Jacques Lecapitaine
Jacques, baron Lecapitaine né le à Lapenty (auj. dans la Manche), mort le à la bataille de Ligny, est un général de la Révolution française et du Premier Empire.
Jacques Lecapitaine | ||
Plaque commémorative au musée à Ligny | ||
Naissance | Lapenty Province de Normandie |
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Décès | Bataille de Ligny Belgique Mort au combat |
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Origine | Royaume de France | |
Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française Empire français Royaume de Naples Royaume d'Espagne Empire français Royaume de France Empire français (Cent-Jours) |
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Arme | Infanterie | |
Grade | Général de brigade | |
Années de service | 1784 – 1815 | |
Conflits | Guerres révolutionnaires Guerres napoléoniennes |
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Distinctions | Baron de l'Empire Officier de la LĂ©gion d'honneur Chevalier de Saint-Louis |
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Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire | ||
Biographie
Jacques Lecapitaine, septième enfant[1] de Jacques et de Micheline Poulain nait au hameau de la Chubriais, paroisse de Lapenty. Son père exerce les métiers de laboureur et de charron. Vers sa dixième année, le curé de l’endroit remarque le jeune Jacques et le prend comme enfant de chœur. Il lui donne des leçons de français et des rudiments d’histoire et de latin[2].
Il sert d'abord comme soldat dans le régiment de Neustrie le et devient caporal en 1788 et quitte le régiment le . Le , il entre au 14e bataillon d'infanterie légère, qu'il quitte le , pour passer dans l'infanterie de la Garde constitutionnelle du Roi.
Guerres révolutionnaires
Licencié avec le corps le , il est élu sous-lieutenant au 4e bataillon de volontaires de Paris le , y devient lieutenant le , et part pour l'armée de la Moselle, où il obtient le grade de capitaine le .
« À Laybach, près de Sarrelibre, le 22 octobre, étant coupé de sa division avec un détachement de 300 hommes, il combat pendant trois jours contre un ennemi supérieur en nombre qui le tenait cerné et parvient à rejoindre le gros de l'armée, où il reçoit les félicitations du général Hoche[3] ».
Incorporé dans la 59e demi-brigade de première formation en floréal an II, puis dans la 102e demi-brigade de deuxième formation en ventôse an IV, il continue de faire la guerre aux armées de Sambre-et-Meuse, d'Allemagne et du Danube jusqu'à la fin de l'an VII, est détaché comme adjoint aux adjudants-généraux, à la division Championnet, du , au . Il rentre à la 102e, où il obtient le grade de chef de bataillon en Helvétie le .
Passé en Italie avec le général Brune, il reçoit un sabre d'honneur pour s'être distingué tout particulièrement au combat de Monzambano ou il fait de nombreux prisonniers[3], à Borghetto le , en enlevant les retranchements sur les hauteurs défendues par quatre pièces de canon[4] et pour avoir contribué[3] au gain de la bataille d'Alla le , en faisant monter dans les gorges de Roveredo, à bras sous le feu de l'ennemi, deux canons permettant de culbuter l'ennemi puis il le contraint à quitter sa position.
Guerres napoléoniennes
Breveté d'un sabre d'honneur par arrêté des consuls du , pour ces différentes actions, et compris comme officier de la Légion d'honneur dans la promotion du , étant à Alexandrie (Italie). Promu colonel des grenadiers de la garde du roi en 1806, il fait la campagne de l'an XIV en Italie, et est autorisé le , à passer au service du roi de Naples Joseph Napoléon. Il est blessé le , d'un coup de feu à la jambe droite, à Amanthéa[2], en Calabre[4].
En 1808, il suit ce prince en Espagne, et devient son aide de camp avec le grade de général de brigade et maréchal-de-camp en 1810[3]. Commandant une brigade, dans l’armée du centre qui opère dans « la Mancha », il est blessé, d’un coup de feu[2] ou d'un coup de sabre[4], à la cuisse droite, à Añover le et d’un éclat d’obus à Vitoria, le , à la bataille de Vitoria[4]. Il quitte Madrid le , plusieurs mois après le départ de Joseph[2].
