Accueil🇫🇷Chercher

Djanet

Djanet (en arabe : جانت , en tifinagh : ⵊⴰⵏⴻⵜ), est une commune de la wilaya de Djanet[2] en AlgĂ©rie. C'est une oasis et elle est la principale ville du sud-est du Sahara algĂ©rien, situĂ©e Ă  2 300 km d'Alger non loin de la frontière avec la Libye et Ă  proximitĂ© de l'oasis libyenne de Ghat. La commune est peuplĂ©e essentiellement de Touaregs ajjers (ou azjar). Djanet est la capitale du Tassili n'Ajjer avec une population d'environ 10 000 habitants. Elle Ă©tait connue sous le nom de Fort Charlet du temps de l'AlgĂ©rie française.

Djanet
Djanet
Vue de Djanet et de sa palmeraie
Noms
Nom arabe جانت
Nom amazigh ⵊⴰⵏⴻⵜ
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Djanet
DaĂŻra Djanet
Code postal 33002
Code ONS 3302
DĂ©mographie
Population 14 655 hab. (2008[1])
DensitĂ© 0,26 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 24° 33′ 18″ nord, 9° 29′ 06″ est
Altitude Min. 1 050 m
Superficie 57 460 km2
Localisation
Localisation de Djanet
Localisation de la commune dans la wilaya de Djanet
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Voir sur la carte topographique d'Algérie
Djanet
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Voir sur la carte administrative d'Algérie
Djanet

    GĂ©ographie

    Djanet, vue générale de la ville

    Djanet est situĂ©e Ă  l'est de l'erg Admer au pied du plateau du Tassili N'Ajjer, Ă  une altitude de 1 050 m. Elle est traversĂ©e par l'oued Idjeriou (signifiant la mer) qui permet d'alimenter la palmeraie. Elle est un axe important de communication de liaison avec Ghat en Libye voisine.

    Communes limitrophes de Djanet
    Illizi
    Bordj El Haouas Djanet Libye
    Tazrouk (wilaya de Tamanrasset )

    Histoire

    La rĂ©gion de Djanet est habitĂ©e depuis le NĂ©olithique, il y a plus de 10 000 ans, Ă  une Ă©poque oĂą le dĂ©sert n'occupait pas cette partie du Sahara. La vĂ©gĂ©tation et la faune Ă©taient luxuriantes, comme le rappellent les très nombreuses gravures rupestres du Tassili qui entourent Djanet. Des populations de chasseurs-cueilleurs y Ă©taient installĂ©es.

    Djanet est fondĂ©e au Moyen Ă‚ge par les Touaregs. Les Ottomans, qui ont une autoritĂ© nominale sur le Fezzan, renforcent leur prĂ©sence dans la rĂ©gion au dĂ©but du XXe siècle en rĂ©action aux poussĂ©es des EuropĂ©ens en Afrique. En 1905, les Turcs installent une garnison Ă  Ghat et mènent quelques escarmouches contre les mĂ©haristes français, poussant jusqu'Ă  Djanet[3]. La guerre italo-turque de 1911 sonne le glas des ambitions ottomanes dans la rĂ©gion, les Français en profitent pour occuper Djanet en novembre 1911. Le capitaine Édouard Charlet prend l'oasis le 27 novembre 1911, Ă  la tĂŞte de 135 mĂ©haristes de la Compagnie Saharienne du Tiddikelt. Mais avant de partir, les Ottomans ont donnĂ© des fusils modernes aux tribus touarègues, ce qui les aide Ă  opposer une rĂ©sistance aux colonisateurs. Une bataille a lieu Ă  20 km au sud de Ghat en avril 1913 entre une troupe de 40 mĂ©haristes français (en fait des guerriers arabes Châamba) et une harka de 250 touaregs Ajjer. Les Français parviennent Ă  se dĂ©gager par une charge Ă  la baĂŻonnette, mais doivent rejoindre Ă  pied leur base situĂ©e Ă  120 km, leurs montures ayant Ă©tĂ© massacrĂ©es[3].

    Le 6 mars 1916, le cheikh Amoud Ibn Mokhtar, chassĂ© par les Français en 1911, attaque la ville Ă  partir de Ghat oĂą il s'Ă©tait retranchĂ©. Il a le soutien d'Ingedazen ag Abakada, notable des Ajjer et d'Attici, ancien prĂ©tendant au titre d'amĂ©nokal des Kel Ahaggar. La dĂ©fense constituĂ©e d'une cinquantaine de soldats, tous indigènes, mis Ă  part deux Français tient 18 jours. Mais, Ă  court de ressources, ils tentent une sortie et sont capturĂ©s quelques jours plus tard. Ils resteront en captivitĂ© dans le Fezzan jusqu'en 1918[4]. Une mission de renfort française de 150 hommes arrivĂ©e deux jours plus tard mais insuffisamment Ă©quipĂ©e ne peut reprendre la ville face aux hommes du cheikh Amoud, Ă©quipĂ©s de canons pris aux Italiens et abandonnĂ©s par la garnison française[4]. Le commandant militaire des Territoires du Sud, Octave Meynier, avec l'accord du gouverneur gĂ©nĂ©ral Charles Lutaud, constitue une imposante colonne d'un millier d'hommes et après plusieurs jours de combat reprend Djanet le 14 mai 1916[4]. Cependant ce n'est qu'un succès partiel, les troupes senoussies ayant rĂ©ussi Ă  se replier sur Ghat. Meynier songe Ă  pousser son avantage dans l'oasis voisine, mais ses supĂ©rieurs le lui interdisent, ne souhaitant pas Ă©veiller les inquiĂ©tudes des Italiens nominalement maĂ®tres de Ghat. La colonne, Ă©loignĂ©e de 900 km de ses bases et non ravitaillĂ©e est Ă  court de logistique. Au vu du peu d'intĂ©rĂŞt des territoires en question et des combats qui font rage en Europe Ă  cette Ă©poque, la prĂ©sence militaire française dans l'Ajjer est jugĂ©e superflue[4]. Un repli gĂ©nĂ©ral de Djanet est organisĂ© le 3 juillet puis en dĂ©cembre de Fort Polignac (actuel Illizi). Les forces françaises opèrent donc un retrait de 500 km vers l'ouest, laissant le soulèvement gagner tout le massif de l'Ajjer[4]. Ce n'est qu'Ă  l'automne 1918 que les Français reviennent dans la rĂ©gion. Le 28 octobre, un dĂ©tachement parvient Ă  Djanet qui est rebaptisĂ©e Fort Charlet. Des nĂ©gociations entamĂ©es avec Amoud n'aboutissant pas, il est alors dĂ©cidĂ© de ne pas laisser de garnison sur place. L'oasis n'est dĂ©finitivement rĂ©occupĂ©e qu'en juillet 1920[5]. Ahmoud continue sa lutte contre les Français jusqu'en 1923, date Ă  laquelle il est expulsĂ© du massif de l'Ajjer. Il se rend alors dans le Fezzan et aide les moudjahidines libyens dans leur lutte contre le colonialisme italien[6].

