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Bataille de Courtrai (1814)

La bataille de Courtrai a eu lieu le près de Courtrai, dans l’actuelle Belgique alors annexée par la France. Elle prend place dans le cadre des guerres de la Sixième Coalition et, plus précisément, dans celui de la campagne de France où l'empereur Napoléon tente d’éviter ou d’arrêter l’invasion de la France et de conserver son trône. Elle voit s’affronter des troupes du royaume de Saxe, soutenues par des unités prussiennes, sous les ordres du général saxon Johann von Thielmann, et le corps d’armée français du général Nicolas-Joseph Maison.

Opérations

Corps franc prussien du major Hellwig en 1813, dessin de Richard Knötel, 1890.

Au milieu de fĂ©vrier 1814, dans l'ouest de la Belgique, les forces de la coalition, commandĂ©es par Charles-Auguste de Saxe-Weimar, comptent environ 25 000 hommes avec 56 canons : 20 000 de l'armĂ©e royale saxonne, 2 800 du duchĂ© d'Anhalt, 850 de Saxe-Weimar, 650 de Schwarzbourg-Rudolstadt, plus deux rĂ©giments cosaques commandĂ©s par Bichalov et RebreĂŻev. Le corps prussien de BĂĽlow, après une tentative infructueuse contre Anvers, se sĂ©pare de l'armĂ©e du Nord pour aller rejoindre l'armĂ©e prussienne principale, commandĂ©e par BlĂĽcher, dans la rĂ©gion de Laon. Cependant, les Prussiens laissent en observation devant Tournai la division de Borstell avec 8 000 fantassins, 1 400 cavaliers et 16 canons, plus le corps franc du major Hellwig (de) devant Courtrai. Le gĂ©nĂ©ral Maison n'a que 10 000 Ă  12 000 hommes de troupes de ligne mais, selon le terrain des opĂ©rations, il peut faire appel aux garnisons des forteresses d'Anvers, Ostende, Maubeuge, etc., qui totalisent 30 000 hommes environ[1].

Du 18 au 24 mars, le duc de Saxe-Weimar fait une tentative pour s'emparer de Maubeuge et fait bombarder la ville, sans succès. Les Saxons ne font pas de nouvelle tentative contre la ville, se contentant d'en mener le blocus depuis Recquignies. Le corps saxon de Johann von Thielmann est envoyé fourrager autour de Lille où il est repoussé par une contre-attaque du général Castex, tandis que les Prussiens de Borstell se dirigent vers Laon pour rejoindre l'armée de Blücher[2].

Le 24 mars, le corps du gĂ©nĂ©ral Maison part de Lille en faisant croire aux coalisĂ©s qu'il a l'intention de dĂ©bloquer Maubeuge. En fait, il se dirige au nord, vers les environs de Gand, pour recevoir la division Roguet qui quitte Anvers oĂą elle n'est plus nĂ©cessaire. Ainsi renforcĂ©, Maison fait mine de menacer Bruxelles, obligeant le duc de Saxe-Weimar Ă  dĂ©placer ses forces[3]. Le corps d'armĂ©e de Maison, fort de 6 000 fantassins, 1 200 cavaliers et 20 canons, disperse le dĂ©tachement de Hellwig et entre Ă  Gand le 26 mars, faisant prisonnier la plus grande partie d'un bataillon de volontaires belges rĂ©cemment levĂ©s par la Coalition, tandis que les cosaques de Bichalov se replient vers Melle. Le duc de Saxe-Weimar rassemble 10 000 hommes et 30 canons autour d'Alost pour couvrir Bruxelles et attend l'arrivĂ©e du corps hanovrien venu du Rhin, commandĂ© par Wallmoden, tandis que Thielemann marche vers Audenarde avec 10 000 hommes pour attaquer le flanc de Maison. Ce dernier Ă©vacue Gand, fait sa jonction avec la division Roguet, qui lui apporte 5 000 hommes et 14 canons, et se retourne contre Thielemann, dĂ©sormais infĂ©rieur en nombre[4].

Courtrai, carte de Joseph de Ferraris, v. 1771-1778.

Le 31 mars Ă  6 h du matin, les forces de Maison et de Thielmann s'affrontent devant Courtrai : le corps saxon aligne 10 000 fantassins, 700 cavaliers et 20 canons. Le corps français comprend les divisions Roguet, Solignac et Barrois. Les Saxons attaquent l'avant-poste français de Zwevegem mais sont dĂ©bordĂ©s sur leurs deux ailes par les Français. Le combat s'achève par la dĂ©faite des Saxons qui perdent 600 tuĂ©s, 600 prisonniers et trois canons, et doivent se replier sur Audenarde. Maison fait une tentative infructueuse pour s'emparer de Tournai, dont la garnison a Ă©tĂ© renforcĂ©e pendant la nuit, puis retourne Ă  Lille[5].

Le duc de Saxe-Weimar fait sa jonction avec Thielemann : son armĂ©e, renforcĂ©e par la division de Wallmoden et celle du gĂ©nĂ©ral saxon Gablenz, aligne 30 000 hommes et 78 canons. Le blocus d'Anvers est laissĂ© aux troupes suĂ©doises de Bernadotte rĂ©cemment arrivĂ©es en Belgique. Maison, après avoir approvisionnĂ© Maubeuge, arrive Ă  Valenciennes le 5 avril et se prĂ©pare Ă  faire face Ă  une nouvelle offensive des CoalisĂ©s quand il apprend l'issue de la bataille de Paris et l'abdication de NapolĂ©on (), ce qui met fin aux opĂ©rations[6].

Un armistice est conclu le 12 avril, laissant aux Français la possession des places qu'ils occupent. La ligne de démarcation, suit le cours de la Sambre de Landrecies à Maubeuge, puis la frontière du département du Nord jusqu'à Menin, la route de Menin à Thourout, et atteint la mer du Nord entre Ostende et Blankenberge[7].

Conséquences

À l'issue du traité de Paris du , les Français doivent évacuer les places qu'ils tenaient encore en Flandre belge. Courtrai et l'ensemble de la Belgique restent sous un régime provisoire d'occupation alliée jusqu'au congrès de Vienne qui les rattache au royaume uni des Pays-Bas sous la couronne du prince hollandais Guillaume Ier d'Orange.

Les combats dans le Nord de la France et dans l’actuelle Belgique sont passés relativement inaperçus en comparaison des opérations principales dans le nord-est de la France, entre la Champagne et Paris.

Références

  1. Modest I. Bogdanovitsch, Geschichte des Krieges 1814 in Frankreich und des Sturzes Napoleon's I, traduit du russe, Leipzig, vol. 2, 1866, p. 270.
  2. Frédéric François Guillaume de Vaudoncourt, Histoire des campagnes de 1814-1815 en France, tome 3, Paris, 1826, livre 5, p. 68-70.
  3. Frédéric François Guillaume de Vaudoncourt, Histoire des campagnes de 1814-1815 en France, tome 3, Paris, 1826, livre 5, p. 70-74.
  4. Modest I. Bogdanovitsch, Geschichte des Krieges 1814 in Frankreich und des Sturzes Napoleon's I, traduit du russe, Leipzig, vol. 2, 1866, p. 274-275.
  5. Frédéric François Guillaume de Vaudoncourt, Histoire des campagnes de 1814-1815 en France, tome 3, Paris, 1826, livre 5, p. 74-75.
  6. Modest I. Bogdanovitsch, Geschichte des Krieges 1814 in Frankreich und des Sturzes Napoleon's I, traduit du russe, Leipzig, vol. 2, 1866, p. 275-276.
  7. Modest I. Bogdanovitsch, Geschichte des Krieges 1814 in Frankreich und des Sturzes Napoleon's I, traduit du russe, Leipzig, vol. 2, 1866, p. 276.

Bibliographie

  • FrĂ©dĂ©ric François Guillaume de Vaudoncourt, Histoire des campagnes de 1814-1815 en France, Volume 3, Paris, 1826
  • Modest I. Bogdanovitsch, Geschichte des Krieges 1814 in Frankreich und des Sturzes Napoleon's I, traduit du russe, Leipzig, vol. 2, 1866

Voir aussi

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