Lakhdaria
Lakhdaria (ۧÙۣ۟۶۱ÙŰ©, al-Akáșážariyah, ŰŁÙŰȘ ŰŁÙÙÙ Ù), en tamazight : ⎰┠â”â”â”â”, en kabyle: At Ulmu ou Lexážareya), anciennement nommĂ©e Palestro pendant la colonisation française, est une commune d'AlgĂ©rie, situĂ©e dans le nord de la wilaya de Bouira, en Kabylie.
Lakhdaria
ayt ulmu ⎰┠â”â”â”â” | ||||
Lakhdaria, vue générale | ||||
Noms | ||||
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Nom arabe | ۧÙۣ۟۶۱ÙŰ© - ŰŁÙŰȘ ŰŁÙÙÙ Ù | |||
Nom amazigh | ⎰┠â”â”â”â” | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
RĂ©gion | Kabylie | |||
Wilaya | Bouira | |||
DaĂŻra | Lakhdaria (chef-lieu) |
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Chef-lieu | Lakhdaria | |||
Président de l'APC Mandat |
Mohamed OUKIL (FFS)[1] 2017-2022 |
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Code postal | 10002 | |||
Code ONS | 1013 | |||
DĂ©mographie | ||||
Population | 59 746 hab. (2008[2]) | |||
Densité | 622 hab./km2 | |||
GĂ©ographie | ||||
CoordonnĂ©es | 36° 37âČ 00âł nord, 3° 35âČ 00âł est | |||
Superficie | 96 km2 | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Bouira. | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
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Elle est le chef-lieu de la daĂŻra du mĂȘme nom.
GĂ©ographie
Situation
Lakhdaria se trouve à 40 kilomÚtres au nord-ouest de Bouira et à 40 kilomÚtres au sud-est d'Alger sur une boucle de l'oued Isser. La ville est entourée de montagnes dont la plus haute est Lalla Moussaad. L'oued a creusé sur 4 km dans la montagne des gorges qui portent le nom de gorges de Ammal (autrefois gorges de Palestro).
Transports
Ă la suite de la rĂ©alisation de l'autoroute est-ouest passant Ă proximitĂ© de la ville de Lakhdaria, la distance Lakhdaria - et le reste des autres destinations est grandement amĂ©liorĂ©e, ainsi que le trafic beaucoup diminuĂ©. Ceci confĂ©rerait Ă la ville d'ĂȘtre une des villes gĂ©ographiquement intĂ©ressantes, d'oĂč l'intĂ©rĂȘt Ă©conomique.
Le transport reliant Lakhdaria au chef-lieu de Bouira est quasi permanent pendant la journée, par mini-cars exploités par des privés.
Lakhdaria est reliĂ©e Ă Constantine, BĂ©jaia et Alger par la gare ferroviaire de Lakhdaria. Elle est traversĂ©e par lâautoroute Est-Ouest
Lieux-dits, quartiers et hameaux
Outre son chef-lieu Lakhdaria-ville, la commune de Lakhdaria est composée des localités suivantes[3] : Guergour, Hazama, Igil Izafane, Taouint, Belazem, Bouyegdad, Ouled Sidi Mahdi, Ouled El Hadj, Ould Sidi Abdelaziz, Taliouine, Boumelah, Talghoumt, Ouled Osmane, Bourebeche, Tassalaht, Messouna, Mesmoulata, Takoucht, Zemala, Mohali, Mehouene Berkata et Sebt.
Toponymie
Avant la conquĂȘte française, la rĂ©gion Ă©tait connue sous le nom Ait Oulmou, tribu kabyle maraboutique.
Les français nomment la ville Palestro, en mémoire de la bataille de Palestro.
En 1962, la ville est renommée Lakhdaria, en hommage au combattant de la wilaya IV de l'ALN Rabah Mokrani, dont le nom de guerre était Si Lakhdar, né à Guergour[4]. Le patronyme Lakhdar signifiant en arabe vert, le nom de Lakhdaria prend le sens de « la verdoyante ».
Histoire
Préhistoire
Ă 5 km de l'actuelle Lakhdaria, se trouve une grotte occupĂ©e Ă l'Ă©poque prĂ©historique et oĂč plusieurs outils ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s durant l'Ă©poque coloniale.
