Parti révolutionnaire institutionnel
Le Parti révolutionnaire institutionnel ou PRI (en espagnol Partido Revolucionario Institucional) est une des principales forces politiques du Mexique. Il est né en 1929 sous l'impulsion du général Calles.
Parti révolutionnaire institutionnel (es) Partido Revolucionario Institucional | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
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Président | Alejandro Moreno Cårdenas |
Fondation | : Partido Nacional Revolucionario : refondĂ© par LĂĄzaro CĂĄrdenas sous le nom de Partido de la RevoluciĂłn Mexicana : refondĂ© comme PRI par Manuel Ăvila Camacho |
SiĂšge | Av. Insurgentes Norte 59 col. Buenavista Mexico, Mexique |
Secrétaire générale | Carolina Viggiano Austria |
Organisation de jeunesse | Frente Juvenil Revolucionario |
Positionnement | Centre[1] - [2] - [3] Ă droite[4] Historiquement (avant 1980): Gauche |
Idéologie | Social-libéralisme Néolibéralisme Technocratie Historiquement : Nationalisme[5] Social-démocratie[6] |
Affiliation internationale | Internationale socialiste COPPPAL |
Couleurs | Vert, blanc et rouge |
Site web | http://pri.org.mx |
Représentation | |
Députés | 47 / 500 |
SĂ©nateurs | 14 / 128 |
Gouverneurs | 4 / 32 |
Il est membre de l'Internationale socialiste et membre fondateur de la COPPPAL.
Originellement nationaliste et de gauche, le PRI se tourne vers le centre droit à partir des années 1980[7] - [8] - [9] - [10].
Histoire
Parti national révolutionnaire
Le , Ă l'initiative du gĂ©nĂ©ral Plutarco ElĂas Calles, plusieurs organisations nationales, Ă©tatiques et locales issues de la rĂ©volution de 1910 (dont les communistes de la CGT) fusionnent pour fonder le Parti national rĂ©volutionnaire (PNR)[11]. Un dĂ©cret obligea alors tous les fonctionnaires gouvernementaux Ă cotiser Ă ce parti, ce qui lui assura une aisance financiĂšre et un statut semi-officiel[12].
Parti de la révolution mexicaine
Le , le président Låzaro Cårdenas déclare formellement la création de l'Assemblée nationale constitutive du Parti de la révolution mexicaine (Partido de la Revolución Mexicana - PRM) qui succÚde au PNR. Le plus dynamique des secteurs était le secteur ouvrier intégré par la CTM fondée par Låzaro Cårdenas, la CROM (Confederación Regional Obrera Mexicana), les communistes de la CGT[13] ainsi que par les syndicats de mineurs-métallurgistes et d'électriciens. La Confédération nationale paysanne (Confederación Nacional Campesina - CNC) créée en août 1938 représentait le secteur agricole. Les forces armées sont elles aussi intégrées au PRM. Elles en sortiront en 1940.
Le président Låzaro Cårdenas qui milita dans l'aile gauche du PRI reçut en 1955 le prix Staline pour la paix.
Son président pour la période 1939-1940, le général Heriberto Jara Corona, reçut le prix Staline pour la paix en 1950.
Le manifeste daté du du président Låzaro Cårdenas lors de la transformation du PNR en PRM[14] indique :
« Es preciso rectificar [âŠ] para tranquilidad de nuestras masas y para fortalecimiento de nuestra vida polĂtica, haciendo que el PNR se transforma en un partido de trabajadores en que el derecho y la opiniĂłn de las mayorĂas sean la forma fundamental de su propĂłsito, y el bienestar general y el engrandecimiento de la Patria la liga que los una al poder pĂșblico, haciendo de Ă©ste una prolongaciĂłn de las determinaciones de la colectividad organizada. »
« Il faut rectifier [le parti] pour la tranquillitĂ© de nos masses et le renforcement de notre vie politique, en faisant en sorte que le PNR se transforme en un parti de travailleurs oĂč le droit et l'opinion des majoritĂ©s soient la forme fondamentale de son projet, et le bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral et l'exaltation de la Patrie [soient] le lien qui les unisse au pouvoir public, en faisant de celui-ci le prolongement des dĂ©terminations de la collectivitĂ© organisĂ©e. »
Création du PRI
Enfin en janvier 1946, la seconde grande convention du Parti de la révolution mexicaine donne naissance au Parti révolutionnaire institutionnel (PRI).
