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Le Mexique, en forme longue les États-Unis mexicains[10] (en espagnol : México et Estados Unidos Mexicanos[11]) est un pays situé dans la partie méridionale de l'Amérique du Nord.
États-Unis mexicains
(es) Estados Unidos Mexicanos
Hymne |
en espagnol mexicain : Himno Nacional Mexicano (« Hymne national mexicain ») |
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Fête nationale | 16 septembre |
· Événement commémoré | Grito de Dolores () |
Forme de l'État | République représentative, démocratique, laïque et fédérale[1],[2],[3] à régime présidentiel |
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Président | Andrés Manuel López Obrador |
Présidente de la Chambre des députés | Dulce María Sauri Riancho |
Président du Sénat de la République | Eduardo Ramírez Aguilar |
Parlement | Congrès de l'Union |
Chambre haute Chambre basse |
Sénat de la République Chambre des députés |
Langues officielles | L'espagnol mexicain et 68 langues autochtones et la Langue des signes mexicaine ont le statut de « langues nationales » [4] [5] |
Capitale | Mexico |
Plus grande ville | Guadalajara (Mexico n'a pas le statut de ville mais celui d'entité fédérative, moins peuplée que la Zone métropolitaine de la vallée de Mexico située principalement dans l'État de Mexico.) |
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Superficie totale |
1 964 375 km2 (classé 14e) |
Superficie en eau | 2,5 % |
Fuseau horaire | UTC -5 à -8 |
Gentilé | Mexicain, Mexicaine |
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Population totale (2020[8]) |
128 649 565 hab. (classé 10e) |
Densité | 65 hab./km2 |
PIB nominal (2014) |
1 282,725 milliards de dollars + 1,62 % (15e) |
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PIB (PPA) (2014) |
2 140,564 milliards de dollars + 3,61 % (11e) |
PIB nominal par hab. (2014) |
10 714,826 dollars + 0,5 % (66e) |
PIB (PPA) par hab. (2014) |
17 880,512 dollars + 2,47 % (67e) |
Taux de chômage (2014) |
4,750 % de la pop.active - 3,22 % |
Dette publique brute (2014) |
Nominale : 8 539,526 milliards de MXN + 14,3 % Relative : 50,084 % du PIB + 8,07 % |
IDH (2019) | 0,767[9] (élevé ; 76e) |
Monnaie |
Peso mexicain (MXN ) |
Délimité à l'est-sud-est par le Guatemala et le Belize, et au nord-nord-ouest par les États-Unis d'Amérique, il est bordé à l'est par le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes et au sud-ouest par l'océan Pacifique. C'est le quatorzième pays en superficie, avoisinant 2 millions de km2.
Avec une population estimée en 2020 à 128 649 565 d'habitants, le Mexique se classe ainsi au dixième rang mondial des pays les plus peuplés[12]. Plus de 99 % des Mexicains parlent l'espagnol mexicain (soit comme langue maternelle ou langue seconde), et plus de 7 millions (environ 6 %) parlent une langue autochtone dont moins de 1 % était monolingue[13] ; la loi mexicaine les reconnaît comme langues nationales depuis 2003, mais aucune ne possède le statut de langue officielle. Le Mexique est donc le pays le plus peuplé du monde hispanophone.
Politiquement, le Mexique est une république constitutionnelle fédérale, composée de trente-deux entités fédératives dont trente et une ont le statut d'État, Mexico ayant un statut spécial (qui lui permet une autonomie accrue comparable à celle d'un État) car abritant la capitale politique du pays[14],[15].
La présence humaine au Mexique remonte à plus de 30 000 ans avant le présent[16],[17],[18]. Après des millénaires de développement culturel sont apparues les cultures mésoaméricaines, aridaméricaines et oasisaméricaines.
Diverses civilisations fleurissent ; les Olmèques, les Toltèques, les Zapotèques, les Mayas et les Aztèques. Certaines d'entre elles avaient déjà disparu avant l'arrivée des Espagnols.
En 1521, l'Espagne conquiert et colonise le territoire depuis Mexico-Tenochtitlan, qui devient la capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Espagne.
En 1810, la révolte des espagnols nés au Mexique partisans de Ferdinand VII (Grito de Dolores) menée par Miguel Hidalgo contre le gouvernement imposé à l'Espagne par Napoléon Ier marque le début d'un processus menant à la guerre d'indépendance contre l'Espagne, les insurgés déclarant la séparation en 1813 pour établir un nouveau pays souverain avant d'en sortir victorieux en 1821. Le pays connaît ensuite un demi-siècle d'instabilité politique et financière, caractérisé par divers conflits dont une tentative de reconquête par l'Espagne en 1829, un blocus naval français connu sous le nom de guerre des Pâtisseries entre 1838 et 1839, une guerre contre les États-Unis entre 1846 et 1848 aboutissant à la perte de la moitié du territoire du pays, une guerre civile pour séculariser le pays entre 1857 et 1861, une intervention française entre 1861 et 1867, deux républiques fédérales, une république unitaire et deux empires.
Durant l'administration du président Porfirio Díaz, héritière d'un pays exsangue, le pays a connu une période de modernisation et de croissance économique importante. Díaz fut renversé par la révolution et quitta le pays en 1911. La guerre civile entre factions révolutionnaires culmina avec la proclamation de la constitution de 1917 et la mise en place du système politique actuel ; bien que, entre 1930 et 2000, le pays vive sous un régime autoritaire, une lente transition démocratique inachevée a été mise en œuvre entre 1977 et 1997[19]. Le pays a connu des périodes de grande prospérité dans les années 1950-1960 et des crises économiques dévastatrices dans les années 1980-1990.
Le Mexique fait partie des vingt premières puissances économiques mondiales (quinzième avec un PIB nominal de 1 149 milliards de dollars en 2017)[20]. Mesuré en parité de pouvoir d'achat, son PIB arrive à la onzième place, derrière la France (dixième) [21].
En 2019, le Mexique est le douzième plus grand producteur de pétrole au monde et le premier producteur d'argent. Puissance émergente, puissance moyenne à l'échelle mondiale et puissance régionale en Amérique latine, le Mexique est le premier pays d'Amérique latine à avoir rejoint l'OCDE. Classé parmi les nouveaux pays industrialisés[22], il s'agit, selon la Banque mondiale, d'un pays à revenu intermédiaire supérieur.
Son économie est fortement liée à celle des États-Unis, par son appartenance à l'ALENA jusqu’en 2018 et le nouvel ACEUM (T-MEC en espagnol) après 2018.
Selon l'Organisation mondiale du tourisme, en 2018, le Mexique est la deuxième destination d'Amérique latine et la septième plus visitée au monde.
Il est l'un des dix-sept pays mégadivers de la planète (il abrite de 10 à 12 % de la biodiversité mondiale et comprend plus de douze mille espèces endémiques), il compte 33 sites culturels ou naturels inscrits par l'UNESCO au patrimoine de l'humanité. L'indice de développement humain du Mexique s'élève à 0,779, à la 74e place mondiale, devant le Brésil (0,765) et la Chine (0,761) et derrière l'Iran et Cuba (0,783)[23]. En 1980, cet indice ne s'élevait qu'à 0,598. Le Mexique est également membre d'institutions internationales de grande envergure, telles que l'ONU, l'OMC et le G20.
Sommaire
- Toponymie
- Histoire
- Politique
- Géographie
- Économie
- Démographie et urbanisme
- Éducation
- Architecture
- Système de santé
- Forces armées
- Criminalité
- Médias
- Culture
- Tourisme
- Codes
- Notes et références
- Voir aussi
Toponymie
Dès avant l'indépendance de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne, il fut décidé que le pays prendrait le nom de sa capitale, Mexico. L'utilisation de ce toponyme remonte à la fin de l'époque préhispanique (postclassique tardif), chez les Nahuas (et plus particulièrement les autochtones de la cité, les Mexicas). Il était alors accolé au toponyme Tenochtitlan.
Le jésuite et historien Francisco Javier Clavijero soutient dans ses écrits qu'il dérive du mot nahuatl Mexitl ou Mexitli, un nom secret de Huitzilopochtli, la divinité tutélaire des Mexicas[24].
Selon cette théorie, « Mexico » signifie « lieu [où vit] Mēxitli ou Mēxtli » ou « lieu où est construit le temple de Mexitli », en référence au Templo Mayor. Cette thèse était aussi partagée par Juan de Torquemada ; toutefois Torquemada ajoute que Mexitli viendrait des mots metl (« agave ») et xictli (« nombril »). Selon cette version, Mexico signifierait mot pour mot « lieu dans le nombril d'agave » ; cette interprétation est aussi soutenue par le franciscain Motolinia. D'autres historiens, comme Bernardino de Sahagún, José de Acosta et Diego Durán, avancent dans leurs travaux que « Mexico » vient de Mecitl ou Mexi, qui était le nom d'un chef et prêtre qui guida les premiers Nahuas émigrés de la mythique Aztlan, dits Mexicas, et par conséquent, ce mot signifierait « peuple de Mexi ».
Alfonso Caso, a suggéré que Mexico viendrait des mots metztli (« Lune »), xictli (« nombril », « centre », « milieu », « fils »), et du suffixe locatif -co. Par conséquent Mexico signifierait « lieu au milieu de la Lune » ou « lieu au centre du lac de la Lune », en faisant allusion au lac Texcoco au milieu duquel a été construite la ville de Mexico. Cette version est fondée sur une légende aztèque qui raconte que lorsque les Mexicas arrivèrent pour la première fois au lac de Texcoco, ils y virent la Lune qui s'y reflétait.
Le nom de la ville fut translittéré en espagnol
(México) avec la valeur phonétique du x de l'espagnol médiéval, qui représentait la consonne fricative post-alvéolaire voisée /ʒ/, représenté par un j, évolua vers la consonne fricative vélaire sourde /x/ durant le XVIe siècle[25], qui conduisit à l'utilisation de la variante Méjico dans beaucoup de publications, en Espagne le plus souvent, tandis qu'au Mexique, México est restée la graphie préférée. Il y a quelques années, l’Académie royale espagnole, l'institution régulant la langue espagnole, statua que la graphie recommandée en espagnol serait México[26], et la majorité des publications dans tous les pays hispanophones adhèrent aujourd'hui à la nouvelle norme, même si la variante désuète se rencontre parfois[27].
En français, le x de Mexico et de Mexique ne représente ni le son originel ni le son actuel, mais la double consonne /ks/.
Histoire
Époque préhispanique
Le territoire a été découvert et habité par des groupes de chasseurs-cueilleurs nomades il y a environ 15 000 ans.
Pendant plusieurs milliers d'années, les habitants de cette région d'Amérique pratiquèrent la chasse et la cueillette jusqu'à la découverte de l'agriculture.
À Guilá Naquitz, ont été mis au jour les restes les plus anciens de la domestication de la courge et de la calebasse, qui datent du IXe millénaire av. J.-C.[28], mais l'agriculture s'est développée de façon précoce dans des sites comme la vallée de Tehuacán où la domestication du maïs a eu lieu aux alentours du Ve millénaire av. J.-C. Dès lors des groupes humains de cette région deviennent de plus en plus dépendants des produits agricoles, et ce jusqu'à l'apparition de hameaux agricoles et jusqu'à la dépendance totale qui a lieu durant la période classique[29]. Tandis que l'agriculture prospère en Mésoamérique, les peuples au nord (Chichimèques) restent encore dépendants de la chasse et la cueillette.
L'histoire préhispanique de ce qui est actuellement le nord du Mexique est mal connue car les peuples qui occupèrent la région avaient une culture matérielle limitée. Ces peuples nomades qui habitaient les déserts, le littoral et les montagnes au nord de la Mésoamérique, ne partageaient pas la même culture. Le site de la grotte de la Perra (Tamaulipas) a connu l'invention de l'agriculture et connu la présence humaine à partir de 12 000 av. J.-C. Il y a des traces de peuples nomades dans les sites tels que la grotte de la Candelaria (Coahuila, 8 000 av. J.-C.)[30] ou El Conchalito (es) (Basse-Californie du Sud)[31]. On trouve également en Basse-Californie les peintures rupestres de la Sierra de San Francisco dont la fonction continue jusqu'au XIXe siècle, lorsque les derniers autochtones disparaissent de la région.
Plusieurs auteurs[32] prennent comme marqueur du début de la civilisation mésoaméricaine la controversée[33] céramique Pox (es) de Puerto Marqués, datée vers le XXIVe siècle av. J.-C.[34] Cette céramique mésoaméricaine pourrait avoir pour origine le contact entre la côte sud-américaine du Pacifique et l'occident de la Mésoamérique. Les nouvelles avancées techniques se diffusent dans toute la région si bien que, des siècles après, on produit une céramique dans d'autres hameaux du préclassique ancien (2 500-1 500 av. J.-C.) comme Chupícuaro et Tlatilco. Durant le préclassique moyen (XIVe-IVe siècle av. J.-C.), la culture olmèque se diffuse dans toute la Mésoamérique[35]. Après le déclin olmèque, l'essor simultané de plusieurs peuples a lieu. Par exemple la culture des tombes à puits de probable influence sud-américaine[36], la culture épi-olmèque à Tres Zapotes, l'épanouissement d'Izapa et le développement du compte long[37].
À la fin de cette étape, Teotihuacan devient la ville la plus importante de la vallée de Mexico. Durant le Classique ancien (IIe/VIe/VIIIe siècle), l'influence de Teotihuacán se fait sentir dans toute la Mésoamérique, appuyée par son pouvoir politique et commercial[38]. Elle avait d'importants alliés, comme Monte Albán dans les vallées centrales d'Oaxaca.
La civilisation mésoaméricaine s'étend plus au nord vers des sites comme La Quemada (en). En retour, des influences culturelles arrivent du nord, visibles dans la culture huastèque. La période classique est également l'époque de consolidation de la civilisation maya dans la péninsule du Yucatán et des hautes terres du Chiapas.
D'un autre côté, dans les vallées et les montagnes du nord de la Sierra Madre occidentale, se développe la culture Paquimé, résultat de la consolidation de l'agriculture dans le nord-est et l'échange entre la Mésoamérique et l'Oasisamérique.
Entre les Xe et XIIe siècles, le centre du Mexique est dominé par Tula, la capitale des Toltèques. La ville a établi des liens très forts avec plusieurs régions de Mésoamérique, mais particulièrement avec la péninsule du Yucatán, où se trouve la ville maya de Chichén Itzá. Au même moment, dans ce qui est actuellement l'État d'Oaxaca de Juárez, les Mixtèques commencent un processus expansionniste qui les mène à occuper les vallées centrales où vivaient les Zapotèques. En 1325, les Mexicas fondent Mexico-Tenochtitlan, la capitale de l'État le plus vaste qu'a connu la Mésoamérique, qui rivalisait seul avec les Tarasques de Tzintzuntzan.
Ruines des grottes de las Jarillas. Culture Paquimé, periode moyenne.
Los gemelos d' El Azuzul. Culture olmèque, préclassique moyen.
Temple des serpents à plumes de Xochicalco. Épiclassique.
Restes du palais incendié de Tula. Post-classique récent.
Époque coloniale
En 1519, les conquistadors, alliés à de nombreuses tribus ennemies des aztèques dont les Tlaxcaltèques et conduits par Hernán Cortés, contribuent à la conquête de l'empire aztèque, aidés en cela par la supériorité et la qualité de leurs armes et de leurs tactiques de combat, mais aussi la supériorité numérique de leurs alliés indigènes. Le , la fin du siège de Tenochtitlan signe la victoire des Espagnols et la fin de l'empire aztèque.
Cortés se lance alors dans la conquête d'un vaste empire colonial qui deviendra la Nouvelle-Espagne. Le territoire s'étendra jusqu'à une importante partie du sud des actuels États-Unis (notamment la Californie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et le Texas). Les principales villes mexicaines sont alors créées : Mexico (sur les ruines de Tenochtitlán), Guadalajara, Puebla et Monterrey.
En même temps que la colonisation espagnole, des missionnaires arrivent dans le pays pour évangéliser les populations indigènes. Parmi ces évangélisateurs, Bartolomé de las Casas se distingue par son désir de protéger les populations indigènes.
Dès 1535, l’administration de la Nouvelle-Espagne est confiée à un vice-roi. Le premier sera Antonio de Mendoza, nommé par Charles Quint[39].
Pendant cette période, l’Espagne s'est enrichie grâce à la découverte et à l'exploitation des mines d'argent mexicaines, parmi les plus riches du monde, dont le produit transite via Anvers, première place financière mondiale, pour permettre d'importer des biens de l'Inde, où les marchands sont friands d'argent-métal. Les espagnols implantent aussi la culture de la canne à sucre et du café, alors que sur le plan humain, la population amérindienne chuta de 80 %, à cause principalement des épidémies. On estime qu'avant l'arrivée des Espagnols, le Mexique central comptait 25 millions d'habitants. Il en restait un million vers 1650[40].
Les trois siècles de colonisation espagnole (1521 - 1821) coïncident avec la création du Mexique en tant que nation latine, hispanique, catholique et métisse telle que nous le connaissons aujourd’hui[41]. L'architecture, la gastronomie, les fêtes mexicaines et la structure familiale sont encore aujourd'hui largement influencées par ces trois siècles de domination espagnole.
Après les très nombreuses destructions résultant de la colonisation du Mexique, une forme d'art colonial s'est développé à partir du XVIe siècle ; et ce pour plusieurs raisons : contexte humaniste européen et développement des cabinets de curiosités, propagande religieuse, développement d'une élite métisse, explosion d'un commerce intercontinental, etc. Ce phénomène a en outre permis la conservation et la diffusion de nombreuses techniques précolombiennes uniques au monde, comme l'art de la laque mexicaine (technique de collage très différente de la laque asiatique), du papier d'amate ou celui de la mosaïque de plumes, d'une extraordinaire virtuosité au vu des moyens à la disposition des artisans précolombiens. De ces très nombreux ouvrages envoyés en Europe pour la délectation des princes et collectionneurs, très peu sont parvenus jusqu'à nous. Quatre tableaux de mosaïques de plumes sont aujourd'hui conservés en France, dont deux datant du XVIe siècle : Le Triptyque de la crucifixion, conservé au Musée national de la Renaissance à Écouen (Val d'Oise)[42], et la Messe de Saint-Grégoire, conservée au Musée des Jacobins d'Auch (Gers)[43].
Les populations indigènes ne furent pas entièrement soumises du fait de la chute de l'empire aztèque, d'autres ne firent que changer de maîtres, les talxcaltèques alliés des espagnols furent mieux traités et jouirent tout au long de la colonie de privilèges tels que pouvoir monter à cheval. Des nobles indigènes partirent pour l'Espagne où leurs descendants vivent toujours. De très nombreuses révoltes locales eurent lieu durant les trois siècles de la période coloniale[44].
Indépendance
L'un de précurseurs de l'indépendance du Mexique est Melchor de Talamantes mort emprisonné dans la forteresse de San Juan de Ulúa en 1809. Il est l'auteur de textes où sont exposées les raisons qui devaient, selon lui, amener le pays à son émancipation de la couronne espagnole.
Dans la nuit du 15 au , depuis ce qui est aujourd'hui la ville de Dolores Hidalgo, dans le Guanajuato, un Espagnol né au Mexique, le curé Miguel Hidalgo, aujourd’hui héros national, lève, au cri de « Vive la Vierge de Guadalupe, vive Ferdinand VII, à bas le mauvais gouvernement ! » (c'est-à-dire celui de Joseph Bonaparte, au pouvoir depuis l'invasion de l'Espagne par les Français[45]), une armée hétéroclite et indisciplinée de villageois et d'indigènes pour le rétablissement de Ferdinand VII et contre les juntes espagnoles au service des Français.
Il commence avec succès, mais échoue au Monte de las Cruces, dans sa tentative de prendre Mexico, et sera exécuté en 1811.
Les créoles, descendants d'Européens, le plus souvent d'Espagnols, mais nés hors de la métropole espagnole au nombre d'un million en Nouvelle-Espagne devenue l'actuel Mexique, sont à la tête des métis et des mulâtres (qui ensemble sont 1,3 million) et des indigènes (3,6 millions) qui forment la majeure partie des six millions de la population d'alors, mais sont tenus à l'écart du pouvoir politique et économique, les fonctions les plus prestigieuses et lucratives étant réservées aux Espagnols dont le nombre n'était que de 75 000 (peninsulares, nés dans la métropole, que les créoles nomment aussi gachupines ).
Si le Grito de Dolores est à l'origine du processus d'indépendance du pays, il n'est cependant pas un appel à l'indépendance, mais bien une réaction à la destitution de Ferdinand VII par les Français[46],[47].
Le premier acte d'indépendance est proclamé par le congrès de Chilpancingo[48], inspiré principalement par les écrits de José María Morelos, et a été signé le [49]. Il a été rédigé par Carlos María de Bustamante et Andrés Quintana Roo, et a été intitulé Acte solennel de la déclaration d'indépendance de l'Amérique septentrionale[49],[50],[51].
L’Acte de l’Indépendance de l'Empire mexicain sera finalement signé le .
L'Espagne ne reconnaîtra l'indépendance du Mexique que le .
Parmi les éléments déclencheurs du mouvement indépendantiste, figurent la conquête et l’occupation française de l’Espagne, au début du XIXe siècle, par les troupes de Napoléon et le rejet par les créoles de la Nouvelle-Espagne de la Constitution de Cadix jugée par eux anticléricale et trop libérale.
Avec l'indépendance, les Espagnols nés au Mexique purent devenir les maîtres du pays en accédant à toutes les fonctions auparavant réservées aux Espagnols nés en métropole qui furent expulsés en 1829, exception faite de ceux dont les capitaux étaient investis dans les mines et l'agriculture.
En 1821 l'empire est proclamé avec Agustín de Iturbide. Le , le Mexique se dote de la nouvelle Constitution fédérale des États-Unis mexicains (Constitución Federal de los Estados Unidos Mexicanos), adoptant pour son gouvernement la forme de république représentative populaire fédérale.
De l'indépendance à la consolidation républicaine
Intervention espagnole de 1829
Les troupes espagnoles débarquent près de Tampico en mars 1829, dans une ultime tentative de reconquête du pays, et sont repoussées par les troupes du général Antonio López de Santa Anna. Celui-ci acquiert un immense prestige par sa victoire, et devient le « Héros de Tampico »[52].
Guerre des Pâtisseries
En raison des dégâts causés lors des troubles publics liés au chaos de la situation politique dans les années qui suivirent l'indépendance[53], des commerçants français déposèrent des réclamations au baron Deffaudis, ambassadeur français à Mexico ; parmi eux, un pâtissier du nom de Remontel réclama la somme exorbitante de 60 000 pesos en dédommagement du préjudice causé par des officiers à son établissement de Tacubaya (selon les sources, ayant profité d'émeutes pour partir sans payer leurs pâtisseries en 1832, d'où le surnom ironique donné ensuite au conflit par les Mexicains[54], ou ayant occasionné des dégâts à sa boutique en 1828[55],[56]). En 1837, le ministre mexicain des affaires extérieures, Luis G. Cuevas, répondit que le gouvernement n’était pas dans l'obligation d'indemniser ces pertes, étant donné qu'elles étaient la conséquence d'un mouvement révolutionnaire[55]. Le 6 février 1838 (ou le 21 mars, selon d'autres sources)[53], une flotte de 26 navires de guerre français arriva au large de Veracruz et le gouvernement de Louis-Philippe Ier réclama une somme totale de 600 000 pesos[54], équivalant à l'époque à 3 millions de francs or[57] en réparation des pertes subies par ses sujets. Le 27 novembre, les Français bombardèrent la forteresse de San Juan de Ulúa[55].
Les Français obtinrent des garanties quant au paiement de cette somme et se retirèrent après onze mois de blocus du port de Veracruz. Cela occasionna pour le trésor mexicain une perte, calculée par le Journal des Débats, de 2 200 000 pesos soit 11 millions de francs or[58].
Guerre américano-mexicaine
En 1836, le Texas proclame son indépendance du Mexique. Il sera annexé plus tard par les États-Unis en 1845. En fait, le Texas décide de rejoindre les États-Unis, mais cela violait le traité de Velasco, signé en 1836, qui spécifiait qu'après l'indépendance le Texas ne pouvait rejoindre l'Union Américaine. En 1846, le Mexique revendique le territoire compris entre le rio Bravo et le rio Nueces. En effet, la limite de la province texane était le rio Nueces situé à 300 km au nord du rio Bravo. Dès lors la guerre éclate entre le Mexique et les États-Unis et durera de 1846 à 1848.
Les troupes américaines envahissent le pays et l’occupent de 1847 à 1848. Après la bataille de Chapultepec, le 14 septembre 1847, les troupes américaines hissent le drapeau américain sur le Palais National : la ville de Mexico est occupée. Sous le contrôle de Winfield Scott, ses troupes exécutent de nombreux soldats d'origine irlandaise du bataillon Saint Patrick, déserteurs de l’US Army, qui collaboraient avec la résistance mexicaine face à l’occupant[59],[60].
La guerre se termine par la signature en 1848 du traité de Guadeloupe Hidalgo par lequel le Mexique reconnaît le rio Bravo comme sa frontière avec le Texas. De plus, le Mexique cède plus de 40 % de son territoire aux États-Unis, soit près de 2 000 000 km2. Les États de Californie, Nouveau-Mexique, Arizona, Nevada, Utah, la majeure partie du Colorado et le sud-ouest du Wyoming représentent les territoires que les États-Unis ont annexés à la suite de la guerre américano-mexicaine. En 1857, est promulguée la constitution qui règle les institutions politiques mexicaines jusqu'en 1917.
Guerre de Réforme
Intervention française
En 1861, le gouvernement de Juárez décide la suspension du paiement de sa dette extérieure. La France, l’un des créanciers du Mexique, invoque le motif des dettes pour y intervenir militairement avec l’appui de l'ancienne puissance coloniale l’Espagne et de l’Angleterre. Profitant de la guerre civile qui déchire et absorbe les ressources du voisin du Nord, Napoléon III, avec la bénédiction du pape, pensait établir au Mexique un empire « latin » et catholique qui contrebalancerait le pouvoir grandissant des Américains. Des forces maritimes de ces trois pays débarquent à Veracruz, les Espagnols en , les Anglais et les Français en [62]. Après des négociations, le gouvernement mexicain arrive à obtenir des Anglais et des Espagnols leur retrait (Convention de Soledad). La France continue donc seule cette expédition visant à établir un empire catholique et ami au Mexique.
Hormis la première bataille de Puebla, gagnée par les forces libérales sous le commandement d’Ignacio Zaragoza, la campagne militaire française est un succès. La Légion étrangère s'y illustra lors du combat du 30 avril 1863 non loin du Cerro del Chiquihuite, à Camarón, rebaptisée plus tard Villa Tejeda (dite Camerone en français). Devant l’avancée des forces ennemies appuyées par les conservateurs, le gouvernement de Juárez est contraint de s'éloigner à San Luis Potosí le 31 mai 1863 puis finalement à Paso del Norte (devenue depuis Ciudad Juárez) près de la frontière avec les États-Unis. En juin 1863, Mexico tombe sous le contrôle des forces de Napoléon III et de celles des conservateurs mexicains. Le 10 juillet, une Assemblée des Notables à Mexico nomme Maximilien d’Autriche empereur. Il était un des frères de François-Joseph Ier, empereur d'Autriche. Prince bien intentionné, il déçut souvent les conservateurs par ses idées modernes et libérales, allant jusqu'à demander à Juárez de gouverner avec lui, mais cet Habsbourg imbu d'étiquette commit des maladresses irréparables qui hâtèrent sa chute. Le pays resta peu sûr pour l'envahisseur, une guérilla féroce ne lui laissa aucun repos et épuisa ses forces et son moral, d'autre part les bandits pullulèrent, ce qui ne fit qu'aggraver la situation.
Dès la fin de la guerre de sécession en 1865, Juárez trouve auprès des États-Unis, en échange de promesses de concessions sur le territoire mexicain (isthme de Tehuantepec), un soutien en armes et en hommes, ainsi que diplomatique (doctrine Monroe). Ce nouvel appui, les succès militaires des républicains, et surtout les menaces de guerre en Europe, forcèrent les troupes françaises à se retirer. L'intervention au Mexique fut un grand échec pour Napoléon III. Le second empire mexicain durera jusqu’en 1867. L’empereur Maximilien est exécuté à Santiago de Querétaro. Durant toute cette période, Benito Juárez n'abandonna jamais le territoire national et continua d'exercer sa fonction de président de la République.
Porfiriat
Héros de la guerre contre le Second Empire français, Porfirio Díaz devient président du Mexique en 1876. Il hérite d'un pays exsangue, qui depuis 1810 a connu de longues périodes d'instabilité tant économique que politique, des guerres civiles, des interventions étrangères, la perte de la moitié de son territoire.
Sa présidence dure jusqu'en 1911. Les lois de 1884 et 1896 permettent aux étrangers de posséder le sous-sol, dans le but d'attirer les investisseurs. Ces derniers ont, par conséquent, la prépondérance totale dans les infrastructures (chemins de fer, ports, télégraphes et téléphones), les mines, le pétrole, le textile, les plantations, l'industrie. Pendant cette période, Diaz applique la Constitution fédérale des États Unis mexicains (1857), dont l'une des conséquences est la concentration des terres aux mains d'une minorité d'investisseurs et de propriétaires terriens. Il entreprend de moderniser le pays au nom du positivisme.
Pour la première fois de l'histoire du pays le banditisme a quasiment disparu, les ex-bandits devenant pour certains d'entre eux, membres du Cuerpo de Policía Rural (es) créé en 1861 par Benito Juárez, les « rurales » usent de la coutume non écrite dite de la « loi de fuite » et dont l'usage continuera bien après la révolution de 1910, qui leur donne la possibilité d'abattre les détenus qui tentent de fuir. Les victimes, dont le nombre est estimé pour cette période à 10 000 furent principalement les habitants des campagnes[63],[64]. La méthode sera aussi utilisée pour se débarrasser d'opposants ou de concurrents en politique.
Officiellement, Díaz est réélu à chaque élection mais les dysfonctionnements du vote et le mécontentement d'une partie de la bourgeoisie, dont l'un des chefs de file est Aquiles Serdán, les villageois dépossédés des terres collectives et dont la Constitution de 1857 ne reconnaît pas de statut légal (l'exemple type en est Emiliano Zapata), la classe moyenne instruite et désireuse d'accéder au pouvoir et d'obtenir des postes gouvernementaux, la Panique bancaire américaine de 1907, la baisse de moitié des cours de l'argent-métal, la stagnation des salaires réels et une période de sécheresse sont parmi les éléments déclencheurs de la Révolution mexicaine. Madero reprendra habilement le vieux slogan de Díaz, « Suffrage effectif, pas de réélection », pour sa campagne politique. Díaz est l'auteur de la phrase « Pauvre Mexique si loin de Dieu et si proche des États-Unis » (1878)[65],[66].
Révolution de 1910
Porfirio Díaz, au pouvoir depuis une trentaine d'années, voulait se présenter à l’élection présidentielle de 1910, de même que Francisco I. Madero. Díaz fit emprisonner Madero puis le relâcha. Lors de ces élections, Díaz sortit victorieux tandis que Madero ne recueillit que quelques centaines de voix à travers tout le pays.
En mai 1911, après la prise de Ciudad Juárez par les troupes d'un ancien bandit, Pancho Villa, recruté par Madero en échange du pardon de ses crimes et d'un grade de colonel dans l'armée fédérale en cas de victoire, Díaz, qui voulait éviter une guerre civile, préféra partir en exil en France.
La révolution dégénéra alors en une lutte pour le pouvoir entre révolutionnaires. Le président Madero (révolutionnaire) fut assassiné par Victoriano Huerta (réactionnaire), lui-même chassé par les troupes de Pancho Villa. Zapata fut assassiné en 1919, Venustiano Carranza, le commanditaire de l'assassinat de Zapata, en 1920, et Francisco Villa en 1923, sur ordre d'Alvaro Obregón.
La révolution se terminera officiellement en 1917, date de la nouvelle constitution mexicaine, mais la violence dura jusqu’aux années 1930 (assassinat d'Álvaro Obregón par un fanatique catholique en 1928). Une autre vague de violence suit l'application des mesures de laïcisation contenues dans la Constitution de 1917 et appliquées par le gouvernement dès 1926 : c'est la guerre des Cristeros.
Époque contemporaine
À la mort d'Obregon, Plutarco Elías Calles devient le Jefe máximo de la Revolución (Chef suprême de la Révolution). En mars 1929, il fonde le Parti national révolutionnaire dans le but de contrôler et de surveiller les divers courants politiques et se nomme lui-même à la tête de ce parti. Dans le but d'éviter des conflits entre militaires, il fait nommer président de la République un civil, Emilio Portes Gil, pour la période de 1928 à 1930. Calles dut lutter contre une conjuration de militaires obregonistes (« plan de Hermosillo ») écartés du pouvoir et menés par José Gonzalo Escobar (es).
Les années 1930 furent marquées par la présidence autoritaire de Lázaro Cárdenas de 1934 à 1940 titulaire du prix Lénine pour la paix qui se proposait de faire du Mexique un pays socialiste par des nationalisations, l'institution d'un plan sexennal imité de l'URSS, puis l'expropriation (nationalisation) pétrolière en 1938, Cárdenas profitant de la baisse du prix du pétrole et de difficultés économiques des compagnies pétrolières étrangères en majorité anglo-néerlandaises et américaines alors au bord de la faillite.Staline et les communistes mexicains dirent alors que les principaux bénéficiaires de cette nationalisation seront les États-Unis car de compétiteur en matière de production le secteur pétrolier commença à dépendre de la technologie et des financements américains, il existe à la bibliothèque du Congrès des États-Unis des preuves de l'appui financier du gouvernement de Roosevelt à celui de Cárdenas.
Seconde Guerre mondiale
À la suite du torpillage de navires mexicains par des sous-marins allemands, dont les pétroliers Potrero del Llano (1941) et Faja de Oro (1941) en mai 1942, le gouvernement du général Manuel Ávila Camacho déclara la guerre le à l'Allemagne, à l'Italie et au Japon.
L'escadrille mexicaine no 201, composée d'avions P-47, participa à la guerre contre le Japon et fut envoyée aux Philippines.
Des Mexicains participèrent aussi au débarquement du 6 juin 1944. L'un des plus connus est le pilote de chasse Luis Pérez Gómez abattu le 19 juin 1944. Il repose au cimetière du village de Sassy[67].
D'autres participèrent sous l'uniforme américain à la bataille des Ardennes. Parmi eux, le sergent José Mendoza López (en) qui reçut les plus hautes distinctions militaires des États-Unis pour ses faits d'armes (Medal of Honor et Purple Heart), notamment la neutralisation à lui seul lors d'un combat de plus de cent soldats ennemis.
Domination du PRI
Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), membre de l'Internationale socialiste, prit son nom actuel en 1946 et dirigea le pays sans interruption jusqu’en 2000, date de la victoire du démocrate chrétien Vicente Fox, candidat du Parti action nationale (PAN) (voir la Liste des chefs d'État du Mexique).
En octobre 1968, l’armée ouvre le feu sur des étudiants d’extrême gauche. Plus de trois cents manifestants sont tués et des centaines disparaissent[68]. Les autorités, poussées dans une paranoïa anticommuniste par la CIA américaine, entendaient en finir avec un mouvement où elles voyaient une subversion orchestrée depuis Moscou et La Havane. Alors que la presse mexicaine s'en tient à la version du pouvoir sur de prétendus « affrontements » entre manifestants et soldats, il faut attendre les années 1970 pour que soit admis que les étudiants n'étaient pas armés[69].
De 1960 à 1980, le revenu moyen des Mexicains a presque doublé. Si l’économie avait continué à croître à ce rythme, les Mexicains auraient de nos jours un niveau de vie comparable à celui des Européens [70]. Dans les années 1980, le président Miguel de la Madrid impulse une libéralisation de l'économie qui affecte spécialement les paysans : les subventions au secteur agricole sont réduites (les aides à la production du café sont quant à elles supprimées), la libéralisation du commerce provoque une hausse des importations qui coule la production locale et la suppression d’importants combinats agricoles font perdre beaucoup d’emplois ruraux. Par ailleurs, le gouvernement libéralise les flux de capitaux, privatise des entreprises publiques et abandonne les politiques industrielles et de développement. Les années 1980 sont considérées comme une « décennie perdue », avec une baisse du revenu par habitant. En 1992, la Constitution est modifiée de façon à autoriser la vente des terres communales[71].
XXIe siècle
En 2006, Felipe Calderón (PAN) est le président du Mexique après avoir recueilli 35,88 % des suffrages à l’élection présidentielle du 2 juillet 2006 contre 35,31 % pour Andrés Manuel López Obrador (PRD) et 22,27 % pour Roberto Madrazo (PRI). Les résultats sont contestés[72] mais le 6 septembre, le Tribunal électoral du pouvoir judiciaire de la Fédération a donné sa décision (sans appel) et a confirmé la victoire de Felipe Calderón qui a pris officiellement ses fonctions le .
