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Édouard Mortier

Adolphe Édouard Casimir Joseph Mortier, duc de TrĂ©vise, nĂ© au Cateau-CambrĂ©sis le et mort Ă  Paris le , est un militaire et homme d'État français, Ă©levĂ© Ă  la dignitĂ© de marĂ©chal d'Empire en 1804. EntrĂ© dans la carriĂšre militaire en 1791, il participe aux guerres de la RĂ©volution sur le front ouest et est successivement Ă©levĂ© aux grades de gĂ©nĂ©ral de brigade puis de gĂ©nĂ©ral de division en 1799. Choisi par NapolĂ©on pour conquĂ©rir le Hanovre en 1803, il s'acquitte de sa mission avec succĂšs et est fait marĂ©chal d'Empire. Lors de la campagne de 1805, il reçoit le commandement d'un corps d'armĂ©e et livre une furieuse bataille contre les Austro-Russes Ă  DĂŒrenstein. Il prend part aux opĂ©rations ultĂ©rieures en Prusse et en Pologne et joue un rĂŽle important au cours de la bataille de Friedland en 1807.

Édouard Mortier
Illustration.
Édouard Mortier, duc de TrĂ©vise.
Fonctions
Président du Conseil des ministres français
et Ministre de la guerre
–
(3 mois et 22 jours)
Monarque Louis-Philippe Ier
Gouvernement Mortier
Législature IIIe législature
Prédécesseur Hugues-Bernard Maret
Simon Bernard
Successeur Victor de Broglie
Nicolas-Joseph Maison
Biographie
Surnom "Le Prince de la paix"
"Le grand maréchal des Cantonnements"
Date de naissance
Lieu de naissance Le Cateau-Cambrésis, Nord (France)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Paris (France)
Nature du décÚs Attentat
Nationalité Française
Parti politique Indépendant
Profession Officier général
Religion Catholique

Signature de Édouard Mortier

Édouard Mortier
Présidents du Conseil des ministres français

Mortier, devenu duc de TrĂ©vise, est envoyĂ© en Espagne comme commandant du Ve corps et reste quatre annĂ©es dans la pĂ©ninsule IbĂ©rique. Le marĂ©chal y enregistre quelques succĂšs notables contre les armĂ©es espagnoles, notamment Ă  Saragosse, Ocaña et Gebora, avant d'ĂȘtre rappelĂ© en 1812 en prĂ©vision de l'invasion de la Russie. Il dirige la Jeune Garde lors des deux phases de la campagne et est briĂšvement gouverneur du Kremlin. Il sert ensuite sans interruption durant les derniĂšres campagnes de l'Empire, en Allemagne et en France, assumant divers commandements, et est l'un des marĂ©chaux chargĂ©s de la dĂ©fense de Paris en . Il se rallie Ă  NapolĂ©on aux Cent-Jours mais une maladie l'empĂȘche de prendre la tĂȘte de la Garde impĂ©riale pour la campagne de Waterloo.

AprÚs la chute du régime impérial, Mortier mÚne une carriÚre discrÚte, mais la révolution de 1830 et l'arrivée au pouvoir de Louis-Philippe le conduisent à exercer des responsabilités de premier plan. Grand chancelier de la Légion d'honneur, il est nommé président du Conseil par le roi. Son passage au pouvoir est toutefois de courte durée car il n'est pas à l'aise avec la politique et il donne sa démission en . Quelques mois plus tard, alors qu'il accompagne Louis-Philippe à une revue militaire, il est tué par la machine infernale de Fieschi dans un attentat dirigé contre le roi.

Biographie

CarriĂšre militaire sous la RĂ©volution

Adolphe Édouard Casimir Joseph Mortier naĂźt le au Cateau-CambrĂ©sis, dans l'actuel dĂ©partement du Nord. Il est le sixiĂšme fils d'Antoine Charles Joseph Mortier, ancien militaire, devenu cultivateur et marchand de toiles[1], futur dĂ©putĂ© du Tiers-État aux États gĂ©nĂ©raux, et de Marie-Anne-Joseph Bonnaire[2]. Il fait ses Ă©tudes au collĂšge des Irlandais de Douai, oĂč il cĂŽtoie Palafox, et y acquiert la maĂźtrise de l'anglais. AprĂšs avoir travaillĂ© quelque temps chez un nĂ©gociant Ă  Lille, il s'engage dans la Garde nationale de Dunkerque le , puis passe Ă  celle du Cateau-CambrĂ©sis au sein de laquelle il demeure jusqu'en 1791. Les autoritĂ©s ayant dĂ©crĂ©tĂ© la formation de bataillons de volontaires, Mortier quitte sa ville natale avec un dĂ©tachement de recrues et entre au 1er bataillon de volontaires du Nord commandĂ© par son oncle. Le , il est nommĂ© capitaine de la 6e compagnie de ce bataillon[3]. Le 7, Jean AndrĂ© Buchold est Ă©lu lieutenant-colonel, 10 voix allant Ă  Mortier[4].

