Luis Donaldo Colosio
Luis Donaldo Colosio Murrieta, né le à Magdalena de Kino (Sonora) et mort le à Tijuana (Basse Californie), est un homme politique et un économiste mexicain, membre du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui a occupé les fonctions de député, sénateur, président du PRI et de Secrétaire du Développement Social du Mexique.
Luis Donaldo Colosio | |
Monument Ă Luis Donaldo Colosio au Paseo de la Reforma Ă Mexico | |
Fonctions | |
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Secrétaire du Développement Social du Mexique | |
– (1 an, 7 mois et 20 jours) |
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Président | Carlos Salinas de Gortari |
Prédécesseur | Patricio Chirinos Caleo |
Successeur | Carlos Rojas Gutiérrez |
Président du Parti Révolutionnaire Institutionnel | |
– (3 ans, 4 mois et 5 jours) |
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PrĂ©dĂ©cesseur | Jorge de la Vega DomĂnguez |
Successeur | Rafael RodrĂguez Barrera |
SĂ©nateur de Sonora au SĂ©nat de la RĂ©publique | |
– (3 mois et 1 jour) |
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Prédécesseur | Fernando Mendoza Contreras |
Successeur | Armando Hopkins Durazo |
Député du 6e district électoral fédéral de Sonora au Congrès de l'Union | |
– (2 ans, 11 mois et 30 jours) |
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Prédécesseur | Rubén Castro Oreja |
Successeur | Sergio JesĂşs Torres Serrano |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Magdalena de Kino, Sonora, Mexique |
Date de décès | |
Lieu de décès | Tijuana, Basse-Californie, Mexique |
Nature du décès | Assassinat |
Nationalité | Mexicain |
Parti politique | Parti révolutionnaire institutionnel |
Père | Luis Colosio Fernández |
Mère | Armida Ofelia Murrieta GarcĂa |
Conjoint | Diana Laura Riojas |
Enfants | Luis Donaldo Colosio Mariana Colosio |
Diplômé de | Institut de technologie et d'études supérieures de Monterrey |
Profession | Économiste |
Il a été candidat à la présidence du Mexique sous l'étiquette PRI jusqu'à son assassinat le à Tijuana, en Basse Californie.
Biographie
DĂ©buts et parcours politique
Il est le fils de Luis Colosio Fernández et d'Armida Ofelia Murrieta GarcĂa, qui se sont installĂ©s dans l'actuel État de Sonora.
En 1967, il entame ses études à l'Institut Technologique et d'Études Supérieures de Monterrey, et obtient un diplôme d'économie en 1972. Il a également suivi des études de maîtrise en développement rural et économie urbaine, en 1975 et 1976 à l'Université de Pennsylvanie et, en 1979, a réalisé un séjour de recherche à l'IIASA, à Laxenbourg en Autriche. En 1980, il devient professeur d'économie au Collège du Mexique, à l'UNAM et à l'Université Anáhuac. C'est dans cette dernière institution qu'il rencontre Diana Laura Riojas, avec qui il se mariera en 1982. Du mariage sont nés deux fils : Luis Donaldo (1985) et Mariana (1993). Diana Laura est morte de cancer de pancréas le .
Il s'engage au Parti révolutionnaire institutionnel en 1968, devient député en 1985 et ultérieurement sénateur en 1988. Il a été le président national du PRI de 1988 à 1992. Sous son administration, le PRI connaît pour la première fois la défaite au cours de l'élection du gouverneur d'un État fédéré, en l'occurrence celui de l’État de Basse Californie en 1989 : Ernesto Ruffo Appel, le candidat du Parti Action Nationale (PAN), gagne et devient ainsi le premier gouverneur non-priista.
AppelĂ© par le prĂ©sident Carlos Salinas de Gortari Ă faire partie du cabinet prĂ©sidentiel le , Luis Donaldo Colosio devient SecrĂ©taire au DĂ©veloppement Social, afin de remplacer le candidat au poste de gouverneur de Veracruz, Patricio Chirinos Calero. Colosio a concouru activement Ă la succession du prĂ©sident Salinas, aux cĂ´tĂ©s de deux autres candidats influents : Pedro Aspe Armella, secrĂ©taire au TrĂ©sor, et Manuel Camacho SolĂs, chef du DĂ©partement de l'Arrondissement FĂ©dĂ©ral. Ce-dernier a violĂ© les normes Ă©crites de la succession prĂ©sidentielle au Mexique, en refusant d'exprimer publiquement son soutien Ă Colosio, qui s'Ă©tait dĂ©clarĂ© candidat Ă la PrĂ©sidence de la RĂ©publique le .
Discours du 6 mars 1994
Le discours prononcĂ© par Colosio face au Monument Ă la RĂ©volution Mexicaine, Ă Mexico, le , Ă l'occasion de l'anniversaire du PRI, peut ĂŞtre aussi bien considĂ©rĂ© comme une rupture avec le prĂ©sident du Mexique alors en poste, Carlos Salinas de Gortari, que comme une rĂ©vision de la politique nĂ©olibĂ©rale. Le message de Colosio traduit un Mexique offensĂ© et en crise, en proie aux problèmes causĂ©s par la faim et les profondes inĂ©galitĂ©s sociales, mais qui garde l'espoir du changement. Bien que Salinas de Gortari ait approuvĂ© le contenu du discours, le journal Le Nord de Monterrey a dĂ©couvert et rĂ©vĂ©lĂ© des pressions exercĂ©es par l'officiel le plus important au service de la prĂ©sidence, le français naturalisĂ© mexicain JosĂ© MarĂa CĂłrdoba Montoya, dans le but de pousser Colosio Ă abandonner sa candidature Ă la prĂ©sidence. CĂłrdoba Montoya a dĂ©menti la version des faits prĂ©sentĂ©e par Le Nord et, après l'assassinat de Colosio, a obtenu un poste au siège de la Banque interamĂ©ricaine de dĂ©veloppement, situĂ© Ă Washington D.C., apparemment avec la bĂ©nĂ©diction d'Ernesto Zedillo. CĂłrdoba Montoya ne sera ni jugĂ© ni recherchĂ© sous le sextennat de Zedillo, pour ses liens prĂ©sumĂ©s avec le milieu du trafic de stupĂ©fiants dĂ©couverts au cours d'Ă©coutes de conversations tĂ©lĂ©phoniques - qui ont filtrĂ©es dans la presse - avec Marcela Bodenstedt (avec laquelle CĂłrdoba Montoya aurait eu une liaison), une ex-policière liĂ©e au cártel du Golfe de GarcĂa Abrego.
Je vois un Mexique de communautés indigènes, qui n'en peuvent plus d'attendre l'accomplissement de leurs exigences en matière de justice, de dignité et de progrès ; de communautés indigènes qui possèdent la force de leur cohésion, de leur culture, et qui sont prêtes à croire, à participer et à construire de nouveaux horizons.
Je vois un Mexique qui a faim et qui a soif de justice. Un Mexique lésé par ceux qui détournent la Loi qu'ils devraient servir. De femmes et d'hommes affligés par les abus des autorités ou par l'arrogance de l'administration gouvernementale.
Comme parti de la stabilité et de la justice sociale, nous avons honte de vous dire que nous n'avons pas été sensibles aux principales revendications de nos communautés ; que nous sommes passés à côté de leurs aspirations ; que nous n'avons pas été à la hauteur des engagements qu'elles attendaient de nous. Nous devons assumer cette autocritique et rompre avec les pratiques qui ont fait de nous une organisation rigide. Nous devons dépasser ces attitudes qui affaiblissent notre capacité d'innovation et de changement. [...] Nous commençons en affirmant notre identité, notre fierté militante et nous affirmons notre indépendance par rapport au gouvernement.
Colosio a été assassiné le [1].
Assassinat
Après un dĂ©but de campagne perturbĂ© par le soulèvement de l'ArmĂ©e zapatiste de libĂ©ration nationale au Chiapas, le avec l'occupation durant quelques heures du « palais municipal » (mairie) de San Cristobal de las Casas connue sous le nom de « prise de San CristĂłbal de las Casas », Luis Donaldo Colosio Murrieta arrive le de cette mĂŞme annĂ©e, Ă environ 16h05, heure du Pacifique, Ă l'aĂ©roport Abelardo L. RodrĂguez de la ville de Tijuana, Basse Californie.
Le premier lieu qu'il visite est la colonie populaire de Lomas Taurinas, une des nombreuses colonies irrégulières dans la ville de Tijuana. En attendant sur une esplanade, sur la rue La Punta, il se lance dans un meeting improvisé, juché sur une camionnette.
Aux alentours de 17 h 00 (Heure du Pacifique), Colosio descend de la camionnette, entouré par une escorte personnelle réduite.
À 17 h 12, alors que Colosio avait avancé de treize mètres et se trouvait au milieu de l'esplanade, un des spectateurs du meeting pénètre dans le cercle formé par la sécurité, pose un revolver Taurus jaugez 38 près de l'oreille droite du candidat, et tire. Il tire un deuxième coup à l'abdomen sur Colosio à terre, qui était tombé au sol, inconscient et saignant de la tête. En pleine confusion, le groupe de sécurité capture un homme de 25 ans, d'allure maigre, aux cheveux bruns et frisés, habillé d'un pantalon en jean et d'une veste noire.
Des membres du service de sécurité ont soulevé Colosio et l'ont porté jusqu'à la camionnette. À 17 h 20, le candidat arrive inconscient aux urgences de l'Hôpital Général de Tijuana. Ils ont réalisé diverses manœuvres afin de sauver la vie du patient, mais c'était médicalement et cliniquement impossible à cause de la gravité de la lésion à la tête. Malgré tous les efforts humains et médicaux déployés, Luis Donaldo Colosio est mort le , à 18h55.
L'auteur prĂ©sumĂ© des coups de feu, identifiĂ© comme Ă©tant Mario Aburto MartĂnez (es), âgĂ© de 22 ans, originaire du Michoacán et rĂ©sident depuis huit ans Ă Tijuana, a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© immĂ©diatement par les hommes qui entouraient le candidat lors de l'attentat, puis a Ă©tĂ© livrĂ© aux autoritĂ©s. Mario Aburto sera interrogĂ© par Manlio Fabio Beltrones la nuit suivant l'assassinat. Le Mario Aburto prĂ©sentĂ© Ă la presse les jours suivant l'Ă©vĂ©nement avait une coupe de cheveux militaire plus courte, la peau plus claire, n'avait pas les hĂ©matomes au visage reçus le jour de l'assassinat, et faisait semblant d'ĂŞtre obèse, ce qu'a dĂ©chaĂ®nĂ© une sĂ©rie de rumeurs sur l'authenticitĂ© et le possible remplacement du vĂ©ritable assassin.
Diverses versions des événements signalent l'existence d'une conspiration d'État, pourtant, la version officielle mentionne uniquement la participation de Mario Aburto au meurtre[2] - [3].
En janvier 1995, un dĂ©nommĂ© OthĂłn Cortez Vázquez, chauffeur du gĂ©nĂ©ral Domiro GarcĂa Reyes, est arrĂŞtĂ©, accusĂ© d'avoir Ă©tĂ© un second tireur durant l'attentat[4]. Il passera deux ans dans la prison de haute sĂ©curitĂ© d'Almoloya de Juárez, jusqu'Ă ce qu'un juge le dĂ©clare innocent et ordonne sa libĂ©ration[4]. Il mourra le 14 avril 2020 des complications de son diabète, faute d'avoir pu bĂ©nĂ©ficier d'une hĂ©modialyse Ă temps[4].
Après sa mort
Quatre mois seulement avant l'élection présidentielle, le PRI s'est trouvé dans l'embarras, car il ne pouvait pas présenter de candidats respectant les exigences constitutionnelles, un candidat déclaré ne devant pas occuper de poste public durant les six mois précédant l'élection présidentielle ; ceci a immédiatement disqualifié tous les membres du cabinet présidentiel, où se trouvaient la majeure partie des remplaçants potentiels. Parmi le peu de candidats potentiels disponibles, Carlos Salinas de Gortari, que beaucoup pensaient être le commanditaire de l'assassinat, a enfin choisi Ernesto Zedillo Ponce de León, qui avait renoncé à son poste de secrétaire à l'Éducation Publique pour servir de coordinateur à la campagne de Colosio. Ce coup de chance pour Zedillo a provoqué encore plus de rumeurs portant sur l'existence d'une conspiration.
Six mois après, le , le beau-frère de Salinas de Gortari, José Francisco Ruiz Massieu, ancien gouverneur de l'État de Guerrero et secrétaire général du PRI, est assassiné à son tour à Mexico, éliminant ainsi les deux chefs de file les plus visibles et les plus puissants à la tête du PRI au Mexique, Colosio et Ruiz Massieu. Enfin, Zedillo fut élu président, devenant le dernier président d'une séquence de 73 ans, au cours desquels tous les présidents du Mexique ont été choisis par le PRI.
Quelques mois après l'assassinat de Colosio, son épouse, Diana Laura Riojas, décède d’un cancer de pancréas.
Notes et références
- Novedades de Quintana Roo
- IniciĂł con muerte de Colosio etapa de divisiĂłn y debacle del PRI
- (es) « Aburto, Único tirador contra Colosio: fiscal especial », sur La Jornada, (consulté le ).
- (es) Gabriela MartĂnez, « MuriĂł OthĂłn Cortez, señalado en el asesinato de Luis Donaldo Colosio », sur eluniversal.com.mx, El Universal, (consultĂ© le )
Liens externes
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- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :