Jacques-Gervais Subervie
Jacques-Gervais Subervie, nĂ© le Ă Lectoure dans le Gers et mort le Ă Ligueux, en Gironde, est un gĂ©nĂ©ral français de la RĂ©volution et de lâEmpire et homme politique de la monarchie de Juillet et de la Seconde RĂ©publique.
Jacques-Gervais Subervie | ||
Portrait de Jacques-Gervais Subervie par Gustave de Galard, salle des illustres de Lectoure. | ||
Naissance | Lectoure, Gers |
|
---|---|---|
DĂ©cĂšs | (Ă 84 ans) Ligueux, Gironde |
|
Origine | France | |
Allégeance | République française Empire français Royaume de France Empire français (Cent-Jours) |
|
Arme | Cavalerie | |
Grade | Général de division | |
AnnĂ©es de service | 1792 â 1856 | |
Commandement | 10e régiment de chasseurs à cheval Division de cavalerie légÚre de l'armée du Nord |
|
Conflits | Guerres napoléoniennes | |
Distinctions | Grand chancelier de la LĂ©gion d'honneur Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur Chevalier de Saint-Louis Baron de l'Empire |
|
Hommages | Nom gravĂ© sous l'arc de triomphe de l'Ătoile, 30e colonne | |
Autres fonctions | Ministre de la Guerre | |
Biographie
Origines familiales et jeunesse
Il est à noter que le général Subervie a usurpé l'identité de l'un de ses frÚres, né en 1776. En réalité, il est né en 1772 avec le nom de Gervais Protais Subervie[1].
La Révolution française
Il entre dans l'armĂ©e le , comme lieutenant au 2e bataillon de volontaires du Gers et sert dans l'armĂ©e des PyrĂ©nĂ©es. Capitaine le , il est appelĂ© Ă l'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral en qualitĂ© d'adjoint Ă l'adjudant-gĂ©nĂ©ral Lagrange le . RĂ©formĂ© Ă la suite de la suppression de l'armĂ©e des PyrĂ©nĂ©es le , il passe aide de camp du gĂ©nĂ©ral Lannes[2]Ă l'armĂ©e d'Italie le . Il fait avec distinction les campagnes qui prĂ©cĂšdent les traitĂ©s de Campo-Formio et de LunĂ©ville. En il prend part Ă la campagne dâĂgypte, coopĂšre Ă la prise de Malte, mais y tombe malade et y sert auprĂšs du gĂ©nĂ©ral Vaubois jusqu'Ă la capitulation de l'Ăźle le .
Le Consulat et l'Empire
De retour en France, il reprend ses fonctions d'aide de camp du gĂ©nĂ©ral Lannes, et il est nommĂ© chef dâescadron . EnvoyĂ© Ă l'armĂ©e des cĂŽtes de l'OcĂ©an en 1804, il est fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur le , puis il est employĂ© Ă la Grande ArmĂ©e en Autriche, en Prusse et en Pologne de 1805 Ă 1807. Il reçoit son brevet de colonel du 10e rĂ©giment de chasseurs Ă cheval le , aprĂšs sa brillante conduite Ă Ulm du 15 au et Ă Austerlitz le suivant, lors de laquelle il est blessĂ© d'un coup de feu aprĂšs avoir eu un cheval tuĂ© sous lui.
AprĂšs avoir fait la campagne de Prusse dans le corps du marĂ©chal Ney et avoir pris part Ă la bataille d'IĂ©na le , pendant laquelle il enlĂšve une batterie de dix canons, aprĂšs avoir enfoncĂ© un rĂ©giment de cuirassiers saxons, il poursuit l'ennemi en direction de Magdebourg et dĂ©truit des Ă©lĂ©ments de cavalerie qui se sont portĂ©s du cĂŽtĂ© de Brunswick. AprĂšs la prise de Magdebourg le suivant, il est Ă l'avant garde des Ă©lĂ©ments qui franchissent la Vistule Ă ToruĆ en Pologne. Le il prend part au combat de Hoff contre les troupes russes, puis Ă la bataille d'Eylau le . Ă cette occasion, il est blessĂ© Ă l'Ă©paule droite et a un cheval tuĂ© sous lui. Le il est nommĂ© officier de la LĂ©gion d'honneur. Le , aprĂšs la bataille d'Heilsberg, il poursuit l'ennemi en direction de Friedland. Lors de la bataille de Friedland le , il fait plusieurs charges efficaces. Le 15, il poursuit l'ennemi sur Intersbourg, fait 200 prisonniers et arrive le 16, sur le NiĂ©men oĂč il prend un convoi considĂ©rable de voitures et de munitions aprĂšs avoir dispersĂ© la troupe qui en formait l'escorte. Ă la paix de Tilsitt, le , Subervie rentre en France.
De 1808 Ă 1811, il fait les campagnes en Espagne et au Portugal. Les premiers jours de , il marche sur Torquemada, disperse un gros contingent ennemi, se porte ensuite sur Palencia et Valladolid oĂč son rĂ©giment sabre l'arriĂšre-garde de l'armĂ©e espagnole du gĂ©nĂ©ral Gregorio GarcĂa de la Cuesta. Le lors de la bataille de Medina de Rioseco, les charges de son rĂ©giment assurent le gain de la victoire. Lors de la retraite de l'armĂ©e française sur l'Ăbre, il participe Ă la bataille de Burgos le , et aprĂšs la bataille de Somosierra le , Ă la prise de Madrid le .
Le il poursuit l'arriĂšre-garde du gĂ©nĂ©ral Cuesta sur la route de Truxillo, tout prĂšs de Miajadas, lorsqu'il est enveloppĂ© de toutes parts dans les collines boisĂ©es oĂč la cavalerie espagnole s'est placĂ©e en embuscade. Il ne doit son salut et celui de son rĂ©giment qu'au sang-froid et Ă l'intrĂ©piditĂ© avec lesquels il rĂ©siste Ă des forces sept fois plus nombreuses, dont il parvient Ă se dĂ©gager. Le Ă la Bataille de MedellĂn, son rĂ©giment passe le premier le Guadiana, et charge les lignes d'infanterie qui sont dispersĂ©es. Les 27 et , il participe Ă la bataille de Talavera. Il est crĂ©Ă© baron d'Empire le .
En 1810 et 1811, il contribue à la dispersion du corps d'armée anglais du général Blake dans le royaume de Murcie, et est cité parmi les officiers supérieurs qui se distinguent particuliÚrement pendant cette campagne, notamment aux siÚges de diverses places et à la bataille de Sagonte le . Ses actions lui valent le grade de général de brigade le .
Il fait la campagne de 1812 en Russie. Le il charge la division du gĂ©nĂ©ral Korf et la rejette sur la Desna aprĂšs lui avoir fait subir une perte de 200 prisonniers. Il est au combat d'Incowo le . Il est Ă©galement griĂšvement blessĂ© Ă la cuisse droite et a un cheval tuĂ© sous lui lors de la Moskova le . Il est fait commandeur de la LĂ©gion d'honneur le . Durant la campagne de Saxe en 1813, il prend part Ă plusieurs affrontements redoutables. Combat de Wethau les 9 et , bataille de Leipzig du 16 au , et Ă Hanau les 30 et . Lorsque l'armĂ©e a passĂ© le Rhin, Subervie se rend en Haut-Alsace. Il est fait chevalier de l'ordre de la Couronne de fer le . Du 24 au ont lieu les Combats de Sainte-Croix-en-Plaine oĂč les troupes françaises s'opposent Ă l'avancĂ©e des troupes austro-hongroises de l'armĂ©e de BohĂȘme en territoire français.
En 1814 il combat Ă Saint-DiĂ© le , Ă Saint-Dizier le , Ă Brienne le , Ă La RothiĂšre le 1er fĂ©vrier, Ă Champaubert le , Ă Mormant le , Ă Montereau le , Ă SĂ©zanne le oĂč il est blessĂ© de plusieurs coups de lance, Ă Saint-Dizier le , puis est blessĂ© de trois coups de lance lors de la dĂ©fense de Paris le . Il devient gĂ©nĂ©ral de division le , mais sa nomination est annulĂ©e le par un arrĂȘtĂ© du gouvernement provisoire.