Dans les années 1960, un rapport de la police secrÚte (dont les archives ont été partiellement ouvertes en 2000) décrit la doctrine que doit suivre le PRI dans ses relations avec les médias : « La propagande politique doit utiliser tous les moyens de communication - les mots écrits pour les lettrés, les images graphiques, les utilisations audiovisuelles de la radio, de la télévision et du cinéma pour les moins instruits - [ainsi] nous pourrons concevoir un monde dominé par une tyrannie invisible qui adoptera la forme extérieure d'un gouvernement démocratique »[15].
Pour Mario Vargas Llosa, lâhĂ©gĂ©monie quasi-absolue du PRI sur les institutions mexicaines constitue une « dictature parfaite (âŠ) parce que c'est une dictature tellement camouflĂ©e qu'elle semble ne pas en ĂȘtre une »[15].
En 1988, Cuauhtémoc Cårdenas, contestant l'orientation droitiÚre de la direction du parti, se porte candidat à l'élection présidentielle. Le soir du scrutin, alors qu'il bénéficiait d'une confortable avance tant dans les sondages pré-électoraux que sortis des urnes, le systÚme de comptage « tombe en panne ». Lorsque les résultats sont finalement publiés, son adversaire Carlos Salinas de Gortari, candidat officiel du PRI, est annoncé victorieux. En 1994, le candidat du PRI Luis Donaldo Colosio menace de rompre avec la ligne de son prédécesseur, mais est assassiné[16].
ParenthĂšse entre 2000 et 2012
AprĂšs 70 ans Ă la tĂȘte du pays, le PRI perd l'Ă©lection prĂ©sidentielle du au profit du candidat du Parti action nationale (PAN), Vicente Fox. Le nouveau pouvoir, qui avait promis pendant la campagne d'ouvrir les archives de lâĂtat sur certains faits criminels imputĂ©s au PRI, pactise finalement avec ce dernier. Le PRI nĂ©gocie son soutien Ă certaines rĂ©formes en Ă©change de l'impunitĂ©[17].
En 2012, le PRI gagne l'élection présidentielle avec son candidat Enrique Peña Nieto, profitant de l'échec du PAN en matiÚre de lutte contre la criminalité et des faibles performances économiques du pays sous sa présidence[18].
Le PRI s'Ă©croule lors des Ă©lections de 2018. Son score Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle tombe Ă 17 %, contre 39 % six ans plus tĂŽt. Il ne conserve que 8 % des siĂšges Ă la Chambre basse et 17 % au SĂ©nat (contre 40 % dans les deux chambres auparavant). La multiplication des scandales de corruption ont jouĂ© un rĂŽle important dans sa chute de popularitĂ©[18].
Affaires judiciaires récentes concernant des personnalités appartenant au PRI
En dĂ©pit des efforts de « rĂ©gĂ©nĂ©ration » qu'entendait soutenir le PRI aprĂšs son passage dans l'opposition, entre 2000 et 2012, une sĂ©rie de scandales Ă©clabousse lâadministration du prĂ©sident Peña Nieto[19].
En , lâex-gouverneur de Veracruz Javier Duarte, autrefois dĂ©signĂ© comme l'incarnation de cette rĂ©gĂ©nĂ©ration, est arrĂȘtĂ© au Guatemala aprĂšs six mois de fuite accusĂ© d'avoir dĂ©tournĂ© des centaines de millions de dollars par l'intermĂ©diaire dâentreprises fantĂŽmes qui bĂ©nĂ©ficiaient de contrats publics. L'accusation Ă©prouve des difficultĂ©s a rĂ©unir des preuves opposables devant un tribunal[20] - [21].
L'ex-gouverneur de l'Ătat de Chihuahua, CĂ©sar Duarte JĂĄquez, est en cavale depuis [19] ; quant au gouverneur de Quintana Roo, Roberto Borge Angulo, il est Ă©galement inculpĂ© pour corruption en juin 2017 aprĂšs avoir Ă©tĂ© capturĂ© au Panama.
L'ex-gouverneur de l'Ătat de Tamaulipas TomĂĄs Yarrington (es) (qui Ă©tait en fuite depuis 2012) a Ă©tĂ© capturĂ© le Ă Florence et emprisonnĂ© au Mexique, puis extradĂ© aux Ătats-Unis le , faisant l'objet d'accusations de corruption, d'extorsion, de fraudes, de blanchiment et de liens avec le crime organisĂ© (son procĂšs est prĂ©vu pour 2020 et devrait se tenir Ă Brownsville).
