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Bataille de Gebora

La bataille de Gebora est un affrontement de la guerre d'indépendance espagnole, opposant les armées espagnoles et françaises. Elle se déroula le près de Badajoz, en Espagne, et vit l'armée espagnole d'Estrémadure mise en déroute par une force française en infériorité numérique.

Bataille de Gebora
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de Badajoz et du fleuve Guadiana depuis les hauteurs de San Cristóbal, par Eugène-Ferdinand Buttura.
Informations générales
Date
Lieu Proximité de Badajoz
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire françaisDrapeau de l'Espagne Espagne
Forces en présence
7 000 hommes
12 canons
12 000 hommes
17 canons
Pertes
400 morts ou blessĂ©s1 000 morts ou blessĂ©s
4 000 prisonniers
17 canons

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles

Campagne de Castille (1811-1812)
CoordonnĂ©es 38° 53′ 42″ nord, 6° 58′ 48″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Bataille de Gebora
Géolocalisation sur la carte : Estrémadure
(Voir situation sur carte : Estrémadure)
Bataille de Gebora

Afin d'appuyer l'action du maréchal Masséna au Portugal — dont les troupes piétinaient devant les lignes défensives de Torres Vedras, en avant de Lisbonne —, le maréchal Soult, avec un contingent de l'armée du Midi, quitta l'Andalousie et vint mettre le siège devant l'importante forteresse de Badajoz. Pour contrer cette menace, le général britannique Wellington et son allié espagnol le marquis de La Romana décidèrent d'envoyer une armée espagnole à la rencontre des Français. La Romana mourut peu après et ce fut le général Gabriel de Mendizábal qui fut chargé de diriger l'expédition. Accompagnés par un détachement de cavalerie portugaise, les Espagnols arrivèrent en vue de Badajoz au début du mois de février 1811 et campèrent sur les hauteurs voisines de San Cristóbal.

En dĂ©pit des instructions de Wellington, Mendizábal nĂ©gligea d'Ă©riger des retranchements dĂ©fensifs et Soult, profitant de la vulnĂ©rabilitĂ© de son adversaire, envoya une partie de ses troupes Ă  l'assaut des collines. Le matin du 19 fĂ©vrier, les formations françaises du marĂ©chal Mortier enfoncèrent rapidement l'armĂ©e espagnole, cette dernière perdant 1 000 tuĂ©s ou blessĂ©s et 4 000 prisonniers contre seulement 400 hommes chez les assaillants. Cette victoire permit Ă  Soult de concentrer l'ensemble de ses forces autour de Badajoz, qui capitula le 11 mars et resta aux mains des Français jusqu'Ă  l'annĂ©e suivante.

Contexte

Malgré sa victoire sur le maréchal Masséna lors de la bataille de Buçaco, en septembre 1810, la progression française força l'armée du vicomte de Wellington à se retirer derrière les lignes de Torres Vedras, un réseau de fortifications visant à défendre la route de Lisbonne. Le 10 octobre 1810, toute l'armée anglo-portugaise avait franchi les lignes à l'exception de l'infanterie légère britannique et de quelques patrouilles de cavalerie. Simultanément, Masséna concentra ses forces autour de Sobral en vue d'organiser une attaque contre les positions ennemies[1]. Après un premier affrontement le 14 octobre, les Français renoncèrent cependant à lancer un assaut d'envergure et restèrent ancrés sur leurs positions pendant un mois avant de se retirer vers Santarém et Rio Maior[2].

Le maréchal Jean-de-Dieu Soult, duc de Dalmatie, par Louis-Henri de Rudder.

