Nahuas
Les Nahuas sont un des principaux groupes indigènes du Mexique. Ils partagent la même langue, le nahuatl, qui appartient à la famille des langues uto-aztèques. Les Nahuas utilisent le nom d'origine nahuatl mexicano lorsqu'ils parlent de leur peuple et leur culture. Ils constituent le groupe autochtone le plus important du pays, ont été profondément évangélisés (catholicisme).
Ils ont construit une puissance économique, administrative et guerrière impressionnante dans toute la vallée de Mexico qui a duré jusqu'à l'arrivée des conquistadors, qui ont imposé aux peuples autochtones un nouveau mode de vie et d'organisation de la société, basé sur l'exploitation minière, l'agriculture et le commerce, caractéristique de la vice-royauté.
Époque précolombienne
La présence probable des Nahuas en Mésoamérique est relativement récente et se situe vers 500 après JC. C. Avant de s'établir principalement autour de la vallée de Mexico vers le VIe siècle, ils étaient probablement originaires des régions alors en voie de désertification du nord du Mexique et du Sud-Ouest des États-Unis, (terre légendaire dénommée "Āztlán", c'est-à-dire Terre des hérons, à l'origine du terme āztēca) comme les autres groupes de langue uto-aztèque[1] (les Mexica de Tenochtitlán, les Acohlua de Texcoco, les Tepanec de Tlacopan entre autres).
Après une période migratoire, ils ont peu à peu pris le pouvoir sur les autres ethnies du centre du Mexique, en particulier dans la vallée de Mexico où ils ont développé, après la chute de Teotihuacan, de grands centres urbains et les civilisations les plus influentes de toute la Mésoamérique : celle des Toltèques, d'abord, entre les Xe et XIIe siècles, puis celle des Aztèques, entre les XIVe et XVIe siècles (jusqu'à la découverte puis la conquête de l'Amérique par les Européens) et des Pipils.
Époque contemporaine
Les Nahua modernes sont un peuple agricole ; leurs cultures de base sont le maïs, les haricots, les piments, les tomates et les courges. Le maguey, la canne à sucre, le riz et le café sont également courants. Les principaux outils agricoles sont la charrue en bois, la houe et le [2]bâton à creuser.
En 2015, selon le recensement mené par le gouvernement mexicain, leur nombre s'élevait à 2 886 767 personnes au Mexique soit le groupe amérindien le plus important du pays[3], représentant environ 24% de la population autochtone du Mexique, et un peu plus de 2% de la population totale (cependant métissée à 70 %[4]).
Annexes
Notes et références
- Encyclopædia Universalis, « NAHUA », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
- (en) « Nahua | people », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- Commission nationale pour le développement des peuples indigènes, Estadísticas e indicadores vinculados a los derechos de los pueblos y comunidades indígenas.
- (es) Francisco Lizcano Fernández, « Composición Étnica de las Tres Áreas Culturales del Continente Americano al Comienzo del Siglo XXI », Convergencia, Mexico, Universidad Autónoma del Estado de México, Centro de Investigación en Ciencias Sociales y Humanidades, vol. 38, , p. 185–232 ; table on p. 218 (ISSN 1405-1435)
Bibliographie
- Pierre Beaucage (et al.), Corps, cosmos et environnement chez les Nahuas de la Sierra Norte de Puebla : une aventure en anthropologie, Lux éd., Montréal ; Harmonia mundi, Arles, 2009, 414 p. (ISBN 978-2-89596-085-0)
- Marie-Noëlle Chamoux, Indiens de la Sierra : la communauté paysanne au Mexique, L'Harmattan, Paris, 1981, 397 p. (ISBN 2-85802-180-5) (texte remanié d'une thèse)
- (en) James Lockhart, The Nahuas, after the conquest : a social and cultural history of the Indians of central Mexico, sixteenth through eighteenth centuries, Stanford University Press, Stanford, 1992, 650 p. (ISBN 0-8047-1927-6)
- (es) Miguel León Portilla, Los Franciscanos vistos por el hombre náhuatl : testimonios indígenas del siglo XVI, UNAM, México, 1985, 87 p. (ISBN 968-837-576-4)
- (en) Kelly S. McDonough, The learned ones : Nahua intellectuals in postconquest Mexico, University of Arizona Press, Tucson, Ariz., 2014, 260 p. (ISBN 978-0-8165-1136-5)
- Sibylle de Pury Toumi, Sur les traces des Indiens nahuatl, mot à mot : le contact entre langues et cultures, essai d'ethnolinguistique, la Pensée sauvage Éd., Grenoble, 1992, 269 p. (ISBN 2-85919-080-5)
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :