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Corruption au Mexique

La corruption au Mexique est traditionnellement considĂ©rĂ©e par de nombreux analystes comme l'un des problĂšmes politiques majeurs du pays. De plus, des enquĂȘtes au dĂ©but du XXIe siĂšcle indiquent que le degrĂ© de corruption qui existe a affectĂ© nĂ©gativement la lĂ©gitimitĂ© politique, la transparence de l'administration et l'efficacitĂ© Ă©conomique en termes de responsabilitĂ© du pays envers l'intĂ©rieur et l'extĂ©rieur du pays.

Étendue et perceptions

Étendue

L'organisation Transparency International publie tous les ans un indice de perception de la corruption. En 2019, le Mexique occupe la 130e place sur 170 pays avec un indice de 29/100[1].

Perceptions

Selon l’INEGI, en 2013, 89,7 % de la population mexicaine perçoit la police comme l'institution la plus corrompue, suivie des partis politiques avec 84;4 %[2].

Les rĂ©sultats de la ENCIG[3] menĂ©e en 2013 par le mĂȘme organisme illustrent le fait que la corruption occupe le troisiĂšme rang des problĂšmes qui prĂ©occupent le plus les Mexicains avec 48,5 %, derriĂšre celui de l'insĂ©curitĂ© et la dĂ©linquance avec 70,4 % et le chĂŽmage avec 51 %[4]. Les rĂ©sultats de la mĂȘme enquĂȘte rĂ©alisĂ©e en 2015 attestent que la corruption vient occuper le second rang avec 50,9 % en talonnant l'insĂ©curitĂ© et la dĂ©linquance avec 66,4 % [5].

Selon l'INEGI, 12,1 % des Mexicains en 2013, contre 12,5 % en 2015, ont été victimes de corruption en effectuant une démarche ou un paiement auprÚs d'une administration publique. Le pourcentage de la population mexicaine pensant qu'il y a de la corruption quand il s'agit d'effectuer ce type de démarches durant 2013 est de 47,6 % pour atteindre 59,7 % en 2015 alors que le pourcentage de ceux déclarant en avoir été informés par un de leurs proches passe de 31,9 % à 46,8 % de 2013 à 2015[6].

La perception de la corruption dans les unités économiques des secteurs industriels, commerciaux et de services, et parmi les micro, petites, moyennes et grandes entreprises ne reflÚte pas de différences significatives[2].

Caractérisation des victimes de corruption dans des démarches avec le service public mexicain

Il s'agit de la population active car elle est amenĂ©e Ă  effectuer davantage ce type de dĂ©marches. Parmi les actifs, ce sont ceux dont le niveau d'Ă©tudes est le plus Ă©levĂ© pour avoir tendance Ă  effectuer ces dĂ©marches par eux-mĂȘmes. Par ailleurs, les plus touchĂ©s sont davantage des hommes que des femmes (17,3 % contre 7,7 %) et la catĂ©gorie d'Ăąge observĂ©e se situe entre 26 et 35 ans[7].

Engagements et mesures pour lutter contre la corruption

Le Mexique s’engage Ă  lutter contre la corruption en signant un accord avec l'ONU en 2000. C’est un accord par lequel toutes les nations qui font partie de l'Organisation des Nations unies se sont engagĂ©es Ă  lutter contre la corruption.

En 2002, le congrĂšs a votĂ© une loi visant a lutter contre la corruption, il s'agit la Ley Federal de Transparencia y Acceso a la InformaciĂłn PĂșblica [8] - [9].

En 2014, le président mexicain, Enrique Peña Nieto a dévoilé des réformes visant à mettre fin à l'impunité de policiers corrompus[10].

Scandales

Scandales liés au secteur politique

Certains scandales liés à la corruption politique ont impliqué de hauts fonctionnaires.

En 2016, certains gouverneurs Ă©chappent Ă  la justice, ils sont accusĂ©s de corruption et d'avoir volĂ© l’argent public : ce sont les ex-gouverneurs Javier Duarte de Ochoa, de Veracruz, et les ex-gouverneurs Guillermo PadrĂ©s de Sonora, Roberto Borge de Quintana Roo et CĂ©sar Duarte, de Chihuahua.

Initialement, Javier Duarte est accusĂ© d’avoir volĂ© au moins 600 millions de pesos. Selon la ASF (Auditoria Superior de la Federacion) le gouvernement de Javier Duarte est accusĂ© d’avoir enlevĂ© au TrĂ©sor de la FĂ©dĂ©ration mexicaine un montant de 4,770.2 millions de pesos. Durant son mandat, il a Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  des critiques et accusations constantes Ă  cause de la corruption et de la violence liĂ©es au crime organisĂ©. Il finit par ĂȘtre limogĂ© de son poste de gouverneur[11] - [12].

