Estrémadure
L'Estrémadure (en espagnol : Extremadura) est l'une des 17 communautés autonomes d'Espagne. Située dans le sud-ouest du pays, elle partage ses frontières avec le Portugal, la Castille-et-León, la Castille-La Manche et l'Andalousie.
Estrémadure Extremadura | |
Armoiries |
Drapeau de l'Estrémadure |
Administration | |
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Pays | Espagne |
Capitale | Mérida 38° 54′ 57″ N, 6° 20′ 00″ E |
Statut d'autonomie | 26 février 1983 |
Sièges au Parlement | 10 députés 10 (8 élus et 2 désignés) sénateurs |
Président | Guillermo Fernández Vara (PSOE) |
Pouvoir législatif | Assemblée d'Estrémadure |
ISO 3166-2:ES | ES-EX |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Estrémègne Extremeño |
Population | 1 054 779 hab. (2021) |
Densité | 25 hab./km2 |
Rang | 13e rang (2,4 %) |
Langue(s) | espagnol (officielle), estrémègne, fala, portugais |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 39° 12′ nord, 6° 09′ ouest |
Superficie | 4 163 400 ha = 41 634 km2 |
Rang | 5e rang (8,2 %) |
Divers | |
Hymne | Himno de Extremadura Hymne d'Estrémadure |
FĂŞte | 8 septembre : DĂa de Extremadura JournĂ©e de l'EstrĂ©madure |
Liens | |
Site web | www.juntaex.es |
Toponymie
Il existe plusieurs hypothèses sur l'origine du nom de l'Estrémadure :
- Dérivé du latin Extrema Dorii : « Extrémités du Douro », ou plutôt « à l'autre bout du Douro », en référence à sa position au sud de ce fleuve, qui servait à désigner les territoires situés au sud du bassin du Douro et de ses affluents[1].
- Cependant, plusieurs médiévistes expliquent le nom espagnol Extremadura « Estrémadure » comme un dérivé de extremo « extrême » auquel aurait été ajouté le suffixe -dura. Ainsi, il signifierait simplement l'extrémité sud d'un royaume, la frontière des royaumes chrétiens du nord, en particulier les royaumes de León et de Castille avec al-Andalus. L'Estrémadure est également le nom donné aux territoires « extrêmes », plus éloignés et en première ligne pendant la Reconquista, du royaume de León, qui occupait initialement une grande partie de l'actuelle province de Cáceres, s'étendant vers le sud après la conquête du royaume taïfa de Badajoz : c'était, sensu stricto, « l'Estrémadure de León » [1] - [2].
Ce toponyme ne doit pas être confondu avec celui de l'ancienne province portugaise du même nom, l'Estrémadure.
Les populations gitanes de la région appellent l'Estrémadure Marochende, « Terre du pain », qui vient des mots manró, « pain », et chen, « terre », en langue Caló[3].
Histoire
Les Tartessiens, les Celtes et les Lusitaniens étaient présents en Estrémadure avant l'arrivée des Carthaginois.
Les Romains fondèrent de nombreuses villes : Emerita Augusta (Mérida) fondée par Auguste en -25, Norba Caesarina (Cáceres), etc.
La région, ravagée au début du Ve siècle par les Vandales, les Suèves et les Alains, sera conquise par les Wisigoths du roi Euric dans les années 470. À partir du VIe siècle, Mérida devient un important centre politique et religieux (arien) wisigothique. Le roi wisigoth Agila Ier y établira sa capitale vers 550.
La région se développe à l'époque de l'émirat de Cordoue avec la fondation de Badajoz en 875 par Ibn Marwan, un muwallad, qui en fait son fief aux dépens de l'émir. Badajoz sera au XIe siècle la capitale d'un royaume (taifa) s'étendant sur une bonne partie de l'Estrémadure et du Portugal actuels, avant d'être envahis au sud par les Almoravides puis les Almohades, au nord par les royaumes de Léon, de Castille et de Portugal.
Alphonse VIII de Castille fonde Plasence en 1186, et Alphonse IX conquiert Cáceres en 1229 puis MĂ©rida et Badajoz en 1230. Ferdinand III prend MedellĂn quelques annĂ©es plus tard.
