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Assimi Goïta

Assimi Goïta, né en , est un militaire et homme d'État malien.

Assimi Goïta
Illustration.
Assimi Goïta en 2021.
Fonctions
Président de la Transition de la République du Mali[N 1]
En fonction depuis le
(2 ans, 1 mois et 6 jours)
Premier ministre Choguel Kokalla Maïga
(transition)
Prédécesseur Bah N'Daw
Vice-Président de la Transition de la République du Mali
Chargé des questions de Défense et de Sécurité
–
(8 mois et 3 jours)
Président Bah N'Daw
Lui-même (intérim)
Chef de l'État de la République du Mali
(de facto)
–
(1 mois et 1 jour)
Prédécesseur Ibrahim Boubacar Keïta (président de la République)
Successeur Bah N'Daw (président de la Transition)
Président du Comité national pour le salut du peuple
–
(4 mois et 25 jours)
Chef de l'État Lui-même
Bah N'Daw
Vice-président Malick Diaw
Sadio Camara
Modibo Koné
Biographie
Date de naissance (39-40 ans)
Lieu de naissance Bamako
Nationalité Malienne
Conjoint Lala Diallo
Diplômé de École militaire interarmes de Koulikoro
Profession Militaire
Religion Islam

Assimi Goïta
Chefs d'État maliens

Il est président du Comité national pour le salut du peuple du au et chef de l'État du Mali du au , à la suite d'un coup d'État, puis vice-président de la Transition à partir du . Étant demeuré l'homme fort du pays, il reprend officiellement la tête du Mali en mai 2021, à la suite d'un nouveau putsch.

Biographie

Origine et formation

Assimi Goïta naît en 1983[1], fils d'un officier des forces armées maliennes[2], il est formé dans les académies militaires du Mali et fréquente notamment le prytanée militaire de Kati et l'école militaire interarmes de Koulikoro[3].

Carrière militaire

Il dirige les forces spéciales maliennes dans le centre du pays avec le grade de colonel. Il est ainsi confronté à l'insurrection djihadiste au Mali[4].

Dirigeant du pays

Le colonel Assimi Goïta (en treillis clair) le 19 août 2020.
Linda Thomas-Greenfield avec le président malien en 2021

Assimi Goïta est, avec Ismaël Wagué, Malick Diaw et Sadio Camara, Modibo Kone l’un des organisateurs du coup d'État de 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keïta. Le 19 août 2020, il est désigné président du Comité national pour le salut du peuple[5].

Le 24 août 2020, l'acte fondamental adopté par le CNSP fait de lui de facto le chef de l'État du Mali[6].

La communauté internationale refuse qu’il prenne la tête de la transition ou le droit de succéder au président de transition à désigner, même s'il quitte l'armée[7]. Il est finalement désigné vice-président de la Transition le 21 septembre 2020[8]. Le serment d'investiture a lieu le 25 septembre 2020[9] - [10]. Toutefois, c'est Assimi Goïta qui demeure le dirigeant de facto du pays[11].

Admirateur de l'ancien président burkinabé Thomas Sankara, il rencontre l'ancien président ghanéen Jerry Rawlings[12].

Le , peu après l'annonce d’un second gouvernement conduit par Moctar Ouane se caractérisant par la mise à l'écart de deux membres de l'ex-CNSP (les colonels Koné et Camara), Bah N’Daw, le Premier ministre et le ministre de la Défense sont interpelés puis conduits sous escorte militaire à Kati[13] - [14]. Le lendemain, le colonel Assimi Goïta annonce avoir « démis de leurs prérogatives » le président et le Premier ministre, qu’il accuse de « sabotage » de la transition, leur reprochant d'avoir formé un nouveau gouvernement sans se concerter avec lui[14], alors que la charte de la transition lui confère un droit de regard sur le choix du ministre de la Défense et celui de la Sécurité, anciennement occupés par ses alliés Camara et Koné[15].

Avec ce coup d’État, et « jusqu'à nouvel ordre », Assimi Goïta devient président de la Transition par intérim[16] - [17]. Le 28 mai, constatant la vacance à la présidence, la Cour constitutionnelle le déclare président de la Transition par succession constitutionnelle jusqu'au terme de la période transitoire[18]. Rapidement, il tend la main à l'Union nationale des travailleurs du Mali, qui organise des grèves[19].

Le 28 mai, il annonce que la fonction de Premier ministre reviendra à la coalition d'opposition Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Celui-ci désigne son chef, Choguel Kokalla Maïga, pour prendre la tête du gouvernement, ce qui est effectif le 7 juin, après la prestation de serment de Goïta à la Cour suprême[20] - [21].

En juillet 2021, deux personnes tentent de poignarder Assimi Goïta à la Grande Mosquée de Bamako, durant l'Aïd al-Adha, après la cérémonie et alors que l'imam se dirigeait vers la sortie du lieu de culte pour égorger le mouton. Le dirigeant n'est pas blessé[22].

En décembre 2021, à l'issue des « Assises nationales pour la refondation », qui proposent de prolonger la transition de six mois à cinq ans pour mener des réformes politiques, Assimi Goïta annonce qu’il souhaite prolonger de cinq ans la transition. Il suggère ainsi de tenir le référendum constitutionnel en janvier 2024, les élections législatives et sénatoriales en novembre 2025 et une élection présidentielle en décembre 2026[23]. Cette proposition est discutée lors du sommet extraordinaire de la CEDEAO du 9 janvier suivant[24]. À l'issue de celui-ci, l'organisation, qui rejette également une proposition d'une transition de quatre ans, décide la fermeture des frontières avec le Mali, le rappel des ambassadeurs et un blocus économique[25].

Le 21 février, la charte de la transition est effectivement amendée pour prolonger la durée de la transition pour une durée indéterminée maximale de cinq ans. Par ailleurs, Assimi Goïta est inéligible à la prochaine présidentielle, sauf s'il démissionne de ses fonctions. Enfin, le président du CNT devient le successeur constitutionnel du président de la Transition[26] - [27] - [28].

Le 21 août 2022, il nomme Abdoulaye Maïga, premier ministre par intérim pour remplacer Choguel Kokalla Maïga, hospitalisé depuis le 10 août 2022[29].

Une enquête d’opinion réalisée en 2023 par la fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung indique qu'une très large majorité de citoyens maliens se déclarent satisfaits du régime de transition présidé par Assimi Goïta[30].

Notes et références

Notes

  1. Par intérim jusqu'au 28 mai 2021.

Références

  1. « Qui est Assimi Goïta, le chef de la junte au Mali – Mali Canal », sur malicanal.com (consulté le ).
  2. « Qui est le colonel Assimi Goïta, à la tête de la junte militaire au Mali? », sur rfi.fr, (consulté le ).
  3. « Qui est le colonel Assimi Goita, nouvel homme fort du Mali après le putsch militaire? », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  4. « Coup d'Etat au Mali: l'Afrique de l'Ouest se penche sur une situation "grave" », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  5. (es) « El coronel Assimi Goita, designado nuevo hombre fuerte de Mali tras el golpe », sur efe.com (consulté le )
  6. « Mali : Assimi Goïta devient « chef de l’État », la Cedeao exige une « transition civile immédiate » – Jeune Afrique », sur jeuneafrique.com, (consulté le )
  7. « Mali : Assimi Goïta, colonel aux deux coups d’Etat », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  8. « Mali: l'ex-ministre de la Défense Bah N’Daw désigné président de transition », sur rfi.fr, (consulté le ).
  9. « Mali: un ancien ministre de la Défense désigné président de transition du Mali », sur french.china.org.cn, (consulté le ).
  10. « Mali: le président de la transition, Bah N'Daw, a prêté serment », sur rfi.fr, (consulté le ).
  11. « Mali: le colonel Goïta devrait être investi président sous peu », sur LEFIGARO, lefigaro (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  12. « Mali : Assimi Goïta a-t-il pris goût au pouvoir ? », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  13. Morgane Le Cam, « Au Mali, la junte tente un coup de force pour maintenir son emprise sur le gouvernement », sur lemonde.fr, 25 mai 2021 (consulté le 25 mai 2021).
  14. Isabelle Labeyrie, « Nouveau coup d'État au Mali : le vice-président prend le pouvoir », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  15. « Bah N’Daw et Assimi Goïta : comment la transition malienne a basculé – Jeune Afrique », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  16. « Mali: les militaires libèrent les dirigeants arrêtés et reprennent les commandes », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  17. « Nouveau coup de force au Mali: que sait-on, quelles suites ? », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  18. « Mali : la Cour constitutionnelle déclare le colonel Goïta président de la transition », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  19. « Mali : Assimi Goïta, pas de droit à l'erreur », sur dw.com (consulté le ).
  20. « Mali – Le colonel Goïta déclaré président après deux coups d’État », sur tdg.ch, (consulté le ).
  21. « Mali: Assimi Goïta a reçu une délégation de l'Azawad en présence de Choguel Maïga », sur rfi.fr, (consulté le ).
  22. « Mali : Assimi Goïta visé par une tentative d’assassinat », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  23. « Mali: le détail de la transition proposé à la Cédéao par les autorités », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  24. « Cédéao : un sommet extraordinaire sur le Mali le 9 janvier après l'annonce d'une transition prolongée de 5 ans », sur afrique.tv5monde.com (consulté le ).
  25. « Les dirigeants de la Cédéao placent le Mali sous embargo pour sanctionner le maintien de la junte au pouvoir », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  26. « Mali : la junte maintient le flou sur la question de la date des élections », sur TV5MONDE, (consulté le ).
  27. https://www.facebook.com/RFI, « Mali: les autorités de transition adoptent une nouvelle charte », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  28. « Mali : Assimi Goïta ne pourra pas briguer la future présidence selon un projet de loi de la junte », sur TV5MONDE, (consulté le ).
  29. « Mali : le Premier ministre Choguel Maïga en « repos forcé » – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  30. « Au Mali, un sondage souligne la confiance populaire envers Assimi Goïta et la Russie – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com
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