Louis-Gabriel Suchet
Louis-Gabriel Suchet, duc d'Albufera, né le à Lyon et mort le à Marseille, est un militaire français, élevé à la dignité de maréchal d'Empire par Napoléon en 1811.
Louis-Gabriel Suchet duc d'Albufera | ||
Le maréchal Louis-Gabriel Suchet, duc d'Albuféra, par Jean-Baptiste Paulin Guérin. | ||
Surnom | « Le maréchal de la guerre d'Espagne » « El Hombre justo » |
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Naissance | Lyon |
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DĂ©cĂšs | Marseille |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française Empire français Royaume de France Empire français (Cent-Jours) Royaume de France |
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Grade | Général de division | |
AnnĂ©es de service | 1791 â 1815 | |
Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes |
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Faits d'armes | Pozzolo Austerlitz Maria-Belchite LĂ©rida Tarragone Valence |
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Distinctions | Maréchal d'Empire Grand-croix de la Légion d'honneur Ordre du Saint-Esprit |
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Hommages | Nom gravĂ© sous l'arc de triomphe de l'Ătoile, 33e colonne | |
Autres fonctions | Membre de la Chambre des pairs | |
Famille | PÚre de Napoléon Suchet | |
Fils d'un soyeux lyonnais, il commence sa carriĂšre en 1791 en s'engageant dans la Garde nationale. Il gravit rapidement les Ă©chelons jusqu'au grade de lieutenant-colonel et participe Ă ce titre Ă la premiĂšre campagne d'Italie qu'il termine comme commandant de la 18e demi-brigade ; il occupe ensuite les fonctions de chef d'Ă©tat-major en HelvĂ©tie et en Italie. NommĂ© gĂ©nĂ©ral de division en 1799, il sert encore en Italie pendant deux ans. Sous le Premier Empire, il participe avec brio aux premiĂšres campagnes napolĂ©oniennes Ă la tĂȘte d'une division.
En 1808, Suchet est envoyĂ© en Espagne oĂč il obtient rapidement le commandement de l'armĂ©e d'Aragon, avec laquelle il remporte une sĂ©rie de victoires contre les Espagnols. Excellent administrateur, et contrairement Ă la quasi-totalitĂ© de ses collĂšgues, il consolide ses positions en crĂ©ant une administration civile efficace et en pacifiant la rĂ©gion, s'attachant ainsi la population aragonaise. Il s'empare successivement des villes de LĂ©rida, Tortosa et Tarragone â Ă la suite de quoi NapolĂ©on l'Ă©lĂšve Ă la dignitĂ© de marĂ©chal d'Empire le â puis du royaume de Valence. Les dĂ©faites françaises dans le reste de la pĂ©ninsule l'obligent cependant Ă se replier sur les PyrĂ©nĂ©es.
Rallié aux Bourbons, il reprend du service sous les Cent-Jours avec le commandement de l'armée des Alpes ; il est cette fois disgracié par Louis XVIII à la Seconde Restauration mais est finalement rappelé à la Chambre des pairs. Seul maréchal à avoir gagné son bùton pour ses victoires en Espagne, ses talents militaires sont reconnus par Napoléon qui déclare à Sainte-HélÚne que « s'il avait eu deux maréchaux comme Suchet en Espagne, non seulement il aurait conquis la péninsule, mais il l'aurait aussi gardée ».
Biographie
Louis-Gabriel Suchet est le fils aĂźnĂ© de Jean-Pierre Suchet (Lyon, - ), nĂ©gociant soyeux et juge conservateur Ă la CharitĂ© de Lyon, et de Marie-Anne Jacquier (1742 - v. 1789)[1]. La famille Suchet, originaire du sud de l'ArdĂšche, pratique le commerce de la soie depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations. DotĂ© dâune solide instruction, Suchet entre dans la Garde nationale de LargentiĂšre en 1791, comme sous-lieutenant, puis rejoint une compagnie franche de l'ArdĂšche du au , lors de l'appel des volontaires. Plein d'ardeur et de zĂšle, le jeune Suchet conquiert rapidement en 1792, les grades de lieutenant et capitaine. Le , il est Ă©lu lieutenant-colonel du 4e bataillon de volontaires de l'ArdĂšche Ă Bourg-Saint-AndĂ©ol.
Du siĂšge de Toulon aux plaines d'Italie
Il est prĂ©sent au siĂšge de Toulon jusqu'au . Lors de celui-ci, une colonne britannique de 2 000 hommes rĂ©alise une sortie afin de sâemparer des batteries françaises que Bonaparte a installĂ©es afin dâentamer les structures dâun fort. Les Britanniques sont contre-attaquĂ©s et repoussĂ©s Ă la baĂŻonnette par les soldats français, lors du corps Ă corps, Suchet fait prisonnier le gĂ©nĂ©ral britannique Charles O'Hara, le . AprĂšs la prise de Toulon, il participe avec son unitĂ© d'origine Ă la rĂ©pression de l'insurrection royaliste dans le Sud-Est de la France. Ă la tĂȘte du 4e bataillon de volontaires de l'ArdĂšche, il participe ainsi aux massacres du village de BĂ©doin, le .
PassĂ© chef de bataillon Ă la 211e demi-brigade de premiĂšre formation affectĂ© Ă l'armĂ©e d'Italie, il assiste en 1794, aux combats de Vado, de Saint-Jacques et Ă tous ceux qui sont livrĂ©s par la division Laharpe. En 1795, Ă la bataille de Loano les 23 et , Ă la tĂȘte de son bataillon, il enlĂšve trois drapeaux aux Autrichiens. Le , il se trouve affectĂ© par amalgame Ă la 69e demi-brigade de ligne, avec laquelle il prend une part glorieuse aux combats de Cossaria le , de Dego les 14 et et de Lodi le . Le , il commande un bataillon de la 18e demi-brigade de deuxiĂšme formation dans la division MassĂ©na, il participe aux combats de Borghetto le , de Castiglione le , de Peschiera le , de Trente le , de Bassano le , de Cerea le , oĂč il est dangereusement blessĂ©. Ă peine rĂ©tabli, il participe aux combats d'Arcole du 15 au , puis de Rivoli les 13 et . Il fait la campagne qui dĂ©cide le traitĂ© de Campo-Formio du . Ă cette Ă©poque, le gĂ©nĂ©ral MassĂ©na l'envoie porter au gĂ©nĂ©ral en chef Bonaparte, les drapeaux conquis dans la bataille de Tarvis du 21 au . Il est blessĂ© de nouveau Ă la bataille de Neumarkt in Steiermark en Styrie le 1er avril.
Chef d'Ă©tat-major
Il est nommĂ© chef de brigade provisoire le . En , son rĂ©giment passe en Suisse. Suchet devient chef d'Ă©tat-major de Brune, commandant de l'armĂ©e d'HelvĂ©tie, lors de la brĂšve campagne dâHelvĂ©tie du au . La conduite du colonel Suchet lui vaut de nouveau l'honneur de porter Ă Paris 23 drapeaux pris Ă l'ennemi. Promu gĂ©nĂ©ral de brigade le , il est employĂ© peu de temps aprĂšs, en qualitĂ© de chef d'Ă©tat-major par intĂ©rim Ă l'armĂ©e d'Italie du au , en l'absence de Leclerc, puis comme chef d'Ă©tat-major en titre le , sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Joubert, dont il est l'ami. Il est remplacĂ© Ă ce poste par Montrichard le , tout en restant Ă l'armĂ©e d'Italie.
Le PiĂ©mont donnant alors des inquiĂ©tudes pour la retraite de l'armĂ©e, et Joubert ayant reçu ordre d'occuper ce pays Ă la fin de 1798, Suchet prĂ©pare cette expĂ©dition qui se termine sans combats. Il est nommĂ© Ă l'armĂ©e d'HelvĂ©tie le , mais il ne rejoint pas son poste et est destituĂ© le . OccupĂ© Ă rĂ©organiser l'armĂ©e, il se trouve en opposition avec le commissaire du Directoire, et cette lutte fait rendre contre lui un dĂ©cret du gouvernement par lequel il est menacĂ© d'ĂȘtre portĂ© sur la liste des Ă©migrĂ©s, s'il ne rentre pas en France sous trois jours. Il faut obĂ©ir, mais Joubert, mĂ©content du rappel de son ami, quitte brusquement le commandement et retourne dans sa famille. DĂšs son arrivĂ©e Ă Paris, le gĂ©nĂ©ral Suchet parvient Ă se justifier, et est presque aussitĂŽt employĂ© comme chef d'Ă©tat-major Ă l'armĂ©e de Mayence le .
DĂ©tachĂ© dans les Grisons en tant que commandant de la 1re brigade de la 3e division Ă l'armĂ©e d'HelvĂ©tie le , et sĂ©parĂ© de l'armĂ©e pendant dix jours, il dĂ©fend les positions de Davos, BergĂŒn, et SplĂŒgen. Trompant l'ennemi qui l'entoure, il rejoint l'armĂ©e par les sources du Rhin, vers le massif du Saint-Gothard, sans ĂȘtre entamĂ©. Câest lui qui porte ensuite les drapeaux ennemis pris au Directoire. DĂ©signĂ© comme major gĂ©nĂ©ral de lâarmĂ©e dâĂgypte, il doit se rendre Ă Paris pour se disculper des fausses accusations portĂ©es contre sa gestion sous Brune en Suisse et ne peut donc participer Ă la campagne.
DeuxiĂšme campagne d'Italie
Il passe en Italie comme chef d'Ă©tat-major sous Joubert, le successeur de Brune le . AprĂšs la campagne dĂ©sastreuse de SchĂ©rer, vaincu Ă la bataille de Magnano le prĂ©cĂ©dent, Joubert, ayant repris le commandement de l'armĂ©e d'Italie, le fait nommer le , gĂ©nĂ©ral de division. AprĂšs la bataille de Novi le , oĂč la France perd Joubert, Suchet continue ses fonctions sous Moreau ; puis devient commandant par intĂ©rim de l'armĂ©e d'Italie Ă la place de Championnet du au .
AprĂšs le 18 brumaire (), NapolĂ©on Bonaparte charge MassĂ©na du commandement de l'armĂ©e d'Italie et Suchet devient commandant de l'aile gauche de l'armĂ©e le . CoupĂ© de l'armĂ©e de MassĂ©na dĂšs le , il se replie sur le Var. Le , il Ă©choue dans son attaque Ă Monte San Giacomo ; il se replie Ă partir de Loano le 1er mai[2]. Du 17 au , il est commandant par intĂ©rim, en l'absence de MassĂ©na, de l'armĂ©e d'Italie. Il reprend GĂȘnes, le , quelques jours aprĂšs Marengo (). Il commande le corps du centre Ă l'armĂ©e d'Italie le . Il devient gouverneur de Padoue en .
La campagne s'étant rouverte, en 1801, aprÚs six mois d'armistice, le général Suchet commande le centre de l'armée, composé de trois divisions fortes de 18 000 hommes. Au passage du Mincio, il secourt et dégage le général Dupont, et fait avec lui 4 000 prisonniers sur le général Bellegarde à la bataille de Pozzolo le . AprÚs la paix de Lunéville le , il est nommé inspecteur général d'infanterie le . Il est bien connu du Premier Consul, car il a épousé en 1799 Honorine Anthoine de Saint-Joseph, fille de l'ainée des Clary et de Antoine-Ignace Anthoine, maire de Marseille.
Les premiĂšres campagnes de l'Empire
Au mois d', Suchet est nommé commandant de la 4e division du corps du maréchal Soult, stationné au camp de Boulogne. En froid avec son supérieur, il demande à Joseph Bonaparte d'intervenir en sa faveur auprÚs de Napoléon pour obtenir une mutation, mais rejoint finalement son poste en novembre. Les troupes sous sa responsabilité comprennent cinq régiments d'infanterie articulés en deux brigades, auxquels s'ajoutent un régiment de cavalerie et l'artillerie divisionnaire. La 4e division cantonne aux abords du port de Wimereux, que Suchet s'attelle à agrandir pour y accueillir le nombre d'embarcations nécessaires au transport des troupes. Il améliore le confort de ses hommes en faisant construire des baraquements en pierre, et s'occupe également de faire paver certaines routes. Le général adhÚre à la proclamation de l'Empire le et se rend plusieurs fois en congé à Paris au cours de l'année, sans assister cependant à la cérémonie du Sacre le [3].
En , toujours en Ă©troite relation avec l'impĂ©ratrice JosĂ©phine, Suchet obtient grĂące Ă elle le poste de gouverneur du palais de Laeken, prĂšs de Bruxelles ; la charge bien qu'honorifique s'accompagne d'un traitement annuel de 15 000 francs, que Suchet perçoit avec rĂ©gularitĂ© jusqu'en 1813. Le , sa division est inspectĂ©e par l'Empereur qui le fĂ©licite et accepte de le transfĂ©rer au 5e corps du marĂ©chal Lannes. La 4e division, devenu la 3e depuis son changement d'affectation, quitte Boulogne le : elle forme l'avant-garde de la Grande ArmĂ©e qui se dirige vers l'est pour affronter les Austro-Russes en Allemagne. Suchet participe Ă la manĆuvre d'Ulm et, le , enlĂšve les hauteurs de Michelsberg avec l'appui de la division Gazan et des grenadiers d'Oudinot. Il prend part Ă la bataille d'Hollabrunn le . Lors de la bataille d'Austerlitz le , la division Suchet forme l'extrĂȘme-gauche de l'armĂ©e française face au corps russe du prince Bagration[4]. Elle se compose du 17e lĂ©ger (brigade ClaparĂšde), des 34e et 40e de ligne (brigade Beker) et des 68e et 88e de ligne (brigade Valhubert), Ă deux bataillons chacun[5].
La progression française dĂ©marre en milieu de matinĂ©e. La cavalerie russe tente de s'interposer mais est dĂ©cimĂ©e par les tirs de l'infanterie de Suchet, tandis que les cavaliers de Walther et de Kellermann arrivent Ă la rescousse et repoussent les assaillants[6]. Suchet s'avance en premiĂšre ligne « en Ă©chelons, par rĂ©giments comme Ă l'exercice, sous le feu de l'artillerie russe »[7]. Ses hommes subissent des pertes sĂ©vĂšres face Ă trois rĂ©giments de mousquetaires russes soutenus par quelques piĂšces d'artillerie. Au sud, Caffarelli parvient Ă occuper les villages de Krug et d'Holubitz et oblique au nord afin de couper la retraite aux Russes. Face Ă la pression conjuguĂ©e des troupes de Suchet et Caffarelli appuyĂ©es par la cavalerie, Bagration doit de se replier sur la route de BrĂŒnn jusqu'Ă Welleschowitz, couvert par le feu opportun de l'artillerie autrichienne dĂ©ployĂ©e sur les hauteurs[8]. Au soir de la bataille, NapolĂ©on invite Suchet Ă dĂźner[7]. Il le rĂ©compense en l'Ă©levant Ă la dignitĂ© de Grand aigle de la LĂ©gion d'honneur le .
Dans la campagne de Prusse de 1806, il devient commandant de la 1re division du 5e corps sous Lannes dĂ©but octobre. Sa division remporte le premier avantage Ă Saalfeld le . Elle commence l'attaque Ă IĂ©na le 14 suivant. Elle se signale de nouveau en Pologne, lors de la bataille de PuĆtusk le . Ă Ostrolenka le , la division Suchet (en compagnie des troupes des gĂ©nĂ©raux Oudinot et Reille) affronte avec succĂšs les Russes du gĂ©nĂ©ral Essen. Le , il passe avec sa division sous les ordres de MassĂ©na. AprĂšs la paix de Tilsitt du , le gĂ©nĂ©ral Suchet prend ses cantonnements en SilĂ©sie et commande le 5e corps qui est envoyĂ© en Espagne l'annĂ©e suivante. Il devient comte de l'Empire le .
Campagne d'Espagne
Le , il est nommĂ© commandant de la 1re division du 5e corps sous Mortier Ă l'armĂ©e d'Espagne. Unique marĂ©chal Ă gagner son titre dans la pĂ©ninsule, il rĂ©organise les unitĂ©s françaises sous son commandement, Ă©tablit une discipline sĂ©vĂšre, administre sagement, ce qui lui donne lâaffection des Espagnols. Suchet est par ailleurs le seul des chefs français Ă rĂ©ussir complĂštement la pacification de la zone dont il est chargĂ©. Il se distingue par une sĂ©rie impressionnante de menĂ©es Ă la tĂȘte de l'armĂ©e d'Aragon. Le , la division Suchet ouvre le siĂšge de Saragosse, sur la droite de l'Ăbre, oĂč elle obtient des succĂšs jusqu'Ă la reddition de la ville le . NommĂ© le , gĂ©nĂ©ral en chef du 3e corps (armĂ©e d'Aragon) Ă la place de Junot, et gouverneur de cette province.
Suchet face Ă Blake
Le jour de son arrivĂ©e au commandement, le gĂ©nĂ©ral espagnol JoaquĂn Blake y Joyes se prĂ©sente avec 25 000 hommes devant Saragosse. Les troupes espagnoles chassent la garnison française d'Alcañiz et s'y retranchent. Suchet se porte Ă leur rencontre le . Les premiers affrontements sont indĂ©cis ; les Français avancent sous un feu nourri tandis que la cavalerie espagnole est taillĂ©e en piĂšces par son homologue française. Suchet envoie l'infanterie du gĂ©nĂ©ral Fabre contre la forteresse afin d'emporter la dĂ©cision, mais elle est dĂ©cimĂ©e par l'artillerie espagnole[9]. Ce dernier Ă©chec force pour la premiĂšre fois Suchet au repli, aprĂšs avoir perdu environ 1 500 soldats tuĂ©s ou blessĂ©s[9]. Quelques jours plus tard, le , il prend sa revanche sur Blake Ă Maria. Les troupes françaises dispersent rapidement les soldats espagnols et les poursuivent, leur infligeant des pertes de 1 200 tuĂ©s, 400 prisonniers, 25 canons et 3 drapeaux[10]. Le Suchet complĂšte la dĂ©faite de Blake Ă Belchite, oĂč l'action coordonnĂ©e de son infanterie et de sa cavalerie (4e rĂ©giment de hussards et lanciers de la Vistule) met les Espagnols en dĂ©route. Ces derniers laissent 800 hommes sur le terrain et abandonnent aux troupes françaises 4 000 prisonniers, 9 piĂšces d'artillerie et un drapeau[11]. Ces succĂšs renversent le projet des Espagnols de se porter sur les PyrĂ©nĂ©es. L'administration juste et modĂ©rĂ©e de Suchet, son impartiale intĂ©gritĂ© envers les habitants auxquels il conserve leurs emplois, sa protection particuliĂšre pour le clergĂ©, sa sĂ©vĂ©ritĂ© sur la discipline, lui attachent les Aragonais et lui crĂ©ent des ressources.
