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Siège de Tarifa (1811-1812)

Le siège de Tarifa, en 1811-1812, est un épisode de la guerre d'indépendance espagnole (1808-1814). Une colonne française sous le commandement du général Jean François Leval tente vainement de s'emparer de la place, défendue par le général espagnol Francisco Copons y Navia et le colonel anglais John Byrne Skerrett. Contrariés par les conditions climatiques et la vigoureuse résistance de la garnison, les Français lèvent le siège au début du mois de .

Siège de Tarifa
Description de cette image, également commentée ci-après
Les troupes françaises du général Leval attaquent les retranchements anglo-espagnols lors du siège de Tarifa. Peinture anonyme, Royal Irish Fusiliers Regimental Museum, Armagh.
Informations générales
Date —
Lieu Tarifa, Espagne
Issue Victoire anglo-espagnole
Commandants
Jean François LevalFrancisco Copons y Navia
John Byrne Skerrett (en)
Forces en présence
8 000 hommes[1]
16 canons[2]
2 300[1] Ă  3 000 hommes[2]
26 canons[2]
Pertes
680[2] Ă  2 000 tuĂ©s ou blessĂ©s[1]
9 Ă  14 canons[2]
68 tués ou blessés[2]

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles

Siège de Cadix (1810-1812)
CoordonnĂ©es 36° 00′ 55″ nord, 5° 36′ 20″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Siège de Tarifa
GĂ©olocalisation sur la carte : Andalousie
(Voir situation sur carte : Andalousie)
Siège de Tarifa

Contexte

Ă€ l'automne 1811, les troupes françaises du marĂ©chal Soult tentent de soumettre les Espagnols insurgĂ©s en Andalousie. Ceux-ci reconnaissent l'autoritĂ© des Cortes de Cadix et reçoivent des approvisionnements britanniques par le port de Gibraltar. Le , le gĂ©nĂ©ral espagnol Francisco Ballesteros dĂ©barque Ă  AlgĂ©siras avec une petite troupe et avance vers Ronda en ralliant les volontaires de la guĂ©rilla. Le , il remporte une victoire Ă  Cáceres sur les Français du gĂ©nĂ©ral Nicolas Godinot, mais doit battre en retraite lorsque deux colonnes françaises, celles de Godinot et du gĂ©nĂ©ral Jean-Baptiste Pierre de SemellĂ©, totalisant 10 000 hommes, convergent vers sa position. Le , il se replie sur Gibraltar, sous la protection de l'artillerie anglaise. Cependant, les Français Ă©chouent Ă  prendre Castellar de la Frontera, dĂ©fendue par les Espagnols, tandis que 1 200 Britanniques venus de Cadix sous le commandement du colonel John Byrne Skerrett (en) dĂ©barquent pour renforcer la garnison de Tarifa[3].

Première tentative

Le , le corps du général Godinot, parti de San Roque, se dirige vers Tarifa. Mais la route côtière est bombardée par la flotte britannique, ce qui l'empêche de faire venir son artillerie, tandis que son arrière-garde est harcelée par les forces de Ballesteros : il doit revenir à son point de départ. Le , à l'issue d'une discussion orageuse avec le maréchal Soult, le général Godinot se suicide[4].

Entre-temps, le , le gĂ©nĂ©ral Francisco Copons y Navia dĂ©barque Ă  Tarifa avec 1 500 Espagnols. Le gĂ©nĂ©ral Ballesteros lui ordonne de retourner Ă  Cadix car il « gĂŞnait son organisation ». Copons refuse en invoquant les ordres du conseil de rĂ©gence. Ballesteros se retourne alors contre les Français et, le , bat les forces du gĂ©nĂ©ral SemellĂ© Ă  la bataille de Bornos. Le gĂ©nĂ©ral Copons fait une sortie de Tarifa pour le soutenir et oblige les Français Ă  Ă©vacuer Vejer de la Frontera. Les semaines suivantes sont occupĂ©es par des marches et contre-marches[5].

Seconde tentative

Fin novembre, le général Jean François Leval, parti de Grenade avec une forte colonne, rassemble les contingents français dispersés et se dirige vers Tarifa, petite ville aux fortifications anciennes. Le , Copons et Skerrett décident de retourner à Tarifa par voie de mer pour y soutenir un siège. Les fortifications sont renforcées à la hâte, les habitants apportant leurs grilles, balcons et matelas pour consolider les défenses[6].

L'armée française, harcelée en route par les détachements de Ballesteros, arrive devant Tarifa et occupe les hauteurs les 19 et . Le , elle met en place deux batteries capables de bombarder la ville et l'île des Colombes (Isla de las Palomas). Après deux jours de bombardement, une brèche de vingt mètres de large est ouverte. Le colonel Skerrett juge la ville indéfendable et propose de l'évacuer mais Copons déclare qu'il restera quoi qu'il advienne et les officiers britanniques, décidés eux aussi à rester, obtiennent du général Campbell (en), gouverneur de Gibraltar, qu'il fasse retirer ses vaisseaux, ce qui rend l'évacuation impossible. Entre-temps, les fortes pluies inondent les tranchées françaises et transforment les abords de la ville en bourbier. Le , à 9 h du matin, les Français montent à l'assaut et entrent dans la ville mais débouchent dans un creux au bord de la rivière où ils sont arrêtés par les grilles et les tirs des maisons : ils doivent se replier en ayant perdu 500 hommes[7] - [8].

Le , Leval a perdu au total 2 000 hommes, malades et dĂ©serteurs compris, quand il reçoit l'ordre d'abandonner le siège car Soult a besoin de ses forces en EstrĂ©madure pour faire face aux Britanniques du gĂ©nĂ©ral Wellington. Le sol dĂ©trempĂ© par les pluies rend ses canons intransportables : il faut les enclouer et les abandonner sur place[9].

Le général Copons sera honoré du titre de comte de Tarifa (es) en 1836.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Andreas Daniel Berthold von Schepeler, Histoire de la rĂ©volution d'Espagne et de Portugal : ainsi que de la guerre qui en rĂ©sulta, vol. 3, Liège, , chap. 14. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Digby Smith, The Napoleonic Wars Data Book, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Whitworth Porter, History of the Corps of Royal Engineers, vol. 1, Chatham, The Institution of Royal Engineers, . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

  1. Porter 1889.
  2. Smith 1998, p. 373.
  3. Schepeler 1831, p. 502 Ă  504.
  4. Schepeler 1831, p. 504.
  5. Schepeler 1831, p. 504 et 505.
  6. Schepeler 1831, p. 505 Ă  507.
  7. Schepeler 1831, p. 507 et 508.
  8. (en) J. Rickard, « Siege of Tarifa, 20 December 1811-5 January 1812 », sur historyofwar.org, (consulté le ).
  9. Schepeler 1831, p. 508.
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