Nathan Mayer Rothschild (1777-1836)
Nathan Mayer Rothschild, né à Francfort (Saint-Empire romain germanique) le et mort à Francfort le , est un des fils de Mayer Amschel Rothschild et le fondateur de la branche londonienne de la famille Rothschild.
Baron |
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Naissance | |
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Décès |
(à 58 ans) Francfort |
Sépulture |
Brady Street Cemetery, Whitechapel (en) |
Nationalité |
allemande |
Activités | |
Famille | |
Père | |
Mère |
Gertrude Schnapper (d) |
Fratrie |
Schönche Jeanette Rothschild (d) Amschel Mayer Rothschild Salomon Mayer von Rothschild Carl Mayer von Rothschild Henriette Rothschild (d) James de Rothschild |
Conjoint |
Hannah Cohen (d) (à partir de ) |
Enfants |
Charlotte von Rothschild (d) Lionel de Rothschild Anthony de Rothschild Nathaniel de Rothschild Hannah Mayer Rothschild (d) Mayer Amschel de Rothschild Luise von Rothschild (d) |
A travaillé pour | |
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Propriétaire de | |
Religion |
judaïsme |
Biographie
Envoyé par son père en Angleterre une fois ses études terminées, le jeune Nathan commence à faire fortune dans le domaine du textile anglais (produit de renommée internationale à l'époque). Puis, il joua un rôle important au moment des guerres napoléoniennes en permettant aux armées anglaises en campagne de financer leurs dépenses avec des pièces d'or et d'argent et devient de ce fait un partenaire indispensable de la couronne[1].
En 1814, il fait une avance de 1,2 million de livres au gouvernement anglais. Lors du retour au pouvoir de Napoléon Bonaparte durant les Cent-Jours, il verse à nouveau 9,5 millions de livres en pièces d'or aux armées coalisées dites de la Septième Coalition.
Selon une légende, très répandue dès le XIXe siècle[2], son plus grand coup financier se serait produit lors de la bataille de Waterloo en , dont il aurait connu l'issue deux jours avant l'opinion publique anglaise grâce à un pigeon voyageur[3]. Beaucoup de versions de l'affaire ont circulé. On a souvent dit que Rothschild avait fait courir le bruit de la victoire de Napoléon pour s'emparer des actions de l'industrie anglaises en forte baisse. Niall Ferguson, professeur à l'Université Harvard et d'Oxford, donne une version différente. Selon lui, Rothschild aurait été pris de court par la victoire rapide des armées d'Arthur Wellesley, duc de Wellington et se serait retrouvé avec trop d'or sur les bras avec le risque que le cours du métal jaune ne baisse rapidement. Toujours selon Niall Ferguson, il aurait alors décidé d'acheter le maximum de titres d'emprunts publics du gouvernement britannique, faisant le pari que leur valeur allait augmenter puisque la guerre était gagnée. Opération réussie, quand il revendit ses obligations en 1817, il avait gagné 600 millions de livres[4].
Selon Victor Rothschild, cette histoire proviendrait d'un pamphlet antisémite de 1846, "Rothschild Ier Roi des Juifs"[5], rédigé par le polémiste Georges Dairnvaell (en) sous le pseudonyme de "Satan". Une affirmation de cet écrit, selon lequel « Rothschild a fait de grands achats de titres. » fut repris, en 1848, par l'historien Archibald Alison et attribué par erreur au London Courrier du qui n'en contient pourtant aucune trace. Victor Rothschild a également retrouvé dans les archives familiales une lettre d'un employé de banque à Nathan Rothschild qui déclarait : « J'ai été informé par le commissaire White que vous avez bien agi avec les informations précoces que vous avez acquises à Waterloo ». Ceci confirme que Nathan Rothschild a pu faire des profits bien que l'état du marché à l'époque et l'absence de fausse rumeur indiquent que ce profit ne pouvait s'élever à plusieurs millions, comme le suggère le pamphlet de Georges Dairnvaell[6].
Il s'associe un temps avec son beau-frère, Moses Montefiore, qui deviendra un illustre philanthrope et bâtisseur particulièrement pour la diaspora juive.
Optimiste, avisé, sûr et solide financièrement, Nathan Mayer Rothschild est le pilier de la place financière de Londres, alors très portée sur le financement de la croissance aux États-Unis : les banques anglaises refinançaient en particulier les crédits de la multitude de banques américaines créées dans les années 1830. Son décès à Francfort-sur-le-Main, où il assistait au mariage de son fils, a fait fondre l'optimisme ambiant. Le , un pigeon voyageur se pose à Londres : "il est mort," annonce le message enroulé autour de patte de l'oiseau, qui déclenche de fortes fluctuations boursières. Dans les six mois qui ont suivi, une crise financière a secoué l'Europe et les États-Unis, la Panique de 1837, qui va déclencher une dépression économique.
Vie familiale
Le , à Londres, il épouse Hannah Barent Cohen (1783-1850), fille de Levy Barent Cohen (en) (1747-1808) et sœur de Judith Montefiore. Nathan et Hannah eurent :
- Charlotte (1807-1859), épouse d'Anselm von Rothschild (1803-1874) ;
- Lionel Nathan (1808-1879), marié à Charlotte von Rothschild (1819-1884) ;
- Anthony Nathan (1810-1876), marié à Louise Montefiore (1821-1910) ;
- Nathaniel (1812-1870), marié à Charlotte de Rothschild (1825-1899) ;
- Hannah Mayer (1815-1864), épouse de Henry Fitzroy (1807-1859) ;
- Mayer Amschel (1818-1874), marié à Juliana Cohen (1831-1877) ;
- Louise (1820-1894), épouse de Mayer Carl von Rothschild (1820-1886).
Notes et références
- Edouard Lancksweirt, « La formidable saga de la dynastie des Rothschild », sur www.alumneye.fr (consulté le ).
- Victor Hugo : « Un million joyeux sortit de Waterloo », Les Contemplations, « Melancholia ».
- Bertrand Gille, Histoire de la Maison Rothschild. Des origines à 1848, Droz, , p. 56.
- (en) Niall Ferguson, The House of Rothschild, Viking, , p. 99.
- Georges Dairnvaell, Histoire édifiante et curieuse de Rothschild Ier, roi des juifs, Paris, Chez l'éditeur, , 35 p. (lire en ligne).
- (en-GB) « The Rothschild Libel: Why has it taken 200 years for an anti-Semitic », (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- (en) National Portrait Gallery
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :