AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Bataille de Waterloo

La bataille de Waterloo [watɛʁlo][4] s'est dĂ©roulĂ©e le , en Belgique, Ă  vingt kilomĂštres au sud de Bruxelles, dans l'actuelle province du Brabant wallon[5]. Cette bataille a opposĂ© l'armĂ©e française dite ArmĂ©e du Nord, dirigĂ©e par l'empereur NapolĂ©on Ier, Ă  l'armĂ©e des AlliĂ©s, dirigĂ©e par le duc de Wellington et composĂ©e de Britanniques, d'Allemands (contingents du Hanovre, du Brunswick, du Nassau) et de NĂ©erlandais (unitĂ©s belges et hollandaises), rejointe par l'armĂ©e prussienne commandĂ©e par le marĂ©chal BlĂŒcher. Elle s'est achevĂ©e par la dĂ©faite dĂ©cisive de l'armĂ©e française.

Bataille de Waterloo
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
La Bataille de Waterloo. 18 juin 1815, par Clément-Auguste Andrieux, 1852.
Informations générales
Date
Lieu Sud de Waterloo (prĂšs de Bruxelles), Brabant wallon, Belgique
Issue Victoire décisive des coalisés :
‱ : seconde abdication de NapolĂ©on Ier
‱ : traitĂ© de Paris
Forces en présence
Armée du Nord :
‱ 74 000 fantassins
‱ 266 canons
Armée des Alliés :
‱ 68 000 fantassins
‱ 12 600 cavaliers
‱ 266 canons

Renforts prussiens :
‱ 50 000 hommes[1]
Pertes
~ 5 000 morts[2]
~ 18 000 blessĂ©s[2]
~ 8 000 Ă  10 000 prisonniers[2]
220 canons
2 drapeaux
Total : 32 000 pertes

1 747 morts
4 923 blessĂ©s
592 disparus

King's German Legion
362 morts
1 009 blessĂ©s
218 disparus


1 226 morts
4 287 blessĂ©s
1 373 disparus


352 morts
1 550 blessĂ©s
1 228 disparus


294 morts
1 028 blessĂ©s
210 disparus


154 morts
456 blessĂ©s
50 disparus


254 morts
389 blessĂ©s[3]
Total : 21 702 pertes :
‱ 4 389 morts
‱13 642 blessĂ©s
‱ 3 671 disparus
Total : ~ 54 000 pertes dont :
‱ ~ 9 000 morts
‱ ~ 22 000 blessĂ©s
‱ ~ 13 000 prisonniers ou disparus

Campagne des Cent-Jours
SeptiĂšme Coalition

Batailles



Batailles des Cents-Jours


Campagne du duc d'AngoulĂȘme


Campagne de Belgique


Campagne de France de 1815


Guerre napolitaine


Guerre de Vendée et Chouannerie de 1815

CoordonnĂ©es 50° 40â€Č 41″ nord, 4° 24â€Č 44″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Bataille de Waterloo
GĂ©olocalisation sur la carte : Brabant wallon
(Voir situation sur carte : Brabant wallon)
Bataille de Waterloo

NapolĂ©on Ier lance des assauts contre le chĂąteau d’Hougoumont et la ferme de La Haye-Sainte mais l’armĂ©e de Wellington rĂ©siste. C’est alors que l’armĂ©e prussienne intervient, attaquant le flanc droit de l’armĂ©e française. Le marĂ©chal Grouchy, chargĂ© de poursuivre les prussiens aprĂšs Ligny, avait failli Ă  sa tĂąche. La cavalerie française charge les lignes adverses Ă  plusieurs reprises et menace de les briser. La Garde impĂ©riale avance mais doit finalement reculer. Une attaque gĂ©nĂ©rale des coalisĂ©s rend la dĂ©faite française inĂ©vitable[6].

Les combats n'ont pas lieu sur le territoire de la commune de Waterloo, mais un peu plus au sud, sur les territoires des communes actuelles de Lasne, Braine-l'Alleud et de Genappe. Toutefois, Wellington Ă©crivit la dĂ©pĂȘche annonçant la victoire des coalisĂ©s depuis son quartier gĂ©nĂ©ral situĂ© Ă  Waterloo, fixant ainsi ce nom Ă  la bataille qui fut initialement appelĂ©e en France « bataille de Mont-Saint-Jean »[7] - [8], lieu effectif de l'engagement. En Allemagne, la bataille est dĂ©nommĂ©e « Victoire de la Belle-Alliance » (Belle-Alliance Sieg) [7] - [8], du nom de l'auberge oĂč eut lieu la rencontre entre les deux gĂ©nĂ©raux en chef des coalisĂ©s Ă  la fin de la journĂ©e.

Cette bataille est la derniÚre à laquelle prit part personnellement Napoléon, qui venait de reprendre le pouvoir en France trois mois plus tÎt, et marque ainsi la fin de cette période des Cent-Jours. Napoléon dut en effet abdiquer quatre jours plus tard à son retour à Paris, le , face au manque de soutien politique.

Prélude

Carte des principales phases de la campagne de Belgique.

En , une nouvelle coalition se constitue au congrĂšs de Vienne pour combattre NapolĂ©on, qui a quittĂ© l'Ăźle d'Elbe. Louis XVIII a fui Ă  Gand. L'armĂ©e de Wellington est dĂ©jĂ  stationnĂ©e sur le sol belge, rejointe dĂ©but juin par l'armĂ©e prussienne du marĂ©chal BlĂŒcher.

NapolĂ©on prĂ©fĂšre ne pas attendre l'offensive des AlliĂ©s et se lance Ă  l'attaque, espĂ©rant sĂ©parer Wellington et BlĂŒcher et les battre l'un aprĂšs l'autre. Repoussant les Prussiens, il franchit la Sambre Ă  Charleroi le . Le mĂȘme jour, le gĂ©nĂ©ral français Louis de Bourmont, qui commande la 6e division, abandonne son commandement le , la veille de la bataille de Ligny, avec quelques officiers de son Ă©tat-major. Dans Le MĂ©morial de Sainte-HĂ©lĂšne, NapolĂ©on l'accuse d'avoir rĂ©vĂ©lĂ© son plan Ă  l'ennemi[9]. La dĂ©fection de Bourmont a eu une influence psychologique importante sur la troupe qui l'accusait de trahison.

Dans la nuit du 15 au , le duc et la duchesse de Richmond, sujets britanniques rĂ©sidant Ă  Bruxelles, organisent un bal en leur hĂŽtel oĂč toute l'aristocratie locale est conviĂ©e. Le duc de Wellington et les gĂ©nĂ©raux de son armĂ©e y sont invitĂ©s et beaucoup d'entre eux sont prĂ©sents. Un peu avant minuit, une estafette envoyĂ©e du front par le gĂ©nĂ©ral Constant-Rebecque, chef d'Ă©tat-major du prince d'Orange, prĂ©vient le duc que les Français sont aux Quatre-Bras de Baisy-Thy. Wellington parvient Ă  rassurer l'assemblĂ©e mais ordonne dans le mĂȘme temps Ă  ses officiers de quitter discrĂštement la fĂȘte et de rejoindre leurs troupes. Vers trois heures du matin, le duc se retire lui-mĂȘme et, dĂšs sept heures, il galope vers les Quatre-Bras.

Le , les troupes napolĂ©oniennes, divisĂ©es en deux ailes, sont, le mĂȘme jour, opposĂ©es Ă  des unitĂ©s de Wellington aux Quatre-Bras (une dizaine de kilomĂštres au sud du champ de bataille de Waterloo) et Ă  trois des quatre corps prussiens Ă  Ligny (une dizaine de kilomĂštres au sud-est des Quatre-Bras). La manƓuvre projetĂ©e de NapolĂ©on consiste Ă  battre son premier adversaire, les Prussiens de BlĂŒcher, l'empereur pensant Ă  tort que celui-ci se replierait sur ses lignes naturelles de communication (LiĂšge et Maastricht), puis Ă  battre les Anglo-NĂ©erlandais de Wellington qui se retireraient sur Bruxelles puis la mer[10].

Le commandement de l'aile gauche française (1er et 2e corps) est confié au maréchal Ney avec la mission de s'emparer des Quatre-Bras. Ney perd beaucoup de temps, ce qui permet l'arrivée de renforts alliés. Avec les 3e et 4e corps, Napoléon parvient à fixer les Prussiens à Ligny. Il veut saisir l'occasion pour les neutraliser définitivement. Pour cela, il ordonne au 1er corps (réserve de Ney) de venir couper les arriÚres prussiens, quitte à retarder la prise des Quatre-Bras. Mal ou non informé de cette décision de l'Empereur, Ney rappelle cette unité qui fait donc un aller-retour inutile, privant ainsi Napoléon d'une victoire décisive sur les Prussiens.

