gao, Tombouctou est visĂ©e Ă  son tour par des incursions de commandos djihadistes, une premiĂšre attaque a lieu le , une seconde le 30. Elles sont menĂ©es cette fois par des hommes d'AQMI, mais comme Ă  Gao, les djihadistes ne remportent aucun avantage. Ils laissent entre 20 et 30 morts, les Maliens ont trois tuĂ©s et 18 blessĂ©s, les Français un blessĂ© et cinq civils sont tuĂ©s[344] - [345] - [346] - [347].

Entre le 24 et le , des affrontements ont également lieu entre Bourem et Anéfif, opposant le MNLA au MUJAO et aux Signataires par le sang. Le MNLA affirme avoir tué 17 djihadistes, contre cinq morts dans ses rangs[348] - [349].

Le , l'armée française lance une vaste opération au nord de Bourem baptisée Gustav. 779 soldats et 150 blindés appuyés par l'aviation encerclent la vallée d'Inaïs, repérée comme étant un sanctuaire du MUJAO. L'offensive est menée trop tard pour intercepter les djihadistes qui parviennent à s'enfuir, mais 18 tonnes de munitions sont saisies lors des fouilles, dont 700 obus, 51 roquettes, 16 bombes d'avion et 17 caisses[350] - [351] - [352].

Le , cinq militaire maliens, dont un colonel, sont tuĂ©s lors d'un accident d'hĂ©licoptĂšre[353]. Les 4 et , une dizaine de kamikazes du MUJAO mĂšnent des attaques-suicides Ă  Tilemsi, Gossi et MĂ©naka contre des militaires maliens et nigĂ©riens, deux soldats maliens sont tuĂ©s et une dizaine blessĂ©s[354] - [355] - [356]. Le , AQMI appelle au djihad contre la France[357]. Fin avril, une cellule djihadiste du MUJAO est dĂ©mantelĂ©e Ă  Bamako et sept personnes sont arrĂȘtĂ©es[358]. Le 29 avril, un VBL de l'armĂ©e française saute sur une mine ou un engin explosif entre TinzawatĂšne et Boghassa, un soldat des forces spĂ©ciales est tuĂ© et deux autres sont griĂšvement blessĂ©s[359].

Conflit entre le MNLA et le MAA, de février à mai

ParallĂšlement aux affrontements contre des islamistes, un conflit Ă©clate en entre les Touaregs du MNLA et les Arabes du MAA. Les incidents commencent Ă  In Khalil, prĂšs de la frontiĂšre avec l'AlgĂ©rie, oĂč les Arabes accusent les Touaregs de la tribu des Idnanes d'exactions et de pillages[360]. Le , un double attentat-suicide Ă  In Khalil revendiquĂ© par le MUJAO fait trois morts dans les rangs du MNLA[361]. Le lendemain, In Khalil est attaquĂ©e par une trentaine de pick-up du MAA. Le MNLA accuse aussitĂŽt le MAA d'ĂȘtre liĂ© au MUJAO, ce que le groupe rebelle arabe dĂ©ment bien que certains de ses combattants aient effectivement combattu dans les rangs djihadistes en 2012[362] - [363] - [364]. L'aviation française intervient et bombarde les positions du MAA, en croyant peut-ĂȘtre avoir affaire Ă  un groupe djihadiste[365] - [363]. Les hommes du MAA se replient, In Khalil reste aux mains des Touaregs[366].

Le , les combats reprennent, le MAA attaque Ber, dans la région de Tombouctou, et chasse le MNLA de la ville. Le combattants arabes se retirent le et des militaires du Burkina Faso et de l'armée malienne prennent le contrÎle de la ville le lendemain[367] - [368] - [369]. Plus au nord, la ville d'Anéfif est également le théùtre de violences communautaires les 24 et qui font au moins six morts[370]. Le , le MAA attaque Anéfis, mais cette fois le MNLA repousse les assaillants[371] - [372]. Là aussi certains responsables font état de frappes aériennes françaises en soutien au MNLA, mais l'armée française dément[373] - [374].

Accord de Ouagadougou et déploiement de la MINUSMA

Ravitaillement de deux avions Rafale au-dessus du Mali, le .

MalgrĂ© l'annonce de nĂ©gociations les tensions restent trĂšs vives entre l'armĂ©e malienne et le MNLA basĂ© Ă  Kidal[375] - [376]. Des personnalitĂ©s politiques et une partie de la population malienne reprochent Ă  la France d'empĂȘcher l'armĂ©e malienne d'attaquer les rebelles Ă  Kidal[377]. Le 30 mai, 3 000 Maliens manifestent Ă  Gao pour dĂ©noncer l'attitude jugĂ©e trop conciliante de la France vis-Ă -vis du MNLA[378]. Afin de nĂ©gocier avec les rebelles de Kidal, le prĂ©sident malien par intĂ©rim Dioncounda TraorĂ© nomme TiĂ©bilĂ© DramĂ© conseiller spĂ©cial[379].

Afin de favoriser les pourparlers, des représentants touaregs menés par Mohamed Ag Intalla décident de rejeter la lutte armée et de former le Haut Conseil de l'Azawad (HCA), bientÎt renommé Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA). Mohamed Ag Intalla bénéficie rapidement du soutien de son pÚre, l'Amenokal Intalla Ag Attaher, chef coutumier des touaregs Ifoghas qui quitte le MNLA pour rejoindre le HCUA, et de son frÚre, Alghabass Ag Intalla, qui le , annonce la dissolution du MIA et son ralliement au HCUA. Le MNLA n'ose critiquer la décision de l'Amenokal et apporte son soutien au HCUA[380] - [381] - [382].

Les négociations s'ouvrent en mai à Ouagadougou, sous la médiation de Blaise Compaoré, président du Burkina Faso[383]. Fin mai, le MAA s'engage à son tour à prendre part aux pourparlers[384].

D'abord hostile à la tenue d'élections maliennes à Kidal, le MNLA accepte finalement de permettre la tenue de la présidentielle en juillet, cependant il refuse de laisser entrer l'armée malienne et propose que la sécurité des élections soit assurée par les troupes de l'ONU aussi bien à Kidal que dans l'ensemble de l'Azawad[385]. Cette proposition est rejetée par le gouvernement malien qui exige la présence de l'armée à Kidal[386].


Cependant le , la situation s'aggrave Ă  Kidal oĂč le MNLA arrĂȘte 180 personnes, une trentaine est relĂąchĂ©e le lendemain mais environ 10 ou 20 prisonniers, accusĂ©s d'ĂȘtre des espions et des militaires maliens infiltrĂ©s sont maintenus en prison . De son cĂŽtĂ©, le gouvernement malien accuse le MNLA d'avoir commis des pillages contre les populations noires ; SonghaĂŻ, Peuls et Bellas. Selon des tĂ©moins, plus habitants noirs sont contraints de prĂȘter allĂ©geance au MNLA sous peine d'ĂȘtre chassĂ©s de Kidal et Ă©vacuĂ© vers Gao. Le lendemain, le MNLA dĂ©clare que les personnes interpellĂ©es qui ne sont pas originaires de l'Azawad vont ĂȘtre expulsĂ©es et reconduites jusqu'Ă  Douentza[387] - [388] - [389]. Le , l'armĂ©e malienne se met en mouvement et s'empare d'AnĂ©fif aprĂšs un combat contre le MNLA[390]. La France intervient aprĂšs le combat, elle envoie une centaine d'hommes Ă  AnĂ©fis et freine l'offensive malienne sur Kidal[391]

Le , aprÚs deux semaines de négociations, le gouvernement de transition malien et les rebelles du MNLA et du HCUA (Haut conseil pour l'unité de l'Azawad) signent un accord de cessez-le-feu qui doit permettre la tenue de l'élection présidentielle le [392].

Afin d'éviter tout débordement entre les soldats maliens et les rebelles, des forces de l'ONU et de la MISMA sont également déployées à Kidal, ainsi le , une trentaine de véhicules guinéens gagne la ville[393].

Le , conformément aux accords signés, les forces du MNLA et du HCUA commencent leur retrait sur trois cantonnements, dont deux situés à Kidal, le troisiÚme en périphérie. Le lendemain, 150 soldats maliens font leur entrée dans Kidal. La réaction de la population n'est pas unanime, des échauffourées opposent manifestants pro-Mali et manifestants pro-Azawad, elles font plusieurs blessés[394] - [393] - [395]. Le , de nouvelles émeutes éclatent entre des pro-Mali, en majorité des Songhaï et des pro-Azawad, majoritairement touaregs, elles font un mort et 7 blessés[396]. Le , cinq agents électoraux et un élu sont enlevés par des hommes armés à Tessalit[397]. Capturés par des hommes de Baye Ag Diknane, un officier du MNLA hostile à la tenue des élections, ils sont finalement relùchés le lendemain dans des circonstances mal éclaircies[398].

Le , un militaire français du 515e régiment du train est tué et un autre est blessé dans un accident de la route prÚs de Douentza[399].

Les deux tours de l'élection présidentielle se déroulent sans incidents le et le . Ibrahim Boubacar Keïta est élu président avec 77,61 % des voix, contre 22,4 % pour Soumaïla Cissé, avec une participation de 48,98 % au premier tour, 45,78 % au deuxiÚme[400].

Lors des nĂ©gociations de Ouagadougou, les diffĂ©rents mouvements rebelles autonomistes parviennent Ă  se rĂ©concilier. Le , le MNLA, le HCUA et le MAA publient une dĂ©claration commune oĂč ils rĂ©clament l'autonomie des peuples de l'Azawad[401].

Le , selon un communiqué signé par Ahmed al-Tilemsi et Mokhtar Belmokhtar, le MUJAO et Les Signataires par le sang annoncent leur fusion en un seul mouvement[86]. Celui-ci prend le nom d'Al-Mourabitoune ("Les Almoravides")[402].

Le , au Stade du 26-Mars Ă  Bamako, une cĂ©rĂ©monie est organisĂ©e pour marquer le dĂ©but du mandat d'Ibrahim Boubacar KeĂŻta et la victoire sur les forces jihadistes. Plusieurs chefs d'État sont invitĂ©s, dont le prĂ©sident français François Hollande, le prĂ©sident tchadien Idriss DĂ©by, le roi du Maroc Mohammed VI et le prĂ©sident ivoirien Alassane Ouattara, Ă©galement prĂ©sident de la CĂ©dĂ©ao[403].

Incidents entre l'armée malienne et le MNLA aprÚs l'accord de Ouagadougou

À partir de l'Ă©tĂ© 2013, les affrontements baissent en intensitĂ© mais des combats ponctuels continuent d'avoir lieu. MalgrĂ© la signature des accords de Ouagadougou, quelques incidents sanglants opposent l'armĂ©e malienne aux combattants du MNLA. De plus des affrontements intercommunautaires entre Touaregs et Arabes Ă  l'extrĂȘme nord et Touaregs et Peuls dans la rĂ©gion de Gao Ă©clatent occasionnellement et des combattants des divers groupes armĂ©s y prennent parfois part. Ainsi du 14 au Ă  Bordj Badji Mokhtar, en AlgĂ©rie, des combats entre Arabes berabiches et Touaregs idnanes font plusieurs morts, et selon des tĂ©moins, des hommes du MAA et du MNLA prennent part aux affrontements bien que leurs commandements aient officiellement condamnĂ©s les violences[404] - [405]. De plus, des habitants affirment que les brigandages des « coupeurs de routes » sont rĂ©apparus depuis le dĂ©part des islamistes, plusieurs convois ont Ă©tĂ© dĂ©valisĂ©s principalement sur les routes AnĂ©fif-Kidal, AnĂ©fif-Djebok et Kidal-Gao[406]. Le , Ă  FoĂŻta, prĂšs de LĂ©rĂ©, un accrochage oppose des soldats maliens et des hommes du MNLA, les deux camps se rejettent respectivement la responsabilitĂ© de l'attaque[407]. Le MNLA dĂ©nonce une violation des accords de Ouagadougou et dĂ©clare que les engagements n'ont pas Ă©tĂ© respectĂ©s, selon lui le cantonnement des combattants n'a pas Ă©tĂ© pris en charge par l'ONU, la MINUSMA est jugĂ©e « incompĂ©tente », les prisonniers de guerre n'ont pas Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s et la commission d'enquĂȘte de la communautĂ© internationale n'a pas Ă©tĂ© mise en place. Plusieurs membres du MNLA feraient pression sur Bilal Ag Acherif pour reprendre les armes[408]. De son cĂŽtĂ©, la presse malienne dĂ©nonce l'indiscipline des combattants du MNLA et affirme que plusieurs d'entre eux se livrent au banditisme[409].

Le , des représentants de différents groupes armés ; le MNLA, le HCUA et le MAA et la Coordination des mouvements et Front patriotique de résistance (CM-FPR, réunissant principalement Ganda Koy et Ganda Izo), signent un accord à Bamako, ils annoncent « mettre en commun leurs efforts » pour mettre fin à la crise au nord du Mali. Cet accord est cependant critiqué par des responsables du MNLA et du MAA qui déclarent que les délégués n'avaient pas été mandatés par leurs hiérarchies[410]. Le , le MNLA, le HCUA, le MAA publient un communiqué commun dans lequel ils déclarent suspendre les négociations avec le gouvernement malien à la suite du refus du président d'Ibrahim Boubacar Keïta de négocier l'autonomie du nord du Mali[411] - [412] - [413]. Les violences se poursuivent. Le 27, deux militaires maliens sont blessés à Kidal par des jets de grenades[414]. Le 29, dans la soirée, une escarmouche oppose des soldats maliens à des combattants du MNLA les belligérants se replient sur leurs bases alors que Français et les Casques bleus de la MINUSMA organisent des patrouilles[415]. Le lendemain, une nouvelle fusillade éclate à Kidal, plusieurs combattants sont blessés dans ces affrontements, les Français et les Casques bleus de la MINUSMA interviennent pour séparer les belligérants[416] - [417]. Le , un homme du MNLA est tué par des habitants à Aguel'hoc[418]. Le , les groupes armés autonomistes reprennent les négociations avec le gouvernement malien[419]. Pourtant le , un nouvel accrochage oppose des soldats maliens et des hommes du MNLA à Amazragane, prÚs de Ménaka, faisant au moins trois morts[420]. Le , à Kidal, le MNLA abandonne les bùtiments publics aux autorités maliennes, mais le 27 et le 28 alors que la visite du premier ministre Oumar Tatam Ly est attendue, l'aéroport de Kidal est envahi par des manifestants pro-Azawad malgré la présence de militaires maliens. Des coups de feu sont tirés, trois personnes sont blessées selon le gouvernement malien, d'aprÚs le MNLA un manifestant est tué et cinq autres sont blessés. Le , certains représentants du MNLA annoncent que le mouvement reprend la guerre contre le gouvernement malien, ces déclarations sont cependant contestées par d'autres responsables du mouvement[421] - [422] - [423]. En , l'Algérie propose sa médiation pour négocier avec les groupes armés. Une plate-forme est signée à Alger, mais cet accord est dénoncé par des membres du HCUA et du MAA, alors que le MNLA avait boycotté la rencontre[424] - [425] - [426].

Pendant ce temps, la MINUSMA se déploie au Mali; Cependant le , 167 Casques bleus tchadiens désertent à Tessalit et regagnent Gao. Ces derniers se plaignent de pas avoir reçu leurs primes et leurs salaires et de ne pas avoir été relevés aprÚs 9 mois de présence au Mali[427] - [428]. Au moins quatre de ces soldats sont accusés de viols à Gao[429].

Guérilla des djihadistes

Des combattants d'AQMI

De leur cĂŽtĂ©, les forces françaises continuent de traquer les groupes djihadistes qui tentent d'organiser une guĂ©rilla. Le , elles dĂ©couvrent et dĂ©truisent un camion contenant une tonne d'explosifs dans une forĂȘt Ă  100 kilomĂštres Ă  l'ouest d'AnĂ©fif[430]. Le 1er octobre, les Français tuent onze djihadistes prĂšs de Douaya, dans la rĂ©gion de Tombouctou[431] - [432]. Le , 700 soldats maliens et 500 Ă  600 soldats français du GTIA DĂ©sert lancent l'OpĂ©ration Hydre dans le nord-est du Mali[433]. Aucun combat n'a lieu, car les djihadistes Ă©vitent le forces militaires. L'opĂ©ration s'achĂšve le [434], son principal bilan est la destruction d'un important dĂ©pĂŽt logistique au nord-est de Tombouctou[435]. La nuit du 13 au , un pick-up est surpris dans le dĂ©sert par les Français Ă  200 kilomĂštres Ă  l'ouest de Tessalit, trois djihadistes sont tuĂ©s, dont El-Hassen Ould Khalill, dit Jouleibib, lieutenant de Belmokhtar et ancien porte-parole des Signataires par le Sang[436] - [437]. Le , l'armĂ©e française mĂšne une opĂ©ration dans les environs d'Araouane, dans le dĂ©sert au nord de Tombouctou, tue 19 djihadistes et fait huit prisonniers. Les Français se portent ensuite jusqu'Ă  Taoudeni, oĂč il dĂ©couvrent un camp, mais cette fois les islamistes parviennent Ă  s'enfuir[438] - [439]. Quelques jours plus tard, dans la nuit du 22 au , onze djihadistes sont tuĂ©s dans un raid des forces spĂ©ciales prĂšs du village de Kondaoui, non loin d'Araouane[440].

TrĂšs affaiblis, les djihadistes continuent cependant de mener des attaques. À Tombouctou, le , quatre kamikazes conduisant un vĂ©hicule piĂ©gĂ© se font exploser devant une caserne, tuant deux civils et blessant six militaires[441] - [442]. L'attentat est revendiquĂ© le lendemain par AQMI[443] - [444]. Le , le MUJAO tire cinq obus sur la ville de Gao, quelques civils et deux soldats maliens sont blessĂ©s, dont un mortellement[445] - [446] - [447] - [448] - [449]. Le lendemain, un petit pont est dynamitĂ© Ă  Bentia[450] - [451]. Le , des kamikazes islamistes attaquent la garnison tchadienne Ă  Tessalit, deux soldats tchadiens et cinq jihadistes sont tuĂ©s[452]. Le soir du , sept djihadistes sont repĂ©rĂ©s par des soldats français Ă  MĂ©naka, prĂšs d'un camp oĂč 500 Ă  700 soldats nigĂ©riens et 24 soldats français sont prĂ©sents. L'un d'eux se fait exploser sans faire de victimes et les autres prennent la fuite[453] - [454] - [455]. Le , deux Casques bleus sĂ©nĂ©galais sont tuĂ©s par un kamikaze Ă  Kidal[456] - [457].

Mutinerie des bérets vert à Kati

Des troubles Ă©clatent aussi Ă  Kati oĂč d'ancien putschistes bĂ©rets vert manifestent leur colĂšre contre Amadou Haya Sanogo, promu gĂ©nĂ©ral de corps d'armĂ©e le . Le et le 1er octobre, une trentaine de mutins rĂ©clament Ă  leur tour des grades et des primes et tirent plusieurs coups de feu. Un lieutenant-colonel proche de Sanogo est blessĂ© et retenu prisonnier pendant plusieurs heures[458] - [459] - [460]. Le , l'armĂ©e malienne reprend le contrĂŽle du camp de Kati, une vingtaine de mutins sont arrĂȘtĂ©s dont le capitaine Amadou KonarĂ© et le colonel Youssouf TraorĂ©[461] - [462]. Quatre militaires maliens trouvent la mort dans ces Ă©vĂ©nements[463]. Plusieurs autres sont portĂ©s disparus, dont le colonel Youssouf TraorĂ©, ancien numĂ©ro quatre des putschistes, dont le corps est retrouvĂ© prĂšs de Kati quelques semaines plus tard[464] - [465] - [466]. Le , le gĂ©nĂ©ral Amadou Haya Sanogo, accusĂ© de meurtre contre des prisonniers bĂ©rets rouges aprĂšs le coup d'Ă©tat de 2012, est arrĂȘtĂ© Ă  Kati[467].

Conflit communautaire entre Peuls et Touaregs imghad dans la région de Gao

La rĂ©gion de Gao est Ă©galement secouĂ©e par des conflits communautaires. À la fin du mois de , dans les environs de Tin-Hama et Djebok, des violences opposent les Touaregs imghad du gĂ©nĂ©ral loyaliste El Hadj Ag Gamou Ă  des Peuls insurgĂ©s accusĂ©s par les Imghad de faire partie du MUJAO. La nuit du 18 au dans le village d'Intakabar, prĂšs de Djebok, deux membres de la famille du gĂ©nĂ©ral Gamou, un vieillard de 70 ans et une petite fille de 3 ans, sont assassinĂ©s par des Peuls[468]. Du 18 au , les combats font plusieurs morts chez les Touaregs et 53 tuĂ©s du cĂŽtĂ© des Peuls[469] - [470] - [471]. Le , une trentaine de civils, majoritairement des Touaregs imghad, sont massacrĂ©s prĂšs de Tamkoutat. Le gouvernement malien et le MNLA accusent le MUJAO d'ĂȘtre responsables de cette tuerie, d'autres tĂ©moins Ă©voquent un conflit communautaire entre Touaregs et Peuls[472]. En reprĂ©sailles, le MNLA attaque deux jours plus tard les auteurs prĂ©sumĂ©s du massacre prĂšs de la frontiĂšre nigĂ©rienne, aprĂšs le combat, le mouvement azawadien dĂ©clare que six djihadistes et un de ses combattants ont Ă©tĂ© tuĂ©s[473].

Opérations contre les djihadistes entre janvier et mai

Le , les 600 à 700 mineurs des mines de sel de Taoudeni sont chassés des lieux par des hommes armés et s'enfuient vers Tombouctou. Le groupe armé auquel ces derniers appartiennent n'est pas identifié. Accusés par certains, le MAA et le MNLA démentent et accusent les djihadistes[474]. Cependant quelques mois plus tard, le MAA affirmera contrÎler les mines de Taoudeni[475].

En fĂ©vrier, des habitants signalent de nombreux mouvements djihadistes au nord du Mali. Des familles abandonnent leurs villages, une dizaine de cadres du MNLA ont Ă©galement Ă©tĂ© assassinĂ©s par des hommes d'AQMI. Le , prĂšs de Tessalit un hĂ©licoptĂšre français Tigre est la cible de tirs qui blessent lĂ©gĂšrement un pilote. Le retour de combattants d'Ansar Dine est Ă©galement signalĂ© Ă  AbeĂŻbara, oĂč ils distribuent de l'argent Ă  des habitants, et Ă  Boghassa, oĂč ils forcent les villageois qui ne leur sont pas favorable Ă  s'exiler[476] - [477]. Quant Ă  AQMI, des tĂ©moignages indiquent son retour dans les environs de l'Adrar Tigharghar, notamment Ă  Telakak, Bakasso et dans la vallĂ©e de Dorayat[476]. Le , des drones Reaper repĂšrent un groupe de djihadistes dans la vallĂ©e de l'AmetettaĂŻ. Les Français engagent des Mirage 2000D et des hĂ©licoptĂšres Tigre qui tuent 11 rebelles salafistes[478], dont Omar Ould Hamaha[479].

Le , Abou Dardar, un chef djihadiste du MUJAO se rend aux Français qui le remettent aux autorités maliennes[480]. Le , le ministre français Jean-Yves Le Drian annonce que 45 djihadistes ont été tués par les Français au Mali depuis , il déclare : « La guerre de libération du Mali est finie, elle a été gagnée »[481] - [482]. Pourtant les combats continuent. Le , les forces spéciales françaises repÚrent et attaquent deux pick-up djihadistes au nord de Tombouctou, tuent une dizaine de combattants et délivrent cinq humanitaires maliens pris en otages par le MUJAO depuis le [483] - [484]. Selon RFI, une trentaine de rebelles islamistes auraient été tués par les Français dans les trois premiÚres semaines du mois d'avril[485], dont Abou Bakr Al-Nasr, le chef de Al-Mourabitoune[486] - [487]. Dans la nuit du 24 au , un important chef d'Ansar Dine, Haroune Ag Saïd, dit Abou Jamal est tué au nord de Kidal par les forces spéciales française[70] - [488].

Le 29 et le , un affrontement oppose des combattants du MNLA et d'Al-Mourabitoune qui se seraient rencontrés par hasard prÚs de Bourem. Selon le MNLA, le combat fait quatre morts dans ses rangs contre sept tués et neuf prisonniers chez les djihadistes[489] - [490].

La nuit du 6 au 7 mai, un légionnaire français est tué et deux autres blessés lorsque leur véhicule est touché par l'explosion d'un engin explosif improvisé lors d'une opération dans l'Adrar Tigharghar[491] - [492].

Batailles à Kidal entre l'armée malienne et les rebelles touaregs, formation de la CMA et de la Plateforme

Le , la visite du Premier ministre malien Moussa Mara à Kidal est retardée par des affrontements entre l'armée malienne et les rebelles du MNLA, du HCUA et du MAA. Les rebelles prennent l'avantage et s'emparent du gouvernorat aprÚs des combats qui font plusieurs dizaines de morts. La MINUSMA et les Français de l'opération Serval interviennent et parviennent à obtenir un accord de cessez-le-feu entre l'armée malienne et les rebelles[493] - [494]. Le 19 mai, les groupes armés appellent à l'apaisement et « la relance du processus de paix »[495], mais le 18 à Gao, le Premier ministre Moussa Mara déclare que « La république du Mali est dorénavant en guerre »[494].

Quatre jours plus tard, sans en avertir la France et la MINUSMA, l'armĂ©e malienne lance une offensive sur Kidal avec prĂšs de 2 000 hommes. Mais en quelques heures, les groupes armĂ©s du nord repoussent l'attaque malienne et s'emparent du camp malien. Les forces gouvernementales sont mises en dĂ©route et se replient sur Gao, en laissent au moins 50 morts et un mĂȘme nombre de prisonniers. Le mĂȘme jour, les rebelles occupent sans combattre MĂ©naka, AndĂ©ramboukane et AnĂ©fis[496] - [497] - [498].

Le 22 mai, des négociations sont organisées à Kidal avec la médiation de Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie et de l'Union africaine. Un accord de cessez-le-feu est conclu entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord en vue de revenir à l'accord préliminaire de Ouagadougou. Les rebelles conservent toutefois leurs positions à Kidal et Ménaka[499] - [500].

AprÚs la chute de Kidal et la reprise d'Anéfis par les rebelles, des groupes armés loyalistes s'organisent et forment un rassemblement appelé la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d'Alger, comprenant le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA), l'aile loyaliste du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination des Mouvements et Front patriotique de résistance (CM-FPR) et le Mouvement populaire pour le salut de l'Azawad (MPSA)[501]. Ils s'opposent alors aux rebelles regroupés sous la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) qui comprend le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), une aile du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) et la Coalition du peuple pour l'Azawad (CPA)[502].

Le 24 mai, une premiÚre escarmouche éclate entre les deux branches du MAA et fait sept morts à Tabankort, dans la région de Gao[503] - [504] - [505] - [506] - [507]. Quelques jours plus tard, un nouveau combat éclate à Tabankort, le , entre le MNLA et la faction loyaliste du MAA[508]. Le 11 juillet, les combats reprennent à Tabankort mais aussi à Anéfis que les loyalistes tentent de prendre sans succÚs, les affrontements font plusieurs dizaines de morts[509]. Du 19 au 22 juillet la bataille s'engage à nouveau entre les groupes armés dans les environs de Tabankort, au sud-est d'Anéfis, faisant encore des dizaines de victimes[510].

Finalement, le 16 juillet, les négociations s'ouvrent à Alger entre le gouvernement malien, les loyalistes de la Plateforme et les rebelles de la CMA[511] - [512] - [513] - [514].

Fin de l'opération Serval et début de l'opération Barkhane

Le soir du 9 juin, un Mirage 2000D de l'armée française de retour d'une mission au Mali s'écrase accidentellement au Niger à cause d'un problÚme technique alors qu'il regagnait sa base à Niamey. Les deux pilotes parviennent cependant à s'éjecter[515].

Le 11 juin, quatre militaires tchadiens de l'ONU sont tués lors par un attentat à la voiture piégée à Aguel'hoc[516].

Le , le ministre français de la DĂ©fense Jean-Yves Le Drian annonce la fin de l'opĂ©ration Serval et la mise en place dans les jours suivants de l'opĂ©ration Barkhane. Celle-ci prĂ©voit le dĂ©ploiement de 3 000 soldats dans l'ensemble du Sahel et du Sahara afin de mener des opĂ©rations de « contre-terrorisme »[517] - [518].

Le 14 juillet en fin d'aprÚs-midi, un pick-up piégé conduit par un kamikaze attaque une patrouille blindée française prÚs d'Almoustarat, entre Bourem et Anéfis. Sept soldats français sont blessés dans l'explosion, dont un mortellement et deux autres griÚvement[519] - [520].

Le , la France lance l'Opération Barkhane qui n'est plus basée au Mali mais qui vise à lutter contre les groupes armés djihadistes salafistes dans toute la région du Sahel[521] - [522].

Des soldats néerlandais de la MINUSMA au Mali, le .

Le , le Conseil de sécurité des Nations unies prolonge jusqu'au , le mandat de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) en lui assignant comme priorités de faciliter un rÚglement politique et d'étendre sa présence dans le nord du pays[523]. Le 30 juin, un véhicule de la MINUSMA saute sur une mine entre Goundam et Tombouctou. Sept Casques bleus du contingent BurkinakÚ sont blessés, dont trois griÚvement et un mortellement[524].

Le 9 août, une escarmouche a lieu à Lerneb, prÚs de la frontiÚre mauritanienne, opposant les deux branches du MAA[525] - [526]

Le 16 aoĂ»t, Ă  Ber, deux soldats burkinabĂš sont tuĂ©s et quatre autres blessĂ©s par l'explosion d'un pick-up conduit par deux kamikazes[527] - [528] - [529] - [530]. Le 18 aoĂ»t, deux soldats maliens sont tuĂ©s accidentellement Ă  Tessalit par l'effondrement d'un mur[531]. Le 2 septembre, quatre soldats tchadiens sont tuĂ©s et quinze blessĂ©s, dont six griĂšvement, par l'explosion d'une mine entre Aguel'hoc et Kidal[532]. D'autres attaques suivent ; le , un vĂ©hicule saute sur une mine prĂšs d'Aguel'hoc, un soldat tchadien est tuĂ© et quatre autres sont blessĂ©s[533]<. Puis le , cinq soldats tchadiens sont tuĂ©s et trois blessĂ©s entre Aguel'hoc et Tessalit par un engin explosif[534]. Deux civils maliens sont Ă©galement tuĂ©s presque au mĂȘme endroit la nuit du 18 au 19[535].

Le 16 septembre, cinq Touaregs sont enlevĂ©s Ă  ZouĂ©ra, au nord de Tombouctou par des hommes d'AQMI. Quatre des otages sont par la suite relĂąchĂ©s mais le cinquiĂšme, accusĂ© par les djihadistes d'ĂȘtre un informateur de l'armĂ©e française, est retrouvĂ© dĂ©capitĂ© le 23 septembre Ă  ZouĂ©ra[536] - [537] - [538] - [539].

Le 3 octobre, deux djihadistes équipés de lance-roquettes RPG-7, tendent une embuscade à un convoi de la MINUSMA prÚs d'Indelimane entre Ansongo et Ménaka. Neuf Casques bleus nigériens sont tués dans l'attaque et deux véhicules sont détruits, ainsi qu'une citerne[540] - [541] - [542] - [543]. Le , des islamistes tirent quatre ou cinq roquettes sur le camp de la MINUSMA à Kidal, un Casque bleu sénégalais est tué et un autre blessé[544].

Recrudescence des affrontements entre loyalistes et rebelles et Ă©chec des pourparlers d'Alger

Le 16 octobre, des Imghad du GATIA attaquent des Imghad du MNLA à N'Tillit, l'affrontement fait au moins sept morts et les loyalistes s'emparent de la commune[545] - [546]. Le , les forces rebelles du MNLA, HCUA et MAA s'emparent de la localité d'In Afarak ou In Farah, prÚs d'In Khalil, les miliciens loyalistes prennent la fuite sans combattre[547] - [548].

La nuit du 28 au , les Français attaquent un campement d'une trentaine de djihadistes dans la vallée de l'Ametettaï, prÚs de l'Adrar Tigharghar, au moins 20 djihadistes sont tués, ainsi qu'un soldat français[549] - [550].

Le 2 novembre, deux soldats maliens sont tuĂ©s et quatre autres blessĂ©s par un engin explosif prĂšs d'Almoustarat, au nord de Gao[551]. Le mĂȘme jour Ă  Boulekessi, un accrochage entre l'armĂ©e malienne et le HCUA fait au moins un mort chez les rebelles tandis que plusieurs autres sont faits prisonniers, ainsi que des civils[552] - [551] - [553] - [554] - [555] - [556]. Le 20 novembre, les corps de deux Touaregs proches du HCUA sont retrouvĂ©s Ă©gorgĂ©s prĂšs de Kidal[557] - [558]<. Le , selon l'armĂ©e malienne, des combattants islamistes enlĂšvent 12 enfants entre Kidal et Aguel'hoc afin d'en faire des enfants-soldats et deux d'entre eux sont tuĂ©s en essayant de s'Ă©chapper[559]. Le , un vĂ©hicule de l'armĂ©e malienne saute sur une mine entre Gao et Bourem, faisant deux morts et cinq blessĂ©s, dont un mortellement[560] - [561]. Le 30, un homme du MNLA est tuĂ© dans une embuscade au nord de Kidal[562].

La nuit 10 au , l'armée française attaque un groupe de djihadistes dans la région de Gao. Ces derniers perdent une dizaine d'hommes dont Ahmed al-Tilemsi, un des principaux chefs d'Al-Mourabitoune[563].

Le , des hommes du GATIA et du MAA loyaliste prennent le contrĂŽle de la ville de Bamba[564]. Trois jours plus tard ils attaquent un vĂ©hicule du MAA rebelle, les loyalistes revendiquent 5 ou 6 morts et 2 prisonniers chez les rebelles contre aucune perte dans leurs rangs, le MAA rebelle parle quant Ă  lui d'un mort et un disparu parmi ses hommes[565] - [566] - [567] - [568]. Le , les forces du MAA loyaliste et du GATIA arrivent en vue de la ville de Ber, tenue par le MAA rebelle et le MNLA. Les deux camps se font face et tiennent leurs positions[569]. Mais la MINUSMA menace d'ouvrir le feu si les loyalistes dĂ©cident de lancer l'assaut, ces derniers prennent la menace au sĂ©rieux et se replient[570].

PremiĂšres attaques dans le Centre

Des casques bleus burkinabés dans le Cercle de Goundam, en avril 2015.

À partir du dĂ©but de l'annĂ©e 2015, la menace s'Ă©tend dans la rĂ©gion de Mopti et le delta intĂ©rieur du fleuve Niger (zone communĂ©ment appelĂ©e le Macina) devient un foyer d'insĂ©curitĂ©, notamment les cercles de TĂ©nenkou, DjennĂ©, Bankass et Douentza[571].

Le , la ville de Nampala est attaquée et prise pendant quelques heures par les djihadistes, onze militaires maliens sont tués, les autres prennent la fuite[572] - [573]. Puis la nuit du 6 au , des djihadistes attaquent la localité de Djoura, dans la région de Mopti, ils incendient la mairie, tuent un civil, puis se replient[574]. Le , ils attaquent Ténenkou mais ils sont repoussés aprÚs un combat qui fait une dizaine de morts[575] - [576] - [577].


Si en 2012, des Peuls du Hayré et du Seeno, à l'est de Mopti, avaient rejoint le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) dans le seul but de se défendre face aux Dogons et aux Touaregs[578], avec qui les conflits se multipliaient, les attaques de 2015 sont les premiÚres attaques jihadistes à proprement parler dans le Centre, qui allaient augurer et accélérer la spirale de violence les années suivantes[578].

Attaques djihadistes dans le Nord

Plus au nord, à Kidal, la base de la MINUSMA est attaquée le par un camion-suicide et des djihadistes armés mais les Casques bleus Tchadiens repoussent l'attaque, quelques assaillants sont tués, un militaire tchadien est tué et un autre blessé[579] - [580] - [581]. Le , trois soldats maliens sont tués lors d'un échange de tirs avec des hommes armés entre Tombouctou et Goundam[582]. Le 26, à Bamako, le général malien Mohamed Abderrahmane Ould Meydou échappe à une tentative d'assassinat commise par deux hommes d'Al-Mourabitoune, il est cependant blessé par les tirs[583] - [584]. Le , deux soldats maliens sont tués et six blessés dans une attaque dans le Cercle de Youwarou, contre six morts pour les insurgés[585].

Du au , 770 soldats français ratissent à nouveau l'Adrar Tigharghar. Le , ils ont un accrochage avec un groupe de huit à dix djihadistes. Quatre sont tués, les autres parviennent à s'enfuir. Des stocks d'obus et de munitions sont saisis et détruits[586] - [587].

Le Ă  Gao, deux jeunes Arabes suspectĂ©s d'ĂȘtre des poseurs de bombes sont surpris par des habitants et lynchĂ©s Ă  mort par la foule qui brĂ»le ensuite leurs corps[588]. Le , des tirs de roquettes et d'obus de mortier Ă  Kidal, tuent un Casque bleu tchadien et deux enfants[589]. Le , un hĂ©licoptĂšre Apache nĂ©erlandais s'Ă©crase accidentellement au nord de Gao, les deux pilotes sont tuĂ©s[590] - [591]. Le 19, un vĂ©hicule malien saute sur une mine prĂšs de Diabaly, deux soldats sont tuĂ©s et cinq blessĂ©s[592]. Le mĂȘme jour, Ă  la foire de Tichift, au nord de Tombouctou, des hommes d'AQMI tuent puis dĂ©capitent publiquement un Touareg accusĂ© d'ĂȘtre informateur au service des Français[593] - [594]. Le , cinq rebelles de la CMA un nombre inconnu de djihadistes d'Al-Mourabitoune sont tuĂ©s dans un combat Ă  Inazol, au sud-ouest de MĂ©naka[595]. Le , un employĂ© du CICR est tuĂ© dans une attaque d'Al-Mourabitoune au nord de Gao[596] - [597].

Le matin du , les forces spéciales françaises mÚnent une opération dans la région de Tessalit : deux djihadistes sont tués, deux autres faits prisonniers et l'otage néerlandais Sjaak Rijke, enlevé par AQMI à Tombouctou en 2011, est délivré[598] - [599] - [600] - [601]. Le , deux soldats maliens sont tués par une mine à Diabaly[602]. Le 15, un attentat-suicide à Ansongo tue trois civils et fait 16 blessés, dont neuf Casques bleus nigériens[603]. Le 17 et le 20, des djihadistes assassinent trois chauffeurs civils de la MINUSMA prÚs de Gao[604] - [605]. Le 21, des hommes d'AQMI attaquent un poste du MNLA à Talabit, à 40 kilomÚtres d'Aguel'hoc, les rebelles ont deux tués et trois blessés tandis que les djihadistes se replient sans avoir eu de pertes[606] - [607]. Le , à Gao, un minibus saute sur une mine, trois civils sont tués et 28 blessés[608].

Quatre djihadistes sont tués par les Français la nuit du 18 au dans la région de Kidal. Parmi eux deux chefs : Hamada Ag Hama, dit « Abdelkrim al-Targui », chef d'une katiba d'AQMI et Ibrahim Ag Inawalen, dit « Bana », un chef d'Ansar Dine[609] - [610].

Attentats Ă  Bamako

Le , à Bamako, un commando de deux hommes ouvre le feu dans bar-restaurant-boßte de nuit, tuant cinq personnes, dont trois Maliens, un Français et un Belge, et faisant huit blessés. L'attaque est revendiquée par Al-Mourabitoune[611] - [612] - [613]. Le 1er avril, l'armée malienne affirme avoir tué trois « bandits armés » prÚs de la frontiÚre avec le Burkina Faso[614] - [615] - [616].

La nuit du 25 au , pour la premiÚre fois à Bamako, la MINUSMA est la cible d'une attaque meurtriÚre ; des hommes d'Ansar Dine ouvrent le feu sur des Casques bleus bangladais, l'un d'eux est tué, un autre blessé[617] - [618].

PremiĂšres allĂ©geances de djihadistes Ă  l'État islamique

Le , une des deux composantes d'Al-Mourabitoune, celle du MUJAO, annonce prĂȘter allĂ©geance Ă  l'État islamique dans un communiquĂ© signĂ© de l'Ă©mir Adnane Abou Walid al-Sahraoui[619] - [620] - [621]. Mais deux jours plus tard, Mokhtar Belmokhtar dĂ©ment l'allĂ©geance d'Al-Mourabitoune Ă  l'EI et dĂ©clare que le communiquĂ© d'Al-Sahraoui « n'Ă©mane pas du Conseil de la Choura »[622].

Prise de contrÎle de Ménaka par la Plateforme, représailles de la CMA et signature de l'accord d'Alger

Le 16 et le , des escarmouches opposent loyalistes et rebelles Ă  Tabankort, les Ă©changes de tirs ne font cependant pas de victimes[623] - [624]. Les rebelles maintiennent leurs forces prĂšs de la localitĂ© et demandent Ă  la MINUSMA de se retirer, ce qu'elle refuse[625]. Le , un hĂ©licoptĂšre nĂ©erlandais de la MINUSMA intervient et ouvre le feu sur un vĂ©hicule du MNLA qui transportait des armes lourdes prĂšs de Tabankort : au moins onze rebelles sont tuĂ©s et une vingtaine blessĂ©s[626] - [627] - [628]. La MINUSMA dĂ©clare dans un communiquĂ© avoir Ă©tĂ© « contrainte de recourir Ă  la force en rĂ©ponse Ă  des tirs directs Ă  l'arme lourde sur ses Casques bleus » et prĂ©cise avoir procĂ©dĂ© Ă  des tirs de sommation[629]. De son cĂŽtĂ© la coordination des Mouvements de l'Azawad accuse les forces de l'ONU d'« absence de neutralitĂ© », dĂ©clare « suspendre toute collaboration sur le plan sĂ©curitaire » mais affirme demeurer « attachĂ©e au respect du cessez-le-feu »[630]. Le , la MINUSMA et les rebelles concluent un accord pour l'Ă©tablissement d'une zone temporaire de sĂ©curitĂ© prĂšs d'AnĂ©fis et d'Almoustarat[631]. Cet accord est dĂ©noncĂ© par au moins un millier d'habitants de Gao qui manifestent violemment contre la MINUSMA le 27, des Casques bleus rwandais ouvrent le feu, tuent trois manifestants et en blessent quatre autres[632] - [633] - [634] - [635] - [636]. Le 28, la MINUSMA annonce retirer son projet de sĂ©curisation Ă  Tabankort[637]. Le mĂȘme jour, les loyalistes attaquent une position rebelle prĂšs de Tabrichat, les combats font une dizaine de morts. Des kamikazes auraient notamment pris part Ă  l'attaque aux cĂŽtĂ©s des loyalistes[638] - [639] - [640].

Le , le gouvernement malien et les rebelles de la coordination des Mouvements de l'Azawad valident un nouveau document de cessation des hostilités alors que les négociations pour un accord de paix se poursuivent à Alger[641]. Le 1er mars, un accord de médiation est proposé par l'Algérie, le document est paraphé par le gouvernement malien et les groupes loyalistes mais les représentants de la CMA hésitent et demandent un délai avant de parapher le texte en raison de l'hostilité d'une large partie de la base des mouvements rebelles à un texte qui ne prévoit ni autonomie ni fédéralisme pour le nord du Mali[642] - [643] - [644] - [645] - [646] - [647] - [648] - [649] - [650] - [651]. Finalement, le , la CMA annonce qu'elle refuse de parapher l'accord en l'état[652] - [653].

Les heurts reprennent fin avril entre les rebelles de la CMA et les forces gouvernementales. Le , le GATIA et le MAA loyaliste prennent le contrĂŽle de la ville de MĂ©naka. Peu nombreuses, les forces du MNLA se replient presque sans combattre, laissant au moins cinq prisonniers[654] - [655] - [656] - [657] - [658] - [659]. Les rebelles ne tardent pas Ă  mener plusieurs attaques en reprĂ©sailles. Le matin du , Ă  Goundam, deux gardes nationaux maliens et un enfant sont tuĂ©s dans une attaque commise par des hommes du MNLA et du HCUA. Dans l'aprĂšs-midi, les rebelles touaregs assaillent ensuite LĂ©rĂ©. Les Maliens reçoivent des renforts et repoussent les assaillants aprĂšs des combats ayant fait au moins une vingtaine de morts de part et d'autre[660] - [661]. Le , une cinquantaine de combattants de la CMA font un raid sur Bintagoungou, des pillages sont commis, une personne tuĂ©e et huit membres du GATIA sont capturĂ©s[662] - [663] - [659]. Le , les hommes de la CMA prennent DirĂ© avant d'en ĂȘtre chassĂ©s par une contre-attaque de l'armĂ©e malienne, les rebelles auraient laissĂ© deux tuĂ©s et cinq prisonniers[664] - [665]. Le , TĂ©nenkou est attaquĂ©e a son tour, mais lĂ  encore les rebelles sont repoussĂ©s, laissant 10 morts selon l'armĂ©e malienne[666]. Cependant le , neuf soldats maliens sont tuĂ©s dans une embuscade rebelle prĂšs de Tin Telout, entre Goundam et Tombouctou[667]. MalgrĂ© ces combats, la Coordination des mouvements de l'Azawad paraphe l'accord d'Alger le [668], mais refuse de signer le texte[669].

Le Ă  Bamako, l'accord de paix est signĂ© par le gouvernement malien et les groupes loyalistes ainsi que plusieurs États et organisations au nom de la mĂ©diation internationale : l'AlgĂ©rie, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Tchad, l'Union africaine, l'ONU, la CĂ©dĂ©ao, l'OCI, l'Union europĂ©enne et la France, mais sans la prĂ©sence des reprĂ©sentants de la CMA[670] - [671] - [672] - [673] - [674].

Les violences se poursuivent entre les loyalistes et la CMA. Le , le MAA rebelle tue trois soldats maliens Ă  Bambara MaoudĂ©[675] - [676] - [677]. Le 21, la ville de Tin-Hama est attaquĂ©e par le MNLA, 3 Ă  16 civils sont tuĂ©s. L'armĂ©e malienne et les rebelles s'accusent mutuellement d'ĂȘtre responsables de leur exĂ©cution[678] - [679] - [680] - [681] - [682] - [683]. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme attribuera cependant au GATIA la responsabilitĂ© de la tuerie Ă  Tin Hama et l'exĂ©cution de six personnes dans un rapport publiĂ© en [684] - [685]. Le , les rebelles s'emparent de Tessit, capturent 19 soldats maliens, puis se retirent du village le lendemain[686] - [687] - [688]. Le 23, les combattants de la CMA relĂąchent 10 prisonniers de Ganda Koy et les remettent Ă  la MINUSMA Ă  Ber[689] - [688]. Le , une importante manifestation a lieu Ă  Bamako pour soutenir les accords de paix[690].

L'accord de paix est finalement signé par la Coordination des mouvements de l'Azawad le à Bamako aprÚs trois ans et demi de conflit et plus d'une année de négociations[691] - [692] - [693].

« Pactes d'honneurs » entre la CMA et la Plateforme

Le , des combats ont lieu Talataye et In Delimane, prÚs d'Ansongo selon la CMA qui affirme avoir eu deux tués dans ses rangs contre 12 morts et 15 blessés chez les milices pro-gouvernementales qu'elle accuse également de la mort de trois civils[694].

Le , des accrochages opposent la CMA et les mouvements de la Plateforme au sud de Kidal, pour la premiĂšre fois depuis la signature de l'accord d'Alger[695] - [696]. Le 17, le GATIA viole le cessez-le-feu en attaquant les forces de la CMA Ă  AnĂ©fis et en s'emparant de la ville[697] - [698]. Cependant, Ă  la suite des pressions de la mĂ©diation internationale, de la MINUSMA et mĂȘme du gouvernement malien, les loyalistes commencent Ă  se retirer le , et le 18 la CMA reprend le contrĂŽle d'AnĂ©fis[699] - [700] - [701].*

Un nouvel affrontement entre loyalistes et rebelles éclate le à Inafarak, prÚs d'In Khalil[702] - [703]. Cependant dans les semaines qui suivent une phase de « décrispation » est observée, un échange de prisonniers a lieu début octobre, le Mali libÚre 30 rebelles et la CMA 16 militaires maliens[704]. Le , aprÚs trois semaines de discussions, la Plateforme et la CMA scellent la paix lors de « pactes d'honneur »[705] - [706].

Attaques djihadistes de juin à décembre

À partir de juin 2015, les djihadistes se signalent pour la premiĂšre fois Ă  l'extrĂȘme sud du Mali, prĂšs de la frontiĂšre avec la CĂŽte d'Ivoire. La premiĂšre attaque a lieu le Ă  MissĂ©ni, les assaillants tuent un gendarme, incendient des vĂ©hicules et hissent leur drapeau noir dans le camp militaire avant de disparaĂźtre[707]. Le , une nouvelle attaque a lieu prĂšs de la frontiĂšre ivoirienne, des hommes armĂ©s se rĂ©clamant de la branche sud d'Ansar Dine prennent pendant quelques heures le contrĂŽle de la ville de Fakola sans rencontrer de rĂ©sistance, avant de se replier[708] - [709] - [710]. Le , l'armĂ©e malienne attaque et dĂ©mantĂšle un camp djihadiste dans la forĂȘt de Sama, prĂšs de Fakola. Une vingtaine d'islamistes sont tuĂ©s ou capturĂ©s[711] - [712] - [713] - [714] - [715].

Des affrontements ont également lieu dans le centre du Mali, le cinq combattants de la Force de libération du Macina sont tués et un soldat malien blessé prÚs de Mopti[716]. Le , une attaque djihadiste est repoussée par l'armée malienne à Nara, trois soldats maliens et neuf islamistes sont tués[717].

Le , AQMI tend une embuscade à Takoumbaout, entre Goundam et Tombouctou, à un convoi de Casques bleus du Burkina Faso, ces derniers laissent six morts et cinq blessés[718] - [719] - [720] - [721]. Le 1er août, deux soldats maliens sont tués et quatre blessés dans une embuscade prÚs de Toulé, entre Nampala et Diabaly. Le 3, un groupe de djihadistes attaque Gourma-Rharous et tue onze gardes nationaux[722] - [723]. Le 7, un petit commando djihadiste fait un incursion à Sévaré et tue cinq contractuels de la MINUSMA, quatre soldats maliens et quatre assaillants sont également tués dans les affrontements qui suivent[724].

Le , 10 à 12 civils sont tués par des hommes armés dans le village de Gaberi, prÚs de Gourma-Rharous[725] - [726] - [727].

Le 1er septembre, un check-point de l'armĂ©e malienne est attaquĂ© prĂšs de Tombouctou, deux soldats sont tuĂ©s, un blessĂ© et un portĂ© disparu[728]. Le 20, une dizaine d'hommes de la Force de libĂ©ration du Macina entrent Ă  Bi et tuent deux policiers et deux civils[729]. Le , entre Gao et Gossi, des djihadistes attaquent un convoi de sous-traitants de l'ONU, six civils sont tuĂ©s[730]. Le , l'armĂ©e malienne commence une opĂ©ration anti-djihadiste baptisĂ©e Seno, et quadrille les environs des communes de Mopti, Koro et Bandiagara dans le pays Dogon[731]. Douze djihadistes prĂ©sumĂ©s sont arrĂȘtĂ©s le premier jour[732]. Le soir du 28, un affrontement Ă©clate dans la forĂȘt de TiĂ©banda, Ă  une trentaine de kilomĂštres du Burkina Faso, sept djihadistes sont tuĂ©s et dix blessĂ©s par l'armĂ©e malienne qui affirme n'avoir eu aucune perte[733] - [734].

Vue du Radisson Blu de Bamako lors de l'attaque du 20 novembre.

En octobre, AQMI assassine deux Touaregs accusĂ©s d'« espionnage » pour le compte des Français[735] - [736]. Le , deux hommes d'Al-Mourabitoune pĂ©nĂštrent dans l'hĂŽtel Radisson Blu de Bamako et massacrent 20 personnes, principalement des clients Ă©trangers, avant d'ĂȘtre abattus par les forces françaises et maliennes[737]. Le , le camp de la MINUSMA Ă  Kidal est frappĂ© par des tirs de mortiers revendiquĂ©s par Ansar Dine, deux Casques bleus guinĂ©ens sont tuĂ©s, ainsi qu'un civil contractuel, et 14 Ă  20 personnes blessĂ©es[738] - [739] - [740].

Le , Abdelmalek Droukdel annonce officiellement le ralliement Ă  Al-QaĂŻda au Maghreb islamique d'Al-Mourabitoune et de son Ă©mir Mokhtar Belmokhtar[741] - [742].

Le , des militaires maliens sont attaqués par des djihadistes d'Ansar Dine à Niono, un d'entre eux est tué, un autre blessé, deux sont portés disparus et un véhicule est emporté[743] - [744] - [745]. Le à Tombouctou, trois personnes, dont un animateur, sont assassinées par un homme armé devant la radio Tahanite[746] - [747].

En , plusieurs centaines de rĂ©fugiĂ©s syriens sont signalĂ©s dans le nord du Mali. AprĂšs ĂȘtre arrivĂ©s en Mauritanie par avion, ces derniers cherchent alors Ă  gagner l'AlgĂ©rie en passant par le Mali qui ne rĂ©clame pas de visa. La plupart franchissent la frontiĂšre Ă  Bassikounou en passant par le camp de rĂ©fugiĂ©s de M'bera, puis ils gagnent la ville de Ber, pour ensuite se rendre Ă  In Khalil[748] - [749] - [750] - [751].

La nuit du 19 au 20, l'armée française attaque un groupe de combattants prÚs de Ménaka. Selon l'armée française, une dizaine de djihadistes du groupe Al-Mourabitoune sont tués[752] - [753]. Cependant le , le MAA loyaliste, de la Plateforme pro-Bamako, affirme que l'attaque française a été menée en réalité contre ses forces à In Araben et que douze de ses hommes ont été tués. L'armée française dément[754] - [755] - [756] - [757] - [758] - [759] - [760].

Le , le MNLA mÚne un raid du cÎté de Boghassa dans lequel quatre djihadistes sont tués et quatre autres faits prisonniers. En représailles, le , Ansar Dine prend d'assaut le poste du MNLA à Talahandak, tue une dizaine de combattants et délivre les prisonniers, puis tend une embuscade le lendemain à des forces envoyées en renfort. Au total, 21 combattants du MNLA et 15 hommes d'Ansar Dine auraient été tués dans ces combats[761] - [762] - [763].

Opérations maliennes

À la fin de l'annĂ©e 2015, l'armĂ©e malienne, en riposte aux attaques djihadistes dans le Centre, lance pour trois mois l'opĂ©ration Seno (sable, terre, terroir en langue peule) en pays Dogon[764] avec des soldats de l'armĂ©e, des gendarmes et des Ă©lĂ©ments de la Garde nationale[764]. Cette opĂ©ration est une des plus importantes de l'armĂ©e malienne depuis 2013[764].

Dans le cadre de cette opération, l'armée malienne a commencé à s'appuyer pour servir d'éclaireurs à des membres de la confrérie traditionnelle des chasseurs[765], ouvrant la voie à une spirale de violences intercommunautaires. Ainsi, un an plus tard, le chef de la confrérie, Théodore Soumbounou[765], est assassiné par des djihadistes peuls, ce qui suscitera en réaction la création de la milice dogon Dan Na Ambassagou[765].

Guérilla des djihadistes

Des militaires français du 126e régiment d'infanterie et des militaires maliens, le 17 mars 2016.

Le , une embuscade prĂšs de Goundam contre un convoi de vivres fait deux morts et trois blessĂ©s parmi les soldats maliens, quatre assaillants sont tuĂ©s et trois autres blessĂ©s et capturĂ©s. Un paramilitaire est Ă©galement tuĂ© le mĂȘme jour par des djihadistes dans une autre attaque Ă  Dioura[766] - [767] - [768]. La CMA accuse l'armĂ©e malienne d'avoir en reprĂ©sailles assassinĂ© six personnes dans le village de Zenzene et prĂšs du camp militaire de Goundam[769]. Trois gendarmes sont tuĂ©s la nuit du 19 au dans une embuscade prĂšs de Mopti[770]. Quatre soldats maliens sont tuĂ©s le , un par balles prĂšs de Tombouctou et trois autres par l'explosion d'une mine prĂšs de Douentza[771]. Le , un petit groupe de combattants d'AQMI attaque un camp de policiers de la MINUSMA, Ă  l'ancien l'hĂŽtel La Palmeraie Ă  Tombouctou, quatre assaillants sont tuĂ©s, dont un kamikaze, tandis que l'armĂ©e malienne dĂ©plore un officier tuĂ© et trois soldats blessĂ©s[772] - [773] - [774]. Le , l'explosion d'une mine Ă  Mondoro dans la rĂ©gion de Mopti fait trois morts et deux blessĂ©s dans les rangs de l'armĂ©e malienne[775] - [776]. Non loin de lĂ , le , un douanier et deux civils sont tuĂ©s Ă  Hombori par trois hommes armĂ©s[776]. Le matin du , une pluie de roquettes s'abat sur le camp de la MINUSMA Ă  Kidal et un vĂ©hicule conduit par un kamikaze mauritanien se fait exploser, sept soldats guinĂ©ens sont tuĂ©s, dont une femme, et 35 autres Casques bleus sont blessĂ©s, l'attaque est revendiquĂ©e par Ansar Dine[777] - [778] - [779] - [780] - [781] - [782] - [783] - [784] - [785]. Le mĂȘme jour, une embuscade revendiquĂ©e par AQMI entre Tombouctou et Goundam coĂ»te la vie Ă  trois soldats maliens et fait deux blessĂ©s[786] - [787].


Le et le , à Kidal et Tessalit des incidents éclatent au sein de l'armée tchadienne et font quatre morts. Les soldats se plaignent de leurs difficiles conditions de vie, certains n'ayant pas été relevés du front malien depuis 2013[788].

Le soir du , au moins deux djihadistes attaquent l'hĂŽtel de l'EUTM Mali Ă  Bamako, aprĂšs quelques minutes de fusillades avec des soldats tchĂšques, un des assaillants est tuĂ© et l'autre prend la fuite aprĂšs avoir Ă©tĂ© blessĂ©. L'attaque est revendiquĂ©e le lendemain par AQMI[789] - [790] - [791] - [792] - [793]. Le , deux soldats maliens sont tuĂ©s par un engin explosif Ă  Bambara MaoudĂ©[794]. Pendant le mois de mars, les armĂ©es française et malienne mĂšne une opĂ©ration baptisĂ©e « Ossau » dans la rĂ©gion de Gao dans laquelle une dizaine d'insurgĂ©s sont « neutralisĂ©s »[795] - [796] - [797]. Le , Souleymane KeĂŻta, chef d'Ansar Dine dans le sud du Mali, est arrĂȘtĂ© prĂšs de Sokolo par les forces spĂ©ciales des services de renseignements maliens[798]. Cinq autres djihadistes sont arrĂȘtĂ©s par les Maliens le prĂšs de la frontiĂšre mauritanienne[795]. Le , trois soldats français sont tuĂ©s ou mortellement blessĂ©s par l'explosion d'une mine prĂšs de Tessalit[799] - [800] - [801]. Le , des djihadistes attaquent la localitĂ© de Boni ; un assaillant est tuĂ© et cinq autres sont arrĂȘtĂ©s selon des militaires maliens, Ansar Dine revendique l'attaque et affirme avoir tuĂ© cinq soldats maliens[802]. Le , deux soldats maliens sont tuĂ©s dans une embuscade entre Goundam et Acharane[803].

Le , des femmes et des jeunes manifestent à l'aéroport de Kidal contre les forces étrangÚres en dénonçant des arrestations « arbitraires », deux manifestants sont tués par des tirs venus des Casques bleus[804] - [805] - [806] - [807] - [808] - [809].

Le mois de est particuliÚrement meurtrier. Le , des soldats maliens tombent dans une embuscade entre Hombori et Gossi, deux militaires sont tués dont le colonel Salif Baba Daou, chef adjoint de la région militaire de Gao[810] - [811]. La nuit du 13 au , un médecin militaire malien est assassiné à Gao[812]. Le , cinq Casques bleus tchadiens sont tués et trois blessés, dont un mortellement, dans une embuscade tendue prÚs d'Aguel'hoc par des hommes d'Ansar Dine[813] - [814] - [815]. Le soir du , des hommes armés à bord de deux véhicules attaquent un groupe de soldats maliens prÚs de Goundam, ils leur tuent un homme et font quatre blessés[816]. Le , cinq soldats maliens sont tués et quatre blessés par l'explosion d'une mine, suivie d'une embuscade, entre Ansongo et Indelimane[817] - [818]. Le , cinq Casques bleus togolais sont tués, et un autre griÚvement blessé, dans une embuscade entre Ténenkou et Sévaré[819] - [820] - [821] - [822]. La nuit du au 1er juin, une attaque menée par quatre djihadistes de la katiba Al-Mourabitoune d'AQMI vise le camp de la MINUSMA et le service de lutte antimines à Gao, trois assaillants, un Casque bleu chinois et un employé contractuel français sont tués, tandis que 11 travailleurs civils de la MINUSMA, quatre Casques bleus et deux gardes de sécurité maliens sont blessés[823] - [824] - [825] - [826]. Fin mai, l'armée française mÚne des opérations dans les régions de Kidal et Gao[827] - [828]. Dans un communiqué publié le , AQMI reconnait la mort de quatre de ses hommes dans des combats contre les Français[828]. Le , quatre militaires maliens sont tués dans une embuscade tendue par AQMI entre Goundam et Tombouctou[829]. La nuit du au 1er juillet, deux gendarmes sont tués à Ménaka par deux hommes armés[830] - [831]. Le , deux soldats maliens sont tués lors d'un combat à Dinangourou[832], ainsi qu'un chef d'AQMI, le Mauritanien El Arbi Ould Dah, dit Aboubakar Al-Chinguetti[833] - [834].

Le , malgré l'interdiction plusieurs centaines de jeunes manifestent contre la création d'autorités intérimaires prévu par l'Accord d'Alger. Les forces de sécurité maliennes tirent à balles réelles, faisant quatre morts et 31 blessés[835] - [836] - [837] - [838] - [839] - [840].

Le , les djihadistes d'Ansar Dine et des rebelles peuls de l'ANSIPRJ attaquent la ville Nampala. La garnison malienne est mise en déroute, 17 soldats sont tués, 37 blessés et six sont portés disparus. Les assaillants incendient le camp militaire et des bùtiments publics avant de se replier[841] - [842].

Le , quatre hommes de la CMA sont tués par des djihadistes dans l'attaque d'un camp à une trentaine de kilomÚtres au nord de Ber[843] - [844].

Armes saisies le 8 septembre 2016 Ă  Tombouctou par les gendarmes maliens aprĂšs un signalement de la population.

Le , deux soldats maliens sont tuĂ©s et trois blessĂ©s par l'explosion d'une mine prĂšs de Gossi[845]. Le , un vĂ©hicule tchadien saute sur une mine entre Aguel'hoc et AnĂ©fif, faisant un mort et quatre blessĂ©s parmi les Casques bleus[846]. Les 7 et , deux embuscades sont menĂ©es par Ansar Dine contre l'armĂ©e malienne Ă  DiafarabĂ© et Dia, oĂč cinq soldats et un djihadiste sont tuĂ©s[847] - [848]. Le , les djihadistes prennent pendant quelques heures le contrĂŽle de la ville de Boni[849] - [850]. AprĂšs cette attaque, le ministre malien de la DĂ©fense, TiĂ©man Hubert Coulibaly, est limogĂ©[851]. Puis, le , l'armĂ©e malienne lance une offensive dans le centre du pays[852]. Mais, le , trois gardes nationaux sont tuĂ©s et deux blessĂ©s prĂšs de Boni dans une embuscade revendiquĂ©e par l'ANSIPRJ[853]. Le , deux Casques bleus sont tuĂ©s Ă  Aguel'hoc par des tirs de mortier[854]. Le , une embuscade d'Ansar Dine Ă  N'Goma Coura, entre Nampala et Diabaly, fait quatre morts et sept blessĂ©s dans les rangs des soldats maliens[855] - [856] - [857]. Le , un soldat français est mortellement blessĂ© prĂšs d'AbeĂŻbara par l'explosion d'une mine revendiquĂ©e par Ansar Dine[858] - [859]. Le , un Casque bleu togolais est tuĂ© et sept autres soldats sont blessĂ©s dans une embuscade Ă  Bambara MaoudĂ©[860]. La nuit du 6 au , des hommes armĂ©s s'emparent de Banamba et libĂšrent 21 dĂ©tenus de la prison[861] - [862] - [863] - [864]. Le , trois hommes du GATIA sont tuĂ©s dans une embuscade tendue par des hommes d'Ansar Dine Ă  Tisawached, prĂšs de la frontiĂšre algĂ©rienne dans la rĂ©gion de Kidal[865]. Le , cinq soldats maliens sont tuĂ©s dans une embuscade prĂšs de Douentza[866]. La nuit du 5 au , la prison de Niono est attaquĂ©e Ă  son tour par huit hommes d'Ansar Dine qui tuent un gardien et dĂ©livrent et 93 dĂ©tenus[867] - [868] - [861]. En dĂ©cembre, un nouveau groupe djihadiste, Ansarul Islam, apparaĂźt dans la rĂ©gion frontaliĂšre du Mali et du Burkina Faso[869].

Troubles communautaires et insurrections peules dans le centre du Mali

Des troubles communautaires secouent Ă©galement la rĂ©gion de Mopti avec l'Ă©mergence du Front de libĂ©ration du Macina, un groupe mystĂ©rieux Ă  dominante peule[870] - [871]. L'association « Kawral poulakou » (« L'Union des Peuls ») accuse l'armĂ©e malienne d'avoir tuĂ© environ 15 civils peuls pendant le mois d'[872] - [873] - [874]. Cette association, regroupant responsables gouvernementaux, Ă©lus locaux, chefs religieux, associations et notables, avait affirmĂ© le , ĂȘtre parvenue au cours de plusieurs semaines de nĂ©gociations et d'une « campagne de sensibilisation », Ă  convaincre 200 jeunes hommes de quitter les rangs des djihadistes. Il s'agirait selon eux essentiellement de membres du Front de libĂ©ration du Macina dans la rĂ©gion de Mopti[875] - [876] - [877].

Le 1er mai, des affrontements communautaires éclatent dans le centre du Mali, opposant Peuls et Bambaras dans les localités de Koroguiri, Djoura et Maléimana, dans le Cercle de Ténenkou, et faisant 30 à 60 morts. Les miliciens bambaras affirment avoir affronté des djihadistes liés au Front de libération du Macina, tandis que les Peuls dénoncent des amalgames. Le calme revient au bout de quelques jours[878] - [879] - [880] - [881] - [882] - [883].

Des affrontements communautaires opposent Ă©galement des Peuls de Ganda Izo Ă  des Touaregs imghad du GATIA. Le , un incident entre les deux groupes Ă  Ndaki, dans la commune de Gossi, fait trois morts[884] - [885]. La nuit du 11 au , de nouveaux combats ont lieu Ă  Gandamia et dans le village de Tiofol Ngoradji[886]. Le , des responsables des deux groupes se rencontrent Ă  Bamako pour faire la paix[887] - [888] - [889].

Le , 18 civils sont tués et 44 blessés dans des affrontements entre Bambaras et Markas dans le cercle de Djenné[890]. Entre le et le , six autres civils sont tués dans des combats entre Bambaras et Peuls dans la région de Mopti[890].

Le , une milice d'autodéfense peule est fondée : l'Alliance nationale pour la sauvegarde de l'identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), qui tout en s'opposant au djihadisme et à l'indépendantisme affirme que son « premier ennemi sur le terrain est l'armée malienne »[19]. Quelques mois plus tard, en novembre, elle annonce cependant déposer les armes et s'inscrire dans le processus de paix[891] - [892]. Un autre groupe peul, le Mouvement pour la défense de la patrie (MDP), est formé en juin, mais il intÚgre quant à lui la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d'Alger[893] - [877].

Rupture des « pactes d'honneur »

Les 1er et , entre plusieurs centaines et un millier d'hommes du GATIA menés par Ag Gamou entrent à Kidal avec le « consentement » de la CMA. Des tensions ont cependant lieu, certains membres de la CMA dénonçant une démonstration de force du GATIA, mais le un accord est conclu entre les deux factions et le GATIA s'engage à alléger son dispositif militaire à Kidal. Certains combattants se retirent vers Gao ou Ménaka dans les jours qui suivent[705] - [894] - [895] - [896] - [897] - [898] - [899] - [900] - [901].

Des affrontements éclatent aussi entre deux tribus touarÚgues, les Daoussahak et les Ibogaletane, à Inékar, à 50 kilomÚtres à l'ouest de Ménaka, aprÚs l'assassinat le d'un vieux chef. Du 16 au , les combats font une dizaine de morts[902] - [903] - [904] - [905]. Le , les dirigeants des deux communautés annoncent à Bamako un accord de cessation des hostilités[904].

En juin, la situation se dĂ©grade Ă  Kidal entre les Touaregs imghad du GATIA et les Ifoghas du HCUA en lutte d'influence pour la gestion administrative et sĂ©curitaire de la ville. Le , les combats Ă©clatent entre les deux groupes, faisant plusieurs dizaines de morts. Le GATIA se retire de la ville le 22[906] - [907] - [908]. Le , le GATIA et la CMA s'affrontent Ă  nouveau Ă  EdjerĂšre, Ă  65 kilomĂštres au nord-est de Kidal, faisant de nouvelles victimes dans les deux camps[909] - [845] - [910] - [911]. Les combats reprennent au mĂȘme endroit les 9 et [912] - [913] - [914] - [915]. Le , un nouvel accrochage Ă  Intachdayte, Ă  85 kilomĂštres au nord-est de Kidal, fait une dizaine de morts[916] - [917]. AprĂšs avoir Ă©chouĂ© Ă  prendre Kidal, le GATIA cherche alors Ă  isoler la ville en prenant d'autres localitĂ©s de la rĂ©gion et en coupant les axes routiers, il prend ainsi sans rencontrer de rĂ©sistance le contrĂŽle de In Khalil et Inekabawatane[918] - [919] - [920] - [921] - [922]. Le la mĂ©diation internationale exige la fin des affrontements et menace les belligĂ©rants de sanctions[923] - [921] - [924] - [925]. Mais en dĂ©cembre, des escarmouches entre la CMA et la Plateforme sont encore signalĂ©es[926]. À cette pĂ©riode, les relations entre l'armĂ©e française et les groupes de la CMA se tendent Ă©galement[927].

En , une partie de forces de la CMA font scission dans la région de Ménaka et fondent le Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA), qui sans vouloir rompre avec la CMA, se montre plus conciliant avec le GATIA[928] - [929] - [930]. En octobre, un autre groupe, le CongrÚs pour la justice dans l'Azawad (CJA), est fondé pour représenter la tribu touarÚgue des Kel Ansar, il ne se déclare pas en guerre contre le gouvernement malien et affirme vouloir intégrer le processus de paix[931].

Formation du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans et poursuite des attaques djihadistes

Des rebelles de la CMA à Ber, lors d'une réunion avec des représentants de l'ONU, en janvier 2017.

En , les attaques se succĂšdent, faisant plus de 100 morts[932]. Le , cinq soldats maliens sont tuĂ©s par l'explosion d'une mine entre SĂ©gou et Mopti[933]. Le , un kamikaze se fait exploser dans un camp militaire Ă  Gao, au milieu de combattants des groupes armĂ©s de la CMA et de la Plateforme, qui s'Ă©taient rĂ©unis pour mener des patrouilles mixtes dans le cadre MĂ©canisme opĂ©rationnel de coordination (MOC), convenu lors de l'accord d'Alger. RevendiquĂ© par AQMI, l'attentat fait 54 Ă  77 morts et une centaine de blessĂ©s, soit le bilan de plus lourd de l'histoire du Mali[934] - [935]. Le mĂȘme jour de l'attentat de Gao, trois soldats maliens sont tuĂ©s Ă  Goundam et le maire de Boni est assassinĂ©[932] - [936] - [937]. Le , le GATIA affirme qu'un de ses dĂ©tachements a Ă©tĂ© attaquĂ© par la CMA prĂšs de Tin-Essako et que 14 de ses hommes ont Ă©tĂ© tuĂ©s[938] - [939] - [940] - [941]. La CMA dĂ©ment et affirme n'avoir menĂ© aucune attaque[939]. Le , trois soldats maliens sont tuĂ©s par l'explosion d'une mine entre Gossi et Gao[940]. Le un Casque bleu tchadien est tuĂ© par des tirs de mortier Ă  Aguel'hoc[942] - [943]. Le , le maire de Mondoro est assassinĂ© Ă  son tour[937]. Le , un gendarme et un civil sont tuĂ©s Ă  TĂ©nenkou[944]. Le , une patrouille de l'armĂ©e malienne est attaquĂ©e Ă  MĂ©naka, quatre soldats sont tuĂ©s et huit blessĂ©s[945]. La nuit du 4 au , une attaque Ă  Madina Coura, prĂšs de Mopti, fait quatre morts parmi les gendarmes[944]. Dans la nuit du 19 au , prĂšs de Boghassa, quatre djihadistes sont tuĂ©s par les Français et six tonnes de munitions et d'explosifs sont rĂ©cupĂ©rĂ©es[946] - [947].

Casques bleus néerlandais à Gao le .

Le , Ansar Dine, AQMI au Sahara, la katiba Al-Mourabitoune et la katiba Macina annoncent leur union au sein d'une seule structure ; le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans (GSIM) — ou Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimine (JNIM) — sous la direction de Iyad Ag Ghali[948] - [949]. Le , les djihadistes du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans tuent onze militaires maliens dans une attaque Ă  Boulkessi, prĂšs de la frontiĂšre avec le Burkina Faso[950] - [951]. La nuit du 25 au , au moins deux ou trois soldats sont tuĂ©s dans une attaque djihadiste Ă  Almoustarat[952] - [953]. Le , le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans attaque une nouvelle fois Boulkessi et tue deux gendarmes et un civil[954] - [955].

Entre le et le , une opĂ©ration baptisĂ©e « Panga » est menĂ©e par 1 300 soldats maliens, burkinabĂ©s et français dans la forĂȘt de FoulsarĂ©, aussi appelĂ©e forĂȘt de Fhero, Ă  la frontiĂšre entre le Mali et le Burkina Faso[956]. Le , un soldat français est tuĂ© dans un accrochage avec des hommes du GSIM[957] - [958] - [959] - [960] - [961] - [962] - [963]. En douze jours de fouilles, deux djihadistes sont tuĂ©s, huit faits prisonniers, et entre plusieurs dizaines et 200 suspects sont arrĂȘtĂ©s[956] - [964] - [965].

Le , une attaque djihadiste contre le MAA loyaliste fait deux morts et six blessés à Anéfis[966]. Le , le quartier-général du CJA est attaqué à son tour à Gargando, quatre combattants touaregs et un civil trouvent la mort[967].

Un hélicoptÚre allemand NH90 à Tombouctou en mars 2017.

Le , le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans attaque Gourma-Rharous[968]. Les djihadistes tuent cinq militaires, s'emparent de pick-up et de matĂ©riel militaire, puis ils se replient[968]. Mais ils sont interceptĂ©s peu aprĂšs par les troupes françaises qui leur tuent une dizaine d'hommes[968]. Les 29 et , l'armĂ©e française mĂšne une nouvelle opĂ©ration, baptisĂ©e « Bayard », dans la forĂȘt de FouslarĂ© au cours de laquelle une vingtaine djihadistes sont mis hors combat[969]. Le , un convoi de l'armĂ©e malienne tombe dans une embuscade entre Nampala et Dogofry, neuf soldats sont tuĂ©s et cinq blessĂ©s[970]. Le , sept militaires maliens sont tuĂ©s et 17 autres blessĂ©s par un vĂ©hicule piĂ©gĂ© et des tirs de roquettes dans le village d'Almoustrat[971] - [972]. Le , un Casque bleu libĂ©rien est tuĂ© par des obus tirĂ©s contre le camp militaire Ă  Tombouctou[973]. Le , deux Casques bleus tchadiens sont tuĂ©s dans une embuscade lors d'une patrouille prĂšs d'Aguel'hoc[974]. Dans la nuit du 30 au , l'armĂ©e française mĂšne une attaque dans la forĂȘt de Serma et tue une vingtaine de djihadistes[975] - [976].

Le , six soldats sont tuĂ©s et plusieurs vĂ©hicules enlevĂ©s par l'État islamique dans une attaque Ă  Abala, au Niger[977]. Les assaillants se replient ensuite au Mali, mais ils y sont attaquĂ©s par l'armĂ©e malienne, l'armĂ©e française et les miliciens touaregs du GATIA et du MSA : quinze d'entre-eux sont tuĂ©s[978] - [979]. En rĂ©ponse Adnane Abou Walid al-Sahraoui, le chef de l'EI au Sahel, accuse dans une missive les Touaregs imghad et daoussahak d'ĂȘtre les complices de la France et du Niger, et menace particuliĂšrement les chefs du MSA et du GATIA : Moussa Ag Acharatoumane et El Hadj Ag Gamou[979].

Soldat malien déposé par un hélicoptÚre français Puma lors d'une opération au nord-est de Gao, en juin 2017.

Le 1er juin, un convoi de l'armée malienne tombe dans une nouvelle embuscade entre Diabaly et Nampala, prÚs du village de Tikerefinadji : trois soldats sont tués et trois blessés selon le ministÚre de la Défense, tandis que le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans revendique l'attaque, affirmant avoir tué neuf militaires contre deux morts dans ses rangs[980] - [981]. Le , quatre Casques bleus guinéens sont tués dans une embuscade à Kidal[982] - [983] - [984] - [985]. Le , un militaire malien est tué par une mine prÚs d'Ansongo[986]. Le , au moins cinq soldats maliens sont tués, huit blessés, et plusieurs autres portés disparus dans une attaque à Bintagoungou[987] - [988]. Dans la nuit du 17 au , un soldat français est tué accidentellement dans la région d'Almoustarat[989]. Le , un centre de villégiature est attaqué prÚs de Bamako : trois civils, deux militaires et quatre terroristes sont tués dans cet attentat revendiqué par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans[990].

Le , une centaine de djihadistes occupent la ville de DialloubĂ©[991]. Dans la nuit du 8 au , les forces maliennes repoussent l'attaque d'une dizaine hommes armĂ©s Ă  moto contre les postes de gendarmerie, de police et de douane Ă  BĂ©nĂ©na[992]. Le , huit militaires maliens sont tuĂ©s, dont certains victimes d'exĂ©cutions sommaires, lors d'une embuscade contre un convoi Ă  Inkadogotane, Ă  une soixantaine de kilomĂštres au sud de MĂ©naka[993]. Le lendemain, les troupes françaises et maliennes mĂšnent une attaque contre deux vĂ©hicules repĂ©rĂ©s au nord de Gao : une douzaine de djihadistes sont abattus et un autre est capturĂ©. Le , au moins quatre civils touaregs de la tribu des Imghads, dont un enfant, sont assassinĂ©s Ă  Intessikite, Ă  une quarantaine de kilomĂštres de la ville de MĂ©naka, par des hommes suspectĂ©s de faire partie de l'État islamique dans le Grand Sahara[994]. Le , un hĂ©licoptĂšre Tigre s'Ă©crase accidentellement prĂšs de Tabankort, au nord de Gao, entraĂźnant la mort des deux Casques bleus allemands prĂ©sents Ă  l'intĂ©rieur[995].

Le , un camp est attaquĂ© Ă  Douentza : un soldat malien et un Casque bleu togolais sont tuĂ©s, ainsi que deux assaillants[996] - [997]. Le mĂȘme jour, une autre attaque est menĂ©e contre la MINUSMA Ă  Tombouctou : cinq gardes et un gendarme maliens, un agent civil contractuel de la MINUSMA et six djihadistes sont tuĂ©s[998] - [999] - [997].

Le , deux djihadistes sont tués par des soldats français à Ndaki, dans la région de Gao[1000]. Le , deux gardes nationaux maliens sont abattus, un troisiÚme blessé et un quatriÚme porté disparu dans une embuscade prÚs de Ménaka[1000]. Le , un garde national est tué dans une embuscade entre Ansongo et Ménaka, tandis qu'à Kidal une dizaine d'obus s'abattent sur le camp de la MINUSMA et des Casques bleus se retrouvent pris sous le feu d'hommes armés[1001]. Le , trois Casques bleus bangladais sont tués et cinq blessés par l'explosion d'un engin explosif sur la route entre Gao et Anéfif[1002] - [1003].

À l'automne 2017, des combats ont Ă©galement lieu dans la rĂ©gion de MĂ©naka entre le MSA et un groupe non-identifiĂ©. Le , un poste du MSA est attaquĂ© Ă  Tamalate, au sud-est de MĂ©naka : le groupe touareg dĂ©plore deux tuĂ©s et revendique la mort de cinq assaillants, plus des prisonniers[1004] - [1005] - [1006]. Le , une nouvelle attaque est menĂ©e Ă  Tankademi : le MSA compte deux morts et deux blessĂ©s et affirme avoir abattu une quinzaine d'assaillants[1007] - [1008].

Dans la nuit du 23 au , l'armée française mÚne un raid contre un groupe de djihadistes à Tin Biden, prÚs d'Abeïbara : elle revendique la mort de quinze djihadistes, mais le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans publie peu aprÚs un communiqué dans lequel il affirme que seulement trois de ses hommes sont morts, mais que onze soldats maliens retenus prisonniers ont été tués par les bombardements français ; ce que l'armée française dément à son tour[1009] - [1010].

Camions détruits à Soumpi le 25 octobre 2017.

Deux soldats maliens sont tués et un blessé dans une attaque contre le village de Soumpi, prÚs de Niafunké, dans la nuit du 24 au [1011]. Plusieurs camions de la société Sogea-Satom, destinés à la construction d'une route entre Tombouctou et Niono, sont détruits dans l'attaque[1012]. Le , quatre soldats tchadiens sont tués ou mortellement blessés par des mines prÚs d'Aguel'hoc[1013] - [1014]. Le , cinq soldats maliens sont tués par l'explosion d'une mine prÚs de Ténenkou[1015].

Le 1er novembre, le G5 Sahel lance sa premiĂšre opĂ©ration militaire — baptisĂ©e Hawbi — plusieurs centaines de soldats maliens, burkinabĂ©s, nigĂ©riens et français effectuent une dĂ©monstration de force dans la rĂ©gion de N'Tillit[1016] - [1017] - [1018] - [1019].

Le , plusieurs attaques sont menées par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans : quatre transporteurs civils de la MINUSMA, deux djihadistes et un garde national malien sont tués dans une embuscade prÚs de Konna ; quatre civils sont tués par l'explosion d'une mine prÚs de Gao ; un garde national et un gendarme sont tués à Gossi ; et un notable de la localité de Fatoma est assassiné, deux jours aprÚs la visite d'une délégation gouvernementale conduite par le Premier ministre[1020] - [1021]. Le , trois Casques bleus nigériens et un soldat malien trouvent la mort dans une embuscade à Indelimane, entre Ansongo et Ménaka, tandis qu'un Casque bleu burkinabé est tué prÚs de Douentza[1022] - [1023]. Le , quatre attaques sont menées contre la MINUSMA en pleine ville de Kidal ; elles sont repoussées mais un Casque bleu guinéen est mortellement touché[1024] - [1025]. Le , l'armée malienne annonce avoir repoussé une attaque prÚs de Niono et abattu cinq assaillants contre la perte d'un homme dans ses rangs[1026]. Le , trois soldats maliens sont tués par l'explosion d'une mine dans la zone de Boulikessi, prÚs de la frontiÚre avec le Burkina Faso[1027].

Mise en place des patrouilles mixtes et des autorités intérimaires

RetardĂ©es Ă  plusieurs reprises, des mesures prĂ©vues par l'Accord d'Alger commencent Ă  ĂȘtre appliquĂ©es. Les premiĂšres patrouilles mixtes du MĂ©canisme opĂ©rationnel de coordination (MOC) — regroupant anciens rebelles, miliciens loyalistes et soldats maliens — ont lieu Ă  Gao le [1028]. DĂ©but mars, aprĂšs un an et demi de tractations, les « autoritĂ©s intĂ©rimaires » commencent Ă  ĂȘtre mises en place Ă  MĂ©naka, Gao, Tombouctou et Kidal[1029] - [1030]. Cependant certains groupes armĂ©s ne sont pas satisfaits et estiment ne pas ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s[1029]. Ainsi Ă  Gao, les hommes de Ganda Izo prennent le contrĂŽle de l'assemblĂ©e pendant trois jours[1029] - [1031]. Puis Ă  Tombouctou, des forces du CJA et du MAA encerclent la ville Ă  partir du pour s'opposer Ă  la mise en place des autoritĂ©s intĂ©rimaires tant que des reprĂ©sentants de leur mouvement n'y sont pas intĂ©grĂ©s ; des Ă©changes de tirs ont lieu le , faisant quelques morts[1032] - [1033] - [1034] - [1035] - [1036] - [1037] - [1038] - [1039] - [1040]. Les autoritĂ©s intĂ©rimaires sont finalement installĂ©es Ă  Kidal, Gao et MĂ©naka, mais la situation reste incertaine pendant plusieurs semaines Ă  Tombouctou et Taoudeni[1041]. Le , le CJA annonce avoir obtenu un accord et retire ses troupes de Tombouctou[1042] - [1043]. Les autoritĂ©s intĂ©rimaires sont alors installĂ©es dans les cinq rĂ©gions du Nord[1043] - [1044] - [1045]. Elles sont chargĂ©es de veiller Ă  la tenue des Ă©lections rĂ©gionales et communales de juillet, de fournir aux habitants les services sociaux de base et d'assurer le retour des dĂ©placĂ©s et des rĂ©fugiĂ©s[1041].

Conflit entre le CMA et le GATIA

Le , des combats Ă©clatent Ă  Banguel, prĂšs de Gourma-Rharous, entre les hommes du GATIA et ceux de Ganda Koy, faisant un mort chez les premiers, quatre chez les seconds[970].

DĂ©but juin, de nouvelles violences Ă©clatent dans la rĂ©gion de Kidal entre Touaregs idnanes de la CMA et Touaregs imghads du GATIA, faisant environ 10 Ă  30 morts[1046] - [1047] - [1048] - [1049] - [1050]. Des exĂ©cutions sommaires sont commises[1051] - [1052]. Le , un nouvel affrontement entre des hommes de la CMA et du GATIA fait au moins trois morts au sud d'Aguel'hoc[1053] - [1054]. Le , la CMA s'empare d'AnĂ©fis[1055] - [1056] - [1057] - [1058] - [1059]. Le , elle prend d'assaut le village de Takellote au sud de Kidal et chasse le GATIA qui perd plusieurs dizaines d'hommes et l'une de ses plus importantes positions dans la rĂ©gion[1060] - [1061] - [1062] - [1063]. Le , le GATIA abandonne Inafarak, prĂšs d'In Khalil, et se replie vers la rĂ©gion de Gao[1060] Le , les troupes de la CMA poussent plus au sud et entrent dans la ville de MĂ©naka, sans rencontrer de rĂ©sistance de la part du MSA et de l'armĂ©e malienne qui restent sur place, ni du GATIA qui bat en retraite[1064] - [1065] - [1066] - [1067]. Une trĂȘve est finalement conclue le entre la CMA et le GATIA[1068]. Le , un gouverneur reprĂ©sentant l'État malien revient Ă  Kidal pour la premiĂšre fois depuis [1069]. Le , un accord de cessez-le-feu est signĂ© entre la CMA et la Plateforme[1070] - [1071]. Cependant en octobre, un rapport de l'ONU dĂ©plore que « presque aucun progrĂšs n'a Ă©tĂ© fait dans l'application de l'accord de paix » au cours de l'annĂ©e[1072] - [1073].

Affrontements intercommunautaires dans le centre du Mali

En fĂ©vrier et , des affrontements intercommunautaires reprennent entre chasseurs dozos et Ă©leveurs peuls. Selon Human Rights Watch, le , un commerçant bambara est assassinĂ© par deux combattants peuls dans le village de Diawaribougou, prĂšs de Macina[937]. Une centaine de chasseurs dozos bambaras mĂšnent alors des actions de reprĂ©sailles contre les Peuls qui font au moins 20 Ă  30 morts, dont des enfants, certaines victimes sont brĂ»lĂ©es vives[937] - [1074] - [1075] - [1076] - [1077]. Puis le , neuf commerçants bozos et bambaras sont exĂ©cutĂ©s par des Peuls[937]. Vers le , trois Ă©leveurs peuls sont tuĂ©s par des dozos[937]. Le , dix dozos sont tuĂ©s et treize blessĂ©s dans une embuscade prĂšs de Diabaly[937]. Le , des affrontements entre chasseurs dozos et Ă©leveurs peuls prĂšs de Diabaly font encore au moins huit morts et treize blessĂ©s[1078].

Le , de violents affrontements Ă©clatent entre Peuls et Dogons dans les environs de la localitĂ© de Dioungani[1079]. À la date du , les combats auraient fait au moins 32 morts[1079].

Difficultés dans l'application de l'accord de paix

Le , le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies hausse le ton contre l'État malien et critique sa lenteur dans la mise en Ɠuvre de l'accord de paix d'Alger ; il menace alors pour la premiĂšre fois Bamako de sanctions en cas de nouveau retard[1080] - [1081]. Le , le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies AntĂłnio Guterres rend public un rapport dans lequel il juge la situation « extrĂȘmement prĂ©occupante [...] en particulier dans les rĂ©gions de Mopti et de SĂ©gou, oĂč il y a eu davantage d'actes terroristes que dans l'ensemble des cinq rĂ©gions du nord. [...] C'est lĂ , dorĂ©navant, que se joue l'avenir du Mali. Il faut sĂ©curiser cette zone dans les prochains mois »[1081].

Au cours de l'année 2018, les troupes françaises de la force Barkhane reçoivent quelques renforts venus d'Europe. Ainsi en , le Royaume-Uni déploie au Mali trois hélicoptÚres CH-47 Chinook et 90 hommes de la Royal Air Force[1082]. Puis en , une cinquantaine de soldats estoniens sont déployés à leur tour à Gao[1083] - [1084] - [1085].

Pendant ce temps, les attaques djihadistes se poursuivent sans faiblir[1086] - [1087] - [1088]. Les combats ont lieu principalement dans deux zones : à l'est dans la région de Ménaka, et au centre dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao.

Flambée de violence dans la région de Ménaka

En 2018, une flambĂ©e de violence a lieu au sud de MĂ©naka et dans le Liptako, aussi appelĂ©e la zone des trois frontiĂšres, sur les limites du Mali, du Niger, et du Burkina Faso[1089] - [1090]. Les affrontements dans cette rĂ©gion opposent principalement des milices touarĂšgues du MSA et du GATIA, parfois appuyĂ©s par les forces maliennes et françaises, aux djihadistes de l'État islamique dans le Grand Sahara.

Le , un poste du GATIA est attaquĂ© Ă  AndĂ©ramboukane : trois Ă  quatre combattants touaregs sont tuĂ©s et un blessĂ© par au moins huit hommes armĂ©s probablement affiliĂ©s Ă  l'État islamique dans le Grand Sahara ou au HCUA[1091] - [1092]. Le , un convoi français est attaquĂ© par un kamikaze au volant d'un vĂ©hicule piĂ©gĂ© entre Indelimane et MĂ©naka : trois soldats sont blessĂ©s[1093]. Le , cinq soldats maliens sont tuĂ©s dans une attaque contre le camp militaire de MĂ©naka[1094] - [1095]. Les 2 et , des violences ont lieu Ă  Inwelane, dans la commune de Talataye oĂč quatre civils sont assassinĂ©s par des djihadistes, tandis qu'au moins trois combattants de l'État islamique dans le Grand Sahara et un homme du MSA sont tuĂ©s dans des combats[1096] - [1097] - [1098] - [1099] - [1100] - [1101]. AprĂšs cette tuerie, le MSA et le GATIA lancent une offensive contre l'État islamique[1102] - [1101]. À cette pĂ©riode, l'armĂ©e française, l'armĂ©e malienne, le MSA et le GATIA commencent Ă©galement Ă  coopĂ©rer et Ă  mener des opĂ©rations communes contre les djihadistes[1089]. Le , des affrontements opposent le GATIA et le MSA Ă  des hommes armĂ©s Ă  Intameda, Ă  l'ouest de MĂ©naka : les premiers revendiquent la mort d'une dizaine de « bandits » contre deux blessĂ©s dans leurs rangs[1103] - [1104] - [1105]. Le mĂȘme jour, Ă  une centaine de kilomĂštres Ă  l'est de Gao, des notables d'un village sont assassinĂ©s par des hommes de l'État islamique dans le Grand Sahara ; des hĂ©licoptĂšres français mĂšnent ensuite un raid au cours duquel une dizaine de djihadistes sont tuĂ©s[1106] - [1107] - [1108] - [1109]. Le , un blindĂ© français saute sur une mine entre Gao et MĂ©naka : deux soldats sont tuĂ©s et un autre est blessĂ©[1110]. Le lendemain, l'armĂ©e française dĂ©bute des opĂ©rations prĂšs de la frontiĂšre nigĂ©rienne en coopĂ©ration avec des combattants touaregs du GATIA et du MSA ; au moins six djihadistes de l'État islamique sont faits prisonniers la premiĂšre journĂ©e[1111] - [1112] - [1113]. Adnane Abou Walid al-Sahraoui est ciblĂ©, mais il parvient de peu Ă  s'Ă©chapper[1114]. La zone est ratissĂ©e jusqu'au [1109]. Du 9 au , l'armĂ©e française, l'armĂ©e malienne et les Touaregs mĂšnent deux autres opĂ©rations dans la rĂ©gion, l'une au sud d'Indelimane et l'autre au sud de MĂ©naka : selon l'armĂ©e française trois campements logistiques sont dĂ©couverts et une dizaine de djihadistes sont « neutralisĂ©s »[1115] - [1109] - [1116]. Le , l'armĂ©e française affirme que 60 djihadistes ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou faits prisonniers en un mois[1109] - [1117] - [1118]. Le , une nouvelle opĂ©ration est lancĂ©e par l'armĂ©e française, l'armĂ©e malienne, le MSA et le GATIA[1119] - [1120] - [1121]. Le 1er avril, ces forces tombent dans une embuscade tendue par une soixantaine de combattants de l'État islamique dans le Grand Sahara et du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans prĂšs d'Akabar[1119]. L'attaque est repoussĂ©e et une trentaine de djihadistes trouvent la mort lors des combats[1119].

Les violences ont cependant un caractĂšre en partie communautaire, le MSA et le GATIA Ă©tant principalement composĂ©s de Touaregs, tandis que les combattants de l'État islamique dans le Grand Sahara sont en majoritĂ© des Peuls[1089]. Plusieurs responsables peuls, dont le chef de la milice Ganda Izo, accusent alors le MSA et le GATIA d'exactions contre les membres de leur communautĂ©[1122] - [1089]. En , la MINUSMA accuse les mouvements armĂ©s d'avoir exĂ©cutĂ© sommairement 95 personnes dans la rĂ©gion de MĂ©naka et de s'ĂȘtre rendus coupables de pillages et de dĂ©placements forcĂ©s[1122] - [1101] - [1123]. Le , 16 nomades touaregs sont massacrĂ©s par des Peuls dans le village de Tchigin Bawel[1124]. Cependant Ă  la mĂȘme pĂ©riode, le commandant en chef de la force Barkhane, le gĂ©nĂ©ral Bruno Guibert, dĂ©clare que les violences et les attaques ont fortement diminuĂ© dans la rĂ©gion de MĂ©naka[1089]. Mais quelques jours plus tard, les 26 et , des djihadistes de l'État islamique dans le Grand Sahara attaquent deux campements touaregs prĂšs d'AndĂ©ramboukane et massacrent 47 civils[1125]. Le 1er mai, deux autres massacres sont commis prĂšs de MĂ©naka dans les villages de TindinbawĂ©n et Taylalene selon les GATIA et le MSA, qui affirment que 17 civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s et que certaines personnes sont mortes brĂ»lĂ©es vives dans leurs maisons[1126] - [1127]. De leur cĂŽtĂ©, les communautĂ©s peules, et particuliĂšrement celles de la rĂ©gion de TillabĂ©ri, au Niger, dĂ©noncent des amalgames et des rĂšglements de comptes et accusent Ă©galement le GATIA et le MSA d'attaques ayant causĂ© la mort de dizaines de civils entre fin mars et fin avril[1127]. Le , 17 civils peuls sont tuĂ©s, dont onze dans une mosquĂ©e, lors d'une attaque menĂ©e par des hommes armĂ©s dans le hameau d'Aghay, dans la rĂ©gion de TillabĂ©ri au Niger[1128] - [1124]. Le , une attaque menĂ©e par de prĂ©sumĂ©s membres de l'État islamique dans le Grand Sahara contre un poste du MSA Ă  Talataye fait une vingtaine de morts parmi les combattants et les civils[1129]. Du 1er au , des combats entre la coalition MSA-GATIA et l'État islamique ont lieu prĂšs de MĂ©naka, faisant trois morts chez les premiers et six chez les seconds[1130] - [1131]. Le 1er juillet, quatre combattants du MSA sont tuĂ©s et trois blessĂ©s Ă  Talataye aprĂšs que leur vĂ©hicule ait sautĂ© sur une mine[1132]. Le , environ 12 Ă  14 habitants du village d'Injagalane, prĂšs de MĂ©naka, sont tuĂ©s par balles par des hommes suspectĂ©s d'ĂȘtre affiliĂ©s Ă  l'État islamique dans le Grand Sahara[1133] - [1134]. De leur cĂŽtĂ©, le GATIA et le MSA affirment avoir affrontĂ© l'État islamique dans le Grand Sahara, prĂšs de Tamkoutat le , Inghalamane le 11 et Tintihidjrene le 18 ; les deux groupes dĂ©clarent que ces trois combats ont fait six morts dans leurs rangs contre 18 du cĂŽtĂ© des djihadistes[1135] - [1136]. Le , Mohamed Ag Almouner, dit « Tinka », un chef de l'État islamique dans le Grand Sahara, est tuĂ© par les Français dans la rĂ©gion de MĂ©naka[1137] - [1138]. Le , deux membres du MSA sont tuĂ©s et trois blessĂ©s par l'explosion d'une mine Ă  Tidinbawen, Ă  une cinquantaine de kilomĂštres au sud d'Indelimane[1139]. Le , 27 civils touaregs de la fraction des Ibogolitans ou des Idourfan sont exĂ©cutĂ©s sommairement par des hommes armĂ©s prĂšs d'Inekar, Ă  45 kilomĂštres Ă  l'ouest de MĂ©naka[1140] - [1141] - [1142] - [1143]. Les 28 et , 22 Ă  25 civils touaregs de la communautĂ© idarfan sont encore massacrĂ©s par des hommes armĂ©s dans le village d'Amalaou-laou, prĂšs d'Ansongo[1144] - [1145] - [1146] - [1147]. Dans la nuit du 11 au , Ă  Tinabaw et Tabangout-Tissalatatene, au sud de MĂ©naka, 43 Ă  47 civils touaregs sont encore massacrĂ©s par des hommes armĂ©s suspectĂ©s de faire partie de l'État islamique dans le Grand Sahara[1148] - [1149]. Le , une nouvelle attaque de l'État islamique contre des civils suivie d'un accrochage avec les hommes du MSA fait une vingtaine de morts Ă  Abanguilou, prĂšs d'AndĂ©ramboukane[1150]. Le mĂȘme jour, dans la soirĂ©e, six djihadistes Ă  motos sont tuĂ©s par une frappe aĂ©rienne française prĂšs de la frontiĂšre avec le Niger[1151]. Le soir du une attaque contre des civils touaregs et des combattants du MSA Ă  Taghatert et Inekar-ouest, prĂšs de MĂ©naka, fait au moins 37 morts[1152].

Opérations dans la région de Kidal

Le , au nord de la région de Kidal, les Français attaquent un groupe de djihadistes dans l'oued d'Inaghalawass, entre Boghassa et Tin Zaouatine : 23 sont tués ou faits prisonniers, dont les chefs Abou Hassan al-Ansari et Malick Ag Wanasnat[1153] - [1154].

Le , deux Casques bleus tchadiens sont tués et dix blessés par des tirs de mortiers contre le camp de la MINUSMA à Kidal[1155] - [1156] - [1157].

Attaques djihadistes dans le centre du Mali

Le , un vĂ©hicule civil saute sur une mine prĂšs de la ville de Boni et ses 24 occupants, dont des femmes et des enfants, sont tuĂ©s[1158]. Le mĂȘme jour, la ville de Youwarou est attaquĂ©e : sept djihadistes et deux soldats maliens trouvent la mort dans l'affrontement[1159]. Le , les djihadistes s'emparent du camp militaire de Soumpi et abattent 14 soldats maliens[1160]. À Gossi, deux gardes nationaux sont abattus dans la nuit du 4 au [1161]. Le , cinq civils sont tuĂ©s et 18 blessĂ©s par l'explosion d'un mine au passage d'un vĂ©hicule entre DĂ©ra et Konna[1162]. Le , six soldats maliens sont tuĂ©s par l'explosion d'un engin explosif Ă  Dioura, prĂšs de KarĂ©ri[1163]. Le 28, quatre Casques bleus bangladais sont tuĂ©s Ă  leur tour par l'explosion d'une mine entre Boni et Douentza[1163] - [1164]. Le , une trentaine de djihadistes dĂ©truisent le chantier de construction d'un barrage, prĂšs de DjennĂ©[1165]. Le mĂȘme jour, l'armĂ©e malienne s'empare d'une base djihadiste Ă  DialloubĂ© : environ dix combattants sont tuĂ©s ou faits prisonniers et quatre soldats maliens sont tuĂ©s par l'explosion d'une mine[1166] - [1167]. Le , deux djihadistes sont tuĂ©s dans une attaque contre un hĂŽtel Ă  Bandiagara[1168]. Le , un vĂ©hicule du GSIM est interceptĂ© par les Français prĂšs du village de TĂ©kroumĂ©, au nord de Tombouctou : deux djihadistes sont tuĂ©s, dont un chef, SaĂŻd Dagdag dit Abdourahmane al-Maghrebi, et un autre est fait prisonnier[1120] - [1169]. Le , un Casque bleu nigĂ©rien est tuĂ© par balles Ă  Gao[1170]. Le , cinq djihadistes sont abattus par les Français au nord de Tombouctou[1171].

Le , le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans attaque le camp de la MINUSMA à Tombouctou avec trois véhicules kamikazes[1172]. L'assaut est cependant repoussés par les Casques bleus et les soldats français, qui abattent au moins quinze djihadistes[1172].

Le , l'armĂ©e malienne mĂšne une opĂ©ration dans la forĂȘt de Tina, prĂšs de TĂ©nenkou, et revendique la mort de quinze djihadistes[1173]. Le , environ 12 civils sont tuĂ©s par l'armĂ©e malienne Ă  Boulikessi, prĂšs de la frontiĂšre avec le Burkina Faso[1174] - [1175] - [1176] - [1177]. Le , une attaque djihadiste est repoussĂ©e Ă  Boni : trois soldats maliens et une dizaine d'assaillants sont tuĂ©s[1178]. Le mĂȘme jour, trois soldats maliens sont tuĂ©s et trois blessĂ©s dans une embuscade Ă  Kadial, au nord-ouest de Mopti[1179]. Le , l'armĂ©e malienne dĂ©clare avoir « neutralisĂ© » dix terroristes Ă  KarakindĂ©, dans la rĂ©gion de Mopti[1180].

Un VBCI en feu aprĂšs un attentat djihadiste Ă  Gao le 1er juillet 2018.

Le , une quinzaine de djihadistes sont tués par les troupes françaises et maliennes à Inabelbel, au sud-est de Tombouctou[1181]. Le , le quartier-général du G5 Sahel à Sévaré est attaqué par un commando de six djihadistes : deux des assaillants sont tués, dont un kamikaze au volant d'un véhicule piégé, ainsi que deux soldats et un civil[1182] - [1183]. Le 1er juillet, un attentat kamikaze contre une patrouille franco-malienne à Gao provoque la mort de quatre civils, tandis que quatre soldats français et 23 autres civils sont également blessés[1132] - [1184]. Ces deux attaques sont revendiquées par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans[1182] - [1185].

Le , deux soldats maliens sont tuĂ©s dans une embuscade prĂšs de Hombori[1186]. Le , un militaire malien et onze djihadistes sont tuĂ©s dans un combat dans la forĂȘt de Soumouni, entre TĂ©nenkou et Macina[1187]. Le , un convoi malien tombe dans une embuscade entre Dogofry et Nampala : quatre soldats et huit djihadistes trouvent la mort lors de l'affrontement[1188]. Le , trois hommes du MNLA et du MAA trouvent la mort dans une attaque Ă  Ber[1189]. Le , sept soldats maliens et un chauffeur civil sont tuĂ©s par l'explosion d'engins explosifs improvisĂ©s entre Bambara MaoudĂ© et Douentza[1190]. Dans la nuit du 10 au , trois soldats maliens sont encore tuĂ©s et quatre autres blessĂ©s par une mine entre Dioungani et Koro[1191]. Le , deux Casques bleus burkinabĂ©s sont tuĂ©s et cinq blessĂ©s dans une attaque Ă  Ber[1192]. Le , deux membres du GATIA sont tuĂ©s Ă  Hombori[1193]. Le , au moins deux soldats maliens trouvent la mort dans une autre attaque Ă  Diabaly[1194]

À la fin de l'annĂ©e, les troupes françaises de la force Barkhane infligent plusieurs coups importants aux djihadistes. Le , les forces françaises et maliennes s'emparent d'un campement aprĂšs un accrochage contre une cinquantaine d'hommes dans la rĂ©gion de Ndaki, Ă  environ 200 kilomĂštres au sud-ouest de Gao[1195] - [1196]. Les Maliens comptent deux soldats blessĂ©s et un djihadiste est retrouvĂ© mort, cependant l'armĂ©e française estime avoir infligĂ© des pertes plus importantes et jugent que des morts et des blessĂ©s ont probablement Ă©tĂ© emportĂ©s par les insurgĂ©s au cours de la nuit[1195] - [1196]. Dans la nuit du 11 au , les Français tuent sept djihadistes dans la rĂ©gion du Gourma, entre Tombouctou et Gao, dont Al-Mansour Ag Alkassim, le chef d'une katiba du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans[1197] - [1198] - [1199]. Enfin dans la nuit du 22 au , aprĂšs plusieurs mois de prĂ©paration, les forces françaises mĂšnent une attaque contre un camp du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans prĂšs de FarimakĂ© et tuent plus de 30 djihadistes[1200]. Les gouvernements maliens et français annoncent alors la mort d'Amadou Koufa, le chef de la katiba Macina[1200]. Mais le , Amadou Koufa apparaĂźt dans une vidĂ©o rĂ©alisĂ©e par le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans ensuite diffusĂ©e et dĂ©ment l'annonce de sa mort[1201].

Affrontements communautaires dans le centre du Mali

Début , une nouvelle vague de violences communautaires éclate au centre du Mali, dans les cercles de Koro et Bankass : des affrontements entre Peuls et Dogons y font des dizaines de morts en quelques jours[1202]. Le , des délégués des deux communautés se retrouvent à Bamako et s'engagent à faire la paix[1203].

Pour autant les violences continuent[1204] - [1205]. En , deux groupes armés d'autodéfense sont formés : l'Alliance pour le salut au Sahel (ASS), Peul, et Dan Na Ambassagou, Dogon[1206] - [1205]. La région n'est pas concernée par l'Accord d'Alger et les Casques bleus y sont peu présents[1205]. Libération rapporte en que d'aprÚs un observateur européen installé à Sévaré, « trois facteurs souterrains ont contribué à l'explosion de la région. « Le réchauffement climatique », qui a perturbé les circuits de transhumance (les Peuls sont majoritairement éleveurs) ; « la démographie », qui a accentué la pression sur la terre (les Dogons sont souvent des cultivateurs) ; et « la prolifération des armes légÚres » - un fusil-mitrailleur se monnaye à 300 euros au marché noir de Mopti. L'étincelle a été l'arrivée des jihadistes, qui ont miné le systÚme de justice traditionnelle permettant jusque-là de désamorcer les conflits intercommunautaires »[1205].

Le , 25 civils peuls sont massacrĂ©s par des soldats maliens Ă  Nantaka et Kobaka, prĂšs de Mopti[1207] - [1208]. Le , au moins 32 civils peuls, dont des femmes et des enfants, sont massacrĂ©s par des chasseurs dozos Ă  Koumaga, un village du Cercle de DjennĂ©[1209] - [1210]. Le 1er juillet, le village de Bombou, prĂšs de Koro, est incendiĂ© par des Dogons et au moins 14 Peuls sont tuĂ©s dans des affrontements et des exĂ©cutions sommaires[1211] - [1205]. Le , 11 Ă  14 civils peuls sont enlevĂ©s par des chasseurs dogons et tuĂ©s dans le village de Kunti, prĂšs de Sofara[1212]. Le , un nouvel accord de paix est signĂ© dans le cercle de Koro par 34 chefs de villages des communautĂ©s Peules et Dogons, mais il est aussitĂŽt rejetĂ© par l'aile militaire de Dan Na Ambassagou et par Tabital Pulaaku[1213] - [1214]. Le , un cessez-le-feu est signĂ© par Youssouf Toloba, le chef militaire de Dan Na Ambassagou, mais celui-ci rompt l'accord le [1215]. Cette rupture du cessez-le-feu est condamnĂ©e par David TembinĂ©, le chef de la branche politique de Dan na Amassagou, mais les combats reprennent[1215]. Le , quatre miliciens de Dan na Amassagou sont tuĂ©s, cinq blessĂ©s et 15 autres arrĂȘtĂ©s par l'armĂ©e malienne Ă  Koroma Tintin, dans le Cercle de Koro[1216] - [1217] - [1218] - [1219]. Les 21 et , douze civils peuls sont assassinĂ©s par des hommes de Dan na Amassagou dans le village d'Ouonkoro, dans le Cercle de Bankass[1220] - [1221].

Selon l'ONU, les violences communautaires dans le centre du Mali font au moins 70 morts de janvier à [1222]. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l'Association malienne des Droits de l'Homme (ADMH) donnent cependant un bilan plus élevé et affirment qu'environ 500 civils ont été tués dans le centre du Mali entre janvier et [1223] - [1224], dont au moins 287 morts dans les violences intercommunautaires des seuls mois d'avril à juin[1223] - [1224]. Mais de février à avril, l'armée malienne est également soupçonnée d'avoir effectué des dizaines d'exécutions sommaires dans la région de Mopti et la région de Ségou[1225] - [1226] - [1227] - [1228] - [1229]. Selon la FIDH et l'ADMH, au moins 67 hommes, tous de l'ethnie peule, ont été exécutés sommairement par des militaires de l'armée malienne entre février et juillet[1223] - [1224]. Florent Geel, responsable Afrique à la FIDH déclare : « Aujourd'hui, pour l'armée malienne, un bon Peul est un Peul mort, et tout Peul est terroriste »[1223].

Opérations françaises

Au cours de l'annĂ©e 2019, les troupes françaises de la force Barkhane poursuivent leurs opĂ©rations et remportent quelques succĂšs tactiques dans la rĂ©gion de Mopti et la rĂ©gion de Tombouctou. Entre le 4 et le , une vingtaine de djihadistes sont tuĂ©s ou faits prisonniers lors d'une opĂ©ration dans la forĂȘt de Serma, prĂšs de la ville de Boni[1230]. Le , une quinzaine d'autres sont tuĂ©s dans des frappes aĂ©riennes françaises prĂšs de DialloubĂ©[1231]. Le , les frappes de deux Mirage dans la forĂȘt de Garamoukaw, prĂšs du village de Kofel, dans la commune de DialloubĂ©, infligent Ă  nouveau des pertes[1232] - [1233]. Le , les forces françaises interceptent trois vĂ©hicules au nord de Tombouctou et tuent onze djihadistes, dont Djamel Okacha, le numĂ©ro deux du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans, et Abou Iyadh, le fondateur du groupe djihadiste tunisien Ansar al-Charia[1234] - [1235] - [1236]. Le , une quinzaine d'hommes de la katiba Macina sont tuĂ©s par une frappe aĂ©rienne française prĂšs de DialloubĂ©[1237]. DĂ©but avril, estimant que la situation est stabilisĂ©e dans la rĂ©gion de MĂ©naka, l'armĂ©e française redĂ©ploie une partie de ses forces dans le Gourma, au sud du fleuve Niger, et Ă©tablit un nouveau camp Ă  Gossi[1238] - [1239]. Du au , 700 soldats français et 150 soldats maliens ratissent les forĂȘts de FoulsarĂ© et Serma, tuant ou capturant une trentaine de djihadistes[1240]. Un officier français est cependant tuĂ© par un engin explosif au cours de l'opĂ©ration[1241] - [1242]. Les 13 et , 18 djihadistes de État islamique dans le Grand Sahara sont tuĂ©s et cinq autres faits prisonniers lors d'une attaque française menĂ©e dans la forĂȘt d'Azambara, dans le cadre de OpĂ©ration Aconit[1243] - [1244]. Le , l'État islamique perd encore une dizaine d'hommes dans une opĂ©ration française aprĂšs une embuscade contre l'armĂ©e malienne prĂšs du village de Fafa, au sud d'Ansongo[1245]. Du 1er au , les Français et les forces du G5 Sahel mĂšnent une opĂ©ration dans les rĂ©gions de Boulikessi, DĂ©ou et Boula, au Mali et au Burkina Faso, oĂč 24 djihadistes sont tuĂ©s ou faits prisonniers[1246] - [1247]. Le , lors d'une opĂ©ration dans la rĂ©gion de MĂ©naka, un hĂ©licoptĂšre Tigre entre accidentellement en collision avec un hĂ©licoptĂšre Cougar, provoquant la mort de 13 soldats français[1248] - [1249] - [1250]. Dans la nuit du 14 au , des hĂ©licoptĂšres abattent une dizaine d'hommes de l'EI dans la rĂ©gion de MĂ©naka[1251]. Dans la nuit du 20 au , les forces françaises tuent 40 djihadistes lors d'une opĂ©ration contre un campement de la katiba Macina dans la forĂȘt de Wagadou[1252].

Attaques djihadistes

Les attaques djihadistes continuent également de faire des pertes. Le , dix Casques bleus tchadiens sont tués dans une attaque à Aguel'hoc[1253]. Des engins explosifs causent aussi la mort de neuf soldats maliens le 1er mars prÚs de Boulikessi[1254], puis de six ou sept autres à Dialloubé et Hombori le [1255]. Le , 26 soldats maliens sont tués dans une attaque de la katiba Macina à Dioura (en)[1256]. Le , au moins onze autres trouvent la mort à Guiré[1257]. Le , l'armée malienne perd encore quatre hommes dans une embuscade à Diakera, dans la commune de Diafarabé[1258] - [1259]. Le , quatre soldats et un civil sont tués dans une embuscade du GSIM prÚs de Nokara, entre Hombori et Boni[1260] - [1261] - [1262]. Le , quatorze passagers d'un autocar sont tués par l'explosion d'une mine prÚs de Douentza[1263]. Le GSIM reconnait sa responsabilité deux semaines plus tard et présente ses excuses[1264]. Le , sept gardes nationaux maliens sont tués dans une embuscade entre Douentza et Sévaré[1265] - [1266].

À l'automne 2019, l'armĂ©e malienne subit une sĂ©rie de lourdes dĂ©faites[1267]. Entre le et le 1er octobre, 40 Ă  85 soldats maliens sont tuĂ©s par le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans Ă  Boulikessi[1268]. Le 1er novembre, le camp d'Indelimane est pris d'assaut par l'État islamique qui tue au moins 49 militaires maliens[1269]. Le , au moins 43 soldats maliens sont encore tuĂ©s dans une embuscade de l'EI Ă  Tabankort, prĂšs de MĂ©naka[1270]. Face Ă  la pression des djihadistes, l'armĂ©e malienne abandonne en novembre les postes militaires d'AndĂ©ramboukane, d'Indelimane et de LabbĂ©zanga, jugĂ©s trop isolĂ©s[1271] - [1272].

Conflits communautaires et massacres entre Peuls et Dogons dans le centre du Mali

Tandis que la partie inondĂ©e du delta intĂ©rieur du fleuve Niger, le cƓur du Macina historique, est dĂ©sormais Ă©troitement contrĂŽlĂ©e par les groupes jihadistes, la zone exondĂ©e de la rĂ©gion de Mopti, en particulier les quatre cercles (districts) situĂ©s au sud et Ă  l'est de la ville de Mopti est devenue la zone la plus disputĂ©e entre ceux-ci et les groupes d'autodĂ©fense, concentrant l'essentiel des violences Ă  l'encontre des civils avec 60 % du nombre total de morts pour cause de conflit au Mali[1273].

Les violences communautaires s'aggravent ainsi dans la région de Mopti. Les chasseurs dozos dogons de Dan Na Ambassagou sont suspectés de plusieurs massacres contre les Peuls. Le , au moins 37 civils peuls sont tués dans le village de Koulogon[1274]. Le , à Ogossagou, prÚs de Bankass, un massacre d'une ampleur sans précédent cause la mort d'au moins 160 civils peuls[1275] - [1276] - [1277]. Les 1er et , 18 civils dogons sont tués dans deux attaques prÚs de Mondoro, probablement commises par des djihadistes peuls[1278] - [1279] - [1280]. Dans la nuit du 9 au , 35 à 101 civils dogons sont massacrés à Sobane Da, un village de la commune de Sangha[1281] - [1282] - [1283]. Le , 41 civils dogons sont tués par des miliciens peuls à Gangafani et Yoro, prÚs de Dinangourou[1284]. Le et le 1er juillet, les villages de Bidi, Sankoro et Saran, dans la commune de Ouenkoro, sont attaqués par des chasseurs dozos qui tuent au moins 23 civils[1285] - [1286] - [1287]. En juillet et août, plusieurs accords de paix sont signés entre les communautés du centre du Mali[1288].

Mouvements sociaux et politiques Ă  Bamako

Dans le Sud, le mĂ©contentement augmente contre le gouvernement et les forces internationales. Le , 30 000 Ă  50 000 personnes manifestent Ă  Bamako Ă  l'appel de l'imam wahhabiste Mahmoud Dicko, prĂ©sident du Haut Conseil islamique malien, et de Mohamed Ould BouyĂ© HaĂŻdara, dit le chĂ©rif de Nioro, pour dĂ©noncer les problĂšmes sĂ©curitaires et sociaux[1289] - [1290] - [1291] - [1292]. Une sorte de coalition informelle est alors formĂ©e par certains leaders religieux et une partie de l'opposition[1290]. Face Ă  la montĂ©e de la contestation issue de l'islam politique, le gouvernement tente alors de s'appuyer sur une autre figure religieuse respectĂ©e, ChĂ©rif Ousmane Madani HaĂŻdara, chef du mouvement Ansar Eddine et prĂ©sident du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali (GLSM), moins critique Ă  l'Ă©gard du pouvoir[1293].

Affrontements djihadistes et ethniques

Militaires français au Sahel, le 25 janvier 2020.

En fĂ©vrier 2020, le prĂ©sident malien Ibrahim Boubacar KeĂŻta annonce l'ouverture d'un « dialogue » avec les chefs du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans, en vue d'ouvrir d'Ă©ventuelles nĂ©gociations[1294] - [1295]. Iyad Ag Ghali se dĂ©clare prĂȘt Ă  nĂ©gocier, mais exige prĂ©alablement le dĂ©part de l'armĂ©e française et de la MINUSMA[1296] - [1297]. La France ne condamne pas l'initiative malienne, mais indique qu'elle poursuit ses opĂ©rations[1298].

Au cours du mois de janvier 2020, les forces françaises mÚnent plusieurs opérations dans la région de Mopti qui mettent hors de combat une cinquantaine de djihadistes[1299] - [1300]. Début février, une trentaine d'autres insurgés sont neutralisés lors de trois opérations menées dans le Gourma et le Liptako[1301] - [1302]. Les 9 et 10 février, dans les environs de Nampala, une vingtaine de djihadistes sont neutralisés par des frappes de Mirage 2000D et de drones, et des raids d'hélicoptÚres[1303] - [1304]. Le 12 février, un campement est ciblé par des aéronefs prÚs de Gossi et 14 combattants sont tués[1305] - [1306] - [1307] - [1308]. Les 16 et 17 février, une trentaine d'homme de la katiba Macina sont mis hors de combat au sud de Mopti par des frappes aériennes, des tirs d'hélicoptÚres et un assaut héliporté[1303] - [1304].

Cependant dans la région de Mopti, les hommes de la katiba Macina tuent sept soldats maliens dans une attaque à Dioungani dans la nuit du 22 au 23 janvier[1309] - [1310] et 20 gendarmes à Sokolo le 26 janvier[1311]. Le 14 février, huit soldats maliens sont tués dans une embuscade à Bintia, une localité de la commune d'Outagouna, dans la région de Gao[1312] - [1313]. Le 19 mars, dans la région de Gao, 29 soldats maliens sont tués dans une attaque à Tarkint[1314]. Le 6 avril, 25 soldats sont tués à Bamba[1315].

Les massacres communautaires se poursuivent également dans le centre du Mali, faisant au moins 580 morts dans le premier semestre de l'année 2020[1316]. Ainsi le 14 février, prÚs d'un an aprÚs un précédent massacre, au moins 35 villageois peuls d'Ogossagou sont tués par des chasseurs dozos[1317]. Le 5 juin, 26 civils peuls sont massacrés par des militaires de l'armée malienne à Binedama, dans la région de Mopti[1318]. Le 1er juillet, 31 civils dogons sont massacrés prÚs de Bankass[1316].

Le 13 fĂ©vrier, aprĂšs de longues nĂ©gociations avec la CMA et conformĂ©ment Ă  l'Accord d'Alger, l'armĂ©e malienne fait son retour Ă  Kidal, six ans aprĂšs en avoir Ă©tĂ© chassĂ©e par les rebelles touaregs. EscortĂ© par 200 Casques bleus, un dĂ©tachement de 240 militaires de l'armĂ©e « reconstituĂ©e » — composĂ© de 80 militaires du Sud, de 80 ex-miliciens de la Plateforme et de 80 ex-rebelles de la CMA — s'Ă©tablit dans le camp militaire numĂ©ro 1[1319] - [1320] - [1321] - [1322].

Le , durant la campagne pour les Ă©lections lĂ©gislatives, le convoi de SoumaĂŻla CissĂ©, le principal chef de file de l'opposition, est attaquĂ© par des hommes Ă  moto[1323]. Son garde du corps est tuĂ©, deux de ses proches sont blessĂ©s, CissĂ© et onze membres de son Ă©quipe de campagne sont enlevĂ©s[1323]. Cinq des otages seront ensuite libĂ©rĂ©s pour aller annoncer aux autoritĂ©s maliennes que CissĂ© Ă©tait gardĂ© vivant[1323]. La piste de djihadistes d'Amadou Koufa, liĂ©s Ă  Al-QaĂŻda, est privilĂ©giĂ©e[1324]. Durant sa dĂ©tention, SoumaĂŻla CissĂ© est rĂ©Ă©lu au premier tour des lĂ©gislatives, le [1324]. Il est finalement libĂ©rĂ© le 8 octobre 2020 par le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans, en mĂȘme temps qu'une otage française et deux otages italiens, en Ă©change d'une rançon et de la libĂ©ration d'environ 200 prisonniers[1325] - [1326].

Le 14 mai, l'armée malienne affirme avoir « neutralisé » une trentaine de djihadistes lors d'un combat prÚs de la frontiÚre avec le Burkina Faso[1327].

Le 3 juin, Abdelmalek Droukdel, le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, est tué, ainsi que quatre de ses hommes, lors d'une opération héliportée française à Talahandak, à l'est de Tessalit[1328] - [1329].

Le 14 juin, une trentaine de militaires maliens sont tués ou portés disparus lors d'une embuscade à Bouka Wéré, prÚs de Diabaly[1330]. Le 27 août, quatre soldats sont tués et douze blessés dans une embuscade entre Konna et Douentza et une vingtaine de djihadistes sont « neutralisés » selon l'armée malienne[1331]. Le 4 septembre, dix soldats sont tués dans une embuscade à Nara[1332] - [1333]. Le 13 octobre, au moins douze militaires maliens, treize djihadistes et douze civils sont tués dans des combats à Sokoura et ses environs[1334] - [1335].

Les 30 et 31 octobre, les forces françaises lancent une opération prÚs de Boulikessi et tuent entre 50 et 60 combattants d'Ansarul Islam[1336] - [1337]. Le 6 novembre, une dizaine de djihadistes sont neutralisés prÚs de N'Tillit, dont deux sont faits prisonniers[1338] - [1339]. Le 10 novembre, un chef du GSIM, Ba Ag Moussa, est abattu avec quatre de ses hommes dans la région de Ménaka[1340]. Le 12 novembre, une trentaine de djihadistes sont tués prÚs de Niaki, dans l'est de la région de Mopti[1341]. Le 28 décembre, trois soldats du 1er régiment de chasseurs sont tués par l'explosion d'un engin explosif au passage de leur véhicule prÚs d'Hombori[1342].

Rupture entre al-Qaïda et l'État islamique

L'annĂ©e 2020 marque la rupture entre le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans (GSIM), liĂ© Ă  al-QaĂŻda, et l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), qui entrent en guerre ouverte aprĂšs quelques annĂ©es de coexistence pacifique[1343] - [1344]. La montĂ©e en puissance de l'État islamique au Sahel, la dĂ©fection en sa faveur de combattants de la katiba Macina dans la rĂ©gion de Mopti et l'annonce de l'ouverture de nĂ©gociations entre le gouvernement malien et le GSIM provoquent le dĂ©but des hostilitĂ©s[1343] - [1344]. Les premiĂšres escarmouches Ă©clatent dĂ©but janvier Ă  Mondoro, Ă  Dongo et dans le Cercle de Youwarou, dans la rĂ©gion de Mopti, au centre du Mali[1343] - [1345]. Les affrontements les plus importants ont lieu en mars et avril dans la rĂ©gion de Mopti, oĂč le GSIM mĂšne plusieurs raids nocturnes[1343] - [1346]. DĂ©but avril, plusieurs dizaines de combattants sont tuĂ©s Ă  DialloubĂ©[1346]. Le 1er juin, des combats ont lieu dans la rĂ©gion de Gao[1343]. Le 7 mai, le point de non-retour est atteint lorsqu'Al-Naba, le magazine de propagande de l'État islamique, qualifie Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa d'« apostats » et les accuse de trahison pour avoir acceptĂ© de nĂ©gocier avec le gouvernement du Mali[1343]. Les combats se succĂšdent. Le 11 juin, treize hommes du GSIM et sept de l'EIGS sont tuĂ©s Ă  DĂ©tembĂ©, Ă  la frontiĂšre du Niger et du Burkina Faso[1343]. Le 28 juillet, quatorze hommes de l'EIGS sont tuĂ©s et quatre capturĂ©s par le GSIM prĂšs de la ville malienne de Ndaki, non loin de la frontiĂšre avec le Burkina Faso[1347]. Dans l'ensemble, le GSIM prend l'avantage et demeure la force djihadiste dominante au Mali, mais l'État islamique se maintient dans la zone des trois frontiĂšres[1343] - [1344].

AprĂšs une pause, les combats reprennent en octobre et en dĂ©cembre dans le Gourma, en particulier Ă  Indelimane, N'Tillit et encore Ndaki, faisant plusieurs dizaines de morts[1348]. L'État islamique aurait un temps pris l'avantage, avec notamment l'aide de combattants venus du Nigeria, mais le GSIM aurait ensuite repris le dessus[1348].

Violences politiques et coup d'État

Les officiers Ismaël Wagué et Malick Diaw, membres du Comité national pour le salut du peuple, le 7 septembre 2020.

En relation avec le conflit, la situation Ă©conomique du Mali est trĂšs prĂ©caire, ce qui provoque le mĂ©contentement de la partie de la population qui n'est pas exposĂ©e directement Ă  la guerre, d'autant plus que le gouvernement est Ă©galement souvent accusĂ© de mauvaise gestion du pays au-delĂ  mĂȘme de la situation sĂ©curitaire, Ă  cause de la corruption et des administrations dĂ©faillantes[1349] - [1350]. AprĂšs les Ă©lections lĂ©gislatives de mars-avril 2020, la Cour Constitutionnelle, accusĂ©e de collusion avec le gouvernement, invalide une trentaine de rĂ©sultats, ce qui fait Ă©clater les colĂšres politiques[1350]. Elles se regroupent autour d'une coalition appelĂ©e "Mouvement du 5 Juin - Rassemblement des forces patriotiques" (M5-RFP), fĂ©dĂ©rĂ©e par l'imam rigoriste Mahmoud Dicko, un ancien alliĂ© du prĂ©sident Ibrahim Boubacar KeĂŻta, et le prĂ©sident du Haut Conseil islamique malien de janvier 2008 Ă  avril 2019, et qui avait dĂ©jĂ  organisĂ© de grandes manifestations en avril 2019 qui avaient obtenues le renvoi du premier ministre Soumeylou BoubĂšye MaĂŻga[1349]. Le M5-RFP organise trois manifestations contre le prĂ©sident IBK au cours du mois de juin. Le mercredi 8 juillet, le prĂ©sident se dit ouvert Ă  la formation d'un gouvernement d'union nationale et Ă  la dissolution de l'AssemblĂ©e nationale si cela ne provoque pas une crise politique, mais l'opposition rejette la proposition et exige sa dĂ©mission[1351].

Puis le vendredi 10 juillet, des manifestations sont organisĂ©es dans plusieurs villes du pays[1350]. À Bamako, la manifestation dĂ©gĂ©nĂšre en Ă©meute : deux des trois ponts au-dessus du Niger sont occupĂ©s puis dĂ©bloquĂ©s par des pick-ups et un vĂ©hicule blindĂ© de la police dans la nuit, la tĂ©lĂ©vision nationale interrompt ses programmes car son siĂšge est attaquĂ©, l'AssemblĂ© nationale est Ă©vacuĂ©e car des manifestants saccagent ses bureaux, des heurts avec la police font au moins 4 morts et plusieurs dizaines de blessĂ©s[1350] - [1351]. Deux leaders du M5-RFP, Issa Kaou Djim et ClĂ©ment DembĂ©lĂ©, sont arrĂȘtĂ©s dans la soirĂ©e[1350] - [1351]. Le lendemain, samedi 11 juillet, les forces de sĂ©curitĂ© maliennes arrĂȘtent deux autres leaders, Choguel MaĂŻga et Mountaga Tall, et deux autres thĂ©oriciens de l'opposition, Oumara Diarra et Adama Ben Diarra[1351]. Elles mĂšnent aussi une descente au siĂšge de la CMAS, une des composantes du M5-RPF, pour y chercher des armes, et saccage ses locaux alors que des militants y tenaient une rĂ©union, ce qui provoque la construction de barricades enflammĂ©es, des tirs de gaz lacrymogĂšnes et des courses-poursuites Ă  moto dans le quartier[1351]. Quatre manifestants qui jetaient des pierres sur la maison de Manassa Danioko, la prĂ©sidente de la Cour constitutionnelle, sont tuĂ©s par les balles de la police, dont deux mineurs[1352]. Des affrontements ont Ă©galement lieu autour de la mosquĂ©e oĂč prĂȘche Mahoud Dicko, oĂč ses partisans ont peur qu'il soit lui aussi interpellĂ© par les forces de sĂ©curitĂ©, qui ripostent Ă  balles rĂ©elles, causant plusieurs blessĂ©s graves[1353], dont sept dĂ©cĂšderont Ă  l'hĂŽpital[1354]. Pour apaiser les tensions, le prĂ©sident Ibrahim Boubacar KeĂŻta accepte de dissoudre la Cour SuprĂȘme, une des revendications des manifestants[1353]. Le premier ministre Boubou CissĂ© promet de former "trĂšs rapidement" un gouvernement d'ouverture[1351]. Le bilan des affrontements de la journĂ©e est de 11 morts et 124 blessĂ©s[1352]. Le 12 juillet, des rassemblements spontanĂ©s de centaines de personnes ont lieu dans les rues, des axes importants sont coupĂ©s par des pneus enflammĂ©s ou des barricades, et un tribunal et des locaux de quartier du parti prĂ©sidentiel sont saccagĂ©s[1354]. Il n'y a cependant pas eu de heurts entre les protestataires et la police, et Dicko appelle au calme[1354]. La situation s'Ă©tant calmĂ©e dans le quartier de Badalabougou oĂč se trouve sa mosquĂ©e, bien que les tensions restent vives, les funĂ©railles de quatre personnes y sont organisĂ©es, qui rĂ©unissent des centaines de personnes[1354]. Le 13 juillet, les leaders opposants sont relĂąchĂ©s[1355]. Karim KeĂŻta, fils du prĂ©sident Ibrahim Boubacar KeĂŻta et l'une des personnalitĂ©s publiques qui attire la colĂšre des manifestants, dĂ©missionne de la prĂ©sidence de la Commission parlementaire de la DĂ©fense[1356].

Le 17 juillet, un rassemblement du M5-RFP en hommage aux victimes des manifestations est annulĂ©, afin de calmer les choses, et remplacĂ© par des cĂ©rĂ©monies religieuses dans tout le pays[1357]. ParallĂšlement, depuis les manifestations, une vingtaine d'associations civiles se sont rĂ©unies dans la Coalition citoyenne pour le Sahel, avec comme objectif de mettre fin Ă  la crise, qu'elles imputent Ă  un effondrement de l'État malien, qu'elles veulent compenser par un projet entrĂ© sur la protection, l'aide, la justice, et l'action politique[1357]. MalgrĂ© quelques barricades et pneus enflammĂ©s sur certaines routes de la pĂ©riphĂ©rie de Bamako le 20 juillet, dans la nuit du 20 au 21, le comitĂ© stratĂ©gique du M5-RFP annonce une trĂȘve dans la contestation et la dĂ©sobĂ©issance civile, afin de pouvoir fĂȘter la Tabaski[1358]. Le lendemain, une mĂ©diation de la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest arrive pour servir d'intermĂ©diaire dans les nĂ©gociations avec le gouvernement malien[1358]. Et les prĂ©sidents de quatre pays d'Afrique de l'Ouest - Mahamadou Issoufou (Niger), Alassane Ouattara (CĂŽte d'Ivoire), Macky Sall (SĂ©nĂ©gal) et Nana Akufo-Addo (Ghana) - doivent se rendre le 23 Ă  Bamako pour tenter de trouver une issue Ă  la crise socio-politique[1358].

Le 18 aoĂ»t 2020, des militaires de la base de Kati, d'oĂč le coup d'État de 2012 Ă©tait parti, se rebellent. À Kati et Ă  Bamako, plusieurs hauts-responsables civils et militaires sont arrĂȘtĂ©s, dont le prĂ©sident Ibrahim Boubacar KeĂŻta et le Premier ministre Boubou CissĂ©, parfois avec le soutien de manifestants, le M5-RPF approuvant ces arrestations[1359]. Il y a des tirs en l'air mais pas d'affrontement ou de blessĂ©s rapportĂ©s, bien que le cabinet d'avocat du ministre de la Justice Kassoum Tapo soit incendiĂ© par la foule[1359]. La CĂ©dĂ©ao condamne la mutinerie et ses États ferment leurs frontiĂšres avec le Mali et suspendent les flux financiers avec le pays[1360], et l'Organisation des Nations unies prĂ©voit une rĂ©union d'urgence du Conseil de sĂ©curitĂ© (dont deux des membres, les États-Unis et la France, ont dĂ©jĂ  condamnĂ© les Ă©vĂ©nements) le lendemain. Dans la soirĂ©e, le prĂ©sident IBK prĂ©sente sa dĂ©mission, celle de son gouvernement, et la dissolution de l'AssemblĂ©e nationale[1361].

2021

Militaires français et maliens, le 20 fĂ©vrier 2021, lors de l'opĂ©ration Éclipse.

Du 2 au , les forces françaises et maliennes mĂšnent l'opĂ©ration Éclipse dans le secteur des villes de Boulikessi et de Boni, ainsi que dans les forĂȘts de FoulsarĂ© et de Serma[1362]. Selon l'armĂ©e malienne, une centaine de djihadistes sont tuĂ©s et une vingtaine d'autres capturĂ©s lors de cette offensive[1363].

En rĂ©ponse Ă  l'opĂ©ration Éclipse, le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans attaque Boulikessi et Mondoro le , puis Boni le , mais il est Ă  chaque fois repoussĂ© par les forces franco-maliennes[1364] - [1365]. Seize soldats maliens et environ 50 djihadistes sont tuĂ©s lors de ces combats[1364] - [1365].

Le , 33 soldats maliens et 20 djihadistes sont tuĂ©s dans une attaque de l'État islamique contre le camp militaire de Tessit[1366]. Le , les casques bleus tchadiens repoussent une attaque du GSIM Ă  Aguel'hoc, oĂč les djihadistes laissent une quarantaine de morts[1367]. Le , les mĂ©dias publient la prise d'otages d'un journaliste français kidnappĂ© par le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans le [1368].

Manifestation à Bamako en soutien du coup d'État, le 30 mai 2021.

Le , le président de transition Bah N'Daw et le premier ministre de transition Moctar Ouane sont interpellés et conduits sous escorte militaire à Kati[1369]. Le , le colonel Assimi Goïta démet N'Daw et Ouane de leurs fonctions[1370].

Le , la France suspend sa coopération militaire avec l'armée malienne[1371] - [1372].

Dans le centre du Mali, la katiba Macina poursuit ses attaques. Le , 15 soldats maliens sont tués dans une embuscade à Nokara, prÚs de Boni[1373]. Le , au moins cinq militaires maliens et trois djihadistes sont tués lors d'un combat entre ManidjÚ et Kolongo, dans le cercle de Macina[1374] - [1375]. Le , 16 soldats maliens et 15 djihadistes sont tués lors de combats à Bodio, entre Koro et Bandiagara[1376] - [1377].

Le , le prĂ©sident de la RĂ©publique française Emmanuel Macron et la ministre des ArmĂ©es Florence Parly annoncent la mort d'Adnane Abou Walid al-Sahraoui, le chef de l'État islamique dans le Grand Sahara[1378]. Celui-ci avait Ă©tĂ© tuĂ© le avec une dizaine de ses hommes lors du combat de Dangarous, Ă  l'est du Mali[1379] - [1380].

Le , cinq gendarmes et quatre djihadistes sont tués lors d'une attaque contre un convoi minier entre Sébabougou et Kwala, dans la région de Kayes, jusqu'alors épargnée par le conflit[1381] - [1377] - [1382].

Le , dans une entrevue à l'agence de presse russe RIA Novosti, le premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga accuse la France d'avoir formé les djihadistes dans l'enclave de Kidal[1383].

Retrait de l'armée française du Mali

Sapeur de l'armée française au Sahel, en juillet 2022.

Dans les premiers jours de , aprĂšs plusieurs mois de rumeurs et de tractations, plusieurs centaines de mercenaires russes du Groupe Wagner sont dĂ©ployĂ©s au Mali[1384] - [1385] - [1386] - [1387] - [1388]. Ce dĂ©ploiement entraĂźne de vives protestations de la part de la France[1389], des États-Unis[1390] et de la Coordination des mouvements de l'Azawad[1391]. Le Mali demande Ă©galement une rĂ©vision de ses accords de dĂ©fense avec la France[1392] - [1393]. De son cĂŽtĂ©, la CEDEAO adopte le de lourdes sanctions contre la junte malienne[1394]. Le , la France, les pays europĂ©ens engagĂ©s dans la Task Force Takuba et le Canada annoncent officiellement leur dĂ©cision de retirer leurs forces du Mali[1395]. Le prĂ©sident français Emmanuel Macron dĂ©clare Ă  cette occasion : « Nous ne pouvons rester engagĂ©s militairement aux cĂŽtĂ©s d'autoritĂ©s de fait dont nous ne partageons ni la stratĂ©gie ni les objectifs cachĂ©s »[1395]. Le , la junte indique qu'elle rompt ses accords de dĂ©fense avec la France et l'Union europĂ©enne[1396]. Le , l'armĂ©e française achĂšve son retrait total du Mali[1397].

Intervention des mercenaires russes du Groupe Wagner

Rapidement, les mercenaires russes du Groupe Wagner se signalent par des exactions. Dans la nuit du 1er au , au moins 35 civils peuls sont massacrĂ©s par l'armĂ©e malienne et le Groupe Wagner[1398]. Le , 33 civils, dont 29 Mauritaniens et 4 Maliens, sont massacrĂ©s par des soldats maliens et des mercenaires russes Ă  Robinet El Ataye, dans la rĂ©gion de SĂ©gou[1399]. Entre le 27 et le 31 mars, l'armĂ©e malienne et le Groupe Wagner assiĂšgent le village de Moura, dans la rĂ©gion de Mopti, et massacrent 200 Ă  600 personnes[1400]. D'aprĂšs Amnesty International, 150 Ă  500 civils auraient Ă©tĂ© massacrĂ©s[1401] - [1402]. Le 19 avril, en reprĂ©sailles Ă  l'explosion d'un engin explosif, des militaires maliens et des mercenaires russes ouvrent le feu sur un marchĂ© Ă  Hombori et abattent au moins 50 civils[1403].

Le , le camp militaire de Mondoro est attaqué par des djihadistes du GSIM et au moins 27 soldats maliens sont tués[1404].

De son cĂŽtĂ©, l'État islamique dans le Grand Sahara attaque les 8 et les localitĂ©s de Tamalat et Insinane, prĂšs de MĂ©naka, tenues par le MSA[1405]. Les affrontements font de nombreux morts, et au moins 300 Ă  500 civils touaregs sont massacrĂ©s par les djihadistes au cours du mois de mars[1406]. Le , la ville d'AndĂ©ramboukane est prise l'État islamique[1407]. Le , les Touaregs du MSA et du GATIA, lancent une contre-attaque pour reprendre la ville, mais ils tombent le lendemain dans une embuscade et battent en retraite en laissant des dizaines de morts[1408]. Le 6 septembre, l'État islamique s'empare de la ville de Talataye, aprĂšs des combats contre le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans[1409].

Le , au moins 132 Ă  180 civils accusĂ©s d'avoir aidĂ© l'armĂ©e malienne sont massacrĂ©s Ă  Diallassagou par des djihadistes de la katiba Macina[1410].

Le , une attaque suicide a lieu dans la base militaire de Kati, cƓur de l'armĂ©e malienne et rĂ©sidence du colonel Assimi GoĂŻta[1411], faisant au moins un mort dans l'armĂ©e malienne.

Le , l'État islamique prend d'assaut la base militaire de Tessit, tuant 42 soldats maliens[1412].

Affaire des otages ivoiriens

Le 10 juillet 2022, 49 militaires ivoiriens sont arrĂȘtĂ©s par le junte malienne qui les accuse d'ĂȘtre des « mercenaires » et de tentative de coup d'État[1413]. La CĂŽte d'Ivoire proteste et dĂ©clare que ces militaires Ă©taient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opĂ©rations de soutien logistique Ă  la MINUSMA[1414]. La MINSUMA reconnaĂźt des « dysfonctionnements » dans l'arrivĂ©e des soldats ivoiriens au Mali, mais n'en considĂšre par moins leur placement en dĂ©tention comme totalement injustifiĂ©[1415]. La CĂ©dĂ©ao rĂ©clame leur libĂ©ration[1414]. En septembre, la junte relĂąche trois femmes militaires ivoiriennes[1414]. Le 30 dĂ©cembre, les 46 militaires ivoiriens toujours dĂ©tenus sont dĂ©clarĂ©s coupables d'« attentat et complot contre le gouvernement » et condamnĂ©s Ă  des peines de 20 ans de rĂ©clusion criminelle[1414]. Les trois femmes militaires libĂ©rĂ©es en septembre sont quant Ă  elles condamnĂ©es Ă  la peine de mort par contumace[1414]. Le colonel Assimi GoĂŻta accorde finalement sa grĂące le 6 janvier 2023 aux miliaires ivoiriens[1416], qui sont libĂ©rĂ©s le lendemain[1415].

2023

Le 10 janvier, 14 soldats maliens et mercenaires du Groupe Wagner sont tués dans des embusacades du GSIM autour de Diafarabé et Koumara[1417].

Bilan humain

Pertes maliennes

Le , selon un premier bilan de la direction de l'information et des relations publiques de l'Armée malienne (DIRPA), 37 soldats maliens ont été tués et 138 blessés entre le et le [1418].

Dans un deuxiÚme bilan publié le , la DIRPA déclare que 63 de ses soldats sont morts depuis le [1419]. Le bilan de l'armée malienne étant aggravé par principalement par les décÚs de plusieurs blessés et par plusieurs accrochages[1420]. Le , le bilan de la DIRPA passe à 66 tués et prÚs de 200 blessés[1421].

Le , la DIRPA affirme que 208 soldats maliens ont été tués depuis le , dont 75 depuis le [1422].

Cependant d'aprÚs l'Association malienne des droits de l'Homme (AMDH), le massacre d'Aguel'hoc a causé à lui seul la mort de 153 militaires maliens[149], soit un nombre plus important que celui donné par la DIRPA pour toutes les pertes de l'année 2012. Le bilan de l'AMDH est repris par Human Rights Watch[150].

Le , lors d'une cĂ©rĂ©monie en mĂ©moire des soldats tuĂ©s lors de la guerre, le ministre malien de la dĂ©fense et des anciens combattants, Soumeylou BoubĂšye MaĂŻga, dĂ©clare que la reconquĂȘte du nord du Mali a fait 75 morts et 300 blessĂ©s dans les rangs de l'armĂ©e malienne[1423]. Le , il dĂ©clare qu'environ 50 soldats sont morts lors de la bataille du Ă  Kidal[1424] - [1425].

Les pertes des FAMA au cours de l'année 2015 sont de 82 soldats tués, 126 blessés, 3 otages et 13 véhicules enlevés, 13 endommagés ou détruits selon l'état-major de l'armée malienne[1426]. 30 soldats ont notamment été tués dans les combats contre les rebelles de la CMA entre le et le [1427] - [767].

Selon le MinistÚre de la Défense, plus de 140 soldats ont été tués et 374 blessés de à [92].

Selon la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), au moins 84 soldats maliens sont tués au cours de l'année 2016[1076].

Selon la MINUSMA, 145 soldats maliens ont été tués et 253 blessés dans diverses attaques au cours de l'année 2016[1428].

Selon l'ONU, 131 militaires maliens ont été tués et 176 autres blessés entre et [1429] - [1430].

L'armée malienne déplore plus de 200 tués en 2019[1431] - [1432] et plus de 175 en 2020[1432].

L'ONU donne également les bilans suivant concernant les pertes de l'armée malienne :

  • - : 17 morts[1433]
  • Juin- : 52 morts et 72 blessĂ©s[1434] - [857]
  • Octobre- : 15 morts et 33 blessĂ©s[857] - [1435]
  • Janvier- : 49 morts et 75 blessĂ©s[1435]
  • Avril- : 33 morts et 54 blessĂ©s[1436] ou 49 morts et 33 blessĂ©s[1429]
  • Juillet- : 39 morts et 44 blessĂ©s[1436] - [1437] ou 17 morts et 34 blessĂ©s[1438]
  • Octobre- : 23 morts et 8 blessĂ©s[1438] - [1439]
  • Janvier- : 45 morts et 80 blessĂ©s[1439] - [1440]
  • Avril- : 6 morts et 21 blessĂ©s[1440] - [1441].
  • Juillet- : 19 morts et 24 blessĂ©s[1441] - [1442].
  • Octobre- : 28 morts et 47 blessĂ©s[1442].
  • Janvier- : 49 morts et 49 blessĂ©s[1443] ou 37 morts et 47 blessĂ©s[1444].
  • Avril- : 67 mort et 51 blessĂ©s[1445] - [1446].

Selon Marc-AndrĂ© Boisvert, chercheur au Centre FrancoPaix de l'universitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, 1 832 soldats maliens ont Ă©tĂ© tuĂ©s entre 2013 et 2020[20].

En , le journal LibĂ©ration indique que les pertes de l'armĂ©e malienne sont estimĂ©es par les spĂ©cialistes entre 1 500 et 2 000 tuĂ©s depuis 2012[1447].

Pertes françaises

Le 20 et le , un bilan est effectué à la suite de la visite au Mali du général d'armée, Bertrand Ract-Madoux, chef d'état-major de l'armée de Terre (CEMAT). La brigade Serval compte 4 morts et 199 blessés, dont 62 au combat, 111 par accident ou en dehors des actions de combat et 26 victimes de troubles d'ordre psychologique. Les forces spéciales, engagées dans le dispositif Sabre, déplorent un mort et un nombre non communiqué de blessés[322].

Début , le général Barrera déclare que les pertes françaises sont de 6 morts, dont 4 pour la brigade Serval, et environ 300 blessés, dont la moitié ont été évacués. La majorité des blessures sont accidentelles, principalement des entorses, approximativement 50 hommes sont blessés au combat[1448].

Au total, de 2013 à , 59 soldats français ont été tués ou mortellement blessés au cours des opérations Serval et Barkhane[23].

Pertes tchadiennes

À la mi-, les pertes de l'armĂ©e tchadiennes sont de 36 morts[21]. Le , les pertes de l'armĂ©e tchadienne sont officiellement de 38 tuĂ©s et 84 blessĂ©s selon le gouvernement tchadien[1449]. En , elles sont de 54 tuĂ©s et 107 blessĂ©s[1450]. Au sein de la MINUSMA, les Tchadiens dĂ©plorent 54 morts entre et [22].

Pertes djihadistes

Au , la DIRPA estime Ă  environ 600 le nombre des rebelles salafistes tuĂ©s en 2013[1419]. En , les Français estiment que les pertes djihadistes sont de 600 Ă  700 morts[271].

Fin , le nombre des prisonniers djihadistes ou suspects est de 340 selon la gendarmerie malienne[1451] - [1452]. Selon un reportage d'Envoyé spécial diffusé le , 430 prisonniers ont été faits au cours des opérations[1453].

De janvier à , 47 islamistes ont été capturés par le MNLA et enfermés dans la prison de Kidal[1454].

Selon des sources sécuritaires algériennes, 140 « terroristes » sont tués et 49 autres sont capturés au sud de l'Algérie, prÚs des frontiÚres maliennes, de janvier à [1455].

Le , le ministre français Jean-Yves Le Drian déclare que 45 djihadistes ont été tués par les Français au Mali depuis [481] - [482]. Par la suite, le , il affirme que 200 djihadistes ont été tués ou faits prisonniers en un an[1456]. La France affirme ensuite avoir tué ou capturé 600 djihadistes entre et pendant l'opération Barkhane[1457]

En fĂ©vrier 2022, le site d'informations Mediapart affirme avoir calculĂ© qu'au moins 2 800 djihadistes ont Ă©tĂ© tuĂ©s au Sahel par les troupes françaises depuis 2013, dont 600 dans les premiers mois de l'OpĂ©ration Serval et 2 223 depuis le dĂ©but de l'annĂ©e 2014[26]. Ces bilan ne prennent pas en compte les pertes infligĂ©es par les armĂ©es armĂ©es sahĂ©liennes[26]. HĂ©ni Nsaibia, chercheur pour l’ONG Armed Conflict Location and Event Data project (Acled), estime quant Ă  lui que « si l'on ajoute au calcul ce qui est annoncĂ© par le Niger, le Burkina Faso et le Mali, ce sont des chiffres stupĂ©fiants : entre 4 000 et 5 000 tuĂ©s, Ă  minima »[26].

Autres pertes

Les armées de plusieurs autres pays, notamment celles engagées au sein de la MISMA, puis de la MINUSMA, déplorent également des pertes :

Pertes des Nations Unies

À la date du , la Mission multidimensionnelle intĂ©grĂ©e des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) dĂ©plore la mort de 160 Casques bleus, dont 102 victimes d'actes hostiles[1170].

De 2013 Ă  2021, 159 casques bleus sont tuĂ©s dans des attaques djihadistes, dont 60 Tchadiens, 17 Togolais, 16 GuinĂ©ens, 15 NigĂ©riens, 13 BurkinabĂš, 9 Bengalis, 7 Égyptiens, 4 Ivoiriens, 3 SĂ©nĂ©galais, 3 Maliens, 2 Sri Lankais, 1 Chinois, 1 LibĂ©rien, 1 BĂ©ninois et 1 NigĂ©rian[20]. Ces bilans n'incluent pas les victimes d'accidents, de maladies ou autres.

Pertes des groupes armés

L'ONU donne les bilans suivant concernant les groupes armés signataires l'Accord d'Alger :

  • Avril- : 18 morts et 5 blessĂ©s[1429]
  • - : 78 morts et 78 blessĂ©s[1429]
  • Octobre- : 2 morts[1472] - [1439]
  • Janvier- : 20 morts et 12 blessĂ©s[1439] - [1440]
  • Avril- : 19 morts et 15 blessĂ©s[1440] - [1441].
  • Juillet- : 40 morts[1441].
  • Octobre- : 5 morts[1442].
  • Avril- : 43 morts et 17 blessĂ©s[1473].

Pertes civiles

Selon le service de lutte anti-mines de la MINUSMA, 138 civils — dont plus de la moitiĂ© sont des enfants — ont Ă©tĂ© tuĂ©s par des restes explosifs de guerre entre et [1474] - [1475]. Selon Human Rights Watch, au moins 44 civils sont tuĂ©s par des combattants des groupes armĂ©s islamistes pendant l'annĂ©e 2015[1476]. La FĂ©dĂ©ration internationale pour les droits humains (FIDH) recense la mort de 207 civils pendant l'annĂ©e 2016[1477] - [1076] - [1077]. La MINUSMA recense 181 civils tuĂ©s et 207 blessĂ©s au cours de l'annĂ©e 2016 et 73 civils tuĂ©s et 77 blessĂ©s au cours du premier semestre de l'annĂ©e 2017[1428]. En 2018, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme fait Ă©tat d'une montĂ©e des violences et recense la mort d'au moins 289 civils de janvier Ă  mi-juillet, principalement dans la rĂ©gion de Mopti[1478]. La FĂ©dĂ©ration internationale pour les droits humains (FIDH) et l'Association malienne des Droits de l'Homme (ADMH) estiment pour leur part qu'au moins 1 200 civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans le centre du Mali au cours des annĂ©es 2017 et 2018[1224] - [1479]. Pour Human Rights Watch, au cours de l'annĂ©e 2018, moins 202 civils — dont 156 Peuls et 46 Dogons — ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans le centre du Mali lors de violences communautaires[1480]. Selon le gouvernement malien, 440 civils sont tuĂ©s lors des trois premiers mois de l'annĂ©e 2019[1481].

L'ONU donne les bilans suivant à propos civils tués dans les violences communautaires au Mali au cours des années 2018 et 2019 :

  • Janvier- : 71 morts et 22 blessĂ©s dans le centre du Mali + 36 morts et 18 blessĂ©s par les engins explosifs[1482]
  • Avril- : 43 morts et 24 blessĂ©s dans le centre du Mali et 143 morts dans la rĂ©gion de MĂ©naka[1441] - [1483].
  • Juillet- : 287 morts dans le centre[1441].
  • Octobre- : 108 morts et 43 blessĂ©s dans le centre du Mali et 41 morts et 19 blessĂ©s dans la rĂ©gion de MĂ©naka[1442] - [1484].
  • Janvier- : 225 morts et 149 blessĂ©s dans le centre du Mali et 49 morts et 4 blessĂ©s dans la rĂ©gion de MĂ©naka[1484].
  • Avril- : 333 morts et 175 blessĂ©s dans le centre du Mali et la rĂ©gion de MĂ©naka[1473].

Selon Acled, 1 600 civils sont tuĂ©s au Mali entre janvier et juin 2022[28].

Bilan global

Armed Conflict Location and Event Data project (Acled), un projet de l'université du Sussex[29] - [30], donne un bilan par année du nombre de victimes recensées dans les conflits armés au Mali[27].

  • 2012 : 538 morts au moins, dont 115 civils
  • 2013 : 883 morts au moins, dont 170 civils
  • 2014 : 381 morts au moins, dont 49 civils
  • 2015 : 428 morts au moins, dont 95 civils
  • 2016 : 320 morts au moins, dont 75 civils
  • 2017 : 947 morts au moins, dont 251 civils
  • 2018 : 1 739 morts au moins, dont 871 civils
  • 2019 : 1 868 morts au moins, dont 888 civils
  • Total : 7 104 morts au moins, dont 2 514 civils

La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) recense 385 attaques ayant coûté la vie à au moins 332 personnes dont 207 civils au cours de l'année 2016[1477]. Elle indique également qu'au moins 151 personnes ont été tuées lors de quatre premiers mois de l'année 2017 et que plus de 117 personnes sont mortes au cours des conflits intercommunautaires dans la Région de Mopti et la Région de Ségou de à [1076] - [1077].

Le Parti pour la Renaissance Nationale (Parena), un groupe de l'opposition malienne, recense 716 morts au Mali pour l'annĂ©e 2017, dont 245 soldats maliens, 45 Casques bleus, 2 soldats français et 424 parmi les « populations civiles, assaillants ou prĂ©sumĂ©s assaillants ». Il compte Ă©galement 546 blessĂ©s, dont 13 soldats français. Selon Parena : « 2017 a Ă©tĂ© l'annĂ©e la plus meurtriĂšre depuis l'accession du prĂ©sident IBK Ă  la magistrature suprĂȘme le 4 septembre 2013 » ; au total, au moins 2 108 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et 1 157 blessĂ©es depuis cette date[1485].

Situation des Droits de l'Homme

Au nord du Mali

L'organisation non gouvernementale Médecins du monde annonce le la suspension temporaire de « ses activités sanitaires et nutritionnelles dans le nord du Mali », alertant sur « la dégradation sécuritaire au Mali (qui) risque de priver les populations d'une aide indispensable »[1486]. Le , Amnesty International publie un communiqué que les régions du nord sont « au bord d'un désastre humanitaire majeur », précisant que « toute la nourriture et les médicaments stockés par les grandes agences humanitaires ont été pillés et la plupart des travailleurs humanitaires ont fui » avec comme conséquence des populations qui « font face à un risque imminent de graves pénuries alimentaire et médicale qui pourraient entraßner de nouvelles pertes humaines ». Amnesty International relate « dans les villes de Gao et de Ménaka, des femmes et des jeunes filles ont été enlevées de chez elles et auraient été violées »[1487].

L'Agence France-Presse relate des témoignages d'habitants et d'organisations non gouvernementales faisant état d'enlÚvements et de viols de femmes, de saccages et de pillages d'édifices publics et privés à Gao et Tombouctou[1488].

Le , Maliki Alhusseini Maiga, prĂ©sident du Collectif des ressortissants du Nord-Mali (Coren) dĂ©nonce lors d'une confĂ©rence de presse tenue Ă  Bamako les exactions des rebelles dans le nord du pays : « Aujourd'hui, nous faisons face Ă  un dĂ©sastre humanitaire parce que notre pays est occupĂ© par des terroristes et des extrĂ©mistes islamistes qui ont tuĂ© des centaines de nos frĂšres Ă  Gao, Kidal et Tombouctou [
] Ils ont violĂ© nos sƓurs, ont brĂ»lĂ© les bĂątiments administratifs. Ils ont dĂ©truit nos villes et ils terrorisent la population ». Il demande la mise en place d'un corridor humanitaire afin de secourir les maliens bloquĂ©s dans la rĂ©gion[1489].

Entre et , le Haut commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s a recensĂ© au moins 2 785 cas de violences sexuelles dans le nord du Mali (viols, mariages forcĂ©s et commerce sexuel)[1490]. En , 80 victimes de violences sexuelles portent plainte[1491].

Le , Amnesty International publie un rapport de 47 pages sur les exactions commises de la guerre du Mali[1492] - [1493].

Populations déplacées et réfugiées

Le , l'OCHA estime qu'il y a eu « plus de 268 000 dĂ©placĂ©s Ă  la suite de la crise au nord du Mali, dont plus de 161 000 rĂ©fugiĂ©s au Niger, au Burkina Faso, en Mauritanie et en AlgĂ©rie »[1494].

Le 15 aoĂ»t 2012, le Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha) publie un rapport faisant Ă©tat au de 261 624 rĂ©fugiĂ©s maliens enregistrĂ©s dans les pays voisins et 174 000 dĂ©placĂ©s Ă  l'intĂ©rieur du territoire malien[1495].

Le , l'ONU estime Ă  prĂšs de 150 000 le nombre de Maliens rĂ©fugiĂ©s dans les pays voisins, et Ă  230 000 le nombre de personnes dĂ©placĂ©es dans le pays. On compte 54 100 rĂ©fugiĂ©s en Mauritanie, 50 000 au Niger, 38 800 au Burkina Faso, et 1 500 en AlgĂ©rie[1496].

Selon l'ONU, 480 000 dĂ©placĂ©s rentrent chez eux entre et , mais 200 000 demeurent encore dans les camps de rĂ©fugiĂ©s[1497].

Les prisonniers de guerre

Début , trois soldats maliens capturés à Léré par le MNLA sont relùchés et remis au CICR[1498].

Le , les islamistes d'Ansar Dine relĂąchent 169 prisonniers militaires maliens, ainsi que 14 civils appartenant Ă  des familles de soldats[1499] - [1500] - [1501] - [1502].

Dans une vidéo publiée le 11 juillet par Ansar Dine, le mouvement islamiste affirme avoir fait prisonnier 560 soldats maliens lors des batailles d'Aguel'hoc, de Tessalit et de Kidal. La vidéo fait notamment mention de 9 rescapés d'Aguel'hoc. Les prisonniers sont libérés aprÚs avoir « donné leur parole de ne plus jamais combattre la charia de l'islam »[1503].

En , un premier échange de prisonniers est effectué entre le gouvernement malien et le MNLA, le premier relùche deux femmes militantes du MNLA, les seconds libÚrent de leur cÎté 29 soldats maliens[1504].

Le , le gouvernement malien libÚre 8 prisonniers rebelles, dont des membres du MNLA et d'autres groupes armés, ils sont remis au CICR[1505].

AprĂšs le combat de Kati, et la tentative manquĂ©e d'un contre-coup d'Ă©tat par les BĂ©rets rouges, au moins 80 personnes, majoritairement des parachutistes, sont arrĂȘtĂ©es. Le , Ă  la suite de pressions exercĂ©es par les familles des dĂ©tenus et leurs avocats, par des organisations locales et internationales de dĂ©fense des droits humains dont Amnesty International, et par le ministre malien de la Justice, 43 dĂ©tenus sont transfĂ©rĂ©s au camp 1 de la gendarmerie, oĂč leurs conditions de dĂ©tention s'amĂ©liorent. Cependant, en juillet 2012, selon Human Rights Watch, au moins 20 soldats prisonniers ont disparu et des dizaines d'autres ont Ă©tĂ© torturĂ©s par les « BĂ©rĂȘts verts ». Les prisonniers ont subi des passages Ă  tabac, des viols et des brĂ»lures[1506]. Le , le juge d'instruction chargĂ© du dossier ordonne la remise en libertĂ© de 29 prisonniers, dont 26 « bĂ©rets rouges » parachutistes et trois civils, parmi lesquels Malamine KonarĂ©, fils d'Alpha Oumar KonarĂ©[1507]

En , selon le MNLA, au moins 13 azawadiens sont emprisonnés par le gouvernement malien[1508].

En , 79 soldats maliens sont détenus dans les environs de TinzawatÚne par le MNLA comme prisonniers de guerre, l'un d'eux, malade, est relùché et remis au CICR[1509] - [1510] - [1502]. Le MNLA a déclaré respecter la Convention de GenÚve de 1949[1511] - [1512] - [1513] - [1514].

De janvier Ă  dĂ©but avril, 200 personnes, djihadistes ou suspects, sont emprisonnĂ©s sur Bamako. Selon les donnĂ©es des organisations internationales de dĂ©fense des droits de l'homme et des organismes humanitaires, une quarantaine sont cependant signalĂ©s comme introuvables. Sur les prisonniers recensĂ©s, ĂągĂ©s de 20 Ă  76 ans, 80 % sont des SonghaĂŻs ou des Peuls, les autres sont des Touaregs, des Arabes et quelques Ă©trangers, dont quatre NigĂ©rians suspectĂ©s d'ĂȘtre de Boko Haram. Dans un accord signĂ© le , le gouvernement malien s'engage Ă  Ă©viter « tout acte de torture » ainsi que l'application de la peine de mort contre les jihadistes[1515].

Lors de la bataille de Tigharghùr, les Français capturent au moins 13 jihadistes[1516] - [1517] - [1518]. Considérés comme des terroristes par la France, ils ne bénéficient pas du statut de prisonnier de guerre régi par les Conventions de GenÚve[1519]. Deux prisonniers, de nationalité française, sont extradés vers la France[1520] - [1515]. Officiellement, la France remet seize prisonniers au Mali, dont six mineurs. Ces derniers sont placés dans un centre de rééducation, et assistés par l'Unicef et le Comité international de la Croix-Rouge[1515]. Certains prisonniers sont cependant torturés selon Human Rights Watch, deux touaregs meurent dans la nuit 6 au , à la suite de blessures dues à leur mauvais traitement[1521].

Selon la gendarmerie malienne, à la date du , 340 jihadistes ou suspects ont été faits prisonniers dans le nord du Mali et transférés à Bamako[1451] - [1452].

Le , 14 combattants du MNLA sont arrĂȘtĂ©s par des soldats algĂ©riens prĂšs de Djanet. Venus de Libye, ils transportaient une cargaison d'armes dans quatre pick-ups. Ils sont jugĂ©s Ă  Ouargla et sont condamnĂ©s, le , Ă  20 ans de prison pour trafic d'armes[1522].

En fĂ©vrier le MNLA capture une trentaine de jihadistes dans l'Adrar des Ifoghas, ceux-ci sont dĂ©tenus Kidal. Le , ils sont libĂ©rĂ©s par le MNLA et conduits Ă  Mopti avec le concours des hommes de la MINUSMA oĂč ils sont remis Ă  des notables maliens. Les mineurs sont remis au ComitĂ© international de la Croix-Rouge qui les rendent Ă  leurs familles Ă  Gao[1523].

Le , le gouvernement malien libÚre 23 hommes du MNLA capturés entre mars et [1524].

Notes et références

Notes

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    628. Sahélien : Mali : 4 morts dans un raid de la MINUSMA sur une position du MNLA au nord de Gao
    629. MINUSMA : La MINUSMA contrainte de faire usage de la force aujourd'hui Ă  Tabankort
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    631. Malijet : Accord pour l'établissement d'une zone temporaire de sécurité entre la MINUSMA et MNLA
    632. AFP : Mali : trois morts dans une manifestation Ă  Gao contre la Minusma
    633. RFI : Mali: une manifestation Ă  Gao contre la Minusma tourne mal
    634. L'Indicateur du Renouveau : Situation explosive à GAO : La population demande le départ du bataillon rwandais
    635. Soir de Bamako : Marche de protestation contre l'établissement d'une "zone temporraire de sécurité": Qui a tiré sur les manifestants à Gao ?Deux responsables de la Minusma se contredisent
    636. RFI : Mali: des casques bleus responsables de la mort de trois manifestants
    637. MINUSMA : COMMUNIQUE - La MINUSMA annonce le retrait de son projet de sécurisation à Tabankort
    638. RFI : Attaques et attentats-suicides meurtriers se succĂšdent au Mali
    639. AFP : Mali : une dizaine de morts dans une attaque contre les rebelles
    640. Le Figaro : Au Mali, les groupes touaregs s'entredéchirent
    641. RFI : Mali: une déclaration signée à Alger lors des négociations de paix
    642. RFI : Accords inter-maliens Ă  Alger: la CMA demande du temps
    643. Le Point avec AFP : Mali : un "accord de paix et de réconciliation" signé à Alger
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    646. RFI : Mali: accord d'Alger, un mois pour convaincre
    647. RFI : Mali: comment le projet d'accord de paix est-il perçu sur le terrain?
    648. RFI : Mali: les discussions continuent dans le Nord autour de l'accord d'Alger
    649. RFI : Accord d'Alger: l'interminable indécision des groupes du nord du Mali
    650. RFI : Mali : poursuite des discussions Ă  Kidal sur l'accord d'Alger
    651. RFI : Nord du Mali: le texte de l'accord ne changera pas, prévient la médiation
    652. MNLAMOV : La CMA déclare ne pas pouvoir parapher l'accord en son état actuel
    653. RFI : Nord du Mali: la CMA ne paraphera pas le projet d'accord de paix
    654. RFI : Mali: un groupe pro-Bamako prend MĂ©naka aux mains du MNLA
    655. Le Point avec AFP : Mali : un groupe pro-Bamako prend des positions rebelles
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    989. L'ÉlysĂ©e annonce la mort accidentelle d'un soldat français au Mali, Le Monde avec AFP, 18 juin 2017.
    990. Mali : l'organisation jihadiste d'Iyad Ag Ghali revendique l'attaque de Kangaba, Jeune Afrique avec AFP, 20 juin 2017.
    991. Laurent Lagneau, Selon l'ONU, 17 militaires français ont été blessés au Mali au cours des trois derniers mois, Opex360, 4 octobre 2017.
    992. Mali : l'armée annonce avoir repoussé une attaque terroriste prÚs du Burkina, Jeune Afrique avec AFP, 9 juillet 2017.
    993. Mali: les corps de militaires disparus retrouvés prÚs de Ménaka, RFI, 17 juillet 2017.
    994. Mali: 4 civils tués dans une attaque djihadiste, Le Figaro avec AFP, 25 juillet 2017.
    995. Mali: deux Casques bleus allemands meurent dans un crash d'hélicoptÚre, AFP, 26 juillet 2017.
    996. Mali : un soldat et un Casque bleu tués aprÚs des tirs contre un camp de l'ONU à Douenza, Jeune Afrique avec AFP, 14 août 2017.
    997. Mali: neuf morts dont un Casque bleu lors de deux attaques contre l'ONU, AFP, 15 août 2017.
    998. Olivier Liffran, Mali : un camp de la Minusma visé par des tirs à Tombouctou,Jeune Afrique, 14 août 2017.
    999. Attaque meurtriÚre contre les Nations unies à Tombouctou, Le Monde avec AFP et AP, 15 août 2017.
    1000. Mali: le nord du pays toujours en proie aux attaques, RFI, 16 septembre 2017.
    1001. Mali: deux attaques dans le Nord prĂšs de MĂ©naka et Ă  Kidal, RFI, 20 septembre 2017.
    1002. Mali : trois Casques bleus tués dans une attaque, Paris Match avec AFP, 24 septembre 2017.
    1003. Mali: la Minusma victime d'une nouvelle attaque terroriste dans le nord, RFI, 24 septembre 2017.
    1004. Mali : deux éléments du MSA tués dans une attaque à Tamalate, prÚs de la frontiÚre nigérienne, Sahélien.com, 25 septembre 2017.
    1005. Baba Ahmed, #Mali: Trois morts dans des affrontements entre le #MSA de Ag Acharatoumane et les djihadistes Pelhs., twitter, 25 septembre 2017.
    1006. Insécurité : Gao, Ménaka Mourdiah frappées par un cycle de violences, Studio Tamani, 25 septembre 2017.
    1007. Mali : Des affrontements entre groupes armés au nord du Mali : Plus d'une quinzaine de morts, Xinhua, 5 octobre 2017.
    1008. Mali: Ménaka, des affrontements entre groupes armés font une quinzaine de morts, Koaci, 4 octobre 2017.
    1009. Célian Macé, Quinze jihadistes d'Ansar Dine visés par un raid de l'armée française, Libération, 26 octobre 2017.
    1010. Mali: une opération de Barkhane a-t-elle coûté la vie à des soldats maliens?, RFI, 30 octobre 2017.
    1011. Mali: deux soldats tués dans une attaque, Le Figaro avec AFP, 25 octobre 2017.
    1012. Kassim Traoré, Au moins deux soldats tués lors d'une attaque dans le nord du Mali, VOA Afrique, 25 octobre 2017.
    1013. Trois casques bleus de la Minusma tués dans le nord du Mali, RFI, 26 octobre 2017.
    1014. Mali : Mort d'un casque bleu suite Ă  l'attaque du 26 octobre 2017, MIUSMA, 21 novembre 2017.
    1015. Recrudescence d'attaques dans le centre du Mali, RFI, 1er novembre 2017.
    1016. PremiÚre opération pour la force anti-jihadiste G5 Sahel, AFP, 1er novembre 2017.
    1017. Olivier Fourt, Hawbi: la premiÚre opération de la force conjointe du G5 Sahel, RFI, 2 novembre 2017.
    1018. Sans Barkhane, point de salut pour les débuts de la force du G5 Sahel, AFP, 3 novembre 2017.
    1019. Mali: une premiÚre opération du G5 Sahel sans accroc, RFI, 4 novembre 2017.
    1020. Bokar Sangaré, Au Mali, chronique d'une guerre qui ne dit pas son nom, Le Monde, 10 novembre 2017.
    1021. Mali: l'Alliance djihadiste revendique les attentats, BBC, 9 novembre 2017.
    1022. Le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans revendique les attaques meurtriĂšres au Mali, France 24 avec AFP et Reuters, 25 novembre 2017.
    1023. Mali - Attaques contre la MINUSMA et les forces armées maliennes (24 novembre 2017), France Diplomatie, 24 novembre 2017.
    1024. Mali: la Minusma repousse plusieurs attaques simultanées à Kidal, RFI, 16 décembre 2017.
    1025. Mali : un Casque bleu décÚde de ses blessures suite aux attaques contre la MINUSMA à Kidal, Un.org, 18 décembre 2017.
    1026. Mali : cinq jihadistes tués par l'armée dans le centre du pays, Jeune Afrique avec AFP, 21 décembre 2017.
    1027. Mali: trois soldats tués dans une explosition de mine dans le centre, AFP, 28 décembre 2017.
    1028. Mali: à Gao, coup d'envoi des patrouilles mixtes pour sécuriser le Nord, RFI, 24 février 2017.
    1029. Célian Macé, Paix au Mali : l'espoir fragile, Libération, 3 mars 2017.
    1030. Mali: installation des autorités intermédiaires à Gao et Ménaka, RFI, 2 mars 2017.
    1031. Mali : manifestations à Gao et à Tombouctou contre la mise en place des autorités intérimaires, Xinhua, 1er mars 2017.
    1032. Mali: Tombouctou encerclée par le CJA, contre les autorités intérimaires, RFI, 3 mars 2017.
    1033. Installation des autorités intérimaires au Mali: le blocage persiste à Tombouctou, RFI, 6 mars 2017.
    1034. Tombouctou : Trois morts suite à une attaque d'un check-point de l'armée malienne par le MAA, Nord Sud Journal, 6 mars 2017.
    1035. Mali: négociations à Tombouctou sur l'investiture des autorités intérimaires, RFI, 6 mars 2017.
    1036. Tombouctou: l'impasse perdure, deux manifestations prévues vendredi, RFI, 9 mars 2017.
    1037. Mali: sur fond de négociations, le blocage se poursuit à Tombouctou, RFI, 10 mars 2017.
    1038. Mali: les groupes armés quittent les «checkpoints» de Tombouctou, RFI, 10 mars 2017.
    1039. Mali: le CJA maintient la pression militaire sur Tombouctou, RFI, 10 mars 2017.
    1040. Christophe ChĂątelot, Au Mali, l'impossible paix ?, Le Monde, 10 mars 2017.
    1041. Benjamin Roger, Mali : Nord cherche État dĂ©sespĂ©rĂ©ment,Jeune Afrique, 21 mars 2017.
    1042. Mise en place des autorités intérimaires : le colonel Abass Ag Mohamed Ahmad libÚre enfin la ville de Tombouctou, Malijet, 20 avril 2017.
    1043. Mali: les autorités intérimaires installées dans toutes les régions du Nord, RFI, 20 avril 2017.
    1044. Mali : l'installation des autorités intérimaires dans le Nord est enfin terminée, Jeune Afrique avec AFP, 20 avril 2017.
    1045. Baba Ahmed, Mali : cinq personnalitĂ©s Ă  la tĂȘte des autoritĂ©s intĂ©rimaires du Nord,Jeune Afrique, 24 avril 2017.
    1046. Jules Crétois, Mali : dans la région de Kidal, « la tension est énorme »,Jeune Afrique, 14 juin 2017.
    1047. Tensions Ă  Kidal : la CMA et le GATIA s'accusent, Studio Tamani, 11 juin 2017.
    1048. Mali : Sur fond de tension, un mouvement de combattants de la Plate-forme inquiĂšte Kidal, Nord Sud Journal, 15 juin 2017.
    1049. Mali: les exactions contre les civils se multiplient dans la région de Kidal, RFI, 16 juin 2017.
    1050. Mali: les raisons qui expliquent le regain de violence dans la région de Kidal, RFI, 17 juin 2017.
    1051. Mali: l'ONU enquĂȘte sur des fosses communes et des exactions dans le nord, AFP, 6 aoĂ»t 2017.
    1052. Mali: des fosses communes découvertes dans la région de Kidal, RFI, 7 août 2017.
    1053. Mali: la CMA et la Plateforme violent Ă  nouveau le cessez-le-feu, RFI, 7 juillet 2017.
    1054. Mali : affrontements dans la région de Kidal entre les signataires de l'accord de paix, Jeune Afrique avec AFP, 7 juillet 2017.
    1055. Mali: la Plateforme et la CMA s'affrontent pour le contrÎle d'Anéfis, RFI, 12 juillet 2017.
    1056. Kidal, l'enjeu d'un cessez-le-feu Ă  plusieurs inconnues, Journal du Mali, 24 juillet 2017.
    1057. Mali : de nouveaux affrontements entre signataires de l'accord de paix dans la région de Kidal, AFP, 12 juillet 2017.
    1058. Affrontements de ce mardi Ă  Kidal : la CMA livre sa version des faits, Kibaru, 11 juillet 2017.
    1059. Mali: toujours pas de cessez-le-feu entre la CMA et la Plateforme Ă  Annefis, RFI, 20 juillet 2017.
    1060. Baba Ahmed, Mali : risque d'escalade aprĂšs les affrontements meurtriers prĂšs de Kidal,Jeune Afrique, 28 juillet 2017.
    1061. Mali: affrontements entre le Gatia et la CMA dans la région de Kidal, RFI, 27 juillet 2017.
    1062. Mali: lourdes pertes pour les prorégimes, Le Figaro, 27 juillet 2017.
    1063. Mali: lourd bilan des combats entre le Gatia et la CMA dans le nord du pays, RFI, 27 juillet 2017.
    1064. Mali : la localité de Ménaka sous contrÎle des ex-rebelles de la CMA, AFP, 29 juillet 2017.
    1065. Mali: situation plus que confuse Ă  MĂ©naka, RFI, 29 juillet 2017.
    1066. Mali: les combattants de la CMA prennent le contrĂŽle de MĂ©naka, RFI, 30 juillet 2017.
    1067. Mali: à Ménaka, le MSA ménage les alliances, RFI, 31 juillet 2017.
    1068. Mali: retour du gouverneur Ă  Kidal, trĂȘve entre CMA et Gatia, RFI, 22 aoĂ»t 2017.
    1069. Mali: l'État reprend pied Ă  Kidal, le gouverneur de retour, RFI, 23 aoĂ»t 2017.
    1070. Mali: les ex-rebelles de la CMA et la Plateforme signent un cessez-le-feu, RFI, 21 septembre 2017.
    1071. Célian Macé, Mali : les groupes armés du Nord enterrent la hache de guerre, Libération, 22 septembre 2017.
    1072. Mali: le rapport alarmant de l'ONU sur la situation au Nord, RFI, 3 octobre 2017.
    1073. Bruno Joubert, « Les responsables maliens donnent le sentiment que la réconciliation ne les concerne pas », Le Monde, 21 décembre 2017.
    1074. Mali: incertitudes aprÚs des heurts intercommunautaires prÚs de Ké-Macina, RFI, 14 février 2017.
    1075. « Centre du Mali: au moins 20 morts dans des violences intercommunautaires (nouveau bilan) », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
    1076. Mali : Terrorisme et impunité font chanceler un accord de paix fragile, FIDH, 11 mai 2017.
    1077. CĂ©lian MacĂ©, Au Mali, jusqu'oĂč Macron suivra-t-il François Hollande?, LibĂ©ration, 11 mai 2017.
    1078. Mali: violents affrontements communautaires dans la région de Ségou, RFI, 23 mars 2017.
    1079. Affrontements entre peuls et dogons dans le centre du Mali, RFI, 20 juin 2017.
    1080. Marie Bourreau, Mali: l'ONU hausse le ton contre Bamako, RFI, 25 janvier 2018.
    1081. Christophe ChĂątelot et Marie Bourreau, Application de l'accord de paix au Mali : le temps presse, Le Monde, 26 janvier 2018.
    1082. Jean-Dominique Merchet, Sahel : six mois pour déployer trois Chinook..., L'Opinion, 19 juillet 2018.
    1083. Laurent Lagneau, Mali : L'Estonie va renforcer la force française Barkhane en déployant 50 soldats à Gao, Opex360, 23 mars 2018.
    1084. Des soldats estoniens bientĂŽt en renfort pour Barkhane au Mali RFI, 11 mai 2018.
    1085. Laurent Lagneau, Mali : 50 militaires estoniens sont arrivés à Gao pour renforcer la force française Barkhane, Opex360, 10 août 2018.
    1086. Thierry Oberlé, Cinq ans aprÚs l'opération Serval, al-Qaida gangrÚne le Mali, Le Figaro, 2 février 2018.
    1087. Isabelle Lasserre, La France dans le cercle vicieux du Sahel, Le Figaro, 29 janvier 2018.
    1088. Alain Barluet, Va-t-on vers la fin de l'opération «Barkhane» au Sahel ?, Le Figaro, 11 février 2018.
    1089. Vincent Hugeux, "Face Ă  Barkhane, un ennemi aux abois", L'Express, 20 avril 2018.
    1090. Bokar Sangaré, A Ménaka, au Mali, « il y a un risque d'instrumentalisation des forces françaises », Le Monde, 10 mai 2018.
    1091. Mali: situation sécuritaire toujours aussi précaire dans le nord, RFI, 7 janvier 2018.
    1092. Aïssatou Diallo et Matthieu Millecamps, Rapport de l'ONU sur le Mali : ceux qui font obstacle à la paix, Jeune Afrique, 30 août 2018.
    1093. Mali : 3 soldats français blessés dans un attentat, Le Point avec AFP, 12 janvier 2018.
    1094. Mali : quatre soldats tués dans le nord-est, AFP, 28 janvier 2018.
    1095. Mali: attaque meurtriĂšre contre un camp militaire Ă  MĂ©naka, RFI, 28 janvier 2018.
    1096. Mali: à Gao, la situation sécuritaire est inquiétante, RFI, 5 février 2018.
    1097. Mali : quatre civils tués dans le nord du pays, BBC, 4 février 2018.
    1098. Mali : l'insécurité s'intensifie au nord et au centre du pays, Studio Tamani, 4 février 2018.
    1099. Olivier Dubois, Talataye : Vivre dans la peur, Journal du Mali, 15 février 2018.
    1100. Philippe Martinat, Le Mali à nouveau sous la pression des djihadistes, Le Parisien, 6 février 2018.
    1101. Baba Ahmed, Mali – Ag Acharatoumane (MSA) : « L'État islamique au Grand Sahara ne sera pas vaincu par des forces Ă©trangĂšres »,Jeune Afrique, 19 avril 2018.
    1102. Christophe Boisbouvier, Moussa Ag Acharatoumane: au Mali, «nous combattons une organisation criminelle», RFI, 23 avril 2018.
    1103. Mali : une dizaine de "bandits armés" tués par les combattants du Gatia et du MSA, Xinhua, 19 février 2018.
    1104. Mali : Regain de tension dans le nord, Studio Tamani, 18 février 2018.
    1105. Communiqué Conjoint GATIA-MSA, 18 février 2018.
    1106. Philippe Chapleau, Un raid héliporté français, le 17 février, a permis d'éliminer une dizaine de djihadistes au Mali, Lignes de défense, 23 février 2018.
    1107. Mali: PrÚs de 450 djihadistes tués par les forces armées françaises au Sahel depuis 2014, 20 Minutes avec AFP, 23 février 2018.
    1108. Ava Djamshidi, 450 djihadistes ont été tués par les Français au Sahel, Le Parisien, 22 février 2018.
    1109. Mali: la force Barkhane annonce avoir neutralisé 60 jihadistes en un mois, RFI, 15 mars 2018.
    1110. Deux soldats français de « Barkhane » tués au Mali dans l'explosion d'une mine artisanale, Le Monde avec AFP, 21 février 2018.
    1111. Mali : quatre djihadistes prĂ©sumĂ©s arrĂȘtĂ©s dans une vaste opĂ©ration de Barkhane, Le Figaro avec AFP, 22 fĂ©vrier 2018.
    1112. Communiqué conjoint GATIA - MSA, Malijet, 23 février 2018.
    1113. Mali: Barkhane mÚne des opérations anti-terroristes dans la région de Gao, RFI, 23 février 2018.
    1114. Mali : le récit exclusif de la traque de Abou Walid al-Sahraoui,Jeune Afrique, 5 mars 2018.
    1115. Barkhane : une dizaine de terroristes mis hors de combat, MinistĂšre de la DĂ©fense, 15 mars 2018.
    1116. Barkhane poursuit la traque dans le Gourma, Le mamouth, 15 mars 2018.
    1117. Laurent Larcher, Barkhane frappe, le Sahel se fragmente, La Croix, 16 mars 2018.
    1118. Point de situation des opérations du 15 mars 2018, MinistÚre de la Défense, 15 mars 2018.
    1119. Mali: 30 jihadistes tués dimanche par les forces françaises et maliennes, AFP, 5 avril 2018.
    1120. Une nouvelle opération «ciblée» attribuée à la force Barkhane au Mali, RFI, 3 avril 2018.
    1121. Caleb Weiss, Tuareg alliance reports more clashes with Islamic State-loyal militants, The Long War Journal, 3 avril 2018.
    1122. Pierre Alonso et Célian Macé, «Moussa», l'arme de Paris au Sahel, Libération, 13 avril 2018.
    1123. POINT DE PRESSE de la MINUSMA du 12 avril 2018
    1124. Niger: 17 morts lors d'une attaque Ă  Aghay, prĂšs de la frontiĂšre malienne, RFI, 19 mai 2018.
    1125. Mali: deux attaques font une quarantaine de morts dans le nord-est, RFI, 28 avril 2018.
    1126. Au Mali, 17 civils tués par des jihadistes présumés à la frontiÚre nigérienne, AFP, 2 mai 2018.
    1127. Mali: escalade de violences au Mali dans la zone de MĂ©naka, RFI, 3 mai 2018.
    1128. Au moins 17 civils massacrés dans l'ouest, prÚs du Mali, au Niger, VOA avec AFP, 19 mai 2018.
    1129. Au Mali, une vingtaine de morts dans une attaque, Le Monde avec AFP, 28 mai 2018.
    1130. Mali – CommuniquĂ© de la coalition MSA-GATIA (04/06/2018)
    1131. MĂ©naka : Plusieurs morts dont des chefs de l'EIGS suite Ă  des affrontements avec des combattants de la Coalition MSA/GATIA, Kibaru, 5 juin 2018.
    1132. Attaque « terroriste » au Mali contre des soldats français pendant le sommet de l'UA en Mauritanie, AFP, 2 juillet 2018.
    1133. Mali : une dizaine de civils tués dans une attaque prÚs de la frontiÚre nigérienne, Le Monde avec AFP, 16 juillet 2018.
    1134. Douze personnes tuées dans l'attaque d'un village du nord-est du Mali, RFI, 17 juillet 2018.
    1135. Gao : Des morts et des blessés suite à de violents accrochages entre le GATIA et des individus armés, Kibaru, 13 juillet 2018.
    1136. Gao : Plusieurs morts suite Ă  des affrontements entre les combattants de la Coalition MSA/GATIA et des djihadistes prĂšs de Intillilt, Kibaru, 19 juillet 2018.
    1137. Mali: mort de Mohamed Ag Almouner, un des chefs du groupe EI au grand Sahara, RFI, 28 août 2018.
    1138. Mali : un responsable djihadiste de l'EI dans le Grand Sahara tué dans une frappe française, Le Monde, 27 août 2018.
    1139. Ménaka : Deux morts et trois blessés dans l'explosion d'une mine au passage d'une voiture du MSA, Nord Sud Journal, 18 septembre 2018.
    1140. Au Mali, 35 morts en une semaine, la force « Barkhane » largue 120 parachutistes, Le Monde, 28 septembre 2018.
    1141. Attaque Ă  MĂ©naka : Le bilan s'alourdit Ă  24 morts., Nord Sud Journal, 27 septembre 2018.
    1142. Au Mali, une attaque fait au moins 12 victimes prÚs de la frontiÚre nigérienne, Le Monde, 26 septembre 2018.
    1143. Mali: au moins 12 civils tués par des hommes armés prÚs de Ménaka, RFI, 26 septembre 2018.
    1144. Un village du nord du Mali victime d'une attaque, RFI, 1er octobre 2018.
    1145. Mali: une vingtaine de civils touareg tués, Le Figaro avec AFP, 1er octobre 2018.
    1146. Au moins un militaire malien tué dans une embuscade dans le nord du Mali, Le Monde, 1er octobre 2018.
    1147. Amalaou-laou : 22 civils "exécutés", Studio Tamani, 30 septembre 2018.
    1148. Au Mali, des dizaines de civils touareg tués par des djihadistes présumés, Le Monde avec AFP, 13 décembre 2018.
    1149. Tiemoko Diallo et Souleymande Ag Anara, Plus de 40 civils touaregs tués au Mali, Reuters, 13 décembre 2018.
    1150. Ménaka : Au moins 20 morts dont 6 civils et 3 combattants du MSA suite à une attaque, Kibaru, 19 décembre 2018.
    1151. Au moins six jihadistes tués aprÚs une frappe aérienne de Barkhane au Mali, AFP, 20 décembre 2018.
    1152. Baba Ahmed, Mali : une attaque jihadiste fait 37 victimes, dont 27 civils touaregs,Jeune Afrique, 17 janvier 2019.
    1153. Un « coup significatif » porté aux djihadistes par Barkhane, Le Monde avec Reuters, 17 février 2018.
    1154. Un groupe djihadiste revendique la double-attaque de Ouagadougou, Le Figaro, 3 mars 2018.
    1155. Au moins deux Casques bleus tchadiens tués et 10 blessés dans une attaque, VOA avec AFP, 6 avril 2018.
    1156. Mali: attaque meurtriĂšre contre un camp de la Minusma prĂšs de Kidal, RFI, 6 avril 2018.
    1157. Mali: l'ONU fait face à des menaces terroristes de plus en plus sophistiquées, RFI, 7 avril 2018.
    1158. Mali: l'explosion d'une mine fait 24 morts dans le centre du Mali, RFI, 25 janvier 2018.
    1159. Mali : prÚs de 40 personnes tuées en 24 heures dans le centre du pays, Jeune Afrique avec AFP, 25 janvier 2018.
    1160. Au moins 14 soldats maliens tués dans l'attaque d'un camp militaire, AFP, 27 janvier 2018.
    1161. Nord du Mali: deux militaires tués, une gendarmerie attaquée, AFP, 5 février 2018.
    1162. Cinq civils tués, 18 blessés par une mine dans le centre du Mali, Reuters, 10 février 2018.
    1163. Quatre casques bleus et six militaires maliens tués dans le centre du Mali, Le Monde avec AFP, 1er mars 2018.
    1164. Mali: quatre Casques bleus tués dans une attaque à l'engin explosif, AFP, 1er mars 2018.
    1165. Mali : le site de construction d'un barrage incendié par des présumés jihadistes prÚs de Djenné, Jeune Afrique avec AFP, 9 mars 2018.
    1166. Mali: quatre soldats tués au retour d'une opération contre des jihadistes, RFI, 9 mars 2018.
    1167. Madick Niang, Mali : Mopti: l'Armée malienne détruit la principale base de terroristes, Mali Actu, 12 mars 2018.
    1168. Mali: deux morts dans l'attaque d'un hĂŽtel Ă  Bandiagara, RFI, 29 mars 2018.
    1169. Raid de Barkhane dans les environs de Tombouctou: 2 djihadistes tués dont un Marocain, Kibaru, 3 avril 2018.
    1170. Mali : un Casque bleu nigérien tué dans le Nord, AFP, 7 avril 2018.
    1171. Cinq jihadistes tués par les forces françaises au Mali, VOA avec AFP, 8 avril 2018.
    1172. Tombouctou : les assaillants voulaient « prendre le contrÎle » du camp de l'ONU et de Barkhane, AFP, 15 avril 2018.
    1173. Quinze "terroristes neutralisés", un soldat tué dans une opération antijihadiste au Mali, VOA avec AFP, 21 avril 2018.
    1174. Mali: au moins douze morts Ă  Boulikessi, prĂšs du Burkina Faso, RFI, 20 mai 2018.
    1175. Au Mali, une dizaine de civils tués dans un incident impliquant l'armée, Le Monde avec AFP, 20 mai 2018.
    1176. Mali: des «civils» ou des «terroristes» tués à Boulikessi?, RFI, 21 mai 2018.
    1177. La Minusma confirme une bavure de militaires maliens du G5 Sahel Ă  Boulikessi, RFI, 27 juin 2018.
    1178. Mali : trois soldats et 13 « terroristes » tués dans une attaque jihadiste, AFP, 10 juin 2018.
    1179. Mopti : 3 militaires tués et 3 autres blessés suite à une embuscade à Kadial, Kibaru, 9 juin 2018.
    1180. Mali: l'armée annonce avoir «neutralisé 10 terroristes», Le Figaro, 12 juin 2018.
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    1182. Attaque contre le QG de la force régionale G5 Sahel, dans le centre du Mali, France 24 avec AFP, AP et Reuters, 29 juin 2018.
    1183. Mali: le QG de la force du G5 Sahel frappé par un attentat-suicide, RFI, 29 juin 2018.
    1184. Mali : attaque "terroriste" contre les soldats français de Barkhane à Gao, Europe 1 avec AFP, 2 juillet 2018.
    1185. Mali : le GSIM revendique l'attaque contre l'opération Barkhane à Gao, France 24 avec AFP et Reuters, 2 juillet 2018.
    1186. Edwige Fiendé, Mali: Deux soldats maliens tués et trois autres blessés, Afrique sur 7, 13 juillet 2018.
    1187. Onze djihadistes et un soldat tués dans une « embuscade terroriste » au Mali, Le Monde avec AFP, 23 juillet 2018.
    1188. Tim Cocks et Tiemoko Diallo, Mali-Un convoi transportant du matériel électoral attaqué, 12 tués, Reuters, 1er août 2018.
    1189. Tombouctou : 3 combattants de la CMA tués suite à une attaque prÚs de Ber, Kibaru, 6 août 2018.
    1190. Mali : huit soldats maliens tués par des engins explosifs, France 24 avec AFP, 27 septembre 2018.
    1191. Trois militaires tués par une mine dans le centre du Mali, VOA avec AFP, 11 octobre 2018.
    1192. Mali: les Casques bleus victimes de deux attaques ce samedi, AFP, 27 octobre 2018.
    1193. Mopti : Deux membres du GATIA dont le chef de poste tués à Hombori, Kibaru, 15 novembre 2018.
    1194. Ségou : Au moins 2 militaires tués et 1 autre blessé suite à une attaque à Diabaly, Kibaru, 14 novembre 2018.
    1195. Au Mali, intervention de la force « Barkhane » lors de combats entre l'armée et des djihadistes, Le Monde avec AFP, 18 octobre 2018.
    1196. Mali: accrochage dans le Nord entre l'armée et des présumés jihadistes, RFI, 18 octobre 2018.
    1197. BARKHANE : la force Barkhane met hors de combat un groupe terroriste au Mali., MinistÚre des Armées, 15 novembre 2018.
    1198. 7 djihadistes tués au Mali dans un raid français de Barkhane, VOA avec AFP, 16 novembre 2018.
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    1200. La mort du chef jihadiste Koufa, un succĂšs dans la lutte "anti-terroriste" au Mali, AFP, 24 novembre 2018.
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    1206. Mali: deux nouveaux groupes d'autodéfense voient le jour dans le centre, RFI, 24 mai 2018.
    1207. Mali: possibles découvertes de charniers vers Nantaka et Kobaka, dans le centre, RFI, 18 juin 2018.
    1208. Mali : le gouvernement « confirme l'existence de fosses communes impliquant des Fama », Jeune Afrique avec AFP, 19 juin 2018.
    1209. Mali: attaque meurtriÚre à Koumaga dans le cercle de Djenné, RFI, 24 juin 2018.
    1210. Au moins 32 civils peuls tués dans une attaque de "chasseurs" dans le centre du Mali, VOA avec AFP, 24 juin 2018.
    1211. Mali: un village de la région de Mopti aurait été incendié par des hommes armés, RFI, 14 juillet 2018.
    1212. Mali: au moins 11 morts dans une attaque, Le Figaro avec AFP, 9 août 2018.
    1213. Mali: les difficultés de l'accord de paix entre Dogons et Peuls de Koro, RFI, 6 septembre 2018.
    1214. Aïssatou Diallo, Accord entre Peuls et Dogons au Mali : « Tout le monde ne veut pas la paix »,Jeune Afrique, 6 septembre 2018.
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    1217. La situation sécuritaire dans le centre du Mali se détériore, RFI, 20 novembre 2018.
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    1225. Mali: 14 «suspects terroristes» tués dans une «présumée tentative d'évasion», RFI, 7 avril 2018.
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    1228. Mali: 14 suspects de "terrorisme" tués dans une "tentative d'évasion", AFP, 6 avril 2018.
    1229. Mali: beaucoup de questions aprĂšs la mort de 14 personnes Ă  Dioura, RFI, 10 avril 2018.
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    Annexes

    Bibliographie

    Documentaires

    Dans la culture

    • Timbuktu (ou Chagrin des oiseaux), film franco-mauritanien sorti en 2014 et rĂ©alisĂ© par Abderrahmane Sissako. Le film traite de l'occupation djihadiste Ă  Tombouctou en 2012.
    • Mali, ĂŽ Mali, roman d'Erik Orsenna, qui met en scĂšne madame BĂą, « Jeanne d'Arc africaine » venue sauver son pays de la ruine et des islamistes radicaux, avant que l'opĂ©ration Serval ne soit lancĂ©e.
    • La sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e française Sentinelles prend pour cadre l'OpĂ©ration Barkhane durant la Guerre du Mali.

    Cartographie

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    Article connexe

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