Parallèlement Ă  ces Ă©vĂ©nements, NapolĂ©on Ier avait envoyĂ© plusieurs dĂ©pĂŞches au marĂ©chal Soult, commandant en chef de l'armĂ©e du Midi, pour lui demander d'apporter de l'aide Ă  MassĂ©na[3]. Les directives de l'Empereur se fondaient nĂ©anmoins sur un contexte militaire obsolète car la situation sur place avait considĂ©rablement Ă©voluĂ© entre-temps[4]. 30 000 soldats alliĂ©s et six forteresses d'importance sĂ©paraient Ă  prĂ©sent l'armĂ©e française de la capitale portugaise, rendant une attaque contre Lisbonne pratiquement impossible[3]. Contraint Ă  l'action, Soult rassembla tout de mĂŞme une armĂ©e de 20 000 hommes, principalement issus du Ve corps, et lança une expĂ©dition en EstrĂ©madure, dans le double objectif de capturer la forteresse espagnole de Badajoz et d'attirer une partie des forces alliĂ©es loin de MassĂ©na et des lignes de Torres Vedras[5].

Le marĂ©chal divisa son armĂ©e en deux colonnes et s'enfonça en EstrĂ©madure par les deux principaux cols menant jusqu'Ă  la vallĂ©e du Guadiana, avec l'intention de rejoindre la ville d'Almendralejo[6]. L'une des colonnes françaises, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Latour-Maubourg, ne rencontra aucune rĂ©sistance sĂ©rieuse durant sa marche : le 3 janvier 1811, elle tomba sur 2 500 cavaliers espagnols et portugais près de la localitĂ© d'Usagre, mais ces derniers se contentèrent de couvrir la retraite de la division espagnole Mendizábal au-delĂ  du Guadiana. Latour-Maubourg arriva sans encombre Ă  proximitĂ© d'Almendralejo oĂą il attendit l'arrivĂ©e de la deuxième colonne française[7].

Celle-ci, commandĂ©e par le marĂ©chal Soult en personne et formĂ©e principalement de la division d'infanterie du gĂ©nĂ©ral Gazan, fut ralentie dans sa marche par le train de siège qui devait emprunter une route plus longue et plus praticable[7]. Le mauvais temps et la dĂ©sertion des conducteurs espagnols retardèrent dangereusement les canons français, un problème aggravĂ© par la menace des 5 000 soldats espagnols du gĂ©nĂ©ral Ballesteros. AccrochĂ© par les troupes du marĂ©chal Mortier, Ballesteros se replia sans grands dommages et continua Ă  rester une menace sur les arrières des forces françaises. Pour prĂ©venir toute tentative de coup de main, Soult envoya la division Gazan tenir Ă  distance les Espagnols afin de protĂ©ger le convoi d'artillerie, tandis que lui-mĂŞme avec la cavalerie poursuivit sa marche sur Almendralejo[8] - [9]. Soult parvint Ă  faire sa jonction avec Latour-Maubourg le 6 janvier, mais avec seulement une fraction de ses forces d'origine et sans artillerie lourde[7].

Prélude de la bataille

Soult prend Olivence et assiège Badajoz

Pedro Caro y Sureda, 3e marquis de La Romana, par Vicente López y Portaña.

Soult n'avait pas les moyens d'assiĂ©ger une forteresse aussi imposante que celle de Badajoz avec une armĂ©e rĂ©duite et dĂ©cida donc de modifier ses plans. Il envoya sa cavalerie lĂ©gère sous le commandement du gĂ©nĂ©ral de brigade AndrĂ© Briche prendre MĂ©rida et, laissant quatre escadrons de dragons Ă  Albuera pour surveiller la garnison de Badajoz, il marcha avec le reste de son armĂ©e sur Olivence dans le but d'investir cette ville[10]. Wellington avait auparavant proposĂ© au gĂ©nĂ©ral marquis de La Romana — commandant de l'armĂ©e espagnole d'EstrĂ©madure – soit de dĂ©truire les fortifications d'Olivence, soit de les rĂ©parer et de s'y retrancher ; la Romana, Ă  son tour, avait ordonnĂ© Ă  Mendizábal de dĂ©truire les dĂ©fenses, mais celui-ci avait ignorĂ© cet ordre et prĂ©fĂ©rĂ© renforcer la garnison avec quatre bataillons d'infanterie[10] - [11]. De fait, lorsque Soult arriva devant la ville le 11 janvier, les Espagnols ne disposaient que de retranchements mĂ©diocres pour abriter leur garnison. L'artillerie lourde française rallia le corps de Soult Ă  partir du 19 janvier et, le 22, une brèche mal rĂ©parĂ©e dans les murs de la forteresse fut rouverte. La garnison se rendit le 23 janvier avec plus de 4 000 soldats de l'armĂ©e d'EstrĂ©madure[12].

Ce succès ne rendit pas la situation de Soult meilleure pour autant : bien qu'il disposait d'un important contingent de cavalerie (environ 4 000 hommes), l'envoi de deux bataillons chargĂ©s d'escorter les prisonniers capturĂ©s Ă  Olivence jusqu'Ă  SĂ©ville ne lui laissait que 5 500 fantassins pour poursuivre sa campagne. En outre, bien que son train de siège eut commencĂ© Ă  rejoindre, l'absence de la division Gazan le privait de troupes importantes. Le marĂ©chal dĂ©cida malgrĂ© tout d'assiĂ©ger Badajoz dans l'espoir que Wellington dirige des renforts sur ce point, rĂ©duisant d'autant l'effectif de l'armĂ©e alliĂ©e opposĂ©e Ă  MassĂ©na sur les lignes de Torres Vedras[13]. Le 26 janvier, Soult marcha donc en direction de Badajoz tandis que Latour-Maubourg avec six escadrons de cavalerie fut chargĂ© de traverser le Guadiana pour bloquer l'accès nord Ă  la forteresse[14]. Le 27 janvier, le premier siège de la ville commença[3]. La division du gĂ©nĂ©ral Gazan rejoignit enfin l'armĂ©e de Soult le 3 fĂ©vrier, ce qui renforça de 6 000 hommes l'effectif de l'armĂ©e française[15].

Mendizábal prend le commandement de l'armée espagnole

Le vicomte Wellington décida avec La Romana du plan de campagne de l'armée alliée (peinture de Robert Home, 1804).

Pendant ce temps, le gĂ©nĂ©ral Mendizábal se repliait sur la frontière portugaise après avoir envoyĂ© deux bataillons renforcer la garnison de Badajoz[16]. Affaibli par sa dĂ©faite Ă  Olivence et par l'absence des soldats de Ballesteros, il envoya des renforts Ă  La Romana et fut lui-mĂŞme renforcĂ© le 14 janvier par 1 800 hommes partis d'Abrantès sous le commandement de Charles d'Espagne. Près de 6 000 soldats furent Ă©galement dirigĂ©s en avant des lignes de Torres Vedras le 19 janvier et arrivèrent Ă  Elvas le 29. Ces forces se joignirent aux 3 000 hommes de Mendizábal, lequel disposait d'une division de cavalerie espagnole et d'une brigade de cavalerie portugaise, portant l'effectif de l'armĂ©e Ă  environ 15 000 soldats. Ces troupes devaient ĂŞtre commandĂ©es par le gĂ©nĂ©ral La Romana et avaient pour objectif de tenir Soult en Ă©chec devant Badajoz[11] - [17]. La Romana mourut cependant d'un anĂ©vrisme le 23 janvier et le commandement de l'armĂ©e revint alors au gĂ©nĂ©ral Mendizábal[18] - [19] - [20].

Peu de temps avant sa mort, La Romana avait rencontrĂ© Wellington et convenu avec lui d'un plan de campagne, prĂ©voyant que l'armĂ©e irait s'installer sur les hauteurs de San CristĂłbal, son flanc droit protĂ©gĂ© par le fort du mĂŞme nom et son front couvert par les cours d'eau Gebora et Guadiana, le flanc gauche Ă©tant quant Ă  lui sĂ©curisĂ© par la forteresse de Campo Maior et sur ses arrières par celle d'Elvas[21] - [22]. Lorsqu'il arriva sur la rive nord de la Guadiana le 5 fĂ©vrier, Mendizábal ne tint aucun compte de cette dĂ©cision dont il avait pourtant Ă©tĂ© informĂ© lors de sa prise de commandement[19]. La plus grande partie de son infanterie pĂ©nĂ©tra dans l'enceinte de Badajoz, ne laissant qu'un faible contingent de fantassins et la cavalerie sous le fort San CristĂłbal[21] - [23]. Le 7 fĂ©vrier, Mendizábal tenta une sortie contre les lignes de siège françaises. La cavalerie portugaise, soutenue par un petit dĂ©tachement d'infanterie, feinta vers l'aile gauche française tandis qu'un contingent de 5 000 hommes s'en prit Ă  leur aile droite. Les Espagnols commandĂ©s par Charles d'Espagne culbutèrent les premières lignes françaises et rĂ©ussirent mĂŞme Ă  engager l'une des brigades du gĂ©nĂ©ral Girard, mais le marĂ©chal Mortier ayant envoyĂ© plusieurs bataillons au secours de son lieutenant, les assiĂ©gĂ©s furent finalement repoussĂ©s et durent regagner Badajoz après avoir perdu 650 soldats, contre 400 tuĂ©s ou blessĂ©s dans le camp français[24] - [25].

Le 9 fĂ©vrier, Mendizábal retira la plus grande partie de ses hommes de la forteresse de Badajoz, ce qui rĂ©duisit l'effectif de la garnison Ă  7 000 soldats. 9 000 fantassins vinrent occuper les hauteurs de San CristĂłbal tandis que 3 000 cavaliers campaient en arrière des lignes dans les plaines de la Caya. Contrevenant une nouvelle fois aux directives de Wellington, le gĂ©nĂ©ral espagnol nĂ©gligea d'Ă©difier des retranchements dĂ©fensifs et se contenta d'envoyer une partie de sa cavalerie en avant de ses lignes pour observer les mouvements français[26]. Soult, de son cĂ´tĂ©, Ă©carta momentanĂ©ment la menace de l'armĂ©e espagnole pour se concentrer davantage sur la mise en place de ses lignes de siège et de ses canons autour de Badajoz[27]. De fortes pluies transformèrent les cours d'eau Guadiana et Gebora en torrents infranchissables, de sorte qu'entre le 11 et le 18 fĂ©vrier, l'artillerie française n'eut d'autre choix que de bombarder l'extrĂ©mitĂ© sud de la ligne espagnole, la forçant Ă  s'Ă©loigner d'une certaine distance de Badajoz et de la protection du fort San CristĂłbal[28] - [29].

DĂ©roulement de la bataille

Carte de la bataille de Gebora (19 février 1811).

La pluie s'apaisa enfin durant la nuit du 18 fĂ©vrier et la Gebora Ă©tait Ă  nouveau guĂ©able[28] - [29]. Dans la soirĂ©e, Soult dirigea neuf bataillons d'infanterie, trois escadrons de cavalerie et deux batteries d'artillerie, le tout sous le commandement de Mortier, traverser un pont enjambant la Guadiana Ă  partir de la rive nord. Rejoint par les six rĂ©giments de cavalerie du gĂ©nĂ©ral Latour-Maubourg, le marĂ©chal avait sous ordres 4 500 fantassins, 2 500 cavaliers et 12 canons prĂŞts Ă  attaquer les lignes adverses Ă  l'aube du 19 fĂ©vrier[20] - [30] - [28]. Profitant d'un Ă©pais brouillard matinal, les Français traversèrent la Gebora, repoussèrent les avant-postes espagnols et s'avancèrent Ă  moins de deux kilomètres de leurs lignes sans ĂŞtre repĂ©rĂ©s[30]. SimultanĂ©ment, le 2e rĂ©giment de hussards, chargĂ© par Latour-Maubourg de contourner le flanc gauche de Mendizábal, gravit discrètement les hauteurs au nord et tomba par surprise sur les unitĂ©s sans mĂ©fiance de Charles d'Espagne[31] - [32].

Le maréchal Édouard Mortier, duc de Trévise.

Mortier démontra lors de cet affrontement ses capacités tactiques dans le déploiement de son armée : il envoya toute sa cavalerie vers le nord pour attaquer l'aile gauche espagnole et dirigea trois bataillons au sud, entre le fort San Cristóbal et le flanc droit de Mendizábal, tandis que les six derniers bataillons d'infanterie attaquèrent frontalement la position[33] - [34]. Alors que le brouillard se dissipait, la cavalerie légère du général Briche galopa en direction des hauteurs et se jeta sur l'aile gauche de l'armée espagnole pendant que Latour-Maubourg enleva trois régiments de dragons et chargea les cavaliers hispano-portugais dans les plaines de la Caya[35]. Malgré leur supériorité numérique, ces derniers restèrent sourds aux appels de leurs officiers et prirent la fuite vers Elvas ou Campo Maior. Beaucoup d'entre eux réussirent à s'échapper, en grande partie grâce à Latour-Maubourg qui préféra les délaisser pour lancer à la place sa cavalerie contre l'infanterie régulière de Mendizábal[36].

L'engagement sur l'aile droite espagnole fut plus longuement disputé. Le brouillard parti, les Espagnols s'étaient en effet rendu compte de l'infériorité numérique de l'armée française et se préparèrent à recevoir l'attaque de leurs adversaires dans la plus grande discipline[36]. Le duel de mousqueterie entre les deux belligérants venait à peine de s'engager lorsque la cavalerie française fit son apparition. Pendant que les hussards se rapprochaient le long des crêtes, les dragons de Latour-Maubourg surgirent par l'arrière, ce qui incita Mendizábal à ranger ses troupes en deux immenses carrés divisionnaires soutenus par son artillerie. Bien qu'ayant initialement réussi à gêner la cavalerie française, ces formations constituèrent une cible de choix pour l'infanterie et l'artillerie de Soult[36] - [20] - [19] qui, comme le raconte un fantassin espagnol à propos de cette dernière, « s'est amusé avec eux de la manière la plus horrible jusqu'à ce qu'ils deviennent d'abord ovales puis une masse informe que la cavalerie était capable de pénétrer et de faire prisonnier »[19]. La cavalerie légère de Briche enfonça les deux carrés espagnols sans grande difficulté, action qui décida du sort de la bataille. Plusieurs régiments espagnols furent dispersés, la plupart furent faits prisonniers tandis que d'autres se frayèrent un chemin ensemble jusqu'à Badajoz ou vers la frontière portugaise[37].

Conséquences

La bataille fut un sĂ©rieux revers pour les AlliĂ©s. Wellington, qui avait prĂ©venu les gĂ©nĂ©raux espagnols que l'armĂ©e d'EstrĂ©madure constituait « le dernier corps de troupes de leur pays »[21] - [38], Ă©crivit plus tard que « la dĂ©faite de Mendizábal constitue un malheur imprĂ©visible, le plus grand qui nous soit arrivĂ© jusque-lĂ  »[39]. L'armĂ©e espagnole avait subi des pertes très sĂ©vères : environ 1 000 hommes avaient Ă©tĂ© tuĂ©s ou blessĂ©s et 4 000 faits prisonniers. 17 canons furent Ă©galement perdus[20] - [40]. Seuls 2 500 soldats parvinrent Ă  se rĂ©fugier Ă  l'abri des murs de Badajoz et un nombre lĂ©gèrement infĂ©rieur au Portugal[20] - [40]. Les Français, pour leur part, avaient essuyĂ© des pertes minimes. Soult fit Ă©tat dans son rapport de 30 morts et 140 blessĂ©s, mais ces chiffres furent finalement rĂ©visĂ©s Ă  environ 400 hommes, dont une forte proportion de cavaliers[20].

