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Siège de Luxembourg (1794-1795)

Le siège de Luxembourg mené, pendant la guerre de la Première Coalition par les armées de la Révolution française contre la forteresse de Luxembourg, tenue par l'armée impériale, dura du jusqu'au . Bien que l'armée française n'ait pas réussi à ouvrir une brèche dans les murs de la ville, la forteresse qui était renommée comme parmi les meilleures au monde, a été forcée de se rendre après sept mois.

Siège de Luxembourg (1794-1795)
Description de cette image, également commentée ci-après
Siège de Luxembourg (1794-1795).
Informations générales
Date
-
Lieu Luxembourg
Issue Victoire française
Forces en présence
15 000 hommes
500 bouches à feu

Première Coalition

Batailles

Coordonnées 49° 36′ 40″ nord, 6° 07′ 59″ est
Géolocalisation sur la carte : Luxembourg
(Voir situation sur carte : Luxembourg)
Siège de Luxembourg (1794-1795)

Contexte

Depuis la prise du fort de Rheinfels, les Français sont maîtres de la rive gauche du Rhin à l'exception des forteresses de Mayence et de Luxembourg. Le Comité de salut public ordonne aussitôt la prise de ces deux places.

L'Armée du Rhin, commandée par général Michaud commence le blocus de Mayence, tandis que l'armée de la Moselle est confiée au général Jean René Moreaux pour s'occuper de Luxembourg. La prise de cette ville à d'autant plus d'intérêt que les Français sont sûrs d'y trouver un important stock de provisions et de matériel de guerre qui leur font tant défaut.

Le feld-maréchal baron de Bender est le gouverneur de Luxembourg. Le commandant de la place est le feld-maréchal lieutenant de Schröder. 15 000 hommes composent la garnison de la ville, également défendue par 500 bouches à feu, canons, mortiers, obusiers.

Prélude

Le , les deux compagnies du 5e régiment de dragons qui composent l'avant-garde de la division du général Jean-Baptiste Debrun sont accrochées aux environs de Liège par un fort contingent de l'armée de l'empereur des Romains de 1 500 fantassins et de 400 cavaliers qu'elles culbutent malgré leur infériorité numérique.

Le , à la lisière de la forêt du Grünewald, la division Debrun rencontre un avant-poste impérial composé de 400 fantassins, 300 hussards et 6 pièces d'artillerie. La brigade du général Péduchel poursuit l'ennemi jusqu'à portée des canons de Luxembourg. L'affrontement commencé à 11 h 30 dure jusque la tombée du jour et tourne à l'avantage des Français qui récupèrent 4 canons et leurs caissons.

Le siège

Le général en chef Moreaux arrive le et déploie aussitôt ses trois divisions autour de la place. La division Tapronnie occupe la route de Trèves ; la division Debrun, la route d'Arlon ; la troisième est placée sur la route de Thionville ; la réserve est à Frisange.

L'artillerie de la ville entretient un feu intense sur tout ce qui se trouve à sa portée. Les soldats de l'armée de la Moselle souffrent vite des rigueurs de l'hiver et manquent de tout. Souvent la moitié des hommes ne sont pas à leurs postes, occupés à piller les villages voisins pour trouver de la nourriture, aussi le général Moreaux dès les derniers jours de janvier, propose au feld-maréchal Bender une capitulation honorable, mais la réponse est négative.

Ne pouvant se permettre de se livrer eux aussi au pillage, plus que la troupe, les officiers souffrent de la faim. Moreaux tombe malade et doit être évacué à Thionville où il décède dans la nuit du 10 au . Le commandement est confié au général Jean-Jacques Ambert, mais le Comité de salut public, afin d'en finir avec le blocus de Mayence décide d'envoyer les trois divisions de l'armée de la Moselle et leur nouveau chef, renforcer l'armée du Rhin et de les remplacer par deux divisions de l'armée de Sambre-et-Meuse des généraux Chapsal et Desjardins, L'artillerie est confiée au général de division Bollemont et le commandement en chef au général de division Jacques Maurice Hatry.

Les deux armées se croisent le . Assistant à ces manœuvres, les assiégés croient que les Français lèvent le siège et font plusieurs sorties simultanées afin de les harceler, mais ils sont repoussés.

Dans les derniers jours d'avril, le général Hatry renouvèle l'offre de capitulation, mais la réponse est encore négative. Hatry décide alors la construction d'une batterie blindée sur une hauteur voisine et de l'équiper de mortiers pour incendier la place. Devant cette menace, les Impériaux tentent une sortie massive dans la nuit du 15 au mais ils sont repoussés avec de lourdes pertes. Désormais convaincu de l'inutilité de telles actions, le gouverneur ordonne de bombarder sans relâche les positions d'artillerie françaises. Le feu dure douze jours mais les batteries françaises ripostent avec avantage et causent de nombreux dégâts, si bien que les habitants demandent à Bender la reddition de la place.

Le un parlementaire est envoyé au général Hatry et le un accord est conclu. Le , les 12 396 hommes qui composent encore la garnison de la forteresse, sortent avec les honneurs de la guerre devant 11 000 soldats français, dont la plupart sont de nouvelles recrues, maigres et exténués. La dernière colonne de l'armée impériale est essentiellement composée de soldats des Pays-Bas belgiques qui mettent bas les armes, refusent de suivre l'armée impériale du Saint-Empire, et demandent à servir la France.

Conséquences

Comme ils l'avaient pressenti, les Français s'emparent d'un matériel de guerre considérable : 819 bouches à feu, 16 244 armes à feu individuelles, 4 500 sabres, 336 857 boulets de tous calibres, 47 801 bombes, 114 704 grenades, 1 033 153 livres de poudre…

La capture de la forteresse de Luxembourg eut pour conséquence, l'annexion des Pays-Bas méridionaux par la toute jeune république française. Le , la majeure partie du Luxembourg, devient une partie du département des Forêts, créé le .

Seule sur la rive gauche du Rhin, Mayence tenait encore.

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Siege of Luxembourg (1794–1795) » (voir la liste des auteurs) dans sa version du .
  • Charles Théodore Beauvais de Préau, Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français depuis 1792, 1854.

Références

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