Au mois de dĂ©cembre, le bataillon est affectĂ© Ă  la garnison de Lille et y demeure jusqu'en . À cette date, l'armĂ©e française du Nord commandĂ©e par le marĂ©chal de Rochambeau prend l'offensive contre les CoalisĂ©s. L'avant-garde est sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Biron et le 1er bataillon de volontaires du Nord qui en fait partie est chargĂ© d'occuper le village de QuiĂ©vrain. Le , il en est dĂ©logĂ© par une attaque adverse lors de laquelle Mortier a un cheval tuĂ© sous lui[5]. Son unitĂ©, aprĂšs un passage Ă  Lille, est envoyĂ©e renforcer la garnison de Maubeuge entre mai et . Elle intĂšgre ensuite le corps de rĂ©serve du gĂ©nĂ©ral d'Harville et se trouve Ă  la bataille de Jemmapes, prĂ©lude Ă  l'invasion de la Belgique[6]. En , rĂ©duit par les maladies et les dĂ©sertions, le bataillon ne compte plus que 378 hommes[7].

Mortier est Ă  Neerwinden le et Ă  Pellenberg le , prĂšs de Louvain. Pendant le blocus de Valenciennes, il se maintient pendant six heures sur la riviĂšre de Persian avec 150 hommes, aprĂšs l'Ă©vacuation du camp de Famars. Il est nommĂ© adjudant-gĂ©nĂ©ral Ă  Hondschoote en . BlessĂ© au moment oĂč il s'empare du village de Dourlers, il se signale de nouveau Ă  Mons, Ă  Bruxelles, Ă  Louvain, Ă  Fleurus. En 1794, sous le gĂ©nĂ©ral KlĂ©ber, il s'empare du fort Saint-Pierre, et se trouve sous les ordres de Marceau, au passage du Rhin Ă  Neuwied.

En 1796, il a le commandement des avant-postes de l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse sous le gĂ©nĂ©ral Lefebvre. Il se signale Ă  Altenkirchen, Ă  la bataille de Friedberg, enlĂšve les hauteurs de Willendorf et fait 2 000 prisonniers ; s'empare de Giessen, fait capituler Francfort, enlĂšve de vive force GemĂŒnden, oĂč il fait un grand nombre de prisonniers et prend quinze bateaux chargĂ©s de munitions de guerre, et enfin force le gĂ©nĂ©ral Wartensleben Ă  opĂ©rer sa retraite sur Bamberg. Au combat d'Hirschaid, Ă  Ehmanstadt, Mortier donne des preuves de la plus grande valeur. ChargĂ© par le gĂ©nĂ©ral Hatry de traiter directement de la reddition de Mayence avec l'Ă©lecteur Dalberg, Mortier fait deux voyages Ă  Aschaffenbourg, et y conclut une nĂ©gociation, d'aprĂšs laquelle les Français occupent Mayence le . Dans le fort de Rotbemberg, dont il s'empare, il trouve 60 piĂšces de canon. Promu au grade de gĂ©nĂ©ral de brigade le , il concourt puissamment Ă  la prise de Lieptengen. Dans la guerre contre la DeuxiĂšme Coalition en 1799 il est Ă©levĂ© au grade de gĂ©nĂ©ral de division le , il va commander la 4e division Ă  l'armĂ©e d'HelvĂ©tie. Il combat avec distinction dans les diffĂ©rentes affaires qui prĂ©cĂ©dent et suivent la prise de Zurich, et seconde MassĂ©na Ă  opĂ©rer l'entiĂšre expulsion de l'ennemi du territoire helvĂ©tique. Il participe ensuite aux opĂ©rations militaires qui ont lieu contre les Autrichiens dans le pays des Grisons.

Du Consulat Ă  l'Empire

Un arrĂȘtĂ© du gouvernement consulaire l'appelle bientĂŽt au commandement des 15e et 16e divisions militaires, dont le chef-lieu se trouve Ă  Paris. En 1803, le gĂ©nĂ©ral Mortier est chargĂ© par le Premier consul du commandement de l'armĂ©e destinĂ©e Ă  s'emparer du Hanovre. Il traverse le Waal avec 14 000 hommes, bat les troupes hanovriennes et force le feld-marĂ©chal Waldomen Ă  signer le , Ă  StĂŒhlingen, une convention qui rend les Français maĂźtres de tout l'Électorat. Il reçoit du premier Consul les Ă©loges les plus flatteurs et devient l'un des quatre commandants de la Garde consulaire. Le commandement de l'artillerie lui est spĂ©cialement confiĂ©. En 1804, Mortier est Ă©levĂ© Ă  la dignitĂ© de MarĂ©chal d'Empire ; Grand aigle de la LĂ©gion d'honneur le , il reçoit quelque temps aprĂšs la croix de l'ordre du Christ du Portugal.

Les premiÚres campagnes napoléoniennes

Le marĂ©chal Mortier, par Édouard Dubufe.

En 1805, il dirige un des corps de la Grande ArmĂ©e sous les ordres de l'Empereur au cours de la campagne d'Allemagne. Lors des opĂ©rations sur le cours moyen du Danube, qui culminent Ă  la bataille d'Austerlitz, NapolĂ©on confie Ă  Mortier le commandement du VIIIe corps, une unitĂ© de formation rĂ©cente composĂ©e de divisions tirĂ©es des autres corps. Le marĂ©chal Ă©tend son dispositif de façon dĂ©mesurĂ©e sur la rive nord du Danube et nĂ©glige de surveiller son flanc gauche comme le lui a recommandĂ© NapolĂ©on. Le , une force combinĂ©e de Russes et d'Autrichiens, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Koutouzov, rĂ©ussit Ă  attirer les Français dans un piĂšge et la 2e division du gĂ©nĂ©ral Gazan se retrouve coincĂ©e dans une vallĂ©e entre deux colonnes russes. Les troupes de Mortier sont sauvĂ©es par l'arrivĂ©e opportune de la division Dupont qui a parcouru en une demi-journĂ©e l'Ă©quivalent d'une journĂ©e de marche ordinaire. La bataille de DĂŒrenstein se poursuit une bonne partie de la nuit, les deux camps clamant la victoire. Les Français ont perdu plus d'un tiers de leurs effectifs, les pertes atteignant mĂȘme les 40 % au sein de la division de Gazan. Les Austro-Russes ont Ă©galement beaucoup souffert, avec prĂšs de 16 % des effectifs engagĂ©s hors de combat. AprĂšs Austerlitz, NapolĂ©on dissout le VIIIe corps et Mortier reçoit une autre affectation[8]. D'aprĂšs Goetz, l'erreur commise par Mortier de ne pas sĂ©curiser son flanc gauche, et ce en dĂ©pit des recommandations directes de NapolĂ©on, a un impact nĂ©gatif sur les relations entre les deux hommes[9].

En 1806, il est encore Ă  Hanovre et en Allemagne du nord-ouest, et NapolĂ©on confie Ă  Mortier le commandement du 8e corps de la Grande ArmĂ©e, composĂ©e de troupes gallo-bataves. Il s'empare de Cassel le 1er octobre et de Naumbourg en novembre suivant. En 1807, il vainc les SuĂ©dois Ă  Anklam et se signale Ă  la bataille de Friedland. NommĂ© duc de TrĂ©vise, le , il reçoit une dotation de 100 000 francs de rente sur les domaines de l'ancien Ă©lectorat de Hanovre. Il est Ă©galement fait gouverneur de SilĂ©sie.

Espagne, Russie, Allemagne, France

Peu aprĂšs, il commande pendant la campagne en Espagne. En 1808, il commande le 5e corps de l'armĂ©e d'Espagne, prend part au terrible siĂšge de Saragosse avec Moncey et Lannes. Il remporte la victoire d'Ocaña le , oĂč plus de 60 000 Espagnols sont Ă©crasĂ©s par moins de 30 000 Français mais oĂč il est nĂ©anmoins blessĂ©. Il bat une nouvelle fois les Espagnols Ă  la bataille de Gebora le .

En 1812, lors de la campagne de Russie, le marĂ©chal Mortier reçoit le commandement de la Jeune Garde impĂ©riale. L'Empereur le nomme gouverneur du Kremlin et lui donne, au moment de la retraite, la terrible mission de le faire sauter. Poursuivi par des forces supĂ©rieures, le duc de TrĂ©vise est attaquĂ© lors de la bataille de la BĂ©rĂ©zina et partage avec le marĂ©chal Ney l'honneur de sauver les dĂ©bris de la Grande ArmĂ©e. C'est lui qui rĂ©organise, Ă  Francfort-sur-le-Main, la Jeune Garde dont il a le commandement pendant la campagne de 1813. Il combat Ă  LĂŒtzen, Ă  Bautzen, Ă  Dresde, Ă  Wachau, Ă  Leipzig et Ă  Hanau. Pendant la campagne de 1814, le marĂ©chal duc de TrĂ©vise prend une part active Ă  toutes les actions qui signalent cette campagne dĂ©sespĂ©rĂ©e. Dans la dĂ©fense de Paris, il est chargĂ© de soutenir le choc de l'armĂ©e alliĂ©e dans la plaine Saint-Denis. Parvenu au pied de l'enceinte de cette capitale, l'empereur de Russie envoie Ă  Mortier le comte Orlov, son aide de camp, pour le sommer de mettre bas les armes ; le marĂ©chal rĂ©pond  : « Les alliĂ©s, pour ĂȘtre au pied de la butte Montmartre, ne sont pas pour cela maĂźtres de Paris. L'armĂ©e s'ensevelirait sous ses ruines plutĂŽt que de souscrire Ă  une capitulation honteuse ; et quand elle ne pourra plus se dĂ©fendre, elle sait comment et par oĂč effectuer sa retraite devant et malgrĂ© l'ennemi ».

Mortier ne quitte sa position qu'aprĂšs que Marmont a conclu un arrangement pour l'Ă©vacuation de la capitale. Le il envoie son adhĂ©sion aux actes du Gouvernement provisoire. ImmĂ©diatement aprĂšs la rentrĂ©e des Bourbons en 1815, il se met au service de Louis XVIII. Il est envoyĂ© Ă  Lille en qualitĂ© de commissaire extraordinaire de la 16e division, dont il devient ensuite gouverneur. Le roi le fait chevalier de Saint-Louis et pair de France. À l'Ă©poque du , le gouvernement rĂ©solut de former Ă  PĂ©ronne une armĂ©e de rĂ©serve dont le marĂ©chal doit avoir le commandement. ArrivĂ© Ă  Lille un peu avant Louis XVIII, le duc de TrĂ©vise se hĂąte de prĂ©venir M. de Blacas que la garnison est prĂȘte Ă  se soulever et fait conjurer le roi de partir le plus promptement possible. Le roi ayant approuvĂ© ce conseil, le marĂ©chal l'accompagne jusqu'au bas des glacis, afin d'imposer aux soldats par sa prĂ©sence.

« Je vous remercie de ce que vous avez fait, monsieur le maréchal, lui dit le roi. Je vous rends vos serments ; servez toujours la France et soyez plus heureux que moi. »

Pendant les Cent-Jours, il rejoint Napoléon Ier, qui lui donne un haut commandement. Napoléon crée Mortier membre de la nouvelle Chambre des pairs et le charge de l'inspection des places frontiÚres de l'Est et du Nord, mais dÚs le début de la campagne de Waterloo, il le quitte.

Au service de la monarchie

Statue du maréchal Mortier au Cateau-Cambrésis.

AprĂšs la Seconde Restauration, il est Ă©liminĂ© de la Chambre des pairs que le roi vient de reformer et tombe en disgrĂące pendant un certain temps. Membre du Conseil de guerre chargĂ© de juger le marĂ©chal Ney il se dĂ©clare incompĂ©tent. NommĂ© gouverneur de la 15e division militaire Ă  Rouen en 1816, il est Ă©lu la mĂȘme annĂ©e, membre de la Chambre des dĂ©putĂ©s par le dĂ©partement du Nord, et rĂ©tabli, dans les honneurs de la pairie en et, en 1825, il est dĂ©corĂ© de l'Ordre du Saint-Esprit. Entre 1822 et 1830, il est maire de la commune de La Queue-en-Brie (actuel Val-de-Marne). AprĂšs la rĂ©volution de 1830, il est nommĂ© grand chancelier de la LĂ©gion d'honneur. En 1830-1831, il est ambassadeur de France Ă  Saint-PĂ©tersbourg, et le , il est appelĂ© au ministĂšre de la Guerre et Ă  la prĂ©sidence du Conseil. Il accepte Ă  contre-cƓur des fonctions pour lesquelles il sait qu'il est peu fait, et qu'il a dĂ©jĂ  refusĂ©es une premiĂšre fois quelques mois auparavant, lors de la dĂ©mission du marĂ©chal GĂ©rard.

Mort du maréchal Mortier à la suite de l'attentat de Fieschi, le 28 juillet 1835.

Excellent homme, modeste, loyal, intĂšgre, le marĂ©chal Mortier manque complĂštement d'autoritĂ© sur le gouvernement, notamment sur ces ministres de poids, conscients de leur valeur, que sont Thiers et Guizot. « Pas une de ses paroles n'exprime l'intelligence », ricane Charles de RĂ©musat. Mal Ă  l'aise Ă  l'oral, il balbutie devant les chambres qu'il ne parvient pas Ă  dominer. La situation finit par ĂȘtre prĂ©judiciable Ă  Louis-Philippe, que l'opposition accuse d'avoir placĂ© un fantoche Ă  la tĂȘte du gouvernement pour mieux imposer sa politique personnelle. En dĂ©finitive, quand Mortier prĂ©sente sa dĂ©mission le , officiellement pour raisons de santĂ©, le roi ne songe pas un instant Ă  le retenir.

Le , accompagnant en qualitĂ© de grand chancelier de la LĂ©gion d'honneur, le roi Louis-Philippe Ier pendant une revue de la Garde nationale, le marĂ©chal est tuĂ© avec onze autres personnes dans l'attentat de Fieschi. Le cortĂšge est parvenu au boulevard du Temple, le marĂ©chal se plaint de la chaleur qui l'accable. Quelqu'un l'engage de se retirer ; mais il n'y veut pas consentir. « Ma place, dit-il, est auprĂšs du roi, au milieu des marĂ©chaux, mes compagnons d'armes. » À peine a--t-il exprimĂ© cette rĂ©solution qu'il tombe foudroyĂ© par la mitraille de la machine infernale que Fieschi a dirigĂ©e contre le roi. Il vit encore quand on le transporte dans une salle de billard du jardin turc. Il cherche Ă  s'appuyer contre une table ; puis tout Ă  coup, saisi par les derniĂšres convulsions, porte le corps en arriĂšre, pousse un grand cri et expire.

Famille

Caroline Mortier de Trévise (Louis-Léopold Boilly, entre 1810 et 1812).

Il a de son mariage avec Ève-Anne Hymmùs (1779–1855) :

Distinctions

Portrait du salon des Maréchaux, chùteau de Versailles

Iconographie

Une médaille posthume à l'effigie de Mortier a été commandée par Louis-Philippe Ier au graveur Jean-Pierre Montagny pour commémorer la mort du maréchal et celle des autres victimes de l'attentat de Fieschi. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 392).

Armoiries

Figure Blasonnement
Sous le Premier Empire : Maréchal de l'Empire (), 1er duc de Trévise et de l'Empire (), Grand aigle de la Légion d'honneur (1805, chef de la 2e cohorte), Grand cordon de l'ordre du Christ de Portugal (1805),

ÉcartelĂ©, aux 1 et 4, d'or a buste de cheval de sable, celui du premier quartier contournĂ©; au 2, d'azur au dextrochĂšre d'or, armĂ© de toutes piĂšces et tenant une Ă©pĂ©e haute d'argent; au 3, d'azur au senextrochĂšre d'or, armĂ© de toutes piĂšces, et tenant une Ă©pĂ©e haute d'argent ; au chef des ducs de l'Empire brochant.[11] - [12] - [13] - [14] - [15]

Sous la Restauration française : Chevalier (), puis Grand-croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis (1820), Pair de France (, (Cent-Jours), annulé le , baron Mortier et Pair de France (, lettres patentes du )),

Notes et références

  1. « Chùteau des Tourelles. Galerie d'art du Plessis-Trévise » (consulté le )
  2. Frignet-Despréaux 1913, p. 3.
  3. Frignet-Despréaux 1913, p. 26 à 29.
  4. Frignet-Despréaux 1913, p. 34.
  5. Frignet-Despréaux 1913, p. 35 à 41.
  6. Frignet-Despréaux 1913, p. 43 à 63.
  7. Frignet-Despréaux 1913, p. 70.
  8. (de) Rainer Egger, Das Gefecht bei DĂŒrnstein-Loiben 1805, Vienne, Bundesverlag, , p. 14 Ă  22 ; (en) Robert Goetz, 1805 : Austerlitz, the Destruction of the Third Coalition, Mechanicsburg, Stackpole Books, , 368 p. (ISBN 1-85367-644-6), p. 75 Ă  81 ; (en) Digby Smith, The Napoleonic Wars Databook : 1805, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9), p. 213.
  9. (en) Robert Goetz, 1805 : Austerlitz, the Destruction of the Third Coalition, Mechanicsburg, Stackpole Books, , 368 p. (ISBN 1-85367-644-6), p. 48 Ă  72.
  10. sur la base LEONORE
  11. heraldique-europeenne.org
  12. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  13. Nicolas Roret, Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc..., Encyclopédie Roret, , 340 p. (lire en ligne)
  14. La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr
  15. « Source : Lille et le Nord, du Consulat au Second Empire », lillempire.fr.

Bibliographie

Liens externes

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