L'armĂ©e de BlĂŒcher perd 12 000 hommes Ă  Ligny. Les pertes françaises s'Ă©lĂšvent Ă  environ 7 000. Le vieux marĂ©chal de 73 ans, dont le cheval a Ă©tĂ© tuĂ©, Ă©chappe de peu Ă  la capture mais son chef d'Ă©tat-major, Gneisenau, organise un repli remarquable sur Wavre, sauvegardant ainsi la possibilitĂ© de rejoindre Wellington. L'armĂ©e prussienne est battue mais pas vaincue ; elle a sauvĂ© l'essentiel de son artillerie et surtout conservĂ© son esprit combatif. NapolĂ©on, au contraire, surestime les effets de ce qui n'est qu'un succĂšs tactique, pense les Prussiens hors de combat et en retraite vers Namur et LiĂšge. Ce n'est que le lendemain, le , que NapolĂ©on confie le commandement de son aile droite (34 000 hommes) au marĂ©chal Grouchy avec mission de poursuivre les Prussiens.

InformĂ© de la dĂ©faite des Prussiens, Wellington Ă  10 heures du matin fait replier ses unitĂ©s des Quatre-Bras sur la position reconnue de Mont-Saint-Jean oĂč BlĂŒcher a promis de le rejoindre. Le repli par la chaussĂ©e de Bruxelles sur le village de Waterloo se fait discrĂštement, couvert par la cavalerie d'Uxbridge. Ney, occupĂ© Ă  exĂ©cuter les ordres qui lui enjoignent de rallier, d'approvisionner et de concentrer ses troupes, ne s'en aperçoit que dans l'aprĂšs-midi du 17, alors que l'orage transforme le terrain en bourbier[11].

Napoléon, qui a rejoint Ney, lui aurait reproché son inaction et lance à la poursuite de l'arriÚre-garde de l'armée anglaise, commandée par Uxbridge, les divisions de cavalerie légÚre de Jacquinot et Subervie, appuyées par des batteries à cheval de la Garde et les cuirassiers de Kellermann[12].

Les forces en présence

Les forces et le plan de Wellington

Le duc de Wellington, 44 ans, commande en juin 1815 les forces alliées dans l'Ouest de la Belgique.

L'armĂ©e de Wellington, appelĂ©e « ArmĂ©e des AlliĂ©s », comprend, Ă  Waterloo, 68 000 hommes rĂ©partis comme suit : 25 000 Britanniques, 17 000 NĂ©erlandais (unitĂ©s belges et hollandaises), 10 000 Hanovriens, 7 000 Brunswickois, 6 000 hommes de la King's German Legion et 3 000 Nassauviens. Dans ses rangs figurent des anciens de la Grande ArmĂ©e : le gĂ©nĂ©ral ChassĂ©, qui commande la 3e division nĂ©erlandaise, a servi dans l'armĂ©e française pendant la guerre d'Espagne ; le gĂ©nĂ©ral Trip (en), commandant une brigade de cavalerie de l'armĂ©e nĂ©erlandaise, a commandĂ© le 14e rĂ©giment de cuirassiers pendant la campagne de Russie ; enfin le gĂ©nĂ©ral Van Merlen, Ă  la tĂȘte de la 2e brigade lĂ©gĂšre de la cavalerie belgo-hollandaise, a combattu dans l'armĂ©e française en Espagne.

Wellington a déployé son armée sur le plateau de Mont-Saint-Jean, face au sud, de part et d'autre de l'axe Charleroi-Bruxelles. Par mesure de protection et de surprise, la plupart des unités sont sur la contre-pente mais le dispositif est précédé, d'ouest en est, par trois points d'appui constitués de grosses bùtisses barricadées et défendues : le chùteau-ferme d'Hougoumont, la ferme de la Haie Sainte et la ferme de la Papelotte transformées en redoutes[13]. L'armée est en position défensive et de fixation de l'armée ennemie, et est disposée à tenir ces positions au mieux pour rendre possible l'arrivée de l'armée prussienne sur son aile gauche. Comptant sur ce renfort venant de l'Est, Wellington place une grande partie de ses troupes à l'ouest, protégeant ainsi sa ligne de retraite éventuelle vers la mer[14].

Les forces et le plan de Napoléon

Le matin du , l'armĂ©e de NapolĂ©on (71 600 hommes) prend position Ă  environ un kilomĂštre au sud du plateau avec :

NumĂ©riquement, NapolĂ©on n'a qu'une trĂšs lĂ©gĂšre supĂ©rioritĂ© en hommes, mais son artillerie est beaucoup plus nombreuse, ce qui lui fait dire Ă  ses officiers gĂ©nĂ©raux lors de sa confĂ©rence d'Ă©tat-major matinale dans son QG de la ferme du Caillou, « qu'il ne faut pas faire tant de cas des Anglais, qu'il a quatre-vingt-dix chances sur cent de les battre, que ce sera l'affaire d'un dĂ©jeuner
 Nous coucherons ce soir Ă  Bruxelles »[15].

Le plan de Napoléon est de mener l'attaque principale à l'est et au centre en y incluant la ferme de la Haye Sainte (centre du dispositif allié). Il fait déployer 80 canons (appelés la grande batterie) devant le Ier corps.

Afin d'attirer les réserves de Wellington vers l'ouest, il charge d'abord le IIe corps de lancer, avec uniquement la division JérÎme (commandée par le frÚre de l'Empereur), une attaque de diversion à l'ouest, sur la ferme Hougoumont.

Carte des forces en présence à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815
Le dispositif tactique : des divisions d'infanterie (des rectangles), de cavalerie (des rectangles avec diagonale) et des batteries d'artillerie (iIi).
À gauche le corps d'armĂ©e de Reille, Ă  droite celui de Drouet d'Erlon, derriĂšre eux celui de Lobau.
Tout à droite, les deux corps d'armée prussiens de Ziethen et von Bulow qui n'interviendront qu'à partir de 16 h 00.
Contrairement au dessin, la division de droite du corps Reille n'est pas intervenue Ă  Hougoumont.
Toutes ces actions ne se sont pas dĂ©roulĂ©es en mĂȘme temps.

Santé défaillante de l'Empereur

Lors des journĂ©es des 17 et , l'Empereur souffrait d'hĂ©morroĂŻdes qui l'empĂȘchaient de tenir longtemps en selle. Cela a inĂ©vitablement gĂȘnĂ© ses reconnaissances et ses dĂ©placements lors de la bataille[16] - [17]. Certains scientifiques comme Phil Mason (en)[18] prĂ©tendent que la santĂ© de NapolĂ©on Ă©tait si mauvaise (il souffrait d'hĂ©morroĂŻdes, de cystite et d'un ulcĂšre Ă  l'estomac) que ses mĂ©decins lui auraient administrĂ© le matin de la bataille, dans son quartier gĂ©nĂ©ral de la ferme du Caillou, une trop forte dose de laudanum pour soulager ses douleurs, ce qui aurait Ă©moussĂ© ses capacitĂ©s mentales au point d'hĂ©siter Ă  lancer l'attaque, mais aucune source fiable ne confirme ce fait[19].

Météo atypique et défavorable

Les conditions météorologiques défavorables sont celles de l'année sans été, induites par l'éruption du Tambora. L'injection massive de cendres dans l'ionosphÚre aurait perturbé celle-ci, déclenchant une vague de formations nuageuses et des précipitations sur toute l'Europe[20] - [21].

 S’il n’avait pas plu dans la nuit du 17 au 18 juin 1815, l’avenir de l’Europe Ă©tait changĂ©. Un nuage traversant le ciel Ă  contresens de la saison a suffi pour l’écroulement d’un monde .[22]

Au matin du 18 juin, il a plu toute la nuit, le terrain est détrempé. Napoléon, pourtant encore en supériorité numérique, a prévu d'attaquer à h du matin, mais il tergiverse.

Le début de l'attaque est retardé.

Il est historiquement attestĂ© que NapolĂ©on a attendu pour attaquer que le soleil ait fait sĂ©cher la boue provoquĂ©e par la pluie tombĂ©e abondamment durant la nuit, car cette boue limite la mobilitĂ© de sa cavalerie et la capacitĂ© des chevaux Ă  tracter les canons [23]. La mise en place de l'artillerie, dans la boue, est difficile. Par la suite, l'efficacitĂ© des tirs est rĂ©duite (les boulets s'enfoncent dans la terre au lieu de rebondir par ricochets). La progression de l’infanterie et de la cavalerie n'est guĂšre aisĂ©e.

La bataille

11 h 30. L'attaque de diversion d'Hougoumont

À 11 h 30 dĂ©marre Ă  l'ouest l'attaque de diversion menĂ©e par le prince JĂ©rĂŽme contre le chĂąteau-ferme de Hougoumont. Les 3 030 hommes de la brigade Bauduin doivent attaquer en premier et pĂ©nĂ©trer dans le bois. Une grĂȘle de balles tombe alors sur les Français et le gĂ©nĂ©ral Bauduin est mortellement blessĂ©. En une heure, les Français chassent du bois les soldats nassauviens qui se trouvaient au sud d'Hougoumont. Le prince s'acharne alors Ă  prendre la position fortifiĂ©e mais malgrĂ© des renforts successifs, toutes les attaques françaises sont repoussĂ©es. À 13 h 30, le lieutenant Legros, un ancien sapeur, parvient, Ă  coups de hache, Ă  dĂ©foncer un battant de la porte nord de la ferme. Quelques hommes entrent dans la cour mais ils sont immĂ©diatement tuĂ©s par les Coldstreams, Ă  l'exception d'un jeune tambour. Hougoumont devient, durant toute la journĂ©e, un point de fixation dans la bataille qui mobilise plus de 8 000 hommes du cĂŽtĂ© français contre seulement 2 000 du cĂŽtĂ© alliĂ©.

13 h 00. L'attaque du 1er corps

La charge des Scots Greys.
Les Highlanders en carré résistent aux charges des cuirassiers français.

À 13 h 00, Ă  l'est, les quatre-vingts canons de la grande batterie dĂ©ployĂ©s sur 1 400 mĂštres ouvrent le feu. Au bout d'une demi-heure, les artilleurs français cessent leurs tirs : la brigade anglo-hollandaise Bylandt (en) de la division Perponcher a souffert car elle Ă©tait positionnĂ©e en contrebas du plateau, une position Ă  hauts risques, mais les autres unitĂ©s de l'armĂ©e alliĂ©e, positionnĂ©es Ă  l'abri de la crĂȘte du plateau, s'en sortent avec des pertes lĂ©gĂšres. À 13 h 30, emmenĂ© par le marĂ©chal Ney, le 1er corps du gĂ©nĂ©ral d'Erlon dĂ©marre la progression avec ses quatre divisions d'infanterie marchant au rythme des tambours qui scandent la marche Ă  76 pas par minute[24]. Chaque division est constituĂ©e de 8 bataillons en ligne, formant un rectangle de 24 rangs de 180 hommes (trois rangs par bataillon) se dĂ©ployant sur un front d'environ 150 mĂštres et une profondeur de 60 mĂštres, soit plus de 4 000 fantassins armĂ©s de mousquets[25]. Elles se mettent en marche l'une aprĂšs l'autre d'ouest en est, c'est-Ă -dire dans l'ordre : la division Quiot, la division Donzelot, la division Marcognet et la division Durutte. À l'ouest du dispositif de d'Erlon, la division commandĂ©e par Quiot (en l'absence d'Allix) est chargĂ©e de prendre la Haye Sainte. Elle est flanquĂ©e d'une brigade de cuirassiers du corps Milhaud (deux, selon certaines sources qui citent les brigades Travers et Dubois) et Ă  l'est du dispositif, la division commandĂ©e par Durutte doit prendre les fermes de Papelotte, de Smohain et de La Haye. Entre les deux fermes, se trouvent les divisions Donzelot et Marcognet qui ont pour objectif de prendre pied sur le plateau.

La Haye Sainte est fermement dĂ©fendue par le 2e bataillon lĂ©ger du major George Baring de la King's German Legion, et les Français butent sur les solides dĂ©fenses de la ferme. Papelotte et les fermes alentour sont dĂ©fendues par des rĂ©giments de Saxe-Weimar, mais la division Durutte parvient Ă  remplir ses objectifs aprĂšs un court combat. Entre ces deux positions dĂ©fensives, les divisions Donzelot et Marcognet, aprĂšs avoir eu un certain nombre de pertes dues Ă  l’artillerie alliĂ©e et Ă  la grande profondeur de leur rang, repoussent facilement la brigade Bylandt, dĂ©jĂ  trĂšs affaiblie par le bombardement français, par un court Ă©change de feu, puis elles commencent Ă  monter vers le plateau. Mais le gĂ©nĂ©ral britannique Picton, vĂ©tĂ©ran de la guerre d'Espagne et commandant la division alliĂ©e qui se trouve devant les Français, a fait coucher ses soldats derriĂšre la contre-pente en adoptant la technique de Wellington en Espagne, et ordonne Ă  ses rĂ©giments d'infanterie Ă©cossais et de miliciens de se lever brusquement. Les soldats alliĂ©s dĂ©chargent alors leurs fusils sur les soldats du 1er corps ; mĂȘme la brigade Bylandt s'est ressaisie et dirige un dĂ©luge de feu sur les Français, qui, pris par surprise en train de monter le plateau en colonnes, ne peuvent rĂ©pondre aux tirs et tentent dĂ©sespĂ©rĂ©ment de reformer leurs lignes. Devant cette infanterie dĂ©sorganisĂ©e, Wellington confie au commandant de son corps de cavalerie, lord Uxbridge, de faire contre-attaquer les brigades de cavalerie lourde Somerset et Ponsonby (dont les cĂ©lĂšbres Scots Greys). Les Scots Greys de Somerset attaquent le dĂ©tachement de cavalerie lourde du corps d'armĂ©e de Milhaud, chargĂ© de protĂ©ger la division Quiot ; la brigade lourde Ponsonby attaque le 1er corps. Les Français, surpris en plein dĂ©ploiement, sont dĂ©cimĂ©s et se replient en dĂ©sordre, subissant de lourdes pertes. Le sergent Charles Ewart (en) des Scots Greys rĂ©ussit Ă  s'emparer du drapeau du 45e rĂ©giment de ligne français et de l'aigle qui surmonte sa hampe. Dans leur Ă©lan, les deux brigades de cavalerie britanniques vont mĂȘme jusqu'Ă  attaquer la grande batterie, mais elles se font alors enfoncer par la cavalerie française restĂ©e en arriĂšre, composĂ©e des corps d'armĂ©e de Milhaud et de la division du 1er corps commandĂ©e par Jacquinot et sont mises dĂ©finitivement hors combat. Les lanciers de Jacquinot poursuivent leurs ennemis et sont attaquĂ©s par la division de cavalerie alliĂ©e Vandeleur situĂ©e Ă  la gauche du dispositif britannique. À ce moment, des Ă©lĂ©ments de la division Durutte forment un carrĂ©, voyant dĂ©ferler ces cavaliers sur leur droite. Mais les lanciers français les dĂ©gagent et poursuivent les gardes Ă  cheval et les dragons jusqu’au pied du Mont-Saint-Jean, au-delĂ  de la Haie-Sainte. Il y a alors un arrĂȘt dans l’action et chacun regagne ses positions[26].

Malgré les déboires de la cavalerie lourde britannique et la mort du général de division Picton, c'est un nouveau succÚs défensif pour l'armée de Wellington.

15 h 00. Les charges de la cavalerie française

La charge des lanciers polonais de la Garde impériale. Lithographie de Jacques Onfroy de Bréville, dit JOB.

À 15 h, aprĂšs la rĂ©organisation du 1er corps et de nouveaux tirs de prĂ©paration de la grande batterie, une nouvelle attaque est menĂ©e pour s'emparer du verrou que constitue la ferme de la Haye Sainte dĂ©fendue par 450 fusiliers du second bataillon lĂ©ger de la King's German Legion qui rĂ©sistent au rĂ©giment de 2 000 soldats français. À la suite de la canonnade, Wellington fait replier son centre. Ney croit Ă  un repli gĂ©nĂ©ral. De sa propre initiative, il entraĂźne tous les cuirassiers de Milhaud qui sont aussitĂŽt suivis par la division de cavalerie lĂ©gĂšre de la Garde commandĂ©e par Lefebvre-Desnouettes. Les Français chargent entre La Haye Sainte et Hougoumont, lĂ  oĂč l'infanterie alliĂ©e est toujours intacte. Wellington fait former ses rĂ©giments en carrĂ©s d'infanterie britanniques (chaque carrĂ© est formĂ© d'un bataillon de 500 hommes qui prĂ©sentent un hĂ©risson de baĂŻonnettes de 20 mĂštres de cĂŽtĂ©[27]) et ordonne aux artilleurs de se rĂ©fugier dans ceux-ci lorsque les cavaliers français sont trĂšs proches puis, entre deux charges, de retourner Ă  leur piĂšces et de continuer Ă  tirer Ă  mitraille sur les soldats français. Cet affrontement entre la cavalerie française et les seize carrĂ©s en Ă©chiquier constitue un moment fort de la bataille et devient l'Ă©pisode du chemin creux — exagĂ©rĂ© par Victor Hugo — dans Les MisĂ©rables[28].

NapolĂ©on, qui n'a pas ordonnĂ© ces charges, les estime prĂ©maturĂ©es. Il prĂ©cise : « C'est trop tĂŽt d'une heure, mais le mal est fait et il faut soutenir ce qui est fait ». Mais Ă  17 h, compte tenu de la situation, il envoie en renfort le corps de cavalerie de Kellermann ainsi que la division de cavalerie lourde de la Garde du gĂ©nĂ©ral Guyot et la division de cavalerie lĂ©gĂšre de Lefebvre-Desnouettes. Avec la cavalerie dĂ©jĂ  engagĂ©e, cela fait un total de plus de 10 000 cavaliers français engagĂ©s sur le front, long de 800 mĂštres seulement, du centre droit alliĂ©[29].

16 h 30. L'arrivée des Prussiens

BlĂŒcher, 70 ans, commandant en chef des Prussiens.
Attaque des Prussiens Ă  Plancenoit par Adolf Northern (1863).
La cavalerie de von Zieten chargeant les Français, Die Gartenlaube, 1864.

Entre-temps, de 14 Ă  16 heures, NapolĂ©on a dĂ» dĂ©ployer sur son flanc Est les divisions de cavalerie Domon et Subervie et le VIe corps de Lobau afin de faire face Ă  l'arrivĂ©e inopinĂ©e de l'avant-garde prussienne, les corps de von Zieten et de von Bulow. Comme NapolĂ©on a nĂ©gligĂ© le risque d'une intervention prussienne, les premiers Ă©lĂ©ments du IVe corps du gĂ©nĂ©ral von BĂŒlow ont pu dĂ©boucher du dĂ©filĂ© du ruisseau de la Lasne et occuper le bois de Paris sans aucune opposition. Quant Ă  Grouchy, NapolĂ©on lui aurait fait envoyer un courrier lui ordonnant de se rapprocher. Les heures d'envoi, de rĂ©ception et d'exploitation du message font l'objet de discussions entre historiens militaires. Le marĂ©chal Soult, chef de l'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e française, ainsi chargĂ© de transmettre et faire exĂ©cuter les ordres de l'Empereur, n'avait pas, dans cette fonction, la rigueur et l'efficacitĂ© de Berthier. Il est de toute façon trop tard pour que Grouchy puisse intervenir sur le champ de bataille. À 16 h 30, le IVe corps prussien attaque vers Plancenoit. NapolĂ©on est confrontĂ© Ă  une menace mortelle de dĂ©bordement sur son flanc droit.

18 h 00. Les combats de Plancenoit

Sur le flanc est, sous la pression des Prussiens du IVe corps (BĂŒlow), le corps de Lobau dĂ©bordĂ© a dĂ» se replier. Plancenoit tombe aux mains des Prussiens vers 18 h 00. La division de la Jeune Garde commandĂ©e par Duhesme est envoyĂ©e pour reprendre le village, ce qu'elle rĂ©ussit Ă  faire mais un nouvel assaut des Prussiens l'en chasse. Peu aprĂšs 19 h 00, renforcĂ©s par deux bataillons de la Vieille Garde, les Français parviennent cependant Ă  reprendre Plancenoit en y dĂ©logeant l'ennemi Ă  la baĂŻonnette. Le flanc droit de l'armĂ©e impĂ©riale est momentanĂ©ment fixĂ© mais NapolĂ©on a dĂ» utiliser une partie de ses rĂ©serves.

18 h 30. La prise de la Haye Sainte

Sur le front central, la bataille continue à faire rage. Lors de chaque charge française, les artilleurs britanniques se replient dans les carrés formés par l'infanterie. Les canons alliés, laissés en avant de leur infanterie, ne sont ni neutralisés ni emportés[30], si bien qu'ils redeviennent utilisables avant chaque nouvelle charge[31]. La cavalerie charge plus de dix fois et Ney a cinq chevaux tués sous lui. Par une erreur tactique grave, la cavalerie française n'est pas suivie par l'infanterie qui aurait occupé le terrain et mis les piÚces d'artillerie anglaises hors d'état de fonctionner. Finalement, ce n'est qu'à 18 h 30 qu'a enfin lieu une attaque de l'artillerie anglaise et de la Haie Sainte par le IIe corps de Reille (moins la division JérÎme engagée à Hougoumont). La Haye Sainte tombe enfin aux mains des Français. Ney fait avancer des canons qui prennent d'enfilade les positions britanniques. La situation des Alliés est critique. Ney demande des renforts pour en finir, mais au vu de la menace prussienne, Napoléon refuse.

19 h 30. Napoléon fait donner la Garde

Grenadiers de la Vieille Garde.

ProtĂ©gĂ© Ă  l'Est par l'arrivĂ©e des Prussiens du Ier corps (Von Zieten), Wellington peut rĂ©cupĂ©rer des unitĂ©s pour renforcer son centre. Aussi, Ă  19 h 30, quand NapolĂ©on fait donner la Garde sur les positions alliĂ©es, il est trop tard. Les grenadiers de Friant et les chasseurs Ă  pied de Morand (dont fait partie le cĂ©lĂšbre gĂ©nĂ©ral Cambronne) ne peuvent rien contre la conjugaison de l'artillerie, de l'infanterie et de la cavalerie de Wellington. La Garde impĂ©riale recule, ce qui jette le dĂ©sarroi dans le reste de l’armĂ©e française.

Wellington a Ă©tĂ© prĂ©venu de l'attaque de la Garde impĂ©riale par un français, peut-ĂȘtre le capitaine du Barail, qui a livrĂ© des renseignements sur le plan d'attaque de NapolĂ©on, au moment de l'entrĂ©e de la Moyenne Garde dans la bataille[32].

"Cambronne Ă  Waterloo" d'Armand Dumaresq (Exposition Universelle de Paris 1867)
Cambronne à Waterloo, célÚbre tableau d'Armand-Dumaresq, commandé par Napoléon III pour l'exposition universelle de 1867.
Une reconstitution de la bataille (20 juin 2010) : comme à l'époque[33], les salves de tirs de l'infanterie, bien plus que celles de l'artillerie, enveloppent le champ de bataille d'un épais nuage de fumée.

20 h 30. La déroute française

Le général Hill et le dernier carré.

À la vue de la retraite de la Garde, certaines unitĂ©s françaises commencent Ă  se dĂ©bander. Les Prussiens de Von Zieten (Ier corps) accentuent leur pression sur la Papelotte et surtout, les renforts continuels que reçoit le IVe corps prussien lui permettent de conquĂ©rir dĂ©finitivement Plancenoit, de menacer directement les arriĂšres de NapolĂ©on, de laisser la panique gagner l'ensemble du front français et laisser s'amplifier la dĂ©sorganisation du dispositif français. Wellington lance l'ensemble de l'armĂ©e alliĂ©e en avant. Les derniĂšres rĂ©sistances organisĂ©es cessent, hormis quelques rares bataillons de la Garde. Selon une lĂ©gende trĂšs populaire, commandant le dernier carrĂ© de la Garde, sommĂ© de se rendre par le gĂ©nĂ©ral britannique Colville, le gĂ©nĂ©ral Cambronne aurait rĂ©pondu « La Garde meurt mais ne se rend pas ! » puis un dĂ©finitif « Merde ! » avant d'ĂȘtre griĂšvement blessĂ©[34]. L'armĂ©e du Nord s'enfuit dans le plus complet dĂ©sordre, abandonnant l'essentiel de son train d'Ă©quipage et de son artillerie.

22 h 00. Les Prussiens poursuivent les Français

Vers 22 h 00, Wellington et BlĂŒcher se rencontrent. La lĂ©gende veut que ce soit Ă  la ferme de la Belle-Alliance, au nom prĂ©destinĂ© pour les vainqueurs. Plus vraisemblablement, cette rencontre a eu lieu plus au sud, Ă  l'approche de Genappe. NapolĂ©on a fui, Ă©chappant de peu aux avant-gardes prussiennes. Wellington, dont les troupes sont Ă©puisĂ©es, laisse aux Prussiens la tĂąche de poursuivre. Il rentre Ă  son quartier-gĂ©nĂ©ral, y rĂ©dige son rapport et donne Ă  la bataille le nom de l'endroit oĂč il se trouve : Waterloo.

Lors de la poursuite, les Prussiens dĂ©couvrent Ă  Genappe vers 23 heures, parmi d’autres vĂ©hicules et fourgons (pris dans un enchevĂȘtrement) constituant la « Maison de l'empereur » (ces voitures Ă©taient rĂ©servĂ©es aux secrĂ©taires, valets et autres membres de la suite), les deux vĂ©hicules de luxe que l'Empereur a dĂ» abandonner pour battre en retraite Ă  cheval. Les soldats du major von Keller puis des uhlans brandebourgeois pillent ces vĂ©hicules, notamment le vĂ©hicule du premier valet de chambre Louis Joseph Marchand, vĂ©ritable coffre-fort sur roues, contenant les effets de campagne de NapolĂ©on (chapeau, redingote, nĂ©cessaires, pupitre avec encrier, petite bibliothĂšque de voyage, etc.) et surtout pierres prĂ©cieuses, piĂšces d'or et d'argent[35]. Les soldats s'empressent de remplir leurs poches et leurs gibernes mais, sur ordre d'officiers gĂ©nĂ©raux, le butin est presque reconstituĂ© et les deux berlines rĂ©cupĂ©rĂ©es par le major Von Keller.

Wellington Ă  Waterloo, par Robert Alexander Hilingford.

Bilan des victimes

Cuirasse du carabinier François-Antoine Fauveau, trouée par un boulet de canon lors de la bataille.

Les chiffres des victimes peuvent varier — faiblement — selon les historiens contemporains[36]. Suivant Jacques Logie, la bataille a occasionnĂ© 9 500 morts[37] et plus de 30 000[38] blessĂ©s, auxquels viennent s'ajouter prĂšs de 4 000 disparus[2]. On dĂ©nombre en outre de 8 000 Ă  10 000 prisonniers français[2].

De plus, nombre de blessés succombent rapidement aprÚs la bataille[39], du choc ou d'hémorragies pour les plus gravement atteints, mais aussi de déshydratation pour les blessés plus légers auxquels les distributions d'eau ne parviennent pas à temps[2].

Pour les quatre jours d'affrontement de la campagne de Belgique de juin 1815, on dĂ©nombre du cĂŽtĂ© français 11 500 morts — parmi lesquels 14 gĂ©nĂ©raux[40] — et 33 900 blessĂ©s ; dans les rangs des armĂ©es de Wellington et de BlĂŒcher, on compte respectivement 5 260 — dont 5 gĂ©nĂ©raux[41] — et 6 900 morts pour 14 500 et 17 000 blessĂ©s[42].

Avec 23 700 morts et 65 400 blessĂ©s toutes armĂ©es confondues — pertes correspondant au quart des troupes engagĂ©es — la campagne de Belgique est, en seulement quelques jours, une des plus meurtriĂšres campagnes militaires de la RĂ©volution et de l'Empire en termes de victimes, Ă©videmment dĂ©passĂ©e par les campagnes de Russie et d'Allemagne qui se sont elles dĂ©roulĂ©es sur plusieurs mois[42].

À ces victimes humaines, il faut ajouter prĂšs de 12 000 chevaux tuĂ©s[43].

Conclusions

Napoléon incarné par Frank Samson (reconstitution historique du 18 juin 2005).
Le Lion de Waterloo.

Les principales causes de la victoire des Alliés sont les suivantes :

Du cÎté français :

  • la mauvaise transmission et l'ambiguĂŻtĂ© des ordres : Ă  Ney (1er corps Ă  Ligny), Ă  Grouchy bloquĂ© Ă  Wavre : l'important n'Ă©tait pas que Grouchy rejoigne Waterloo mais qu'il empĂȘche les Prussiens d'y arriver ;
  • les engagements tardifs le 16 juin aux Quatre-Bras et Ă  Ligny et le 18 juin Ă  Waterloo oĂč la bataille aurait pu commencer plus tĂŽt (l'Ă©tat du terrain n'a pas contrecarrĂ© les mouvements prussiens) et oĂč la Garde aurait pu « donner » lorsque Ney demandait des renforts pour l'estocade ;
  • le manque de coordination des armes : JĂ©rĂŽme attaque Hougoumont sans prĂ©paration d'artillerie ; Ney lance des charges de cavalerie en oubliant son infanterie ; la Garde « donne » sans appui d'artillerie et quand il n'y a plus de cavalerie ;
  • le mauvais choix du lieu des derniĂšres attaques : Ney lance ses charges de cavalerie Ă  l'ouest de la Haye Sainte oĂč la position alliĂ©e est la plus solide alors que l'infanterie n'y a mĂȘme pas Ă©tĂ© fragilisĂ©e ; la Garde attaque Ă  l'ouest (emmenĂ©e par Ney) plutĂŽt qu'Ă  la Haye-Sainte ;
  • dĂ©tail non nĂ©gligeable : les canons alliĂ©s capturĂ©s sont laissĂ©s intacts, ce qui permet Ă  chaque fois aux artilleurs de Wellington de les rĂ©utiliser ;

Du cÎté allié et prussien :

  • une meilleure cohĂ©sion que celle qu'on pouvait attendre de l'armĂ©e de Wellington, composĂ©e de troupes de multiples provenances ;
  • la reconnaissance par Wellington du terrain, qui avait repĂ©rĂ© les lieux un an avant et dĂ©cidĂ© du lieu de la bataille ;
  • le sang-froid et la tĂ©nacitĂ© des troupes alliĂ©es dont trĂšs peu d'Ă©lĂ©ments se dĂ©banderont malgrĂ© les attaques rĂ©pĂ©tĂ©es des Français ;
  • la combativitĂ© et l'allant des troupes prussiennes, jamais dĂ©couragĂ©es par les revers initiaux ;
  • la dĂ©cision de Gneisenau aprĂšs Ligny de pousser vers Wavre et donc de rester potentiellement en contact avec Wellington ;
  • l'Ă©nergie de BlĂŒcher qui pousse ses troupes en avant et les lance sur les Français alors qu'elles ne se sont pas encore regroupĂ©es ; son activitĂ© jusqu'Ă  la nuit tombĂ©e transformera la dĂ©faite française en dĂ©sastre irrĂ©parable.

Conséquences

DĂšs que l'issue du combat fut certaine, un agent travaillant pour le compte de la banque Rothschild partit pour Londres via Ostende. InformĂ© dĂšs le 20 juin dans la matinĂ©e, Nathan Rothschild vendit ostensiblement ses titres Ă  la Bourse puis aprĂšs avoir provoquĂ© un krach racheta ces mĂȘmes titres au dernier moment alors que les cours s'Ă©taient effondrĂ©s. Le rapport que Wellington rĂ©digea aprĂšs la bataille n'arriva dans la capitale britannique que le 21 dans la soirĂ©e. DĂšs le lendemain, la victoire provoqua une hausse de la Bourse. Les Rothschild ont toutefois prĂ©tendu qu'on avait surestimĂ© leurs gains. Pour les spĂ©culateurs, la dĂ©faite totale des Français met fin Ă  la guerre. Le principal placement financier français, l'emprunt d'État Ă  rente de 5 %, avait clĂŽturĂ© au cours de 53 la veille de la bataille et monte Ă  55,5 le jour suivant, puis grimpe jusqu'Ă  « 66 le 4 juillet, c'est-Ă -dire lendemain de la seconde capitulation de Paris »[44].

Le traitĂ© de Paris, signĂ© le 20 novembre, quelques mois aprĂšs la bataille, a imposĂ© Ă  la France l'occupation militaire par une armĂ©e de 150 000 personnes, payĂ©es et entretenues par la France pour cinq annĂ©es, ainsi qu'une indemnitĂ© de guerre de 700 millions de francs[45].

Les corps des victimes furent pour la plupart incinĂ©rĂ©s ou enterrĂ©s dans des fosses communes[46]. En aoĂ»t 2022, il n'y a que de rares traces de ces victimes dont seulement deux squelettes humains complets. Des chercheurs belge, allemand et britannique, Ă  la lecture de documents inĂ©dits des Archives de l'État Ă  Louvain-la-Neuve[47], Ă©mettent l'hypothĂšse que des squelettes furent ensuite dĂ©terrĂ©s et les os broyĂ©s pour servir d'engrais en agriculture ou de filtres dans l'industrie sucriĂšre de la betterave[48] - [46].

Les dents rĂ©cupĂ©rĂ©es sur les 10 000 cadavres de Waterloo ont alimentĂ© pendant plusieurs annĂ©es le commerce de prothĂšses dentaires, connues sous le nom de Waterloo teeth[49].

Considérations techniques

Le fusil

Fusil britannique Brown Bess.

Si les trois armĂ©es prĂ©sentes Ă  Waterloo utilisent le mĂȘme type d'armes individuelles, il existe quelques diffĂ©rences.

Le fusil français modĂšle 1777 corrigĂ© an IX (fusil Charleville) tire une balle en plomb d'un diamĂštre de 15,9 mm et pesant 24,5 g. Le faible "vent" (espace entre la balle et l'Ăąme du canon) rend le tir plus prĂ©cis (Ă©cart d'environ 1 mĂštre Ă  100 mĂštres), mais l'arme est plus longue Ă  charger (environ deux Ă  trois coups par minute puis moins au fur et Ă  mesure que le canon s'encrasse). Pour des raisons techniques, il a plus de ratĂ©s que le modĂšle britannique[50]. L'infanterie française, quand elle se dĂ©ploie en ligne, est disposĂ©e sur trois rangs contre deux pour les AlliĂ©s (le troisiĂšme rang est inutile au feu), ce qui ne permet pas la mĂȘme puissance de feu que les AlliĂ©s.

Une partie de l'armée alliée commandée par Wellington est armée de ces fusils, en particulier les unités dites "belgo-hollandaises".

Le fusil britannique "Indian Pattern" dit « Brown Bess » tire une balle d'un diamĂštre de 17,5 mm, pesant 32 g, ce qui le rend plus efficace contre les chevaux. Moins prĂ©cis que le modĂšle français, sa cadence de tir est plus rapide (3 voire 4 coups par minute), principalement en raison de sa taille moindre.

Le fusil prussien modÚle 1809 est une copie du fusil français modÚle 1777, mais raccourcie et d'un calibre similaire à celui du fusil britannique. Sa maniabilité et son vent plus important le rendent plus rapide à charger que le fusil français.

Il y a aussi Ă  Waterloo la carabine Baker. Elle Ă©quipe deux rĂ©giments britanniques : la trĂšs professionnelle King's German Legion (dont des unitĂ©s dĂ©fendent la ferme de la Haye Sainte) ainsi que plusieurs unitĂ©s lĂ©gĂšres comme le FeldjĂ€gerkorps kielmansegge, le bataillon lĂ©ger de LĂŒnebourg pour 1/3, les compagnies lĂ©gĂšres des rĂ©giments de ligne de la KGL ou encore de nombreuses compagnies de jĂ€ger prussiens. Il s'agit d'une arme Ă  canon rayĂ©. Le chargement est long (1 minute) car il faut forcer la balle mais la prĂ©cision est remarquable pour l'Ă©poque : 200 mĂštres. Ceci explique pourquoi la Haye Sainte n'a pu ĂȘtre prise que lorsque les hommes de la King's German Legion ont Ă©tĂ© Ă  court de munitions.

Formation du 1er corps français

Lors de l'attaque du 1er corps, contrairement Ă  l'usage, les trois divisions situĂ©es Ă  droite ont progressĂ© en trois blocs si compacts (sans intervalle en profondeur) que certains historiens ont mĂȘme l'ont qualifiĂ© de « formation macĂ©donienne » par comparaison aux guerriers grecs de l'AntiquitĂ©.

Cette formation permet de se déployer (élargir le front) trÚs rapidement pour l'assaut final. Elle a, en revanche, un grand inconvénient : celui de ne pas pouvoir se réorganiser en carrés, seule action qui permet de s'opposer efficacement à une contre-attaque de cavalerie. On ignore les raisons qui ont amené les Français à agir de la sorte, certains historiens optent pour une sous-estimation de la cavalerie britannique.

La contre-attaque du général Picton appuyée par la cavalerie lourde britannique mit les trois divisions françaises de droite en déroute et, se retrouvant isolée, la division de gauche dût se replier à son tour. L'attaque principale fut d'emblée un fiasco.

L'artillerie

Les Britanniques disposent depuis 1808 d'une munition nouvelle, le Shrapnel, un boulet rempli de billes et qui explose en l'air. Cette munition, d'une portĂ©e de 900 mĂštres, s'est avĂ©rĂ©e terriblement efficace Ă  Waterloo. Les Britanniques en auraient tirĂ© plus de trois cents. Ils ont Ă©galement Ă  Waterloo une batterie expĂ©rimentale qui tire des fusĂ©es Congreve, un ancĂȘtre des roquettes actuelles. Elle fut utilisĂ©e pour protĂ©ger le repli des Quatre-Bras, mais ce systĂšme, d'une portĂ©e de 2,3 km, manque de prĂ©cision.

Historiographie

À Saint-HĂ©lĂšne, NapolĂ©on consacra la plus grande partie de son temps Ă  rĂ©arranger l'histoire. Le MĂ©morial de Sainte-HĂ©lĂšne est devenu la « bible » des Romantiques. Peu soucieux de la vĂ©ritĂ© historique, des Ă©crivains comme Thiers et MulliĂ© tronquaient la vĂ©ritĂ©. La bataille de Waterloo dont NapolĂ©on lui-mĂȘme a rĂ©digĂ© plusieurs versions diffĂ©rentes n'a pas Ă©chappĂ© Ă  la falsification.

Dans Les MisĂ©rables, Victor Hugo dĂ©crit un ravin dans lequel s'entassaient chevaux et cavaliers. Ledit « chemin creux » correspond Ă  l'actuelle route macadamisĂ©e qui mĂšne de la chaussĂ©e Charleroi - Bruxelles Ă  la Butte du Lion. En 1815, le chemin Ă©tait certes encaissĂ© sur environ 150 mĂštres[51], mais le rĂ©cit de Hugo est complĂštement romancĂ©, aucun tĂ©moignage de l'Ă©poque ne relatant pareille tragĂ©die.

Le mouvement de Grouchy

Ce n'est que le 17 juin Ă  11 heures que NapolĂ©on charge Grouchy de poursuivre les Prussiens avec les IIIe et IVe corps, la division Teste, les corps de cavalerie de Pajol et d'Exelmans. Quelque 32 000 Français sont ainsi chargĂ©s de poursuivre 100 000 Prussiens qui ont 18 heures d'avance. Pajol trouve quelques Ă©lĂ©ments Ă  Namur mais Exelmans dĂ©couvre le corps Thielmann Ă  Gembloux. NapolĂ©on persiste Ă  penser que les Prussiens sont dĂ©mis.

Le 18 juin Ă  11 h 45, Grouchy Ă©tait Ă  Walhain (22 km au sud-est de Mont-Saint-Jean) oĂč, dit-on, il dĂ©gustait des fraises en compagnie du notaire Hollert Ă  la terrasse d'une auberge. Le bruit du canon, indiquant que la bataille venait de commencer Ă  Waterloo, y a incontestablement Ă©tĂ© entendu. Le gĂ©nĂ©ral GĂ©rard, qui commandait le 4e corps, aurait suggĂ©rĂ© Ă  son chef de « marcher au canon ». Le marĂ©chal aurait refusĂ© de prendre une telle initiative pour s'en tenir aux ordres qu'il avait reçus. Plus tard, NapolĂ©on et d'autres ont fait de cette passivitĂ© la cause de la dĂ©faite de Waterloo. On a aussi beaucoup Ă©crit sur le courrier que l'Empereur a fait envoyer Ă  10 heures. On passe souvent sous silence le fait que le 18 Ă  2 heures du matin, NapolĂ©on ait reçu une lettre de Grouchy Ă©crite quatre heures auparavant l'informant qu'une colonne de Prussiens se repliait en direction de Wavre. NapolĂ©on n'a donnĂ© aucune suite immĂ©diate Ă  cette lettre. Les historiens actuels sont convaincus que NapolĂ©on a donnĂ© des ordres tardifs et peu clairs et que Grouchy n'aurait pas pu rassembler ses forces et les amener Ă  temps Ă  Waterloo[52].

Napoléon et ses subordonnés

NapolĂ©on considĂ©rait la plupart de ses marĂ©chaux comme de simples agents d'exĂ©cution. Dans une lettre Ă  Berthier (du ) il dĂ©clare : « Tenez-vous strictement aux ordres que je vous donne (
). Moi seul, sais ce que j'ai Ă  faire »[53].

Rumeur de trahison

Selon le rĂ©cit du sergent britannique Cotton (Voice from Waterloo), un capitaine des carabiniers français (parfois identifiĂ© comme Charles du Barail) aurait dĂ©sertĂ© juste avant l'attaque de la Garde impĂ©riale et aurait rĂ©vĂ©lĂ© l'imminence de cette attaque et l'endroit oĂč elle aurait lieu. À la suite de cette information, des partisans de l'Empereur ont prĂ©tendu aprĂšs la bataille que cette trahison aurait permis Ă  Wellington d'adapter ses plans pour empĂȘcher la percĂ©e de la Garde. En fait, la prĂ©paration de cette attaque Ă©tait bien visible et depuis la chute de la Haye-Sainte, il Ă©tait clair que NapolĂ©on devait frapper au centre. L'arrivĂ©e du Ier corps prussien sur le flanc gauche de Wellington lui permettait en outre de renforcer son centre[54].

Références culturelles sur Waterloo

Peinture

Le peintre anglais William Turner visita le champ de bataille, dĂ©jĂ  une attraction touristique en 1817, et remplit un carnet de croquis avec des dessins et des notes, puis fit des Ă©tudes sur les uniformes des soldats en prĂ©paration de ce tableau. Il y met l’accent sur les consĂ©quences tragiques de la guerre pour toutes ses victimes. Avec la peinture, il a citĂ© le poĂšme de Byron « Le pĂšlerinage de Childe Harold », dĂ©plorant « ami, ennemi, dans un mĂ©lange funĂ©raire rouge ! »[55].

Littérature

Cinéma et télévision

Bande dessinée

  • Waterloo, le chant du dĂ©part (2015), BD de Bruno Falba, Christophe Regnault et Maurizio Geminiani (avec un dossier historique de Jean Tulard), publiĂ©e chez GlĂ©nat.
  • NapolĂ©on Bonaparte, tome 4/4 (mai 2015) montre un passage sur la bataille de Waterloo aux pages 42 Ă  49. Cette bande dessinĂ©e est de Jean Torton, Jacques Martin et Pascal Davoz aux Ă©ditions Casterman.
  • Dans le manga One Piece de Eiichirƍ Oda, le personnage de Trafalgar D. Water Law est inspirĂ©e de la bataille de Waterloo et de celle de Trafalgar.

Musique

  • Une ScĂšne chorale pour chƓur d'hommes Ă  quatre voix commĂ©morant cette bataille a Ă©tĂ© composĂ©e par Louis Rosoor en 1902.
  • Le groupe ABBA chante en 1974 Waterloo.
  • Le groupe de heavy metal Running Wild a enregistrĂ© et sorti une chanson nommĂ©e The Battle of Waterloo sur l'album Death or Glory, sorti le 8 novembre 1989.
  • Le groupe de heavy metal Iced Earth a enregistrĂ© et sorti une chanson consacrĂ©e Ă  la bataille de Waterloo (intitulĂ©e Waterloo) sur l'album The Glorious Burden, sorti le 12 janvier 2004.

Jeux de simulations historiques

La bataille de Waterloo devenue un enjeu commémoratif et touristique

Avec 350 000 visiteurs par an, Waterloo est devenu le deuxiĂšme site touristique le plus visitĂ© de Belgique aprĂšs Bruges[59]. Ce site de thanatourisme est le champ de bataille europĂ©en le plus visitĂ©[60]. Dans la perspective du bicentenaire de Waterloo, la rĂ©gion wallonne met en valeur la route NapolĂ©on, trajet que NapolĂ©on a empruntĂ© en Belgique durant les quatre jours qu'il y est restĂ©[61].

Enjeu touristique mais aussi culturel, ce lieu mythique par excellence peut ĂȘtre l'objet de « controverses locales, rĂ©gionales, fĂ©dĂ©rales, voire europĂ©ennes »[62]. Ainsi le site de la bataille de Waterloo[63] est dĂ©limitĂ© entre quatre communes (Braine-l'Alleud qui revendique ĂȘtre le lieu des principales phases de la bataille[64], Genappe, Lasne et Waterloo) qui se disputent cette attraction touristique majeure d'autant plus que ce site est protĂ©gĂ© depuis le [65] et que c’est la commune de Waterloo[66] qui bĂ©nĂ©fice des principales retombĂ©es Ă©conomiques[67]. En 2015, la Monnaie royale de Belgique renonce Ă  Ă©mettre une piĂšce de deux euros qui aurait eu cours lĂ©gal dans l'ensemble de la zone euro et qui commĂ©morait le bicentenaire de la bataille de Waterloo. La France s'est en effet opposĂ©e Ă  ce projet, jugeant que le rappel de cette ultime dĂ©faite de NapolĂ©on pouvait crĂ©er des « tensions inutiles » en Europe. La Belgique choisit d’émettre unilatĂ©ralement, comme elle en a le droit, des piĂšces d’une valeur faciale de 2,5 euros[68].

Notes et références

  1. Pierre Robin, Waterloo : La campagne de 1815 racontée par les soldats français, Bernard Giovanangeli Editeur, , p. 13
  2. Jacques Logie, Waterloo : La campagne de 1815, Racine, , p. 153.
  3. Jacques Logie, Waterloo : La campagne de 1815, Racine, , p. 153.
  4. Prononciation en français de Belgique retranscrite selon la norme API. Source : Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 103.
  5. Les quinze grandes batailles « belges » qui ont changé l'Europe.
  6. Ces batailles qui ont changé l'histoire, GEO, , p. 157
  7. Waterloo. Acteurs, historiens, écrivains, collectif, préface de Patrice Gueniffey et textes choisis et annotés par Loris Chavanette, Folio classique, premiÚre page de note.
  8. Cérémonies du bicentenaire de Waterloo, sur Le Souvenir napoléonien.
  9. En réalité, Gustave Gautherot a prouvé que Bourmont n'avait pas encore reçu ses propres ordres avant de quitter son commandement. Wellington confirma, vingt ans plus tard, qu'il n'avait reçu aucune information de Bourmont.
  10. Thierry Lentz, Waterloo, 1815, Perrin, , p. 147.
  11. Harold Kurtz, Le procÚs du Maréchal Ney, Arthaud, , p. 142-143.
  12. Jacques Logie, Waterloo : la campagne de 1815, Lannoo Uitgeverijdate=1964, p. 2003.
  13. Thierry Lentz, Waterloo, 1815, Perrin, , p. 188.
  14. Voir A. Barbero, 2005, Waterloo, Flammarion, chapitre 15 (« le dispositif de Wellington »).
  15. Jacques Bainville, Napoléon, Gallimard, , p. 547.
  16. Augustin CabanĂšs en parle dans Les IndiscrĂ©tions de l'histoire (1924), p. 295 (il est citĂ© par AndrĂ© LariviĂšre, À la rencontre de l'homme, 1951, p. 82), ainsi que Pierre Hillemand dans Pathologie de NapolĂ©on (1970), p. 21 et alii. Mais la crise hĂ©morroĂŻdaire de Waterloo est l'objet de dĂ©bats. Voir Ă©galement l’Histoire de la campagne de 1815 (1863) du lieutenant-colonel Charras (note H), qui Ă©voque les diffĂ©rentes thĂ©ories.
  17. « Waterloo, une déroute due à une histoire de fesses ? » dans La Minute de la connaissance.
  18. Phil Mason, Les Hémorroïdes de Napoléon
 et 100 autres petites histoires qui ont fait la grande, L'Opportun, , p. 31.
  19. Dimitri Casali, Qui a gagné Waterloo ?, Flammarion, , p. 71.
  20. (en) « Napoleon's defeat at Waterloo caused in part by Indonesian volcanic eruption. » (consulté le ).
  21. Chloé Leprince, « Tambora 1815, ou l'histoire du volcan du bout du monde qui a changé ce qu'on savait sur la planÚte », sur France Culture, (consulté le )
  22. Victor Hugo, Les misérables
  23. Alessandro Barbero, Waterloo, Éditions Flammarion, , p. 124.
  24. Le roulement des tambours, ponctué par les coups de la grosse caisse, entraßne la troupe au pas cadencé. Lors d'une charge, la cadence passe à 76 pas par minute selon le rÚglement français.
  25. Cornelis Maria Schulten, Waterloo, 18 juin 1815 : la double incertitude, Economica, , p. 194.
  26. « La Bataille de Waterloo (RDDM)/01 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  27. Jacques Logie, Waterloo : la campagne de 1815, Lannoo Uitgeverij, , p. 20.
  28. Yves Vander Cruysen, Waterloo dĂ©mythifiĂ© !, Éditions Jourdan, 2014.
  29. H. Lachouque, Waterloo, 1815, Stock, 1972, pages 130-131.
  30. Dans la cavalerie française, des cavaliers Ă©taient chargĂ©s de neutraliser les canons ennemis par enclouage (enfoncement Ă  coups de marteau, de clous carrĂ©s dans les lumiĂšres des amorces de canons, rendant sa mise Ă  feu impossible) ou, Ă  dĂ©faut de clous, par un systĂšme Ă©quivalent (mise au fond de la terre et en enfonçant un cylindre de bois durci, ou un boulet de calibre enveloppĂ© de feutre et entrĂ© Ă  force) mais ils ont probablement Ă©tĂ© blessĂ©s ou tuĂ©s au cours de l'assaut. Aucun officier ne songe Ă  faire briser les Ă©couvillons ou retourner les piĂšces et les attelages manquent pour emmener les affĂ»ts de canons. Source : Alain Pigeard, L'armĂ©e de NapolĂ©on, 1800-1815 : organisation et vie quotidienne, Éditions Tallandier, , p. 133.
  31. Alain Pigeard, L'armée de Napoléon, 1799-1815 : organisation et vie quotidienne, Editions Tallandier, , p. 133
  32. « La Bataille de Waterloo/Napopédia », Napopedia.
  33. John Keegan, Anatomie de la bataille, Perrin, , p. 47.
  34. Cambronne est relevé sur le champ de bataille par les vainqueurs et emmené comme prisonnier au Royaume-Uni. Revenu en France, il a toujours prétendu n'avoir jamais dit ni le mot ni la phrase. Néanmoins, en 1862, Victor Hugo, dans Les Misérables, lui fait dire cette réplique. Il semble bien, d'aprÚs les témoignages des soldats hanovriens qui l'ont capturé, que Cambronne ne faisait pas partie du fameux « dernier carré » et que ces citations apocryphes soient nées de la plume d'un journaliste, Michel Balisson de Rougemon, qui, dÚs le 24 juin 1815, les publie dans un article du Journal général de la France. Jacques Logie, Waterloo : l'évitable défaite, Duculot, , p. 144.
  35. Les États officiels prussiens prĂ©tendent que ce butin fut saisi dans le landau.
  36. Si les Ă©valuations pour les troupes alliĂ©es sont assez prĂ©cises, les chiffres concernant l'armĂ©e française sont particuliĂšrement difficiles Ă  Ă©tablir dans la mesure oĂč un grand nombre de soldats ont dĂ©sertĂ© aprĂšs la seconde abdication de NapolĂ©on, le 22 juin, figurant par consĂ©quent comme disparus dans les Ă©tats rĂ©gimentaires. De mĂȘme les pertes hollando-belges sont le fruit de dĂ©ductions d'aprĂšs l'ensemble des pertes pour les Quatre-Bras et Waterloo ; cf. J. Logie, op. cit., 2003, p. 153.
  37. 4 839 chez les AlliĂ©s et prĂšs de 5 000 du cĂŽtĂ© français.
  38. 13 642 chez les AlliĂ©s et 18 000 Ă  19 000 dans les troupes françaises.
  39. C'est par exemple 27 blessés sur 146 qui succombent dans les 10 jours suivant la bataille au sein du 32e RI britannique ; cité par J. Logie, op. cit., 2003, p. 153.
  40. Pierre Aulard, Pierre François Bauduin, Victor FrĂ©dĂ©ric ChassĂ©riau, Jean-Jacques Desvaux de Saint-Maurice, FrĂ©dĂ©ric Guillaume de Donop , Philibert Guillaume Duhesme, Jean-Baptiste Auguste Marie Jamin, Jacques Lecapitaine, Louis-Michel Letort de Lorville, Claude Étienne Michel et Raymond Pierre Penne, auxquels il faut ajouter Jean-Joseph Gauthier, Jean-Baptiste Girard et Pierre Antoine Anselme Malet morts aprĂšs la campagne, des suites de leurs blessures ; citĂ©s par Th. Lentz, op. cit., p. 281.
  41. Le duc de Brunswick, Thomas Picton, William Ponsonby, William Fuller et Van Merck ; cités par Th. Lentz, op. cit., p. 281.
  42. Par Thierry Lentz, Waterloo, 1815, Perin, , p. 281.
  43. (en) Gareth Glover, Waterloo : Myth and Reality, Pen & Sword Military, p. 210.
  44. Colling 1949, p. 186.
  45. Colling 1949, p. 188.
  46. Bernadette Arnaud, « EnquĂȘte sur les corps disparus de Waterloo », Sciences et Avenir - La Recherche, no 908,‎ , p. 79-82.
  47. « Bataille de Bataille de Waterloo : nouvelle dĂ©couverte concernant les dĂ©pouilles des soldats », sur Archives de l'État en Belgique, .
  48. (en) « These spots of excavation tell: using early visitor accounts to map the missing graves of Waterloo » [« Ces lieux d’excavation indiquent : l’utilisation des premiers comptes de visiteurs pour cartographier les tombes manquantes de Waterloo »], Taylor&Francis,‎ (lire en ligne)
  49. (en) Stephanie Pain, « The great tooth robbery », New Scientist, no 2295,‎ (ISSN 0262-4079, lire en ligne, consultĂ© le )
  50. Eric Dauriac, Les armes de Napoléon, Isle, Balezy, , 231 p., p. 43-45
  51. « Wellington qui visita Mont Saint Jean quelques annĂ©es aprĂšs la victoire qui l’a rendu cĂ©lĂšbre, dĂ©clara tristement que la pyramide du Lion avait gĂątĂ© son champ de bataille. En effet on dut considĂ©rablement abaisser le niveau du terrain pour prendre la terre nĂ©cessaire Ă  l’édification de ce monticule et ainsi le fameux chemin creux d’Ohain, par exemple, oĂč vinrent s’engouffrer les premiĂšres lignes de la cavalerie française, n’a plus la profondeur qui causa cet Ă©crasement horrible de soldats et de chevaux. » Louvain et ses environs. Guide de promenades avec une carte routiĂšre, par Raoul Claes, Édition Union vĂ©locipĂ©dique louvaniste, Imprimerie Fonteyn, Louvain. 1892, p. 142.
  52. Thierry Lentz, Nouvelle histoire du Premier Empire. Tome 4. Les Cent-Jours : les empires sans le systĂšme, Fayard, , p. 527.
  53. de Jomini 1827, p. 481.
  54. Revue critique d'histoire et de littérature, E. Leroux., (lire en ligne)
  55. Turner, Tate Britain.
  56. Le Médecin de campagne, BibliothÚque de la Pléiade, 1978, p. 520-537, (ISBN 2-07-010869-4).
  57. http://www.grignoux.be/films/3586-waterloo.
  58. « Waterloo : un documentaire revient sur l'ultime bataille », RTBF, 30 mai 2014.
  59. « À Waterloo, le tourisme belge lance une offensive de sĂ©duction », sur la-croix.com, .
  60. (en) A.V. Seaton, « War and thanatourism: Waterloo 1815–1914 », Annals of Tourism Research, vol. 26, no 1,‎ , p. 130–158 (DOI 10.1016/S0160-7383(98)00057-7).
  61. Parcourez la Route Napoléon en Wallonie.
  62. Pierre Couvreur et Marcel Watelet, Waterloo : lieu de mémoire européenne (1815-2000), Bruylant, , p. 208.
  63. Site de la bataille de Waterloo.
  64. Eric Meuwissen, Braine-l’Alleud, au cƓur de 1815, Éditions du Perron, , 240 p..
  65. Loi de préservation, en réaction à la multiplication de bùtiments à vocation touristico-commerciale, qui prévoit que la moindre modification de l'aspect du site nécessite de nombreuses et difficiles autorisations.
  66. Le nom de ce lieu pour désigner la bataille provient du général vainqueur qui signe son bulletin de victoire dans son quartier général dans une auberge à Waterloo, devenu musée Wellington.
  67. Peter Jacobs, Rawoens Wouter et Rawoens Wouter, Best of Belgium : la Belgique comme vous devez la voir, Lannoo Uitgeverij, , p. 93-94.
  68. « Waterloo : Bruxelles frappe une piÚce de 2,5 euros, contre l'avis de la France », sur lepoint.fr, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Alessandro Barbero, Waterloo, Flammarion, 2005.
  • Gilles Bernard, Waterloo : les reliques, Histoire et Collections, 2006, 128p (ISBN 978-2915239683).
  • Louis Cavens (comte), Waterloo. 1815-1906 Plan, avril 1907 (54 Ă— 70 cm) (notice explicative de 4 pages).
  • Stephen Clarke, Comment les Français ont gagnĂ© Waterloo, Albin Michel, 2015, 284 pages.
  • Bernard Coppens, Waterloo, les mensonges, Jourdan Ă©diteur, 2009 (ISBN 978-2-87466-040-5).
  • Bernard Coppens, Waterloo, rĂ©cit critique, Éditions de la Patience, 64 p., 2004.
  • Pascal Cyr, Waterloo : origines et enjeux, L'Harmattan, 2011, 439 p.
  • Jean-Claude Damamne, La Bataille de Waterloo, Perrin, 2003 (ISBN 2-2620-2049-3).
  • Luc De Vos, Les 4 Jours de Waterloo, Didier Hatier, 1990 (ISBN 2-8708-8693-4).
  • (en) George Robert Gleig, Story of the battle of Waterloo, London : John Murray Publishers, 1861.
  • Henry Houssaye, 1815 : Waterloo (3 vol), Paris : Perrin et Cie, 1908.
  • John Keegan, Anatomie de la bataille, Perrin, 2013.
  • Jean-Marc Largeaud, NapolĂ©on et Waterloo : la dĂ©faite glorieuse, de 1815 Ă  nos jours, Boutique De L'histoire, 2006, 462 p., (ISBN 978-2910828387).
  • Jacques Logie, Waterloo, l'Ă©vitable dĂ©faite, Racine, Bruxelles, 1998.
  • Jacques Logie, Waterloo : de la bataille Ă  la lĂ©gende (18 juin 1815), NapolĂ©on Ier Ă©ditions, 2008, 82 p., (ISBN 978-2916385105).
  • Jacques Logie, « Waterloo. 18 juin 1815. Le dernier pari de NapolĂ©on », Annales historiques de la RĂ©volution française en ligne, no 348, avril-juin 2007, mis en ligne le 23 juillet 2008.
  • Jacques Logie, « Waterloo », Annales historiques de la RĂ©volution française en ligne, no 346, octobre/dĂ©cembre 2006, mis en ligne le 10 juillet 2008.
  • Robert Margerit, Waterloo. 18 juin 1815. L'Europe contre la France, collection Trente journĂ©es qui ont fait la France. Paris: Gallimard, 1964.
  • (en) Andrew Roberts, Waterloo : 18 juin 1815. Le dernier pari de NapolĂ©on, Éd. de Fallois, 2006 (ISBN 2-8770-6600-2).
  • (en) Archibald Frank Becke, Napoleon and Waterloo: the Emperor's Campaign with the Army du Nord, 1815, Londres : Greenhill Books, 1995.
  • (en) Peter Hofschröer, 1815 the Waterloo Campaign: the German Victory, London : Greenhill Books, 1999 (ISBN 1-85367-368-4).
  • Thierry Lentz, Waterloo 1815, Perrin, 316 p.
  • Isabelle Leroy, Le Panorama de la bataille de Waterloo, Luc Pire, 2009 (ISBN 978-2-507-00443-9).
  • Michel Loirette, Louis Dumoulin, peintre des colonies, L'Harmattan, 2010 (ISBN 978-2-296-13816-2).
  • Alfred Colling, La Prodigieuse Histoire de la Bourse, . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Antoine de Jomini, Vie politique et militaire de NapolĂ©on : racontĂ©e par lui-mĂȘme au tribunal de CĂ©sar, d'Alexandre et de FrĂ©dĂ©ric, t. 2, Paris, Anselin, (lire en ligne).
  • Claude Michel Cluny, Waterloo, Paris, Éditions de la DiffĂ©rence, coll. « Mythologie des lieux », , 160 p. (ISBN 978-2-7291-1957-7).
  • (de) Klaus-JĂŒrgen Bremm (de), Die Schlacht. Waterloo 1815, Darmstadt : Theiss, 2015, (ISBN 978-3-8062-3041-3).
  • (de) Josef Johannes Schmid (de) (Hrsg.), Waterloo – 18. Juni 1815. Vorgeschichte, Verlauf und Folgen einer europĂ€ischen Schlacht (= Studia academica historica. Band 1). Nova & Vetera, Bonn, 2008, (ISBN 978-3-936741-55-1).
  • (de) Friedrich Sieburg, Napoleon – Die hundert Tage, Deutsche Verlagsanstalt, Stuttgart, 1956.
  • (de) Johannes Willms, Waterloo. Napoleons letzte Schlacht, C. H. Beck, MĂŒnchen, 2015, (ISBN 978-3-406-67659-8).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.