Mercedes del Carmen GuillĂ©n Vicente (es), et qui fut secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du gouvernement du Tamaulipas (no 2 de l'Ătat) durant la gouvernance de Yarrington, puis procureure gĂ©nĂ©rale de cet Ătat, a fait l'objet de sanctions par le pouvoir judiciaire fĂ©dĂ©ral le pour obstruction Ă la justice dans les affaires concernant l'ex-gouverneur de l'Ă©tat de Chiapas Juan Sabines Guerrero et celles concernant l'ex procureur gĂ©nĂ©ral de la PGR (es) JesĂșs Murillo Karam (es), alors qu'elle occupait le poste de prĂ©sidente de la commission fĂ©dĂ©rale de gouvernance[22] - [23].
Le cartel dirigĂ© par le narcotrafiquant JoaquĂn GuzmĂĄn aurait versĂ© des pots-de-vin Ă tous les Ă©chelons gouvernementaux sous le PRI, dont 100 millions de dollars au prĂ©sident Pena Nieto[18].
Idéologie
Le PRI se présente dans sa déclaration de principes comme un parti « nationaliste, démocratique et populaire »[24].
Affiliations internationales
Le PRI est membre de plein droit de l'Internationale socialiste et de la COPPPAL. En juin 2014, le PRI a organisé le Conseil mondial de l'Internationale socialiste qui s'est tenu à Mexico[25] - [26] - [27] - [28].
Dirigeants
Présidents du Mexique issus du PRI
- 1928-1930 : Emilio Portes Gil (PNR)
- 1930-1932 : Pascual Ortiz Rubio (PNR)
- 1932-1934 : Abelardo L. RodrĂguez (PNR)
- 1934-1940 : LĂĄzaro CĂĄrdenas (PRM)
- 1940-1946 : Manuel Ăvila Camacho
- 1946-1952 : Miguel Alemån Valdés
- 1952-1958 : Adolfo Ruiz Cortines
- 1958-1964 : Adolfo LĂłpez Mateos
- 1964-1970 : Gustavo DĂaz Ordaz
- 1970-1976 : Luis EchevarrĂa Ălvarez
- 1976-1982 : José López Portillo y Pacheco
- 1982-1988 : Miguel de la Madrid Hurtado
- 1988-1994 : Carlos Salinas de Gortari
- 1994-2000 : Ernesto Zedillo Ponce de LeĂłn
- 2012-2018 : Enrique Peña Nieto
Présidents du PNR, PRM et PRI
N° | Portrait | Président | Durée |
---|---|---|---|
1 | Manuel Pérez Treviño | - | |
2 | Basilio Vadillo | - | |
3 | Emilio Portes Gil | - | |
4 | LĂĄzaro CĂĄrdenas | - | |
5 | Manuel Pérez Treviño | - | |
6 | Melchor Ortega Camarena | - | |
7 | Carlos Riva Palacio | - | |
8 | MatĂas Ramos | - | |
9 | Emilio Portes Gil | - | |
10 | Silvano Barba GonzĂĄlez | - |
N° | Portrait | Président | Durée |
---|---|---|---|
10 | Silvano Barba GonzĂĄlez | - | |
11 | Luis I. RodrĂguez | - | |
12 | Heriberto Jara Corona | - | |
13 | Florencio Padilla | - |
N° | Portrait | Président | Durée |
---|---|---|---|
14 | Rafael Pascasio Gamboa | - | |
15 | Rodolfo SĂĄnchez Taboada | - | |
16 | Gabriel Leyva VelĂĄzquez | - | |
17 | AgustĂn Olachea | - | |
18 | Alfonso Corona del Rosal | - | |
19 | Carlos Alberto Madrazo Becerra | - | |
20 | Lauro Ortega MartĂnez | - | |
21 | Alfonso MartĂnez DomĂnguez | - | |
22 | Manuel SĂĄnchez Vite | - | |
23 | JesĂșs Reyes Heroles | - | |
24 | Porfirio Muñoz Ledo | - | |
25 | Carlos Sansores PĂ©rez | - | |
26 | Gustavo Carvajal Moreno | - | |
27 | Javier GarcĂa Paniagua | - | |
28 | Pedro Ojeda Paullada | - | |
29 | Adolfo Lugo Verduzco | - | |
30 | Jorge de la Vega DomĂnguez | - | |
31 | Luis Donaldo Colosio | - | |
32 | Rafael RodrĂguez Barrera | - | |
33 | Genaro Borrego Estrada | - | |
34 | Fernando Ortiz Arana | - | |
35 | Ignacio Pichardo Pagaza | - | |
36 | MarĂa de los Ăngeles Moreno | - | |