Soult Ă©tait dĂ©sormais libre de poursuivre le siège de Badajoz. Bien que la garnison de la ville eut Ă©tĂ© portĂ©e Ă  8 000 hommes avec les fuyards de l'armĂ©e de Mendizábal, la forteresse tomba finalement au pouvoir des Français le 11 mars 1811[41]. Wellington envoya alors un important corps anglo-portugais sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Beresford afin de reprendre la ville[42], et le 20 avril dĂ©buta le second siège de Badajoz[43]. Les Français tentèrent de libĂ©rer la forteresse, ce qui aboutit le 16 mai Ă  la sanglante bataille d'Albuera[44] qui vit Beresford repousser avec difficultĂ© l'armĂ©e française de Soult en infĂ©rioritĂ© numĂ©rique, mais n'empĂŞcha pas la poursuite du siège[45]. L'armĂ©e du Portugal dirigĂ©e par le marĂ©chal Marmont, le successeur de MassĂ©na, s'Ă©tant rĂ©unie avec l'armĂ©e du Midi, les troupes françaises fortes de 60 000 hommes obligèrent Wellington Ă  lever le siège le 20 juin et Ă  retirer ses 44 000 soldats sur Elvas[46]. Badajoz resta aux mains des Français jusqu'Ă  l'annĂ©e suivante, date Ă  laquelle les AlliĂ©s capturèrent dĂ©finitivement la ville après une ultime bataille[47].

Annexes

Notes et références

  1. Weller 1962, p. 141 et 142.
  2. Weller 1962, p. 145 et 146.
  3. Gates 1986, p. 245.
  4. Oman 1911, p. 28 et 29.
  5. Glover 1974, p. 142.
  6. Oman 1911, p. 31 et 32.
  7. Oman 1911, p. 32.
  8. Oman 1911, p. 33.
  9. Napier 1831, p. 91.
  10. Oman 1911, p. 35.
  11. Napier 1831, p. 92.
  12. Oman 1911, p. 36 et 37.
  13. Oman 1911, p. 37 et 38.
  14. Oman 1911, p. 38.
  15. Oman 1911, p. 41.
  16. Oman 1911, p. 40.
  17. Oman 1911, p. 43 et 44.
  18. Oman 1911, p. 44 Ă  46.
  19. Esdaile 2002, p. 337.
  20. Gates 1986, p. 248.
  21. Oman 1911, p. 47.
  22. Napier 1831, p. 93.
  23. Napier 1831, p. 94.
  24. Oman 1911, p. 48.
  25. Napier 1831, p. 96.
  26. Oman 1911, p. 49.
  27. Oman 1911, p. 50.
  28. Napier 1831, p. 97.
  29. Oman 1911, p. 50 et 51.
  30. Oman 1911, p. 51.
  31. Napier 1831, p. 97 et 98.
  32. Oman 1911, p. 51 et 52.
  33. Oman 1911, p. 52.
  34. Napier 1831, p. 98.
  35. Oman 1911, p. 52 et 53.
  36. Oman 1911, p. 53.
  37. Oman 1911, p. 54.
  38. Wellington 1838, p. 163.
  39. Wellington 1838, p. 286.
  40. Oman 1911, p. 54 et 55.
  41. Oman 1911, p. 55 ; 57 Ă  61.
  42. Gates 1986, p. 252 et 253.
  43. Gates 1986, p. 254.
  44. Esdaile 2002, p. 342 et 343.
  45. Esdaile 2002, p. 348.
  46. Weller 1962, p. 187 Ă  189.
  47. Weller 1962, p. 198 Ă  205.

Bibliographie

  • (en) Jac Weller, Wellington in the Peninsula, Nicholas Vane, .
  • (en) Charles Oman, A History of the Peninsular War : December 1810 to December 1811, vol. 4, Greenhill Books, (ISBN 978-1-85367-618-5).
  • (en) David Gates, The Spanish Ulcer : A History of the Peninsular War, Pimlico, , 557 p. (ISBN 978-0-7126-9730-9).
  • (en) Michael Glover, The Peninsular War 1807–1814 : A Concise Military History, Penguin Classic Military History, , 431 p. (ISBN 978-0-14-139041-3).
  • (en) William Napier, History of the War in the Peninsula, vol. 3, Frederic Warne and Co, .
  • (en) Charles Esdaile, The Peninsular War : a new history, Londres, Penguin Books, , 586 p. (ISBN 978-0-14-027370-0).
  • (en) Arthur Wellesley de Wellington, The dispatches of Field Marshal the Duke of Wellington : during his various campaigns in India, Denmark, Portugal, Spain, the Low Countries, and France, from 1799 to 1818, vol. 7, John Murray, .

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