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Plutarco ElĂ­as Calles

Francisco Plutarco Elías Campuzano, né le à Sonora, au Mexique, et mort le à Mexico, au Mexique, fut président du Mexique entre 1924 et 1928.

Plutarco ElĂ­as Calles
Illustration.
Fonctions
PrĂ©sident des États-Unis mexicains
–
(4 ans)
Prédécesseur Álvaro Obregón
Successeur Emilio Portes Gil
Secrétaire des Finances et du Crédit Public du Mexique
–
(1 an et 23 jours)
Président Abelardo L. Rodríguez
Prédécesseur Alberto J. Pani
Successeur Marte R. GĂłmez
Secrétaire de la Guerre et de la Marine du Mexique
–
(9 mois et 19 jours)
Président Pascual Ortiz Rubio
Prédécesseur Joaquín Amaro
Successeur Abelardo L. RodrĂ­guez
–
(2 mois et 15 jours)
Président Emilio Portes Gil
Prédécesseur Joaquín Amaro
Successeur JoaquĂ­n Amaro
–
(5 mois et 27 jours)
Président Adolfo de la Huerta
Prédécesseur Francisco L. Urquizo
Successeur BenjamĂ­n Hill
Secrétaire de l'Intérieur du Mexique
–
(3 ans)
Président Álvaro Obregón
Prédécesseur José Inocencio Lugo
Successeur Gilberto Valenzuela
Secrétaire de l'Industrie et du Commerce du Mexique
–
(8 jours)
Président Venustiano Carranza
Prédécesseur León Salinas
Successeur LeĂłn Salinas
–
(4 mois et 6 jours)
Prédécesseur León Salinas
Successeur LeĂłn Salinas
Gouverneur de l'État de Sonora
–
(4 ans et 28 jours)
Prédécesseur Benjamín G. Hill
Successeur Adolfo de la Huerta
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Mexico, Mexique
Date de décÚs
Lieu de décÚs Mexico, Mexique
Nationalité Mexicain
Parti politique Parti Laborista (PLM)
PNR (ancĂȘtre du PRI)
Conjoint Natalia ChacĂłn (1879-1927)
Profession Militaire
Religion Athéisme

Plutarco ElĂ­as Calles
Liste des chefs d'État du Mexique

L'arrivée au pouvoir de Calles ouvre au Mexique une période de gouvernement nommée maximato.

Biographie

NĂ© d'une relation hors mariage, Plutarco ElĂ­as Calles est le fils de Plutarco ElĂ­as Lucero et de MarĂ­a de JesĂșs Campuzano, membre d'une famille aisĂ©e du Sonora. Enfant, il vit avec sa mĂšre jusqu'Ă  ce que celle-ci dĂ©cĂšde, il avait alors quatre ans. Il est recueilli par sa tante MarĂ­a Josefa Campuzano et son mari Juan Bautista Calles. Il fait ses Ă©tudes Ă  Hermosillo puis, sans fortune personnelle, il exerce de nombreux mĂ©tiers pour subsister, tels qu'instituteur, trĂ©sorier municipal du port de Guaymas, inspecteur gĂ©nĂ©ral de l'Ă©ducation, ou administrateur d'un hĂŽtel.

En 1911, alors qu'il travaille dans un commerce qui vendait aussi bien des machines que des liqueurs, il est nommĂ© par le gouverneur issu de la RĂ©volution JosĂ© MarĂ­a Maytorena (es) (alors ami et partisan de Francisco Villa) commissaire de la ville d'Agua Prieta, pour maintenir l'ordre rĂ©volutionnaire, administrer la justice et les douanes[1]. En 1911, il dĂ©fend cette ville contre les attaques des magonistes. En 1913, il est nommĂ© gĂ©nĂ©ral par Álvaro ObregĂłn. AprĂšs la rupture de Villa et de Maytorena avec Venustiano Carranza, Calles, qui cherchait Ă  affermir son pouvoir dans l'État de Sonora, devient un partisan de Carranza, et combat alors ses anciens amis. Venustiano Carranza, alors Primer Jefe (chef de gouvernement) autoproclamĂ© des constitutionnalistes, le nomme gouverneur militaire de l'État de Sonora (1915-1919).

Durant cette période, il fait ouvrir des écoles primaires dans tous les villages de plus de 500 habitants, oblige les entreprises miniÚres et industrielles à ouvrir des écoles, instaure un systÚme de bourses pour les étudiants pauvres, crée des bibliothÚques, fonde des écoles pour adultes, propose un nouveau régime fiscal, crée des mutuelles ouvriÚres et légalise le divorce. Il interdit par décret, l'importation, la vente et la fabrication de n'importe quelle quantité de boissons enivrantes, sous peine de cinq ans de prison, et il fait fusiller pour l'exemple un ivrogne à Cananea. Le salaire minimum devient une réalité, d'autres décrets interdisent les jeux de hasard et les paris. Il fait aussi fermer les salles de torture dans les pénitenciers[2].

Il est par ailleurs franc-maçon[3], et à partir de 1926, entre dans une phase de violence anti-catholique. La guerre des Cristeros, du nom des rebelles catholiques qui s'organisent pour échapper aux exactions et exercer leur liberté de culte, fait rage durant cette période.

Gouvernement

En 1920, il s'associe avec Álvaro ObregĂłn pour renverser le prĂ©sident Venustiano Carranza et devient ministre de l'IntĂ©rieur (Secretario de GobernaciĂłn). Avant son Ă©lection Ă  la prĂ©sidence, Calles, lors d'une visite Ă  Cuautla, se proclame l'hĂ©ritier d'Emiliano Zapata : en quatre ans il fera distribuer dans 15 000 villages plus de trois millions d'hectares de terres[4]. Le mandat prĂ©sidentiel Ă©tant limitĂ© Ă  une pĂ©riode de quatre ans, il succĂšde Ă  ObregĂłn en 1924, Ă  l'instigation de ce dernier, qui le prĂ©fĂ©re Ă  son rival Adolfo de la Huerta, jugĂ© moins mallĂ©able.

Durant cette période, il assainit les finances publiques, abaisse les salaires des fonctionnaires, simplifie la bureaucratie. Il fait construire des barrages, des systÚmes d'irrigation, des routes (Mexico-Acapulco, Mexico-Puebla), la voie ferrée du Pacifique sud, fait établir des relations téléphoniques avec la Grande-Bretagne, fonde des banques dites agraires et des académies de médecine vétérinaire.

En 1924, Calles voyage en Allemagne, oĂč il s'intĂ©resse Ă  l'organisation du travail, et y Ă©tudie les statuts internes des syndicats et des coopĂ©ratives agricoles. Il s'intĂ©resse Ă©galement aux remembrements parcellaires effectuĂ©s en Prusse et au systĂšme bancaire Raiffeisen. Il visite aussi la France, oĂč il est reçu avec de grands honneurs par Édouard Herriot.

En , il inaugure la société anonyme de Banco de México, désormais seul organisme habilité à émettre des billets de banque[5].

Calles, influencĂ© par le marxisme, dĂ©cide d'appliquer Ă  la lettre la Constitution mexicaine de 1917 promulguĂ©e par Venustiano Carranza. Son gouvernement reconnait la validitĂ© du divorce civil. Il fit expulser les prĂȘtres Ă©trangers, la plupart d'entre eux espagnols ou amĂ©ricains[6]. BasĂ©es sur la Constitution, les « lois Calles », violemment anti-catholiques, imposent la laĂŻcitĂ© de l'enseignement. Par ailleurs ces lois interdisent les ordres religieux, privant l'Église du droit de propriĂ©tĂ© et refusant aux clercs les droits civils Ă©lĂ©mentaires : entre autres, le droit Ă  un procĂšs Ă©quitable et le droit de vote. Ces lois ont pour consĂ©quence l'expropriation des religieux et des exactions dans tout le pays[7].

Guerre des Cristeros

Execution de Miguel Pro (1927)

Face Ă  l'idĂ©ologie hostile de Calles, des mouvements de contestation se forment dans de nombreuses rĂ©gions, et notamment les États de Jalisco, Zacatecas, Guanajuato, Colima et MichoacĂĄn. Le , la ferveur populaire des catholiques les fĂ©dĂšre au son du cri de guerre : ÂĄViva Cristo Rey!.

La guerre des Cristeros culmina entre 1927 et 1929. Un compromis final est trouvé en 1929 et est ratifié par le Vatican le pour la reprise des services religieux aprÚs trois ans de suspension[8].

En juin 1928, Obregón est déclaré président élu, puis est assassiné par José de León Toral, un militant catholique.

Les effets de la politique de Calles sur l'Église mexicaine furent profonds. Entre 1926 et 1934, au moins 4000 prĂȘtres ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou expulsĂ©s. Le plus connu fut le martyr jĂ©suite Miguel Pro. Si avant la rĂ©bellion le Mexique comptait environ 4500 prĂȘtres, en 1934 seulement 334 prĂȘtres sont autorisĂ©s Ă  officier par le gouvernement, pour une population de quinze millions d'habitants. Le reste a Ă©tĂ© Ă©liminĂ© par Ă©migration, expulsion, exĂ©cution ou assassinat.

En 1935, 17 États mexicains n'ont aucun prĂȘtre.

Maximato

AprĂšs le dĂ©cĂšs d'ObregĂłn, Calles devint le Jefe maximo de la RevoluciĂłn[9], le chef suprĂȘme de la RĂ©volution.

À l'initiative de Calles fut fondĂ© le le PNR (parti national rĂ©volutionnaire), qui devient en 1946 le PRI.

Les dĂ©penses militaires dĂ©croissent nettement sous sa prĂ©sidence[10]. Les conditions de vie s'amĂ©liorent et le taux de mortalitĂ© infantile tombe de 224,4 ‰ Ă  137,7 ‰ entre 1923 et 1931. Un sĂ©rieux effort est fait en faveur de l'Ă©ducation. Le budget de l'Ă©ducation s’élĂšve Ă  14 % des dĂ©penses de l’État et le nombre des Ă©coles rurales est triplĂ©. Le taux d'alphabĂ©tisation des plus de 10 ans passe de 25 % en 1924 Ă  51 % en 1930[10].

Jusqu'en 1934, Calles continua de diriger la politique du Mexique par le truchement de successeurs dĂ©signĂ©s par lui : Emilio Portes Gil (1928-1930), Pascual Ortiz Rubio (1930-1932) qui, fatiguĂ© d'ĂȘtre manipulĂ©, dĂ©missionna, et Abelardo L. RodrĂ­guez (1932-1934). Calles et ses partisans furent exclus du PNR, et perdirent tout pouvoir politique, peu aprĂšs l'Ă©lection de LĂĄzaro CĂĄrdenas del RĂ­o.

Une fois au pouvoir, en 1934, CĂĄrdenas l'envoya en exil aux États-Unis. Calles se fixa Ă  San Diego, il ne revint au Mexique qu'en 1941, sous la prĂ©sidence du gĂ©nĂ©ral Manuel Avila Camacho. Il s'abstint dĂšs lors de toute activitĂ© politique et vĂ©cut en simple citoyen. Il meurt en 1945.

Au cinéma


Notes et références

  1. Enrique Krause, Reformar desde el origen - biografĂ­a del Poder - pages 18 et suivantes. Tezontle - Mexico 1987 - (ISBN 9-6816-2292-8).
  2. Enrique Krause, Reformar desde el origen - page 29.
  3. Denslow, William R. 10,000 Famous Freemasons - p. 171. 2004, Kessinger Publishing - (ISBN 1-4179-7578-4).
  4. Henry B. Parkes, Histoire du Mexique - préface de Jacques Soustelle - page 389. Payot - Paris - (ISBN 2-2281-2790-6).
  5. Luis Pazos, Historia sinĂłptica de MĂ©xico. Editorial Diana, Mexico, 1994 - (ISBN 9-6813-2560-5).
  6. Jean Meyer, La Cristiada. Siglos XXI Editores, Mexico, 1974.
  7. (en) Anthony James Joes, Resisting Rebellion : The History and Politics of Counterinsurgency, University Press of Kentucky, , 351 p. (ISBN 0-8131-9170-X, lire en ligne)
  8. (en) « Cristero Rebellion: part 1 - toward the abyss : Mexico History », sur www.mexconnect.com (consulté le )
  9. Henry B. Parkes, Histoire du Mexique - page 398.
  10. John Womack, Emiliano Zapata et la révolution mexicaine, La Découverte,

Liens externes

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