37 | Santiago Oñate Laborde | - | |
38 | Humberto Roque Villanueva | - | |
39 | Mariano Palacios Alcocer | - | |
40 | José Antonio Gonzålez Fernåndez | - | |
41 | Dulce MarĂa Sauri Riancho | - | |
42 | Roberto Madrazo | - | |
43 | Mariano Palacios Alcocer | - | |
44 | Beatriz Paredes Rangel | - | |
45 | Humberto Moreira | - | |
46 | Cristina DĂaz Salazar | - | |
47 | Pedro JoaquĂn Coldwell | - | |
48 | Cristina DĂaz Salazar | - | |
49 | CĂ©sar Camacho Quiroz | - | |
50 | Manlio Fabio Beltrones | - | |
51 | Carolina Monroy del Mazo | - | |
52 | Enrique Ochoa Reza | - | |
53 | René Juårez Cisneros | - | |
54 | Claudia Ruiz Massieu | - | |
55 | Alejandro Moreno CĂĄrdenas | - en cours |
Références
- (en) Kathleen Bruhn, Urban Protest in Mexico and Brazil, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 18.
- (en) K. Larry Storrs, Mexico-U.S. Relations, Stanford University Press, (lire en ligne), p. 56.
- (en) David J. Samuels et Matthew S. Shugart, Presidents, Parties, and Prime Ministers : How the Separation of Powers Affects Party Organization and Behavior, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 141.
- Renaud Lambert, « Au Mexique, la tentation de lâespoir », Le Monde diplomatique,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (es) « Nota sobre el nacionalismo claudicante », sur nexos.com.mx.
- (es) « Se transforma el PRI en âsocialdemĂłcrataâ por acuerdo de su comisiĂłn de deliberaciĂłn - La Jornada », sur jornada.unam.mx, .
- (es) Comparative Politics (lire en ligne).
- (en) Kathleen Bruhn, Urban Protest in Mexico and Brazil, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 18.
- (en) K. Larry Storrs, Mexico-U.S. Relations, Stanford University Press, (lire en ligne), p. 56.
- (en) David J. Samuels et Matthew S. Shugart, Presidents, Parties, and Prime Ministers : How the Separation of Powers Affects Party Organization and Behavior, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 141.
- (es) Lic. Armando VĂĄzquez, Breve Historia y Hechos del Partido Revolucionario Institucional-Archivo confidencial, Hermosillo, Sonora, Editorial J. Costilla SA de CV, .
- Henry B. Parkes (préf. Jacques Soustelle), Histoire du Mexique, Paris, Payot, , 429 p. (ISBN 2-228-12790-6).
- (es) Lorenzo Meyer, Historia de la RevoluciĂłn Mexicana, vol. 13 : Los conflictos sociales y los gobiernos del Maximato (1928-1934), MĂ©xico D.F., El Colegio de MĂ©xico, , 335 p. (ISBN 968-12-0084-5).
- (es) « Breve Historia del PRI : PRM (1938-1946) » - Site officiel (voir archive)
- « Au Mexique, la presse au service dâune tyrannie invisible », Le Monde diplomatique,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Renaud Lambert, « Au Mexique, la tentation de lâespoir », sur Le Monde diplomatique,
- « Le massacre de Mexico en 1968, symbole de l'impunitĂ© », Le Monde,â (lire en ligne)
- « Mexique : le PRI en chute libre », sur perspective.usherbrooke.ca,
- FrĂ©dĂ©ric Saliba, « Au Mexique, le Parti rĂ©volutionnaire institutionnel rattrapĂ© par les scandales », Le Monde,â (lire en ligne).
- (es) « Javier Duarte es inocente », sur excelsior.com.mx, .
- (es)Congelan los procesos penales contra Javier Duarte en Veracruz : .
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (es) Site officiel
- Statuts du PRI adoptés le
- Politique et buts :