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Bataille de Tarvis

La bataille de Tarvis a eu lieu près de Tarvisio, actuellement en région Frioul-Vénétie Julienne en Italie, du au pendant la guerre de la Première Coalition.

Bataille de Tarvis
Description de cette image, également commentée ci-après
Terrain du conflit
Informations générales
Date -
Lieu Tarvisio
Issue Victoire française
Forces en présence
11 000 hommes8 000 hommes
Pertes
1 200 morts ou blessĂ©s4 500 morts ou blessĂ©s
25 canons
400 Ă  500 chariots

Première Coalition
Guerres de la Révolution française

Batailles

CoordonnĂ©es 46° 30′ nord, 13° 34′ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Bataille de Tarvis
Géolocalisation sur la carte : Frioul-Vénétie Julienne
(Voir situation sur carte : Frioul-Vénétie Julienne)
Bataille de Tarvis

Lors de cet affrontement, trois divisions d'une armĂ©e de la première RĂ©publique française commandĂ©e par NapolĂ©on Bonaparte attaquent plusieurs colonnes de l'armĂ©e autrichienne dirigĂ©e par l'archiduc Charles-Louis d'Autriche-Teschen. Pendant trois jours de combats confus, les divisions françaises menĂ©es par MassĂ©na, Guieu, et SĂ©rurier rĂ©ussissent Ă  bloquer le col de Tarvis et capturent 3 500 Autrichiens sous les ordres d'Adam Bajalics von Bajahaza.

Après la prise de la forteresse de Mantoue au dĂ©but de fĂ©vrier 1797, Bonaparte Ă©crase sur son flanc sud l'armĂ©e des États pontificaux. RenforcĂ© par le front du Rhin, il dĂ©cide de repousser l'armĂ©e autrichienne hors du nord-est de l'Italie. L'offensive commence en mars par une manĹ“uvre conjointe de l'aile gauche des troupes de Joubert dans le comtĂ© de Tyrol, et de l'armĂ©e principale de Bonaparte en direction de l'Est.

Le gros de l'armée française force les troupes de l'archiduc à battre en retraite tandis que Joubert bat Wilhelm Lothar Maria von Kerpen dans le Tyrol. Charles-Louis tente de prendre le col de Tarvis en envoyant trois colonnes de renforts qui trouvent le col tenu par Masséna. Elles réussissent à se frayer un chemin mais la dernière colonne est prise au piège entre les trois divisions françaises et obligée de se rendre. Les Français s'approchent à 121 km de Vienne. À la mi-avril, Bonaparte propose aux Autrichiens le traité de Leoben. La plupart des conditions en sont ratifiées par le traité de Campo-Formio en octobre 1797.

Contexte

Chute de Mantoue

Le 2 fĂ©vrier 1797, le siège de Mantoue prend fin avec la reddition du Generalfeldmarschall Dagobert Sigmund von Wurmser. Pour rĂ©compenser son courage, Wurmser, son Ă©tat-major et une escorte de 700 soldats sont autorisĂ©s Ă  rejoindre les lignes autrichiennes. 20 000 autres Autrichiens sont libĂ©rĂ©s sur parole contre la promesse de ne pas se battre contre la France le temps de l'Ă©change de prisonniers. Chez les assiĂ©gĂ©s, on dĂ©nombre 16 333 tuĂ©s, blessĂ©s, ou morts de maladie. Les Français s'emparent de 325 pièces d'artillerie Ă  Mantoue et rĂ©cupèrent 179 de leurs propres canons perdus auparavant[1].

Napoléon Bonaparte n'est pas présent à la capitulation, étant parti quelques jours avant en raison de la guerre contre les États pontificaux. Suivant les instructions de Bonaparte, le général de division Sérurier refuse de changer les termes de la proposition de reddition auxquels Wurmser finit par céder. Les Autrichiens, désarmés, quittent Mantoue les 4, 5 et 6 février[2].

Offensive française

Le 3 fĂ©vrier, une troupe de 9 000 hommes de l'ArmĂ©e d'Italie, sous les ordres de Claude-Victor Perrin, Ă©crase les 9 000 hommes de l'armĂ©e pontificale menĂ©e par le Feldmarschall-Leutnant Michelangelo Alessandro Colli-Marchi Ă  la Bataille de Faenza (bataille de Castel Bolognese). Si les Français ont perdu 100 hommes, les forces pontificales comptent 800 tuĂ©s et blessĂ©s, 1 200 prisonniers, et perdent 14 canons, 8 Ă©tendards et 8 affĂ»ts. Le 9 fĂ©vrier, les 1 200 hommes de la garnison d'AncĂ´ne se rendent Ă  Perrin[1]. Bonaparte contraint le Pape Ă  accepter le traitĂ© de Tolentino, obligeant ainsi les États pontificaux Ă  payer 30 millions de francs[3].

