Bataille de Baza
La bataille de Baza se dĂ©roule le Ă Baza, en Espagne, dans le cadre de la guerre d'indĂ©pendance espagnole. Elle oppose la cavalerie franco-polonaise du gĂ©nĂ©ral Jean-Baptiste Milhaud aux troupes espagnoles du gĂ©nĂ©ral JoaquĂn Blake y Joyes. L'affrontement se solde par une victoire française.
Empire français | Royaume d'Espagne |
Jean-Baptiste Milhaud | JoaquĂn Blake y Joyes |
3 300 hommes | 9 000 hommes 12 canons |
200 tués ou blessés | 500 tués ou blessés 1 000 prisonniers 6 canons |
Guerre d'indépendance espagnole
Batailles
Coordonnées | 37° 29′ 00″ nord, 2° 46′ 00″ ouest |
---|
L'occupation de l'Andalousie par l'armée du roi Joseph Bonaparte a notablement accru la surface de terrain à défendre par l'armée impériale. Le maréchal Soult, avec trois corps d'armée, doit de son côté faire face à des incursions ennemies menées sur terre et sur mer. C'est dans ce contexte qu'une colonne espagnole est refoulée par la cavalerie française à Baza, avec une perte de 1 500 hommes.
Contexte
Les 18 et , l'armée espagnole du général Aréizaga est écrasée par les forces françaises du maréchal Soult à la bataille d'Ocaña. Ce revers considérable est suivi une semaine plus tard par une nouvelle défaite espagnole à Alba de Tormes[1]. Alors que les Espagnols tentent péniblement de reconstituer une armée pour défendre le sud du pays, le roi Joseph Bonaparte prend les devants en ordonnant l'occupation de l'Andalousie. Le but de cette conquête est d'abord, pour Joseph, de mettre la main sur les riches terres andalouses afin de renflouer ses caisses presque vides[2].
Dans le camp impérial, l'opération mobilise les 1er, 4e et 5e corps d'armée. Le 1er corps du maréchal Victor compte, en , trois divisions d'infanterie, une division de dragons et une brigade de cavalerie légère, pour un total de près de 22 700 hommes. Le 4e corps, commandé par le général de division Sébastiani peut aligner environ 10 100 hommes, répartis entre deux divisions d'infanterie, une division de dragons et une brigade de cavalerie légère. Enfin, le 5e corps, sous les ordres du maréchal Mortier, est fort de deux divisions d'infanterie et une division de cavalerie, totalisant 16 600 hommes. Le roi Joseph dispose en outre de troupes de réserve se montant à 8 300 hommes[3].
L'Andalousie est rapidement envahie par les troupes françaises au cours des mois de janvier et de février 1810. Toutefois, en dépit de leur célérité, ces dernières échouent à prendre Cadix ; la ville s'organise contre les Français[4] et résiste jusqu'au départ des assiégeants le 25 août 1812[5]. Peu après, Napoléon désigne le maréchal Soult pour commander les troupes françaises en Andalousie. Face à la difficulté de défendre le territoire conquis, Soult déploie le 5e corps de Mortier au nord-ouest, à la frontière portugaise, et le 4e corps en lisière de la province de Murcie à l'est, tandis que le 1er corps de Victor est maintenu devant Cadix. Cela n'empêche pas les Anglo-Espagnols, forts de leur maîtrise de la mer, de mener régulièrement des raids sur les positions françaises à terre[6]. Le , un de ces raids est d'ailleurs repoussé par un contingent polonais à la bataille de Fuengirola[7].
DĂ©roulement de la bataille
Prélude
En , le 4e corps de SĂ©bastiani se prĂ©sente devant Murcie. La citĂ©, dotĂ©e de solides ouvrages dĂ©fensifs, est occupĂ©e par les troupes espagnoles du gĂ©nĂ©ral JoaquĂn Blake y Joyes. Le gĂ©nĂ©ral français apprend sur ces entrefaites que deux petits ports andalous sont tombĂ©s aux mains des guĂ©rilleros espagnols qui menacent Ă prĂ©sent Grenade ; il renonce alors Ă prendre Murcie pour se porter au secours de cette ville[8].
Après plusieurs semaines d'hésitation, Blake pénètre en Andalousie le avec 8 000 fantassins et environ 1 000 cavaliers. Atteignant Cúllar le 3, il commet l'erreur de disperser ses troupes et laisse camper son avant-garde, forte de 3 000 soldats, à proximité de Baza dans la soirée. Les 2 000 hommes de son arrière-garde stationnent à Cúllar tandis que le reste de l'armée s'installe entre ces deux villages. Ayant eu vent de la marche de Blake, la cavalerie française du général Jean-Baptiste Milhaud se dirige également vers Baza où elle fait sa jonction, dans la matinée du , avec 2 000 fantassins français déjà présents dans la localité[8].
Forces en présence et combat
Ces derniers font partie de la brigade du général Jean-Pierre-Antoine Rey, appartenant au 1er corps de Sébastiani. Ils se répartissent en un bataillon du 32e de ligne et trois bataillons du 58e de ligne. La division de cavalerie de Milhaud totalise quant à elle 1 300 sabres des 5e, 12e, 16e, 20e et 21e dragons ainsi que du régiment des lanciers polonais de la Vistule, auxquels s'ajoutent deux batteries d'artillerie à cheval. L'effectif global des Impériaux s'élève donc à 3 300 hommes. Du côté espagnol, en dehors de l'infanterie et de la cavalerie déjà évoquées, Blake dispose de 12 pièces d'artillerie[9].
Déployée des deux côtés de la route principale, la cavalerie de Milhaud charge son homologue espagnole et la met en déroute. Dans sa fuite, celle-ci jette le désordre parmi les fantassins de Blake qui ne peuvent recevoir correctement l'attaque de leurs adversaires. Sous les coups des dragons français et des lanciers polonais, l'infanterie espagnole se désagrège et de nombreux fuyards sont sabrés ou capturés au cours de la poursuite. Les vainqueurs ne s'arrêtent qu'en présence du gros des troupes espagnoles, disposé sur un terrain peu propice à l'évolution de la cavalerie. Constatant la défaite de son avant-garde, Blake ordonne immédiatement la retraite sur Cúllar[8].
Conséquences
L'affaire de Baza est une sérieux revers pour les Espagnols qui perdent 500 tués ou blessés, 1 000 prisonniers et six canons tandis que Milhaud ne déplore que 200 hommes hors de combat[10] - [11]. Après cet échec, Blake revient à Murcie et s'y enferme pour le restant de l'année[11].
Annexes
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Baza (1810) » (voir la liste des auteurs).
- Smith 1998, p. 335-336.
- Gates 2002, p. 206-207.
- Gates 2002, p. 495-496.
- Gates 2002, p. 209-210.
- Smith 1998, p. 389.
- Gates 2002, p. 242-244.
- Smith 1998, p. 348.
- (en) Rickard, J, « Combat of Baza, 4 November 1810 », sur historyofwar.org, (consulté le )
- Smith 1998, p. 348-349.
- Smith 1998, p. 349.
- Gates 2002, p. 245.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 978-1-853-67276-7).
- (en) David Gates, The Spanish Ulcer : A History of the Peninsular War, Londres, Pimlico, , 557 p. (ISBN 0-7126-9730-6).