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Offensives de MĂ©naka

Les offensives de MĂ©naka dĂ©butent le pendant la guerre du Mali. Elles opposent les djihadistes de l'État islamique dans le Grand Sahara aux milices touarĂšgues du MSA-GATIA ainsi que le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans dans le sud et l'est de la rĂ©gion de MĂ©naka.

Offensives de MĂ©naka
Informations générales
Date -
(1 an et 2 mois)
Lieu RĂ©gion de MĂ©naka
Issue Victoire dĂ©cisive de l’État islamique dans le Grand Sahara
Changements territoriaux La rĂ©gion de MĂ©naka passe presque entiĂšrement sous le contrĂŽle de l’État islamique dans le Grand Sahara
Commandants
Moussa Ag Acharatoumane
El Hadj Ag Gamou
Iyad Ag Ghali[1]
Drapeau de l'État islamique Abou al-Bara al-Sahraoui
Forces en présence

Plusieurs centaines d'hommes
Drapeau de l'État islamique
400 Ă  600 hommes initialement[2]
Pertes

~ Inconnues
Drapeau de l'État islamique
~ Inconnues
Au moins 1000 morts miliciens et civils (principalement touaregs)[3]
50 000 dĂ©placĂ©s[4]

Guerre du Mali

Batailles

CoordonnĂ©es 15° 42â€Č 21″ nord, 0° 24â€Č 36″ est
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Offensives de MĂ©naka

Contexte et forces en présence

Depuis la fin des annĂ©es 2010, la rĂ©gion de MĂ©naka, prĂšs de la « zone des trois frontiĂšres », est le thĂ©Ăątre de nombreux combats entre miliciens touaregs et djihadistes, d'abord avec le MUJAO, puis avec l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS)[5]. L'État islamique dans le Grand Sahara compte dans ses rangs une majoritĂ© de peuls, une ethnie en conflit depuis des gĂ©nĂ©rations avec les touaregs daoussahak[6].

En 2017, Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, le chef de l'EIGS, accuse dans une missive les Touaregs imghad et daoussahak d'ĂȘtre les complices de la France et du Niger, et menace particuliĂšrement les chefs du MSA et du GATIA : Moussa Ag Acharatoumane et El Hadj Ag Gamou[7] - [8]. À partir de 2018, les affrontements entre les communautĂ©s touarĂšgues et peule s'intensifient[6].

En 2021, face Ă  l'augmentation du nombre de milice touaregs et zarmas, l'État islamique commet de nombreux massacres dans la rĂ©gion de TillabĂ©ri, plusieurs centaines de miliciens et civils sont tuĂ©s, ce qui a permis Ă  l'EI de s'implanter dans la rĂ©gion de Tilia et Tahoua. Cette zone sert aujourd'hui de base arriĂšre pour frapper la rĂ©gion de MĂ©naka[9] - [10].

La ville de Ménaka est alors sous le contrÎle du Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA), une milice touarÚgue daoussahak[5]. Ce groupe est signataire de l'Accord d'Alger[5]. L'armée malienne, l'armée française et un détachement tchÚque de la Task Force Takuba sont également présentes dans la ville de Ménaka[11] - [2], mais pas tout dans le reste de la région[5]. L'armée française est quant à elle en cours de désengagement au Mali et elle ne reçoit aucune demande des autorités maliennes pour intervenir[12] - [11] - [2]. Selon le journaliste Wassim Nasr : « La sécurité de cette zone dépend du MSA, du CSP et d'autres factions Touareg »[5].

Autre adversaire de l'État islamique, le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans est quant Ă  lui prĂ©sent au sud et Ă  l'ouest de Talataye, malgrĂ© quelques affrontements, il reste dans l'expectative pendant les combats[12].

MalgrĂ© la mort de son chef, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, tuĂ© par les Français lors du combat de Dangarous en aoĂ»t 2021, l'État islamique dans le Grand Sahara n'apparait pas affaibli[12]. Le groupe est en mesure de lancer son offensive avec au moins plusieurs centaines de combattants[11]. Il bĂ©nĂ©ficie Ă©galement du renfort d'hommes de l'État islamique en Afrique de l'Ouest, venus discrĂštement du Nigeria[12]. Fin mars, l'agence Amaq prĂ©sente pour la premiĂšre fois l'État islamique dans le Grand Sahara comme Ă©tant une de ses nouvelles « provinces » : la « Province du Sahel », distincte de la « Province d'Afrique de l'Ouest » Ă  laquelle elle Ă©tait auparavant rattachĂ©e[13].

DĂ©roulement

Attaques de l'État islamique Ă  Tamalat, Insinane et AndĂ©ramboukane en mars

Le 1er mars 2022, Omar Ag Badjat, un officier du MSA, est assassiné par l'EIGS dans le village d'Ighaghi[14]. En réponse, le MSA interdit aux facilitateurs de l'EIGS de s'approvisionner dans le village de Tamalat[15]. Dans les jours qui suivent, huit combattants de l'EIGS auraient été exécutés en représailles[11].

Le 5 mars, des audios de militants affiliĂ©s Ă  l'EIGS circulent, proclamant que le sang des Touaregs daoussahak soutenant le MSA est « licite » et pour consĂ©quent, la prise de leurs bĂ©tails est autorisĂ©e [15]. Les djihadistes lancent alors des raids et raflent de nombreuses tĂȘtes de bĂ©tails Ă  la frontiĂšre entre le Mali et le Niger[15].

Le 8 mars, vers 14 heures, plusieurs centaines de combattants de l'État islamique lancent l'assaut sur le village de Tamalat, Ă  l'est de MĂ©naka, et en prennent le contrĂŽle[15] - [11] - [2]. Les combattants du MSA arrivent alors sur place, mais ils subissent une nouvelle attaque alors qu'ils sont occupĂ©s Ă  ramasser les corps[15]. Deux importants commandants sont tuĂ©s[15]. Le lendemain, le MSA publie un premier communiquĂ© dans lequel il alerte sur « une attaque opĂ©rĂ©e par une horde d'hommes affiliĂ©s Ă  Daesh dans la localitĂ© de Tamalat »[5]. Il affirme cependant avoir repoussĂ© les djihadistes hors de Tamalat et donne un bilan de quatre morts et deux blessĂ©s pour ses combattants, une dizaine de civils exĂ©cutĂ©s et trois « corps de terroristes abandonnĂ©s sur les lieux »[16].

Le 9 mars, l'État islamique attaque le village d'Insinane — ou Inchinane —, au sud-ouest de Tamalat, connu pour son Ă©conomie florissante, ses nombreux commerces, et la sĂ©curitĂ© apportĂ©e par les milices touarĂšgues[15]. Le village est pillĂ© et incendiĂ©, les djihadistes emportent tout ce qu'ils peuvent avec eux, comme des mĂ©dicaments et des vivres[15]. De nombreux civils et miliciens touaregs daoussahak sont Ă  nouveau massacrĂ©s par les djihadistes[5].

Selon Wassim Nasr, journaliste de France 24, plusieurs sources locales indiquent qu'« on est montĂ© d'un cran dans ce conflit. [...] Le MSA est seul face au groupe État islamique dans cette zone. [...] Ils ont Ă©tĂ© eux-mĂȘmes surpris par le nombre d'assaillants cette fois-ci. Les tactiques utilisĂ©es lors des attaques sont beaucoup plus Ă©laborĂ©es »[5].

Les djihadistes de l'État islamique finissent par revenir au Niger mais le calme est prĂ©caire. Le MSA et le GATIA n'excluent pas une reprise des combats prochainement[17].

Le samedi 12 mars, un groupe de combattants de l'EIGS entre dans la ville AndĂ©ramboukane[11] - [18] - [19]. Les djihadistes coupent le rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique, puis enclenchent des combats avec les forces du MSA et du GATIA[20]. Ils exĂ©cutent sommairement quelques habitants, saccagent le marchĂ©, puis repartent en emportant du bĂ©tail[18]. D'autres combats ont lieu le mĂȘme jour Ă  Etanbaw, Ă  l'est de Tamalat, et prĂšs d'Insinane, oĂč le MSA et le GATIA revendiquent la victoire[19] - [21]. Le CSP fait alors Ă©tat d'« une quinzaine de combattants » tuĂ©s dans ses rangs, mais de « plusieurs dizaines de morts » parmi les populations civiles ainsi que parmi les assaillants[11]. Le MSA Ă©voque quant Ă  lui une « dizaine de cadavres de terroristes abandonnĂ©s sur les lieux des combats »[21].

Le 12 mars, selon une déclaration du MSA, les forces armées touaregs affirment avoir repris le village de Tamalat, aprÚs une heure d'affrontement avec l'EIGS. Cependant, le 8 mars, le groupe avait déjà annoncé la reprise du village.

Fin mars, l'État islamique revendique dans son journal An-Naba, la prise de Tamalat, d'Insinane et d'Anderamboukane[22].

Poursuite des affrontements

Le 13 mars, l'armée malienne fait décoller un ou plusieurs hélicoptÚres à Ménaka pour effectuer des frappes[11]. Dans l'aprÚs-midi, le MSA publie une déclaration affirmant que les forces armées maliennes ont effectué plusieurs bombardements prÚs d'Insinane contre des positions de l'EIGS afin de soutenir le MSA[23] - [24]. Selon le journaliste Wassim Nasr, l'armée malienne a bien déployé plusieurs hélicoptÚres prÚs d'Andéramboukane, mais ils sont arrivés aprÚs la fin des combats[25].

Le 14 mars, dans le village d'AndĂ©raboukane, des rumeurs circulent que les djihadistes ont sommĂ© les habitants de quitter le village sous 72 heures, sous peine d'ĂȘtre massacrĂ©s. Cependant, le chef du village d'AndĂ©raboukane dĂ©ment ces rumeurs. Il affirme qu'un djihadiste Ă  moto est venu auprĂšs des habitants pour les rassurer et dĂ©noncer l'absence d'ultimatum. MalgrĂ© ces propos, plusieurs familles fuient la localitĂ©, aggravant encore plus la situation humanitaire dans la rĂ©gion[26].

Le 16 mars, l'EIGS envoie des missives aux factions touaregs : « Si vous nous rendez responsables d’agissements individuels (l'assassinat du chef touareg) nous aussi on vous rappelle les individus de chez vous qu’on a arrĂȘtĂ©s ».

Le groupe djihadiste rappelle Ă©galement les accords tacites entre eux et les forces touaregs, qui ont permis la fin des combats en 2019[27].

Interventions limitées de la force française Barkhane

Les troupes françaises de la force Barkhane sont alors en cours de désengagement du Mali. Selon le journaliste Wassim Nasr, les forces françaises ne peuvent soutenir les forces touarÚgues car les combats se sont déroulés du cÎté malien et la junte malienne a interdit aux forces françaises d'enclencher des combats sans autorisation du gouvernement transitoire[25].

Les troupes françaises et tchĂšques de la Task Force Takuba effectuent des opĂ©rations de contrĂŽle de zone, ce qui permet, selon un communiquĂ©, de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armĂ©s terroristes, en particulier des rĂ©seaux de poseurs d’engins explosifs improvisĂ©s et des groupes Ă  l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn », au nord-ouest de MĂ©naka[2].

Le 24 mars, un drone MQ-9 Reaper français effectue une frappe contre un groupe de combattant de l'EIGS se déplaçant à moto en direction de Ménaka[2] - [28]. L'armée française fait état de « 15 terroristes neutralisés »[2] - [28].

Le 22 mars, un hélicoptÚre de l'armée malienne ouvre le feu sur les troupes britanniques de la MINUSMA dans la zone de Tessit. Aucun soldat n'est blessé[29].

Extension des combats vers la région d'Ansongo en mars

Le 21 mars, les djihadistes prennent d'assaut le camp de Tessit, au sud-ouest de la ville Ansongo[13] - [12]. L'armĂ©e malienne donne un bilan de 16 morts et 18 blessĂ©s dans ses rangs contre 37 tuĂ©s chez les djihadistes, cependant ce bilan inclut aussi les pertes d'une embuscade Ă  Boni, dans le centre du Mali[13] - [30]. L'État islamique revendique pour sa part l'attaque de Tessit dans un communiquĂ© publiĂ© par Amaq, oĂč il affirme avoir tuĂ© ou blessĂ© des dizaines de militaires maliens et assure avoir pris le contrĂŽle total du camp de Tessit avant de l'incendier et d'en partir avec sept vĂ©hicules[13].

Le matin du 26 mars, la garnison de la ville d'Ansongo, Ă  l'ouest de MĂ©naka, subit une attaque[31]. Deux djihadistes auraient Ă©tĂ© tuĂ©s et un militaire malien mortellement blessĂ©[31]. Plus tard dans la journĂ©e, l'armĂ©e malienne arrĂȘte puis exĂ©cute sommairement 15 civils daoussahak qui s'Ă©taient rĂ©fugiĂ©s Ă  Ansongo aprĂšs avoir fui les violences Ă  Talataye[31] - [32]. RFI indique Ă©galement que « certaines sources affirment que trois ou quatre autres personnes, arrĂȘtĂ©es Ă  un autre moment, auraient subi le mĂȘme sort »[31]. Ce massacre est dĂ©noncĂ© par la CMA qui donne les noms des 17 victimes[22].

Le 27 mars, les djihadistes attaquent Labbézanga (en), une localité située au sud de la ville d'Ansongo, prÚs de la frontiÚre avec le Niger[33]. Selon un chef du CSP, la bataille fait rage de 11h à 16h et fait « des dizaines de morts des deux cÎtés »[33]. Labbézanga tombe aux mains des djihadistes[33].

Le 28 mars, l'État islamique publie plusieurs photographies montrant les affrontements en cours contre les forces du CSP : 33 cadavres de combattants touaregs sont visibles[34].

D'aprÚs des informations obtenues par l'agence Reuters, au cours des derniers jours de mars, des patrouilles et des opérations de l'armée malienne se déroulent dans la région de Menaka en collaboration avec la MINUSMA afin de sécuriser le territoire[22] - [35] - [36].

Le 3 avril 2022, l'État islamique revendique plusieurs assauts menĂ©s le 26 mars contre des positions du MSA dans la rĂ©gion de MĂ©naka. Le groupe affirme avoir tuĂ© 30 combattants touaregs et avoir capturĂ© 4 vĂ©hicules, plusieurs armes et des munitions[37]. Le 5 avril, onze cadavres de combattants du MSA sont publiĂ©s sur les rĂ©seaux par l'État islamique[38].

Le 4 avril, l'État islamique affirme avoir capturĂ© le village de Tikriba dans la rĂ©gion de MĂ©naka, le 27 mars. Le groupe revendique avoir tuĂ© et blessĂ© plusieurs dizaines de membres du MSA. Il affirme avoir attaquĂ© le lendemain des positions touarĂšgues, avant d'engager des affrontements prĂšs de la ville d'Insinan. L'EI revendique la mort de 100 miliciens du MSA et dĂ©clare avoir incendiĂ©s 9 vĂ©hicules, saisis 5 autres, et pris en butin des munitions et des armes. Cette revendication fait suite Ă  celle du 3 avril[39].

Offensive de l'EIGS Ă  l'est de MĂ©naka en mai

En mai, l'État islamique contrĂŽle toujours plusieurs localitĂ©s aux abords de la frontiĂšre avec le Niger : AndĂ©ramboukane, Infoukaretane, Tadjalalt, Ichinanane et Tamalat[40]. La ville d'AndĂ©ramboukane, auparavant peuplĂ©e de 20 000 habitants, est alors abandonnĂ©e par la majoritĂ© de la population[41], de mĂȘme que les autres localitĂ©s[40].

Fin mai, les djihadistes repassent à l'offensive[41] - [40]. Plusieurs localités à l'est de Ménaka sont attaquées : Aghazraghen Igadou le 20 mai, suivie par Emis-Emis et Inekar le 22[40] - [42]. Selon le journaliste Wassim Nasr : « C'est une zone de relief, avec de la végétation et riche en eau, ce qui permet aux combattants jihadistes de se cacher de la détection des drones »[42].

Les djihadistes auraient cependant subi de lourdes pertes et se seraient repliĂ©s sur Inarabane[42]. L'État islamique maintient cependant son contrĂŽle sur la frontiĂšre nigĂ©rienne, d'Inarabane Ă  l'ouest jusqu'Ă  Talamat Ă  l'est, en passant par Ifoukaretane, AndĂ©ramboukane et Ichinanane[42].

Combats à Andéramboukane en juin

DĂ©but juin, plusieurs centaines de miliciens lancent une opĂ©ration. AprĂšs ĂȘtre restĂ©e inactive pendant trois mois dans la rĂ©gion, l'armĂ©e malienne finit par intervenir[41]. Celle-ci engage alors le GTIA 8, constituĂ© principalement de Touaregs et commandĂ© par le gĂ©nĂ©ral GATIA, El Hadj Ag Gamou[40]. Le 4 juin, l'armĂ©e malienne et les miliciens touaregs du MSA et du GATIA lancent une attaque sur AndĂ©ramboukane[41]. Averti de l'opĂ©ration, l'État islamique laisse les forces touarĂšgues reprendre la ville[41].

Le lendemain matin, les djihadistes simulent une contre-attaque contre la ville d'AndĂ©ramboukane[41]. Les Touaregs sortent de la ville et se lancent Ă  leur poursuite avec 40 pick-up, mais ils tombent dans une embuscade Ă  Tadjalalt, Ă  une quarantaine de kilomĂštres Ă  l'ouest[40] - [41]. Les Touaregs subissent de lourdes pertes et battent en retraite[40]. L'État islamique reprend l'avantage et aprĂšs plusieurs heures de combats et plusieurs dizaines de morts de part et d'autre, les djihadistes reprennent le contrĂŽle de la ville[41].

Moussa Ag Acharatoumane et El Hadj Ag Gamou se replient sur MĂ©naka avec le reste de leurs troupes[41] - [40].

Départ des Français et arrivée des Russes du Groupe Wagner à Ménaka en juin

Dans la nuit du 11 au 12 juin 2022, dans un campement prĂšs de Tessit, les Français capturent Oumeya Ould Albakaye, un haut commandant de l'État islamique dans le Grand Sahara[43]. Il est prĂ©sentĂ© par l'armĂ©e française comme le chef de l'EIGS dans le Gourma malien et l'Oudalan, au nord du Burkina Faso[43]. Le raid est menĂ© par hĂ©licoptĂšre aprĂšs des combats entre le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans et l'État islamique dans le Grand Sahara[43].

Le 13 juin, les forces françaises de Barkhane et de Takuba achÚvent l'évacuation de la base militaire de la ville de Ménaka, dans le cadre du retrait de l'armée française du Mali[44]. La base est alors remise aux forces maliennes[44]. Un an auparavant, 850 militaires français occupaient cette base, ainsi que des Estoniens, des TchÚques et des Suédois engagés au sein de la Task Force Takuba[44].

Le 15 juin, plusieurs dizaines de mercenaires russes du Groupe Wagner — 20 Ă  50 selon RFI[45] - [4] — s'Ă©tablissent dans la base militaire de la ville de MĂ©naka, Ă©vacuĂ©e deux jours plus tĂŽt par les Français[46] - [45].

