Guerre d'indépendance espagnole
La guerre d'indépendance espagnole opposa l'Espagne des Bourbons, le Portugal et le Royaume-Uni à la France du Premier Empire entre 1808 et 1814, dans le contexte des guerres napoléoniennes.
Date | 1808 â 1814 |
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Lieu | Espagne, Portugal, Sud-Ouest de la France. |
Issue |
Victoire des Alliés (Espagne bourbonienne, Angleterre et Portugal). Traité de Valençay : le trÎne d'Espagne est rendu à Ferdinand VII. |
110 000 hommes (1808)
190 000 hommes (1809) 250 000 hommes (1810) 350 000 hommes (1811) 300 000 hommes (1812) 200 000 hommes (1813) 100 000 hommes (1814) | 212 000 hommes (sans inclure les milices) |
180,000 Ă 240,000 hommes (restant 83 000 hommes sous Soult et Suchet) | 215,000 Ă 350,000 morts 25,000 miliciens 21,412 morts au combat
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Guerre d'Espagne
Batailles
- Durango (10-1808)
- Balmaseda (11-1808)
- Burgos (11-1808)
- Roses (11-1808)
- Espinosa (11-1808)
- Tudela (11-1808)
- Bubierca (11-1808) (es)
- Somosierra (11-1808)
- Cardedeu (12-1808)
- Saragosse (12-1808)
- SahagĂșn (12-1808)
- Benavente (12-1808)
- Molins de Rei (12-1808)
- Mansilla (12-1808)
- CastellĂł d'EmpĂșries (01-1809)
- Cacabelos (01-1809)
- Lugo (01-1809)
- Zamora (01-1809)
- Astorga (01-1809)
- La Corogne (01-1809)
- GĂ©rone (05-1809)
- Valls (1re)
- GĂ©rone
- Alcañiz
- MarĂa-Belchite
- Mollet
- Vich
- Villafranca (2e)
- LĂ©rida
- Mequinenza
- La Bisbal
- Tortose
- Valls (2e)
- Tarragone (1er)
- Montserrat
- Sagonte
- Valence
- Castalla (1er)
- Castalla (2e)
- Tarragone (2e)
- Ordal
- Astorga (03-1810)
- Ciudad Rodrigo (04-1810)
- Barquilla (07-1810)
- La CĂŽa (07-1810)
- Almeida (07-1810)
- Villagarcia (08-1810)
- Trant
- Fuente de Cantos (09-1810)
- Buçaco (09-1810)
- Torres Vedras
- Pombal (03-1811)
- Redinha (03-1811)
- Condeixa
- Casal Novo (03-1811)
- Foz de Arouce (03-1811)
- Sabugal (04-1811)
- Fuentes de Oñoro (05-1811)
- Almeida (04-1811)
- Olivença (01-1811)
- Gebora (02-1811)
- Campo Maior (03-1811)
- 1re Badajoz (04-1811)
- Fuentes de Oñoro (05-1811)
- Albuera (05-1811)
- Usagre (05-1811)
- Cogorderos (06-1811)
- Carpio (09-1811)
- El BodĂłn (09-1811)
- Aldeia da Ponte (09-1811)
- Arroyomolinos (10-1811)
- Tarifa (12-1811)
- Navas de Membrillo
- Almagro (01-1812)
- 2e Ciudad Rodrigo (01-1812)
- 2e Badajoz (03-1812)
- Villagarcia (04-1812)
- Almaraz (05-1812)
- Maguilla (06-1812)
- Arapiles (07-1812)
- GarcĂa HernĂĄndez (07-1812)
- Majadahonda (08-1812)
- Retiro (08-1812)
- Madrid (08-1812)
- Burgos (09-1812)
- Villodrigo (10-1812)
- Tordesillas (10-1812)
- Alba de Tormes (11-1812) (es)
- San Muñoz (11-1812)
Ce conflit porte diffĂ©rents noms selon les pays : « guerre dâEspagne » (Ă ne pas confondre avec dâautres conflits dĂ©signĂ©s sous le mĂȘme terme) ou encore « campagne dâEspagne » pour les Français, « guerre dâindĂ©pendance » pour les Espagnols, « guerre pĂ©ninsulaire » pour les Portugais et les anglophones et, pour finir, « guerre des Français » pour les Catalans.
La guerre commença en 1808 lorsque Madrid se souleva contre lâarmĂ©e française occupant la capitale espagnole. Lâinsurrection se gĂ©nĂ©ralisa Ă tout le pays aprĂšs que NapolĂ©on eut obtenu lâabdication du roi dâEspagne au profit du frĂšre de lâempereur, Joseph. LâarmĂ©e française se heurta Ă une guĂ©rilla puis Ă lâarmĂ©e britannique venue aider le Portugal, Ă©galement occupĂ© par les troupes de NapolĂ©on. En 1813, les soldats de lâempereur durent refluer en deçà des PyrĂ©nĂ©es ; lâinvasion de la France par les Espagnols, Britanniques et Portugais commandĂ©s par Wellington, devenait imminente.
Origines
Le traitĂ© de San Ildefonso signĂ© par le prince Manuel Godoy en 1796, avait fait de lâEspagne une fidĂšle alliĂ©e de la France napolĂ©onienne, et câest avec la marine française que la flotte espagnole subit la terrible dĂ©faite de Trafalgar en 1805. La perte de toutes communications avec ses colonies dâoutre-mer lui fit rechercher des compensations territoriales sur le royaume voisin du Portugal, avec le soutien de NapolĂ©on. En effet, la monarchie portugaise Ă©tait un fidĂšle alliĂ© du Royaume-Uni et refusait de fermer ses ports aux navires anglais. Ce fut la guerre dite des oranges qui se conclut le par le traitĂ© de Badajoz (1801).
En 1807, le Portugal refusant d'appliquer le Blocus continental, NapolĂ©on dĂ©cida d'envoyer ses troupes dans la pĂ©ninsule, officiellement pour envahir le Portugal qui reprĂ©sentait une faille notable dans son dispositif. Avec le traitĂ© de Fontainebleau signĂ© avec Charles IV, il obtint l'autorisation pour ses troupes, commandĂ©es par le gĂ©nĂ©ral français Jean-Andoche Junot, de traverser l'Espagne pour chĂątier les Portugais. Ainsi dĂ©bute la premiĂšre tentative d'invasion du Portugal (). NapolĂ©on aurait aussi entrepris la conquĂȘte du Portugal pour mettre la main sur la flotte portugaise[1] - [2].
NapolĂ©on commença alors Ă se mĂȘler des affaires espagnoles. Sous prĂ©texte dâenvoyer des renforts Ă Junot, il fit entrer en Espagne une armĂ©e commandĂ©e par Murat comme l'y autorisait le traitĂ© de Fontainebleau. Ă ce moment, un coup dâĂtat dirigĂ© en sous-main par lâinfant Ferdinand, renversa le roi Charles IV. Ferdinand, devenu Ferdinand VII, prit le pouvoir. Le roi dĂ©chu en appela Ă lâarbitrage de NapolĂ©on. Celui-ci convoqua le pĂšre et le fils Ă la confĂ©rence de Bayonne (avril â mai 1808). Voyant lâĂ©tat de dĂ©crĂ©pitude de la monarchie espagnole, lâempereur tenta de profiter de la situation pour mettre la main sur lâEspagne. Ses conseillers le poussaient : le ministre Champagny Ă©crivait par exemple : « il est nĂ©cessaire quâune main ferme vienne rĂ©tablir lâordre dans son administration [celle de lâEspagne] et prĂ©vienne la ruine vers laquelle elle [lâEspagne] marche Ă grands pas »[3]. HabituĂ© Ă sa popularitĂ© et Ă la docilitĂ© de lâItalie et des Polonais, NapolĂ©on pensait que les afrancesados (les partisans des Français) constituaient la majoritĂ© des Espagnols, ce en quoi il se trompait[4].
Ă Madrid, des rumeurs affirmaient que la famille royale espagnole Ă©tait retenue en otage par NapolĂ©on Ă Bayonne. Le , apprĂ©hendant lâenlĂšvement de lâinfant de la famille royale par la France, la population madrilĂšne se souleva contre les troupes françaises, au moment mĂȘme oĂč Ferdinand et Charles se disputaient le trĂŽne d'Espagne devant l'Empereur. La rĂ©bellion fut Ă©crasĂ©e dans le sang par Murat. Le cĂ©lĂšbre tableau de Goya, Tres de mayo, rappelle les fusillades nĂ©es de cette rĂ©pression. NapolĂ©on crut pouvoir poursuivre son objectif : il força les deux souverains Ă abdiquer puis offrit la couronne vacante Ă son frĂšre Joseph. CâĂ©tait une grave erreur dâapprĂ©ciation. LâEmpire sâengageait dans une guerre contre toute la pĂ©ninsule, qui allait miner ses forces pendant prĂšs de six ans.
Descriptif des opérations
Cruelle guérilla
Le guet-apens de Bayonne dĂ©clencha lâembrasement de lâEspagne. MalgrĂ© sa rapide rĂ©pression, le soulĂšvement de Madrid inspira dâautres villes du pays : CarthagĂšne, LeĂłn, Santiago, SĂ©ville, LĂ©rida et Saragosse. LâarmĂ©e française Ă©tait partout attaquĂ©e. Le , le gĂ©nĂ©ral Pierre Dupont de l'Ătang et ses 20 000 hommes furent vaincus prĂšs de la petite ville andalouse de BailĂ©n. Ce fut la premiĂšre dĂ©faite retentissante de lâarmĂ©e impĂ©riale en Europe continentale. En soi la dĂ©faite ne rendait pas la situation militaire des Français catastrophique mais elle eut un Ă©norme impact psychologique pour leurs ennemis : les soldats de NapolĂ©on pouvaient ĂȘtre battus.
Deux jours plus tard, malgrĂ© cet Ă©chec, Joseph Bonaparte, le nouveau roi dâEspagne, parvint Ă entrer Ă Madrid. Mais il ne put y rester longtemps. De son cĂŽtĂ©, le gĂ©nĂ©ral Junot dut Ă©vacuer le Portugal face Ă lâoffensive des Britanniques du futur duc de Wellington. La dĂ©gradation de la situation inquiĂ©tait NapolĂ©on. Lâempereur se rendit en personne en Espagne, Ă la tĂȘte de 80 000 soldats quâil avait tirĂ©s dâAllemagne. Il ne resta que quelques mois ( â ) en Espagne mais son intervention assura la reprise en main des villes par les Français. Madrid, menacĂ© dâun assaut, ouvrit ses portes au conquĂ©rant. Le , dans une proclamation quâil adressa aux habitants, il menaça de traiter lâEspagne en pays conquis, si elle persistait Ă ne pas reconnaĂźtre Joseph NapolĂ©on pour roi[5]. Ă regret, les MadrilĂšnes virent une nouvelle fois le frĂšre de lâempereur sâinstaller au palais royal.
MalgrĂ© la brillante campagne napolĂ©onienne et les rĂ©formes mises en place (abolition des droits fĂ©odaux et de lâInquisition), le pays Ă©tait loin dâĂȘtre soumis. Le contrĂŽle des campagnes restait difficile. Les prĂȘtres espagnols appelaient leurs fidĂšles Ă la croisade contre les Français. Les difficultĂ©s de lâoccupant rĂ©sidaient surtout dans la particularitĂ© du combat : les Espagnols pratiquaient la guĂ©rilla[6]. Si les Français remportaient rĂ©guliĂšrement des victoires contre lâarmĂ©e rĂ©guliĂšre espagnole et prenaient dâassaut les villes, ils peinaient contre les petits groupes de rĂ©sistants embusquĂ©s qui les harcelaient. C'est aussi Ă cette Ă©poque que dĂ©buta la seconde tentative d'invasion française au Portugal commandĂ©e par le marĂ©chal Soult. Elle se traduit par un nouvel Ă©chec français (fĂ©vrier Ă ).
Guerre civile
La guĂ©rilla rĂ©ussit Ă provoquer l'enlisement du conflit. Les Français, qui avaient affaire Ă une hydre Ă mille tĂȘtes, ne manquaient pourtant pas de partisans, qu'on appelait afrancesados. Pour beaucoup imprĂ©gnĂ©s des idĂ©es des LumiĂšres, ces derniers espĂ©raient que lâoccupation française mettrait Ă bas la fĂ©odalitĂ© et lâabsolutisme espagnols. Cette guerre dâEspagne se doublait donc dâune guerre civile. Des atrocitĂ©s â saccages, viols, profanations, agressions sadiques â furent commises par tous les camps[7] - [8].
Contre-attaque
Malgré les problÚmes rencontrés en Espagne, Napoléon décide d'engager des moyens considérables pour venir à bout du Portugal (). Il confie au maréchal Masséna la conduite de la troisiÚme invasion napoléonienne au Portugal, la coalition anglo-portugaise étant commandée par Wellington. L'invasion française se heurte à une politique de la terre brûlée terriblement efficace et vient buter contre les lignes de Torres Vedras construites dans le plus grand secret. AprÚs avoir chassé les Français du royaume portugais, Wellington poursuit son offensive en Espagne avec la bataille de Fuentes de Oñoro () et le siÚge de Ciudad Rodrigo (1812) qui permettent à Wellington d'avancer vers Madrid.
LâĂ©chec de MassĂ©na devant Torres Vedras et les succĂšs de Wellington ont aussi Ă©tĂ© expliquĂ©s par le manque de moyens accordĂ©s par NapolĂ©on et la dĂ©centralisation du commandement des diffĂ©rentes armĂ©es françaises dans la pĂ©ninsule dirigĂ©es de fait depuis Paris[9]. Selon certains, NapolĂ©on se serait dĂ©sintĂ©ressĂ© de ce thĂ©Ăątre d'opĂ©rations[10]. Selon dâautres, lâEmpereur y aurait consciemment cherchĂ© Ă immobiliser des forces britanniques, de peur quâelles n'interviennent dans des dĂ©barquements britanniques visant Ă dĂ©truire les bases navales françaises en plein essor[11].
Constitution espagnole de 1812
Le , à Cadix, les Cortes adoptent la premiÚre Constitution espagnole. La Constitution a été appelée La Pepa, nommé pour avoir été promulguée le jour de la Saint-Joseph (Pepe étant un surnom de Joseph en espagnol). Cette constitution n'a pas toujours été appliquée. Elle fut abrogée et rétablie deux fois. Elle a cependant eu un rayonnement assez exceptionnel. Elle est en partie inspirée de la Constitution française de 1791 puisqu'elle opte pour un monocaméralisme et est aussi inspirée de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Elle consacre d'importants droits de l'homme et notamment un suffrage universel masculin.
Cette Constitution a Ă©tĂ© appliquĂ©e Ă Naples et Ă Turin et a influencĂ© la Russie, dans la mesure oĂč cette constitution s'appliquait aussi aux colonies espagnoles d'AmĂ©rique (Indes occidentales)et d'Asie. La Constitution de Cadix a eu une influence non nĂ©gligeable puisque certaines de ses dispositions se retrouvent dans la Constitution espagnole actuelle.
Conflit international
La campagne de Russie obligea lâempereur Ă dĂ©garnir de troupes lâEspagne. Wellington en profita et pĂ©nĂ©tra Ă Madrid le [12], les troupes britanniques, espagnoles et portugaises ayant battu les troupes françaises lors de la bataille de Salamanque, le . Le , Joseph put retourner dans la capitale espagnole. Mais ce nâĂ©tait que le dernier sursaut.
Le 10 dĂ©cembre 1809, NapolĂ©on Ier prend le contrĂŽle direct de la Catalogne pour Ă©tablir l'ordre, en crĂ©ant le gouvernement de Catalogne sous la direction du marĂ©chal Augereau et en faisant du catalan une langue officielle. AnnexĂ©e Ă l'Empire français par NapolĂ©on du 26 janvier 1812 au 10 mars 1814 et divisĂ©e en quatre dĂ©partements (Bouches-de-l'Ăbre (prefecture: Lleida), Montserrat (Barcelone), SĂšgre (PuigcerdĂ ), et Ter(GĂ©rone)).
