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Bataille de Hanau

À la bataille de Hanau (30 et 31 octobre 1813 à Hanau), les corps austro-bavarois commandés par Karl Philipp von Wrede attaquent l'armée française de Napoléon, qui pourra toutefois continuer sa retraite.

Bataille de Hanau
Description de cette image, également commentée ci-après
La Bataille de Hanau d'Horace Vernet (1789-1863)
Informations générales
Date 30 et 31 octobre 1813
Lieu Hanau (Hesse)
Issue Victoire française
Forces en présence
17 000 hommes
50 canons[1]
43 000 hommes
80 canons[1]
Pertes
3 000 morts ou blessés[2]4 000 morts ou blessés
6 000 prisonniers[3]

Batailles

Campagne de Russie (1812)


Campagne d'Allemagne (1813)


Campagne de France (1814)


Campagne des Six-Jours :



Front italien :

Front des Pays-Bas :
CoordonnĂ©es 50° 07′ 59″ nord, 8° 55′ 01″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Bataille de Hanau
GĂ©olocalisation sur la carte : Hesse
(Voir situation sur carte : Hesse)
Bataille de Hanau

Contexte

La Bavière, jusque-lĂ  alliĂ©e de la France dans la ConfĂ©dĂ©ration du Rhin, adhère Ă  la Sixième Coalition par le traitĂ© de Ried, conclu avec l'Autriche le 8 octobre 1813, et dĂ©clare la guerre Ă  la France le 14 octobre. Après la bataille de Leipzig (16-19 octobre), NapolĂ©on fait retraite, serrĂ© de près par les coalisĂ©s. Le 30 octobre, la cavalerie de Lefebvre-Desnouettes charge Ă  plusieurs reprises la cavalerie russe et alliĂ©e, faisant de nombreux prisonniers, près de Bruchköbel et de Nieder-Issengheim[4]. Cependant, les retardataires dĂ©sorganisent de plus en plus la Grande ArmĂ©e. Elle est menacĂ©e sur son flanc par les 43 000 Bavarois et Autrichiens commandĂ©s par le feld-marĂ©chal bavarois Karl Philipp von Wrede qui avancent en Franconie, au nord du Danube. Ils atteignent Hanau, bloquant l'itinĂ©raire de NapolĂ©on Ă  Francfort. Croyant que le gros de l'armĂ©e française fait route plus au nord pour Coblence, Wrede pense faire face Ă  seulement 20 000 hommes protĂ©geant le flanc de l'armĂ©e principale.

La bataille

Le 30 octobre, Wrede commence Ă  dĂ©ployer ses forces pour affronter les Français. Il place son centre devant la Kinzig et son flanc droit au sud, sur une position isolĂ©e, seulement reliĂ©e Ă  la force principale par un pont. Avec l'infanterie de MacDonald et la cavalerie de SĂ©bastiani, NapolĂ©on n'a que 17 000 hommes Ă  lui opposer.

Des forêts denses à l'est des positions de Wrede permettent aux Français de progresser jusqu'au contact des alliés. Napoléon décide d'attaquer l'aile gauche avec toutes ses troupes disponibles. Vers midi, Victor et MacDonald dégagent la forêt devant le centre ennemi. Drouot trouve une voie à travers la forêt pour placer ses canons, vers la gauche de Wrede. Les grenadiers de la vieille garde dégagent le terrain et trois heures plus tard, 50 canons sont déployés.

Après une charge de la cavalerie bavaroise, foudroyée à bout portant par un tir de mitraille, Drouot, soutenu par la cavalerie de Sébastiani, avance ses canons dans la plaine et après un bref bombardement d'artillerie, réduit au silence les 28 canons de Wrede. La cavalerie française attaque et refoule la cavalerie adverse sur l'aile gauche, avant d'attaquer le centre qui commence à reculer avec de lourdes pertes, sur les berges de la Kinzig. L'aile droite tente alors de renforcer le centre, mais beaucoup d'hommes périssent noyés en tentant de traverser la rivière sur l'unique pont.

Lanciers de la Garde de retour de la charge Ă  Hanau, par Henri-Georges Chartier.

C'est cette charge de cavalerie qui change la face de la bataille. L'impact de la cavalerie lourde de la Garde impériale est terrible, les grenadiers à cheval de la Garde impériale sous le commandement du général Walther et les Dragons de l'Impératrice enfoncent les Austro-Bavarois. Le général Louis-Michel Letort de Lorville a son cheval tué sous lui, et le chef d'escadron Claude Testot-Ferry reçoit 22 coups de sabres et de lances et est finalement ramené à l'arrière vivant.

Wrede qui pensait n'avoir en face de lui que les miettes de la Grande Armée fut plus que déçu. Cependant, en rassemblant ses troupes, il parvient à former une ligne défensive, du pont de Lamboy à Hanau. Pendant la nuit, alors que l'Empereur bivouaque dans la forêt au milieu de ses troupes, les alliés abandonnent la ville que les Français occupent le 31 octobre. Napoléon ne fait aucun effort pour poursuivre Wrede. La route de Francfort est maintenant ouverte, la retraite française se poursuit.

Dans la journĂ©e du 31 octobre, Wrede tente de reprendre la ville encore occupĂ©e par Marmont et le gĂ©nĂ©ral Bertrand, mais il est de nouveau repoussĂ© et perd Ă  nouveau 1 500 Ă  2 000 hommes[5]. Son gendre le prince Oettingen (de) est tuĂ©, lui-mĂŞme est blessĂ© au bas-ventre et doit laisser le commandement au gĂ©nĂ©ral autrichien Fresnel [6].

Conclusion

Wrede a perdu 9 000 hommes, NapolĂ©on en perd beaucoup moins. Mais entre les 28 et 31 octobre, environ 10 000 traĂ®nards sont faits prisonniers. Francfort est atteint le 2 novembre par les Français, alors Ă  seulement 35 kilomètres de leur base arrière de Mayence.

Souvenir de Louis-Philippe

Louis-Philippe alors duc d'Orléans, avait combattu avec les armées de la République française à Jemappes et à Valmy. Devenu roi, il tient à démontrer ses sympathies républicaines et commande à Horace Vernet quatre grands tableaux de bataille qui montrent les victoires françaises lors des guerres révolutionnaires et napoléoniennes. Ces tableaux célébrant la gloire militaire française et celle du roi, ont été accrochées au Palais-Royal. Achevées en cinq ans, ils représentent la bataille de Jemappes (1821), la bataille de Montmirail (1822), la bataille de Hanau (1824) et la bataille de Valmy (1826). Endommagés par un incendie lors de la révolution de 1848, ils ont été restaurés par Vernet lui-même. Ils sont conservés aujourd'hui à la National Gallery à Londres[7]. Une copie du tableau par le peintre Eloi-Firmin Féron est réalisé pour les Galeries historiques de Versailles, 20 août 1835[8].

Notes et références

  1. Galerie historique de la Révolution française - page 230
  2. Histoire du consulat et de l'empire Page 76
  3. Napoléon, recueil par ordre chronologique de ses lettres ... - Page 76
  4. Napoléon, recueil par ordre chronologique de ses lettres... - Page 78
  5. Alfred Fierro, André Palluel-Guillard et Jean Tulard, Histoire et dictionnaire du Consulat et de l'Empire, Paris, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », [détail des éditions] (ISBN 2-221-05858-5), p. 654
  6. (de) « Hirtenfeld (J.), Der Militär-Maria Theresien-Orden und seine Mitglieder (Wien 1857 Staatsdruckerei, 4°.) S. 742. – Oesterr. Militär-Konversations-Lexikon von J. Hirtenfeld (Wien 1850, gr. 8°.) Bd. II, S. 541. », sur Wikisource (consulté le )
  7. (en) Notice, « Batailles de Jemappes », sur National Gallery (consulté le )
  8. « Copie du tableau de Vernet », sur Collections de Versailles (consulté le )

Sources

  • MusĂ©e de Versailles avec un texte historique. ThĂ©odose Burette - 1845
  • NapolĂ©on, recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins, discours sur les matières civiles et politiques, formant une histoire de son règne... M. Kermoysan tome troisième - 1857
  • Galerie historique de la RĂ©volution françaiseAlbert Maurin - 1849
  • Histoire du consulat et de l'empire Adolphe Thiers - 1857
  • Dictionnaire NapolĂ©on, Jean Tulard - 1999
  • Histoire de la Garde ImpĂ©riale, Emile Marco de Saint-Hilaire - 1847
  • NapolĂ©on Ier et la Garde ImpĂ©riale, Eugène FieffĂ© - 1859
  • NapolĂ©on et la Garde ImpĂ©riale, Cdt Henry Lachouque - 1956
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