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Jean Joseph Amable Humbert

Sous la RĂ©volution

Il ne reçoit aucune éducation pendant sa jeunesse et devient marchand de peaux de lapins. Sergent de la Garde nationale de Lyon à sa création, en [1], Jean Joseph Amable Humbert s'engage au 13e bataillon de volontaires des Vosges le . Il est capitaine le , lieutenant-colonel quatre jours plus tard, et général de brigade le .

Il fait campagne dans l'Ouest contre les Chouans. Il Ă©tait Ă  BrĂ»lon et Ă  SablĂ©, avec le reprĂ©sentant Thirion, en . commande en 1795 la ville de VitrĂ©. Il est aussi Ă  Laval en 1795, oĂą il noue des relations et nĂ©gocie avec les royalistes au siège de Quiberon. Auparavant il a entamĂ© des nĂ©gociations avec les Chouans Ă  la fin de la Terreur. L'un de leurs chefs, Boishardy, lui propose une rencontre et Humbert se rend au rendez-vous sans escorte. Boishardy, plus prudent, est venu avec 50 hommes et est touchĂ© par cette marque de confiance. Humbert rencontre ensuite Cormatin et des pourparlers s'engagent. Ces mesures sont Ă  l'origine du traitĂ© de La Mabilais.

Humbert entretient des rapports presque amicaux avec des officiers chouans comme Boishardy et Boisguy. Respecté par ses adversaires, le colonel chouan Toussaint du Breil de Pontbriand écrit à son propos : « Les royalistes n'ont eu qu'à se louer de sa loyauté ».

Il est affecté en 1796 à l'armée de Rhin-et-Moselle.

Mais son principal titre de gloire est sa participation Ă  l'expĂ©dition d'Irlande. DĂ©barquĂ© Ă  Killala, le [2], il remporte la bataille de Castlebar, Ă  la tĂŞte d'une force franco-irlandaise de 2 000 soldats, il met en dĂ©route les 6 000 Britanniques qui occupent la ville. Leur fuite si rapide est plus tard surnommĂ©e la course de Castlebar. Il remporte quelques succès avant d'ĂŞtre obligĂ© de se rendre Ă  la bataille de Ballinamuck le . ÉchangĂ© fin 1798, il est affectĂ© Ă  l'armĂ©e du Danube puis Ă  l'armĂ©e d'HelvĂ©tie.

L'expédition de Saint-Domingue et la liaison avec Pauline Bonaparte

Il est envoyé à la fin de 1801 à Saint-Domingue, lors de l'expédition de Saint-Domingue pour écraser la Révolution haïtienne.

Bonaparte le fait rentrer en France et démettre de tous ses titres lorsqu'il apprend qu'il a une liaison avec sa sœur Pauline Bonaparte[3] qui a suivi à Saint-Domingue son mari, le général Charles Victoire Emmanuel Leclerc, qui dirige l'expédition et qui y meurt de la fièvre jaune.

La piraterie et la vie à La Nouvelle-Orléans

Accusé de rapines et de prévarications, « de relations avec des chefs de brigands », etc. il est destitué en . Il rejoint alors la piraterie dans les Caraïbes, aux côtés de Jean Lafitte et d'autres réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique.

Humbert est autorisé en 1812, à passer au service des États-Unis, où il participe à la guerre de 1812 contre les Britanniques, en particulier la bataille de La Nouvelle-Orléans où il combat dans l'armée américaine. Devenu un franc-maçon éminent dans la loge de l'Étoile Polaire à La Nouvelle-Orléans, il combat par la suite brièvement pendant la guerre d'indépendance du Mexique au sein de l'armée rebelle mexicaine. De retour à La Nouvelle-Orléans, il y meurt le , à 55 ans.

Regards contemporains

« Le général Humbert n'avait pas d'éducation ; c'était un ancien sergent de l'armée de Louis XVI, mais il était franc, ouvert et les Royalistes n'ont eu qu'à se louer de sa loyauté. »

— Toussaint du Breil de Pontbriand[4]

« De belle taille, en bonne santé vigoureux autant qu’on peut l’être, prompt à décider, non moins prompt à agir, apparemment maître de son art, on le devinait bon officier bien que sa physionomie empêchât de l’aimer en tant qu’homme. L’œil petit et ensommeillé, sans doute parce qu’il était toujours aux aguets, dardait des regards de travers où brillait une étincelle de cruauté : c’était l’œil d’un chat qui s’apprête à bondir sur sa proie. Son éducation et ses manières étaient celles d’une personne issue des plus basses classes de la société, encore qu’il fût capable, à l’instar de la plupart de ses compatriotes, d’adopter, au gré des circonstances, le comportement d’un parfait gentilhomme. D’éducation, il en avait si peu qu’il était à peine capable de signer son nom. Ses passions étaient furieuses et toute sa conduite était empreinte de brutalité et de violence. À l’examen, on s’avisait cependant que cette brutalité était un procédé mis en œuvre dans le seul but d’obtenir par la terreur une prompte obéissance à ses ordres[5]. »

— Joseph Stock, évêque protestant de Killala et Achonry.

Œuvres, événements et lieux évoquant le général Humbert

C'est particulièrement en référence à l'expédition d'Irlande, et son importance dans l'histoire irlandaise, que la mémoire du général Humbert est conservée.

  • The Year of the French (nouvelle), est un livre de Thomas Flanagan sur l'arrivĂ©e des Français en 1798.
  • The Year of the French (sĂ©rie TV) (L'AnnĂ©e des Français dans sa version en français) est une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e (1982) de Michael Garvey, inspirĂ©e du livre de Thomas Flanagan, avec l'acteur Jean-Claude Drouot[6] dans le rĂ´le du gĂ©nĂ©ral Humbert.
  • Deux bustes du gĂ©nĂ©ral Humbert, sculptĂ©s par Carmel Gallagher, ont Ă©tĂ© installĂ©s en 1988 et 1989 dans un square Ă  Killala Ă  la suite de commĂ©morations du dĂ©barquement des Français de 1798[7].
  • Dans la province de Connacht, en Irlande, et particulièrement Ă  Castlebar et Ballina, la mĂ©moire du gĂ©nĂ©ral Humbert est cĂ©lĂ©brĂ©e dans la culture populaire, comme un pub qui porte son nom, ou un festival de chansons.
  • Une universitĂ© d'Ă©tĂ© portant le nom de Humbert Summer School se tient chaque annĂ©e en Irlande depuis 1986. Elle aborde des questions politiques et sociales de l'Irlande contemporaine, et accueille un festival de musique traditionnelle irlandaise[8].
  • Un pub irlandais porte son nom Ă  La Rochelle, rue Saint-Nicolas.

Sources (bibliographie)

  • Marie-Louise Jacotey est l'auteure d'une biographie Ă©ditĂ©e en 1980 qui relate les multiples expĂ©ditions du gĂ©nĂ©ral Humbert : Un Volontaire de 1792 - Le GĂ©nĂ©ral Humbert ou la passion de la LibertĂ©[9] - [10].
  • Poulet (Henry).- Un soldat lorrain mĂ©connu : le gĂ©nĂ©ral Humbert (1767-1823), Nancy, 1928.
  • Baeyens (Jacques).- La Vie aventureuse de Jean-Joseph-Amable Humbert, gĂ©nĂ©ral de la RĂ©publique (1767-1823), in Le Pays de Remiremont, N° 3, 1980, p. 3-17
  • Baeyens (Jacques).- Sabre au Clair - Amable Humbert, GĂ©nĂ©ral de la RĂ©publique, Albatros (Ă©ditions)

Références

  1. La maison d'histoire et patrimoine : Jean Joseph Amable Humbert,
  2. ou le 23 juin selon "Fastes de la légion-d'honneur...Tome 1, 1845" page 59 Gallica
  3. American military leaders: from colonial times to the present, volume 2, par John C. Fredriksen, page 356 (voir page Pauline Bonaparte)
  4. MĂ©moires du colonel de Pontbriand, p.111.
  5. Pierre Joannon, Les soldats perdus de l’armée d’Irlande, revue historique des armées, lire en ligne
  6. Fiche descriptive de la série sur IMDB : https://www.imdb.com/title/tt0439409/
  7. Bustes des généraux Humbert et Sarrazin
  8. L’école Humbert
  9. Le Général Humbert : un volontaire 1792 ou la Passion de la liberté, par Marie-Louise Jacotey
  10. Site ecrivosges.com, page "Dictionnaire des Vosgiens célèbres : Humbert (Jean-Joseph-Amable), général.

Articles connexes

Liens externes

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