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Bataille de Fleurus (1794)

La bataille de Fleurus du 8 messidor an II () a lieu pendant la guerre de la Première Coalition entre les coalisés (Royaume-Uni, Saint-Empire, électorat de Brunswick-Lunebourg) et la France[2]. L'armée révolutionnaire française remporte une bataille décisive à Fleurus, entre Charleroi et Namur, dans les Pays-Bas autrichiens (Belgique actuelle).

Bataille de Fleurus
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Fleurus, par Jean-Baptiste Mauzaisse, 1837.
Informations générales
Date
Lieu Fleurus
Issue Victoire décisive française
Forces en présence
89 592 hommes
incluant 12 000 cavaliers
100 canons moins les 8 625 hommes de la division Muller (non participants). Soit 80 967 hommes et 1 ballon d'observation.
52 000 hommes
incluant 18 000 cavaliers
111 canons
Pertes
~ 5 000 morts ou blessĂ©s
1 canon

208 morts
1 017 blessĂ©s
361 prisonniers
1 mortier perdu[1]
(armée de Cobourg)

2 800 prisonniers[1]
(garnison de Charleroi)


~ 700 morts, blessés ou prisonniers[1]

Première Coalition

Batailles

CoordonnĂ©es 50° 28′ 55″ nord, 4° 33′ 07″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Bataille de Fleurus
GĂ©olocalisation sur la carte : Hainaut
(Voir situation sur carte : Hainaut)
Bataille de Fleurus

Les coalisés, commandés par le prince de Saxe-Cobourg, ont pour objectif de lever le siège de Charleroi, ignorant que la ville a accepté une reddition secrète la veille. Organisés en cinq colonnes, ils frappent simultanément les forces françaises déployées en arc de cercle autour de Charleroi et appuyées à ses deux extrémités sur la Sambre.

DĂ©roulement

La gauche française recule d'abord à travers le bois de Monceau jusqu'à Marchienne, mais là, les Impériaux, s'apercevant de la prise de Charleroi, hésitent. Kléber en profite pour les faire charger par ses troupes et les forcer à reculer.

Morlot, au centre, se replie sur Gosselies, tandis que Championnet doit abandonner Heppignies. Mais Jourdan amène des renforts et fait reprendre ce dernier village.

Le général de l'Armée impériale Beaulieu, qui l'a compris, arrive avec une nouvelle colonne ; mais Jourdan fait donner les réserves, et les Français, après les plus grands efforts, restent maîtres du village de Lambusart. Ainsi partout le combat s'est rétabli : la fin du jour approche. Beaulieu, apprenant, lui aussi, la prise de Charleroi, recule, et Cobourg se décide à ordonner une retraite générale sur Bruxelles.

La bataille eut lieu toute la journée sous un soleil brûlant, et, par endroits, au milieu de véritables incendies, les moissons ayant pris feu.

Le lendemain, les coalisés abandonnent la Belgique et battent en retraite dans le Saint-Empire romain germanique. Les Impériaux perdent définitivement le contrôle de cette région. Les Français prennent Bruxelles (10 juillet) et Anvers (27 juillet) alors que le corps expéditionnaire anglais est rembarqué. La dernière bataille sur le territoire de l'actuelle Belgique se déroulera à Sprimont le 18 septembre.

Première utilisation militaire d'un ballon d'observation

La Compagnie d'aérostiers transporte le ballon à Fleurus.

Cette bataille voit la première utilisation militaire d'un ballon d'observation dans l'histoire de l'aérostation. À bord du ballon à gaz L'Entreprenant le capitaine de la compagnie d'aérostiers Coutelle et un officier peuvent ainsi observer le dispositif des coalisés. Pour que les observations soient transmises rapidement on utilise des pavillons du code de signalisation maritime, ou bien des feuilles de papier annotées transmises au sol dans un petit sac en cuir glissant le long d'un câble. La présence de ce ballon espion affecta surtout le moral des coalisés[3].

Caractéristiques du ballon

Le ballon a une forme parfaitement sphĂ©rique d'un diamètre d'environ 10 mètres, pour une capacitĂ© de 523 m3 d'hydrogène (H2)[4]. L'enveloppe est impermĂ©abilisĂ©e par un vernis Ă  base de caoutchouc naturel dĂ©veloppĂ© par Jean-Marie-Joseph Coutelle et Nicolas-Jacques ContĂ© ; ce vernis permettra Ă  L'Entreprenant de rester deux mois entiers plein de gaz Ă  l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse[4]'[5]. Le ballon peut Ă©lever une nacelle occupĂ©e par deux hommes et atteindre l'altitude de 500 mètres, mais en pratique, il suffit qu'il atteigne 250 Ă  400 mètres pour ĂŞtre opĂ©rationnel.

Lieu d'observation durant la bataille

Le ballon s'est élevé à Jumet, sur le plateau occupé actuellement par le dépôt du TEC Charleroi et l'extrémité ouest de la piste de l'aéroport de Gosselies. C'est là aussi que se trouvait l'état-major[6] du général français Jourdan et les représentants du Peuple Guyton de Morveau, Gillet et Saint-Just, « sur le plateau du moulin de Jumey… »[7] construit à l'altitude approximative de 180 mètres[8].

Ordre de bataille de l'armée française le 20 juin

L'armĂ©e française est forte de 89 592 hommes, moins les 8 625 hommes de la division Muller qui ne participent pas Ă  la bataille.

Aile droite

Elle est commandée par le général Marceau et est composée des :

  • division Marceau (brigades Lorge et Hardy) forte de 7 961 hommes ;
  • division Mayer (brigades Prestal et Lecourbe) forte de 8 517 hommes.

Cette aile avait sa droite au niveau de Auvelais et du bois de Copiaux en s'appuyant sur la Sambre et avait sa gauche aux alentours du Campinaire (proche de Lambusart). Les avant-gardes occupaient Wanfercée-Baulet et Velaine.

Centre

Le centre de l'armée est composé de trois divisions :

  • division Lefebvre (brigades : Leval, Jacopin et Sultzmann) pour une force de 8 815 hommes. Cette division Ă©tait rattachĂ©e Ă  celle de Marceau au Campinaire (sur sa droite donc) et sa gauche Ă©tait Ă  WagnelĂ©e. Son avant-garde Ă©tait Ă  Fleurus ;
  • division Championnet (brigades : Legrand, Grenier et Lerivint) pour une force de 9 088 hommes. Cette division avait sa droite Ă  WagnelĂ©e et sa gauche aux alentours d'Heppignies. Son avant-garde tenait Mellet et Saint-Fiacre ;
  • division Morlot (brigades : Olivier et Simon) pour une force de 8 578 hommes. Cette division avait sa droite en avant de Gosselies et sa gauche en avant de ThimĂ©on.

RĂ©serves du centre

  • rĂ©serve d'infanterie Hatry composĂ©e des brigades Chapsal et Bonnet pour une force de 11 064 hommes, positionnĂ©e en retrait du centre Ă  Ransart.
  • division de cavalerie Dubois composĂ©e des brigades Soland et d’Hautpoul pour une force de 2 713 cavaliers. Elle est positionnĂ©e elle aussi Ă  Ransart.

Aile gauche

Elle est composée de trois divisions, dont une, la division Muller, n’est pas présente le jour de la bataille car envoyée en renfort au général Schérer pour défendre la Sambre jusqu'à Maubeuge :

  • division KlĂ©ber (brigades : Duhesme, Fusier et Schlachter) pour une force de 9 969 hommes. Cette division est positionnĂ©e sur sa droite aux alentours de Gosselies et sur sa gauche sur les hauteurs en avant de Jumet, formant une seconde ligne de l'aile gauche ;
  • division Montaigu (brigades : Richard, Poncet et Boisset) pour une force de 8 358 hommes. La droite de cette division est situĂ©e Ă  PiĂ©ton, son centre Ă  Trazegnies et sa gauche aux alentours du bois de Monceau (Monceau-sur-Sambre) et de Forchies ;
  • division Muller (brigades : Ransonnet et Chevalier) forte de 8 625 hommes ; cette division ne participe pas Ă  la bataille.

RĂ©serve de gauche

Les pertes

D'après Jean-de-Dieu Soult, 5 000 soldats français ont Ă©tĂ© mis hors combat tandis que les coalisĂ©s ont laissĂ© 7 000 morts. Les chiffres donnĂ©s par Soult paraissent crĂ©dibles, ce dernier Ă©tait prĂ©sent sur le champ de bataille et prĂ©cise que la bataille a durĂ© quinze heures. D'après Waldeck, ils ont perdu 5 000 hommes, dont les 2 800 hommes de la garnison de Charleroi. Le 4 juillet, l'Ă©tat des pertes est dressĂ© au quartier gĂ©nĂ©ral de Cobourg, Ă  Waterloo ; le bilan des troupes impĂ©riales Ă  Fleurus est de 208 morts, 1 017 blessĂ©s, 361 prisonniers, un mortier, 3 caissons et un Ă©tendard. Selon l'historien Victor CĂ©sar Eugène Dupuis, les Hollandais ont probablement perdu environ 700 hommes[1].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sources

  • (en) Gunther Erich Rothenberg, The art of warfare in the age of Napoleon, Bloomington, Indiana University Press, , 272 p. (ISBN 978-0-253-31076-7).
  • Christian Draguet, Le ballon de Fleurus : ItinĂ©raire des aĂ©rostiers en juin 1794, Montigny-le-Tilleul, Éditions Scaillet, , 176 p..
  • (en) Jordan R. Hayworth, « Evolution or Revolution on the Battlefield ? The Army of the Sambre and Meuse in 1794 », War in History, vol. 21, no 2,‎ , p. 170-192 (JSTOR 26098306).
  • Victor Selle de Beauchamp, Souvenirs de la fin du 18e siècle. Extrait des mĂ©moires d'un officier des aĂ©rostiers : Aux armĂ©es de 1793 Ă  1799, Paris, Ledoyen et Paul Giret, , 92 p..

Notes et références

  1. Victor César Eugène Dupuis, Les opérations militaires sur la Sambre en 1794 : Bataille de Fleurus, éd. R. Chapelot et cie, , 594 p. (présentation en ligne), p. 372.
  2. « Les quinze grandes batailles "belges" qui ont changé l'Europe », sur levif.be, (consulté le ).
  3. Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos, « 26 juin 1794. Pour la première fois, un ballon est utilisé pour espionner l'ennemi », sur Le Point.fr, (consulté le ).
  4. Alain Dégardin, « Les aérostiers de la République », dans Les grands noms de l'aérostation à Meudon, Association aéronautique et astronautique de France, , 46 p. (lire en ligne [PDF]), p. 18.
  5. Max de Nansouty, AĂ©rostation - Aviation : 1870-1914, Paris, Ă©d. Boivin et Cie, , 758 p. (lire en ligne), p. 58.
  6. Victor Selle de Beauchamp, Souvenirs de la fin du 18e siècle. Extrait des mémoires d'un officier des aérostiers : Aux armées de 1793 à 1799, Paris, Ledoyen et Paul Giret, , p. 45-50.
  7. Moulin en bois et non en pierre comme figuré à tort sur les aquarelles de F. de Myrbach, illustrant certaines scènes de la bataille.
  8. Christian Draguet, Le ballon de Fleurus : Itinéraire des aérostiers en juin 1794, Montigny-le-Tilleul, Éditions Scaillet, , 176 p., p. 21/24-57-58-73-76/79-103-116-117-130.
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