La province verra la naissance des principaux conquistadores du XVIe siècle : Hernán Cortés, Hernando Pizarro. La conquête des Amériques apportera ainsi une richesse éphémère à la province.
En 1801, l'Espagne est parvenue à occuper le district d'Olivença situé au sud de Badajoz. Malgré l'accord commun de reconnaissance du territoire portugais, l'Espagne refuse de procéder à la cérémonie de rétrocession. Depuis, le Portugal continue de revendiquer le district d'Olivenza.
Le , l'Estrémadure devient une communauté autonome.
GĂ©ographie
La région est composée de deux provinces, Cáceres au nord (aussi appelée Haute Estrémadure ou Alta Extremadura) et Badajoz au sud (Basse Estrémadure ou Baja Extremadura). La superficie de l'Estrémadure est quasiment la même que celle des Pays-Bas.
La capitale de la communauté, Mérida, est située dans la province de Badajoz.
Les principaux fleuves qui la traverse sont le Tage et le Guadiana.
L'Estrémadure compte 383 villes. Badajoz, avec 151 565 habitants, est la ville la plus peuplée, suivie par Cáceres avec 95 026 habitants, Mérida avec 57 797 habitants, l'agglomération de Don Benito (36 660 habitants) et Villanueva de la Serena (26 076 habitants) avec 62 736 habitants, Plasencia avec 41 392 habitants et Almendralejo avec 34 319 habitants.
Relief
La région occupe le sud-ouest de la Meseta centrale, bordée au sud par la Sierra Morena et au nord par le Système central.
Du nord au sud, plusieurs paysages se succèdent: d'abord les pentes méridionales du Système central, la vallée du Tage, les Sierras Centrales Extremeñas (étant en fait la continuation vers l'ouest des Monts de Tolède, la vallée du Guadiana ainsi que la Sierra Morena au sud[4].
Tourisme
L'Estrémadure conserve des vestiges monumentaux et artistiques qui montrent la variété de gens et de cultures qui ont habité ces terres du centre-ouest de l'Espagne depuis des temps préhistoriques.
Mérida, l'antique Emerita Augusta, conserve plusieurs vestiges architecturaux de l’époque romaine, quand la cité était la capitale de la Lusitanie. Depuis 1986, elle possède le Musée national d’Art romain, construit par l’architecte espagnol Rafael Moneo. Parmi ces restes se distinguent le Théâtre et l'Amphithéâtre, ainsi que le pont sur le Guadiana et l'aqueduc des Miracles alimenté en eau par une construction toujours en état de conservation, le barrage romain de Proserpine. Mérida est en outre la capitale de la Communauté autonome d'Estrémadure et tous les bâtiments du Gouvernement régional y sont situés.
La ville de Cacerès a été déclarée en 1986 Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO, parce qu’elle réunit la conjonction urbaine du Moyen Âge et de la Renaissance la plus complète du monde. La cathédrale Sainte-Marie, le palais de Las Veletas (Musée archéologique), du palais de los Golfines de Arriba et de los Golfines de Abajo, la Casa del Sol, également la Torre de Bujaco, édifice emblématique de la cité et de l'Arco de la Estrella, en sont les plus beaux et impressionnants monuments. De plus, elle se met en valeur en étant le siège d’un des trois campus que compte l’Université d’Estrémadure (avec Badajoz et Cacerès) et par le dynamisme de sa vie culturelle au sein de la Communauté autonome.
La situation de Badajoz à la frontière avec le Portugal fait que son importance commerciale est grande. La ville, siège d'un archevêché, a une cathédrale du XIIIe siècle. Les autres monuments remarquables sont le palais Duc du Roc, le pont sur le fleuve Guadiana, du XVIe siècle, le Musée archéologique et la porte de Paumes. Le MEIAC (Musée estrémègne et ibéro-américain d'Art contemporain), qui expose les œuvres d'art de peintres d’Estrémadure et d'Amérique latine, est aussi à Badajoz.
Les autres sites d'intérêt majeur d'Estrémadure sont le monastère de Guadalupe les villes de Trujillo et de Plasence, la vallée de la rivière Jerte et les régions de la Sierra de Gata et Les Hurdes, dans la Province de Cáceres; la ville de Zafra, de Fregenal de la Sierra, Jerez de los Caballeros, entre autres, dans la Province de Badajoz.
