Prise de San CristĂłbal de las Casas
La prise de San Cristóbal de las Casas de 1994 (espagnol : Toma de San Cristóbal de las Casas de 1994) est le nom sous lequel est connue l'occupation de l'hôtel de ville (littéralement el palacio municipal "le palais municipal") de San Cristóbal de las Casas, dans le Chiapas au Mexique, par un groupe d'indigènes armés de l'Armée zapatiste de libération nationale (Ejército Zapatista de Liberación Nacional, EZLN) le .
Date | |
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Lieu | San CristĂłbal de Las Casas (Chiapas, Mexique) |
Casus belli | Entrée en vigueur de l'ALENA |
Issue | des militants de L'EZLN occupent la mairie durant 26 heures avant de se retirer |
Armée mexicaine | Armée zapatiste de libération nationale |
Sous-commandant Marcos Commandante Ramona |
Police judiciaire et quelques gardiens | Entre 800 et 1000 insurgés |
Au moins 1 blessé | Plusieurs morts, et des véhicules de transport détruits. |
Occupation et abandon
À 00h30, durant la nuit du Nouvel An 1994 une foule d'indigènes encapuchonnés et armés ont attaqué, sans déclaration préalable, les bureaux du Centre de coordination du Parquet de Justice de l’État, où ils ont blessé le policier judiciaire Samuel Moreno Feliciano en lui tirant cinq fois dans les jambes. Après avoir pris possession de l'immeuble, les insurgés ont brisé les fenêtres, puis ils ont entassé dans la salle d'attente les meubles, les archives et d'autres objets, avant de les incendier, les réduisant tous en cendres.
Un autre groupe s'est dirigĂ© vers l'HĂ´tel de Ville, dont ils ont soumis les gardiens. Ils ont ensuite cassĂ© les portes de tous les bureaux et ont utilisĂ© tous les meubles pour construire des barricades, qu'ils ont placĂ©es dans les principaux coins du centre-ville. Ils ont aussi pillĂ© le matĂ©riel de plusieurs bureaux au rez-de-chaussĂ©e, ainsi que des documents des archives municipales et du registre de l'Ă©tat-civil, qu'ils ont ensuite dispersĂ©s en face de l'HĂ´tel de Ville[1]. Le groupe armĂ© s'est prĂ©sentĂ© sous le nom d'ArmĂ©e Zapatiste de LibĂ©ration Nationale. Dans les murs de l'HĂ´tel de Ville occupĂ© par les rebelles, on pouvait lire: "Il n'y a pas guĂ©rilla a dit GodĂnez", "GodĂnez Bravo et GastĂłn Menchaca, rendez-vous", "Il n'y a pas de guĂ©rilla, signĂ© GodĂnez Bravo" ("No hay guerrilla dice GodĂnez", "GodĂnez Bravo y GastĂłn Menchaca, rĂndanse", "No hay guerrilla, firmado GodĂnez Bravo")[2]. La circulation Ă l'intĂ©rieur et Ă l'extĂ©rieur de la ville, ainsi que les entrĂ©es et sorties de touristes mexicains et Ă©trangers n'a pas Ă©tĂ© affectĂ©e, Ă©tant donnĂ© que la rapide rĂ©ponse militaire coordonnĂ©e depuis l’État de Oaxaca, a placĂ© des barrages routiers Ă toutes les sorties de la ville.
Le , à 3h du matin, les rebelles de l'EZLN abandonnent la ville en laissant des écriteaux sur les murs de l'Hôtel de Ville, avec comme légendes: "Attention Mexicains: nous sommes allés à Rancho Nuevo, ensuite [nous irons] à Tuxtla, il n'y aura pas de repos. Merci à tous, merci aux coletos[3]. Nous ne voulons pas de l'ALENA, nous voulons la liberté. Vive l'EZLN" ("Atención mexicanos: nos fuimos a Rancho Nuevo, después a Tuxtla, ya no habrá descanso. Gracias a todos, gracias coletos. No queremos TLC, queremos libertad. Viva el EZLN"). Ils ont aussi pillé au passage des boutiques et des pharmacies du centre-ville, en créant un chaos, car à chaque fois qu'une boutique ouvrait, la population de la ville entrait pour se joindre aux zapatistes et piller. L'exemple le plus marquant a été celui de la boutique de l'ISSTE, où des familles ont fait le déplacement en camionnettes pour venir voler des réfrigérateurs et de la nourriture pour chiens.
Quelques heures après, deux pelotons de l'Armée mexicaine sont entrés dans la ville et ont encerclé la place principale, de même que tous ses accès[4].
Avec cette action commence la révolte zapatiste, aussi connue sous le nom de Soulèvement zapatiste ou de Révolte au Chiapas, au cours de laquelle les insurgés déclarent la guerre à l'Armée Mexicaine, action qui sera suivie par des affrontements tout au long de deux semaines suivantes, en obligeant à l'Armée Zapatiste à se réfugier dans la jungle de Lacandona.
Références
- Cuando la guerra entrĂł a San CristĂłbal, 1 de enero de 1994
- Miguel Angel GodĂnez Bravo era el Comandante de la SĂ©ptima RegiĂłn Militar (sureste del paĂs) y GastĂłn Menchaca Arias el Comandante de la 31a. Zona Militar.
- Surnom donné aux descendants des colons espagnols.
- Cuando la guerra entrĂł a San CristĂłbal, 3 de enero de 1994