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Louis Friant

Biographie

Famille

Louis Friant est issu d'une famille originaire de Morlancourt dans le département de la Somme, où il nait le . Il est le fils de Louis Friant, épicier et fabricant de cires dans ce village, et de Marguerite Quequet[1] - [2].

Son père modeste cirier, le destine à la même profession et le met en apprentissage à Amiens, mais la vue des exercices militaires révèle sa vraie vocation, et en 1781 il part s'engager à Paris dans les gardes françaises[1].

Carrière militaire

Du simple soldat au général de division

EngagĂ© dans les gardes françaises en 1781, Friant les quitte en 1787 puis reprend du service en 1789 dans la garde nationale parisienne. Il part Ă  l'armĂ©e de la Moselle et son « bataillon de l'Arsenal » l'Ă©lit lieutenant-colonel en chef[3]. Il participe Ă  la bataille d'Arlon, au siège de Charleroi et Ă  la bataille de Fleurus. RemarquĂ© par le gĂ©nĂ©ral SchĂ©rer, il devient son chef d'Ă©tat-major en avant d'ĂŞtre nommĂ© gĂ©nĂ©ral de brigade le suivant Ă  l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse. La mĂŞme annĂ©e, il sert sous KlĂ©ber qui lui confie 12 000 hommes pour le siège de Maastricht. Il coopère Ă  la prise de Luxembourg et le gĂ©nĂ©ral en chef Jourdan lui donne le commandement de la province homonyme en . Ă€ Luxembourg, il commit des « actes arbitraires et despotiques » envers les citoyens luxembourgeois, en prenant le maire Jean-Georges Pfortzheim et d'autres citadins en otage, en emprisonnant sans jugement des habitants et en dĂ©portant d'autres secrètement vers une prison Ă  Metz[4]. Après plusieurs actions d'Ă©clat sur le Rhin, il est transfĂ©rĂ© en Italie sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Bernadotte en 1796. Il se bat avec intrĂ©piditĂ© notamment au passage du Tagliamento et Ă  la prise de Gradisca d'Isonzo, le [5].

Friant participe par la suite, à la campagne d'Égypte où il commande une brigade de la division Desaix en compagnie des généraux Morand et Davout[6]. Il s'illustre lors de la bataille des Pyramides ainsi qu'aux combats de Sédiman et de Samanhoud. Nommé général de division le , il est vainqueur à Aboumanali en et participe aux dernières opérations dans le delta, puis rentre en France à la fin de l'année 1801[5].

Général de l'Empire

À partir de 1803, le général Friant commande une des trois divisions de fer du maréchal Davout. Grand aigle de la Légion d'honneur en 1805, il se signale à Austerlitz, où trois chevaux sont tués sous lui, en arrivant sur les lieux après une marche forcée et en supportant le choc de l'attaque autrichienne, contribuant pour beaucoup à la victoire française. Il participe également aux batailles d'Auerstaedt et de Golymin en 1806 et se trouve l'année suivante à la bataille d'Eylau où il est blessé. Comte de l'Empire en 1808, il se bat à Eckmühl le , puis à Ratisbonne, Essling et Wagram où il est touché par un éclat d'obus à l'épaule en prenant d'assaut la tour de Neusiedl.

L’artillerie du général Friant canonnant les « flèches de Bagration ». Détail du Panorama de Borodino par Franz Roubaud (1912).

Lors de la campagne de Russie en 1812, il commande une division du 1er corps qui contribue à la prise de Smolensk au cours de laquelle il est de nouveau blessé le . Sa division s'empare du village de Semionovskoïe le jour de la bataille de la Moskova le , et détruit une colonne russe. Friant reçoit la même année le titre très envié de colonel commandant les grenadiers à pied de la Vieille Garde. Ses blessures le forcent cependant à l'inaction jusqu'au mois d'. Chambellan de l'Empereur à cette date, il est des grandes batailles de la campagne d'Allemagne et commande la 4e division de la Jeune Garde à Dresde et Hanau. Il se fait encore remarquer en 1814, lors de la bataille de Champaubert.

Restauration et Cent-Jours

Il est maintenu dans la Garde royale sous la Première Restauration et Louis XVIII le fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis le . Friant est toutefois l'un des premiers à se rallier à Napoléon lors de son retour. Le , Napoléon le fait pair de France. En 1815, il prend part à la bataille de Waterloo à la tête de la 1re division d'infanterie de la Vieille Garde (1er et 2e grenadiers à pied) où il se bat jusqu'au bout avec la Garde impériale. Évacué blessé du champ de bataille, il est ramené dans la voiture même de l'Empereur.

Louis XVIII le met finalement à la retraite après vingt-trois ans de service. Il meurt le au château de Gaillonnet à Seraincourt, dans le Val-d'Oise.

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris.

Mariage et descendance

Le général Friant.

Il épouse en 1788, Joséphine-Emmanuelle-Rose Martin (décédée en 1793), dont il eut un enfant[7] - [2] :

Il se remarie le , à Paris avec Louise-Charlotte Leclerc, sœur du général Charles Victoire Emmanuel Leclerc, époux de Pauline Bonaparte. De ce second mariage il a une fille unique [2] :

DĂ©corations

Grand aigle de la LĂ©gion d'honneur Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis Commandeur de l'ordre de la Couronne de fer

Notes et références

Bibliographie

  • « Louis Friant », dans Charles MulliĂ©, Biographie des cĂ©lĂ©britĂ©s militaires des armĂ©es de terre et de mer de 1789 Ă  1850, [dĂ©tail de l’édition]
  • comte Jean-François Friant, Vie militaire du lieutenant-gĂ©nĂ©ral comte Friant, E. Dentu, Paris, (lire en ligne).
  • Maurice Leroy, Histoire de Morlancourt, Impr. Yvert, (lire en ligne), p. 420-435.
  • AndrĂ© Pons de l'HĂ©rault, NapolĂ©on, empereur de l'Ă®le d'Elbe: souvenirs & anecdotes de Pons de l'HĂ©rault, Les Ă©diteurs libres, (lire en ligne), p. 423.
  • Jean-Antoine Farges, RĂ©cits des temps cruels, Books on Demand France, (lire en ligne), p. 244.
  • Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, J. CorrĂ©ard, (lire en ligne), p. 133.
  • Pierre Miquel, Austerlitz, Albin Michel, (lire en ligne).
  • Vulfranc Warme, Opuscules: dernier hommage de Vulfranc Warme Ă  ses compratriotes, (lire en ligne), p. 512-525.
  • Alain Chappet, Roger Martin, Alain Pigeard, Le Guide NapolĂ©on: 4 000 lieux de mĂ©moire pour revivre l'Ă©popĂ©e, Editions Tallandier, (lire en ligne).
  • Publications de la Section historique de l'Institut royal grand-ducal de Luxembourg, Impr.-Librairie de V. Buck, (lire en ligne), p. 70.
  • Max Kircheisen, Bibliographie du temps de NapolĂ©on: comprenant l'histoire des États-Unis (lire en ligne), p. 17, 51, 285,375 et 329..
  • Emmanuel-Auguste-DieudonnĂ© de Las Cases, Le mĂ©morial de Sainte-HĂ©lène, volume 2, Flammarion, 1951, (lire en ligne), p. 158.
  • Émile Vandewoude, AndrĂ© Vanrie, Guide des sources de l'histoire d'Afrique du Nord, d'Asie et d'OcĂ©anie conservĂ©es en Belgique, Archives GĂ©nĂ©rales du Royaume, (lire en ligne), p. 92.
  • Alain Chappet, Guide napolĂ©onien : descriptifs des musĂ©es, monuments, stèles, curiositĂ©s sur l'histoire de 1795 Ă  1815 en France et Ă  l'Ă©tranger (lire en ligne), p. 171, 172 et 249.
  • E. E. ThĂ©odule, LE GĂ©nĂ©ral Friant, Lejeune fils, Ă©diteur-libraire, (lire en ligne).
  • Pierre-Dominique Martin, Histoire de l'expĂ©dition française en Egypte, J. M. Eberhart, (lire en ligne).
  • Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Paulin, (lire en ligne), p. 321, 173, 319, 322, 169, 324, 315, 323, 170, 171, 167, 320, 325 et 298.
  • MĂ©moires du comte Reynier, gĂ©nĂ©ral de division : campagne d'Égypte, Baudouin frères, (lire en ligne).
  • Louise AdĂ©laĂŻde d'EckmĂĽhl Blocqueville, Le marĂ©chal Davout, prince d'EckmĂĽhl: La Russie et Hambourg, Didier et cie, (lire en ligne).
  • Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy, Jacques Marquet de Norvins, Biographie nouvelle des contemporains, Librairie historique, (lire en ligne), p. 362,369.
  • Abel Hugo, France militaire: histoire des armĂ©es françaises de terre et de mer de 1792 Ă  1833, Delloye, (lire en ligne), p. 278-283.
  • Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des gĂ©nĂ©raux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1822, Tome 6, l’Auteur, , 500 p. (lire en ligne), p. 195-201.
  • Georges Six, Dictionnaire biographique des gĂ©nĂ©raux & amiraux français de la RĂ©volution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 471-472

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