La domination française de la Catalogne a duré jusqu'en 1814, lorsque le général Britannique Wellington a signé l'armistice par lequel les Français évacuaient Barcelone et les autres places fortes qu'ils avaient réussi à garder jusqu'aux derniers instants.
En quelques semaines, de mai Ă , Joseph et lâarmĂ©e française reculĂšrent jusquâaux PyrĂ©nĂ©es. NapolĂ©on comprit sa dĂ©faite et accepta, par le traitĂ© de Valençay, le retour de lâancien roi dâEspagne, Ferdinand VII, dans son royaume. Au dĂ©but de 1814, la Catalogne Ă©tait reconquise par les Espagnols. La guerre dâEspagne sâachevait, mais Ă lâinverse dĂ©butait pour les Hispano-Britanniques la campagne de France qui allait amener la chute de NapolĂ©on.
Conséquences des opérations
Dans le domaine socio-Ă©conomique, le coĂ»t de la guerre en Espagne fut une perte nette de population, entre 215 000 et 375 000 personnes, directement causĂ©e par les violences et la famine de 1812, qui s'ajoutent Ă la crise des maladies et des Ă©pidĂ©mies de la famine de 1808, rĂ©sultant en un solde de population qui dĂ©clina de 885 000 Ă 560 000 personnes, ce qui a particuliĂšrement touchĂ© la Catalogne, l'EstrĂ©madure et l'Andalousie. Une perturbation sociale et la destruction des infrastructures de l'industrie et de l'agriculture mirent en faillite l'Ătat. Ce fut aussi la dĂ©vastation humaine et matĂ©rielle du pays, privĂ© de sa puissance navale et exclu des principales questions qui furent discutĂ©es lors du congrĂšs de Vienne, oĂč le paysage gĂ©opolitique ultĂ©rieur de l'Europe fut bouleversĂ©.
Outre-Atlantique, les colonies américaines en profitÚrent pour se soustraire à l'Empire espagnol, aprÚs plusieurs guerres d'indépendance, depuis celle du Venezuela qui commença dÚs 1810 jusqu'à la fin de la guerre hispano-américaine en 1898. Sur le front politique intérieur, le conflit forgea l'identité nationale espagnole et ouvrit les portes au constitutionnalisme, initié dans les premiÚres constitutions du pays, le statut bonapartiste de Bayonne et la Constitution de Cadix. Cependant, il ouvrit également une Úre de guerres civiles entre les partisans de l'absolutisme et du libéralisme, appelées guerres carlistes, qui allaient s'étendre au long du XIXe siÚcle et qui marquÚrent l'évolution du pays.
1808
- 6 â : bataille de El Bruc
- â : siĂšge de Saragosse (1808)
- : bataille de Medina de Rioseco
- 19 au : bataille de Bailén (capitulation française : le général Dupont est fait prisonnier avec environ 20 000 hommes, qui finissent sur les pontons de Cadix)
- : bataille de Roliça
- : bataille de Vimeiro
- : bataille de Durango, victoire incomplĂšte
- : bataille de Balmaseda
- : bataille de Burgos
- 10 â : bataille d'Espinosa
- : bataille de Tudela
- : bataille de Somosierra
- â : siĂšge de Saragosse (1809)
- : combat de SahagĂșn
- : combat de Benavente
1809
- : bataille de CastellĂł d'EmpĂșries
- : bataille dâUclĂšs
- : bataille de La Corogne
- : bataille de Valls
- : bataille de Villafranca
- : bataille de Braga
- : bataille de Ciudad Real
- : bataille de MedellĂn
- : bataille de Porto
- â : siĂšge de GĂ©rone
- : bataille de Talavera
- : bataille d'Almonacid
- : bataille d'Ocaña
- : bataille d'Alba de Tormes
1810
- â : siĂšge de Ciudad Rodrigo (1810)
- â : siĂšge d'Almeida
- : bataille de Buçaco
- Octobre : arrĂȘt des Français devant Torres Vedras
1811
- : bataille de Gebora
- : bataille de Barrosa
- : bataille de Redinha
- : bataille de Sabugal
- â : SiĂšge de FiguiĂšres
- : bataille de Fuentes de Oñoro
- : bataille d'Albuera
- : bataille de Benavides
- : bataille de Sagonte
- â : siĂšge de Tarifa
1812
- 8 â : siĂšge de Ciudad Rodrigo (1812)
- â : siĂšge de Badajoz
- : bataille des Arapiles (ou bataille de Salamanque)
- â : siĂšge de Burgos
- : Combat de San Muñoz
1813
- : combat de Valencia (général Boyer) contre les Espagnols
- : combat de Barnes (général Coureux) contre les Espagnols
- : bataille de Vitoria (Joseph Ier et le maréchal Jourdan) contre les Hispano-Luso-Britanniques
- â : bataille de Sorauren
- : bataille de San Marcial
- : combat du col d'Ordal (maréchal Suchet) contre les Hispano-Britanniques
- : combat de Villefranca (maréchal Suchet) contre les Hispano-Britanniques
- : combat de Saint-Privé-d'Embas (général Petit) contre les Espagnols
- : bataille de la Nivelle
- : combat de Bassussarry (maréchal Jean-de-Dieu Soult) contre les Hispano-Britanniques
- 9 â : bataille de la Nive
1814
- : bataille de Molins de Rei
- : combat d'Orthez (maréchal Soult) contre les Luso-Britanniques
- : bataille d'Aire-sur-l'Adour
- : combat dâUrella (marĂ©chal Soult) contre les Hispano-Britanniques
- : bataille de Vic-de-Bigorre
- : bataille de Tarbes
- : bataille de Toulouse (maréchal Soult) contre les Hispano-Britanniques
Conséquences
La France perdit prÚs de 217 000 hommes et l'Espagne environ 390 000 dans les rangs militaires et 650 000 pour les civils. Les réquisitions de nourriture, la dévastation des champs et les vols firent chuter la production agricole et le commerce alimentaire, occasionnant une hausse de la malnutrition et de la mortalité dans la population espagnole.
NapolĂ©on lâavoua Ă Sainte-HĂ©lĂšne : « cette malheureuse guerre dâEspagne a Ă©tĂ© une vĂ©ritable plaie, la cause premiĂšre des malheurs de la France ». On estime que le conflit retint 300 000 soldats français. LâEspagne fut un piĂšge et un boulet pour la politique expansionniste de lâempereur. Les Espagnols gardent un fier souvenir de cette guerre. Unis malgrĂ© leur divergences, ils ont rĂ©ussi Ă repousser l'armĂ©e française. Grande animatrice de la rĂ©sistance, lâĂglise catholique retrouva une nouvelle vigueur. Toutefois, Ă la sortie de la guerre, le pays Ă©tait dĂ©vastĂ©. Il rata dâailleurs le virage de la modernisation agricole et industrielle au xixe siĂšcle.
Les colonies dâAmĂ©rique profitĂšrent de la guerre pour sâĂ©manciper de la mĂ©tropole et proclamer leur indĂ©pendance. Enfin, alors que le retour de Ferdinand VII en 1813 nourrissait beaucoup dâespoirs chez ses sujets, son rĂšgne ne permit pas de rĂ©soudre la crise politique. Le front commun nĂ© de la lutte contre NapolĂ©on se brisa. LâEspagne retrouva ses divisions entre libĂ©raux et ultra-conservateurs. Les Espagnols, qui luttaient dans lâespoir de rĂ©tablir leur roi sur le trĂŽne, finirent par se rĂ©volter contre ce mĂȘme roi en 1820..
Notes et références
- (en) Kenneth Johnson, « The Peninsular War: Napoleonâs Maritime War », Napoleonic Society,â (lire en ligne).