Suchet Ă l'assaut des villes espagnoles
Au milieu de la disette générale, son armée devient florissante, et aprÚs une marche sur Valence, en , elle commence ses mémorables campagnes. Le , Suchet remporte la victoire lors du combat du pont d'Alventosa, occupe Segorbe le et échoue à Valence courant mars. Lérida, écueil des grands capitaines, tombe la premiÚre en son pouvoir le , aprÚs une victoire complÚte remportée sur le général O'Donnel à Margalef le , sous les murs de la place. Les troupes de ce dernier, voulant secourir les assiégés, sont rompues sous les charges des cuirassiers français et se replient en désordre[12]. Mequinenza est forcée de capituler le , Tortose ouvre ses portes le , aprÚs 13 jours de tranchée ouverte, le fort San Felipe, au col de Balaguer, est pris d'assaut le suivant. Tarragone, la Forte, succombe le aprÚs 55 jours de siÚge, ou plutÎt d'une continuelle et terrible bataille, en présence et sous le feu de l'escadre britannique, de ses troupes de débarquement et de l'armée espagnole de Catalogne. Il prend Montserrat le . Le bùton de maréchal d'Empire est le prix de cette campagne : Napoléon le lui octroie le .
Le , le marĂ©chal ouvre la campagne de Valence en mettant le siĂšge devant Sagonte. Il occupe Murviedro le . Les forts de l'antique Sagonte, qui couvrent cette capitale, relevĂ©s Ă grands frais par les Espagnols, l'arrĂȘtent. La garnison de Sagonte a repoussĂ© deux assauts. La ville continue d'ĂȘtre battue en brĂšche : Blake sort de Valence avec 30 000 hommes pour la secourir, et est dĂ©fait totalement, Ă Puebla de Benaguasil le . Oropesa est assiĂ©gĂ©e et prise le . Sagonte capitule le , le marĂ©chal y est blessĂ© Ă l'Ă©paule par balle. Le , ayant reçu le corps de rĂ©serve de La Havane, et sans attendre les divisions du Portugal, il passe le Guadalaviar, investit Valence, presse le siĂšge et le bombardement, et force Blake Ă capituler le . Le 10, les Espagnols au nombre de 17 500 hommes d'infanterie et 1 800 de cavalerie, se rendent, et Valence est occupĂ©e. Le le fort de DĂ©nia et le la place de PeñĂscola tombent en son pouvoir, et complĂštent la conquĂȘte du royaume de Valence.
Retraite sur les Pyrénées
Le , il est duc d'Albuféra et gouverneur du pays de Valence[13] - [14]. AprÚs divers engagements victorieux, contre le général Enrique José O'Donnell et l'armée espagnole, il subit une défaite à la bataille de Castalla le . AprÚs avoir reçu à Valence en avril, le commandement de l'armée d'Aragon et de l'armée de Catalogne, il réunit ces deux armées pour marcher contre l'armée britannique. Le maréchal fait le , lever le siÚge de Tarragone, entrepris depuis le par le général Murray qui doit rembarquer ses troupes à la hùte et y perd toute son artillerie.
La retraite de l'armée française au-delà des Pyrénées aprÚs la bataille de Vitoria le , l'oblige à évacuer Valence le , dix-huit mois aprÚs la reddition de cette ville. Il laisse des garnisons à Dénia, Sagonte, Peniscola, Tortose, Lérida et Mequinenza approvisionnées pour plus d'un an. Le , au col d'Ordal, son infanterie emporte les redoutes occupées par les troupes anglaises sous le commandement de lord Bentinck tandis que la cavalerie française, poursuivant l'ennemi le , s'empare du village de Vilafranca avec l'aide d'un bataillon d'infanterie et repousse les forces ennemies qui s'y sont rassemblées[15]. Suchet se retire de Tarragone le . Il est nommé gouverneur de la Catalogne le . Suchet est alors nommé colonel général de la Garde impériale le , en remplacement du maréchal Jean-Baptiste BessiÚres, qui vient de trouver la mort dans un combat prÚs de Weissenfels. Le duc d'Albuféra occupe pendant six mois la Catalogne.
Vingt mille hommes lui ayant Ă©tĂ© demandĂ©s pour la France en , il se rapproche alors des PyrĂ©nĂ©es. MalgrĂ© la faiblesse de son armĂ©e, rĂ©duite Ă neuf mille hommes, Suchet persiste Ă rester en Espagne pour assurer la rentrĂ©e de 18 000 hommes de garnison, et surtout pour empĂȘcher l'ennemi d'envahir la frontiĂšre. Il est encore vainqueur Ă Molino del Rey le . Le , il reçoit Ferdinand VII, Ă qui NapolĂ©on a rendu sa libertĂ© par le traitĂ© de Valençay en Ă©change d'une promesse de neutralitĂ© qu'il ne tiendra pas. Suchet remet le roi Ă l'armĂ©e espagnole du gĂ©nĂ©ral Francisco Copons y Navia. Il Ă©vacue la Catalogne en . La frontiĂšre des PyrĂ©nĂ©es-Orientales reste inviolĂ©e jusqu'Ă la chute de l'Empire. Il est nommĂ© le commandant en chef de l'armĂ©e du Midi.
PremiĂšre Restauration
Louis-Gabriel Suchet | |
AdÚle Gault (d'aprÚs Jean-Baptiste Paulin Guérin), Le maréchal Suchet, duc d'Albufera (1770-1826), musée de l'Armée, Paris. | |
Fonctions | |
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Royaume de France Membre de la Chambre des pairs | |
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Monarque | Louis XVIII de France |
Empire français (Cent-Jours) Membre de la Chambre des pairs | |
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Monarque | Napoléon Ier |
Royaume de France Membre de la Chambre des pairs | |
â | |
Monarque | Louis XVIII Charles X |
Successeur | Napoléon Suchet (à titre héréditaire) |
Biographie | |
Instruit officiellement de l'abdication de l'Empereur, et croyant voir le vĆu de la nation dans ce dĂ©cret du SĂ©nat, ralliĂ© Ă la Restauration, il fait reconnaĂźtre Louis XVIII par l'armĂ©e dont le gouvernement royal lui conserve le commandement. De retour Ă Paris, il est nommĂ© pair de France le , gouverneur de la 14e division militaire Ă Caen, le et commandeur de Saint-Louis le , puis, le , gouverneur de la 5e division Ă Strasbourg. Tant que les Bourbons demeurent sur le territoire français, le duc d'AlbufĂ©ra reste fidĂšle au serment qu'il leur a prĂȘtĂ© et maintient les troupes dans l'obĂ©issance : restĂ© sans ordres ni instructions du gouvernement royal, et jugeant, par les premiers actes du congrĂšs de Vienne, que les forces Ă©trangĂšres se disposent Ă envahir la France.
- DĂ©pĂȘche confidentielle du ministre de la Police Ă Suchet au sujet de Charles Schulmeister.
Les Cent-Jours
Pendant les Cent-Jours, il est nommĂ© commandant le 5e corps d'observation Ă Strasbourg le . Le marĂ©chal se rend Ă Paris le , dix jours aprĂšs l'arrivĂ©e de NapolĂ©on Ier, pour recevoir de nouveaux ordres. Il reçoit le celui de se rendre Ă Lyon pour y rassembler une armĂ©e. Suchet se voit confier le commandement du 7e corps appelĂ© lâarmĂ©e des Alpes le [16]. Il dispose en tout de deux divisions d'infanterie, six escadrons de cavalerie, un peloton de la gendarmerie et de 42 canons, pour un total d'environ 9 000 hommes[17]. Il est nommĂ©, le suivant, membre de la chambre impĂ©riale des pairs.
Ă la tĂȘte de ces nouvelles troupes, il se porte vers les Alpes et, malgrĂ© l'inexpĂ©rience de ses troupes composĂ©es pour la plupart de gardes nationaux et le manque de chevaux, envahit la Savoie le ; bat les PiĂ©montais le , et quelques jours aprĂšs les Autrichiens Ă Conflans. L'arrivĂ©e de la principale armĂ©e autrichienne Ă GenĂšve l'oblige Ă quitter la Savoie et Ă se replier sur Lyon le .
AprĂšs Waterloo
InformĂ© le de la dĂ©faite de Waterloo[18], le duc d'AlbufĂ©ra nĂ©gocie le avec les Autrichiens une capitulation honorable qui, en sauvant sa ville natale, conserve Ă la France pour dix millions de matĂ©riel d'artillerie. Le mĂȘme jour, il envoie trois gĂ©nĂ©raux pour annoncer au roi qu'il est reconnu par l'armĂ©e : Ă cette occasion, Louis XVIII confirme son commandement.
Exclu de la Chambre des pairs par l'ordonnance du 24 juillet 1815, au moment de l'épuration des personnes les plus compromises avec le régime précédent, le duc d'Albuféra est rappelé dans cette chambre par une ordonnance du . Malgré ses espérances, il ne participe pas à l'expédition d'Espagne de 1823[19].
Il meurt à Marseille le . Sa dépouille est transportée à Paris[20]. Il repose au cimetiÚre du PÚre-Lachaise (division 39)[21].
Considérations
Pour l'historien Jacques Jourquin, Suchet est le « marĂ©chal de la guerre d'Espagne »[22]. Seul gĂ©nĂ©ral Ă avoir obtenu son bĂąton pour des victoires dans la pĂ©ninsule IbĂ©rique[23], il se rĂ©vĂšle Ă©galement comme l'un des rares marĂ©chaux capables d'exercer un commandement indĂ©pendant[24]. Jean-Yves Puyo note ainsi qu'« Ă dĂ©faut d'ĂȘtre passĂ© Ă la postĂ©ritĂ© Ă l'exemple des Lannes, Murat, Ney ou encore Soult, [Suchet] demeure un des plus brillants serviteurs du Premier Empire »[25]. Tout Ă la fois excellent administrateur et gĂ©nĂ©ral talentueux, il parvient Ă inculquer Ă ses troupes un esprit de corps qui lui permet d'amalgamer Ă ses forces un certain nombre d'unitĂ©s Ă©trangĂšres et d'inciter ses hommes Ă donner le meilleur d'eux-mĂȘmes. Il est en outre un organisateur remarquable qui conduit toujours ses opĂ©rations avec mĂ©thode et sait tirer parti de ses succĂšs[26]. N'hĂ©sitant jamais, dans ses rapports, Ă mettre en valeur les actions de ses officiers et Ă solliciter pour eux des distinctions[27], il est populaire auprĂšs de ses soldats, dont il se prĂ©occupe du bien-ĂȘtre y compris dans un contexte aussi difficile que l'Espagne[28]. Jeanne A. Ojala Ă©crit :
« Trois principes guidĂšrent la conduite et le style de commandement de Suchet : tout d'abord, la discipline Ă©tait la base d'une armĂ©e puissante ; ensuite, le succĂšs et la discipline Ă©taient tributaires d'une bonne administration (paiement rĂ©gulier de la solde ainsi que ravitaillement, Ă©quipements et hĂŽpitaux adĂ©quats) ; et enfin, les officiers devaient faire preuve d'intĂ©gritĂ© et ne pas vivre avec ostentation, afin de ne pas offenser le soldat ordinaire. MĂȘme si d'autres gĂ©nĂ©raux auraient pu acquiescer Ă ces principes, Suchet en Ă©tait littĂ©ralement pĂ©nĂ©trĂ© â caractĂ©ristique qui, Ă elle seule, le distingue de la plupart des grands commandants de NapolĂ©on[28]. »
Sous son administration, les provinces espagnoles relevant de son autoritĂ© acquiĂšrent trĂšs vite la rĂ©putation d'ĂȘtre aussi paisibles que n'importe quel dĂ©partement français[29]. L'un des biographes du marĂ©chal, FrĂ©dĂ©ric Hulot, Ă©crit : « on est bien obligĂ© d'admettre que sa mĂ©thode [Ă Suchet] fut la seule qui permit d'espĂ©rer arriver Ă une pacification et un ralliement de la population au roi Joseph », mĂȘme si, faute de temps et de moyens, son Ćuvre demeure inachevĂ©e[30]. En reconnaissance de sa gestion avisĂ©e, il est surnommĂ© par les Espagnols El hombre justo (« l'homme juste »)[31] ; Ă sa mort en 1826, une messe est cĂ©lĂ©brĂ©e en sa mĂ©moire Ă la cathĂ©drale de Saragosse et le roi d'Espagne Ferdinand VII Ă©crit Ă sa veuve pour lui dire que le souvenir agrĂ©able laissĂ© par Suchet en Aragon et dans le royaume de Valence est toujours bien prĂ©sent[32].
