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Abdelmalek Droukdel

Abdelmalek Droukdel (en arabe : Űčۚۯ Ű§Ù„Ù…Ű§Ù„Ùƒ ŰŻŰ±ÙˆŰŻÙƒŰ§Ù„), aussi connu sous le nom de guerre Abou Moussab Abdelwadoud (ŰŁŰšÙˆ Ù…Ű”ŰčŰš Űčۚۯ Ű§Ù„ÙˆŰŻÙˆŰŻ), nĂ© le Ă  Meftah (AlgĂ©rie) et mort le Ă  Talhandak prĂšs de Tessalit (Mali), est un djihadiste algĂ©rien.

Abdelmalek Droukdel
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Surnom Abou Moussab Abdelwadoud
Naissance
Meftah[1] (Algérie)
DĂ©cĂšs (Ă  50 ans)
Talhandak (Mali)
Mort au combat
Origine Algérien
Allégeance GIA (1993-1998)
GSPC (1998-2007)
AQMI (2007-2020)
Commandement Chef du GSPC, puis d'AQMI
Conflits Guerre civile algérienne
Insurrection djihadiste en Algérie
Guerre du Sahel
Guerre du Mali

AprĂšs avoir pris part Ă  la guerre civile algĂ©rienne au sein du Groupe islamique armĂ© (GIA), Droukdel devient en 2004 « Ă©mir » du Groupe salafiste pour la prĂ©dication et le combat (GSPC). En , il prĂȘte allĂ©geance Ă  al-QaĂŻda et son organisation prend le nom d'Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI). Droukdel s'implique ensuite dans la rĂ©bellion djihadiste au Sahel et dans la guerre du Mali au cours de laquelle il est tuĂ© par l'armĂ©e française.

Biographie

Guerre civile algérienne

Abdelmalek Droukdel naßt le , dans le village de Zayane, à une cinquantaine de kilomÚtres d'Alger[2]. Il est étudiant en ingénierie, lorsque l'Algérie bascule dans la guerre civile en 1991[2]. Sympathisant du Front islamique du salut (FIS), Droukdel rejoint l'insurrection islamiste en 1993 et rallie le Groupe islamique armé (GIA)[2]. Il gravit les échelons au sein de ce groupe avant de rejoindre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui est fondé en 1998[2].

En juillet 2004, il prend la tĂȘte du GSPC lorsque Nabil Sahraoui (« Ibrahim Mustapha Â»), qui avait remplacĂ© Hassan Hattab Ă  la tĂȘte du GSPC, est abattu par la police algĂ©rienne vers BĂ©jaĂŻa[3]. Abdelmalek Droukdel lance alors une fatwa contre Hattab, l'accusant de publier de faux communiquĂ©s au nom du GSPC (9 fĂ©vrier 2005)[4]. Soutenu par Abou Moussab Al-Zarqaoui, il obtient l'Ă©viction d'Hattab.

Il est épaulé par deux adjoints chargés, l'un des opérations militaires, l'autre des questions religieuses.

Il approuve publiquement l'exécution, en 2005, d'Ali Belaroussi (62 ans) et d'Azzedine Belkadi (47 ans), deux diplomates algériens enlevés en Irak.

RalliĂ© au groupe terroriste Al-QaĂŻda depuis le 11 septembre 2006, le mouvement s’est fixĂ© pour mission de montrer son « efficacitĂ© » sur le territoire algĂ©rien, tout en fĂ©dĂ©rant les organisations salafistes d'Afrique du Nord. Promu Ă©mir, Abdelmalek Droukdel, se fait appeler « Abou Moussab Abdelwadoud Â», surnom d'Al-Zarqaoui, et la guerre islamiste en Irak devient sa rĂ©fĂ©rence. Pour lui, les militaires algĂ©riens sont des « apostats, des fils de chiens, des traĂźtres au service de la France ».

Il pilote ainsi plusieurs attentats, comme ceux du 11 avril 2007 à Alger (11 morts), pour lequel il est condamné par contumace à la peine de mort avec 48 autres accusés[5], puis ceux du à Lakhdaria (10 morts) et du 11 décembre 2007 à Alger (62 morts).

Selon le chercheur Dominique Thomas, « Droukdel, qui faisait partie Ă  ses dĂ©buts du GIA, revient aux mĂ©thodes de cette organisation. Il veut imposer un rapport de force total avec le pouvoir » et utilise internet pour relayer ses campagnes de propagande. Il prĂȘche dans le maquis Ă  la maniĂšre de son mentor, l'Égyptien Ayman al-Zawahiri ; cependant sa mouvance parait ĂȘtre en Ă©tat de division, la branche sahĂ©lienne ayant marquĂ© ses distances avec lui.

Dans son Ă©dition du , le New York Times rapporte une interview dans laquelle Droukdel revendique une nouvelle fois la paternitĂ© de l’organisation des attentats du contre le siĂšge de l’ONU Ă  Alger et plus globalement dans l’attentat contre l’ambassade d’IsraĂ«l en Mauritanie et l’enlĂšvement de deux touristes autrichiens Ă  la frontiĂšre algĂ©ro-tunisienne. Il affirme que ses troupes sont essentiellement constituĂ©es d’AlgĂ©riens, sans toutefois donner de chiffres sur ses forces. Il affirme qu'AQMI bĂ©nĂ©ficie du renfort d’hommes armĂ©s venus de Mauritanie, de Libye, de Tunisie, du Maroc ou encore du Mali et du Niger, tout en insistant sur le nombre insignifiant de combattants algĂ©riens de retour d’Irak.

Selon des « officiels militaires amĂ©ricains Â», citĂ©s par le New York Times[6], Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI) dispose en AlgĂ©rie de 300 Ă  400 combattants, principalement cachĂ©s dans les montagnes Ă  l'est d'Alger, ainsi que d'un rĂ©seau de soutien estimĂ© Ă  quelques centaines de personnes dans le reste du pays.

RĂŽle dans les conflits au Mali et au Sahel

Pendant toutes les années 2000 et 2010, Abdelmalek Droukdel demeure caché dans le maquis algérien, entre les hauteurs d'Akfadou, en Kabylie, et les monts de Tébessa, prÚs de la frontiÚre avec la Tunisie[2]. Cependant, AQMI monte en puissance au Mali à partir de 2012.

Le , Droukdel envoie un document intitulĂ© « Orientation du jihad dans l’Azawad », dĂ©couvert Ă  Tombouctou en par des journalistes de RFI et LibĂ©ration, oĂč il indique sa stratĂ©gie pour le Mali. Selon lui Ansar Dine doit servir de vitrine et Al-QaĂŻda se montrer discret afin d'Ă©viter une intervention militaire Ă©trangĂšre. La direction du futur gouvernement doit ĂȘtre confiĂ©e Ă  Iyad Ag Ghali, mais ce dernier doit ĂȘtre encadrĂ© par les dirigeants d'AQMI. Pragmatique, il dĂ©nonce le zĂšle des djihadistes dans l'application de la charia, avec notamment la destruction des mausolĂ©es de Tombouctou, qui selon lui a attirĂ© inutilement l'attention de la communautĂ© internationale et risque de retourner la population contre eux. Droukdel dĂ©fend une application progressive de la charia qui doit ĂȘtre expliquĂ©e aux habitants avant d'ĂȘtre appliquĂ©e, afin de gagner les cƓurs et les esprits des populations. Il regrette Ă©galement la rupture de l'alliance avec le Mouvement national de libĂ©ration de l'Azawad (MNLA). Ces instructions n'ayant pas Ă©tĂ© appliquĂ©es, ce texte rĂ©vĂšle selon les journalistes de RFI et LibĂ©ration, le manque d’autoritĂ© d'Abdelmalek Droukdel sur ses hommes[7] - [8] - [9] - [10] - [11] - [12] - [13] - [14] - [15] - [16].

Le , Abdelmalek Droukdel publie un communiquĂ© audio oĂč il fĂ©licite le Front al-Nosra pour ses victoires en Syrie, notamment Ă  la bataille d'Idleb[17].

Le , le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans, actif principalement au Mali, naĂźt de la fusion d'Ansar Dine et des forces locales d'Al-QaĂŻda au Maghreb islamique[18]. Son chef, Iyad Ag Ghali, prĂȘte allĂ©geance Ă  Abdelmalek Droukdel[18].

Mort

Abdelmalek Droukdel est tué le à Talhandak, à 80 kilomÚtres de Tessalit, au nord du Mali, lors d'une opération héliportée de l'armée française, lancée à partir de croisements de renseignements français et américains[19] - [2]. Quatre djihadistes sont tués, dont Droukdel, et un autre est fait prisonnier[20]. Son corps est enterré sur place par les forces spéciales françaises[20].

Le 5 juin 2020, la ministre des Armées Florence Parly, annonce depuis son compte Twitter la mort du chef d'AQMI[21] - [22]. Le 18 juin, AQMI publie un communiqué dans lequel il reconnaßt la mort de son chef[23].