Painting depicts a clean-shaven man with long hair in a dark blue military uniform with a bright sash around his waist. He holds a sword in his right gloved hand and a flag in his left.
Napoléon Bonaparte

En 1796, la campagne d'Allemagne est pour la France le principal théâtre d'opĂ©ration. Ce n'est que tardivement que le gouvernement français dĂ©cide d'envoyer des troupes en Italie sous les ordres des gĂ©nĂ©raux Jean-Baptiste Bernadotte et Antoine Guillaume Delmas. Le nouveau commandant autrichien en Italie, le Feldmarschall Charles-Louis d'Autriche-Teschen, dispose de 50 000 soldats mais ceux-ci sont rĂ©partis sur l'ensemble du front. Bonaparte choisit d'attaquer avant que les Autrichiens n'aient le temps de se prĂ©parer. Comptant 60 000 hommes disponibles, Bonaparte prĂ©voit d'attaquer dans le Frioul avec deux tiers de ses troupes. On confie 20 000 hommes au gĂ©nĂ©ral BarthĂ©lemy Catherine Joubert pour protĂ©ger le comtĂ© de Tyrol d'une possible intervention autrichienne. En l'absence de menace, Joubert a l'ordre de rejoindre Bonaparte dans la vallĂ©e de la Drave[4].

Le gĂ©nĂ©ral Pierre Augereau Ă©tant en permission, Jean Joseph Guieu prend le commandement de sa division. Les gĂ©nĂ©raux AndrĂ© MassĂ©na, Bernadotte et SĂ©rurier marchent avec le gros de l'armĂ©e qui franchit la Brenta Ă  la fin de fĂ©vrier[4]. Les intempĂ©ries amènent Ă  suspendre les opĂ©rations, mais le 10 mars, deux colonnes s'Ă©branlent : Bonaparte emmène 32 000 hommes vers Valvasone en passant par Sacile. Le flanc gauche est protĂ©gĂ© par MassĂ©na et plus de 11 000 hommes. L'archiduc Charles-Louis a dĂ©ployĂ© ses forces principales entre Spilimbergo et San Vito al Tagliamento. Le 14, MassĂ©na affronte une troupe autrichienne sous les ordres du major-gĂ©nĂ©ral Franz Joseph de Lusignan[5].

Le 16 fĂ©vrier 1797, les divisions de Guieu et de Bernadotte franchissent le Tagliamento, couvertes par un feu d'artillerie[5]. Lors de la bataille de Valvasone, les Français infligent Ă  leurs adversaires 700 tuĂ©s et prennent six canons. Le lendemain Ă  Gradisca d'Isonzo, Bernadotte isole et force Ă  se rendre une colonne de 2 500 soldats. Trois bataillons du rĂ©giment d'infanterie no 4 de la Hoch-und Deutschmeister, un bataillon du rĂ©giment d'infanterie no 51 SplĂ©nyi, 10 canons et 8 Ă©tendards tombent aux mains des Français[6].

Au mĂŞme moment, plus au nord, Joubert et 18 000 hommes affrontent le 20 mars 12 000 soldats du Feldmarschall-Leutnant Wilhelm Lothar Maria von Kerpen. Ă€ Salorno, Joubert met l'adversaire en dĂ©route, faisant 300 tuĂ©s et blessĂ©s et plus de 3 500 prisonniers, ne perdant lui-mĂŞme que 200 tuĂ©s et blessĂ©s. L'armĂ©e de Kerpen comptait cinq bataillons de trois rĂ©giments d'infanterie, trois escadrons de dragons et 5 000 miliciens tyroliens[6].

Bataille

Portrait en buste d'un général de la Révolution française, aux cheveux noirs et portant favoris, un léger sourire aux lèvres et revêtu d'un uniforme à broderies.
André Masséna.

Comme Masséna avance vers Tarvis (Tarvisio) en repoussant les troupes de Lusignan, l'archiduc Charles-Louis envoie trois divisions pour tenir le col. Mais à leur arrivée, les Autrichiens se trouvent pris entre Masséna et d'autres divisions de Bonaparte opérant derrière eux[5]. Le 21 mars, l'avant-garde de Masséna repousse le major-général autrichien Joseph Ocskay von Ocsko hors de Tarvis. Plus tard dans la journée, le major-général Charles Philippe de Vinchant de Gontreuil arrive avec une colonne et chasse les Français de Tarvis. Masséna lance un assaut le 22 mars, forçant Gontreuil à se retirer de la ville en direction de Villach[7].

Cette manĹ“uvre laisse la colonne du Feldmarschall-Leutnant autrichien Adam Bajalics von Bajahaza du mauvais cĂ´tĂ© de la passe. Bajalics et le gĂ©nĂ©ral-major Samuel Köblös de Nagy-Varád combattent le 22 mars contre les divisions de MassĂ©na, Guieu et SĂ©rurier. Le lendemain, ils se rendent avec 4 000 soldats autrichiens, 25 pièces d'artillerie, et 500 chariots[7]. Selon une autre source, les Français s'emparent de 3 500 Autrichiens, 25 canons et 400 vĂ©hicules. Lors des affrontements, les Français perdent 1 200 hommes tout en infligeant une perte de 1 000 tuĂ©s et blessĂ©s Ă  leurs adversaires[6].

Le 3e bataillon du régiment d'infanterie no 14 Klebek, le 4e bataillon du régiment d'infanterie no 52 Archiduc Anton et le bataillon de grenadiers Khevenhüller sont faits prisonniers. D'autres unités autrichiennes impliquées dans les combats sont deux bataillons du régiment d'infanterie no 36 Fürstenburg, trois bataillons du régiment d'infanterie no 39 Nadásdy, le bataillon de grenadiers Rüdt, quatre escadrons du régiment de hussards no 11 Erdödy et un escadron du régiment de dragons no 26 Toscane[6].

Suites militaires

Painting shows a sober-looking curly-haired man in a white military uniform with a red and white sash and a gold collar.
Charles-Louis d'Autriche-Teschen

Alors que Bernadotte poursuit l'armée en retraite de Charles-Louis dont l'armée se replie sur Laybach (Ljubljana), le général Charles Dugua occupe le port de Trieste avec une colonne de cavalerie. Voyant sa ligne de ravitaillement s'allonger, Bonaparte crée un nouveau centre d'opérations à Palmanova[5]. Pour empêcher que son flanc gauche soit inquiété, Bonaparte ordonne à Joubert de sécuriser Bressanone. À ce moment, le général Louis François Jean Chabot prend en charge les troupes de Sérurier, alors malade. Le 29 mars, les divisions de Masséna, Guieu et Chabot prennent Klagenfurt[8].

Ayant trop peu de troupes disponibles pour une offensive, Bonaparte dĂ©place son centre d'opĂ©rations Ă  Klagenfurt et ordonne Ă  Joubert, Bernadotte et Perrin (alors restĂ© dans les États pontificaux) de le rejoindre. Le gĂ©nĂ©ral de brigade Louis Friant est chargĂ© de tenir Trieste avec 1 500 soldats. Le 31 mars, Bonaparte envoie une lettre Ă  l'archiduc Charles-Louis lui proposant un armistice. Il espère ainsi gagner du temps jusqu'Ă  ce que le gĂ©nĂ©ral Jean Victor Marie Moreau dĂ©clenche l'offensive en Allemagne. Pour faire impression sur les Autrichiens, Bonaparte fait avancer ses troupes jusqu'Ă  Leoben qui est pris le 7 avril, Ă  seulement 121 kilomètres de Vienne. Le mĂŞme jour, les Autrichiens conviennent de cinq jours de suspension des hostilitĂ©s[8].

Après s'être assuré de cinq jours de trêve supplémentaires, Bonaparte propose l'ouverture de négociations le 16 avril, bien qu'il n'ait pas autorité pour le faire. Conscients que les Français sont sur le point de lancer une offensive sur le Rhin, les Autrichiens signent le traité de Leoben le 18. La plupart des termes de cet accord sont confirmés par le traité de Campo-Formio le 17 octobre 1797[9]. Après l'armistice, des combats sans intérêt ont lieu sur le Rhin. Le 18 avril, l'armée française sous les ordres du général Lazare Hoche vainc le Feldmarschall-Leutnant Franz von Werneck à la bataille de Neuwied. L'armée de Moreau entre finalement en action les 20 et 21 avril en repoussant les troupes du Feldmarschall-Leutnant Anton Sztáray von Nagy-Mihaly à la bataille de Diersheim[10].

Pendant les combats Ă  Tarvis, la colonne de Joubert poursuit son avancĂ©e. Le 21 mars, elle repousse une attaque du gĂ©nĂ©ral-major Johann Ludwig Alexius von Loudon (en) Ă  Neumarkt. Joubert laisse 5 000 hommes de la division de Delmas protĂ©ger sa ligne de ravitaillement et marche sur Klausen oĂą il bat von Kerpen le 22 mars. Les Autrichiens battent en retraite et sont Ă  nouveau vaincus le 28 mars et repoussĂ©s hors de Sterzing. L'intervention de la milice du Tyrol force Joubert Ă  revenir Ă  Brixen oĂą von Kerpen attaque le 31 mars et, fort de 12 000 hommes supplĂ©mentaires le 2 avril, sans toutefois pouvoir l'en dĂ©loger. NĂ©anmoins, Delmas se retire de Bozen (Bolzano) le 4 avril. Le 5, Joubert part pour Villach et, après d'incessantes escarmouches avec la milice tyrolienne, effectue la jonction avec Bonaparte le 8 mai, bien après la signature du traitĂ© de Leoben. Pendant la campagne de Joubert, les pertes françaises ont atteint 8 000 hommes[11].

Notes

  1. Smith (1998), 132-133
  2. Boycott-Brown (2001), 521-522
  3. Chandler (1966), 121
  4. Chandler (1966), 122
  5. Chandler (1966), 123
  6. Smith (1998), 133-134
  7. Smith & Kudrna, Köblös de Nagy-Varád, Samuel
  8. Chandler (1966), 124
  9. Chandler (1966), 125
  10. Smith (1998), 134-135
  11. Smith & Kudrna, Kerpen, Wilhelm Lothar Maria von

Références

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