- Nicola Todorov, La Grande ArmĂ©e Ă la conquĂȘte de l'Angleterre. Le plan secret de NapolĂ©on, Paris, Ă©ditions VendĂ©miaire, , 295 p. (ISBN 978-2-36358-247-8), p. 29-32.
- « Il faut quâun prince ami de la France rĂšgne en Espagne ; câest lâouvrage de Louis XIV quâil faut recommencer. Ce que la politique conseille, la justice lâautorise ! »
- MulliĂ© affirme que « cette nation fiĂšre, qui Ă©tait comme assoupie depuis assez longtemps, indignĂ©e de ce que des Ă©trangers se permettaient de rĂ©gler ses destinĂ©es, de changer la dynastie de ses rois sans la consulter, oubliant lâextrĂȘme faiblesse de ses moyens, jura lâextermination de tous les Français ; toutes les classes, tous les sexes, les prĂȘtres, les moines, les religieuses, les mendiants feront tout ce qui dĂ©pendra dâeux pour repousser les armĂ©es du conquĂ©rant usurpateur de leurs droits. Les Espagnols se battent rarement en bataille rangĂ©e, mais ils parviendront Ă lasser, Ă dĂ©truire leurs ennemis par une guerre dâembuscade, de partisans, dâassassins. Pour atteindre ce but, le poignard, le poison, tous les genres de destruction, de vengeance, leur sembleront lĂ©gitimes ; le sol de la pĂ©ninsule deviendra pour les Français un vĂ©ritable cimetiĂšre, oĂč ils trouveront la mort sans profit et sans gloire. »
- « Je mettrai alors la couronne dâEspagne sur ma tĂȘte, et je saurai la faire respecter des mĂ©chants : car Dieu mâa donnĂ© la force et le caractĂšre pour surmonter tous les obstacles. »
- Lâhistorien Jean-RenĂ© Aymes considĂšre dâailleurs cette guerre dâEspagne comme la premiĂšre guerre de guĂ©rilla de lâhistoire. Une thĂšse tout Ă fait contestable dans la mesure oĂč la guĂ©rilla est la consĂ©quence logique d'une guerre asymĂ©trique. La premiĂšre guerilla recensĂ©e est celle menĂ©e par de Dictateur romain Fabius contre Hannibal, en Italie apĂšs la bataille de Cannes en 211 av.JC, pour Ă©viter de l'affronter en direct. Sans porter officiellement le nom de « guĂ©rilla », le harcĂšlement des troupes britanniques par celles de Du Guesclin durant la guerre de Cent Ans en ont, par exemple, toutes les caractĂ©ristiques.
- Laurence Montroussier, « Français et Britanniques dans la PĂ©ninsule, 1808-1814 : Ă©tude de mĂ©moires français et britanniques », Annales historiques de la RĂ©volution française,â , p. 131-145 (lire en ligne).
- Jean-Marc Lafon, Les Européens dans les guerres napoléoniennes : [actes du colloque international, Carcassonne, 4-5 juin 2010], Toulouse, Privat, , 286 p. (ISBN 978-2-7089-0537-5), Des violeurs et meurtriers ordinaires ? Les officiers et soldats napoléoniens en Espagne : analyse du sac de Castro Urdiales (Cantabrie, 11 mai 1813), p. 149-168.
- (en) Michael Glover, The Peninsular War, Londres, Newton Abbott, , p.148.
- Philippe Masson, De la mer et de sa stratégie, Paris, Tallandier, (ISBN 978-2-235-01676-6), p. 137.
- Nicola Todorov, La Grande ArmĂ©e Ă la conquĂȘte de l'Angleterre. Le plan secret de NapolĂ©on, Paris, VendĂ©miaire, , 295 p. (ISBN 978-2-36358-247-8), p. 173-178.
- Jean-Claude Castex, Combats franco-anglais des Guerres du Premier Empire, Vancouver, Phare Ouest, , 606 p. (ISBN 978-2-921668-21-7, lire en ligne), p. 305.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-RenĂ© Aymes, LâEspagne contre NapolĂ©on. La guerre dâindĂ©pendance espagnole 1808-1814, Paris, Nouveau Monde Ă©ditions, fondation NapolĂ©on, 2003.
- Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, .
- W.F.P. Napier, Histoire de la Guerre de la Péninsule 1807-1814, Volume 1, relié, carte en couleur hors texte, Champ libre, Paris, 1983. Traduit de l'anglais par le général Mathieu Dumas.
Autres lectures :
- (nl) J.A. De Moor et H.Ph. Vogel, Duizend miljoen Maal vervloekt land. De Hollandse brigade in Spanje 1808-1813, Amsterdam, Meulenhoff, (ISBN 90-290-2973-0).
- (eu) Joxe Azurmendi, « Iraultza bat iraganaren alde » dans Espainiaren arimaz, Elkar, 2006 (ISBN 84-9783-402-X).
- Jean-Philippe Imbach, « Le Duc de Fer : L'armée anglaise en Espagne », revue Vae Victis no 29, nov.-déc. 1999.
- Pierre Juhel, « Baylen, 1808 : lâarmĂ©e impĂ©riale prise dans le bourbier espagnol », Les Grandes Batailles de lâhistoire no 28, Socomer Ăditions, 1994.
- Nicolas Marcel, Campagnes en Espagne et au Portugal, 1808-1814, Paris, Grenadier, , 215 p. (ISBN 978-2-914-57601-7).
- Jean Mistler et autres, « D'Austerlitz Ă Madrid », NapolĂ©on Tome 7, Ăditions Rencontre Lausanne, 1969.
- André Palluel-Guillard et autres, « La capitulation de Madrid », La revue Napoléon no 36, .
- Alain Pigeard et autres, « 1808-1809 Napoléon en Espagne : Tudela - Somosierra - La Corogne », revue Gloire et Empire no 19, juillet-.
- Alain Pigeard, « La guerre d'Espagne et du Portugal 1807-1814 » (1re partie : 1807-1809), Tradition Magazine HS no 16, 2001.
- Jean-Louis Reynaud, Contre-guérilla en Espagne : 1808-1814 : Suchet pacifie l'Aragon, Paris, Economica, coll. « Campagnes & strategies », , 211 p. (ISBN 978-2-717-82286-1).
- J. Tranie & J.-C. Carmigniani, NapolĂ©on et la campagne d'Espagne (1807-1814), Ăd. Copernic, 1978.
- (es) Arturo PĂ©rez-Reverte, El hĂșsar, Ăd. Alfaguara, 1986.
- Sébastien Blaze, Mémoires d'un apothicaire sur la Guerre d'Espagne, pendant les années 1808 à 1814.
- Ramón Chao, Mémoires apocryphes d'un officier napoléonien en Espagne, Paris, Plon, , 271 p. (ISBN 978-2-259-20764-5).
Filmographie
- Les FantĂŽmes de Goya (Goya's Ghosts), de MiloĆĄ Forman, Studio Canal, 2005, ASIN B00118S6A6.
- La Guérilla ou les Désastres de la guerre (Los desastres de la guerra), de Carlos Ramón, TVE (Espagne), 1983. Fiche IMDb.
- Orgueil et Passion (The Pride and the Passion) (sous-titré en français), de Stanley Kramer, MGM, 1957, ASIN B000062XF1.
- Sharpe's Eagle, par [Malcolm Craddock, Central Independant TV, 1993, (ISBN 0-7733-1580-2).
- Sharpe's Company, par Malcolm Craddock, Central Independant TV, 1994, (ISBN 0-7733-1598-5).
- Sharpe's Gold, par Malcolm Craddock, Central Independant TV, 1995, (ISBN 0-7733-1605-1).
- Sharpe's Battle, par Malcolm Craddock, Central Independant TV, 1995, (ISBN 0-7733-1606-X).
- Sharpe's Sword, par Malcolm Craddock, Central Independant TV, 1995, (ISBN 0-7733-1607-8).
- Sharpe's Regiment, par Malcolm Craddock, Central Independant TV, 1996, (ISBN 0-7733-1629-9).
- Sharpe's Siege, par Malcolm Craddock, Central Independant TV, 1996, (ISBN 0-7733-1630-2).