Sous couvert d'anonymat, un chef du MSA dĂ©clare Ă  RFI : « Pour le moment nous n’avons eu aucun contact avec eux. [...] Nous avons constatĂ© l’arrivĂ©e des Russes, nous n’étions pas informĂ©s mais Ă  prĂ©sent je vois mal comment ne pas travailler ensemble »[45].

Combats de juin à août

Le , l'État islamique publie dans son journal hebdomadaire le dĂ©roulement des combats depuis Émis-Émis jusqu'au 16 juin.

Le groupe revendique avoir tuĂ©s et blessĂ©s 145 combattants touaregs depuis juin. Le groupe a publiĂ© les photos des corps avec les papiers d'identitĂ©s pour prouver leurs affirmations. L'État islamique affirme aussi avoir capturĂ© plusieurs vĂ©hicules militaires, dont certains sont Ă©quipĂ©s de mitrailleuses lourdes.

Pour la seule embuscade d'Adéramboukane, le groupe revendique 50 tués dans les rangs du MSA-GATIA avec pour preuve les photos de 46 combattants tués.

Le groupe revendique aussi l'attaque PétÚl Kolé du . Le groupe affirme que sa filiale sahélienne a obtenu de nombreux gains territoriaux dans la région, dont la maßtrise quasi-total de la frontiÚre malo-nigérienne. Le groupe contrÎle aussi la seule route pour accéder au Niger[47] - [48] - [49] - [50] - [51].

Le , le groupe publie les photos de 46 dépouilles de combattants du MSA et du GATIA, tués lors de l'embuscade d'Adéramboukane ainsi que de nombreuses prises de guerre[52].

Le , un drone appartenant à la milice russe Wagner est abattu par l'État islamique dans le Grand Sahara[53].

Le , seize touaregs sont tuĂ©s lors d'une attaque dans la rĂ©gion de MĂ©naka[54]. Une semaine plus tĂŽt, un nombre important de touaregs ont rejoint la ville de MĂ©naka Ă  la suite de menaces de l'État islamique Ă  cause de soupçons de soutiens au MSA.

Selon un rapport, les forces de défense et de sécurité ont renforcé leur dispositif de sécurité à l'intérieur de la ville et aux points de contrÎle d'entrée et de sortie. Toutefois, la délinquance et les actes criminels comme des braquages et des intimidations persistent de la part de bandits de grand chemin dans la ville de Ménaka et dans sa périphérie[55].

Le , le camp militaire de Tessit est attaquĂ©e par des djihadistes de l'État islamique dans le Grand Sahara. Au moins 42 militaires maliens sont tuĂ©s, et 22 autres blessĂ©s.

Selon de nombreuses sources, l'État islamique dans le Grand Sahara rĂ©alise une percĂ©e dans la rĂ©gion de Menaka. D'aprĂšs le spĂ©cialiste des mouvements djihadistes Wassim Nasr, le rayon d'action de l'EIGS est sans prĂ©cĂ©dent depuis sa crĂ©ation en 2015. Le groupe est actuellement aux portes de la ville de Menaka, et contrĂŽle des localitĂ©s auxquelles il n'avait pas accĂšs auparavant[56].

Les attaques se succĂšdent en aoĂ»t et se rapprochent de la ville de MĂ©naka. Les 7 et 8 aoĂ»t, une douzaine de civils touaregs sont assassinĂ©s au nord-est de MĂ©naka[57]. Le 12 aoĂ»t, au moins 20 civils touaregs sont tuĂ©s Ă  Assaylal — ou Esseylel —, un village situĂ© Ă  18 kilomĂštres de Menaka[4] - [58].

Le 15 août, des djihadistes à motos raflent du bétail aux portes de la ville de Ménaka, ce qui provoque un mouvement de panique[4].

Le 29 aoĂ»t, un combat a lieu dans la rĂ©gion de Tessit[59]. L'armĂ©e malienne revendique la mort de 44 djihadistes de l'État islamique, contre deux morts et huit blessĂ©s dans ses rangs[59].

Prise de Talataye par l'État islamique en septembre

Le 6 septembre, l'État islamique dans le Grand Sahara s'empare de la petite ville de Talataye[60] - [61]. L'attaque dĂ©bute dans l'aprĂšs-midi et s'achĂšve au crĂ©puscule, aprĂšs trois heures de combats[60]. Lors de cet affrontement, les miliciens touaregs du MSA et les djihadistes du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans Ă©taient tous deux prĂ©sents dans la zone et auraient combattu ensemble contre les djihadistes de l'État islamique[60]. Les djihadistes brĂ»lent le marchĂ©, ainsi que plusieurs habitations, et au moins 30 Ă  45 civils sont tuĂ©s[62].

Contre-attaque du Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans Ă  partir d'octobre 2022

Fin octobre, le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans (GSIM) lance une contre-attaque avec l'aide de plusieurs factions touaregs afin d'Ă©vincĂ© l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) de la rĂ©gion[1] - [63]. Des combats ont lieu Ă  AndĂ©ramboukane, Tamalat, Inchinane et Aghazarghazen[63] - [64].

Le , l'EIGS revendique la mort de 40 membres du GSIM[64] - [65]. Le lendemain, le GSIM rĂ©pond en affirmant avoir tuĂ© 70 hommes de l'État islamique les 27, 28 et 29 octobre, tout en admettant la mort d'une trentaine de ses combattants[64]. Le , l'État islamique a publiĂ© les photos de 34 combattants du JNIM tuĂ©s ainsi qu'un grand arsenal de guerre pris en butin[66].

Un autre combat a également lieu le 31 octobre à Anchwadj, dans la région de Gao, entre le GATIA et l'EIGS[64]. Le GATIA revendique une quinzaine de morts du cÎté de l'EIGS, contre neuf tués pour ses combattants et fait état de quatre civils exécutés par les djihadistes[64]. L'EIGS à également revendiquée cette affrontement, le groupe revendique avoir tués 14 miliciens du GATIA, et affirme que ses combattants sont retournées sains et sauf dans leurs positions, le groupe a également diffusé les photos d'une dizaine de cadavres du GATIA[67] - [68].

L'État islamique accuse Ă©galement Al-QaĂŻda d'avoir abattu 20 civils peuls entre Tamalat et Inekar[69]. Le groupe affirme Ă©galement avoir dĂ©truit une cargaison d'hashich prĂšs d'Aderamboukane et avoir distribuĂ© des mĂ©dicaments aux populations locales[70].

L'offensive conjointe entre le GSIM et les milices ont Ă©tĂ© largement contenu selon des sources proches du terrain, le , au moins 85 combattants du GSIM ont Ă©tĂ© tuĂ©s par l'État islamique a Ndaki[71].

Entre le 7 et le 10 dĂ©cembre, le GSIM et l'EIGS s'affrontent dans les environ de Tadjalalt et de Haroum, Ă  l'ouest d'AndĂ©ramboukane[72]. L'affrontements semble s'ĂȘtre achevĂ© sans vainqueur notable[72]. L'EIGS revendique la mort d'une centaine de combattants ennemis, le GSIM affirme pour sa part avoir tuĂ© 73 miliciens de l'État islamique[72] - [73].

Le 13 dĂ©cembre, l'EIGS publie une vidĂ©o des montrant plusieurs centaines de ses combattants prĂȘtant allĂ©geance au nouveau calife Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi[72]. Pour Cyril Bensimon, journaliste du Monde, la vidĂ©o « est aussi la preuve que les mouvements djihadistes peuvent dĂ©sormais rassembler leurs unitĂ©s, en temps normal dispersĂ©es par petits groupes d’une trentaine de combattants, sans crainte de frappes aĂ©riennes »[72]. Djallil Lounnas, chercheur algĂ©rien spĂ©cialiste des groupes jihadistes Ă  l'universitĂ© al-Akhawayn, au Maroc, dĂ©clare Ă  RFI : « C'est vraiment une dĂ©monstration de force ! C'est la premiĂšre fois que je vois une vidĂ©o de l'État islamique [au Sahel, NDLR] avec autant de combattants
 Cent, deux cents... c'est impressionnant ! [...] Il y a quelques annĂ©es, l’État islamique Ă©tait pourchassĂ© par Barkhane, c’était difficile de faire ce genre de rassemblement dans la zone des trois frontiĂšres. Il y a aussi un vide aĂ©rien qui a Ă©tĂ© mis en place par Bamako »[74].

Le 13 dĂ©cembre, l’armĂ©e nigĂ©rienne soutenu par l’armĂ©e française ont tuĂ© entre 15 et 20 djihadistes de l’EIGS dans la rĂ©gion d’Abala au Niger. L’opĂ©ration militaire met fin Ă  une trĂȘve tacite entre les djihadistes et le gouvernement nigĂ©rien[75].

Le 23 janvier 2023, Al-Zallaqa, l'organe de propagande du GSIM publie plusieurs photographies de son chef, Iyad Ag Ghali, prĂ©sent dans la rĂ©gion de MĂ©naka, entourĂ©s de notables touaregs qui lui prĂȘtent allĂ©geance[76]. La rĂ©union aurait eu lieu prĂšs d'InĂ©kar, deux jours plus tĂŽt[76].

Selon RFI, le 26 janvier 2023, Ă  Djounhane, Ă  une quarantaine de kilomĂštres de Kidal, Iyad Ag Ghali rencontre les reprĂ©sentants du Cadre stratĂ©gique permanent (CSP) et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA)[77]. Alghabass Ag Intalla aurait Ă©tĂ© prĂ©sent[77]. La prĂ©sence de Mohamed Ag Intalla et du gĂ©nĂ©ral El Hadj Ag Gamou est avancĂ©e par certaines sources et dĂ©mentie par d'autres[77]. Au terme de cette rencontre, une sorte de pacte de non-agression aurait Ă©tĂ© Ă©tabli entre le Groupe de soutien Ă  l'islam et aux musulmans et les groupes armĂ©s du Nord afin de concentrer leurs efforts contre l'État islamique dans le Grand Sahara[77].

Le 1er mars, un affrontement éclate à Tifandimata entre le GSIM et l'EIGS[78]. Le GSIM revendique la victoire et affirme avoir tué 60 « kharidji » de l'EIGS[78]. L'EIGS revendique pour sa part la mort de 30 hommes « des milices apostats d'al-Qaïda »[78].

Opération de l'armée nigérienne en mars 2023

En mars 2023, l'armée nigérienne lance une opération contre l'EIGS en réponse à l'attaque d'Intagamey[79]. AprÚs un accorchage le 17 mars à Tiloa, elle se lance à la poursuite d'un groupe de djihadistes et pénÚtre en territoire malien[79]. Le 25 mars, elle revendique la prise de la base d'Hamakat, à 80 kilomÚtres au sud de Ménaka, et la mort de 79 djihadistes[79].

Prise de TidermĂšne par l'EIGS en avril 2023

Le 10 avril 2023, l'État islamique prend sans combattre le village de TidermĂšne, localitĂ© stratĂ©gique situĂ©e Ă  75 km au nord de MĂ©naka[80] - [81]. Les hommes du GSIM prennent la fuite sans opposer de rĂ©sistance[80]. Selon de nombreuses sources, la majoritĂ© des cercles de la rĂ©gion de Menaka serait sous le contrĂŽle de l’EIGS. Le groupe encercle dĂ©sormais la ville de MĂ©naka, contrĂŽlant tous les points de ravitaillement menant Ă  la ville[82].

Selon de nombreux tĂ©moignages locaux, la majoritĂ© de la rĂ©gion de MĂ©naka est dĂ©sormais sous le contrĂŽle de l’EIGS qui a chassĂ© toute opposition. Selon le journaliste Wassim Nasr, le groupe a dĂ©sormais son sanctuaire Ă  MĂ©naka et affiche dĂ©sormais une volontĂ© de gouvernance[83].

Des sources locales en effet affirment qu'à « ce jour, ils distribuent des corans aux populations. Ils circulent en ville avec des armes ». Selon des témoignages, « ils leur auraient demandé [aux civils] de continuer à circuler librement, en vaquant à leurs occupations. »[84].

Dans les jours qui suivent, une partie des 30 000 habitants et rĂ©fugiĂ©s de MĂ©naka commencent Ă  fuir la ville[85]. Entre le 10 et le 21 avril, 2 000 personnes se rĂ©fugient Ă  Gao et Kidal[85]. Selon Serge Daniel, correspond et journaliste Ă  Bamako, pour « les civils, c’est la fuite. Les gens sont inquiets, les populations quittent la localitĂ© en direction de MĂ©naka, Ă  90 km de TidermĂšne. C’est plutĂŽt la panique ». Toutes les principales localitĂ©s de la rĂ©gion sont Ă  prĂ©sent sous le contrĂŽle de l'Etat islamique dans le Grand Sahara[84].

Pertes

Les combats font de nombreux morts. Une source militaire malienne de l'AFP affirme que « Plusieurs dizaines de civils et de combattants du MSA ont été tués en début de semaine »[5]. Un élu de la région de Ménaka déclare anonymement que le bilan est de « plus d'une centaine de civils et de combattants tués mardi, mercredi et jeudi »[5]. Moussa Ag Acharatoumane, le chef du MSA, déclare le 11 mars qu'une vingtaine d'hommes du MSA et une quarantaine de civils ont été tués[5].

