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François-Xavier Donzelot

Le comte François-Xavier Donzelot, né le à Mamirolle dans le Doubs et mort le à Neuilly-sur-Marne, en Seine-et-Oise, est un général français de la Révolution, de l’Empire et de la Restauration.

François-Xavier Donzelot
François-Xavier Donzelot
L'adjudant-général Donzelot pendant la campagne d'Égypte, par André Dutertre.

Naissance
Mamirolle, Doubs (département)
DĂ©cès (Ă  79 ans)
Neuilly-sur-Marne, Seine-et-Oise
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 1785 – 1826
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes retraite en corps constitué jusqu'à la Loire après Waterloo
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur, Baron d'Empire,Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint Louis,Comte sous la Restauration,Grand-Croix de Saint Louis
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 17e colonne

Famille

François-Xavier Donzelot est le fils de François Donzelot et de Jeanne Baptiste Maire. C'est également le petit-fils d'Anathole de Montfaucon. Il a eu quatre frères et sœurs[1] : Claire Françoise (née en 1763), Jeanne Denise (née en 1765), Joseph Anatoile dit « Traîne-Chausse » (né en 1767, tué à Boulaq, un quartier du Caire) et Jeanne Françoise (née en 1769).

Une brillante carrière militaire sous la Révolution et le Consulat

François-Xavier Donzelot entra au service en 1785 dans le rĂ©giment Royale-La-Marine – formĂ© le 20 dĂ©cembre 1669 â€“ alors en garnison dans l’île de Corse. Quelques annĂ©es après, il quitte ce rĂ©giment pour ĂŞtre attachĂ© Ă  l'Ă©tat-major du gouvernement militaire de l’Alsace. Il est employĂ© au ministère de la Guerre et est nommĂ© en 1792, sous-lieutenant au 21e rĂ©giment de cavalerie. En 1793, il rentre dans le service actif et participe Ă  nombre des campagnes qui ont illustrĂ© les armes françaises. Il est lieutenant au 22e chasseurs Ă  cheval, puis adjudant-gĂ©nĂ©ral chef de bataillon dans la mĂŞme annĂ©e et adjudant-gĂ©nĂ©ral chef de brigade le 4 juin 1794[2]. Il fait avec distinction les campagnes de la RĂ©volution française sous Pichegru, son compatriote et son ami, et sous Moreau. Donzelot sert Ă  l’armĂ©e du Rhin, fait la campagne d'Allemagne sous les gĂ©nĂ©raux Desaix et Moreau, et participe Ă  la retraite de ce dernier en tant que commandant de l’aile droite.

Il fait comme adjudant-général la campagne de Hollande sous les ordres du général Pichegru. En 1797, il est blessé deux fois à l’attaque du pont d'Huningue. Il mène ensuite une brillante carrière dans les armées de Napoléon. Nommé chef d’état-major à l’expédition d’Irlande, il fait la campagne d’Égypte, et se signale à la bataille de Sédiman, à la bataille d'Héliopolis et au siège du Caire. Dans le dernier conseil de guerre de 1799, il prend position contre l’évacuation de l’Égypte et propose de faire la guerre dans la Haute-Égypte, à la manière des mamelouks, en attendant des renforts. À son retour en France, il est adjoint du prince Berthier au ministère de la guerre , puis employé aux camps de Bayonne, de Brest et à l’armée d'Italie en 1804 et 1805. Promu général de brigade à titre provisoire le 23 juin 1799, le comte Donzelot le devient officiellement le 29 mars 1801.

Le général Donzelot par Jean Gigoux

Général de l'Empire, de Gaète à Waterloo

Il fait avec le maréchal Masséna les campagnes de 1806 à 1807 et s’illustre encore à l’armée de Naples, notamment au siège de Gaète en 1806. L’adjudant général Donzelot prend part à presque toutes les affaires et s’y distingua par son courage et son sang-froid. Le 6 décembre 1807, François-Xavier Donzelot devient général de division. Reconnu comme étant le meilleur spécialiste du service de l’état-major de son temps pour ses qualités de gestionnaire, il occupe des responsabilités en tant que gouverneur des îles Ioniennes (1808-1814). L’habileté que le général Donzelot a montrée dans les différents postes qu’il a occupés ainsi que son caractère ferme et intègre ont été les motifs de cette nomination. D’abord principal adjoint du général Berthier, le frère du maréchal, il le remplace le 28 mars 1808. Son autorité dans les îles Ioniennes est pleine de sagesse et de modération. Il est fait baron d'Empire en juillet 1808. En 1809, Theodoros Kolokotronis s'approcha de Donzelot, alors gouverneur des îles Ioniennes, et lui dit qu'il envisageait de demander de l'aide à Napoléon dans ses projets de renverser Ali Pacha et son fils Veli Pacha. Donzelot a proposé de servir de médiateur avec Napoléon et de fournir à Kolokotronis une assistance militaire et financière. Il a pu tenir ses promesses et son aide a permis à Kolokotronis de recruter 3000 hommes pour lutter contre Ali Pacha. Les plans, cependant, ne se sont pas déroulés comme prévu par Donzelot, car les Britanniques sont entrés en scène et Kolokotronis a formé une alliance avec eux.

En 1814, les Ă®les Ioniennes ayant Ă©tĂ© cĂ©dĂ©es aux Britanniques par les traitĂ©s, le gĂ©nĂ©ral Donzelot est obligĂ© de quitter son gouvernement des Ă®les Ioniennes - c'Ă©tait le dernier point d'Europe oĂą flottait encore le drapeau tricolore. A la Restauration, Louis XVIII le nomme grand officier de la LĂ©gion d’honneur et le fait Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis (Juillet et AoĂ»t 1814). En 1815, il se distingue Ă  la bataille de Waterloo. AbandonnĂ© par le chef d’état-major de sa division – la 2e division d’infanterie â€“ l’adjudant commandant Devienne, et par ses officiers, Donzelot en prend la tĂŞte et se retire derrière la Loire avec les restes de l’armĂ©e qui n’ont pas abandonnĂ© leurs drapeaux. Il en est nommĂ© le chef d’état-major gĂ©nĂ©ral, en remplacement du marĂ©chal Soult.

Gouverneur de la Martinique (1817-1826)

Le comte Donzelot poursuit sa carrière après la Restauration. Désigné en 1816 parmi les inspecteurs généraux qui doivent réorganiser l’armée sous le ministère du duc de Feltre, il achève sa tournée lorsque Louis XVIII, qui a su apprécier son caractère et ses talents, le nomme gouverneur de la Martinique, poste qu’il occupe de 1817 à 1826. (gouverneur civil et militaire de la Martinique le 31 octobre 1817, il demande son rappel en 1825). Il est fait Comte le 22 août 1819. Les premiers actes de son administration, empreinte du caractère de sagesse dont il avait donné des preuves fréquentes durant sa carrière, lui concilient d’abord l’affection et l’estime des colons de la Martinique. Cependant, il ne réussit pas à faire régner la concorde entre les colons blancs et les gens de couleur libres, qui se font constamment une guerre sourde et animée. Sans cesse harcelé par les propriétaires blancs qui veulent exploiter à leur profit tous les éléments de prospérité de la colonie, et jouir seuls de la liberté, Donzelot se laisse persuader que les gens de couleur libres sont animés de l’esprit de révolte et travaillent à faire subir à la Martinique le sort de Saint-Domingue. En 1822, il participe à la répression de la révolte d'esclaves du Carbet.

Le 3 février 1819, une dépêche ministérielle prescrit au gouverneur administrateur l’examen de la question de l’introduction aux colonies occidentales de l’usage des bateaux à vapeur. Le 21 janvier 1820, il homologue la création d’une compagnie de navigation à vapeur en Martinique. Le 20 juillet, une souscription volontaire est lancée. le 2 août 1820, il fait passer un marché pour la construction d’un bateau à vapeur dont la coque est construite à Bordeaux et la « machine à feu » de vingt chevaux à Chaillot. Après maintes péripéties et grandes dépenses financières, le bâtiment traverse l’Atlantique (mais à la voile, ratant ainsi l’occasion d’être un des premiers bâtiments à vapeur à traverser l’Atlantique par ce moyen) et est officiellement commissionné le pour communications entre les villes de Saint-Pierre et de Fort-Royal sous le nom de Comte Donzelot. Dès décembre de cette même année 1823, le comité consultatif de la Martinique exprime son souhait de faire cesser l’activité de ce bâtiment pour cause de perte d’exploitation chronique (annales de Martinique).

Une retraite active (1826-1843)

En 1826, Donzelot est remplacé et il se retire à Mamirolle et surtout en son château de Ville-Evrard à Neuilly-sur-Marne, où il passe sa retraite en mécène, entouré d’artistes et d’écrivains (Il servira de modèle à Alfred de Vigny pour Servitude et Grandeur militaires). Il est placé en disponibilité militaire, avec la Grand-Croix de Saint Louis dont il est décoré en décembre 1825. Il a alors 62 ans ; le gouvernement de Louis-Philippe le tire du cadre de réserve en février 1831 (pour accueillir sur ses terres et y entraîner des troupes pour la sécurité de Paris) pour l’y replacer définitivement par l’ordonnance du 5 avril 1832 au de cette année. Il est un important donateur pour l’église de son enfance, pour le musée des Beaux-Arts de Besançon et pour la commune de Neuilly-sur-Marne, où se trouve son château de Ville-Évrard ; c'est là qu'il meurt le 11 juin 1843. Son tombeau, un fier mastaba décoré du disque et des serpents ailés d'Edfou, se dresse au cimetière de la ville. Son nom est inscrit sur le côté Est de l’arc de triomphe de l’Étoile. La redoute de Montfaucon, appartenant à la place fortifiée de Besançon, porte son nom. Il en a été de même précédemment pour l'un des trois forts construits afin de défendre Boulaq en Égypte.

Notes et références

  1. Ainsi que deux autres morts dans leur première année.
  2. Son frère Joseph, qui sera plus tard chef de bataillon (lieutenant-colonel) lors de la campagne d'Égypte, est alors sous ses ordres.

Liens externes

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