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Claude-Henri Belgrand de Vaubois

Claude-Henri Belgrand, comte de Vaubois, né le à Longchamp-sur-Aujon[1] et mort le à Beauvais[2], est un général français de la Révolution et de l’Empire. Son nom est inscrit sur l’Arc de Triomphe.

Biographie

Claude-Henri Belgrand naît en 1748 dans une famille champenoise. Son père, Henri Belgrand (1707-1792), est maître de forges et maire royal de Châteauvillain. La famille de sa mère, Anne Febvre (1712-1786), est également propriétaire de fermes et de forges en Champagne. Belgrand entre dans l'armée en 1765 et devient officier d'artillerie en 1768. Il se marie une première fois en 1788 avec Ursule de Barthélemy d'Hastel (1763-1800).

La RĂ©volution et les guerres d'Italie

Capitaine commandant d’artillerie au dĂ©but de la RĂ©volution Française, Belgrand rejoint l’armĂ©e rĂ©publicaine et se fait Ă©lire lieutenant-colonel du 3e bataillon de la DrĂ´me en 1791. Il participe au siège de Lyon[3] en 1793 et devient gĂ©nĂ©ral de Brigade de l’armĂ©e des Alpes, puis gĂ©nĂ©ral de division. En mai 1796, il est envoyĂ© en renfort Ă  l'armĂ©e d'Italie commandĂ©e par Bonaparte[3]. Il mène ses troupes lors de la prise de Livourne et participe Ă  la victoire de Rovereto. En septembre, tandis que Bonaparte manĹ“uvre face Ă  Wurmser, qui s'enferme dans Mantoue, Belgrand fixe le corps de Davidovitch au nord de Trente. Le 2 novembre, ses 10 000 hommes sont attaquĂ©s Ă  Cembra par les 18 000 hommes de Davidovitch. Contraint de se retirer vers Trente, puis Calliano[4], sa division perd en 5 jours 4 400 hommes, tandis que les Autrichiens comptent 2 000 tuĂ©s et blessĂ©s et 1 500 prisonniers[5]. Une ligne de dĂ©fense entre Rivoli et le lac de Garde est installĂ©e, que les Autrichiens ne parviennent pas Ă  percer[6]. Après la bataille du pont d'Arcole, Bonaparte confie Ă  BarthĂ©lemy Joubert la division de Belgrand, qui est nommĂ© commandant en Corse en avril 1797, oĂą il combat les insurgĂ©s catholiques.

L'occupation française de Malte

En mai 1798, il est embarqué pour l'Expédition d'Egypte par le général Alexandre Berthier, lors d’une courte escale à Bastia. En juin, le corps expéditionnaire français fait escale sur l’Île de Malte. Ferdinand von Hompesch zu Bolheim, grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui gouverne l'archipel depuis 1530, signe la reddition à bord de l'Orient, le navire amiral de la flotte française. Bonaparte et son expédition mettent alors le cap sur Alexandrie, emportant avec eux le trésor des Hospitaliers. L'Orient et ses richesses sont coulés le 1er août par la flotte d'Horatio Nelson lors de la bataille d'Aboukir. Bonaparte confie le gouvernement de Malte à Belgrand. Il laisse derrière lui une garnison de trois milliers d'hommes, cinq compagnies d'artillerie et une unité médicale. Les Français abolissent la juridiction papale et pillent les églises. Le 2 septembre 1798, une révolte éclate. Le 18 septembre, des navires portugais instaurent un blocus qui ne prend fin qu’avec l’occupation française de Malte : les forces britanniques détachées par l’amiral Nelson débutent un siège de deux ans, sous le commandement d’Alexander Ball qui se fait nommer gouverneur de l'île par le roi de Naples Ferdinand Ier. Assiégés, les Français sont contraints de se replier autour du port de La Valette. Plus aucun vaisseau de ravitaillement ne parvient à franchir le blocus après février 1799. Belgrand, qui a été élu sénateur de Poitiers le 27 juillet 1800, après le coup d'Etat de Bonaparte, finit par se rendre aux Britanniques le 4 septembre 1800. Sa garnison est affamée, assoiffée et ravagée par le typhus. Après avoir appris la mort de son épouse âgée de trente-sept ans, il négocie avec les Anglais, qui garantissent aux Français le droit de conserver leurs armes ainsi qu'une partie des biens pillés sur l’île. Il est rapatrié avec sa garnison vers Marseille.

Armes du comte de Vaubois: "De gueules à la bande componnée de sable et d'argent, quartier des comtes-sénateurs"

L'Empire et la Restauration

Belgrand se remarie en 1801 au château de Courcelles avec Catherine-Françoise de Gantelet d'Asnières de Veigy (1782-1819), la fille d'un baron du lac Léman, morte à trente-sept ans comme sa première compagne. Il devient grand officier de la Légion d'honneur en 1804, puis comte de Vaubois en 1808[2] - [7]et commande une division de la garde nationale en 1809[8]. Belgrand de Vaubois se rallie en 1814 à Louis XVIII qui le fait pair de France[9] et chevalier de Saint-Louis. Il reste fidèle au roi pendant les cent-jours[10]et se rallie à Louis-Philippe Ier après les Trois Glorieuses et la chute de Charles X. Belgrand de Vaubois s'éteint en 1839, à quatre-vingt-dix ans, et repose au cimetière général de Beauvais[11]. Mort sans héritier mâle, son titre de comte est relevé par son gendre, Casimir Le Poittevin de La Croix-Vaubois (puis par le neveu et gendre d'icelui, le général Louis-Joseph Le Poittevin de La Croix-Vaubois, avec l'autorisation de Napoléon III).

Notes et références

  1. Archives nationales
  2. « Cote LH/167/17 », base Léonore, ministère français de la Culture
  3. Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, vol. I-Z, Paris, Fayard, , 1000 p. (ISBN 2-213-60485-1), p. 920
  4. Jacques-Olivier Boudon et Jacques Garnier, « La campagne d'Italie 3 : Vers la paix de Campoformio », Napoléon Ier : Le magazine du Consulat et de l'Empire, no 26,‎ , p. 44-52 (ISSN 1298-6380)
  5. (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9), p. 127
  6. Frédéric Hulot, Le Maréchal Masséna, Paris, Pygmalion, , 345 p. (ISBN 2-85704-973-0), p. 82
  7. « BB/29/974 page 156. », Titre de comte accordé à Claude Henri Belgrand de Vaubois. Erfurt ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ).
  8. Chandler, p 458
  9. François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  10. « Tout sur l'héraldique : dessin de blasons et d'armoiries », Noblesse impériale, sur toutsurlheraldique.blogspot.com (consulté le ).
  11. Cimetières de France et d'ailleurs

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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