En juillet 2012, le PRI revient au pouvoir avec la victoire d'Enrique Peña Nieto aux élections présidentielles. Avec près de 38 % des suffrages, il devance le candidat du PRD Andrés Manuel López Obrador (31 %), ainsi que la démocrate centriste Josefina Vazquez Mota du Parti d'action nationale (PAN ; près de 25 %).
En juillet 2018, le Mouvement de régénération nationale (Morena) accède pour la première fois au pouvoir avec l'élection d'Andrés Manuel López Obrador (53 % des suffrages)[73].
En juin 2020, le Mexique est élu membre non permanent du conseil de sécurité de l'ONU pour 2021 et 2022[74].
Politique
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Le Mexique est une république fédérale composée de 32 États. Son régime politique est de type présidentiel. La séparation des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) est garantie par la Constitution de 1917.
Pouvoir exécutif
Le chef de l’exécutif est le président des États-Unis mexicains, élu pour une période de six ans, non renouvelable, au suffrage universel direct à un seul tour et à la majorité relative. Il n’y a pas de Premier ministre. Le président nomme et révoque les ministres, le procureur général, les ambassadeurs et les consuls généraux. En cas de démission ou de décès, le Congrès désigne un président provisoire, intérimaire ou de substitution selon le cas. Le président peut émettre des décrets dans le domaine économique et financier grâce aux pouvoirs que lui délègue le Congrès[75],[76].
Depuis le , le président du Mexique est Andrés Manuel López Obrador.
Pouvoir législatif
Le Congrès est divisé en deux chambres :
- Le Sénat : Les sénateurs sont élus tous les 6 ans. Le Sénat compte 128 sénateurs, soit quatre sénateurs par entité fédérative. En 2000, le Sénat était dominé par le PRI avec 60 sièges, suivi du PAN avec 46 et enfin 15 pour le PRD. Le reste des sénateurs sont indépendants ou appartiennent à des partis minoritaires. À la suite des élections de juillet 2006, le Sénat a vu le poids du PAN et du PRD s’accroître au détriment du PRI. Le PAN devient donc la première force politique avec 53 sénateurs, suivi par le PRD avec 37 à égalité avec le PRI. Néanmoins, le PAN n’a pas la majorité absolue au Sénat.
- La Chambre des députés : les députés sont élus au suffrage universel direct tous les 3 ans. La Chambre compte 500 représentants. Trois cents députés sont désignés par les circonscriptions électorales et les deux cents autres sont élus au suffrage proportionnel à travers tout le pays. Les 200 sièges désignés de façon proportionnelle ont été créés pour permettre aux petits partis d’accéder plus facilement à la Chambre. En 2003, la composition de la chambre était de 223 sièges pour le PRI, 148 pour le PAN, 97 pour le PRD. Le PAN n’ayant pas de majorité à la chambre, il ne peut voter une loi sans l’appui des autres partis politiques. À la suite des élections de juillet 2006, le PRI a perdu des députés au profit du PAN et du PRD. Les élections de juillet 2009 ont vu le retour du PRI, qui en obtenant 237 sièges redevient la première force parlementaire du pays, le parti présidentiel PAN recule avec 143 députés, ainsi que le PRD qui ne conserve que 71 sièges[77]. À partir de 2019, le Mouvement de régénération nationale dispose d'une majorité parlementaire. Avec Andrés Manuel López Obrador à sa tête, ce parti est considéré comme étant de gauche modérée[78].
En effet, le PAN était devenu la première force politique à la Chambre des députés avec 207 sièges, suivi par le PRD avec 160 sièges, et en 3e position par le PRI avec seulement 119 sièges. Néanmoins, le PAN sans majorité absolue à la Chambre des députés a dû obtenir l’appui de l’opposition pour faire voter une loi
Depuis 1997, le Congrès joue un plus grand rôle puisque l’opposition obtint plus de sièges grâce à la désignation de 200 sièges de députés élus à la proportionnelle.
Entités fédératives
Constitutionnellement le Mexique est composé de 32 entités fédératives ayant toutes leur propre constitution[79],[80], dont 31 sont des États ; l'ex Distrito Federal (district fédéral), devenu « Ciudad de México », est la 32e entité fédérative du pays, sans avoir le statut d'État ni celui de ville[81].
- Aguascalientes
- Basse-Californie
- Basse-Californie du Sud
- Campeche
- Chiapas
- Chihuahua
- Coahuila
- Colima
- Durango
- Guanajuato
- Guerrero
- Hidalgo
- Jalisco
- Mexico
- Michoacán
- Morelos
- Nayarit
- Nuevo León
- Oaxaca
- Puebla
- Querétaro
- Quintana Roo
- San Luis Potosí
- Sinaloa
- Sonora
- Tabasco
- Tamaulipas
- Tlaxcala
- Veracruz
- Yucatán
- Zacatecas
- Ciudad de México
Femmes en politique
En 2018, l’élection d’Andrés Manuel López Obrador a contribué à une forte féminisation du personnel politique. Ainsi, le gouvernement, qui ne comptait que quatre femmes sur trente membres sous la présidence d’Enrique Peña Nieto, est dorénavant paritaire pour la première fois au Mexique. D'autre part, la Chambre des députés comporte désormais 241 femmes sur ses 500 membres ; elles étaient 114 dix ans auparavant. Quant à la chambre haute, elle compte 63 femmes et 65 hommes[82].
Géographie
Le Mexique est un pays situé en Amérique du Nord. Il partage des frontières terrestres avec les États-Unis d'Amérique (3 152 km) au nord-nord-ouest et avec le Belize (193 km) et le Guatemala (956 km) à l'est-sud-est[83].
Il possède de nombreuses façades maritimes (11 122 km) notamment avec l’océan Pacifique au sud et au sud-ouest, le golfe de Californie (7 828 km) au nord-ouest, la mer des Caraïbes à l'est et le golfe du Mexique à l'est-nord-est (3 294 km)[84].
La superficie totale du pays est de 1 964 375 km2 dont 5 127 km2 d’îles ; les îles mexicaines se situent dans l’océan Pacifique (dont la plus grande est l'Île Cedros), le golfe de Californie (dont les plus grandes sont les îles Tiburón et Ángel de la Guarda), la mer des Caraïbes (dont la plus grande est Cozumel) et le golfe du Mexique[85].
La superficie maritime totale du Mexique est de 3 149 920 km2 (2 320 380 km2 dans l'océan Pacifique et 829 540 km2 dans le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes)[85],[86]. Elle se subdivise en une mer territoriale, qui s'étend sur 12 milles marins (22,224 km) autour des côtes, une zone contiguë, qui s'étend sur 24 milles marins autour des côtes (44,448 km) et une zone économique exclusive (ZEE) qui s’étend sur 200 milles marins (370,4 km) autour des côtes[87],[88].
On trouve aussi de nombreux volcans. Le pic d'Orizaba culmine à 5 700 mètres, tandis que le point le moins élevé est la Laguna Salada qui se trouve à 10 mètres en dessous du niveau de la mer. Le pays est sujet aux tremblements de terre, parfois très violents.
Parmi les ressources naturelles, on trouve l'argent, le cuivre, le gaz naturel, l’or, le pétrole, le plomb et le zinc.
Relief
Le Mexique est traversé par deux principales chaînes de montagne : la sierra Madre occidentale et la sierra Madre orientale. La sierra Madre occidentale à l’ouest est le prolongement de la sierra Nevada de Californie et la sierra Madre orientale à l’est est le prolongement des montagnes Rocheuses du Nouveau-Mexique et du Texas. Entre les deux principales chaînes de montagnes se trouve le plateau mexicain. La cordillère Néovolcanique marque la limite sud des sierras Madres occidentale et orientale. Le Mexique compte également d’autres chaînes de montagne moins importantes comme la chaîne californienne, la sierra Madre del Sur, la sierra Madre de Oaxaca, la sierra Madre de Chiapas, et la Meseta Central de Chiapas.
Le point culminant du pays est le Pic d'Orizaba, qui se dresse à 5 675 m.
Principales chaînes de montagne et plateau principal
- La sierra Madre occidentale s’étend sur 1 250 km à 50 km au sud de la frontière avec les États-Unis et rejoint la cordillère Néovolcanique après le Rio Santiago. La cordillère Néovolcanique traverse le centre du Mexique d’est en ouest. Au nord, la sierra Madre occidentale est située à environ 300 km des côtes occidentales mais à proximité de la cordillère Néovolcanique elle n’est plus qu’à 50 km de la côte pacifique. La sierra Madre occidentale s’élève à environ 2 250 mètres d’altitude avec des sommets atteignant 3 000 m.
- La sierra Madre orientale commence à la frontière entre le Texas et le Mexique et continue sur 1 350 km pour atteindre le Cofre de Perote, un des sommets principaux de la cordillère Néovolcanique. Comme pour la sierra Madre occidentale, la sierra Madre orientale se rapproche progressivement des côtes en se rapprochant de l’extrémité sud. En effet, elle ne se situe plus alors qu’à 75 km du golfe du Mexique. La sierra Madre orientale s’élève à environ 2 200 mètres d’altitude avec des sommets atteignant 3 000 mètres.
- Le plateau mexicain s’étend lui aussi de la frontière avec les États-Unis jusqu’à la cordillère Néovolcanique et occupe une vaste superficie entre les sierras Madres occidentale et orientale. Le plateau fut divisé par le passé entre la Mesa del Norte et la Mesa Centra, néanmoins aujourd’hui les géographes considèrent ces deux parties comme appartenant au même plateau.
- Le Nord du plateau s’élève à environ 1 100 mètres d’altitude et s’étend du rio Bravo jusqu’au Zacatecas et l’État de San Luis Potosí. La région compte de nombreuses dépressions dont la plus grande est le Bolsón de Mapimí.
- Le Sud du plateau est plus haut puisqu’il s’élève à environ 2 000 mètres. Il comporte de nombreuses vallées qui ont été formées par d’anciens lacs. Plusieurs des plus importantes villes mexicaines comme Mexico ou Guadalajara sont situées dans ces vallées.
- La cordillère Néovolcanique est une ceinture de 900 km de long et 130 km de large qui s’étend de l’océan Pacifique jusqu’au golfe du Mexique. La cordillère commence au sud du Río Grande de Santiago et continue jusqu’à l'État de Colima où elle se dirige ensuite vers l’est en suivant le 19e parallèle pour finir au centre de l’État de Veracruz. La région est caractérisée par une activité sismique importante et compte les sommets volcaniques les plus hauts. La cordillère possède trois sommets dépassant les 5 000 mètres d’altitude : le pic d'Orizaba (Pico de Orizaba ou Citlatépetl) qui est le troisième plus haut sommet d’Amérique du Nord, le Popocatepetl et l’Iztaccíhuatl qui sont tous deux près de Mexico. La cordillère Néovolcanique est considérée comme la division géologique entre l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale.
Cours d’eau
Le Mexique a environ 150 fleuves et rivières ; les deux tiers se déversent dans l’océan Pacifique et le reste dans le golfe du Mexique ou la mer des Caraïbes. Malgré l’apparente abondance d’eau, les volumes d’eau sont répartis de manière très inéquitable à travers le pays. En effet, cinq rivières, (l’Usumacinta, la Grijalva, le Papaloapán, le Coatzacoalcos, et le Pánuco) totalisent 52 % du volume annuel moyen d’eau. Ces cinq rivières (actuellement très polluées) se déversent dans le golfe du Mexique. Seul le rio Panuco n’est pas dans le sud-est mexicain. Le Nord et le Centre du Mexique, qui couvrent 47 % du territoire et regroupent près de 60 % de la population, ont moins de 10 % des ressources d’eau du pays.
Le Mexique possède peu de cours d’eau navigables.
Le Río Grande est appelé « Río Bravo del Norte » par les Mexicains.
Climat
Le Tropique du Cancer divise le pays en deux zones, l'une tempérée (climat subtropical humide) et l'autre au climat tropical. Le climat varie avec l’altitude. Les tierras calientes (terres chaudes), comprenant les plaines côtières, s’élèvent jusqu’à environ 915 mètres. Au nord du 24e parallèle, les températures sont plus froides pendant les mois d’hiver, tandis qu’au sud, elles restent constantes le long de l’année. Elles varient néanmoins en fonction de l’altitude.
Zones au sud du 27e parallèle
- Jusqu’à 1 000 mètres : les côtes et la péninsule du Yucatán ont une température moyenne comprise entre 24 °C et 28 °C. La température reste élevée toute l’année avec seulement 5 °C de différence entre les moyennes de températures d’hiver et d’été.
- Entre 1 000 et 2 000 mètres : la température moyenne est comprise entre 16 °C et 20 °C. Les villes et villages à cette altitude au sud du 24e parallèle jouissent d’un climat relativement constant et d’agréables températures tout au long de l’année alors que les régions au nord ont un climat aux variations saisonnières plus marquées.
- Au-dessus de 2 000 mètres : la température moyenne est comprise entre 8 °C et 12 °C dans la cordillère Néovolcanique.
Les pluies varient beaucoup selon la situation géographique et les saisons. Aride ou semi-aride en Basse Californie, le Nord-Ouest de l’État de Sonora, les plateaux du Nord et une partie des plateaux du Sud. Il pleut dans ces régions en moyenne entre 300 et 600 millimètres par an. Dans les plateaux du Sud et notamment les régions les plus peuplées (comme Mexico et Guadalajara), il pleut en moyenne entre 600 et 1 000 mm. Les basses terres le long du golfe du Mexique reçoivent plus de 1 000 mm de pluies à l’année. La région au sud-est de Tabasco reçoit approximativement 2 000 mm de pluies à l’année. Il neige occasionnellement sur certains des plateaux du nord et des hauts sommets de la Sierra Madre occidentale et de la Sierra Madre orientale.
Saison humide ou saison des pluies
Le Mexique connaît une saison humide (ou saison des pluies) et une saison sèche marquées. La saison des pluies dure, dans la majeure partie du pays, de juin à mi-octobre. Il pleut nettement moins le reste de l’année. Février et juillet sont respectivement le mois le plus sec et le plus humide. Par exemple, la ville de Mexico reçoit environ 5 millimètres de pluies en février et 300 mm en juillet. Les régions côtières, et spécialement celle du golfe du Mexique reçoivent leurs précipitations maximales en septembre. Tabasco enregistre plus de 300 mm de pluies pendant ce mois.
Une petite partie de la côte nord-ouest du Mexique autour de la ville de Tijuana possède un climat méditerranéen avec des brumes importantes et une saison des pluies en hiver.
Ouragans
Le Mexique est situé dans la ceinture des ouragans et toutes les régions côtières sont susceptibles de subir une de ces tempêtes de juin à novembre. Les ouragans de la côte Pacifique sont moins fréquents et souvent moins violents que ceux qui affectent la côte est du pays. Plusieurs ouragans frappent chaque année les côtes du golfe du Mexique et de la mer des Caraïbes, avec des vents violents qui peuvent dépasser les 200 km/h, mettent en péril la vie des habitants et provoquent des dégâts importants aux hôtels et habitations de la région.
Environnement
Le Mexique est un des pays au monde à utiliser les plus fortes concentrations de pesticides[90].
Le Mexique est le pays d'Amérique latine où les niveaux de pollution de l'air sont les plus élevés[91].
Biodiversité
Le Mexique est un des dix-sept pays mégadivers identifiés en juillet 2000 par le programme des Nations unies pour l'environnement[92]. Avec 200 000 espèces différentes, le Mexique héberge 10 à 12 % de la biodiversité mondiale[93].
Le Mexique est le premier pays en nombre d'espèces de reptiles avec 707 espèces connues, second en nombre d'espèces de mammifères avec 438 espèces, le quatrième en nombre d'espèces d'amphibiens avec 290 espèces et quatrième en nombre d'espèces de plantes[94]. Ce pays compte quelque 1 086 espèces d'oiseaux, dont 101 endémiques[95]. Le Mexique est également considéré comme le second pays en écosystèmes et le quatrième en nombre total d'espèces[96]. Près de 2 500 espèces sont protégées par la législation mexicaine[96]. Le gouvernement mexicain a créé le Sistema Nacional de Información acerca de la Biodiversidad, qui se charge d'étudier et de promouvoir l'utilisation substantielle des écosystèmes.
Au Mexique, 170 000 km2 sont considérés comme des zones naturelles protégées. Trente-quatre réserves de biosphère (écosystèmes inaltérés), soixante-quatre parcs nationaux, quatre monuments naturels, vingt-six aires pour protéger la flore et la faune, quatre zones pour la protection naturelle et dix-sept sanctuaires (zone comportant une diversité riche en espèces)[93].
La biodiversité est cependant menacée au Mexique à cause de la déforestation, en particulier dans les forêts tropicales humides[97].
Économie
Agrégats macroéconomiques
Selon l'OCDE :
- PIB 2012 (prix et PPA courant) : 1 788 milliards de dollars mesuré en parité de pouvoir d'achat[98] (estimation) ;
- PIB/hab. : 15 600 dollars[98].
En 2018, 48 % de la population vit dans la pauvreté et 1 % des plus riches concentrent 36 % de la richesse nationale[99]. Plus de trois millions d'enfants sont contraints de travailler en raison de la pauvreté de leur famille[100].
La corruption représente un défi majeur pour l’économie mexicaine : d'après des études de la Banque mondiale, la corruption politique et économique pourrait représenter 9% du PIB.[101]
Quelque 60 % des actifs travaillent dans l'économie informelle, et 15 % aux États-Unis. Ces derniers absorbent 80 % des exportations mexicaines, ce qui place le pays latino-américain dans une situation de dépendance extrême qui le contraint bien souvent à accepter les exigences de Washington[102].
Pétrole et gaz naturel
- Pétrole : les champs pétrolifères se situent principalement dans les États de Veracruz, de Tabasco, de Chiapas et de Campeche (70 % de l’exploitation nationale). Depuis le gouvernement du président Lázaro Cárdenas qui décida la nationalisation du pétrole, la compagnie d’État Pemex a le monopole de l’exploitation, production, transport et commercialisation du pétrole sur le territoire mexicain. Le Mexique est le 5e producteur mondial de pétrole et le 9e exportateur. La quasi-totalité des exportations de pétrole mexicain se font en direction des États-Unis dont il est le troisième fournisseur. Néanmoins, le déclin du principal gisement, Cantarell, laisse présager une baisse de la production du pays dans les années à venir, ce qui inquiète beaucoup le gouvernement.
- Gaz naturel : Pemex possède uniquement le monopole de l’exploitation et de la production de gaz naturel au Mexique. En effet, depuis 1995 le gouvernement a autorisé l’investissement privé dans le transport, la distribution et le stockage de gaz naturel.
Même si le pétrole ne représente aujourd’hui qu’une partie des exportations mexicaines, les ressources financières dégagées par Pemex financent 30 % du budget de l’État. Cette situation a permis aux Mexicains de bénéficier d’une certaine clémence fiscale. En effet, le Mexique est le pays de l’OCDE et de toute l’Amérique latine dont le ratio recette fiscale / PIB est le plus faible (entre 15 et 17 % contre une moyenne de 30 % pour les pays de l’OCDE).
Secteur primaire
Le secteur primaire représente 4 % du PIB et emploie 18 % de la population active.
- Agriculture : caractérisée par une faible productivité, elle a dû s’adapter à la forte concurrence induite par l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) signé avec les États-Unis et le Canada. Le pays a développé des filières agricoles notamment dans les avocats. Les principales exportations (chiffres de 2009 en millions de dollars) sont : tomates (896), piments (515), bovins (455), crevettes (355), courgettes et concombres (293), melons, pastèques et papayes (282)[103].
- Mines : le Mexique produit de nombreux métaux, principalement de l’argent, dont il est en 2014 le premier producteur mondial[104].
- Pêche et faune marine.
Secteur secondaire
L’industrie représente 26,5 % du PIB (2004) et emploie 24 % de la population active.
- Industrie lourde : dans des secteurs comme le ciment, le verre et l’acier. Le Mexique compte de nombreux groupes dont quelques-uns ont une dimension internationale : Cemex, Vitro, Grupo Alfa, Metalsa, Tamsa.
- Bière : le Mexique compte une importante industrie de la bière avec des marques connues telles que Bohemia[105], Corona, Sol, Tecate, Superior, ou Dos Equis[106]. Deux groupes principaux se partagent le marché : Grupo Modelo et Cervecería Cuauhtémoc Moctezuma, mais il existe d'autres brasseries moins importantes, ainsi que de nombreuses brasseries artisanales.
- Production automobile : le Mexique compte une unique marque nationale, Mastretta, qui produit en petite série une voiture de sport[107]. Le pays est néanmoins le huitième producteur mondial à fin 2011[108],[109] (voitures, véhicules utilitaires, camions, bus, etc., confondus) et quatrième exportateur mondial en 2012[110]. En effet, le Mexique attire les grands groupes comme Ford, General Motors, Volkswagen, Nissan, Daimler Chrysler, Fiat, Renault, Toyota, et bientôt Honda et Mazda[110], grâce à sa main d'œuvre bon marché[109], sa proximité géographique avec les États-Unis (64 % des exportations[109]) et le Canada (7 %[109]) et l'Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA). En 2004 le secteur employait environ 600 000 personnes.
- NTIC : le secteur des nouvelles technologies connaît un fort développement au Mexique et en particulier dans la région de Guadalajara. Devenue la vitrine du Mexique en tant que ville des nouvelles technologies, Guadalajara est considérée comme la Silicon Valley mexicaine. Les groupes comme IBM, Hitachi, HP, Intel ou Siemens investissent massivement dans la région.
Secteur tertiaire
Le secteur tertiaire représente 69,5 % du PIB et emploie 58 % de la population active.
- Le secteur touristique représente 8 % du PIB
- Audiovisuel : le Mexique produit et exporte de nombreuses séries connues sous le nom de telenovelas. Le paysage audiovisuel est dominé par deux groupes, Televisa et TV Azteca.
- Télécommunications : en 2009, le Mexique comptait 83,5 millions d’utilisateurs de téléphones mobiles[8] pour 107 millions d’habitants.
- Le pays compte plus de 31 millions d’utilisateurs Internet en 2009[8].
Le , le Mexique a annoncé un plan d'investissement de 14 milliards de dollars en coopération avec le secteur privé pour stimuler l'économie touchée par la pandémie de COVID-19 grâce à des projets d'infrastructure[111].