Coût de la corruption au Mexique

Le gouvernement mexicain a un mĂ©chant « caillou dans sa chaussure », estime en 2015 le journal Sin Embargo : la corruption. Car c’est de la corruption que dĂ©coulent les autres flĂ©aux qui minent la sociĂ©tĂ© et plombent les comptes du pays, assure ce mĂ©dia en ligne, qui reprend Ă  son compte le lien entre la corruption et les indices de paix du rapport Peace and Corruption (Paix et corruption) de l' Institute for Economics and Peace.

La Banque du Mexique évalue que le coût de la corruption pour les finances publiques s'élÚve à 9 % du PIB en 2015, « Soit une part qui équivaut à 80 % des impÎts collectés au niveau national », précise Sin Embargo, en citant la Banque mondiale[13].

Pour calculer ce coĂ»t, l’organisme public mexicain de contrĂŽle fiscal (AuditorĂ­a Superior de la FederaciĂłn) estime le montant des dĂ©tournements et des gaspillages des fonds publics, ainsi que des taxes et impĂŽts impayĂ©s.

L’ONG Transparencia Mexicana a Ă©galement mesurĂ© le poids des rackets de toute nature dans le budget des foyers mexicains qui s'Ă©lĂšve Ă  33 % de leurs revenus.

À l’heure actuelle, 95 % des actes de corruption ne sont pas sanctionnĂ©s, selon une Ă©tude universitaire citĂ©e par le quotidien, Sin Embargo. Les choses pourraient toutefois changer.

Selon l’Indice mondial de la Paix, en 2015, la violence au Mexique coĂ»te Ă  ce pays 22 % de son PIB. L’évaluation se base notamment sur les coĂ»ts tangibles tels que la prĂ©vention et la rĂ©pression de la violence, les investissements que cela nĂ©cessite et les poursuites en justice des actes dĂ©lictueux avec violence. À titre d’exemple, dans les zones de trafic de drogue, toute augmentation du nombre d’homicides pour 100 000 habitants fait diminuer les recettes municipales de 1,2 %, note le quotidien[14].

À elles trois, la pauvretĂ©, la corruption et la violence ont coĂ»tĂ© au pays environ 34 % de son PIB en 2014, conclut l’enquĂȘte.

Pour parvenir Ă  ce constat, les auteurs ont Ă©tudiĂ© des donnĂ©es publiques issues de l’administration judiciaire, des banques, de l’INEGI ainsi que d’ONG, d’institutions internationales comme le FMI et de certains centres de recherche universitaire du pays.

Notes et références

  1. (en) « Mexico », sur Transparency.org (consulté le )
  2. (es) « http://www.inegi.org.mx/saladeprensa/aproposito/2015/corrupcion0.pdf »
  3. ENCIG : Encuesta de Calidad e Impacto Gubernamental signifie : « EnquĂȘte Nationale de QualitĂ© et d'Impact Gouvernemental »
  4. (es) « http://www.inegi.org.mx/est/contenidos/proyectos/encuestas/hogares/especiales/encig/2013/doc/encig2014_06.pdf »
  5. (es) « Encuesta Nacional de Calidad e Impacto Gubernamental 2015 vĂ­a INEGI - Instituto Mexicano para la Competitividad A.C. », IMCO,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (es) « http://www.inegi.org.mx/saladeprensa/boletines/2016/especiales/especiales2016_05_01.pdf »
  7. INEGI, « Vista general », sur www3.inegi.org.mx (consulté le )
  8. signifie Loi fĂ©dĂ©rale de la transparence et accĂšs Ă  l’information publique
  9. (es) « http://www.diputados.gob.mx/LeyesBiblio/pdf/LFTAIP.pdf »
  10. FrĂ©dĂ©ric Saliba (Mexico correspondance), « Au Mexique, le prĂ©sident s’attaque Ă  la corruption des autoritĂ©s locales », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. (en-GB) Alberto Najar, « El escĂĄndalo de los gobernadores modelo de MĂ©xico que ahora son prĂłfugos de la justicia », BBC Mundo,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Demos, Desarrollo de Medios, S. A. de C.V, « La Jornada: Fraude de Duarte por $600 millones », sur La Jornada (consulté le )
  13. (es) Daniela BarragĂĄn, « ÂżCUÁNTO LE CUESTA A MÉXICO LA CORRUPCIÓN, VIOLENCIA Y POBREZA? », sur SinEmbargo MX (consultĂ© le )
  14. « Économie. Comment la corruption et la violence rongent le Mexique de l’intĂ©rieur », Courrier international,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
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