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Combat de Miajadas

Le combat de Miajadas se déroule le 21 mars 1809 près de Miajadas, en Espagne, dans la province d'Estrémadure. Il oppose le 10e régiment de chasseurs à cheval français mené par le colonel Jacques-Gervais Subervie à la cavalerie espagnole d'arrière-garde sous les ordres du général Don Juan de Henestrosa. L'affrontement se solde par une victoire espagnole.

Combat de Miajadas
Informations générales
Date
Lieu Miajadas, Estrémadure
Issue Victoire espagnole
Commandants
Jacques-Gervais SubervieDon Juan de Henestrosa
Forces en présence
1 régiment2 régiments et un détachement
Pertes
132 à 150 tués ou blessésfaibles

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles

Campagne de Castille et d'Andalousie (1809-1810)
CoordonnĂ©es 39° 09′ 10″ nord, 5° 54′ 29″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Combat de Miajadas
Géolocalisation sur la carte : Estrémadure
(Voir situation sur carte : Estrémadure)
Combat de Miajadas

Contexte

Le général comte de Lasalle, brillant officier de cavalerie légère, mène la poursuite française à la tête de sa division de cavalerie.

Après avoir battu les armĂ©es anglo-espagnoles, NapolĂ©on rentre en France au mois de janvier 1809 pour faire face Ă  l'Autriche. En partant, il laisse Ă  son frère Joseph Bonaparte, roi d'Espagne, la tâche d'occuper l'Andalousie. Pour ce faire, le 1er corps d'armĂ©e du marĂ©chal Victor est mobilisĂ© : il compte trois divisions d'infanterie sous les gĂ©nĂ©raux Ruffin, Villatte et Leval, les deux divisions de cavalerie Lasalle et Latour-Maubourg, auxquelles s'ajoutent l'artillerie du gĂ©nĂ©ral SĂ©narmont, soit au total plus de 20 000 hommes et 50 canons[1].

Les opérations débutent le 15 mars 1809. L'armée française franchit le Tage en plusieurs points et converge sur Almaraz, défendue par l'armée espagnole d'Estrémadure sous les ordres du capitaine-général Gregorio García de la Cuesta. Les forces du duc del Parque sont culbutées à Mesas de Ibor par la division allemande de Leval. À la suite de ce revers, la Cuesta est contraint de battre en retraite vers la Guadiana, laissant en arrière-garde sa cavalerie commandée par le général Don Juan de Henestrosa. De son côté, le général Lasalle mène la poursuite française à la tête de sa division de cavalerie, composée des 10e et 5e chasseurs à cheval, du 2e régiment de hussards et du 9e régiment de dragons[2].

Le 20 mars, une première échauffourée a lieu à Berrocal entre le 5e chasseurs et les carabiniers espagnols. Ces derniers sont repoussés avec des pertes sévères par les cavaliers français qui laissent sur le terrain 10 tués et 15 blessés[3]. Rickard spécifie toutefois qu'il s'agit d'une victoire espagnole[4]. Le lendemain, alors que le repli de la Cuesta se poursuit vers Medellín, Henestrosa décide de tendre une embuscade aux Français[5].

DĂ©roulement du combat

Chasseur à cheval du 10e régiment en 1808, appartenant à l'unité impliquée dans le combat de Miajadas le 21 mars 1809.

Ce jour-lĂ , prĂ©cĂ©dant le reste de la division Lasalle, le 10e rĂ©giment de chasseurs Ă  cheval du colonel Jacques-Gervais Subervie arrive près du village de Miajadas. Henestrosa est aussi Ă  proximitĂ© avec l'arrière-garde. Ă€ l'approche de ce rĂ©giment isolĂ©, il a placĂ© sur la route un petit dĂ©tachement de cavalerie chargĂ© d'attirer les Français dans un piège : dĂ©ployĂ©s de chaque cĂ´tĂ© de la route, invisibles, les deux rĂ©giments de cavalerie Almanza et Infante se tiennent prĂŞts Ă  l'attaque. Subervie se laisse prendre et s'Ă©lance sur les quelques cavaliers positionnĂ©s devant Miajadas[4] ; aussitĂ´t, la cavalerie espagnole en embuscade charge Ă  son tour et prend rapidement le dessus sur le 10e chasseurs qui, dans une mĂŞlĂ©e inĂ©gale, essuie de lourdes pertes. Son coup fait, Henestrosa se replie rapidement sans ĂŞtre accrochĂ©, Ă©chappant ainsi Ă  Lasalle qui, arrivĂ© sur place, s'est portĂ© au secours de ses « fils Â» avec le reste de la division[5].

Conséquences

Ă€ l'issue du combat, le 10e de chasseurs dĂ©plore 63 tuĂ©s et 70 blessĂ©s selon les sources anglo-espagnoles[5] - [4], les estimations françaises donnant quant Ă  elles 62 tuĂ©s dont un officier[5]. Une troisième source fait Ă©tat de plus de 150 pertes françaises, tout en indiquant des pertes espagnoles « très faibles »[6]. Hourtoulle rapporte que les cadavres français ont Ă©tĂ© « atrocement mutilĂ©s ». Il ajoute : « une sĂ©rieuse « Dette du sang Â» venait d'ĂŞtre contractĂ©e par la division Lasalle tout entière, cette dette, les ennemis vont la payer bientĂ´t »[5].

L'affaire de Miajadas force Lasalle à ralentir la poursuite, ce qui donne le temps à la Cuesta de recevoir des renforts. Rendu confiant par le succès de son arrière-garde, le général espagnol positionne son armée sur les hauteurs de Medellín où les Français arrivent le matin du 28 mars. La bataille qui s'ensuit, d'abord à l'avantage des Espagnols, tourne bientôt au désastre ; sur la gauche, la cavalerie de Lasalle fait un carnage de son homologue espagnole et poursuit les fuyards avec vigueur, vengeant ainsi les chasseurs du 10e tombés à Miajadas[7].

Notes et références

  1. Hourtoulle 1979, p. 209 Ă  215, 218.
  2. Hourtoulle 1979, p. 215.
  3. Hourtoulle 1979, p. 215 et 216.
  4. (en) J. Rickard, « Combat of Miajadas, 21 March 1809 », sur historyofwar.org, (consulté le ).
  5. Hourtoulle 1979, p. 216.
  6. Philippe Borreill, « Les batailles de la « Guerra de la Independencia Â» vues par les Espagnols : batailles de Valls, Medellin, 2d Oporto », sur Planète NapolĂ©on, (consultĂ© le ).
  7. Hourtoulle 1979, p. 222 et 223.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • François-Guy Hourtoulle (ill. Jack Girbal), Le GĂ©nĂ©ral Comte Charles Lasalle, 1775-1809 : premier cavalier de l'Empire, Copernic, , 260 p.. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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