Le Monde indique que selon une source officielle française : « Cela ne faisait pas longtemps qu’il Ă©tait au Mali. Sans savoir s’il s’agissait d’un mouvement contraint par les Ă©vĂ©nements en AlgĂ©rie ou si cela Ă©tait dĂ©libĂ©rĂ© et donc en cohĂ©rence avec leur logique de dĂ©veloppement, nous avions depuis un mois des informations que l’état-major d’AQMI redescendait vers le nord du Mali. Cela a amenĂ© Droukdel Ă  s’exposer »[2].

Selon le journaliste algĂ©rien Akram Kherief : « C’est l’un des chefs d’AQMI qui a la plus longue longĂ©vitĂ©. Que ce soit en AlgĂ©rie puis au Mali. Pour AQMI, c’est un coup dur. Il avait encore beaucoup de poids du point de vue de la propagande. C’est aussi la fin d’une Ă©poque au Sahel, il Ă©tait l’un des derniers AlgĂ©riens historiques Ă  avoir commandĂ© ce groupe »[2].

En novembre 2020, Abou Obeida Youssef al-Annabi est désigné par AQMI pour lui succéder[24].

Notes et références

  1. « Le Ben Laden du Maghreb Â», Cherif Ouazani, Jeune Afrique n° 2540
  2. Cyril Bensimon, Matteo Maillard et Madjid Zerrouky, Le chef d’AQMI, Abdelmalek Droukdel, tuĂ© par l’armĂ©e française au Mali, Le Monde, 6 juin 2020.
  3. Atlas de l'islam radical, p. 267
  4. Atlas de l'islam radical, p. 268
  5. Algérie : peine capitale par contumace pour le chef de l'AQMI et 48 accusés, Le Monde, 13 novembre 2009.
  6. (en) A Threat Renewed - Ragtag Insurgency Gains a Lifeline From Al Qaeda, New York Times, 1er juillet 2008.
  7. Jean-Louis Le Touzet, La feuille de route d'Aqmi au Mali, Libération, 25 février 2013.
  8. Exclusif RFI/Libération: le document qui révÚle la stratégie d'Aqmi au Mali, RFI, 7 décembre 2015.
  9. Nicolas Champeaux, RFI : Exclusif RFI/«Libération»: le projet du chef d'Aqmi pour le Mali, RFI, 7 octobre 2013.
  10. Nicolas Champeaux, Comment RFI et Libération ont découvert le document stratégique d'Aqmi, RFI, 6 octobre 2013.
  11. Le document secret d'Aqmi, Libération, 6 octobre 2013.
  12. La stratégie d'Aqmi au Mali dévoilée dans un document retrouvé à Tombouctou, France 24, 7 octobre 2013.
  13. Nicolas Champeaux, Exclusivité RFI: quand le numéro un d'Aqmi prenait la plume pour fixer un cap au Mali, RFI, 23 août 2016.
  14. Mali: réactions du MNLA et d'Ansar Dine aprÚs la publication du document d'Aqmi par RFI, RFI, 8 octobre 2013.
  15. Guillaume Thibault, Exclusif: les dessous de l'accord entre Aqmi et les mouvements armés du Nord, RFI, 7 octobre 2013.
  16. Mali : un document inédit sur la stratégie d'Aqmi dans le Sahel retrouvé à Tombouctou, RFI, 16 février 2013.
  17. RFI : Le chef d'Aqmi félicite les jihadistes syriens dans un message Twitter
  18. Jules CrĂ©tois, Fusion de groupes jihadistes au Sahel, sous la banniĂšre d’Al-QaĂŻda, Jeune Afrique, 2 mars 2017.
  19. Qui Ă©tait Abdelmalek Droukdel, le chef d'al-QaĂŻda au Maghreb islamique?, RFI, 6 juin 2020.
  20. Nathalie Guibert, Les forces spĂ©ciales françaises ont tuĂ© et enterrĂ© le chef d’AQMI dans le dĂ©sert du nord du Mali, Le Monde, 11 juin 2020.
  21. « Le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique a été tué par l'armée française au Mali », sur Franceinfo, (consulté le )
  22. « La France annonce avoir tuĂ© le chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique lors d’une opĂ©ration au Mali », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  23. Sahel : Aqmi confirme la mort de son chef, Abdelmalek Droukdel, Le Monde avec AFP, 19 juin 2020.
  24. « AQMI dĂ©signe son nouveau dirigeant pour remplacer Droukdel », AFP et Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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