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Luis EcheverrĂ­a

Luis EcheverrĂ­a Álvarez, nĂ© le Ă  Mexico (Mexique) et mort le Ă  Cuernavaca (Mexique)[1], est un avocat, homme d'État et diplomate mexicain, qui a Ă©tĂ© le 57e prĂ©sident de la RĂ©publique de 1970 Ă  1976[2] - [3].

Luis EcheverrĂ­a
Illustration.
Luis EcheverrĂ­a.
Fonctions
Ambassadeur du Mexique en Australie
–
(1 an, 1 mois et 8 jours)
Président José López Portillo
Prédécesseur Donaciano Gonzålez Gómez
Successeur Sergio JoaquĂ­n Romero Cuevas
DĂ©lĂ©guĂ© permanent du Mexique auprĂšs de l'UNESCO (es)
–
(1 an, 5 mois et 10 jours)
Président José López Portillo
PrĂ©dĂ©cesseur Porfirio Muñoz Ledo (en)
Successeur VĂ­ctor Flores Olea (es)
PrĂ©sident des États-Unis mexicains
–
(6 ans)
Élection 5 juillet 1970 (en)
Gouvernement EcheverrĂ­a
Prédécesseur Gustavo Díaz Ordaz
Successeur José López Portillo
Secrétaire à l'Intérieur
–
(5 ans, 11 mois et 22 jours)
Président Adolfo López Mateos
Gustavo DĂ­az Ordaz
Gouvernement LĂłpez Mateos
DĂ­az Ordaz
Prédécesseur Gustavo Díaz Ordaz
Successeur Mario Moya Palencia (en)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Mexico (Mexique)
Date de dĂ©cĂšs (Ă  100 ans)
Lieu de décÚs Cuernavaca (Mexique)
Nationalité Mexicain
Parti politique Parti révolutionnaire institutionnel
Conjoint MarĂ­a Esther Zuno (1924-1999)
DiplÎmé de Université nationale autonome du Mexique
Profession Avocat, diplomate
Religion Catholicisme

Luis EcheverrĂ­a
PrĂ©sidents des États-Unis mexicains

EcheverrĂ­a a Ă©tĂ© l'un des prĂ©sidents les plus en vue du Mexique, mais il reste aussi une personnalitĂ© controversĂ©e notamment en raison de son implication dans les crimes d'États commis sous ses mandats en tant que SecrĂ©taire Ă  l'IntĂ©rieur puis prĂ©sident. Son mandat de secrĂ©taire Ă  l'IntĂ©rieur sous l'administration DĂ­az Ordaz a Ă©tĂ© marquĂ© par une augmentation de la rĂ©pression politique. Les journalistes, les hommes politiques et les militants dissidents ont Ă©tĂ© soumis Ă  la censure, aux arrestations arbitraires, Ă  la torture et aux exĂ©cutions extrajudiciaires. Cette rĂ©pression culmine le 2 octobre 1968, avec le massacre de Tlatelolco au cours duquel des centaines de manifestants non armĂ©s sont tuĂ©s par l'armĂ©e mexicaine et qui brise le mouvement Ă©tudiant mexicain. Sa prĂ©sidence a Ă©galement Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©e par les mĂ©thodes brutales et illĂ©gales employĂ©es contre les guĂ©rillas d'extrĂȘme-gauche mais aussi les mouvements ouvriers, paysans, Ă©tudiants et indigĂšnes, les premiers cas documentĂ©s de vols de la mort en AmĂ©rique latine ont eu lieu au Mexique sous EcheverrĂ­a. Sa prĂ©sidence est aussi marquĂ©e par le massacre de Corpus Christi en 1971 contre des Ă©tudiants protestataires.

En 2005, il a Ă©tĂ© accusĂ© par le Procureur spĂ©cial pour les mouvements sociaux et politiques du passĂ© (FEMOSPP) d'avoir commanditĂ©, avec Gustavo DĂ­az Ordaz, le massacre du 2 octobre 1968 et d'avoir mis en Ɠuvre sous son gouvernement une stratĂ©gie de terrorisme d'État, la "guerre sale ", afin d'anĂ©antir les personnes et les mouvements dissidents[4]. En 2006, il a Ă©tĂ© mis en examen et assignĂ© Ă  rĂ©sidence pour son rĂŽle dans les massacres de Tlatelolco et de Corpus Christi[5]. En 2009, il a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© avec des rĂ©serves juridiques et est dĂ©cĂ©dĂ© alors qu'une enquĂȘte prĂ©liminaire Ă©tait ouverte devant le bureau du procureur gĂ©nĂ©ral (FiscalĂ­a General de la RepĂșblica, FGR)[6].

Biographie

Luis Echeverría est né à Mexico de Rodolfo Echeverría et de Catalina Álvarez. Luis Echeverría a rejoint la faculté de l'Université nationale autonome du Mexique en 1947 et a enseigné la théorie politique. Il s'est élevé dans la hiérarchie du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et est finalement devenu le secrétaire privé du président du parti, Rodolfo Sånchez Taboada.

Luis Echeverría a été secrétaire de l'Intérieur du président Gustavo Díaz Ordaz de 1964 à 1970.

Il a maintenu une ligne dure contre les manifestations Ă©tudiantes tout au long de l'annĂ©e 1968. Les affrontements entre le gouvernement et les manifestants ont abouti au massacre de Tlatelolco en , quelques jours avant la tenue des Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1968 Ă  Mexico. Dans un incident sĂ©parĂ©, il a ordonnĂ© le transfert de 15 % de l'armĂ©e mexicaine dans l'État de Guerrero afin de lutter contre les groupes de guĂ©rilla qui y opĂ©raient.

Il a eu une collaboration secrÚte avec la CIA américaine[7].

Le , DĂ­az Ordaz convoqua Alfonso MartĂ­nez DomĂ­nguez - prĂ©sident du parti PRI - et d'autres dirigeants du parti Ă  son bureau de Los Pinos pour leur rĂ©vĂ©ler le nom de son successeur. MartĂ­nez DomĂ­nguez demanda au prĂ©sident s’il Ă©tait certain de sa dĂ©cision. DĂ­az Ordaz rĂ©pondit : « Pourquoi me demandez-vous cela ? C’est la dĂ©cision la plus importante de ma vie et j’y ai bien rĂ©flĂ©chi. »

Le , le PRI annonça officiellement que Luis EcheverrĂ­a Ă©tait candidat Ă  la prĂ©sidence. Au cours de sa campagne pour la prĂ©sidence, Luis EcheverrĂ­a appela Ă  une minute de silence en souvenir des victimes du massacre de Tlatelolco, un acte qui provoqua un accĂšs de fureur du prĂ©sident DĂ­az Ordaz et l’incita presque Ă  demander la dĂ©mission de Luis EcheverrĂ­a. Partisan de la ligne dure dans l'administration de DĂ­az Ordaz et considĂ©rĂ© comme responsable du massacre de Tlatelolco, Echeverria devint « immĂ©diatement obsĂ©dĂ© par le fait de faire oublier qu'il l'avait fait. »[8].

Années 1970

Luis EcheverrĂ­a augmenta considĂ©rablement les dĂ©penses publiques et sociales qu'il finança par la planche Ă  billets et la dette extĂ©rieure. La politique socialiste du gouvernement mena Ă  la nationalisation des entreprises en difficultĂ© ou non rentables pour soutenir l'emploi mais cette politique fut un Ă©chec Ă  cause de l'inefficacitĂ© de la gestion publique confiĂ©e Ă  des amis politiques et non Ă  des personnes qualifiĂ©es et de la corruption de ceux-ci. Pendant son mandat, le taux de change peso-dollar qui existait depuis 1958 passa de 12,50 Ă  20 pesos pour 1 dollar. La dette externe passa de 6 Ă  20 milliards de dollars.

Il fit un grand nombre de voyages en Europe, en Afrique, et en AmĂ©rique latine, surtout dans des pays d'obĂ©dience socialiste. Sur la scĂšne internationale, son gouvernement est proche des États-Unis de Richard Nixon dans un contexte de guerre froide mais dĂ©fend dans le mĂȘme temps les nations du tiers-monde militant pour l’autodĂ©termination Ă©conomique. AprĂšs le coup d'État de 1973 au Chili, il donne l'asile Ă  des rĂ©fugiĂ©s politique chiliens, parmi lesquels l'Ă©pouse de Salvador Allende[9].

D'abord considéré comme un réformateur souhaitant démocratiser le Mexique aprÚs la présidence autoritaire de Gustavo Díaz Ordaz, son début de mandat fut entaché par un nouveau bain de sang : le 10 juin 1971, des étudiants mobilisés dans le centre de Mexico furent attaqués par un groupe paramilitaire surnommé « Los Halcones » (Les Faucons). Le massacre fit au moins 120 morts[9].

Il mena la Guerra Sucia (« Guerre sale »), contre les guĂ©rillas d'extrĂȘme gauche qui se renforçaient dans les campagnes et dans les villes, donnant lieu Ă  des meurtres, disparitions forcĂ©es et tortures. La rĂ©pression se veut violente et systĂ©matique selon une logique contre-insurrectionnelle[9]. À la fin de sa prĂ©sidence, il y eut une vague d'enlĂšvements et de braquages de banques par des guĂ©rillas d'extrĂȘme gauche. Le plus fameux fut l'enlĂšvement et l'assassinat d'un homme d'affaires de Nuevo LeĂłn, Eugenio Garza Sada, d'un de ses principaux collaborateurs et de son beau-fils.

JosĂ© LĂłpez Portillo, qui fut son Secretario de Hacienda (ministre de l'Économie) lui succĂ©da Ă  la tĂȘte du Mexique. Il fut candidat au poste de SecrĂ©taire de l'Organisation des Nations unies qui Ă©chut finalement Ă  Javier PĂ©rez de CuĂ©llar. Le , un juge fĂ©dĂ©ral ordonne son arrestation pour le massacre de Tlatelolco en 1968. Les tribunaux ne lui trouvĂšrent aucune charge et il fut remis en libertĂ©.

Mort

Luis Echeverria Alvarez meurt dans la nuit du 9 juillet 2022 Ă  l’ñge de 100 ans[10]. Il Ă©tait le second plus ancien chef d'Ă©tat du monde encore en vie. AndrĂ©s Manuel LĂłpez Obrador, prĂ©sident en exercice du Mexique exprime ses condolĂ©ances aux proches de l'homme politique via Twitter[11].

Parcours

  • Luis EcheverrĂ­a Ă©tudie Ă  l'Universidad Nacional AutĂłnoma de MĂ©xico (UNAM), et obtient son titre d'avocat.
  • En 1946, il rentre au Partido Revolucionario Institucional (PRI), membre de l'internationale socialiste oĂč il travaille pour le prĂ©sident du Parti en tant que secrĂ©taire du gĂ©nĂ©ral Rodolfo SĂĄnchez Taboada. Luis EcheverrĂ­a Álvarez le suivi au ministĂšre de la Marine. Il travailla Ă©galement au ministĂšre de l'Éducation.
  • En 1958, il est nommĂ© ministre de l'IntĂ©rieur.
  • En 1964, il est nommĂ© ministre de l'IntĂ©rieur par le prĂ©sident Gustavo DĂ­az Ordaz. Il occupera ce poste pendant la tragĂ©die de Tlatelolco oĂč un rassemblement Ă©tudiant est rĂ©primĂ© dans le sang le .
  • En 1969, Luis EcheverrĂ­a Álvarez est le candidat du PRI Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique et en 1970 remporte les Ă©lections prĂ©sidentielles. Il incarne l'aile gauche de son parti et s'entoure de jeunes, d'intellectuels, d'Ă©conomistes et d'activistes liĂ©s au mouvement de 1968.

Mandats Ă©lectifs

Fonctions gouvernementales

Notes et références

  1. (es) « Fallece Luis Echeverría Álvarez, presidente de México de 1970 a 1976 », El Financiero, (consulté le )
  2. (en) Burton Kirkwood, History of Mexico., Westport, CT, Greenwood Publishing Group, Incorporated, , 1re Ă©d., 245 p., poche (ISBN 978-1-4039-6258-4, lire en ligne), p. 107
  3. (en) Burton Kirkwood, History of Mexico., Westport, CT, Greenwood Publishing Group, Incorporated, , 1re Ă©d., 245 p., poche (ISBN 978-1-4039-6258-4, lire en ligne), p. 100
  4. (en-US) Antonio Betancourt (NYT), « Ex-President of Mexico Charged in Massacre », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. Paulo A. Paranagua, « Mandat d'arrĂȘt contre l'ex-prĂ©sident Luis Echeverria », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (es) Homero Campa, « El proceso contra Echeverría "sigue vivo", pero "estancado": Comité del 68 », sur www.proceso.com.mx, Proceso, (consulté le )
  7. (es) « Documentos desclasificados evidencian que tres presidentes mexicanos trabajaban para la CIA | The México News », (consulté le )
  8. (en-US) Krauze, Enrique., Mexico : biography of power., HarperCollins World, (ISBN 978-0-06-092917-6 et 0-06-092917-0, OCLC 972819937, lire en ligne)
  9. « Luis Echeverria, ancien prĂ©sident mexicain, est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. « Disparitions - Actualités, vidéos et infos en direct », sur Le Monde.fr (consulté le )
  11. « Mexique : dĂ©cĂšs de l’ex-prĂ©sident Luis Echeverria Álvarez », sur Linfo.re (consultĂ© le )

Liens externes

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