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Pauline Bonaparte

Pauline Bonaparte (née Paolina de Buonaparte), princesse française, est la deuxième fille de Charles-Marie Bonaparte et de Maria Letizia Ramolino, et sœur de Napoléon Bonaparte. Elle est née le à Ajaccio, dans la maison familiale, et meurt le à Florence. Elle était la sœur préférée de Napoléon.

Pauline Bonaparte
Illustration.
Pauline Bonaparte par Robert Lefèvre.
Titre
Duchesse de Guastalla
–
Prédécesseur Ferdinand Ier
Successeur Marie-Louise
Princesse consort de Sulmona
–
Prédécesseur Lívia Spinola
Successeur Adèle de La Rochefoucauld
Biographie
Dynastie Maison Bonaparte
Nom de naissance Paolina de Buonaparte
Date de naissance
Lieu de naissance Ajaccio (France)
Date de dĂ©cès (Ă  44 ans)
Lieu de décès Florence (Toscane)
SĂ©pulture dans la Basilique Santa Croce
Père Charles Bonaparte
Mère Maria Letizia Ramolino
Conjoint Charles Leclerc
Camille Borghèse
Enfants Dermide Louis Napoléon Leclerc

Signature de Pauline Bonaparte

Pauline Bonaparte
Duchesse de Guastalla

Biographie

Jeunesse

On connaît très peu de choses sur les premières années de sa vie. En 1793, alors qu'elle n'a que treize ans, elle suit sa mère, frères et sœurs, dans la fuite vers le Continent alors que la Corse est tombée aux mains des Anglais, et que le choix familial s'est porté sur la Révolution. Elle sera vite courtisée d'abord, au château Salé à Antibes où habite la famille après le siège de Toulon, par Junot dont Bonaparte ne veut pas entendre parler (bien qu'il soit devenu par la suite son aide de camp), puis par l'ancien conventionnel Fréron avec lequel il envisage de la marier. Mais ayant appris que Fréron avait précédemment promis le mariage à une autre femme, Napoléon fit mettre un terme à la relation (la nombreuse correspondance entre les deux amants sera plus tard publiée dans la Revue rétrospective en 1834[1]).

Pour couper court à ces idylles, Bonaparte fait venir Pauline au château de Mombello, près de Milan, où il règne déjà comme un proconsul.

Mariage

Napoléon francise son prénom en Pauline et lui fait épouser en 1797 Charles Victoire Emmanuel Leclerc, l'un des meilleurs généraux de la République, après avoir refusé sa main à Duphot, celui qui trouva la mort à Rome en 1797 lors d'une émeute (les jeunes sœurs de Charles Leclerc épouseront, l'une, le futur maréchal Davout et l'autre, le général de division Louis Friant).

Le mariage est célébré à Milan le . L'année suivante, en avril, ils ont un fils prénommé Dermide Louis Napoléon (en). C'est Napoléon, en tant que parrain, qui choisit le prénom Dermide, issu de la poésie d'Ossian alors en vogue.

Pauline Ă  Saint-Domingue

Pauline accompagne en décembre 1801 son mari à Saint-Domingue (actuellement Haïti) lorsque celui-ci commande l'expédition destinée à mater la rébellion menée par Toussaint Louverture, dans le but de réintroduire l'esclavage. Elle y retrouve son ex-amant Fréron que Bonaparte a nommé sous-préfet à Saint-Domingue pour se débarrasser de lui[1]. Mais Fréron meurt de la fièvre jaune, deux mois après son arrivée sur l'île, en juillet 1802.

En dépit de la position de son frère, et du fait des absences fréquentes de son mari en campagne, Pauline se voit attribuer de nombreuses aventures à Saint-Domingue, avec des soldats du rang ou des officiers. Épouse infidèle, elle s'occupe néanmoins avec courage de son mari, qui avait également contracté la fièvre jaune. Charles Leclerc meurt le . Le désespoir de Pauline est spectaculaire, elle se coupe les cheveux et les place dans son cercueil. Elle fait mettre le cœur de son époux dans une urne et rapatrie en France sa dépouille mortelle pour l'enterrer dans le parc de leur château à Montgobert.

Veuvage et second mariage

Camille Borghèse, prince de Sulmona et second époux de Pauline.

Apprenant que le général Jean Joseph Amable Humbert, l'un des chefs de l'expédition de Saint-Domingue, a une aventure avec sa sœur Pauline, Bonaparte le fait rentrer en France et démettre de tous ses titres[2]. Jean Joseph Amable Humbert devient alors l'un des chefs de la piraterie des années 1800 dans la Caraïbe.

La situation de disponibilité de Pauline fait alors l'objet d'une recherche d'un nouveau mari par le Premier Consul et son frère aîné Joseph. Le mari retenu est Camille Borghèse, un prince romain possédant un riche palais, de vastes domaines et une belle rente. Après le mariage en 1803 à Mortefontaine dans la propriété de leur frère aîné Joseph, Napoléon achète la collection d'art des Borghèse qu'il destine au musée du Louvre. Pauline se lasse vite de Rome et vient habiter le château de Neuilly, où elle tient une espèce de cour, tandis que Camille Borghèse part pour l'armée.

Perte de son fils

En 1804, Pauline habite rue du Faubourg-Saint-Honoré dans l'hôtel Charost (devenue ensuite l'ambassade britannique). Elle perd son jeune fils Dermide âgé de six ans, qui avait toujours été de faible constitution. Mais, le 2 décembre, elle se doit d'assister à Notre-Dame de Paris, en présence du pape Pie VII, au couronnement de son frère devenu Napoléon Ier mais aussi de sa belle-sœur Joséphine, qu'avec ses sœurs elle surnomme « la vieille ». Princesse Borghèse et princesse impériale, elle doit porter avec ses sœurs la lourde traîne de la nouvelle impératrice. Les ex-demoiselles Bonaparte accompliront leur devoir sans grâce et avec une mauvaise volonté visible, d'après André Castelot.

Portrait par Marie-Guillemine Benoist, 1808.

En 1805, Camille Borghèse, chef d'escadron, part pour le camp de Boulogne puis est affecté à l'armée d'Allemagne, comme colonel de carabiniers et nommé général en 1807.

Napoléon devenu roi d'Italie, Pauline est élevée au rang de duchesse de Guastalla en 1806. Elle s'installe au Petit Trianon ancien hameau de Versailles que fit construire Louis XV en l'honneur de sa maîtresse Madame de Pompadour.

Entre-temps, Napoléon a divorcé de Joséphine et s'est uni à l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche. Pauline, toujours jalouse, est méfiante à l'égard de la jeune impératrice de 19 ans. Cette attitude lui vaut un froid avec son frère.

Chute de Napoléon et fidélité

La relation de Pauline et de Napoléon est marquée par un lien profond de fidélité et de bienveillance, à la différence des autres frères et sœurs de Napoléon. Étant la plus grande admiratrice de Napoléon, elle lui reste toujours fidèle. Elle est la seule des Bonaparte — avec Madame Mère — à lui rendre visite durant son exil sur l'île d'Elbe. Elle utilise ses propres fonds pour améliorer le train de vie de Napoléon à Elbe. Elle mettra même à sa disposition ses diamants, placés dans la voiture de l'Empereur à Waterloo mais jamais retrouvés). Elle fut inquiétée pour avoir essayé de rapatrier son frère de Saint-Hélène. Dans ses dernières années, elle se rapproche du prince Borghèse, et, pressée par le pape Léon XII, vit avec lui à Florence. Sa santé décline et elle meurt des suites d'un cancer du foie[3] à Florence, quatre ans après son frère, le âgée de 44 ans, sans descendance. Elle fut d'abord inhumée dans la basilique Santa Croce de Florence, puis dans la chapelle Borghesiana de la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome.

Pauline était constamment infidèle et, selon les mémoires de la duchesse d'Abrantès, était capable d'entretenir simultanément trois liaisons. Elle était affligée de problèmes gynécologiques, exacerbés par sa promiscuité bacchanienne, au point qu'un médecin lui conseilla l'application de sangsues à la vulve[4].

Hommages

Plaque de la rue Pauline-Borghèse à Neuilly-sur-Seine.

Le sculpteur Canova a immortalisé la beauté de Pauline Borghèse en une Vénus de marbre, couchée sur un divan, simplement vêtue d'un drap recouvrant ses jambes. Cette Vénus Victrix se trouve à la Galerie Borghèse à Rome. L'autre œuvre de Canova, La Galatea pour laquelle elle aurait posé, se trouve au musée de San Martino (original) et des Mulini (copie) à l'île d'Elbe.

À Neuilly-sur-Seine (France), une rue est baptisée « Pauline-Borghèse ».

Dans la littérature

Au cinéma et à la télévision

Notes et références

  1. « Projet de mariage de Pauline Bonaparte et de Stanislas Fréron », Revue rétrospective - Tome 3, sur Bnf, (consulté le ), p. 97 à 110
  2. American military leaders: from colonial times to the present, volume 2, par John C. Fredriksen, page 356
  3. Geneviève Chastenet, Pauline Bonaparte, la fidèle infidèle, éditions Jean-Claude Lattès, 1986, page 236.
  4. (en) Flora Fraser, « Venus of Empire: the Life of Pauline Bonaparte », https://www.telegraph.co.uk,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Pauline Bonaparte » dans Dictionnaire universel d’histoire et de gĂ©ographie, (lire sur Wikisource)
  • MĂ©moires inĂ©dits de David de Thiais, intendant de la princesse Pauline (Tulard)
  • Pauline Bonaparte, la fidèle infidèle, Geneviève Chastenet, Ă©ditions Jean-Claude Lattès, 1986.

Liens externes

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