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Euric

Euric, né vers 420 et mort en 484, est roi des Wisigoths de 466 à sa mort.

Euric
Illustration.
Euric, roi des wisigoths par Manuel Rodríguez de Guzmán. Tableau conservé au Musée du Prado.
Titre
Roi des Wisigoths
–
Prédécesseur Théodoric II
Successeur Alaric II
Biographie
Titre complet Roi des Wisigoths
Date de naissance vers 420
Lieu de naissance inconnu
Date de décès
Lieu de décès Arles
Père Théodoric Ier
Mère Amalaberge d'Ostrogothie
Conjoint Ragnahilde
Enfants Alaric II, roi des Wisigoths
Evochilde

Biographie

Fils du roi Théodoric et d'Amalaberge d'Ostrogothie, il devient roi après avoir assassiné son frère Théodoric II, au pouvoir depuis 453.

Un règne organisé

Depuis sa capitale Toulouse, il envoie aussitôt des ambassadeurs chargés d'annoncer son avènement à l'empereur d'Orient Léon, aux rois suèves et vandales[1]. Il reçoit plusieurs ambassadeurs dont celui de Constantinople, capitale de l'empire romain d'Orient, et celui du roi de Perse. Il est soutenu par le préfet du prétoire des Gaules, Arvandus, dont une lettre, preuve de sa duplicité envers l'Empire romain d'Occident, interceptée par des émissaires romains, le condamne à mort. Il parle le grec, le gotique et le latin qu'il méprise et feint d'ignorer en demandant des interprètes lors de ses entretiens avec les ambassadeurs romains.

Sa cour est composée de Wisigoths mais aussi de Gallo-Romains comme Séronat son « premier ministre », Léon son jurisconsulte et porte-parole, ses courtisans comme Lampridius. Même parmi les militaires de haut rang, on trouve des membres de l'ancienne noblesse sénatoriale romaine comme les ducs Namatius, Victor ou Vincent.

Euric a pour résidence royale l'actuelle ville d'Aire-sur-l'Adour (Landes), ville très importante à l'époque pour sa situation stratégique.

La guerre d'Auvergne

Il reste à intégrer dans son royaume, un bastion romain, le diocèse de Clermont dont Sidoine Apollinaire vient d'être nommé évêque. Sénorat prépare, en 469 et 470, l’armée gothique en organisant des routes vers l'Auvergne.

La puissance wisigothe inquiète ses voisins et c'est une coalition qui se ligue contre les Wisigoths. Euric étend sa domination jusqu'à la Loire, après la bataille de Déols gagnée sur les Bretons en 469. L'empereur Anthémius envoie une armée contre les Goths à Arles en 471 où son propre fils Anthemiolus est tué. Les Romains fuient et leurs alliés Burgondes sont aux abois.

Dès les premières victoires, le duc Victor est installé par Euric en Auvergne ; c'est lui qui conduit les opérations militaires autour de Clermont. Les combats sont nombreux. En 475, après un long siège, Clermont tombe (traité qualifié de honteux par Sidoine Apollinaire) et l'Aquitaine Première est entièrement gothe : le royaume wisigothique atteint son apogée en Gaule au détriment de la domination romaine résiduelle.

Un royaume immense

Installés en Galice, les Suèves attaquent en Hispanie des territoires contrôlés par les Wisigoths ; en représailles, ceux-ci envahissent la Lusitanie (Astorga) et Coimbra perd ses défenses en 473. Les comtes Gauterit à Pampelune et Saragosse, Heldefred et Vincent à Tarragone et sur le littoral méditerranéen, dominent une grande partie de la péninsule ibérique. Euric s'empare quasiment de toute l'Espagne en 476 après la déposition du dernier empereur romain d'Occident, Romulus Augustule.

En 475, l'empereur Nepos en personne rejoint Arles pour demander à Euric de cesser ses conquêtes. Mais après 476, à la chute de l'empire romain, il conquiert Marseille et d'autres châteaux de la région.

Un roi arien

Euric est chrétien de confession arienne farouchement hostile aux églises nicéennes qu'il persécute violemment, faisant détruire de nombreuses églises laissées à l'abandon, et exilant les représentants nicéens trop influents et trop hostiles à son autorité. Il organise les élections de nouveaux évêques comme le poste du métropolitain à Bourges, en 471, où le vote n'est plus laissé au seul choix de l'assemblée des évêques[2].

Toutefois, en Arles, cité conquise par ses troupes en 476 ou 480, ses relations avec les représentants de l'Église nicéenne (rétrospectivement qualifiée de « catholique » par les commentateurs ultérieurs) n'ont pas laissé trace de tels actes de violence.

Euric meurt de causes naturelles, à Arles, peu de temps, semble-t-il, après l'évêque Léonce à la fin de 484. Alaric, son fils aîné et légitime, né de son union avec la noble Ragnahilde (princesse peut-être franque, burgonde ou ostrogothe), lui succède. Il a aussi une fille légitime, Evochilde[3].

Le Codex Euricianus

Euric est l'un des premiers rois « barbares » à avoir établi un Codex. Entre 460 et 470 il fait mettre par écrit les lois orales et les coutumes wisigothiques. Le Codex Euricianus est influencé par le droit romain et a ensuite inspiré le droit espagnol. Il remplace l’Édit de Théodoric II, son frère aîné. Ce codex a été remplacé ensuite par le Bréviaire d'Alaric, réalisé et promulgué sur ordre de son fils Alaric II en 506.

Quelques exemples de lois :

  • Pour le meurtre d'un homme dont l'âge est compris entre 20 et 50 ans, le meurtrier et sa famille devront payer 300 sous d'or ;
  • Pour le meurtre d'un homme de 65 ans et plus, le tarif est revu Ă  la baisse, seulement 100 sous : estimation toute pratique pour un peuple de guerriers.

Notes et références

  1. selon Hidace.
  2. selon les Lettres (VII, 5, 8, 9) de Sidoine Apollinaire.
  3. « Généalogie de Euric Ier des WISIGOTHS », sur Geneanet (consulté le ).

Voir aussi

Sources anciennes

Bibliographie

  • François Zosso et Christian Zingg : Les empereurs romains. 27 av. J.-C - 476 ap. J.-C. Errance. 1994. 260 pages.
  • RenĂ©e Mussot-Goulard, Les Goths, Biarritz, Ă©d. Atlantica, , 323 p. (ISBN 978-2-84394-140-5).

Articles connexes

Liens externes

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