à Sainte-HélÚne, Napoléon déclare que « s'il avait eu deux maréchaux comme Suchet en Espagne, non seulement il aurait conquis la péninsule, mais il l'aurait aussi gardée »[33]. Lors d'une conversation avec le docteur O'Meara, qui lui demande quel fut son meilleur général, l'Empereur répond : « cela est difficile à dire, mais il me semble que c'est Suchet »[34]. L'historien russe Oleg Sokolov, classant les mérites des grands capitaines de l'armée impériale, considÚre Suchet comme le meilleur maréchal de Napoléon avec Davout et note qu'il est « l'unique maréchal qui puisse se vanter de n'avoir pas eu de défaite en Espagne »[23]. Ce jugement fait écho à celui de Bernard Bergerot, qui écrit que Suchet est « invaincu dans toute sa campagne d'Espagne »[35], et de Jean-Joël Brégeon, pour qui « égrener les victoires de Suchet (qui ne subit aucun revers) et de ses subordonnés est un peu fastidieux »[36].
D'autres historiens portent cependant un jugement plus nuancĂ© sur l'action de Suchet en Espagne. Ainsi, Philip Haythornthwaite, qui dĂ©crit par ailleurs Suchet comme « le plus efficace des marĂ©chaux français ayant servi dans la pĂ©ninsule », estime que son bilan est mitigĂ© dans la mesure oĂč, si le duc d'AlbufĂ©ra est gĂ©nĂ©ralement reconnu pour son approche plus humaine que celle de ses collĂšgues, cela ne l'a pas empĂȘchĂ© de recourir Ă des mĂ©thodes brutales, comme lors du siĂšge de LĂ©rida oĂč il ordonne de masser des civils espagnols devant ses troupes afin de prĂ©cipiter la reddition de la ville[37]. De mĂȘme, les exactions commises par ses hommes durant la prise de Tarragone en 1811 sont sĂ©vĂšrement critiquĂ©es, en particulier par ses adversaires britanniques et espagnols, Ă tel enseigne que Suchet juge nĂ©cessaire de se justifier sur ce point dans ses MĂ©moires[38]. Dans son ouvrage consacrĂ© aux marĂ©chaux napolĂ©oniens engagĂ©s dans la guerre d'Espagne, Richard Humble tempĂšre les louanges accordĂ©es Ă ce dernier : « Suchet a souvent Ă©tĂ© reconnu comme le plus grand des marĂ©chaux dĂ©ployĂ©s dans la pĂ©ninsule, mais ses admirateurs nĂ©gligent la plupart du temps de souligner qu'il pouvait ĂȘtre tout aussi factieux et bornĂ© â avec ses supĂ©rieurs ou ses camarades chefs de corps â que n'importe lequel d'entre eux », ajoutant que sa chance est de n'avoir jamais affrontĂ© Wellington sur le champ de bataille[39].
Mariage et descendance
- Louis-Gabriel Suchet Ă©pousa le , Honorine Anthoine de Saint-Joseph (Marseille, - Paris, ), fille d'Antoine-Ignace Anthoine (1749-1826), maire de Marseille (1805-1813), baron de Saint-Joseph et de l'Empire, dont il eut :
- Louise-Honorine (-Paris, ), mariée, le , avec Joseph-Charles-Maurice, comte Mathieu de La Redorte (1804-1886), dont postérité ;
- Louis-Napoléon (1813-1877), 2e duc d'Albufera, marié le avec Malvina de Schickler (1822-1877), dont :
- Marie (1820 - Paris, ).
DĂ©corations
- Grand aigle de la Légion d'honneur (8 février 1806, confirmé Grand-croix de l'ordre royal de la Légion d'honneur le 16 août 1816) ; Grand officier (25 prairial an XII (14 juin 1804)) ; Légionnaire (19 frimaire an XII (11 décembre 1803)).
- Commandeur de Saint-Louis ().
- Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit.
- Chevalier de l'ordre de la Couronne de fer (23 décembre 1807).
- Commandeur de l'ordre de Saint-Henri de Saxe (22 septembre 1808).
Hommages
- Un boulevard de Paris porte son nom.
- Un cours de Lyon porte son nom.
- Une place de LargentiĂšre porte son nom.
- Le nom de « SUCHET » est gravĂ© au cĂŽtĂ© Ouest (33e colonne) de lâarc de triomphe de lâĂtoile, Ă Paris.
- Il a donné son nom à un plat de poulet en sauce : la poularde Albuféra.
- Il est inhumé au cimetiÚre du PÚre Lachaise:https://fr.geneawiki.com/index.php/Cimeti%C3%A8re_du_P%C3%A8re-Lachaise_-_Paris#/media/File:P%C3%A8re_Lachaise_Louis_Gabriel_SUCHET_mar%C3%A9chal_d%27Empire_duc_d%27Albufera.jpg
Publications
Il publie ses Mémoires sous le titre : Mémoires du maréchal Suchet, duc d'Albufera, sur ses campagnes en Espagne : depuis 1808 jusqu'en 1814, Adolphe Bossange,
- Tome Ier (lire en ligne)
- Tome II (lire en ligne)
Armoiries
Figure | Blasonnement |
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Armes du 1er comte Suchet et de l'Empire (, lettres patentes du ), général de brigade (3 germinal an VI ()), général de division (22 messidor an VII ()), maréchal de l'Empire (), Légionnaire (19 frimaire an XII ()), puis Grand officier (25 prairial an XII ()), puis Grand aigle de la Légion d'honneur (, confirmé Grand-croix de l'ordre royal de la Légion d'honneur le ), Chevalier de l'ordre de la Couronne de Fer (), Commandeur de l'ordre de Saint-Henri de Saxe (),
CoupĂ©, au 1, parti, du quartier des comtes militaires de l'Empire et d'or Ă un demi-vol d'aigle renversĂ© de sable ; au 2 de gueules au pont d'or, sommĂ© d'un lion passant du mĂȘme tenant de la patte dextre un rinceau de grenadier d'or.[40] - [41] - [42] - [43] - [44] |
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Armes du duc d'Albufera et de l'Empire (), Commandeur de Saint-Louis (), Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, Pair de France (, (Cent-Jours), révoqué le , réintégré par lettres patentes du , duc et pair avec dispense de majorat par autres lettres du ),
Parti de trois traits, coupĂ© d'un autre, qui fait huit quartiers : au 1, d'or, Ă quatre vergettes de gueules, Ă trois fers de pique d'argent, 2 et 1, brochant sur le tout ; au 2, d'argent, Ă une tour sommĂ©e de trois tourelles de sable ; au 3, contre-Ă©cartelĂ©, de gueules Ă une tour de sable, et d'or Ă un arbre de sinople ; au 4, d'argent, Ă trois pals ondĂ©s d'azur ; au 5, d'azur, Ă une galĂšre d'argent de six rames, surmontĂ©e des lettres S A G, et acc. en pointe d'un dauphin et d'une coquille d'argent ; au 6, d'or, Ă quatre vergettes de gueules, et un lis d'argent, brochant sur le tout ; au 7, d'azur, Ă une tour sommĂ©e de trois tourelles de sable, sur une terrasse de sinople ; au 8, d'or, Ă cinq Ă©toiles d'azur, 2, 1 et 2. Sur le tout : coupĂ©, au 1, parti, Ă dextre, d'azur Ă une Ă©pĂ©e d'argent, montĂ©e d'or ; Ă sĂ©nestre, d'or Ă un demi-vol d'aigle renversĂ© de sable ; au 2 de gueules au pont d'or, sommĂ© d'un lion passant du mĂȘme tenant de la patte dextre un rinceau de grenadier d'or. Au chef des ducs de l'Empire brochant. Supports : deux lĂ©opards lionnĂ©s[45] - [46] - [47] - [48]. |
Annexes
Sources et bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Les papiers personnels de Louis-Gabriel Suchet sont conservés aux Archives nationales sous la cote 384AP[49].
- Charles ThĂ©odore Beauvais de PrĂ©au, Victoires, conquĂȘtes, dĂ©sastres, revers et guerres civiles des Français depuis les temps les plus reculĂ©s jusques et compris la Bataille de Navarin, vol. 22, C.L.F Panckoucke, , 311 p.
- Bernard Bergerot (préf. Jean Tulard), Le maréchal Suchet, Paris, Tallandier, coll. « BibliothÚque napoléonienne », , 265 p. (ISBN 2-235-01686-3).
- Béatrice Capelle et Jean-Claude Demory, Maréchaux d'Empire, Paris, E/P/A, , 287 p. (ISBN 978-2-85120-698-5), « Suchet, la valeur trop tard reconnue ».
- Ian Castle (prĂ©f. David G. Chandler, ill. Christa Hook), Austerlitz 1805 : le chef-d'Ćuvre de NapolĂ©on, Paris, Osprey Publishing & Del Prado Ăditeurs, coll. « Osprey / ArmĂ©es et batailles » (no 2), (1re Ă©d. 2002), 94 p. (ISBN 2-84349-178-9).
- Louis Chardigny, Les maréchaux de Napoléon, Paris, Tallandier, , 495 p..
- Jean-Baptiste Alphonse Charras et Philippe Vandermaelen, Campagne de 1815 : Waterloo, Meline, Cans et comp.- J. Hetzel et comp., , 504 p.
- Abel Hugo, France militaire. Histoire des armées françaises de terre et de mer de 1792 à 1837, Delloye, , 368 p. (lire en ligne).
- Frédéric Hulot, « Le Maréchal Suchet », dans Les grands maréchaux de Napoléon, Pygmalion, , 1706 p. (ISBN 978-2-7564-1081-4).
- Jacques Jourquin, Dictionnaire des maréchaux du Premier Empire : dictionnaire analytique statistique et comparé des vingt-six maréchaux, Paris, Christian/Jas, , 211 p. (ISBN 2-911090-05-5).
- A. Lievyns, Jean Maurice Verdot et Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 3, Bureau de l'administration, (lire en ligne).
- Jean-Claude LorblanchÚs, Les soldats de Napoléon en Espagne et au Portugal : 1807-1814, L'Harmattan, , 540 p. (ISBN 978-2-296-16464-2, lire en ligne).
- « Louis-Gabriel Suchet », dans Charles MulliĂ©, Biographie des cĂ©lĂ©britĂ©s militaires des armĂ©es de terre et de mer de 1789 Ă 1850, [dĂ©tail de lâĂ©dition].
- « Louis-Gabriel Suchet », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de lâĂ©dition].
- Georges Six (préf. commandant André Lasseray), Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), t. 2, Paris, Georges Saffroy éditeur, , p. 481 et 482.
- Oleg Sokolov (préf. Jean Tulard), L'armée de Napoléon, Commios, , 592 p. (ISBN 978-2-9518364-1-9).
- (en) R. P. Dunn-Pattison, Napoleon's Marshals, Kessinger Publishing, (1re éd. 1909), 436 p. (ISBN 978-1-163-42734-7 et 1-163-42734-9), « Louis Gabriel Suchet, marshal, duke of Albufera ».
- (en) Philip Haythornthwaite (ill. Patrice Courcelle), Napoleon's Commanders (II): c1809-1815, Londres, Osprey Publishing, coll. « Osprey / Elite » (no 83), , 64 p. (ISBN 1-84176-345-4).
- (en) Richard Humble, Napoleon's Peninsular Marshals, Londres, Macdonald, , 228 p. (ISBN 0-356-04569-2).
- (en) Jeanne A. Ojala, « Suchet: The Peninsular Marshal », dans David G. Chandler, Napoleon's Marshals, Londres, Weidenfeld & Nicolson, (1re éd. 1987) (ISBN 0-297-84275-7).
Notes et références
- Son frĂšre puinĂ©, Gabriel-Catherine (Lyon, 6 novembre 1773 - Paris, 28 fĂ©vrier 1835) deviendra chevalier de l'Empire et comte Suchet (10 septembre 1808), officier, administrateur des tabacs (1811-1815), maĂźtre des requĂȘtes au Conseil d'Ătat, dĂ©putĂ© de l'ArdĂšche (1815), chevalier de la LĂ©gion d'honneur (1804).