    Durant la guerre d'Algérie, en 1957 un convoi militaire provenant de Touggourt et se dirigeant vers le Tchad est attaqué entre Djanet et Ghat en territoire libyen par des troupes de l'ALN dirigées par le commandant Mouloud Idir[7].

    Administration

    Période Identité Étiquette Qualité
    en cours
    Les données manquantes sont à compléter.

    Urbanisme

    Bibliothèque municipale de Djanet.

    La ville d'origine est formée de trois quartiers (ksour) constitués au XVIe siècle, El Mihan, Adjahil et Zellouaz, situés de part et d'autre de l'Idjeriou[8].

    Économie

    L'oasis de Djanet est relativement riche en eau et de ce fait une importante culture maraĂ®chère s'est dĂ©veloppĂ©e. La palmeraie importante de 30 000 palmiers produit Ă©videmment des dattes, mais aussi la plupart des lĂ©gumes (pommes de terre, betteraves, tomates...) et des fruits (olives, agrumes...) nĂ©cessaires Ă  l'Ă©conomie locale. Djanet est Ă©galement un carrefour routier ou transitent des marchandises venant de Ghat dans le sud de la Libye et du Niger voisins.

    Le tourisme organisĂ© par les Touaregs s'est particulièrement dĂ©veloppĂ© ces dix dernières annĂ©es et a permis Ă  la ville de profiter de la petite industrie qui l'accompagne (petite hĂ´tellerie, artisanat touareg local...). Djanet est devenue ainsi une des portes d'entrĂ©e de trois rĂ©gions sahariennes diffĂ©rentes : le Tassili N'Ajjer Ă  l'ouest, la Tadrart Rouge vers le sud, et non loin de l'Akakus libyen. Cette rĂ©gion du Sahara est d'une diversitĂ© gĂ©ographique importante (on y trouve pratiquement tous les types de dĂ©serts dans un pĂ©rimètre assez rĂ©duit), et d'une grande richesse archĂ©ologique en raison de ses 5 000 gravures rupestres rĂ©pertoriĂ©es, redĂ©couvertes en 1934 et qui seraient datĂ©es, pour les plus anciennes, de la pĂ©riode florissante avant que le dĂ©sert ne s'installe, il y a 12 000 ans environ.

    L'aéroport Inedbirene de Djanet possède deux pistes où transitent touristes et marchandises à un rythme moyen d'une à deux rotations par semaine selon les saisons.

    • Nuit Ă©toilĂ©e dans le dĂ©sert de Djanet.
      Nuit étoilée dans le désert de Djanet.
    • La Tadrart Rouge.
      La Tadrart Rouge.
    • L'aiguille d'Essendilène.
      L'aiguille d'Essendilène.

    Culture

    Célébration à Djanet de la fête touarègue de la S'biba.

    La principale fête locale s'appelle la Sebeiba (ou S'biba). Elle consiste en un affrontement rituel, sous la forme de musique et de danse, entre les habitants des quartiers Zellouaz et El Mihan. Les jeunes hommes, habillés de leurs plus beaux vêtements et munis de leurs sabres, miment des combats guerriers en dansant dans le lit asséché de l'Idjeriou sous les chants des femmes[8].

    Personnalités liées à la ville

    Notes et références

    1. « Wilaya d'Illizi : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
    2. « Loi n° 19-12 du 14 Rabie Ethani 1441 correspondant au 11 décembre 2019 modifiant et complétant la loi n° 84-09 du 4 février 1984 relative à l'organisation territoriale du pays. », Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 15
    3. Jacques Frémeaux, Le Sahara et la France, Paris, SOTECA, , 315 p. (ISBN 978-2-916385-44-0, LCCN 2011371898), p. 124-125
    4. Frémeaux 2010, p. 135-136
    5. Frémeaux 2010, p. 145
    6. Dossier : La résistance de Cheikh Amoud sur www.1novembre54.com.
    7. Frémeaux 2010, p. 243
    8. Annie Rolland et Mahdi Boughrari, Désert indigo, Stéphane Batigne Éditeur, 2018.

    Annexes

    Sources et bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes


    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.