À la mi-mars, le maire de Tamalat annonce que dans sa localitĂ©, le bilan des violences est de « 153 morts, 63 blessĂ©s, dont 25 femmes et 7 enfants »[11]. Le Monde indique pour sa part qu'« une bonne source, qui s’évertue Ă  faire le dĂ©compte macabre, assure avoir provisoirement recensĂ© 143 morts entre Tamalat et Inchinane »[11].

Fin mars, l'État islamique revendique la mort de 250 combattants touaregs rien qu'entre le 9 et le 11 mars[22] - [12]. Le journaliste Wassim Nasr indique pour sa part que des sources touarĂšgues sur zone font Ă©tat d'environ 400 morts[12].

Le 28 mars 2022, l'EIGS publie des photographies montant une trentaine de combattants du CSP tués au combat[34].

Fin mars, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), alors membre du Cadre stratĂ©gique permanent (CSP), affirme que 500 civils ont Ă©tĂ© massacrĂ©s en deux semaines par l'État islamique[86]. L'agence Reuters donne le mĂȘme bilan, d'aprĂšs une source militaire anonyme[36]. Un responsable gouvernemental de la rĂ©gion de Gao dĂ©clare Ă©galement Ă  l'agence Reuters qu'environ 200 civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans la commune de Talataye entre le 21 et le 25 mars, et des milliers d'autres dĂ©placĂ©s[36].

Entre mars et juin, un décompte de l'ONU fait état de la mort d'au moins 264 civils, causés par les djihadistes de l'EIGS[41] - [87].

Selon les informations recueillies auprĂšs de dĂ©placĂ©s rĂ©fugiĂ©s Ă  Gao, la rĂ©gion est en proie Ă  un vĂ©ritable carnage : « L’Etat islamique regroupe les habitants qu’il qualifie d’informateurs au compte du MSA et les fusille Ă  bout portant.»[88].

Début avril, Jeune Afrique estime qu'entre 300 à 500 personnes, principalement des civils, ont été tués lors des violences[89].

En juillet 2022, Moussa Ag Acharatoumane, le chef du MSA et porte-parole du CSP, affirme que prĂšs de 1 000 civils ont Ă©tĂ© massacrĂ©s par Daech depuis le mois de mars[90].

En août 2022, RFI évoque, selon les sources, 300 à 700 civils tués[4]

En septembre 2022, l'ONG Armed Conflict Location and Event Data project (Acled) indique que plus de 900 personnes, majoritairement des civils, ont Ă©tĂ© tuĂ©es depuis mars par l’EIGS dans les rĂ©gions de Gao et de MĂ©naka[91].

Réfugiés

Le lundi 14 mars, Mohamed Touré, représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) au Mali, chargé de la Coordination humanitaire, indique « 1500 » déplacés internes ont été enregistrés au cours de combats dans la région de Ménaka, précisant que « ces déplacés internes ont fui les combats et se sont retrouvés dans des situations de grande précarité parce que dans la fuite, ils ont tout laissé derriÚre eux »[92].

Dans un communiqué publié le 31 mars, la MINUSMA que « La situation sécuritaire dans la zone dite des trois frontiÚres entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, notamment dans les localités de Tessit, Talataye, Ansongo et la région de Ménaka, s'est considérablement dégradée au cours des derniÚres semaines. [...] Les attaques des groupes armés terroristes ont eu un impact dévastateur sur la population civile, déjà en détresse, entraßnant des dizaines de morts et des déplacements importants de populations vers les villes de Gao et d'Ansongo »[22].

Fin mai, l'ONU fait Ă©tat de 15 000 dĂ©placĂ©s internes au Mali et de 8 000 rĂ©fugiĂ©s au Niger[87]. En aoĂ»t, l'ONU rapporte que 50 000 civils se sont rĂ©fugiĂ©s Ă  l'intĂ©rieur de la ville de MĂ©naka[4].

RĂ©actions

Les offensives de l'État islamique dans la rĂ©gion de MĂ©naka ne provoquent que peu de rĂ©actions de la part de la junte malienne[91]. Cela est notamment dĂ©noncĂ© le 22 avril 2022 par Moussa Ag Acharatoumane, le chef du MSA, devant le Conseil national de transition : « La RĂ©publique ne pleure pas de la mĂȘme maniĂšre ses morts, notamment lors des rĂ©cents massacres de masse dans la zone des trois frontiĂšres. Pas de drapeau en berne, pas de deuil national. Ne sommes-nous pas des Maliens ? »[91].

En septembre 2022, le journal Le Monde cite Ă©galement l'analyse d'un chercheur malien : « Les autoritĂ©s de Bamako ne cherchent pas Ă  mettre fin aux conflits dans le nord-est et certains membres du gouvernement sont ouvertement hostiles Ă  l’accord de paix d’Alger. Ils laissent les groupes signataires et terroristes se massacrer entre eux. Mais Ă  terme, la situation risque de se retourner contre leurs intĂ©rĂȘts »[91].