- Ă la tĂȘte d'un faible corps de 5 000 hommes, Ă peine vĂȘtus, sans magasins et sans ressources, pour lutter contre 60 000 hommes commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Melas, Suchet prend une part brillante aux rĂ©sultats de la campagne de GĂȘnes et du Var, non moins mĂ©morable par les talents et la prodigieuse activitĂ© qu'il y dĂ©ploie, que par l'inĂ©branlable courage de ses troupes, au milieu des plus grands dangers et des privations les plus absolues. SĂ©parĂ© de la droite de l'armĂ©e par la prise de Saint-Jacques, il lutte pendant 38 jours avec succĂšs et dĂ©fend pied Ă pied la riviĂšre de GĂȘnes. Les forces de l'ennemi l'ayant obligĂ© Ă se retirer derriĂšre le Var, il s'y retranche et conserve une tĂȘte de pont du 22 au 26 mai. Les efforts de MĂȘlas, renouvelĂ©s pendant 16 jours et soutenus par une escadre britannique, Ă©chouent contre ses dispositions et la valeur de ses troupes. Par cette dĂ©fense, il sauve d'une invasion le Midi de la France et prĂ©pare le succĂšs de l'armĂ©e de rĂ©serve qui se porte Ă Marengo. DĂšs ce moment le gĂ©nĂ©ral Suchet prend l'offensive. Il a mis Ă profit la dĂ©couverte du tĂ©lĂ©graphe employĂ© pour la premiĂšre fois Ă la guerre. Deux sections, laissĂ©es par lui aux forts de Villefranche et de Mont-Alban, au milieu des Autrichiens, le prĂ©viennent de leur marche rĂ©trograde. Suchet prĂ©cipite la sienne par la crĂȘte des montagnes, coupe la retraite aux Autrichiens qui ont suivi les bords de la mer, et leur fait 15 000 prisonniers. MassĂ©na, enfermĂ© dans GĂȘnes depuis le 20 avril, vient de capituler aprĂšs une grande rĂ©sistance le 4 juin 1800; Suchet qui l'ignore et conserve l'espoir de dĂ©gager cette ville, traverse en peu de jours la riviĂšre de GĂȘnes, rejoint la droite de l'armĂ©e, sort de Savone par capitulation, et se porte rapidement vers les plaines d'Alexandrie. Sa prĂ©sence Ă Acqui contribue Ă la victoire de Marengo le 14 juin, suivant le rapport de Michael von Melas, qui est obligĂ© de lui opposer un fort dĂ©tachement. AprĂšs cette bataille, il est chargĂ© de rĂ©occuper GĂȘnes et son territoire. Il maintient partout une discipline sĂ©vĂšre et s'acquiĂšre l'estime et la confiance des habitants de cette malheureuse rĂ©publique.
- Hulot 2013, p. 1547-1549.
- Hulot 2013, p. 1 550 Ă 1 553.
- Castle 2004, p. 43.
- Castle 2004, p. 62 et 65.
- Hulot 2013, p. 1 553.
- Castle 2004, p. 65 Ă 67.
- LorblanchĂšs 2007, p. 242.
- Hugo 1838, p. 136.
- Hugo 1838, p. 136 et 137.
- LorblanchĂšs 2007, p. 323.
- Heureuse par les soins du vainqueur, comme l'était l'Aragon, cette contrée imite sa soumission, et le maréchal est récompensé de sa brillante campagne par le titre de duc d'Albuféra, et par la mise en possession de ce riche domaine, qui touche Valence, et sur lequel il a combattu.
- Il est trÚs apprécié de Joseph Bonaparte qui dit de lui : « Chef militaire trÚs distingué et administrateur trÚs habile, il trouva dans les riches provinces d'Espagne les moyens de pourvoir abondamment à tous les services de son armée, sans trop fouler les peuples. Il lui fut possible de faire observer une exacte discipline à ses troupes et d'inspirer de la confiance aux habitants. »
- Beauvais 1820, p. 307-308-309.
- Un nombre immense de soldats volontaires ou déserteurs de l'armée royale, pendant l'année qui vient de s'écouler, ont accouru de toutes parts sous les drapeaux ; mais les arsenaux sont vides, et il n'a pas été possible d'armer plus de 10 000 hommes.
- Charras et Vandermaelen 1857, p. 40.
- à Sainte-HélÚne, dans le Mémorial, Napoléon dira de lui : « Suchet était quelqu'un chez qui le caractÚre et l'esprit s'étaient accrus à surprendre⊠Si j'avais eu Suchet à la place de Grouchy, je n'aurais pas perdu Waterloo. »
- Hulot 2013, p. 1667.
- Bergerot 1986, p. 253.
- Catherine Healey, Karen Bowie et AgnÚs Bos, Le PÚre-Lachaise, Action artistique de la Ville de Paris, coll. « Paris et son patrimoine », , 219 p. (lire en ligne), p. 115.
- Jourquin 1999, p. 195.
- Sokolov 2003, p. 109.
- Haythornthwaite 2002, p. 53.
- Jean-Yves Puyo, « Les expériences de Suchet à l'armée d'Aragon et leur influence sur l'action de Bugeaud en Algérie », sur napoleon.org, .
- Dunn-Pattison 1909, p. 226 ; 229-230.
- Bergerot 1986, p. 130 et 134.
- Ojala 1998, p. 489.
- Chardigny 1977, p. 299.
- Hulot 2013, p. 1617-1618.
- Hulot 2013, p. 1576.
- Dunn-Pattison 1909, p. 230.
- Bergerot 1986, p. 12.
- Bergerot 1986, p. 11.
- Bernard Bergerot, « Suchet (Louis-Gabriel, duc d'Albufera), 1770-1826, maréchal », dans Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, Fayard, (1re éd. 1987), 1866 p. (ISBN 2-213-02286-0), p. 1599.
- Jean-Joël Brégeon, Napoléon et la guerre d'Espagne : 1808-1814, Perrin, coll. « Tempus », , 358 p. (ISBN 978-2-262-04348-3), p. 239-240
- Haythornthwaite 2002, p. 53 et 55.
- Ojala 1998, p. 504.
- Humble 1973, p. 216-217.
- Source : www.heraldique-europeenne.org.
- Armorial de J.-B. RIETSTAP - et ses Compléments.
- Source: Armorial du Premier Empire, Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy.
- La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr.
- Source : Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur www.heraldica.org.
- www.heraldique-europeenne.org.
- Armorial de J.-B. Rietstap et ses compléments.
- Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy, Armorial du Premier Empire
- « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) » sur www.heraldica.org.
- Archives nationales.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- Ressource relative aux militaires :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Biographie
- « BB/29/966 », Titre de comte, accordé par décret du 19 mars 1808 à Louis-Gabriel Suchet (Bayonne, 24 juin 1808), sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (consulté le ), p. 54.
- « BB/29/1035 », Titre de duc d'Albufera accordé à Louis-Gabriel Suchet, à la suite du décret du 24 janvier 1812 (Paris, 3 janvier 1813), sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (consulté le ), p. 56-58.
- Données généalogiques :
- « Louis-Gabriel Suchet d'Albufera », sur roglo.eu (consulté le ).
- « Louis-Gabriel Suchet d'Albuféra », sur gw4.geneanet.org (consulté le ).