Rentré en France, il est admis au service comme colonel, depuis le [5].Nommé général de brigade le , Napoléon l'appel au quartier-général de la Grande Armée et lui confie le commandement d'une brigade d'infanterie à la 8e division de la Jeune Garde, avec laquelle il combat durant la campagne de France, à Arcis-sur-Aube, à Sézanne et à Craonne les 6 et où il est blessé. Il prend le , le commandement d'une autre brigade à la 1re division de la Jeune Garde, est créé baron de l'Empire à la prise de Reims le , participe aux engagements de La Fère-Champenoise le [2], se trouve le 26 au combat de Saint-Dizier et à la bataille de Paris[2], la dernière de cette campagne[3].
Officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre des Deux-Siciles Chevalier de Saint-Louis le , il entre quelque temps après comme inspecteur de l'instruction et du service à l'état-major de la garde nationale de Paris en 1814 et est promu maréchal de camp le . Il quitte cet emploi après le [3].
Nommé le , commandant de la 1re brigade de la 13e division d'infanterie du général-baron Vichery au 4e corps du général-comte Gérard) de l'armée du Nord. Il a sous ses ordres les 59e et 76e régiments de ligne[2] commandés respectivement par Laurain de Mirelles et Condamy[6].
Le général Lecapitaine est tué d'un coup de feu en attaquant le centre de l'armée prussienne à Ligny le en fin d’après-midi. Le général est tombé, « fusillé à bout portant[2] », sous les murs dévastés du château de Ligny. Son corps n'est jamais retrouvé. Sans doute est-il dépouillé de son uniforme et jeté avec les cadavres de ses soldats, dans une fosse commune dont on ignore toujours l’emplacement[2].
Il n'a pas de postérité, au contraire de ses frères dont la descendance s'est perpétuée au moins jusqu'à la fin du XIXe siècle[1].
RĂ©capitulatifs
Titre
- Baron Lecapitaine et de l'Empire (décret) du , (lettres patentes) , autorisées pendant les Cent-Jours, ne furent pas retirées[1].
DĂ©corations
- LĂ©gion d'honneur[7] :
- LĂ©gionnaire (), puis,
- Officier de la LĂ©gion d'honneur () ;
- Chevalier de Saint-Louis () ;
Armoiries
Image | Armoiries |
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Armes du baron Lecapitaine et de l'Empire
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Hommage, honneurs, mentions…
- Breveté d'un sabre d'honneur (arrêté des consuls du 26 fructidor an X) ;
- Une plaque en sa mémoire a été apposée sur la façade du centre Général Gérard (musée de Ligny (Belgique))[4].
- Une plaque souvenir est inaugurée à Lapenty le [8].
Notes et références
- Révérend 1894, p. 72.
- Ruquoy 2012.
- Fastes 1847, p. 579.
- Monuments 2012.
- S.H.A.T. 8 Yd 1 803.
- Le premier est fort de 1 057 hommes, le second de 1 054
- LĂ©onore LH/1524/11.
- Ouest-France, 18 novembre 2015.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- « Cote LH/1524/11 », base Léonore, ministère français de la Culture ;
- Vincent Albouy, « Web.genealogie, le site de la généalogie historique : les militaires », Côte S.H.A.T. : 8 Yd 1 803., sur web.genealogies.free.fr (consulté le ) ;
- Léon Ruquoy, « Ligny 1815 - La dernière victoire de l'Aigle », Le général Jacques Lecapitaine, sur www.ligny1815.org (consulté le ) ;
- « L'Empire... par ses Monuments - Généraux », Jacques Le Capitaine (1765-1815), sur napoleon-monuments.eu (consulté le ) ;
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « Lecapitaine (Jacques, baron) », dans A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, t. V, , 607 p. [détail de l’édition] (BNF 37273876, lire en ligne), p. 579 ;
- Vicomte Albert Révérend (1844-1911), Armorial du Premier Empire : titres, majorats et armoiries concédés par Napoléon Ier, vol. 3, Paris, (4 vol. in 2) Au bureau de L'Annuaire de la noblesse, (lire en ligne), p. 72 ;
- Jean-François Hamel et sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, t. 1, (ISBN 978-2-914541-09-1 et 2-914541-09-0, BNF 39104094) ;
- Victor Gastebois, Les généraux du Mortainais : Le général Millet, de Sourdeval-la-Barre, Impr. de A. Leroy, , 13 p. (ASIN B001C963HC) ;
- Jules Delhaize et Winand Aerts, Études relatives à la campagne de 1815 en Belgique : publiées à l'occasion du centenaire de Waterloo, (lire en ligne) ;
- Charles-Louis Chassin & LĂ©on Hennet : Les volontaires nationaux pendant la RĂ©volution Volume 1