La PremiĂšre Restauration et les Cent-Jours (1814-1815)
Le roi le fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis le , et il le confirme dans son grade de lieutenant-général le suivant. Il est mis en non-activité et en demi-solde le . En 1815, durant les Cent-Jours, il reprend du service le , comme commandant de la 5e division de cavalerie légÚre à l'armée du Nord, et il combat à Ligny le puis à Waterloo le . AprÚs la défaite, il rejoint le général Pajol à l'armée de la Loire.
La Restauration et la monarchie de Juillet (1815-1848)
Il est mis en non activitĂ© dĂšs le retour des Bourbons le , puis en disponibilitĂ© le , et il est admis Ă la retraite le . La rĂ©volution de 1830 le rĂ©intĂšgre dans lâarmĂ©e, il commande la 1re division militaire le , puis est inspecteur gĂ©nĂ©ral de la cavalerie le . RelevĂ© de la retraite et compris dans le cadre d'activitĂ© de l'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral le , il est disponible le . Ălu dĂ©putĂ© du Gers le , il fait partie de lâopposition libĂ©rale. Inspecteur gĂ©nĂ©ral pour 1834, du 12e arrondissement de cavalerie le , il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© le . Membre du comitĂ© de l'infanterie , il est inspecteur gĂ©nĂ©ral pour 1835, du 8e arrondissement de cavalerie le , pour 1836, dans le 3e arrondissement de cavalerie le , et il est compris comme disponible le . RĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© de Lectoure le , par 178 voix sur 298 votants et 405 inscrit, il Ă©choue le contre Salvandy, qui opte pour Nogent-le-Rotrou, il est alors rĂ©Ă©lu par 265 voix sur 343 votants.
Inspecteur général pour 1839, du 1er arrondissement de cavalerie le , pour 1840, du 10e arrondissement de cavalerie le , et il est placé dans la section de réserve le . Il échoue le , contre Salvandy, et le remplace à Nogent-le-Rotrou le , avec 161 voix sur 308 votants. Il est réélu le , par 163 voix pour 317 votants et 359 inscrits.
La Seconde RĂ©publique
AprĂšs la rĂ©volution de , il devient ministre de la Guerre du gouvernement provisoire le , mais dĂ©missionne le . Il est nommĂ© grand chancelier de la LĂ©gion d'honneur le , et il est Ă©levĂ© au grade de Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur le . Il est admis Ă la retraite le . Aux Ă©lections Ă la Constituante, il est choisi comme dĂ©putĂ© rĂ©publicain par le dĂ©partement dâEure-et-Loir le et il est remplacĂ© dans ses fonctions de grand chancelier de la LĂ©gion d'honneur le . Il est rĂ©Ă©lu le 5e sur 6 reprĂ©sentant d'Eure-et-Loir Ă l'assemblĂ©e LĂ©gislative le , par 21 769 voix sur 63 593 votants et 84 674 inscrits.
Relevé de la retraite et replacé dans la section de réserve le , il meurt le , au chùteau de ParenchÚre à Ligueux.
Armoiries
Figure | Blasonnement |
|
Armes du baron Subervie et de l'Empire.
ĂcartelĂ© : au I, dâazur Ă la tour dâargent adextrĂ©e dâun avant-mur crĂ©nelĂ© du mĂȘme, soutenu de sinople ; au II, du quartier des barons militaires ; au III, dâazur au cheval ruant dâor ; au IV, dâazur au chevron dâor[3]. |
Notes et références
- Général André Laffargue, Variation sur une date de naissance, Bulletin de la Société Archéologique du Gers, 1966, 4e trimestre
- Lannes avait été également nommé lieutenant au 2e bataillon du Gers en 1792.
- PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
Sources
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 480-481
- « Cote C/0/44 », base Léonore, ministÚre français de la Culture
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Dictionnaires des généraux de l'empire.
- « Site Napoléonempiregloire.free »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?).
- Site Napoleonic-officers.net (en anglais).
- « Jacques-Gervais Subervie », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale