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Rébellion touarègue de 2007-2009

La rébellion touarègue est un conflit armé qui a opposé les Touaregs aux gouvernements du Mali et du Niger. Elle s'est terminée par un cessez-le-feu, signé en .

Rébellion touarègue de 2007-2009
Description de cette image, également commentée ci-après
Rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), février 2008.
Informations générales
Date -
(2 ans et 8 mois)
Lieu Nord du Niger et Nord-Est du Mali
Issue Victoire nigéro-malienne
Belligérants
Drapeau du Niger Niger
Drapeau du Mali Mali
MNJ
ADC
ATNM
Soutiens
Drapeau de l'Algérie Algérie
Drapeau de la Libye Libye
Forces en présence
Drapeau du Niger
4 000 hommes[1]
2 500 hommes
Pertes
Drapeau du Niger
70 à 159 morts[2]
100 capturés[3]
Drapeau du Mali
60 morts[4]
200 morts
Total : 420 morts[5]

Rébellions touarègues

Batailles

Contexte historique : les « rébellions touarègues »

Ce conflit s'inscrit dans une suite d'insurrections généralement baptisées « rebellions touarègues », qui opposent certains membres du peuples touareg aux gouvernements du Mali et du Niger.

Depuis 1916, on compte plusieurs conflits principaux :

La rébellion de 2007

Elle dure presque trois ans (de jusqu'en ). Les principaux mouvements touaregs lors de cette rébellion sont :

L'attaque de la caserne d'Iférouane dans le nord du Niger, le , où trois soldats nigériens trouvent la mort, marque le début de la rébellion touarègue[1] - [7]. En avril, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) est fondé, avec à sa tête Aghali Alambo et avec pour revendication un meilleur bénéfice des richesses locales pour les populations des régions du Nord[7]. Selon Jeune Afrique : « Une première insurrection avait éclaté en 1990 et débouché, cinq ans plus tard, sur des accords de paix. Ceux-ci prévoyaient une large autonomie de gestion des zones touarègues et la reconversion socioéconomique des rebelles. Le vote à l’Assemblée nationale, en 2006, d’une loi allouant 15 % des redevances générées par les sociétés minières aux collectivités locales où est extrait l’uranium, et l’adoption d’un programme de démobilisation et de réintégration des ex-combattants n’ont pas suffi au mouvement, qui réclame l’application intégrale des accords de 1995 »[7].

Le , trois vieillards sont arrêtés puis tués par l'armée, provoquant une forte indignation dans le Nord[8]. Le , les rebelles font une incursion dans l'aéroport d'Agadez[8] - [5]. Le , la base de Tezerzaït, au pied du mont Tamgak, le fief des insurgés est prise par le MNJ : 15 soldats sont tués et 72 autres faits prisonniers[1]. Le , le président nigérien Mamadou Tandja, rejette les demandes de négociations du MNJ et ordonne le déploiement de 4 000 hommes dans la région d'Agadez[1]. Cependant les rebelles poursuivent leurs attaques : à Gougaram le (31 morts) et le (10 morts), à Tchirozerine le , à Agharous le (6 soldats nigériens faits prisonniers), à Tanout le , à Bani Bangou le et encore à Gougaram dans la nuit du 29 au (5 à 10 soldats nigériens tués)[7] - [9].

En , des affrontements opposent rebelles touaregs et djihadistes d'AQMI à Tinzawatène, au Mali[10].

Au Mali, les rebelles d'Ibrahim Ag Bahanga mènent leur première attaque à Tinzawatène le , où deux soldats maliens et huit assaillants sont tués[11]. Les 26 et , les hommes d'Ibrahim Ag Bahanga capturent une quarantaine de militaires maliens. Neuf d'entre eux sont rapidement relâchés et trois s'évadent[12]. Ag Bahanga attaque Abeïbara le , puis Nampala le , mais il est à chaque fois repoussé[13] - [14]. Le gouvernement de Bamako réagit en envoyant contre les rebelles les milices touarègues et arabes des colonels Ag Gamou, Ould Bou et Ould Meydou aux côtés de l'armée malienne[15]. Les opérations sont dirigées par le chef d'état-major général des armées maliennes, le général Gabriel Poudiougou, mais il laisse une grande liberté opérative aux échelons tactiques inter-armes (ETIA), des groupements tactiques de la taille d'une compagnie intégrant notamment les miliciens locaux[16]. La milice Ganda Izo sera également créée pendant le conflit pour combattre les Touaregs[15].

Le 4 janvier 2009, le lieutenant-colonel Hassan Ag Fagaga, dépose les armes avec 300 combattants de l'ADC[17].

Le , la principale base rebelle d'Ibrahim Ag Bahanga, située à Tinsalak, est détruite par l'armée malienne[18]. Trois jours plus tard, Ag Bahanga est battu au combat de Toulousimine[19]. Puis en février, il s'enfuit en Libye[20]

Le 7 octobre 2009, des accords de paix sont signés entre les différents groupes rebelles et les gouvernements nigérien et malien[21].

En 2009, Brigi Rafini, un Touareg, député et maire d'Iférouane dans l'Aïr, critique la rébellion touarègue. Après l'élection de Mahamadou Issoufou à la présidence de la république en , ce dernier nomme Rafini au poste de Premier ministre. Sa nomination est interprétée comme un geste du président Issoufou à l'égard des Touaregs, qui protestent depuis de longues années (y compris par des rébellions armées) contre leur manque de représentation politique au niveau national[22].

Notes et références

  1. Cherif Ouazani, « Escalade de violence », Jeune Afrique,
  2. http://www.stuff.co.nz/world/540707 consulté le 7 janvier 2012
  3. http://tuaregcultureandnews.blogspot.com/2007_12_25_archive.html consulté le 7 janvier 2012
  4. http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iTqvp8nSl8m_KiPwex2fV3nhoSfQ consulté le 7 janvier 2012
  5. Arnaud Jouve, « Touaregs, les rébellions », RFI,
  6. « Pacte national conclu entre le gouvernement de la République du Mali et les mouvements et fronts unifiés de l'Azawad consacrant le statut particulier du Nord du Mali », Journal officiel de la République du Mali, secrétariat général du gouvernement, Koulouba, 1992
  7. « L’uranium au cœur de la crise », Jeune Afrique,
  8. Frédéric Deycard, Le Niger entre deux feux. La nouvelle rébellion touarègue face à Niamey, Politique africaine, 2007/4 (N° 108), pages 127 à 144.
  9. Ousseini Issa,« Niger.La rébellion touarègue multiplie les fronts », Courier International,
  10. ChristopheBoisbouvier, Cherif Ouazani et Marianne Meunier, « Le Mali plongé au cœur du combat contre Aqmi », Jeune Afrique,
  11. Cherif Ouazani, « Les dessous d’une attaque », Jeune Afrique,
  12. « Confusion chez les anciens rebelles touaregs », RFI,
  13. L'Indépendant, « Bilan officiel de l’attaque de Abeïbara : Forces armées : 15 morts et 6 blessés ; Assaillants : 17 morts et 25 blessés », Malijet,
  14. AFP, « Mali: brève "offensive" de l'armée contre des rebelles touareg dans le nord »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  15. Grégory Giraud, « Cinquante ans de tensions dans la zone sahélo-saharienne », dans Michel Galy, La guerre au Mali. Comprendre la crise au Sahel et au Sahara : enjeux et zones d'ombre, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », (ISBN 9782707176851, lire en ligne), p. 27-57
  16. (en) Ambassade des États-Unis à Bamako, « Is the rebellion over? Mali beats Bahanga and prepares for peace in Kidal », sur wikileaks,
  17. Cherif Ouazani, « Ibrahim Ag Bahanga », Jeune Afrique,
  18. AFP, « La principale base du rebelle Ibrahim Ag Bahanga "détruite" par l’armée. », Jeune Afrique,
  19. L'INDEPENDANT, « Offensive tous azimuts contre Bahanga à Kidal : 20 bandits armés tués, 25 prisonniers dont 15 blessés », Malijet,
  20. « Ibrahim Ag Bahanga se retire en Libye », RFI,
  21. http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/geopolitique/depot_armes.htm consulté le 7 janvier 2012.
  22. (en) Rahmane Idrissa, Historical Dictionary of Niger, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-1-5381-6951-3), p. 407-408

Bibliographie

  • Boilley (Pierre) [1999], Les Touaregs Kel Adagh - Dépendances et révoltes : du Soudan français au Mali contemporain, Paris, Karthala, 644 p.
  • Barbet (Clotilde) [2016], Les rébellions touarègues au Nord-Mali : entre idées reçues et réalité, Paris, L'Harmattan, 172 p.

Liens externes

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