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Bataille de Ligny

La bataille de Ligny, également appelée bataille de Fleurus, opposa l'armée prussienne menée par le maréchal Blücher à une partie de l'armée française commandée par Napoléon Ier. Elle se déroula le , soit deux jours avant la bataille de Waterloo. Ligny fut la dernière victoire de Napoléon. Mais elle fut moins importante et décisive que ne le crut Napoléon, car, après un combat d'une grande férocité et de nombreuses pertes dans les deux camps, les Prussiens — enfoncés en leur centre — réussirent leur repli sur les ailes, sans être poursuivis la nuit venue par les troupes napoléoniennes. En outre, les Prussiens n'avaient engagé que trois corps d'armée sur quatre, le dernier étant alors stationné à Liège. C'est ce corps qui combattra le plus tôt et le plus lourdement à Waterloo.

Bataille de Ligny
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Ligny par Ernest Crofts.
Informations générales
Date
Lieu Ligny (Belgique)
Issue Victoire française
Forces en présence
3 corps d'armĂ©e (moins de 60 000 hommes)90 000 Ă  95 000 hommes
Pertes
8 000-12 000 tuĂ©s ou blessĂ©s12 000 tuĂ©s ou blessĂ©s 8 000 dĂ©serteurs

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CoordonnĂ©es 50° 30′ 44″ nord, 4° 34′ 30″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Bataille de Ligny
GĂ©olocalisation sur la carte : province de Namur
(Voir situation sur carte : province de Namur)
Bataille de Ligny

Prélude

Mouvement des troupes pendant la bataille de Waterloo.

Lors de la période dite des Cent-Jours, Napoléon arrive à Paris le et répartit l'ensemble de ses forces pour assurer la défense des frontières et constituer une armée, que l'on appellera « Armée du Nord », pour marcher contre l'armée des Anglo-Hollandais du duc de Wellington et celle des Prussiens du feld-maréchal Blücher, qui s'avancent en Belgique en venant respectivement du nord et de l'est afin d'envahir la France. Le but de l'empereur est de combattre ces deux forces séparément.

Le jeudi 15 juin, les Français du 1er corps de cavalerie commandĂ© par Pajol chassent les avant-gardes prussiennes du 1er corps de BlĂĽcher (commandĂ© par le gĂ©nĂ©ral von Zieten) qui occupaient Charleroi et qui se replient lentement vers Ligny. NapolĂ©on donne alors au marĂ©chal Ney qui vient d'arriver le commandement des 1er et 2e corps d'infanterie, du 3e corps de cavalerie et de la division de cavalerie lĂ©gère de la Garde (aile gauche) avec mission de s'emparer de Quatre-Bras (20 kilomètres au nord de Charleroi) oĂą se trouvent les Ă©lĂ©ments de l'avant-garde anglaise, afin d'empĂŞcher Wellington d'intervenir lorsqu'il Ă©crasera les Prussiens, et de contrĂ´ler cet important carrefour. Il confie le commandement de l'aile droite (3e et 4e corps d'infanterie, 2e corps de cavalerie) Ă  Grouchy sans que les ordres soient bien transmis (le marĂ©chal Soult fut un piètre chef d'Ă©tat-major durant la campagne). NapolĂ©on garde en rĂ©serve le 6e corps, la Garde et les 2 derniers corps de cavalerie. Il faut savoir qu'Ă  ce moment, l'armĂ©e de NapolĂ©on est loin d'ĂŞtre rĂ©unie car beaucoup d'Ă©lĂ©ments se trouvent toujours au sud de la Sambre et le peu de ponts existants en limite fortement le franchissement. Dans la soirĂ©e, BlĂĽcher fait avancer ses 2e, 3e (partis tous deux près de Namur) et 4e corps (parti de Liège) vers la plaine de Ligny afin d'affronter NapolĂ©on.

La bataille

Le champ de bataille.

Le 16 juin au matin, le 1er corps prussien se trouve Ă  Ligny, le 3e (commandĂ© par von Thielmann) entre Sombreffe et BoignĂ©e et le 2e (commandĂ© par Von Pirch) en position arrière, au nord-ouest de Sombreffe. Quant au 4e (commandĂ© par Von Bulow) qui compte 30 000 hommes, il est encore trop loin et ne sera pas impliquĂ© dans cette bataille. BlĂĽcher dispose ainsi de 83 000 hommes et de 224 canons. De plus Ligny et ses villages alentour ont Ă©tĂ© transformĂ©s en place-fortes: toutes les maisons ont Ă©tĂ© crĂ©nelĂ©es, les rues barricadĂ©es, l’accès Ă  l'unique pont et aux quelques passerelles du ruisseau qui traversent Ligny et coulent Ă  l'est de Saint-Amand rendu quasi impossible par un amoncellement de caissons, de voitures renversĂ©es, de pierres et de dĂ©bris divers et les deux grandes fermes de Ligny: la Ferme d'En-Haut (au sud) et la Ferme d'En-Bas (au nord) fortifiĂ©es.