Antiquité
Le nom pendant l'époque romaine de la région de Lakhdaria est Zazzi. Puis elle prend le nom de watn Beni Hinni.
ConquĂȘte arabe
Abderrahmane Ethaalibi exégÚte en islam (fondateur de la mosquée Qortoba de Cordoue en Espagne, dont le mausolée se trouve actuellement à Alger Centre), est originaire de la région, plus précisément dans l'ex-commune de Yesseri actuellement Zbarbar dans la daira de Lakhdaria.
PĂ©riode ottomane
Un fort datant de l'époque ottomane, dont les ruines ont survécu à l'occupation française, a été détruit aprÚs l'indépendance pour laisser place à des cités dortoirs.
ConquĂȘte de l'AlgĂ©rie par la France
En 1838, l'Ă©mir Abd el-Kader dĂ©barqua dans la rĂ©gion et installa sa zmala (cour itinĂ©rante) au niveau des AĂŻt Hini, Ă proximitĂ© du pont dit de Ben-Hini (Quantrate el-Turk). Il avait fait une emplette dans les villages avoisinants (Tamarkaunit, AĂŻt Ziane, Arkoub, Bellemou) habitĂ©s jadis par les Kouloughlis[5]. Ă noter que les habitants de la rĂ©gion surnommĂ©s zouatnas (Les huiliers), eu Ă©gard Ă l'importance de leurs oliveraies, ont prĂȘtĂ© allĂ©geance Ă l'Ă©mir Abdelkader. D'oĂč la venue de ce dernier pour prĂ©lever la zakate (3e prĂ©cepte de l'Islam, consistant en des offrandes annuelles faites par chaque famille aisĂ©e et destinĂ©es aux nĂ©cessiteux et au renflouement des caisses de l'Ătat).
L'organisation de la colonie
Le village colonial de Palestro (arrondissement) est créé le par un décret de Napoléon III portant superficie exacte, origine des populations qui y vivent et les tribus s'y rattachant. Le chef-lieu du douar de Palestro était un village de 59 feux sur le territoire de Ben Hini, Hini étant le nom d'un hameau kabyle, situé sur les hauteurs des gorges de Palestro, d'accÚs difficile, à pente abrupte et rocailleuse.
Le village de Palestro était, à l'époque coloniale, traversé par la route impériale numéro 5 d'Alger à Constantine ; il se trouvait à 79 kilomÚtres d'Alger et à 25 kilomÚtres de Tizi n'Aït Aïcha (Thenia). Il est renommé Palestro, en mémoire de la bataille de Palestro en Italie.
Le , lors de la rĂ©volte des Mokrani qui fit suite Ă la dĂ©faite française face Ă la Prusse, le village fut attaquĂ© et en partie dĂ©truit par des insurgĂ©s berbĂšres kabyles dirigĂ©s par le cheikh El-Mokrani. On rapporta 46 morts et de nombreux disparus. Le village fut reconstruit par la suite. Une statue reprĂ©sentant Domenico Bassetti (it) et sa famille a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e par les Français. Ce monument a Ă©tĂ© dĂ©truit aprĂšs l'indĂ©pendance par des badauds[6]. Beni-Hini, fut le nom utilisĂ© par les Français pour dĂ©signer la rĂ©gion oĂč Ă©tait implantĂ© le centre de colonisation de Palestro. Sur les cartes militaires et les rapports administratifs, le pont BĂ©ni Hini Ă©tait souvent mentionnĂ© comme rĂ©fĂ©rence gĂ©ographique. Ce pont fut construit par lâagha Omar, dey dâAlger, afin de permettre aux soldats ottomans de franchir lâoued Isser et rejoindre Bouira et lâest du pays. Il se situait Ă environ deux ou trois kilomĂštres au sud-ouest de Palestro, au niveau de la ferme Zaamoum.