Notes et références

  1. https://www.jeuneafrique.com/1389689/politique/mali-le-jnim-et-les-combattants-touaregs-cote-a-cote-face-a-leigs/
  2. Laurent Lagneau, Mali : Alors que sa « rĂ©articulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique Ă  MĂ©naka, Opex360, 26 mars 2022.
  3. https://m.youtube.com/watch?v=EJG5Yl_x_zQ
  4. David Baché, Mali: la région de Ménaka est devenue «la cible prioritaire» des terroristes, RFI, 18 août 2022.
  5. Plusieurs dizaines de combattants et de civils tués dans le nord du Mali, France 24 avec AFP, 11 mars 2022.
  6. Court-circuiter l’Etat islamique dans la rĂ©gion de TillabĂ©ri au Niger, Crisis Group, 3 juin 2020.
  7. « Point de situation des opérations du 8 juin 2017 », sur www.defense.gouv.fr, (consulté le ).
  8. « Le chef jihadiste Al-Sahraoui accuse et menace deux communautés du Mali - RFI », sur RFI Afrique (consulté le ).
  9. https://www.crisisgroup.org/africa/sahel/niger/b172-murder-tillabery-calming-nigers-emerging-communal-crisis
  10. https://www.liberation.fr/international/afrique/au-niger-les-tueries-a-repetition-de-letat-islamique-20210322_3YXC74YX6NHWPELFD5OH6MR3VQ/
  11. Cyril Bensimon, Au Mali, affrontements meurtriers entre djihadistes et Touaregs, Le Monde, 16 mars 2022.
  12. Quelles sont les raisons du retour en puissance de l’EI dans la zone des trois frontiùres ?, France 24, 25 mars 2022.
  13. Mali. 16 soldats maliens tués dans deux attaques imputées aux djihadistes, Ouest-France avec AFP, 23 mars 2022.
  14. Un officier du MSA tué dans la région de Gao, L'Indépendant, 3 mars 2022.
  15. [vidéo] La montée en puissance de l'EI à la frontiÚre entre le Mali et le Niger, France 24, 11 mars 2022.
  16. Mali : combats meurtrier entre le Mouvement pour le Salut de l’Azawad et Daech, AA, 9 mars 2022.
  17. Mali: l'offensive des jihadistes de l'EIGS prĂšs de MĂ©naka, RFI, 12 mars 2022.
  18. ANDERAMBOUKANE: L’ULTIMATUM DE L’EIGS À LA POPULATION, Bamada.Net, 15 mars 2022.
  19. Mali : le Gatia dénonce le silence des autorités face aux massacres de civils, AA, 13 mars 2022.
  20. SimNasr, « "Wassim Nasr on Twitter:Ù…Ű§Ù„ÙŠ ŰŻŰźÙ„ ŰŹÙ‡Ű§ŰŻÙŠÙˆ Ű§Ù„ŰŻÙˆÙ„Ű© Ű§Ù„Ű„ŰłÙ„Ű§Ù…ÙŠŰ© Ù„Ù‡Ű°Ù‡ Ű§Ù„Ù…Ù†Ű·Ù‚Ű© ŰšŰčŰŻ Ù‚Ű·Űč Ű§Ù„Ű§ŰȘŰ”Ű§Ù„Ű§ŰȘ ÙˆÙ…Ù†Ű§ÙˆŰŽŰ§ŰȘ Ù†Ù‡Ű§Ű±Ű§Ù‹ في Ű§Ű·Ű±Ű§ÙÙ‡Ű§ », sur Twitter,‎ .
  21. Mali: une dizaine de membres de l'Etat Islamique du Grand Sahara (EIGS) tués dans des affrontements à Ménaka, Jean-René Belliard analyse le Proche-Orient, 12 mars 2022.
  22. Mali : les violences djihadistes font des «dizaines de morts» civils, selon l'ONU, Le Figaro avec AFP, 31 mars 2022.
  23. https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1633202573681592&id=378041462531049&m_entstream_source=timeline&__tn__=%2As%2As-R
  24. https://imangahdien.com/2022/03/13/menaka-le-msa-confirme-que-larmee-malienne-a-mene-des-frappes-aeriennes-sur-les-positions-de-leigs-a-insinanen/
  25. [vidéo] Mali : Pourquoi la rencontre entre le CSP et les autorités de Bamako a-t-elle échoué ?, France 24, 18 mars 2022.
  26. Andéraboukane : « faux », les habitants ne sont pas sommés de quitter le cercle, Studio Tamani, 14 mars 2022.
  27. https://mobile.twitter.com/SimNasr/status/1513204308187176960?cxt=HHwWgICz4aHT_f8pAAAA
  28. La force française Barkhane "neutralise" 15 membres du groupe Etat islamique au Mali, AFP, 25 mars 2022.
  29. https://amp.lefigaro.fr/flash-actu/mali-un-helicoptere-de-l-armee-tire-a-proximite-de-casques-bleus-britanniques-20220412
  30. Mali: 16 soldats tués au front et plus d'une trentaine de terroristes neutralisés dans la derniÚre attaque de Tessit (Armée), ActuNiger, 23 mars 2022.
  31. David BachĂ©, Nouvelles accusations contre l’armĂ©e malienne Ă  Ansongo, RFI, 29 mars 2022.
  32. Exécution sommaire de 15 civils le 26 Mars 2022 à Ansongo, 22 Septembre, 31 mars 2022.
  33. Gaëlle Laleix, Mali: les combats entre le CSP et les jihadistes de l'EIGS s'intensifient dans la région de Gao, RFI, 28 mars 2022.
  34. SimNasr, « Mali MĂ©naka l’EI diffuse des images des affrontements avec le MSA », sur Twitter,
  35. LES PATROUILLES CONJOINTES DES FORCES DE SÉCURITÉ DU MALI ET DE LA POLICE DES NATIONS UNIES RASSURENT LA POPULATION DE MÉNAKA, Bamada.net, 30 mars 2022.
  36. « U.N. peacekeepers deployed to northeastern Mali amid spate of killings », Reuters,‎ (lire en ligne)
  37. https://mobile.twitter.com/SimNasr/status/1510604517246656520?cxt=HHwWkICz6cGz3_YpAAAA
  38. https://twitter.com/SimNasr/status/1511434462680301587?s=20&t=TbJ9-GkFgqHzLsE6o5Y-3Q
  39. https://twitter.com/SimNasr/status/1510998372727013386?s=20&t=JhDvTLoy2Lmcuw3_men1ow
  40. [vidĂ©o] Mali : tensions politiques Ă  Bamako et Ă©chec d’une opĂ©ration contre le groupe État islamique, France 24, 8 juin 2022.
  41. David Baché, Mali: violents combats contre le groupe jihadiste EIGS à Anderamboukane, RFI, 6 juin 2022.
  42. Wassim Nasr, Sahel : le groupe État islamique multiplie les attaques à la frontiùre Mali-Niger, France 24, 24 mai 2022.
  43. Mali : Avant son retrait, la France capture un haut cadre du groupe Etat islamique, 20 Minutes avec AFP, 15 juin 2022.
  44. Mali: l’armĂ©e française a quittĂ© la base militaire de MĂ©naka, RFI, 14 juin 2022.
  45. Mali: les Russes arrivent Ă  MĂ©naka, comment vont-ils combattre?, RFI, 16 juin 2022.