Politique
En 2006, le prĂ©sident socialiste sortant de la CommunautĂ© autonome, Juan Carlos RodrĂguez Ibarra, en poste depuis 1983, annonce qu'il ne se reprĂ©sentera pas aux prochaines rĂ©gionales. Après la victoire des socialistes aux rĂ©gionales du , il est remplacĂ© par Guillermo Fernández Vara. Ă€ la suite des Ă©lections du , la rĂ©gion bascule Ă droite et JosĂ© Antonio Monago devient prĂ©sident de la CommunautĂ© le . Vara revient au pouvoir en 2015.
Économie
La région est l'une des plus pauvres d'Espagne. En 2018, l'Institut national des statistiques (INE) indique que 38,9 % de ses habitants vivent dans la pauvreté ou la précarité[5].
Chronologie
- 1983 : l'EstrĂ©madure devient une communautĂ© autonome. Élections rĂ©gionales : victoire du PSOE avec 35 sièges. PrĂ©sident : RodrĂguez Ibarra.
- 1987 : élections régionales, victoire du PSOE avec 34 sièges
- 1991 : élections régionales : victoire du PSOE avec 39 sièges
- 1995 : élections régionales, majorité relative du PSOE avec 31 sièges. Izquierda Unida (IU) remporte 6 sièges
- 1999 : élections régionales, victoire du PSOE avec 34 sièges
- 2003 : élections régionales, majorité absolue du PSOE avec 36 sièges
- 2007 : élections régionales, majorité absolue du PSOE avec 38 sièges. Nouveau président : Fernández Vara.
- 2011 : élections régionales, victoire du PP avec 32 sièges. Nouveau président : José Antonio Monago.
- 2015 : élections régionales, victoire du PSOE avec 30 sièges. Podemos remporte 6 sièges. Nouveau président : Fernández Vara.
Estrémègnes célèbres
Musiciens
- Rosa Morena, (chanteuse)
- Soraya Arnelas, (chanteuse)
- Esteban Sánchez, (pianiste)
- Roberto Iniesta (chanteur et guitariste)
Peintres
- Francisco de Zurbarán (peintre, 1598)
- Luis de Morales (peintre, 1586)
- Eugenio Hermoso (peintre et sculpteur, 1883)
- Antonio José Herrero Uceda (peintre, 1953)
Écrivains et poètes
- José de Espronceda (poète, 1808)
- Juan Donoso Cortés (écrivain, 1809)
- Carolina Coronado (poète, 1821)
- JosĂ© MarĂa Gabriel y Galán (poète, 1870)
- Mario Roso de Luna (Ă©crivain, 1874)
- Luis Chamizo Trigueros (poète, 1894)
- Dulce Chacón (poète, 1954)
Conquistadors
De nombreux conquistadors naquirent en Estrémadure :
Sportifs
- César Sánchez, footballeur
- Fernando Morientes, footballeur
- José Manuel Calderón, joueur de basket-ball
Notes et références
- (es) Bonifacio Palacios MartĂn, « Sobre el origen y significado del nombre de Extremadura: Estudio historiográfico de la etimologĂa duriense », Espacio, tiempo y forma. Serie III, Historia medieval, no 1,‎ , p. 409–424 (ISSN 0214-9745, lire en ligne, consultĂ© le )
- (es) « Extremadura: Origen del nombre y formación de las dos provincias », Anuario de la Facultad de Derecho. Universidad de Extremadura, no 2,‎ , p. 59–119 (ISSN 2695-7728 et 0213-988X, lire en ligne, consulté le )
- (es) J. Tineo Rebolledo, "A chipicallĂ" (la lengua gitana), Grenade, Impr. de F. GĂłmez de la Cruz, , 247 p. (ISBN 978-84-98-62329-1, lire en ligne), p. 61
- (es) JoaquĂn Bosque Maurel et al., GeografĂa de España : Extremadura, Castilla-La Mancha y Madrid, vol. VIII, , 591 p. (ISBN 8432083836).
- « El 21,6% de los españoles se encuentra en peligro de pobreza », TeleSUR,‎ (lire en ligne, consulté le )