Il existe toujours un pont reconstruit plusieurs fois au mĂȘme endroit que lâemplacement initial. Dans le temps, le pont reliait Guergour au gĂźte de Zezou, lieu de convergence des Beni-Khalfoun, des Ammal et des Zouatna[20]. Il existe un village nommĂ© Hini ou Ait-Hini Ă lâouest de Guergour sur le massif dâAmmal, il culmine les gorges de Palestro, aujourdâhui gorges dâAmmal. Durant mon enfance, lâaccĂšs Ă ce village se faisait Ă partir de la seule et unique route goudronnĂ©e, la RN5, et non plus par Bouzegza comme du temps de la rĂ©gence ottomane. Pour regagner la route goudronnĂ©e, au lieu-dit ScaliĂ©, les habitants de Hini devaient suivre un chemin vertigineux, taillĂ© sur une falaise, le long dâun ruisseau qui se dĂ©versait dans lâoued Isser. Le nom de ce village est liĂ© au nom Hassan Ben Hini qui fut caĂŻd[22] de la rĂ©gion bien avant lâarrivĂ©e des Français. Cette rĂ©gion avait servi dans le passĂ© comme zone de repli pour les groupes kabyles qui avaient perdu leur emprise sur les plaines de lâAlgĂ©rois. Selon la tradition orale sur lâhistoire de la rĂ©gion, le village de Hini aurait Ă©tĂ© fondĂ© par Ahmed Oulkadi, ancien chef kabyle de la Mitidj
Guerre d'Algérie
Le , une embuscade menée par les maquisards algériens surprend une vingtaine de soldats français du 9e RIC : 21 sont tués ; un seul survécut.
Lakhdaria, peuplé de kabyles, aujourd'hui majoritairement arabisée, est connue pour ses poteries au décor berbÚre angulaire, ocre sur fond blanc.
Dans lâAlgĂ©rie indĂ©pendante
AprĂšs l'indĂ©pendance en 1962, la ville est renommĂ©e Lakhdaria, en hommage Ă un chef combattant algĂ©rien mort au combat de la guerre dâAlgĂ©rie : Mokrani Rabah, dont le nom de guerre Ă©tait Si Lakhdar, nĂ© Ă Guergour[4].
La commune est rattachée au département d'Alger, puis au département de Grande Kabylie et enfin à la wilaya de Bouira en 1974, lors la création de cette nouvelle wilaya.
Le , onze jours aprÚs le putsch militaire contre la victoire possible du Front Islamique du Salut, un attentat attribué aux islamistes tue deux gendarmes et un militaire. Ce seront les premiers morts de la décennie noire qui ensanglantera le pays.
Dans les mois qui suivront (1992-2000), la ville sera le théùtre de plusieurs attentats sanglants contre les forces de l'ordre et contre les civils commis par le Groupe islamique armé, obligeant ses habitants à fuir vers le nord. L'armée mÚnera de nombreuses opérations de ratissage dans la région pour débusquer les islamistes cachés dans les maquis. En 1995 sera créée la premiÚre milice du pays, chargée de suppléer les forces de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme. La région de Lakhdaria est habitée par une population berbérophone acquise au FFS mais aussi par les Djaadas population décrite par Ibn Khaldun comme berbere mais depuis arabisée.
DĂ©mographie
La population de la commune de Lakhdaria est évaluée à 53 000 habitants. Les habitants sont d'origine berbÚre zénÚtes. L'arabe algérien est dominant, toutefois, la population reste en partie berberophone. L'arabe classique est étudié dans les écoles de façon généralisée. En raison de l'insécurité pendant la guerre civile algérienne, Lakhdaria a connu un exode rural important.
Ăconomie
Agriculture
Avec une moyenne de 600 mm de pluie annuellement, la rĂ©gion de Lakhdaria est la plus humide de la wilaya. Ceci se constate par sa vĂ©gĂ©tation luxuriante et verdoyante. La rĂ©gion produit en grande partie des olives d'oĂč le surnom de ses habitants, les Zouatnas (les huiliers). Elle produit Ă©galement des agrumes (oranges, mandarines, citrons, vallentialate, double fine, thomson, clĂ©mentines). D'autre part, beaucoup d'arbres fruitiers et de vignobles sont cultivĂ©s ; les cultures maraĂźchĂšres sont aussi trĂšs prĂ©sentes. Mais la rĂ©gion se distingue par sa grosse production de viandes blanches (poulet de chair, dinde, cailleâŠ) et de miel. Par ailleurs, la rĂ©gion a bĂ©nĂ©ficiĂ© de la rĂ©alisation d'un grand barrage (KoudiĂšte Acerdoune), 2e en AlgĂ©rie et 5e en Afrique avec ses 769 millions de m3 d'eau, bĂąti sur l'oued Isser. Ce barrage alimente Ă©galement par canalisations plusieurs wilaya du pays en eau potable (M'sila, Tizi-Ouzou, Bordj-Bou Arreridj, MedĂ©a, Alger). Une station d'Ă©puration et de traitement de l'eau du barrage est en fonctionnement Ă Djebahia (ex. Laperrine).
Industrie et télécommunications
La région est dotée d'un complexe de fabrication de peintures et vernis (ENAP) et abrite la direction générale de l'Entreprise nationale de peintures. Elle possÚde également un complexe de fabrication de détergents (ENAD).
Depuis les années 1970, un Centre de télécommunications par satellites est en fonctionnement à Lakhdaria, doté de plusieurs paraboles géantes que les habitants appellent le radar. Ce centre est à l'échelle nationale et la télévision terrestre et numérique ainsi que les communications téléphoniques de l'ensemble du pays transitent par lui. Le site est implanté sur un vallon à l'entrée est de la ville et communique avec des installations situées sur le sommet de la montagne Lalla Moussaad qui domine la ville.
Tourisme
Les gorges de Palestro attirent beaucoup de touristes nationaux pendant la saison estivale. Une grande partie est constituée de clientÚle de transit empruntant la route nationale 5.
Vie quotidienne
Enseignement et formation
La ville est dotée d'un Institut national de la formation professionnelle (INSFP). Les étudiants y sortent avec un diplÎme de technicien supérieur équivalent à Bac + 3 et perçoivent une bourse d'études équivalente à celle des étudiants de l'université. Un Centre de formation professionnelle et apprentissage existe depuis l'indépendance et forme les élÚves recalés de l'enseignement général, aux petits métiers (vacher, trayeur, tailleur sur arbres, greffeur, maçon etc.). L'enseignement général est quant à lui doté d'écoles primaires, de collÚges d'enseignement moyens et de lycées.
Culture
La région compte parmi ses enfants célÚbres, Mohamed Bouzid, peintre qui a créé en 1962 l'emblÚme de la République algérienne démocratique et populaire,
Sports
Le club de l'Union Sportive de Palestro (USP) a été créé en 1929. AprÚs plusieurs changements d'appellation à la suite de l'indépendance du pays (US Lakhdaria, IR Lakhdaria), on a finalement opté pour IBL, « Itihad BaladiÚte Lakhdaria ». De 1970 à 1990 existe aussi l'équipe de la SNIC (usine de peinture).
Un projet de réalisation d'une piscine semi-olympique est en cours d'exécution prÚs du lycée Bouguerri.
Plusieurs salles de body-building sont exploitées par des privés dans la ville.
Loisirs
La ville abrite une Maison de jeunes. Cette infrastructure culturelle abrite également l'association culturelle Thaalibia. Les jeunes qui s'y rendent pratiquent de la musique andalouse, du théùtre amateur et autres loisirs.
Lieux de culte
Il existe cinq mosquées reparties dans la ville, d'autres sont construction, pour la priÚre ou occasionnellement l'apprentissage du Coran destiné aux enfants pendant les périodes de vacances scolaires.
Personnalités
- Nabil Hamouda, footballeur algérien né à Lakhdaria le .
Filmographie
- Palestro, AlgĂ©rie - Histoire d'une embuscade, est un documentaire sorti en 2012 qui retrace les causes et les consĂ©quences d'une embuscade montĂ©e par des maquisards dâAli Khodja, lâun des jeunes chefs locaux du FLN, sur les hauteurs des gorges de Palestro et revient sur des tĂ©moignages et l'histoire coloniale de cette vallĂ©e[7].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- https://www.djazairess.com/fr/letemps/185167
- « Wilaya de Bouira : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- « DĂ©cret no 84-365 du fixant la composition, la consistance et les limites territoriales des communes », Journal officiel de la RĂ©publique algĂ©rienne dĂ©mocratique et populaire, no 67,â , p. 1494 (lire en ligne).
- CommĂ©moration du 48e anniversaire du dĂ©cĂšs du commandant Si Lakhdar par Ath Mouhoub, dans la DĂ©pĂȘche de Kabylie (7 mars 2006)
- D'aprĂšs Daumas et Fabar, 1847, Ă©d. L. Hachette et Cie
- Ătude historique sur la ville d'Aumale par Joseph ParrĂšs (1912), avec un chapitre sur les insurrections Ă Palestro
- Palestro, Algérie : histoires d'une embuscade, présentation sur Arte