  46. Mali : Un nouveau groupe russe Wagner s’installe dans une ancienne base militaire française, 20 Minutes avec AFP, 16 juin 2022.
  47. https://twitter.com/SimNasr/status/1537531801043976192?s=20&t=m2252C5nRzFJ1ZymBwOWfg
  48. https://twitter.com/SimNasr/status/1537535834014027778?s=20&t=P-8KLYGPpS-hjWGxL1Qsaw
  49. https://twitter.com/SimNasr/status/1537534282243219456?s=20&t=43spkGwJHtMw6LcCfpK-Dg
  50. https://twitter.com/abdalatargui20/status/1537536059130748936?s=20&t=43spkGwJHtMw6LcCfpK-Dg
  51. https://twitter.com/Berbouchi1010/status/1537538939875098624?s=20&t=MRS5BbP8Ue5ICbTV7N-oAw
  52. https://twitter.com/SimNasr/status/1539243485617954817?s=20&t=7FtdArzzh-qptnEcdotaQQ
  53. https://twitter.com/SimNasr/status/1549088626377723910?s=20&t=lyUjyF1ceGBUVt3x5HF4fw
  54. https://sahel-intelligence.com/28437-mali-au-moins-16-morts-dans-deux-attaques-de-campements-nomades.html
  55. https://www.aa.com.tr/fr/afrique/mali-nouvelles-vagues-de-d%C3%A9plac%C3%A9s-internes-%C3%A0-menaka-ocha/2638801#
  56. https://twitter.com/SimNasr/status/1559256600191328257?s=20&t=fyrHhhteogxbt2UpIVdJfA
  57. Nadia Chahed , Mali : plus d'une douzaine de civils assassinés au Nord-Est de Ménaka, AA, 11 août 2022.
  58. Mali / Attaque contre Assaylal : le bilan s’alourdit Ă  20 civils tuĂ©s, AA, 16 aoĂ»t 2022.
  59. Mali : 2 militaires et 44 « terroristes » tués dans des combats à Tessit, AA, 30 août 2022.
  60. Mali : les djihadistes de l'État islamique prennent une localitĂ© clĂ© aprĂšs d'Ăąpres combats, Le Figaro avec AFP, 7 septembre 2022.
  61. Mali: les jihadistes de l'EIGS ont pris le contrĂŽle de la ville de Talataye, RFI, 7 septembre 2022.
  62. Mali: des dizaines de morts civils aprÚs l'attaque d'une localité par l'EI, Le Figaro avec AFP, 9 septembre 2022.
  63. Serge Daniel, Le nord du Mali Ă  nouveau thĂ©Ăątre d’affrontements meurtriers entre groupes jihadistes, RFI, 31 octobre 2022.
  64. Au Mali, violents combats entre groupes armés dans le nord-est du pays, Le Monde avec AFP, 2 novembre 2022.
  65. https://twitter.com/SimNasr/status/1587121197300568064?s=20&t=L3Q9hOdUttyI1ont9IoU7g
  66. https://twitter.com/SimNasr/status/1587817223195877376?s=20&t=6p-jLEn3alZ29yNRbY0pEw
  67. https://twitter.com/SimNasr/status/1590105232817934337?s=20&t=l4SiCF9Qd8j8XycE3SAvZA
  68. https://twitter.com/SimNasr/status/1588195937461182465?s=20&t=6p-jLEn3alZ29yNRbY0pEw
  69. https://twitter.com/SimNasr/status/1588556867093266432?s=20&t=0wyhR1IeR7YCua6JH2R0aA
  70. https://twitter.com/SimNasr/status/1588558874524913664?s=20&t=0wyhR1IeR7YCua6JH2R0aA
  71. https://twitter.com/SimNasr/status/1596939176263708681?s=20&t=MvM42Gi3-0wRdEebHFbJBg
  72. Cyril Bensimon, Au Mali, les djihadistes affichent leur force, les anciens rebelles du Nord leur exaspération et la junte son impuissance, Le Monde, 26 décembre 2022.
  73. https://twitter.com/SimNasr/status/1603074264944492544?cxt=HHwWgICy6Z3job8sAAAA
  74. Mali: dĂ©monstration de force en vidĂ©o de l'État islamique au Grand Sahara, RFI, 14 dĂ©cembre 2022.
  75. https://twitter.com/SimNasr/status/1603038533094178816?cxt=HHwWgIC85a7Dkb8sAAAA
  76. David Baché, Mali: le chef jihadiste Iyad Ag Ghaly recrute et s'affiche dans la région de Ménaka, RFI, 23 janvier 2023.
  77. David Baché, Mali: Iyad Ag Ghaly rencontre les groupes signataires de l'accord de paix prÚs de Kidal, RFI, 30 janvier 2023.
  78. Wassim Nasr, #Mali #JNIM #AQMI revendique la victoire Ă  Tifandimata hier le 1er mars et la mort de « 60 » de l’#EI qualifiĂ©s de « khawarij », reconnaĂźt la mort de plusieurs de ses combattants & la rĂ©cupĂ©ration de bĂ©tails volĂ©s et la mort de « 2 » de l’EI le 28 fĂ©vrier dans le #Menaka, Twitter, 2 mars 2023.
  79. Niger: «79 terroristes» tuĂ©s lors d'une opĂ©ration de ratissage jusqu’en territoire malien, RFI, 25 mars 2023.
  80. David BachĂ©, Mali: le groupe État islamique prend la localitĂ© de TidermĂšne, MĂ©naka en sursis, RFI, 11 avril 2023.
  81. David BachĂ©, Mali: quelles consĂ©quences peut avoir la progression du groupe État islamique?, RFI, 16 avril 2023.
  82. https://twitter.com/france24_fr/status/1646502522952056832?s=46&t=X1_bE1taxIbtOUul18FYzQ
  83. https://information.tv5monde.com/afrique/mali-l-ei-en-pleine-progression-prend-une-localite-cle-de-la-region-de-menaka-495150
  84. David Baché, Mali: nouveau déferlement de déplacés de Ménaka à Kidal, RFI, 21 avril 2023.
  85. Mali : violences dans la région de Ménaka, prÚs des frontiÚres avec le Niger, AA, 28 mars 2022.
  86. David Baché, Mali: la détresse des habitants de la région de Ménaka, RFI, 31 mai 2022.
  87. https://afrikinfos-mali.com/2022/04/06/menaka-la-guerre-fait-rage-entre-leigs-et-le-msa/
  88. Mali : les raisons de l’offensive de l’EIGS dans la rĂ©gion de MĂ©naka, Jeune Afrique, 5 avril 2022.
  89. Margarita Arredondas, Moussa AG Acharatoumane : "Nous avons besoin de l'action des partenaires internationaux pour combattre Daesh", Atalayar, 21 juillet 2022.
  90. Morgane Le Cam, Au Mali, l’Etat islamique au Grand Sahara « en position de suprĂ©matie » dans le nord-est, Le Monde, 21 septembre 2022.
  91. Fatma Bendhaou, Mali : 1500 déplacés internes aprÚs les affrontements meurtriers dans la région de Ménaka, AA, 15 mars 2022.

Références externes

Vidéographie

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