Bien qu'ayant confiĂ© le commandement de l'aile droite Ă  Grouchy, NapolĂ©on, comme il en a l'habitude, donne directement des ordres aux subordonnĂ©s de ses subordonnĂ©s directs. Il aligne ainsi, en face des Prussiens, afin de les fixer en front, les 3e et 4e corps d'infanterie, respectivement Ă  l'ouest de Saint-Amand et au sud-est de Ligny ; les 1er, 2e et 3e corps de cavalerie en rĂ©serve derrière le 4e corps d'infanterie et le 6e corps d'infanterie plus la Garde (moins sa division de cavalerie lĂ©gère) en rĂ©serve Ă©galement. Il ordonne ensuite de faire marcher vers l'est le 1er corps de Drouet d'Erlon (qu'il avait placĂ© sous les ordres de Ney) pour prendre les trois corps prussiens Ă  revers et obtenir ainsi une victoire complète. Ă€ quinze heures, alors que le marĂ©chal Ney a commencĂ© son attaque sur les Quatre-Bras et attend lui aussi le 1er corps pour le lancer contre les Anglais, les fameux trois coups de l’artillerie de la Garde signalant l'offensive de l'empereur tonnent dans l'air tiède. Le 3e corps commence alors son offensive sur Saint-Amand. Soudain dominant le tumulte du combat, les accents de La victoire en chantant s’élèvent. Ce sont les 5 200 soldats de la division d'infanterie Lefol qui rĂ©ussit l'exploit de, sous le feu des balles et des artilleurs ennemis, prendre le village en 15 minutes en expulsant les Prussiens des vergers, des maisons, de l'Ă©glise et du cimetière sans dĂ©vier une seule fois. Au moment oĂą Ney, qui n'a Ă©tĂ© informĂ© de cette dĂ©cision de l'empereur que tardivement, rappelle son 1er corps qui effectue ainsi marche et contre-marche inutilement.

Ne voyant pas arriver le corps de Ney, NapolĂ©on se voit obligĂ© d'engager des unitĂ©s de la Garde et des unitĂ©s de cavalerie qui viennent de franchir la Sambre. Il perd du temps mais gagne toutefois la bataille. Habilement et malgrĂ© des pertes sĂ©vères (12 000 hommes tuĂ©s, blessĂ©s et de nombreux dĂ©serteurs), les Prussiens arrivent Ă  se replier.

Les pertes françaises sont comprises entre 8 000 et 12 000 hommes. Les pertes prussiennes sont de l’ordre de 12 000 tuĂ©s et blessĂ©s. En outre, 8 000 soldats provenant des rĂ©gions rĂ©cemment annexĂ©es par la Prusse dĂ©sertent après la bataille[1].

Après la bataille

Ni la nuit, ni le 17 au matin, les Prussiens ne sont inquiétés dans leur repli. C'est seulement à 11 heures que Napoléon charge Grouchy de les poursuivre.

Par ailleurs, le maréchal Blücher échappa miraculeusement à la capture par les Français, capture qui aurait pu avoir d’importantes conséquences pour la France. En effet, vers la fin de la bataille, le cheval de Blücher est tué, s'écroulant sur lui et l'immobilise totalement, alors que les soldats français approchent ! Mais la nuit tombée, les cavaliers français ne virent pas le vieux Prussien, qui fut dégagé de son cheval par son fidèle aide de camp, le comte von Nostitz (en), resté près de lui après sa chute.

Musée et bivouacs napoléoniens

Le centre Général-Gérard héberge un musée napoléonien et accueille régulièrement un bivouac napoléonien.

Figurants du 1er régiment de la Garde impériale quittant le centre Général-Gérard (au fond à droite).
Faisceau d'armes du 1er régiment de la Garde impériale dans la cour du centre.
Bivouac du 1er régiment de la Garde impériale.

Jeux de simulations historiques

  • We Are NapolĂ©on Jouer la bataille de Ligny, Pousse-pion Éditions.
  • NapolĂ©on Total War Bataille de Ligny.

Notes et références

  1. Leggiere, BlĂĽcher, the scourge of Napoleon.

Voir aussi

Source

  • FĂ©lix Wouters, Histoire chronologique de la RĂ©publique et de l'Empire (1789-1815) suivie des annales NapolĂ©oniennes depuis 1815 jusqu'Ă  ce jour, Bruxelles, Wouters frères, , 1 095

Articles connexes

Liens externes

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